Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
4 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
C’est en servant Mars et l’Amour
Que d’Aiguillon devint ministre.
De son oncle il eut tour à tour
L’humeur, l’esprit et l’air sinistre.
Fils d'Armand-Louis de Vignerot du Plessis (1683-1750), duc d'Aiguillon et arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, et d'Anne-Charlotte de Crussol de Florensac (1700-1772), Emmanuel-Armand du Plessis-Richelieu entre dans l'armée à l'âge de 17 ans et devient colonel du régiment de Brie à 19 ans.
Son appartenance à la Maison de Richelieu et à la lignée des ducs d'Aiguillon lui assurent une position importante à la Cour.
Il sert en Italie pendant la guerre de Succession d'Autriche. Il est gravement blessé lors de la bataille de Pierrelongue près de Châteaudauphin en 1744. Il est fait prisonnier en 1746 mais devient maréchal de camp en 1748.
Il est membre du parti dévot et de l'opposition au parti de Choiseul et son hostilité aux idées nouvelles lui vaut les sarcasmes des pamphlétaires. L'abbé de Véri lui voit « une figure jaune » et « un caractère disposé à l'espionnage et à la sécheresse ». L'historiographie du XIXe siècle ne l'épargne pas, stigmatisant son arrivisme. Mais les historiens modernes en font des portraits plus nuancés : « intelligent, perspicace, ayant une grande puissance de travail et une vive faculté d'assimilation, il était autoritaire, ambitieux, avec un penchant à la duplicité que les circonstances développèrent. » ; « Il s'agit d'un bon serviteur du roi, ambitieux assurément, mais énergique et fidèle [...] il ne doit son élévation qu'à la grandeur de sa famille et à l'excellence de ses mérites. »
Blason du duc d'Aiguillon, musée Paul-Dupuy à Toulouse
Gouverneur de Bretagne, 1753-1768
Le 20 avril 1753, après une brève carrière militaire et quelques mois comme gouverneur d'Alsace, le duc d'Aiguillon est nommé commandant en chef de Bretagne. Dès 1758, il doit affronter les Britanniques qui tentent un débarquement et défend victorieusement Saint-Malo en juin 1758, bien qu'il soit accusé de lenteur dans la préparation des troupes devant Saint-Cast. Il bat néanmoins les Anglais qui ont débarqué, lors de la bataille de Saint-Cast.
Il remporte la bataille de Saint-Cast en 1758
Il ne tarde pas à se rendre très impopulaire dans un pays d'état qui jouit de nombreux privilèges ou « libertés ». Il s'oppose aux états provinciaux pour leur imposer les impositions royales en 1758 et entre en conflit avec le Parlement de Bretagne en 1762. En juin 1764, sur les instances de d'Aiguillon, le Roi annule un arrêt du Parlement interdisant de lever de nouveaux impôts sans le consentement des états et refuse d'entendre les remontrances du Parlement. Le Parlement de Bretagne accuse d’Aiguillon d’abus de pouvoir. Il est défendu dans cette affaire par Linguet.
Le 11 novembre 1765, Louis-René Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), procureur général du Parlement, est arrêté. Le conflit entre d'Aiguillon et les Bretons dure deux ans. Pour tenir l'office du Parlement, qui s'est mis en vacances, d'Aiguillon organise en janvier 1766 un tribunal spécial, ironiquement appelé « le bailliage d'Aiguillon », qui est tourné en ridicule par les libellistes. Il doit le dissoudre en 1768 et rentrer à la Cour où il intrigue avec les dévots jusqu'à obtenir enfin le renvoi du duc de Choiseul le 24 décembre 1770.
Entretemps, d'Aiguillon fait l'objet, en mars 1770, d'une information judiciaire ouverte contre lui par le Parlement de Bretagne et, le 2 juillet 1770, le Parlement de Paris rend à son encontre un arrêt d'indignité. Le roi doit intervenir pour suspendre les poursuites et casser l'arrêt.
