La physionomie de la Dauphine
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La nuit, la neige
Mme de Sabran
6 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: L'archiduchesse d'Autriche et la dauphine de France
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La fameuse lippe "Habsbourg" serait en fait "Bourgogne" !
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Cette chère marquise de Créquy :
J'ai trouvé dans les lettres que j'ai conservées du prince Louis ( de Rohan ) un portrait, ou si vous voulez une esquisse de l'archiduchesse Marie-Antoinette. Il est assez mal écrit, comme tout ce qui provient des gens du monde, et particulièrement des grands seigneurs de ce temps-là ; temps de contagion philosophique et de confusion dans les intelligences, misérable temps, où l'arrogante afféterie d'un Grimm et d'un Chamfort, où les sensibleries et les niaiseries de MM. d'Arnaud-Baculard et Marmontel ( ), assistées des boursoufflures à la Diderot ( : ) et des platitudes à la Sédaine ( ), avaient tout-à-fait dénaturé le bon sens, le bon style français et le bon goût, qui n'est que l'expression du bon sens. Du reste, il était fidèlement vrai, ce portrait à l'ébauche, il avait le mérite de la ressemblance, et c'est pourquoi je l'ai gardé.
L'archiduchesse-dauphine est d'une taille proportionnée à son âge, maigre sans sécheresse ni disgrâce, ainsi qu'une jeune personne qui n'est pas totalement formée. Elle est parfaitement bien faite, et tous ses mouvements agréables. Ses cheveux sont d'un blond pur et certain, et qui n'a p as le moindre reflet de hasardé, ni tirant sur le roux. Ils sont bien plantés ; les sept pointes y sont visibles, car on la coiffe en les relevant à la mode actuelle, mais il est à craindre que son front ne vous paraisse trop dégarni. C'est par suite d'une manie de sa gouvernante qui aime à voir un grand front, je suppose, et qui faisait serrer le front de cette princesse avec un bandeau de laine qui lui a rongé les cheveux. Elle a donc le front un peu grand, mais très beau ; la forme de son visage est d'un ovale parfait, un peu allongé ; des sourcils aussi fournis qu'une blonde peut les avoir, mais d'une nuance plus foncée que ses cheveux, et les cils d'une longueur charmante. Ses yeux sont bleus sans être fades, et jouant avec une vivacité pleine d'esprit. Son nez est aquilin, un peu trop affilé par le bout peut-être, mais il en résulte une impression de délicatesse et de distinction, ce me semble. Elle a la bouche petite et vermeille comme une cerise ; les lèvres épaisses, et surtout l'inférieure, qu'on sait être le trait distinctif de la maison de Bourgogne. N'admirez-vous pas que ceci ait pu se perpétuer jusqu'à nos jours, depuis la duchesse Marie-la-Grande, c'est-à-dire pendant trois cents ans ? C'est la moindre portion de son riche héritage.
Ah ! Louis XI, Louis XI, qu'avez-vous fait là !
La finesse de sa peau tient du prodige, sa blancheur est éblouissante ; elle a des couleurs naturelles et bien placées, qui perdront beaucoup à être couvertes par le rouge, qui ne les vaudra pas. Son port est celui d'une personne qui sent qu'elle est archiduchesse et fille des Césars. Sa physionomie est très variée, mais toujours très noble. Sa dignité naturelle est tempérée par sa douceur, naturelle aussi, et par la simplicité de son éducation. Je ne crois pas que les Français puissent se refuser, en la voyant, à un sentiment mêlé de tendresse et de profonde respect.
