Le baron François de Goguelat, secrétaire de la reine

Chers amis,

A propos de l'échappée de Varennes, et pour ceux qui ne connaîtraient pas les Mémoires du baron de Goguelat sur les événements relatifs au voyage de Louis XVI à Varennes ( 1823), je signale que cet ouvrage est consultable sur archiv.org:

http://archive.org/stream/n2mmoiredemleba50gogu/n2mmoiredemleba50gogu_djvu.txt

sur Goguelat voici la fiche wikipédia:

François, baron de Goguelat, né le 23 janvier 1746, à Château Chinon dans le Morvan, mort début 1831 à Paris est un militaire et général français du XIX siècle (Lieutenant-général des armées, général de cavalerie). Il fut secrétaire particulier de Marie-Antoinette (secrétaire du cabinet de la reine) et un des acteurs de la Fuite à Montmédy, dont il fit un récit. Partie prenante dans l'Armée des Prince, il entra 22 ans au service de l'Armée Impériale Autrichienne comme officier supérieur.

Il est issu d'une famille noble ancienne du Morvan, installée à Château Chinon et Montreuillon. Son père est un notable local et exerce en tant qu'avocat.

Il fait partie du corps des Ingénieurs-géographes. Il devient officier d'état-major, puis secrétaire particulier de Marie-Antoinette, chargé de sa correspondance. Lors de la Fuite à Varennes, il attendit à l'aide de 50 hussards de Lauzun d'escorter Louis XVI et la famille Royale en sécurité, mais il fut lâché par sa troupe, désarçonné et blessé par balle. Arrêté, il est relâché quand le roi adopte la constitution. Farouche royaliste, il rejoint l'Armée des Princes en Allemagne en 1792. En juin 1793, il intégre l'Armée impériale Autrichienne avec le grade de lieutenant-colonel à la tête du régiment des Hussards de Berchiny. Jusqu'en 1814, il lutta contre l'ensemble des régimes politiques français et ne rentre qu'à la Restauration. À son retour, Louis XVIII le nomme Lieutenant-général avec titre de baron ainsi que commandant militaire de Brest. Il appartint un temps à l'administration de l'Hôtel des Invalides et se retira de la vie publique en 1819.

Avec cette précision trouvée dans les notes du tome III du Journal de Bombelles:


Si l'anecdote est vraie voilà quelqu'un qui a eu le courage de mettre  sa peau au bout de ses idées.

Mais, j'entrebaille là, sans doute, une porte déjà largement ouverte par la société d'érudits que vous formez sur ce Forum!

Amicalement. Roi-cavalerie

Message déplacé ici .

Le nom ne m'étais pas inconnu, mais ce rappel est bienvenu. Personnage qui semble bien sympathique.

Ah oui un personnage de l'ombre qui mérite d'être mieux connu ! Merci.

Dans une conversation précédente sur le FORUM nous avions évoqué GOGUELAT qui, aux Tuileries, était devenu le secrétaire privé de la Reine, sans avoir les émoluments, et surtout avoir été officiellement reconnu, car Monsieur CAMPAN était jaloux de cette position.

Il a participé à la préparation de MONTMEDY , sur place il a été blessé assez grièvement, et lors de son retour aux Tuileries, félicité par la Famille Royale il a été envoyé hors de France auprès des princes étrangers pour essayer de sauver ladite Famille.

Homme de l'ombre, mais d'une très grande fidélité à son Roi , on doit lire ses textes qui sont très importantes pour comprendre l'affaire de VARENNES et les tentatives de sauvetage.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Une anecdote amusante que le marquis de Bombelles relate dans son Journal...



Bombelles écrit de Venise, à Carpenedo pour être exacte, le 12 août 1790, que :

rien n'est égal au mépris avec lequel M. le duc d'Orléans est traité. L'officier d'artillerie qui l'a insulté de paroles et de gestes a ajouté une terrible plaisanterie à ses procédés.  
Le prince ayant rassemblé son conseil pour savoir s'il devait se battre avec M. de Goguelard (sic)  ( c'est ainsi qu'on nomme le mauvais plaisant  ), le conseil a décidé que non, mais M. de la Touche, le chancelier de Son Altesse, s'est offert pour tirer raison de celui qui l'avait offensé.
La chose convenue et acceptée, M. de la Touche a été faire son compliment à M. de Goguelard.  Celui-ci a sonné son laquais et lui a dit :  " Je te fais chancelier, réponds à Monsieur "  et a laissé les deux chanceliers en présence.   Voilà comme en voulant, pour s'élever, dégrader tout, un prince s'est exposé à ce que, dans sa personne ainsi que dans celle de ses serviteurs, il reçoive les plus sanglants affronts .

