Les bienfaisances et charités de Marie-Antoinette

Bien à vous.

Pour compléter mes recherches sur l'œuvre de DARDEL, je viens de trouver un curieux document détaillé : le plan pour la constitution de l'ORDRE ROYAL DE SAINTE CLOTHILDE par MARIE ANTOINETTE en 1775 dont le but principal était l'aide aux déshérités et lors de sa création aux veuves d'officiers restées sans ressources.

On trouve ce projet dans deux volumes dorés sur tranche, qui ont été formés pour TURGOT.
Le premier comprend une série de documents imprimés relatifs aux mesures prises à différentes époques contre la mendicité.
Le second présente des mémoires et manuscrits en faveur des hôpitaux de PARIS, reconstruction ou déplacement de l'hôtel dieu  : projet pour établir à Paris, une maison de santé ou de sûreté où tous les étrangers pourraient être transportés.
Le plan évoqué ci-dessus se trouve dans ce volume
(BN manuscrits, anciens fonds 8130)

Il est donc resté ignoré  sans qu'on eût essayé d'en commencer l'exécution ou de la transformer, en lui donnant la simplicité nécessaire.

Par contre une société "LA CHARITE MATERNELLE" se forma à PARIS en 1788 . La Reine accepta le titre de Fondatrice et , de sa cassette, elle contribua à la charge qu'elle assumait comme Présidente effective.
On indique la création de l'œuvre en 1784 pour éviter l'abandon des enfants et porter à domicile des secoursmatériels aux mères sans ressources  (texte édité par l'association pour son historique)

Cette société poursuivit son œuvre soutenue par l'Assemblée Nationale (décret d'attribution de subvention en 1791).

A partir de 1801 son travail reprend de façon organisée. Son essor ne cesse de croître tout au long du XIX° siècle sous les présidences de la REINE MARIE AMELIE (LOUIS PHILIPPE) de l'IMPERATRICE EUGENIE avec la création d'une filiale , "l'œuvre des berceaux" et l'ouverture de plusieurs "Société Maternelle" dans une quarantaine de villes de France.

1900/193O - ouverture de  maisons de soins et d'accueil pour les enfants tuberculeux, restées en fonction jusqu'en 1950/1955.

et cela continue jusqu'à ce jour !!!!!!!!

MARIE ANTOINETTE àè-è\': 


Sur GALLICA j'ai voulu trouver un article de GABRIEL VAUTHIER paru dans la REVUE DU XVIII° SIECLE en 1914 "MARIE ANTOINETTE ET LA CHARITE MATERNELLE".
J'ai trouvé la revue et l'année 1914 mais point l'article  ...
Si par hasard un membre avait des exemplaires de cette revue ancienne avec l'article souhaité, merci de m'en faire une copie !!!!

Chère Marie-Antoinette, je savais que notre Reine avait souvent fait oeuvres de charité durant son règne. Ce qui est tout-à-fait normal. Mais, il est toujours bon de le rappeler. Merci pour votre témoignage.  boudoi29 

Marie-Antoinette faisant un acte de charité avec Madame Royale:

Bien à vous.

Merci Majesté. Belle initiative de la Reine vis-à-vis de sa fille par rapport à la détresse humaine. Et Dieu seul sait qu'il y en a toujours.
Joyeux 1er Mai à tous, même si j'ai entendu que le beau temps n'était pas de la partie.

Anecdote de la Correspondance secrète du 16 août 1781 assez particulière :



Je trouve touchant que Marie-Antoinette se soit occupée personnellement de cette histoire. Pauvre gosse...

J'ignorais que Marie-Antoinette se fut chargée du bien-être des anciennes maîtresses de Louis XV !




Je sais que Louis XVI, ses frères et Mesdames faisaient particulièrement attention à assurer le meilleur pour les enfants illégitimes de Louis XV et à leur famille. Marie-Antoinette voulut-elle participer elle aussi à cette générosité familiale ?
Qui était cette madame de Flamarens ? Quel lien avec les Polignac ?
Le pire est qu'il y a un château de Flamarens dans le Gers et je ne crois pas l'avoir visité.

