Mme Necker née Suzanne Curchod
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Mme Necker née Suzanne Curchod
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Après la fille, dans la famille Necker nous demandons la mère .
Mme Necker née Suzanne Curchod
Biographie Moderne, Leipzig 1806 :
Suzanne NECKER fille d'un ministre protestant, femme du précédent, acquit un grand nombre de connaissances, et s'attacha d'abord à l'éducation d'une jeune personne de Genève, qu'elle quitta pour s'unir à M. Necker, qui n'était encore que simple commis d'un banquier suisse. Elle suivit la fortune de son époux dans toutes ses chances ; et, lorsque ce dernier fut parvenu à la direction des finances de France, madame Necker se servit de son pouvoir pour faire le bien : elle contribua à l'amélioration des hôpitaux, dirigea elle-même un hospice de charité qu'elle établit à ses frais près de Paris, et se fit ainsi une grande réputation de bienfaisance qui contribua beaucoup a la popularité de son mari.
Elle eut beaucoup d'amis parmi les gens de lettres, et principalement Buffon et Thomas. Ce dernier surtout, d'après ses suggestions, se fit le champion du ministre avec un zèle ridicule. Elle l’appelait l'homme de ce siècle, et Buffon l'homme des siècles. ( : )
Après la retraite de son mari, elle le suivit a Copet, et y est morte en 1796.
On a d'elle les ouvrages suivants : les Inhumations précipitées, 1790 ; Mémoire sur l'Etablissement des Hospices ; Réflexions sur le Divorce, 1796 ; Mélanges extraits des Manuscrits de madame Necker, 1798.
En général, on trouve dans ses ouvrages un grand nombre de pensées vraies et de conseils sages et assez bien exprimés ; mais on peut plusieurs fois lui appliquer ce que Voltaire dit de l'éloge de Colbert par son époux :
« qu'il y a autant de mauvais que de bon, autant de phrases obscures que de claires, autant de mots impropres que d'expressions justes ; autant d'exagérations que de vérités. »
Moins de désir de jouer un rôle, aurait peut-être diminué sa célébrité, et augmenté son bonheur.
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Après la fille, dans la famille Necker nous demandons la mère .
Mme Necker née Suzanne Curchod
Biographie Moderne, Leipzig 1806 :
Suzanne NECKER fille d'un ministre protestant, femme du précédent, acquit un grand nombre de connaissances, et s'attacha d'abord à l'éducation d'une jeune personne de Genève, qu'elle quitta pour s'unir à M. Necker, qui n'était encore que simple commis d'un banquier suisse. Elle suivit la fortune de son époux dans toutes ses chances ; et, lorsque ce dernier fut parvenu à la direction des finances de France, madame Necker se servit de son pouvoir pour faire le bien : elle contribua à l'amélioration des hôpitaux, dirigea elle-même un hospice de charité qu'elle établit à ses frais près de Paris, et se fit ainsi une grande réputation de bienfaisance qui contribua beaucoup a la popularité de son mari.
Elle eut beaucoup d'amis parmi les gens de lettres, et principalement Buffon et Thomas. Ce dernier surtout, d'après ses suggestions, se fit le champion du ministre avec un zèle ridicule. Elle l’appelait l'homme de ce siècle, et Buffon l'homme des siècles. ( : )
Après la retraite de son mari, elle le suivit a Copet, et y est morte en 1796.
On a d'elle les ouvrages suivants : les Inhumations précipitées, 1790 ; Mémoire sur l'Etablissement des Hospices ; Réflexions sur le Divorce, 1796 ; Mélanges extraits des Manuscrits de madame Necker, 1798.
En général, on trouve dans ses ouvrages un grand nombre de pensées vraies et de conseils sages et assez bien exprimés ; mais on peut plusieurs fois lui appliquer ce que Voltaire dit de l'éloge de Colbert par son époux :
« qu'il y a autant de mauvais que de bon, autant de phrases obscures que de claires, autant de mots impropres que d'expressions justes ; autant d'exagérations que de vérités. »
Moins de désir de jouer un rôle, aurait peut-être diminué sa célébrité, et augmenté son bonheur.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
À Paris, au milieu du XVIIIe siècle, des femmes de qualité ont accueilli dans leur salon tous les beaux esprits de leur temps, écrivains, artistes et savants, en leur offrant l'opportunité de débattre et de soumettre leurs travaux et leurs écrits à l'épreuve de la critique.