Secrétaire d'État, 1771-1774
En septembre 1769, d'Aiguillon obtient la charge très enviée de lieutenant des chevau-légers de la Garde. Néanmoins, Louis XV l'apprécie peu. En 1742, le roi séduit sa maîtresse, Mme de La Tournelle. D'Aiguillon, alors comte d'Agenois, le prend fort mal.
D'Aiguillon en veut aussi à Louis XV de l'avoir privé du procès devant la Cour des Pairs qui aurait pu le justifier des accusations portées contre lui dans l'affaire La Chalotais. D'Aiguillon se serait vengé en faisant de la du Barry sa maîtresse[réf. nécessaire]. Quoi qu'il en soit, le Roi se sentant mal à l'aise vis-à-vis de d'Aiguillon, lui montre de la froideur.
Mais sur les conseils de Madame du Barry, Louis XV, après avoir formé un nouveau gouvernement avec le dessein de briser la résistance des parlements, finit, non sans une longue hésitation, par nommer d'Aiguillon secrétaire d'État des Affaires étrangères le 6 juin 1771.
D'Aiguillon est alors l'un des membres du « triumvirat », avec le chancelier Maupeou et l'abbé Terray. Après une vacance de près de six mois du département, il trouve en arrivant aux Affaires étrangères une situation difficile. Tout à fait inexpérimenté dans les questions diplomatiques, il n'est guère capable de la redresser. Ennemi résolu de la maison de Choiseul, il applique une politique choiseuliste à rebours en matière d’alliances diplomatiques et de politique étrangère.
Il doit assister impuissant au partage de la Pologne opéré par le traité du 5 août 1772 entre la Russie et la Prusse. Mais en Suède, alliée traditionnelle de la France, il soutient avec succès le coup d'état de Gustave III le 19 août 1772.
Par solidarité de famille, il appuie les démarches de l'Espagne et de Naples auprès de Clément XIV pour obtenir la suppression des Jésuites, décidée le 21 juillet 1773 par le bref Dominus ac Redemptor. Il négocie la restitution au Saint-Siège d'Avignon et du Comtat Venaissin, qui est acceptée par lettres patentes de Louis XV du 10 avril 1774.
Le duc est aussi l’agent d'un timide rapprochement franco-britannique. Il confie dès le mois de mai 1772 la négociation d’un traité de commerce franco-britannique à un commerçant britannique du nom de James Bourdieu.
Lord North est à cette occasion son principal interlocuteur mais le 3 mars 1773, une fin de non-recevoir, polie mais ferme, doit rompre les négociations.
D'Aiguillon est également nommé secrétaire d'État de la Guerre pour quelques mois en 1774, tout en conservant les Affaires étrangères. Il apparaît alors comme la véritable tête du ministère.
Disgrâce et exil
Avec l'avènement de Louis XVI, d'Aiguillon est condamné d'avance en raison de ses rapports trop notoires avec Madame du Barry. Marie-Antoinette lui reproche en outre sa sévérité à l'égard d'un de ses protégés, le comte de Guines, ambassadeur à Londres, accusé de malversations, tandis que l'ambassadeur d'Autriche, Mercy-Argenteau, l'accuse d'être à l'origine d'une campagne de calomnies contre la reine.
Il démissionne le 2 juin 1774, et est autorisé à conserver sa charge de colonel des chevau-légers, reçoit une pension et une gratification de 500 000 francs. Mais il doit à la vindicte de Marie-Antoinette d'être exilé, le 16 mai 1775, non dans son château de Véretz, château féodal sur le Cher, à deux lieues de Tours, qu'il avait somptueusement remis au goût du jour, que voici :
.... mais au château d'Aiguillon, à deux cents lieues de Versailles, bâtisse délabrée et quasiment démeublée.
Le 22 juillet 1774, la Gazette d’Utrecht l’accuse de soutenir un réseau de nouvelles à la main. Le duc croit y déceler la plume de Beaumarchais. Le 29 du même mois, il fait savoir au comte de Vergennes que les calomnies de la Gazette Utrecht sont des insultes soufflées aux folliculaires par le comte de Guines.