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Cette chère marquise de Créquy :
J'ai trouvé dans les lettres que j'ai conservées du prince Louis ( de Rohan ) un portrait, ou si vous voulez une esquisse de l'archiduchesse Marie-Antoinette. Il est assez mal écrit, comme tout ce qui provient des gens du monde, et particulièrement des grands seigneurs de ce temps-là ; temps de contagion philosophique et de confusion dans les intelligences, misérable temps, où l'arrogante afféterie d'un Grimm et d'un Chamfort, où les sensibleries et les niaiseries de MM. d'Arnaud-Baculard et Marmontel ( ), assistées des boursoufflures à la Diderot ( : ) et des platitudes à la Sédaine ( ), avaient tout-à-fait dénaturé le bon sens, le bon style français et le bon goût, qui n'est que l'expression du bon sens. Du reste, il était fidèlement vrai, ce portrait à l'ébauche, il avait le mérite de la ressemblance, et c'est pourquoi je l'ai gardé.
L'archiduchesse-dauphine est d'une taille proportionnée à son âge, maigre sans sécheresse ni disgrâce, ainsi qu'une jeune personne qui n'est pas totalement formée. Elle est parfaitement bien faite, et tous ses mouvements agréables. Ses cheveux sont d'un blond pur et certain, et qui n'a p as le moindre reflet de hasardé, ni tirant sur le roux. Ils sont bien plantés ; les sept pointes y sont visibles, car on la coiffe en les relevant à la mode actuelle, mais il est à craindre que son front ne vous paraisse trop dégarni. C'est par suite d'une manie de sa gouvernante qui aime à voir un grand front, je suppose, et qui faisait serrer le front de cette princesse avec un bandeau de laine qui lui a rongé les cheveux. Elle a donc le front un peu grand, mais très beau ; la forme de son visage est d'un ovale parfait, un peu allongé ; des sourcils aussi fournis qu'une blonde peut les avoir, mais d'une nuance plus foncée que ses cheveux, et les cils d'une longueur charmante. Ses yeux sont bleus sans être fades, et jouant avec une vivacité pleine d'esprit. Son nez est aquilin, un peu trop affilé par le bout peut-être, mais il en résulte une impression de délicatesse et de distinction, ce me semble. Elle a la bouche petite et vermeille comme une cerise ; les lèvres épaisses, et surtout l'inférieure, qu'on sait être le trait distinctif de la maison de Bourgogne. N'admirez-vous pas que ceci ait pu se perpétuer jusqu'à nos jours, depuis la duchesse Marie-la-Grande, c'est-à-dire pendant trois cents ans ? C'est la moindre portion de son riche héritage.
Ah ! Louis XI, Louis XI, qu'avez-vous fait là !
La finesse de sa peau tient du prodige, sa blancheur est éblouissante ; elle a des couleurs naturelles et bien placées, qui perdront beaucoup à être couvertes par le rouge, qui ne les vaudra pas. Son port est celui d'une personne qui sent qu'elle est archiduchesse et fille des Césars. Sa physionomie est très variée, mais toujours très noble. Sa dignité naturelle est tempérée par sa douceur, naturelle aussi, et par la simplicité de son éducation. Je ne crois pas que les Français puissent se refuser, en la voyant, à un sentiment mêlé de tendresse et de profonde respect.
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Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La physionomie de la Dauphine
Oui la lippe Habsbourg est même portugaise car c'est Isabelle du Portugal, l'épouse de Philippe le Bon duc de Bourgogne qui la donnera à son fils Charles le Téméraire.
Invité- Invité
Re: La physionomie de la Dauphine
Tu m'en diras tant ! :
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La physionomie de la Dauphine
Les formes de Marie-Antoinette sont d'une heureuse proportion,
quoique maigre encore. La Dauphine a les cheveux blond cendré
la front élevé, elle a les yeux bleus exprimant dans leur
vivacité la tendresse et la douceur plus que l'esprit.
Le nez de Son Altesse Royale est d'un aquilin trop
prononcé, mais non pas disgracieux; il y a
plus d'irrégularité dans la bouche de cette princesse dont
les lèvres sont épaisses, particulièrement l'inférieure. Ces
lèvres, fraîches, vermeilles et ordinairement séparées par
le sourire, laissent voir les plus belles dents du monde. La
blancheur du sein de Marie-Antoinette est éblouissante ;
le plus vif carmin en relève encore l'éclat.