Elles ont ainsi permis l'épanouissement des «Lumières», une effervescence intellectuelle sans équivalent en France et même dans le monde à aucune autre époque.
La philosophie de l'échange, voire la philosophie tout court, trait essentiel des Lumières, gagne ses lettres de noblesse dans les «salons» parisiens, imités en province et à l’étranger, lieux de conversation où triomphe tout un art de vivre, voire un art de la parole. Notons au passage que les contemporains utilisent rarement le terme «salon», mais plutôt maison, société, compagnie ou dîner.
La Cour de Versailles, sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, cesse d’être le centre du pays et la source de l’opinion : le mouvement des idées se fait contre elle et non plus pour elle.
Dans les salons, on donne la primauté non plus aux jeux littéraires ou aux jeux d’esprit comme au siècle précédent (du temps de Louis XIV, des «Précieuses» et de «la chambre bleue» de Mme de Rambouillet) mais à l'échange d'informations, la confrontation des idées, l'exercice de la critique et l'élaboration de projets philosophiques.
Par ailleurs, ces lieux d’échange font ou défont les réputations littéraires et procurent aux écrivains des admirateurs et des relations, parfois une aide matérielle.
L'organisation de la semaine pour l'aristocratie des gens de lettres est rythmée par la complémentarité. Lorsque Mme Necker - épouse du ministre et mère de la future Mme de Staël - décide d'établir son propre salon après avoir fréquenté celui de madame Geoffrin, il lui faut trouver un jour.
Dans ses Mémoires, Morellet écrit :
«Mme Necker s'adressa à nous trois [Marmontel, Raynal et Morellet] pour jeter les fondements de sa société littéraire. On choisit un jour pour ne pas se trouver en concurrence avec les lundis et les mercredis de Mme Geoffrin, les mardis d'Helvétius, les jeudis et dimanches du baron d'Holbach. Le vendredi fut le jour de Mme Necker.»
Dans les salons, l'art de la conversation est porté à sa quintessence. Voici à cet égard un commentaire de Voltaire : « Le langage français est de toutes les langues celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté et de délicatesse, tous les objets de la conversation des honnêtes gens ; et par là elle contribue dans toute l’Europe à un des plus grands agréments de la vie. »
Ces salons féminins et l’esprit qui y règne sont admirés par les étrangers. Caraccioli, un intellectuel italien, s’écrie : «La jolie nation ! Ils brillantent tout ce qu'ils disent, ils assaisonnent tout ce qu'ils font. Ce sont les femmes qui veloutent les caractères et qui font naître cette aménité si nécessaire dans le commerce de la vie.» Karamzine, un voyageur russe témoigne : «On dirait que vous avez inventé la société ou que la société a été inventée pour vous, tant la politesse et l'art de vivre avec les hommes semblent innés chez les Français.»
Ne nous étonnons pas qu’en 1784, Rivarol ait remporté le premier prix au concours de l’Académie de Berlin dont le sujet était formulé en ces termes : «De l’universalité de la langue française.»
http://www.herodote.net/Les_Lumieres_-synthese-1758.php
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Elles ont ainsi permis l'épanouissement des «Lumières», une effervescence intellectuelle sans équivalent en France et même dans le monde à aucune autre époque.
La philosophie de l'échange, voire la philosophie tout court, trait essentiel des Lumières, gagne ses lettres de noblesse dans les «salons» parisiens, imités en province et à l’étranger, lieux de conversation où triomphe tout un art de vivre, voire un art de la parole. Notons au passage que les contemporains utilisent rarement le terme «salon», mais plutôt maison, société, compagnie ou dîner.
La Cour de Versailles, sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, cesse d’être le centre du pays et la source de l’opinion : le mouvement des idées se fait contre elle et non plus pour elle.