Il retrouve Linguet sur sa route. Ce dernier réclame la somme de 120 000 livres pour service rendus, et une compensation pour les dangers encourus et dans une affaire où il a manqué de laisser sa réputation, et pour avoir fait gagner un procès, selon ses dires, comme la couronne de France n’en a connu depuis Hugues Capet.
Le duc d'Aiguillon ne retrouve pas son influence politique et meurt en 1788.
Famille
Il se marie en 1740 avec Louise-Félicité de Brehan (1726-1796), fille du comte de Plélo, ambassadeur tué en dirigeant l'offensive contre le siège de Dantzig, et de Louise-Françoise Phélypeaux de La Vrillière. Ils ont deux enfants :
Innocente-Aglaé, qui épouse en 1766 Joseph-Dominique de Chabrillan (1744-1793), général de cavalerie.
Armand-Désiré de Vignerot du Plessis (1761-1800), général de cavalerie
( Merci, WIKI )
;
Que d’Aiguillon devint ministre.
De son oncle il eut tour à tour
L’humeur, l’esprit et l’air sinistre.
Fils d'Armand-Louis de Vignerot du Plessis (1683-1750), duc d'Aiguillon et arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, et d'Anne-Charlotte de Crussol de Florensac (1700-1772), Emmanuel-Armand du Plessis-Richelieu entre dans l'armée à l'âge de 17 ans et devient colonel du régiment de Brie à 19 ans.
Son appartenance à la Maison de Richelieu et à la lignée des ducs d'Aiguillon lui assurent une position importante à la Cour.
Il sert en Italie pendant la guerre de Succession d'Autriche. Il est gravement blessé lors de la bataille de Pierrelongue près de Châteaudauphin en 1744. Il est fait prisonnier en 1746 mais devient maréchal de camp en 1748.
Il est membre du parti dévot et de l'opposition au parti de Choiseul et son hostilité aux idées nouvelles lui vaut les sarcasmes des pamphlétaires. L'abbé de Véri lui voit « une figure jaune » et « un caractère disposé à l'espionnage et à la sécheresse ». L'historiographie du XIXe siècle ne l'épargne pas, stigmatisant son arrivisme. Mais les historiens modernes en font des portraits plus nuancés : « intelligent, perspicace, ayant une grande puissance de travail et une vive faculté d'assimilation, il était autoritaire, ambitieux, avec un penchant à la duplicité que les circonstances développèrent. » ; « Il s'agit d'un bon serviteur du roi, ambitieux assurément, mais énergique et fidèle [...] il ne doit son élévation qu'à la grandeur de sa famille et à l'excellence de ses mérites. »
Blason du duc d'Aiguillon, musée Paul-Dupuy à Toulouse
Gouverneur de Bretagne, 1753-1768
Le 20 avril 1753, après une brève carrière militaire et quelques mois comme gouverneur d'Alsace, le duc d'Aiguillon est nommé commandant en chef de Bretagne. Dès 1758, il doit affronter les Britanniques qui tentent un débarquement et défend victorieusement Saint-Malo en juin 1758, bien qu'il soit accusé de lenteur dans la préparation des troupes devant Saint-Cast. Il bat néanmoins les Anglais qui ont débarqué, lors de la bataille de Saint-Cast.
Il remporte la bataille de Saint-Cast en 1758
Il ne tarde pas à se rendre très impopulaire dans un pays d'état qui jouit de nombreux privilèges ou « libertés ». Il s'oppose aux états provinciaux pour leur imposer les impositions royales en 1758 et entre en conflit avec le Parlement de Bretagne en 1762. En juin 1764, sur les instances de d'Aiguillon, le Roi annule un arrêt du Parlement interdisant de lever de nouveaux impôts sans le consentement des états et refuse d'entendre les remontrances du Parlement. Le Parlement de Bretagne accuse d’Aiguillon d’abus de pouvoir. Il est défendu dans cette affaire par Linguet.