Il y a beaucoup de noblesse et de dignité dans la démarche de la jeune
Autrichienne: son abord est encourageant, sa voix douce,
ses manières sont adorables; il lui échappe cependant quelques
mouvements impérieux. Un observateur peut en conclure, je crois,
que l'humeur caressante, enjouée, attentive à plaire que
montre la petite princesse pourrait bien être
le caractère de son rôle plutôt que le sien propre.
Mais les académies, les journaux, les almanachs chantants,
les cercles adulateurs, qui n'ont vu que la riante surface qu'offrent
les dehors de Son Altesse, épuisent en son honneur toutes les formules de
la flatterie ; ils lui brûlent sous le nez tous leurs parfums.
Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf
Bien à vous.
quoique maigre encore. La Dauphine a les cheveux blond cendré
la front élevé, elle a les yeux bleus exprimant dans leur
vivacité la tendresse et la douceur plus que l'esprit.
Le nez de Son Altesse Royale est d'un aquilin trop
prononcé, mais non pas disgracieux; il y a
plus d'irrégularité dans la bouche de cette princesse dont
les lèvres sont épaisses, particulièrement l'inférieure. Ces
lèvres, fraîches, vermeilles et ordinairement séparées par
le sourire, laissent voir les plus belles dents du monde. La
blancheur du sein de Marie-Antoinette est éblouissante ;
le plus vif carmin en relève encore l'éclat.
Il y a beaucoup de noblesse et de dignité dans la démarche de la jeune
Autrichienne: son abord est encourageant, sa voix douce,
ses manières sont adorables; il lui échappe cependant quelques
mouvements impérieux. Un observateur peut en conclure, je crois,
que l'humeur caressante, enjouée, attentive à plaire que
montre la petite princesse pourrait bien être
le caractère de son rôle plutôt que le sien propre.
Mais les académies, les journaux, les almanachs chantants,
les cercles adulateurs, qui n'ont vu que la riante surface qu'offrent
les dehors de Son Altesse, épuisent en son honneur toutes les formules de
la flatterie ; ils lui brûlent sous le nez tous leurs parfums.
Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La physionomie de la Dauphine
Je crois découvrir ce portrait ...
L'avions-nous déjà quelque part ?
https://www.tumblr.com/search/edit:%20habsburg
L'avions-nous déjà quelque part ?
https://www.tumblr.com/search/edit:%20habsburg
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La physionomie de la Dauphine
Pour ma part, ce n'est pas une découverte, j'ai déjà vu cette gravure.
Bon...à ma connaissance, comme le tableau duquel elle s'inspire n'est pas identifié, je suppose que nous avons déjà inséré cette gravure ici ou là, sans attribution.
Merci en tous cas...
Bon...à ma connaissance, comme le tableau duquel elle s'inspire n'est pas identifié, je suppose que nous avons déjà inséré cette gravure ici ou là, sans attribution.
Merci en tous cas...
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
Parlez-vous de la gravure où MA est très jeune ? Si oui, je trouve d'après mes souvenirs, qu'elle reproduit très bien la princesse, pour une fois. D'abord la véritable blondeur et puis la douceur dans le regard.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
Excuses, Éléonore, mon ordinateur a mis un temps fou à représenter votre gravure. Donc, c'est bien celle-ci dont je parle et que je connais bien.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
Oui, parfois ils rament ces ordis !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La physionomie de la Dauphine
En terme de blondeur, je pense qu'il s'agit en l'occurrence de poudre...Trianon a écrit: je trouve qu'elle reproduit très bien la princesse, pour une fois. D'abord la véritable blondeur et puis la douceur dans le regard.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La physionomie de la Dauphine
Il est fort possible que l'archiduchesse mettait de la poudre sur ses cheveux. Mais, à cet âge-là, elle était très blonde. Peut-être qu'en grandissant, cette blondeur s'est amoindrie.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
Mme de Sabran a écrit:Oui, parfois ils rament ces ordis !
A qui le dites-vous. C'est agaçant. Et pourtant, j'ai arrêté d'appeler mon ordinateur Robespierre. Je l'appelle maintenant "doudou". Je ne comprends pas...... :
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
C'est ravissant Majesté. Est-ce une forme de broche ? Si oui, j'aimerais bien me la procurer.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La physionomie de la Dauphine
Je crois, chère Trianon, que ça n'a pas les dimensions d'un bijou...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La physionomie de la Dauphine
Ah bon ? Tant pis. Ça n'aura été qu'un moment de rêve sans nul espoir de le réaliser.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3732
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 79
Localisation : P A R I S
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La physionomie de la Dauphine
Chers amis,
Je feuilletais la correspondance de Mme Trautson et, dans une lettre à sa chère comtesse, Mme Bentinck (intéressante selon moi) de l'été 1770, je tombai sur une critique de l'apparence de la Dauphine venant de la bouche d'un noble apparemment jeune.
La comtesse la défend définitivement.. Selon la Comtesse, le charme de la Dauphine réside dans la beauté de son teint et de sa couleur /aussi des cheveux, qu'elle a probablement vus sans poudre). J'ai réalisé qu'à l'époque, ce n'était probablement pas une évidence d'avoir une belle peau..
Meme alors, il n'était pas nécessaire que la Dauphine soit aimée de tout le monde.
Ce jeune noble était apparemment sincère, mais critique et sans tact. Selon la comtesse, il était obligé de vanter l'apparence de sa future reine.
Je n'ai pas réécrit le texte moi-même.. mais il m'a semblé que cela pourrait intéresser quelqu'un du forum..
Mme Trautson écrivant :
J'écris dans ma volière où une trentaine d'oiseaux chantent leur concert champêtre à l'entour d'un petit jet d'eau, dont le bassin leur sert de baignoire ........... cela est joli à mes yeux et à mon goût; le temps est tel que les campagnards le définiraient .... heureux ? ....pour les promenades, mais trop entremêlé de froid pour ne pas craindre par-ci par-là pour la réussite des productions de la terre. Le Comte Stainville ( ? ) est sur son départ pour retourner en France, il a peut-être bien du mérite mais peu de discrétion car il a peu ménagé ceux à qui il a fait la description de la Dauphine. Il n'a pu s'empêcher de la trouver affable et aimable, mais il dit tout haut qu'elle avait un visage à l'allemande et qu'elle n'est pas jolie, et tout cela a été analysé de manière si désobligeante qu'il a choqué ceux à qui il parlait et qu'il les a contraints à lui dire presque des duretés, aussi m'a-t-on dit hier que depuis que cela s'est répandu, et que l'on a peut-être encore exagéré là-dessus, il s'est trouvé seul au parterre sans que âme vivante ne lui adresse la parole; tout le désavantage de cette conduite est de son côté car on n'a jamais nommé la Dauphine une beauté. Mais tout le monde et de toute les nations, on est convenu qu'elle est éclatante par sa blancheur, par ses belles couleurs, ses beaux cheveux, et qu'elle n'a pas un seul trait qui puisse choquer, joint à un air de jeunesse riant et très agréable. Ce petit ( ? ) , devenu grand, est donc au moins le plus impoli de la terre en s'expliquant ainsi dans un pays où il devrait des égards, et de la soumission même, et sur une princesse belle-fille de son roi.
/source montrée dans l'image/
Leos
Je feuilletais la correspondance de Mme Trautson et, dans une lettre à sa chère comtesse, Mme Bentinck (intéressante selon moi) de l'été 1770, je tombai sur une critique de l'apparence de la Dauphine venant de la bouche d'un noble apparemment jeune.