Dans les salons, on donne la primauté non plus aux jeux littéraires ou aux jeux d’esprit comme au siècle précédent (du temps de Louis XIV, des «Précieuses» et de «la chambre bleue» de Mme de Rambouillet) mais à l'échange d'informations, la confrontation des idées, l'exercice de la critique et l'élaboration de projets philosophiques.
Par ailleurs, ces lieux d’échange font ou défont les réputations littéraires et procurent aux écrivains des admirateurs et des relations, parfois une aide matérielle.
L'organisation de la semaine pour l'aristocratie des gens de lettres est rythmée par la complémentarité. Lorsque Mme Necker - épouse du ministre et mère de la future Mme de Staël - décide d'établir son propre salon après avoir fréquenté celui de madame Geoffrin, il lui faut trouver un jour.
Dans ses Mémoires, Morellet écrit :
«Mme Necker s'adressa à nous trois [Marmontel, Raynal et Morellet] pour jeter les fondements de sa société littéraire. On choisit un jour pour ne pas se trouver en concurrence avec les lundis et les mercredis de Mme Geoffrin, les mardis d'Helvétius, les jeudis et dimanches du baron d'Holbach. Le vendredi fut le jour de Mme Necker.»
Dans les salons, l'art de la conversation est porté à sa quintessence. Voici à cet égard un commentaire de Voltaire : « Le langage français est de toutes les langues celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté et de délicatesse, tous les objets de la conversation des honnêtes gens ; et par là elle contribue dans toute l’Europe à un des plus grands agréments de la vie. »
Ces salons féminins et l’esprit qui y règne sont admirés par les étrangers. Caraccioli, un intellectuel italien, s’écrie : «La jolie nation ! Ils brillantent tout ce qu'ils disent, ils assaisonnent tout ce qu'ils font. Ce sont les femmes qui veloutent les caractères et qui font naître cette aménité si nécessaire dans le commerce de la vie.» Karamzine, un voyageur russe témoigne : «On dirait que vous avez inventé la société ou que la société a été inventée pour vous, tant la politesse et l'art de vivre avec les hommes semblent innés chez les Français.»
Ne nous étonnons pas qu’en 1784, Rivarol ait remporté le premier prix au concours de l’Académie de Berlin dont le sujet était formulé en ces termes : «De l’universalité de la langue française.»
http://www.herodote.net/Les_Lumieres_-synthese-1758.php
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
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Lorsque Buffon connut madame Necker, par l'entremise de Mme de Marchais, il avait soixante-sept ans. Il était veuf et menait une vie contemplative ( ce n'est pas l'avis de Hérault de Séchelles ) .
Le comte d'Haussonville écrit plaisamment :
Buffon, en effet, s'était épris, pour elle, en quelque sorte à première vue, d'une affection à la fois respectueuse et passionnée dont plus de quatre-vingts lettres attestent la constance et la vivacité croissante. On a pu dire, en parlant de ces lettres de Buffon à madame
Necker, dont quelques-unes ont déjà été publiées par M. Nadault de Buffon, qu'elles révèlent chez celui qui les a écrites l'absence totale du sentiment du ridicule. A prendre en effet les choses par un certain côté, mais qui serait, je crois, un peu mesquin, on pourrait être tenté de sourire en lisant ces lettres, d'un ton constamment emphatique, où Buffon appelle tour à tour madame Necker sa noble, sa grande, sa sublime, sa première amie, et où il épuise, pour exprimer son enthousiasme, toute la série des métaphores qu'il peut tirer des trois règnes de la nature.
Buffon, en somme, se mettait au diapason de la famille Necker .
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Lorsque Buffon connut madame Necker, par l'entremise de Mme de Marchais, il avait soixante-sept ans. Il était veuf et menait une vie contemplative ( ce n'est pas l'avis de Hérault de Séchelles ) .