Le 11 novembre 1765, Louis-René Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), procureur général du Parlement, est arrêté. Le conflit entre d'Aiguillon et les Bretons dure deux ans. Pour tenir l'office du Parlement, qui s'est mis en vacances, d'Aiguillon organise en janvier 1766 un tribunal spécial, ironiquement appelé « le bailliage d'Aiguillon », qui est tourné en ridicule par les libellistes. Il doit le dissoudre en 1768 et rentrer à la Cour où il intrigue avec les dévots jusqu'à obtenir enfin le renvoi du duc de Choiseul le 24 décembre 1770.
Entretemps, d'Aiguillon fait l'objet, en mars 1770, d'une information judiciaire ouverte contre lui par le Parlement de Bretagne et, le 2 juillet 1770, le Parlement de Paris rend à son encontre un arrêt d'indignité. Le roi doit intervenir pour suspendre les poursuites et casser l'arrêt.
Secrétaire d'État, 1771-1774
En septembre 1769, d'Aiguillon obtient la charge très enviée de lieutenant des chevau-légers de la Garde. Néanmoins, Louis XV l'apprécie peu. En 1742, le roi séduit sa maîtresse, Mme de La Tournelle. D'Aiguillon, alors comte d'Agenois, le prend fort mal.
D'Aiguillon en veut aussi à Louis XV de l'avoir privé du procès devant la Cour des Pairs qui aurait pu le justifier des accusations portées contre lui dans l'affaire La Chalotais. D'Aiguillon se serait vengé en faisant de la du Barry sa maîtresse[réf. nécessaire]. Quoi qu'il en soit, le Roi se sentant mal à l'aise vis-à-vis de d'Aiguillon, lui montre de la froideur.
Mais sur les conseils de Madame du Barry, Louis XV, après avoir formé un nouveau gouvernement avec le dessein de briser la résistance des parlements, finit, non sans une longue hésitation, par nommer d'Aiguillon secrétaire d'État des Affaires étrangères le 6 juin 1771.
D'Aiguillon est alors l'un des membres du « triumvirat », avec le chancelier Maupeou et l'abbé Terray. Après une vacance de près de six mois du département, il trouve en arrivant aux Affaires étrangères une situation difficile. Tout à fait inexpérimenté dans les questions diplomatiques, il n'est guère capable de la redresser. Ennemi résolu de la maison de Choiseul, il applique une politique choiseuliste à rebours en matière d’alliances diplomatiques et de politique étrangère.
Il doit assister impuissant au partage de la Pologne opéré par le traité du 5 août 1772 entre la Russie et la Prusse. Mais en Suède, alliée traditionnelle de la France, il soutient avec succès le coup d'état de Gustave III le 19 août 1772.
Par solidarité de famille, il appuie les démarches de l'Espagne et de Naples auprès de Clément XIV pour obtenir la suppression des Jésuites, décidée le 21 juillet 1773 par le bref Dominus ac Redemptor. Il négocie la restitution au Saint-Siège d'Avignon et du Comtat Venaissin, qui est acceptée par lettres patentes de Louis XV du 10 avril 1774.
Le duc est aussi l’agent d'un timide rapprochement franco-britannique. Il confie dès le mois de mai 1772 la négociation d’un traité de commerce franco-britannique à un commerçant britannique du nom de James Bourdieu.
Lord North est à cette occasion son principal interlocuteur mais le 3 mars 1773, une fin de non-recevoir, polie mais ferme, doit rompre les négociations.
D'Aiguillon est également nommé secrétaire d'État de la Guerre pour quelques mois en 1774, tout en conservant les Affaires étrangères. Il apparaît alors comme la véritable tête du ministère.
Disgrâce et exil
Avec l'avènement de Louis XVI, d'Aiguillon est condamné d'avance en raison de ses rapports trop notoires avec Madame du Barry. Marie-Antoinette lui reproche en outre sa sévérité à l'égard d'un de ses protégés, le comte de Guines, ambassadeur à Londres, accusé de malversations, tandis que l'ambassadeur d'Autriche, Mercy-Argenteau, l'accuse d'être à l'origine d'une campagne de calomnies contre la reine.