Puisque nous sommes dans les éventails en ce moment , en voici un autre, qui sera présenté le 1er novembre 2017, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée par la maison de vente Sotheby's Londres :


'Farewell to Marie Antoinette'. An ivory and mother of pearl fan, French, circa 1770



Description :

the leaf painted with Marie-Antoinette saying farewell to her Austrian suite before joining the French nation as Dauphine de France, the reverse with a huntsman and his lady among hounds by a river, the gilt, silvered and foiled sticks and guards pierced and carved with trophies among spangles and garlands, paste pivot, in paper case.

Catalogue note :

On 19 April 1770, Marie-Antoinette was married by proxy to the Dauphin of France at the Augustinian Church in Vienna, with her brother Archduke Ferdinand standing in for the Dauphin. On 7 May she was handed over to her French escort on an island on the Rhine River near Kehl, where she had to leave behind her Austrian entourage, as the scene depicts here.
She was then formally undressed from her Austrian costume, as a royal bride should retain nothing from a foreign court, to be dressed from head to toe in French clothes, becoming thus the Dauphine de France.

* Source : http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2017/from-earth-to-fire-l17302/lot.757.html



Oups !! Nan, nan...

Il ne s'agit pas d'une représentation des adieux de Marie-Antoinette à sa suite autrichienne lors de sa venue en France, mais une illustration de l'un de ses actes de bienfaisance bien connu, dont le dessin original avait été réalisé par Moreau le Jeune.


Acte de bienfaisance de la dauphine Marie-Antoinette (1773)
Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune

Nous le présentions notamment ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1573-moreau-le-jeune-dessinateur-des-menus-plaisirs-du-roi

Un épisode dont on a tiré alors de nombreuses gravures, comme celle-ci par exemple, et très probablement donc cet éventail   :


Exemple d'Humanité donné par Madame - la Dauphine le 16 8.bre 1773.
Dédié à Sa Majesté Marie - Therèse, Impératrice Douairière,... et Présenté à Madame la Dauphine Par leur très Humble et très Obeissant Serviteur F. Godefroy
"Dessiné par Maureau le J., (sic) Gravé par F. Godefroy". - Gravure commencée à l'eau-forte par Pietro-Antonio Martini
Photo : Bibliothèque Nationale de France


L'anecdote est racontée par le comte de Mercy-Argenteau, dans une lettre à l'impératrice Marie-Thérèse, en date du 12 novembre 1773 :

(...)
Le 16 octobre, Mme la dauphine étant dans une calèche et accompagnant le roi à la chasse, il y survint un accident très-fâcheux.
Le cerf, vivement poursuivi par les chiens, sauta dans un enclos que le propriétaire était occupé à cultiver. L'animal ne voyant point d'issue, devenu furieux, courut sur le paysan, l'atteignit de deux coups de ses bois, l'un dans la cuisse, l'autre dans le corps, et le renversa ainsi mortellement blessé sur la place.

Personne ne se trouvait auprès des chiens, tous les veneurs étaient près d'un quart de lieue ; la femme du malheureux blessé avec deux de ses compagnes était arrivée au bruit, et, voyant le désastre survenu, cette femme saisie de désespoir courut vers une troupe de chasseurs qu'elle vit au loin; c'était le roi et sa suite.
Elle cria au secours, annonçant l'infortune de son mari, et au moment elle tomba évanouie.

Le roi ayant ordonné qu'on eût soin d'elle, et après avoir donné des marques de compassion et de bonté, s'éloigna ; alors Mme la dauphine, qui était survenue, descendit de sa calèche, courut vers cette femme, lui fit respirer des eaux de senteur au moyen desquelles elle revint de son évanouissement.

Mme l'archiduchesse lui donna tout ce qu'elle avait d'argent sur elle, mais ce qu'il y eut de bien plus admirable, ce furent les propos de consolation et de bonté que S. A. R. tint à cette pauvre créature.
Enfin Mme l'archiduchesse, touchée, attendrie, versa des larmes, et dans ce moment elle en fit verser à plus de cent spectateurs, qui l'entouraient et restaient dans une immobilité causée par le saisissement et l'admiration d'une scène aussi unique et aussi touchante.
Ensuite, ayant fait avancer sa calèche, Mme la dauphine ordonna qu'on y mît la paysanne avec ses deux compagnes pour être reconduites dans leurs chaumières, qui étaient dans un petit hameau voisin.

S. A. R. attendit sur la place le retour de sa voiture ; elle s'informa des secours donnés au blessé, qui parut d'abord ne pas pouvoir en revenir.
M. le dauphin avait été témoin de tout ce qui s'était passé ; il donna ce qu'il avait d'argent sur lui, et se comporta fort bien, ainsi que Mme la comtesse de Provence, également présente.

Il était au moins très-clair que tout ce qui s'était fait de bien avait été décidé par l'exemple de Mme la dauphine, et je ne pourrais exprimer à V. M. toute l'étendue et la vivacité de la sensation qu'a occasionnée cet événement, non-seulement parmi tous les gens de la cour, mais bien plus parmi le peuple de Fontainebleau et des environs, lequel pendant plusieurs jours s'est attroupé dans les endroits où il espérait de voir passer Mme la dauphine.
Le public de Paris, instruit de la circonstance, en a paru excessivement ému, et il n'y a qu'un cri de joie et d'admiration quand il est question de Mme l'archiduchesse.

* Source : https://archive.org/stream/marieantoinette04antogoog/marieantoinette04antogoog_djvu.txt

C'est très intéressant !! j'ignorais tout de ce fait-divers.........

La nuit, la neige a écrit:

L'anecdote est racontée par le comte de Mercy-Argenteau, dans une lettre à l'impératrice Marie-Thérèse, en date du 12 novembre 1773 :

Je l'avais lue sous la plume de Mercy; je l'ai retrouvée dans " La Reine Velue " de C. Dupêchez .

Chers amis,

Par contre, ça sonne très bien, qui est écrit dans le journal Reichspostreuter d'août 1770.

C'est un peu classifiable .... je le donne ici ..
Je n'ai jamais lu dans la littérature sur un dauphine qui marche a pied et donne des cadeaux aux enfants ..

Pour les gens simples, elle devait être une charmante princesse


Titre Reichspostreuter, Éditeur Heuß, 1770
Source originale: Bibliothèque nationale autrichienne
Numérisé le 13 novembre 2015

30.7.1770
La Dauphine fait souvent une promenade à pied. Ces jours-ci, elle est allée à Saint-Cloud rendre visite au duc d’Orléans et a témoigné non seulement d’une gentillesse exquise envers tous ceux qui la rencontraient, mais aussi de cadeaux offerts à plusieurs enfants qu’elle avait rencontrés en chemin. Est une princesse à être vénéré par la nation française; c'est donc l'archiduchesse Maria Antonia.

traduit imparfaitement en français


texte original en allemand:
30.7.1770
/Die Dauphine nimmt oft eine Promenade zu Fuß vor. Dieser Tage gieng Sie nach St. Cloud, um dem Herzog von Orleans zu besuchen und bezeugte gegen alle, die ihr begegneten, nicht nur eine ausnehmende Freundlichkeit, sondern umfaßte auch verschiedene Kinder die sie auf dem Weg antraf und beschenkte dieselbe. Ist e eine Prinzeßin von der Französischen Nation angebetet worden; so ist es die Erzherzogin, Maria Antonia./


Leos

Merci Leos. Il me semble avoir lu des témoignage très ressemblants de provenance française.  
Existe t-il d'autres mentions sur la dauphine dans la source autrichienne que vous citez ?
Malheureusement je ne lis pas l'allemand.

Chere Jeanne,
Je n'ai pas encore trouvé ce message identique dans la presse française du temps.
Juste Siméon Prosper Hardy - dans..Mes loisirs, ou Journal d'événemens tels qu'ils parviennent à ma connoissance (1753-1789).: ecrit  [1770] Madame la Dauphine se promenne dans le parc de Saint Cloud;

Mais cela diffère de l'actualité dans le journal allemand du temps ..mais il est possible que ce ne soient pas les mêmes visites.

Leos

C'était bien Hardy en effet. Merci.

Merci Léos. J'ai déplacé votre message et les suivants dans ce sujet-ci...

Sans vouloir nier ou minimiser l'esprit de charité de Marie-Antoinette, les bienfaisances et la charité faisaient partie, je crois, des devoirs d'une reine de France. Il était d'usage que cette dernière utilise une partie de sa cassette pour soulager les pauvres et souvent, comme Marie-Antoinette l'a fait, qu'elle y associe ses enfants.

On est là clairement dans l'image traditionnelle de la "bonne" reine, la pourvoyeuse, la mère de famille, bonne et compatissante qui soulage et aide son peuple.
Et sans parler de propagande (surtout que ce mot a pris une tournure péjorative au fil du temps), ces illustrations, gravures, dessins, peintures, de la reine compatissante et bienfaisante venaient renforcer cette image, ce rôle qu'on attendait de la souveraine. Le roi y avait droit également, il y a un tableau le représentant en hiver, faisant l'aumône à des pauvres dans un village.

Chers amis,

J'ai trouvé dans Journal de Paris 1791 un autre témoignage du bon cœur de la reine. L'attention aux blessés a toujours été sa priorité.
Cet incident est arrivé, quand la reine montait son cheval, si je le comprends bien.

Elle montait / aussi avec Mme Elisabeth/ assez souvent à cheval pendant son séjour aux Tuileries . Son triste séjour ne s'est donc pas limité au château et au jardin.

Leos

Merci, mon cher Leos, voilà qui ressemble bien à Marie-Antoinette .
J'espère que les médecins ont effectivement pu sauver ce jeune-homme ?

Chere Eleanor.
oui .. Heureusement ce jeune homme a été guéri .. fin heureuse ... au moins pour lui
qui sait comment il a survécu 10.8 1792.



Dans le Journal de Paris/1791/  il y a encore un autre exemple de charité de la Reine en ces temps révolutionnaires.  / source:  gallica. bnfr. fr/





Leos

Ah ! tant mieux pour ce jeune-homme .
Merci, cher Leos, pour tous ces extraits de publications de l'époque.

Bonjour à toutes et à tous,

Je viens d'arriver sur ce forum que je découvre en cherchant en ligne si il est vrai que Marie-Antoinette n'a jamais donné d'argent aux pauvres?

Mon projet est de faire des ateliers dans les écoles pour défendre ce personnage si controversé de l'histoire. Ayant fait mon mémoire sur Marie Antoinette pour finaliser ma licence de guide conférencière, je 'cotoie' Marie Antoinette depuis 2 ans maintenant. Mais j'ai beau avoir lu et lu différentes biographies, articles etc, je n'ai jamais eu la réponse à ma question.

Quelqu'un ici serait il ou elle en mesure de me répondre? Ou de m'indiquer une lecture?

Un grand merci d'avance pour vos réponses,

Celle qui prend le thé avec Marie Antoinette

Et n'oublions pas la bienfaisance de la reine pour les enfants que soit elle adoptait, soit elle aidait financièrement, notamment des enfants démunis des gens attachés à son service ou celui du roi :





Marie-Antoinette, l'impossible bonheur, Marguerite Jallut et Philippe Huisman, Edita, Lausanne, 1970