Le comte d'Haussonville écrit plaisamment :
Buffon, en effet, s'était épris, pour elle, en quelque sorte à première vue, d'une affection à la fois respectueuse et passionnée dont plus de quatre-vingts lettres attestent la constance et la vivacité croissante. On a pu dire, en parlant de ces lettres de Buffon à madame
Necker, dont quelques-unes ont déjà été publiées par M. Nadault de Buffon, qu'elles révèlent chez celui qui les a écrites l'absence totale du sentiment du ridicule. A prendre en effet les choses par un certain côté, mais qui serait, je crois, un peu mesquin, on pourrait être tenté de sourire en lisant ces lettres, d'un ton constamment emphatique, où Buffon appelle tour à tour madame Necker sa noble, sa grande, sa sublime, sa première amie, et où il épuise, pour exprimer son enthousiasme, toute la série des métaphores qu'il peut tirer des trois règnes de la nature.
Buffon, en somme, se mettait au diapason de la famille Necker .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Il y a bien plus "bizarre"... boudoi32
Mme Necker avait demandé, lorsqu'elle était malade, que l'on construise une sorte de cuve de marbre assez grande pour contenir deux corps.
Peu de temps après sa mort, elle y sera entièrement plongée, dans de l'alcool, afin d'être "conservée".
Je cite ces petits vers qui circulèrent alors à l'époque :
Ci-gît qui dans son agonie
N'imagina rien de plus beau
Que d'être mise en son tombeau
Comme prune à l'eau de vie
.....:
Son époux la rejoindra quelques années plus tard, ainsi que Mme de Staël ; puis l'endroit fut entièrement muré.
Monsieur de Coco, c'est pour vous....
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
:
Jésus, Marie, Joseph, quelle épouvante !!!
Jésus, Marie, Joseph, quelle épouvante !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Comte d'Hézècques a écrit:
Hum... boudoi29
On s'en passe bien volontiers, au contraire !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Mme de Sabran a écrit:
Jésus, Marie, Joseph, quelle épouvante !!!
:
Elle avait écrit un traité sur les Inhumations précipitées.
Ces questions là l'intéressaient particulièrement...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
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Suzanne veut sans doute parler des réconciliations sur l'oreiller ! :
Suzanne veut sans doute parler des réconciliations sur l'oreiller ! :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
La nuit, la neige a écrit:
Elle avait écrit un traité sur les Inhumations précipitées.
Ces questions là l'intéressaient particulièrement...
Non mais c'est pas vrai, quelle foldingo !
C'est peut-être pour cela qu'elle s'est occupée de Buffon mourant avec autant d'abnégation : plus c'était répugnant et plus elle était à son affaire .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Lorsque madame Necker connut que l'état de Buffon était désespéré, sa tendresse n'hésita pas.
Elle quitta sa propre maison et vint s'installer au Jardin du Roi. « Que de bonté ! lui dit Buffon en la voyant entrer. Vous venez me voir mourir. Quel spectacle pour un coeur sensible ! » Elle s'installa à son chevet, qu'elle ne devait plus quitter et, surmontant les répugnances d'une nature faible et nerveuse, elle assista cinq jours durant à son agonie, qui fut affreuse. Lorsque l'excès de la souffrance baignait d'une sueur froide tout le corps de Buffon, c'était la main de madame Necker qui essuyait son front et elle lui rendait les soins intimes qu'une fille aurait pu rendre à son père.
( Comte d'Haussonville )
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Elle quitta sa propre maison et vint s'installer au Jardin du Roi. « Que de bonté ! lui dit Buffon en la voyant entrer. Vous venez me voir mourir. Quel spectacle pour un coeur sensible ! » Elle s'installa à son chevet, qu'elle ne devait plus quitter et, surmontant les répugnances d'une nature faible et nerveuse, elle assista cinq jours durant à son agonie, qui fut affreuse. Lorsque l'excès de la souffrance baignait d'une sueur froide tout le corps de Buffon, c'était la main de madame Necker qui essuyait son front et elle lui rendait les soins intimes qu'une fille aurait pu rendre à son père.
( Comte d'Haussonville )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Je me demande si madame Necker n'avait pas un grain. Transmis à sa fille qui expliquerait sa vie "passionnée". Déjà pour vouer un culte à Necker, il ne faut pas être tout à fait sain d'esprit... boudoi29
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Son petit château de Saint-Ouen avait été le lieu de son "salon du vendredi" : hommes de lettres, de finances et ambassadeurs s'y retrouvaient.