Il démissionne le 2 juin 1774, et est autorisé à conserver sa charge de colonel des chevau-légers, reçoit une pension et une gratification de 500 000 francs. Mais il doit à la vindicte de Marie-Antoinette d'être exilé, le 16 mai 1775, non dans son château de Véretz, château féodal sur le Cher, à deux lieues de Tours, qu'il avait somptueusement remis au goût du jour, que voici :
.... mais au château d'Aiguillon, à deux cents lieues de Versailles, bâtisse délabrée et quasiment démeublée.
Le 22 juillet 1774, la Gazette d’Utrecht l’accuse de soutenir un réseau de nouvelles à la main. Le duc croit y déceler la plume de Beaumarchais. Le 29 du même mois, il fait savoir au comte de Vergennes que les calomnies de la Gazette Utrecht sont des insultes soufflées aux folliculaires par le comte de Guines.
Il retrouve Linguet sur sa route. Ce dernier réclame la somme de 120 000 livres pour service rendus, et une compensation pour les dangers encourus et dans une affaire où il a manqué de laisser sa réputation, et pour avoir fait gagner un procès, selon ses dires, comme la couronne de France n’en a connu depuis Hugues Capet.
Le duc d'Aiguillon ne retrouve pas son influence politique et meurt en 1788.
Famille
Il se marie en 1740 avec Louise-Félicité de Brehan (1726-1796), fille du comte de Plélo, ambassadeur tué en dirigeant l'offensive contre le siège de Dantzig, et de Louise-Françoise Phélypeaux de La Vrillière. Ils ont deux enfants :
Innocente-Aglaé, qui épouse en 1766 Joseph-Dominique de Chabrillan (1744-1793), général de cavalerie.
Armand-Désiré de Vignerot du Plessis (1761-1800), général de cavalerie
( Merci, WIKI )
;
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
La Correspondance secrète, 3 février 1785 :
Ce mariage s'est-il fait ?
Quelques temps auparavant son nom avait été évoqué pour mademoiselle de Polignac. Sont-ce encore des manoeuvres politiques ?
En tout cas, le duc d'Aiguillon est le n°1 de la lutte anti-Autriche donc contre l'influence politique de Marie-Antoinette.
Ce mariage s'est-il fait ?
Quelques temps auparavant son nom avait été évoqué pour mademoiselle de Polignac. Sont-ce encore des manoeuvres politiques ?
En tout cas, le duc d'Aiguillon est le n°1 de la lutte anti-Autriche donc contre l'influence politique de Marie-Antoinette.
Dernière édition par Reinette le Mar 02 Juin 2015, 17:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Le duc d'Agenois épousera en 1785 Mlle de Navailles, seule héritière de ses parents? Est-ce une confusion Noailles-Navailles ? (il n'y a pas à proprement parler d'héritière Noailles, il y a de nombreux hommes dans cette famille)
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
C'est bien pourquoi j'avais posé la question car je pense que j'aurais eu très probablement connaissance d'une telle union sous le règne de Louis XVI.
Ce n'est pas impossible. Lescure qui édite cette correspondance aura peut-être confondu les deux noms en lisant avec difficulté l'écriture manuscrite ? J'en suis étonnée car Lescure connaît d'habitude très bien les grandes familles de France et leurs alliances.
Je doute que ce soit Linguet qui ce soit trompé car je ne vois pas comment la confusion pourrait se faire à l'oral. Et difficile à l'époque, en passant le plus clair de son temps à la cour, de confondre Noailles et Navailles !
Une coquille de l'imprimeur ?
Ce n'est pas impossible. Lescure qui édite cette correspondance aura peut-être confondu les deux noms en lisant avec difficulté l'écriture manuscrite ? J'en suis étonnée car Lescure connaît d'habitude très bien les grandes familles de France et leurs alliances.
Je doute que ce soit Linguet qui ce soit trompé car je ne vois pas comment la confusion pourrait se faire à l'oral. Et difficile à l'époque, en passant le plus clair de son temps à la cour, de confondre Noailles et Navailles !
Une coquille de l'imprimeur ?