La comtesse la défend définitivement.. Selon la Comtesse, le charme de la Dauphine réside dans la beauté de son teint et de sa couleur /aussi des cheveux, qu'elle a probablement vus sans poudre). J'ai réalisé qu'à l'époque, ce n'était probablement pas une évidence d'avoir une belle peau..
Meme alors, il n'était pas nécessaire que la Dauphine soit aimée de tout le monde.
Ce jeune noble était apparemment sincère, mais critique et sans tact. Selon la comtesse, il était obligé de vanter l'apparence de sa future reine.
Je n'ai pas réécrit le texte moi-même.. mais il m'a semblé que cela pourrait intéresser quelqu'un du forum..
Mme Trautson écrivant :
J'écris dans ma volière où une trentaine d'oiseaux chantent leur concert champêtre à l'entour d'un petit jet d'eau, dont le bassin leur sert de baignoire ........... cela est joli à mes yeux et à mon goût; le temps est tel que les campagnards le définiraient .... heureux ? ....pour les promenades, mais trop entremêlé de froid pour ne pas craindre par-ci par-là pour la réussite des productions de la terre. Le Comte Stainville ( ? ) est sur son départ pour retourner en France, il a peut-être bien du mérite mais peu de discrétion car il a peu ménagé ceux à qui il a fait la description de la Dauphine. Il n'a pu s'empêcher de la trouver affable et aimable, mais il dit tout haut qu'elle avait un visage à l'allemande et qu'elle n'est pas jolie, et tout cela a été analysé de manière si désobligeante qu'il a choqué ceux à qui il parlait et qu'il les a contraints à lui dire presque des duretés, aussi m'a-t-on dit hier que depuis que cela s'est répandu, et que l'on a peut-être encore exagéré là-dessus, il s'est trouvé seul au parterre sans que âme vivante ne lui adresse la parole; tout le désavantage de cette conduite est de son côté car on n'a jamais nommé la Dauphine une beauté. Mais tout le monde et de toute les nations, on est convenu qu'elle est éclatante par sa blancheur, par ses belles couleurs, ses beaux cheveux, et qu'elle n'a pas un seul trait qui puisse choquer, joint à un air de jeunesse riant et très agréable. Ce petit ( ? ) , devenu grand, est donc au moins le plus impoli de la terre en s'expliquant ainsi dans un pays où il devrait des égards, et de la soumission même, et sur une princesse belle-fille de son roi.
/source montrée dans l'image/
Leos
Leos- Messages : 805
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 55
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: La physionomie de la Dauphine
Leos a écrit: Selon la comtesse, il était obligé de vanter l'apparence de sa future reine.
Ce petit ( ? ) , devenu grand, est donc au moins le plus impoli de la terre en s'expliquant ainsi dans un pays où il devrait des égards, et de la soumission même, et sur une princesse belle-fille de son roi.
Cette réflexion reflète une vérité ( qui n'est pas une surprise ) : le courtisan doit courtiser, flatter le souverain et se répandre en louanges. Il y va de la faveur à laquelle il aspire. Le contraire est malvenu, limite sacrilège. C'est ce qu'exprime Mme Trautson. En effet, si Louis XV venait à apprendre que ce jeune comte se répand aussi vertement contre la Dauphine, en public qui plus est, il n'aurait qu'à boucler son baluchon et disparaître au fin fond d'une province. La règle est d'encenser les monarques, quitte à travestir le fond de sa pensée.
Comme disait très justement la Fontaine :
Le flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute
Je trouve que la lettre de Mme Trautson est quelque part ambigüe car, en les dénonçant, elle relaye les propos dépréciatifs du jeune comte. D'ailleurs, ces propos sont-ils sincères ou seulement médisants ? Que nous importe à nous leur sévérité, mon cher Leos ? Nous savons que Marie-Antoinette était belle sans être classiquement jolie. Le charme ne rayonne-t-il pas de la personnalité !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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