D'Alembert et Diderot étaient notamment les "stars" de son salon.
Elle était très amourachée de Diderot :
Il y a ici une Mme Necker, jolie femme et bel esprit, qui raffole de moi ; c'est une persécution pour m'avoir chez elle. :
Si l'on croit ce qu'écrivait la baronne d'Oberkich, elle n'est pas rancunière ::
Dieu, avant de la créer, l'avait trempée en dedans et au-dehors dans un baquet d'empois.
D'Alembert et Diderot étaient notamment les "stars" de son salon.
Elle était très amourachée de Diderot :
Il y a ici une Mme Necker, jolie femme et bel esprit, qui raffole de moi ; c'est une persécution pour m'avoir chez elle. :
Mme de Sabran a écrit:
L'homme n'est rien, Dieu est tout ...
Si l'on croit ce qu'écrivait la baronne d'Oberkich, elle n'est pas rancunière ::
Dieu, avant de la créer, l'avait trempée en dedans et au-dehors dans un baquet d'empois.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
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Il semble que la baronne n'avait pas tout à fait tort ... :
Mais elle écrasait Mme Necker de sa condescendance, la traitant à tout propos de simple institutrice .
Pour en revenir à Dieu , cela coinçait quelque peu entre Mme Necker et Buffon .
Il s'interrogeait sur la Création, l'évolution du globe, l'existence de l'âme . Aux protestations de Suzanne il répondait que la première de toutes les religions est de garder chacun la sienne et le plus grand des bonheur est de la croire la meilleure ...
Buffon était Charlie !
Pour les beaux yeux de Mme Necker, il essayait de concilier le récit traditionnel de la Genèse avec ses propres théories plus scientifiques sur la naissance du monde . Il s'en explique en publiant Epoque de la nature, cette nature, disait-il à Hérault de Séchelles, qu'il suffisait de nommer Dieu pour que tout le monde soit content .
Mais la réponse au questionnement de Mme Necker devient plus ardu quand il s'agit de l'existence même et de la survivance de l'âme .
Celui qui a écrit après Saint-Paul et après Racine une si belle page sur " l'Homo duplex ", l'homme double que chacun sent au-dedans de soi, ne paraît pas dans cette lettre très persuadé que de ces deux hommes l'un soit formé d'un principe et puisse compter sur un avenir distinct de l'autre ...
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Il semble que la baronne n'avait pas tout à fait tort ... :
Mais elle écrasait Mme Necker de sa condescendance, la traitant à tout propos de simple institutrice .
Pour en revenir à Dieu , cela coinçait quelque peu entre Mme Necker et Buffon .
Il s'interrogeait sur la Création, l'évolution du globe, l'existence de l'âme . Aux protestations de Suzanne il répondait que la première de toutes les religions est de garder chacun la sienne et le plus grand des bonheur est de la croire la meilleure ...
Buffon était Charlie !
Pour les beaux yeux de Mme Necker, il essayait de concilier le récit traditionnel de la Genèse avec ses propres théories plus scientifiques sur la naissance du monde . Il s'en explique en publiant Epoque de la nature, cette nature, disait-il à Hérault de Séchelles, qu'il suffisait de nommer Dieu pour que tout le monde soit content .
Mais la réponse au questionnement de Mme Necker devient plus ardu quand il s'agit de l'existence même et de la survivance de l'âme .
Celui qui a écrit après Saint-Paul et après Racine une si belle page sur " l'Homo duplex ", l'homme double que chacun sent au-dedans de soi, ne paraît pas dans cette lettre très persuadé que de ces deux hommes l'un soit formé d'un principe et puisse compter sur un avenir distinct de l'autre ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
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Elle avait imaginé que rien n'était si distingué que de se découvrir excessivement la poitrine ; c'était à ses yeux le comble du bel air et la marque assurée d'une grande élévation dans les habitudes aristocratiques. Voilà du moins ce que disaient les personnes qui cherchaient à l'en excuser ; mais, comme c'était une mode qui n'était plus suivie par les femmes de qualité, tout donne à penser que ces exhibitions pectorales de Mme Necker avaient encore un autre motif.
Un jour que Mme Necker était malade, et qu'elle ne s'en était pas moins engainée dans un de ses fourreaux de satin nacarat, elle dit à Chamfort en lui montrant son corsage échancré : — Comment voulez-vous que l'on puisse être en bonne santé quand on est l'épouse d'un Ministre, et que l'on est condamnée à se sacrifier continuellement ainsi pour la convenance officielle et les exigences de la représentation ?...
Chamfort se mit à lui chanter impertinemment cette vieille chanson de Bussy-Rabutin :
Églé, vous vous moquez tout bas
Du feu qui nous consume,
Et vous vous croyez des appas ;
— C'est ce qui vous enrhume !
( Tout le monde aura reconnu Mme de Créquy et son complice Courchamp !!! : : : )
)
Elle avait imaginé que rien n'était si distingué que de se découvrir excessivement la poitrine ; c'était à ses yeux le comble du bel air et la marque assurée d'une grande élévation dans les habitudes aristocratiques. Voilà du moins ce que disaient les personnes qui cherchaient à l'en excuser ; mais, comme c'était une mode qui n'était plus suivie par les femmes de qualité, tout donne à penser que ces exhibitions pectorales de Mme Necker avaient encore un autre motif.
Un jour que Mme Necker était malade, et qu'elle ne s'en était pas moins engainée dans un de ses fourreaux de satin nacarat, elle dit à Chamfort en lui montrant son corsage échancré : — Comment voulez-vous que l'on puisse être en bonne santé quand on est l'épouse d'un Ministre, et que l'on est condamnée à se sacrifier continuellement ainsi pour la convenance officielle et les exigences de la représentation ?...
Chamfort se mit à lui chanter impertinemment cette vieille chanson de Bussy-Rabutin :
Églé, vous vous moquez tout bas
Du feu qui nous consume,
Et vous vous croyez des appas ;
— C'est ce qui vous enrhume !
( Tout le monde aura reconnu Mme de Créquy et son complice Courchamp !!! : : : )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Mme de Sabran a écrit:;Elle avait imaginé que rien n'était si distingué que de se découvrir excessivement la poitrine ; c'était à ses yeux le comble du bel air et la marque assurée d'une grande élévation dans les habitudes aristocratiques. Voilà du moins ce que disaient les personnes qui cherchaient à l'en excuser ; mais, comme c'était une mode qui n'était plus suivie par les femmes de qualité, tout donne à penser que ces exhibitions pectorales de Mme Necker avaient encore un autre motif.
En fait, elle était visionnaire ! Car au XIXème, sous le Second Empire, plus la femme était élevée dans la noblesse, plus elle pouvait se décolleté ... et la gorge devenait ainsi la vitrine du mari qui y pouvait logeait des parures plus éclatantes
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
J'imaginais mal jusque-là madame Necker, ancienne maîtresse d'école, se découvrir ainsi de la sorte en public ! :
Invité- Invité
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Mme Necker était la fille d'un prédicant de Genève, de Berne ou du pays de Vaud, ce qui n'importe guère. Elle avait été bonne d'enfants, gouvernante, ou je ne sais quoi d'approchant. Elle avait affecté pendant long-temps le puritanisme et la bigoterie calvinistes les plus austères ; mais elle avait fini par aller s'établir et se reposer dans un scepticisme absolu, ce qui lui fit beaucoup d'amis parmi les encyclopédistes.
( Mme de Créquy )
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Son pasteur de père se serait retourné dans sa tombe s'il avait su que sa fille recevait la gorge déployée le tout-Paris. Et je ne parle pas de la vie scandaleuse de sa petite-fille ! :
Invité- Invité
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
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Elle se recherchait prodigieusement en fait d'expressions élégantes et pudibondes, en voulant toujours raffiner sur les délicatesses du langage, et de telle sorte qu'elle disait un ensevelissement au lieu d'un enterrement, une jambe de perdrix pour une cuisse, le porte-feuille d'un artichaut, une mitre de volaille au lieu d'un croupion de dinde, etc. Il est bon d'observer que c'était en étalant toute sa gorge au vent qu'elle affichait une si belle pruderie sur les bienséances. ( : )
Elle disait un jour à Mme de Meulan :
— Je ne m'explique pas comment vous pouvez aller en voiture coupée ? et j'aimerais mille fois mieux passer ma vie dans un fiacre que d'aller dans toute autre chose qu'une berline.
— Dites-moi donc pourquoi, répondit l'autre.
— C'est qu'on est plus loin des chevaux et qu'on ne les voit ni les entend faire...
— Et quoi faire ?
— Des ordures et des bruits révoltans, répliqua Mme Necker avec un air de dégoût et d'indignation sans égale.
Chamfort disait qu'il se disputait continuellement avec elle, et qu'il en était toujours tancé pour la familiarité de son langage.
— Enterré ! s'écriait Mme Necker.... Pour peu qu'on ait pris l'heureuse habitude de vivre à Genève, il est difficile de s'acclimater à des locutions semblables ! Souvenez-vous donc, monsieur de Chamfort, qu'il ne doit être loisible de se servir d'une pareille expression que pour des animaux tels que les chiens, j'oserai vous dire, et jamais pour des humains !
— Eh bien, Madame, je dirai dorénavant encrotté quand il s'agira d'un chien, mais votre mot pharisien d'ensevelissement ne signifie pas du tout l'action de mettre en terre...
Alors c'était des discussions interminables où M. Necker avait la sagesse et la dignité de n'intervenir jamais autrement que par un sourire important ou par quelque mot oraculeux ; tout cela pour réformer la langue française d'après le vocabulaire des Genevois.
( Marquise de Créquy )
Elle se recherchait prodigieusement en fait d'expressions élégantes et pudibondes, en voulant toujours raffiner sur les délicatesses du langage, et de telle sorte qu'elle disait un ensevelissement au lieu d'un enterrement, une jambe de perdrix pour une cuisse, le porte-feuille d'un artichaut, une mitre de volaille au lieu d'un croupion de dinde, etc. Il est bon d'observer que c'était en étalant toute sa gorge au vent qu'elle affichait une si belle pruderie sur les bienséances. ( : )
Elle disait un jour à Mme de Meulan :
— Je ne m'explique pas comment vous pouvez aller en voiture coupée ? et j'aimerais mille fois mieux passer ma vie dans un fiacre que d'aller dans toute autre chose qu'une berline.
— Dites-moi donc pourquoi, répondit l'autre.
— C'est qu'on est plus loin des chevaux et qu'on ne les voit ni les entend faire...
— Et quoi faire ?
— Des ordures et des bruits révoltans, répliqua Mme Necker avec un air de dégoût et d'indignation sans égale.
Chamfort disait qu'il se disputait continuellement avec elle, et qu'il en était toujours tancé pour la familiarité de son langage.
— Enterré ! s'écriait Mme Necker.... Pour peu qu'on ait pris l'heureuse habitude de vivre à Genève, il est difficile de s'acclimater à des locutions semblables ! Souvenez-vous donc, monsieur de Chamfort, qu'il ne doit être loisible de se servir d'une pareille expression que pour des animaux tels que les chiens, j'oserai vous dire, et jamais pour des humains !
— Eh bien, Madame, je dirai dorénavant encrotté quand il s'agira d'un chien, mais votre mot pharisien d'ensevelissement ne signifie pas du tout l'action de mettre en terre...
Alors c'était des discussions interminables où M. Necker avait la sagesse et la dignité de n'intervenir jamais autrement que par un sourire important ou par quelque mot oraculeux ; tout cela pour réformer la langue française d'après le vocabulaire des Genevois.
( Marquise de Créquy )
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mme Necker née Suzanne Curchod
Elle s'offusquait de mots ou de bruits qu'elle jugeait grossiers mais ne se gênait pas à s'exposer les seins à l'air ?
Invité- Invité
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