Invité- Invité
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Le musée d'Agen vient de faire l'acquisition d'un portrait en buste du duc d'Aiguillon :
Il est dans un cadre en bois doré ayant anciennement servi à encadrer un portrait du comte d'Artois (d'où l'inscription quelque peu "décalée" sur le cartouche ).
https://www.latribunedelart.com/un-portrait-du-duc-d-aiguillon-acquis-par-le-musee-des-beaux-arts-d-agen
Le musée possédait déjà un portrait en pied du duc d'Aiguillon, acquis en 2014 :
Il est dans un cadre en bois doré ayant anciennement servi à encadrer un portrait du comte d'Artois (d'où l'inscription quelque peu "décalée" sur le cartouche ).
https://www.latribunedelart.com/un-portrait-du-duc-d-aiguillon-acquis-par-le-musee-des-beaux-arts-d-agen
Le musée possédait déjà un portrait en pied du duc d'Aiguillon, acquis en 2014 :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
" Guines est du parti Choiseul ; le parti d'Aiguillon et tout ce qui tient à madame du Barry ont travaillé à le perdre avec l'ardeur que la Reine a mise à le sauver. On représente cette attitude à Marie-Antoinette comme une suite de la haine que lui porte M. d'Aiguillon. Des gens d'intrigue, tels que la comtesse de Brionne et le baron de Besenval, tout à Choiseul, exaspèrent son ressentiment. On la conduit à dire ce mot significatif sur d'Aiguillon : Les cheveux me dressent sur la tête, quand j'aperçois cet homme-là. A la revue de la maison rouge du Roi, dans la plaine de Marly, quand passe la compagnie des chevau-légers, dont le duc est capitaine, la Reine baisse brusquement le store de son carrosse. Cet affront public a été précédé d'une scène fort vive dans le cabinet de la Reine ; quand d'Aiguillon est venu prendre ses ordres pour la revue, Marie-Antoinette s'est écriée : Que n'allez-vous plutôt à Saint-Vrain, monsieur, prendre les ordres de madame du Barry ! "
Pierre de Nolhac
Pierre de Nolhac
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Et on s’étonne que la monarchie n’ait plus trouvé aucun support dans la noblesse en 1789...
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Cette façon d'agir n'était pas propre à Marie-Antoinette mais à l'Ancien Régime. Pour pouvoir survivre, les grands avaient besoin d'appuis, c'est à dire d'une clientèle : des alliés ou clients censés défendre leur maître, d'abord recrutés dans la parentèle et les fidèles puis dans tout le réseau de ces derniers. En contrepartie, le maître distribuait charges et privilèges. La reine manipulée par certains de ses entours (notamment Besenval qui s'en vante dans ses mémoires) était trop jeune pour avoir du recul, et elle s'est laissée piéger par ce système.
Cela étant, il est indéniable que dans sa jeunesse, Marie-Antoinette détestait personnellement, viscéralement, la Du Barry. Etait-elle jalouse de la liberté sexuelle de Mme du Barry, elle qui à l'inverse de la maîtresse royale était censée rester fidèle à son "pauvre homme" de mari... ?
Cela étant, il est indéniable que dans sa jeunesse, Marie-Antoinette détestait personnellement, viscéralement, la Du Barry. Etait-elle jalouse de la liberté sexuelle de Mme du Barry, elle qui à l'inverse de la maîtresse royale était censée rester fidèle à son "pauvre homme" de mari... ?
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Il y a aussi cette histoire de lettre du cardinal de Rohan au duc d'Aiguillon, et que Mme du Barry lut à voix haute, dans son salon.
Elle incriminait Marie-Thérèse . Rohan écrivait :
"J'ai effectivement vu pleurer Marie Thérèse sur les malheurs de la Pologne opprimée. Mais cette princesse, exercée dans l'art de ne point se laisser pénétrer, me parait avoir les larmes à son commandement. D'une main, elle à le mouchoir pour essuyer ses pleurs, de l'autre, elle saisie le glaive pour être la troisième partageante."
Malheureusement pour les trois compères, ce fut rapporté à Marie-Antoinette ...