(Marquis de Bombelles, Journal)


François Goguelat  (1746 - 1831) était entré en 1767 dans le corps des ingénieurs-géographes des camps et armées du roi, employé à Versailles au dépôt de la guerre.  
Il devient officier d'état-major, puis secrétaire particulier de Marie-Antoinette, chargé de sa correspondance.  Il est lieutenant-colonel en 1789, homme de confiance de Louis XVI dès 1790 .
Il sera aide de camp du marquis de Bouillé et son auxiliaire pour organiser la fuite de la famille royale des Tuileries.  
Arrêté à Varennes, Louis XVI refuse l'offre de Goguelat de le dégager du piège par la force . Goguelat est blessé et traduit devant la Haute Cour.
Il est amnistié et relâché quand le roi adopte la Constitution. Le monarque l'emploie dans des missions secrètes.
Il est auprès de la famille royale le 10 août, puis, farouche royaliste, il rejoint l'armée des émigrés en Allemagne en 1792.
En juin 1793, il intègre l'armée impériale autrichienne avec le grade de lieutenant-colonel à la tête du régiment des hussards de Berchiny. Jusqu'en 1814, il lutta contre l'ensemble des régimes politiques français et ne rentre qu'à la Restauration.
À son retour, Louis XVIII le nomme lieutenant-général avec titre de baron, ainsi que commandant militaire de Brest. Il appartint un temps à l'administration de l'hôtel des Invalides et se retira de la vie publique en 1819.

Attaqué, accusé même par Bouillé et les Mémoires de Mme Campan, il publiera lui-même en 1823 sa défense contre cette campagne de dénigrement : Mémoires sur les Evénements Relatifs au Voyage de Louis XVI à Varennes .



https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Goguelat

MARIE ANTOINETTE a écrit:Dans une conversation précédente sur le FORUM nous avions évoqué GOGUELAT qui, aux Tuileries, était devenu le secrétaire privé de la Reine, sans avoir les émoluments, et surtout avoir été officiellement reconnu, car Monsieur CAMPAN était jaloux de cette position.

En effet, chère Marie-Antoinette .  Goguelat pense que la jalousie pure et simple constitue la source de l'animosité que lui témoigne non pas de M. Campan mais sa bru, Henriette .  

Madame Campan était fort jalouse de la confiance de la reine, qu'elle était loin de posséder toute entière; animée du désir d'avancer sa famille, elle aspirait pour ses parents, pour ses amis, aux places qui pouvaient donner de l'accès auprès de la reine et quelque influence dans son service.
L'emploi de secrétaire intime avait été longtemps rempli par son beau-père qui avait et méritait toute la confiance de la reine . Madame Campan croyait apparemment cet emploi héréditaire dans sa famille.  A l'époque de la mort de M. Campan, la position du roi et de la reine était devenue si malheureuse que la confidence de leurs desseins ou de leurs douleurs, le soin de la correspondance de la reine, les dangers qu'elle pouvait attirer, exigeaient un mystère impénétrable, une discrétion à toute épreuve. Sa Majesté daigna jeter les yeux sur moi pour remplir cette fonction; mais par un effet de cette bonté qui caractérisait toutes ses actions, elle ne voulut point qu'une nomination officielle blessât des prétentions qu'elle ne pouvait satisfaire : ma nomination resta secrète. Madame Campan la sut moins qu'elle ne la devina. C'en fut assez pour exciter sa jalousie et je n'ai pas besoin de chercher d'autres causes aux traits de sa malignité ...

Goguelat :  Mémoires sur les Evénements Relatifs au Voyage de Louis XVI à Varennes .

Mme de Sabran a écrit:

Attaqué, accusé même par Bouillé et les Mémoires de Mme Campan, il publiera lui-même en 1823 sa défense contre cette campagne de dénigrement : Mémoires sur les Evénements Relatifs au Voyage de Louis XVI à Varennes .

Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t4227-memoire-du-baron-de-goguelat-sur-les-evenements-relatifs-au-voyage-de-varennes#133913

Mme Campan détestait tout ce qui approchait la reine : l'abbé de Vermond, Goguelat... il n'y a guère que Mme de Polignac qui ait échappé à ses piques.

Mais oui, Ta Grâce !    
Sans doute parce qu'il n'y avait pas, avec Yolande, la notion de rivalité qu'essuie Goguelat de la part d'Henriette.

Voici ce qu'écrit, au sujet de Goguelat,  Marie-Antoinette à Mercy, le 3 février 1791.
Rappelons que Mercy est à Bruxelles.
Cette lettre ne figure pas dans le recueil sur la correspondance de Marie-Antoinette de Mme Evelyne Lever.
Elle est publiée par Evelyn Farr ( Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète )



Marie-Antoinette, semble-t-il, a davantage confiance en Goguelat qu'en Blumerdorf, son habituel intermédiaire avec Mercy.

Je suis agréablement stupéfaite que M. Goguelat soit passé hors des mailles horribles de la révolution, après une vie bien longue (1746 - 1831). En tout cas, un homme de confiance pour la Reine, comme vous dites si bien Eléonore. Et Dieu seul sait comme elle en avait tant besoin.

Mais Gougenot n'a pas eu la même chance !

Gougenot ? Pardonnez-moi Eléonore, y-a-t-il un thème le concernant dans le Forum ? Si non, j'irai voir Internet.

Si on fait la liste des chevaliers -servants de la Reine à ce moment-là, il y en a plusieurs. En tête, bien sûr, Fersen , puis Goguelat, et Jarjayes... etc.
A ce propos, rappelons que les deux derniers se connaissaient. Une tentative d’évasion du Temple est montée par Jarjayes et Toulan. Plus tard, Goguelat aura accès aux billets conservés par la veuve de Jarjayes .Voir pour cela les derniers billets de la Reine, publiés par Goguelat dans ses mémoires...

Chevaliers-servants de la Reine !!!! Au pluriel. C'est vrai il n'y avait pas que Fersen, mais en tout honneur ne l'oublions pas. Je sais que vous savez, cher Vicq.

Chevaliers servants...
C’est l’apanage d’une Reine d’avoir des chevaliers- servants, non ?
Ils sont pléthore dans les temps de gloire ; on les compte sur les doigts d’une main dans les temps de malheur. Et ( je ne sais pas pour vous...), ce sont ceux-là qui justement m’intéressent...

Et oui, c'est malheureux à dire cher Vicq. C'est très touchant ce que vous dites et fait chaud au coeur, surtout dans les moments difficiles que nous connaissons depuis quelques semaines. Mais, stop la.
J'ai dit à Eléonore que tant qu'il y aura de l'amour, nous pourrons rester optimistes, vous en êtes la preuve vivante. Merci.
Dites-moi ? Seriez-vous un peu insomniaque ? Je vous taquine......

Merci chère Trianon, cela me va droit au cœur...
Insomniaque parfois... surtout pouvoir profiter quelquefois du calme de la nuit pour écrire et poster. Je suis, il est vrai, un privilégié : je peux alors faire une petite sieste le lendemain...

Trianon a écrit:Gougenot ? Pardonnez-moi Eléonore, y-a-t-il un thème le concernant dans le Forum ? Si non, j'irai voir Internet.

Je vais lui ouvrir un sujet . Incessamment-sous-peu, promis !

Merci pour ma curiosité et celle des autres qui ne connaissent pas encore M. Gougenot. J'ai beau essayé de me rappeler de ce Monsieur, rien ne vient même pas à travers mes lectures.

Quel plaisir de compter, parmi nos membres, le seul acteur du drame de Varennes qui y ait pris une blessure !

Un coup de pistolet à la poitrine tiré à bout portant et un autre à la tête qui fait tomber Goguelat de cheval!
Et malgré tout, il ne s'apitoie pas sur son sort et dit " Mes blessures ne furent pas jugées dangereuses, elles étaient même peu graves."
( et merci de l'accueil mme de Sabran)

Goguelat a écrit:
( et merci de l'accueil mme de Sabran)

Mais je vous en prie, votre personnage m'est très sympathique . Du reste ai-je abondamment cité votre mémoire sur Varennes .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t4227-memoire-du-baron-de-goguelat-sur-les-evenements-relatifs-au-voyage-de-varennes?highlight=goguelat

en faisant des recherches sur GOGUELAT j'ai trouvé qu'il avait été enterré dans le cimetiere Nord SAINT JOSEPH pour les laics - abandonné, il se trouve de nos jours dans la forteresse du MONT VALERIEN.

ouvert sous la Restauration, il contient essentiellement des membres de l'aristocratie qui souhaitaient être ensevelis près du calvaire. Cette élite contre-revolutionnaire
voulait en effet pas se faire enterrer dans les grands cimetieres parisiens constuits lors de la période napoléonienne, ouverts à tous , qu'importe l'origine sociale ou sa religion.

il devient un haut lieu de sépulture de la restauration concurrençant le PERE LACHAISE et PICPUS, ce dernier étant également prisé par les artistocrates, mais qui étaient restés en FRANCE à la révolution alors que le cimetière SAINT JOSEPH accueillie des émigrés de cette période.

Fermé au public il n'est visible que les jours du Patrimoine.

MARIE ANTOINETTE

Une armoire Boulle ayant appartenu au baron de Goguelat est au Louvre, elle faisait partie d'une paire saisie chez Goguelat après qu'il ait quitté la France en décembre 1792. (apparement, il y avait de très belles pièces prises chez Goguelat pendant les saises révolutionnaires qui ont ensuite été retrouvées aux Tuileries, à St Cloud et à Fontainebleau dans les années 1800)