Elle incriminait Marie-Thérèse . Rohan écrivait :
"J'ai effectivement vu pleurer Marie Thérèse sur les malheurs de la Pologne opprimée. Mais cette princesse, exercée dans l'art de ne point se laisser pénétrer, me parait avoir les larmes à son commandement. D'une main, elle à le mouchoir pour essuyer ses pleurs, de l'autre, elle saisie le glaive pour être la troisième partageante."
Malheureusement pour les trois compères, ce fut rapporté à Marie-Antoinette ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Ironiquement, Marie-Thérèse n'eût ensuite de cesse d'encourager sa fille à être aimable avec Mme du Barry...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
... car c'était rester dans les bonnes grâces de Louis XV.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Et oui.
La réalité est que la jeune Marie-Antoinette était manipulée par Mesdames qui haïssaient la favorite.
La réalité est que la jeune Marie-Antoinette était manipulée par Mesdames qui haïssaient la favorite.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
C'est vrai, elles observaient le manège et tiraient les ficelles .
Quelle ingénuité de la part de Marie-Antoinette de se confier à ces toupies !
Quelle ingénuité de la part de Marie-Antoinette de se confier à ces toupies !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Adélaïde dont le coeur était tout desséché et qui avait une très haute idée de son rang ne pouvait que détester une hétaïre telle que la Du Barry, qui ne craignait pas de s'offrir aux hommes...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Mais avant de se dessécher et de monter en graine, la pauvre Adélaïde avait aimé, souviens-toi, un simple garde du corps que Louis XV a envoyé au diable, en quatrième vitesse .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon
Dans le sujet consacré à la cousine du duc, Septimanie d'Egmont, on peut lire à propos de cette dernière :
"Après une infortune de cœur, dit-on, car il avait été presque question de lui faire épouser le fils du maréchal de Bellisle, le comte de Gisors qui était le jeune seigneur le plus beau, le plus brave et le plus aimable de son temps et dont elle était très éprise ... mais ...
— Grand merci ! rétorqua le maréchal de Richelieu ; je n’ai pas envie de donner ma fille au petit-fils du surintendant Fouquet ! Je ne dis pas, si j’étais de la maison d’Auvergne ou de celle de Créquy ! Mais nous sommes trop sottement chicanés sur la noblesse pour aller nous allier à des gens de robe."
Les Richelieu (comme les Mazarin d'ailleurs) étaient en effet souvent snobés pour leur noblesse récente, à peine compensée par leur considérable fortune. Et je ne puis m'empêcher de penser, en relisant cette citation, que ce dut être avec un sentiment jouissif de revanche que le duc d'Aiguillon, né Vignerot de Richelieu, vota l'abolition de la noblesse et de ses privilèges la nuit du 4 août.
Cette noblesse qui les avait toujours "chicanés".
"Après une infortune de cœur, dit-on, car il avait été presque question de lui faire épouser le fils du maréchal de Bellisle, le comte de Gisors qui était le jeune seigneur le plus beau, le plus brave et le plus aimable de son temps et dont elle était très éprise ... mais ...
— Grand merci ! rétorqua le maréchal de Richelieu ; je n’ai pas envie de donner ma fille au petit-fils du surintendant Fouquet ! Je ne dis pas, si j’étais de la maison d’Auvergne ou de celle de Créquy ! Mais nous sommes trop sottement chicanés sur la noblesse pour aller nous allier à des gens de robe."
Les Richelieu (comme les Mazarin d'ailleurs) étaient en effet souvent snobés pour leur noblesse récente, à peine compensée par leur considérable fortune. Et je ne puis m'empêcher de penser, en relisant cette citation, que ce dut être avec un sentiment jouissif de revanche que le duc d'Aiguillon, né Vignerot de Richelieu, vota l'abolition de la noblesse et de ses privilèges la nuit du 4 août.
Cette noblesse qui les avait toujours "chicanés".
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Sujets similaires
» Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, maréchal et duc de Richelieu
» Le roi Louis XV, dit le Bien-Aimé
» Conseils de lecture de Monsieur de Coco
» Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
» Les Parlements au XVIIIe siècle
» Le roi Louis XV, dit le Bien-Aimé
» Conseils de lecture de Monsieur de Coco
» Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
» Les Parlements au XVIIIe siècle
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum