Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
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Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Anne Jacobé Nompar de Caumont La Force, plus connue comme comtesse de Balbi, passe pour avoir été la favorite, la maîtresse en titre de Monsieur, comte de Provence. Une relation aujourd'hui sujette à caution, le perfide étant soupçonné par certains de n'avoir jamais vraiment approché les dames, refoulant en lui un sentiment le portant vers les messieurs. Comme en témoignerait l'affection exagérée qu'il porta à certains de ses "favoris", une fois devenu Louis XVIII. Mais là n'est pas la question, refermons vite les rideaux de l'alcôve...
Née en 1758, le 09 août pour être précis, au château de la Force, la belle comtesse est issue d'un père ancien garde du corps de Louis XV et premier gentillhomme du comte de Provence et d'une mère future dame de compagnie de... la comtesse de Provence et gouvernante des enfants du comte d'Artois. Notre coquin de comte n'a pas cherché très loin...
D'un physique agréable, joyeuse et pétillante, mondaine, la belle était à son aise à la cour. Une cour qu'elle pouvait fréquenter sans difficultés, Monsieur lui ayant obtenu du roi un appartement à Versailles. Evidemment, il y a ce fâcheux de mari qui pousse l'indélicatesse à ne pas supporter que sa femme le cocufie. Un jugement du Parlement de Paris le déclare "dérangé d'esprit" et on l'interne dans un asile de Senlis où il mourra à 85 ans en 1835... Monsieur n'aimait pas qu'on l'embête, décidemment.
Relation amoureuse, amicale ou de façade, Monsieur ne lésine pas et offre à la belle un pavillon à Satory et lui fait aménager un superbe jardin anglo-chinois à Versailles même, devenu depuis le parc Balbi.
On n'abandonne pas une si charmante personne et la comtesse suivra Monsieur en exil, ils ne se sépareront que plus tard, sans que l'on sache vraiment pourquoi. En 1802, réfugiée en Angleterre, elle réussit à se faire radier de la fameuse liste des émigrés et rentre en France où elle tente de récupérer fortune et domaines, en vain : la belle s'était fait beaucoup d'ennemis par un esprit trop caustique et des remarques acerbes et les portes se referment devant elle. Sans oublier le démon du jeu, compagnon plus fidèle que Monsieur et qui la laissera sur le carreau (pas un as...)
Elle finit par se réfugier à Montauban auprès de son frère et meurt à Paris le 3 avril 1842.
Calonne- Messages : 1123
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
En effet...
Merci Calonne pour cette courte bio.
J'ai toujours beaucoup aimé le nom de cette dame : très harmonieux.
PS : Quel est ce nouvel avatar ?
Cela me dit vaguement quelque chose, mais je ne me souviens plus quoi ?
Merci Calonne pour cette courte bio.
J'ai toujours beaucoup aimé le nom de cette dame : très harmonieux.
PS : Quel est ce nouvel avatar ?
Cela me dit vaguement quelque chose, mais je ne me souviens plus quoi ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Sur quoi est-elle accoudée ?
Est-ce une table à broder ?
Est-ce une table à broder ?
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Mme de Sabran a écrit:Sur quoi est-elle accoudée ?
Est-ce une table à broder ?
Oui, comme Madame de Pompadour !
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
La comtesse de Balbi m'a toujours fait penser à la "parfaite" courtisane au sens propre et au sens figuré, maîtrisant à fond les subtilités du langage et des manœuvres de cour, très intelligente et habile pour naviguer en eaux troubles, enragée d'honneurs et d'argent.
Le comte de Provence qui s'en disait épris -de son esprit médisant je suppose car du corps on sait ce qu'il en est- s'est montré d'une faiblesse incroyable avec elle en lui octroyant appartements, charge de cour, hôtel particulier et même une folie ultra sophistiquée sans compter des sommes énormes et dettes de jeu payées rubis sur l'ongle.
De la comtesse de Provence qui en était toquée elle a capté le comte pour former avec lui une espèce de cabale contre les souverains et en particulier Marie-Antoinette.
Si, à sa manière, le personnage compte dans l'histoire des élites et des mœurs de la fin de l'Ancien Régime, Mme de Balbi me paraît comme un personnage antipathique, sournois et d'une désinvolture assez choquante.
Le comte de Provence qui s'en disait épris -de son esprit médisant je suppose car du corps on sait ce qu'il en est- s'est montré d'une faiblesse incroyable avec elle en lui octroyant appartements, charge de cour, hôtel particulier et même une folie ultra sophistiquée sans compter des sommes énormes et dettes de jeu payées rubis sur l'ongle.
De la comtesse de Provence qui en était toquée elle a capté le comte pour former avec lui une espèce de cabale contre les souverains et en particulier Marie-Antoinette.
Si, à sa manière, le personnage compte dans l'histoire des élites et des mœurs de la fin de l'Ancien Régime, Mme de Balbi me paraît comme un personnage antipathique, sournois et d'une désinvolture assez choquante.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Je (re)découvre ce sujet, et je me disais que la tenue du très beau portrait de Drouais était bien trop "Louis XV" pour correspondre à celle que porterait la comtesse de Balbi.
En effet, ce n'est pas elle ! Mais sa mère, née en 1739 et décédée en 1829 ...
Adélaïde Luce Madeleine de Galard Brassac de Béarn, l'épouse de Bertrand Nompar de Caumont la Force, marquis de Caumont La Force.
Elle fut dame pour accompagner la comtesse de Provence, puis gouvernante des enfants du comte d'Artois.
Le portrait date de 1767 (la future comtesse de Balbi n'aurait eu que 9 ans sur ce portrait... ).
Voir la fiche descriptive du David Mosley Museum of Art at Ball State qui le conserve : ICI
En effet, ce n'est pas elle ! Mais sa mère, née en 1739 et décédée en 1829 ...
Adélaïde Luce Madeleine de Galard Brassac de Béarn, l'épouse de Bertrand Nompar de Caumont la Force, marquis de Caumont La Force.
Elle fut dame pour accompagner la comtesse de Provence, puis gouvernante des enfants du comte d'Artois.
Le portrait date de 1767 (la future comtesse de Balbi n'aurait eu que 9 ans sur ce portrait... ).
Voir la fiche descriptive du David Mosley Museum of Art at Ball State qui le conserve : ICI
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 08 Juin 2021, 22:17, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Dominique Poulin a écrit:
De la comtesse de Provence qui en était toquee elle a capte le comte pour former avec lui une espèce de cabale contre les souverains et en particulier Marie-Antoinette.
.
Je ne comprends pas bien cette phrase . La comtesse de Provence fut-elle " toquée " de Mme de Balbi avant de s'éprendre de la Gourbillon ?
Cette cabale fut le véritable point de départ et fer de lance de la campagne de diffamation contre Marie-Antoinette ( contestation de la filiation de Marie-Thérèse ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Dire qu'elle est morte sous la Monarchie de Juillet, recluse dans l'anonymat auquel Louis XVIII l'avait reléguée depuis la Révolution...
Madame de Balbi, 1re aristocrate courant par monts et par vaux pour rassembler les vampires de sa race, caricature de 1791
Madame de Balbi, 1re aristocrate courant par monts et par vaux pour rassembler les vampires de sa race, caricature de 1791
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Gouverneur Morris a écrit: Louis XVIII l'avait reléguée
... elle qui tenait la cour de cet infâme, à Coblence !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Oui, Éléonore, la comtesse de Provence s'extasiait devant certaines dames et la comtesse de Balbi fut semble-t-il une des premières à retenir son attention. Mme de Balbi n'eut aucune difficulté à fréquenter la société des Provence puisque son père et sa mère occupaient de hautes charges dans les maisons de Monsieur et Madame.
Marie-Joséphine se mit à dos beaucoup de gens de cour en accordant la fonction vacante de dame d'atours à Anne de Caumont, dont la survivance devait revenir à une autre dame. Elle passa outre et fit comme bon lui semblait.
Bref, de Monsieur à Madame, elle entra dans la faveur du frère du roi qui d'amie devint pour la façade la "maîtresse" du comte de Provence.
Maîtresse de l'esprit de Monsieur, ça ne fait aucun doute. Pour le reste, point d’ébats amoureux. Le frère du roi était impuissant et ses attirance le portaient vers les hommes. Mais ce dernier jouait à la comédie comme il l'a fait toute sa vie.
Monsieur ayant enfin trouvé une amie à la mesure de son hypocrisie, lui accorda tout sauf sa virilité !
Mme de Balbi faisait partie des très mauvaises langues à la Cour et lorsque le Dauphin naquit en 1781, son "humeur de chien" citée par un contemporain, ne trompa personne envers son animosité contre Louis XVI et Marie-Antoinette.
Quant à Marie-Joséphine de Savoie, son amie l'ayant trahie, elle ne put la voir en peinture !!
Marie-Joséphine se mit à dos beaucoup de gens de cour en accordant la fonction vacante de dame d'atours à Anne de Caumont, dont la survivance devait revenir à une autre dame. Elle passa outre et fit comme bon lui semblait.
Bref, de Monsieur à Madame, elle entra dans la faveur du frère du roi qui d'amie devint pour la façade la "maîtresse" du comte de Provence.
Maîtresse de l'esprit de Monsieur, ça ne fait aucun doute. Pour le reste, point d’ébats amoureux. Le frère du roi était impuissant et ses attirance le portaient vers les hommes. Mais ce dernier jouait à la comédie comme il l'a fait toute sa vie.
Monsieur ayant enfin trouvé une amie à la mesure de son hypocrisie, lui accorda tout sauf sa virilité !
Mme de Balbi faisait partie des très mauvaises langues à la Cour et lorsque le Dauphin naquit en 1781, son "humeur de chien" citée par un contemporain, ne trompa personne envers son animosité contre Louis XVI et Marie-Antoinette.
Quant à Marie-Joséphine de Savoie, son amie l'ayant trahie, elle ne put la voir en peinture !!
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
J'en viens même à me demander pourquoi Louis XVI et Marie-Antoinette n'aient pas chassé cette femme de la Cour. Pourquoi ? Louis XIV l'aurait fait et Louis XV probablement.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Dominique Poulin a écrit:
Monsieur ayant enfin trouvé une amie à la mesure de son hypocrisie, lui accorda tout sauf sa virilité !
... excellent résumé du minable Provence !
( Oui, je sais, j'ai mes têtes ... La sienne ne me revient pas, mais alors ce qui s'appelle pas du tout . )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Chère Éléonore,
Qu'entendez vous par contestation de la filiation de Marie-Thérèse en ce qui concerne Marie-Antoinette ?
La naissance de la princesse Marie-Thérèse en 1778 ? Car en effet, je me rappelle avoir lu un quiproquo dont le comte de Provence était expert pour semer le trouble à propos de la paternité de l'enfant lors du baptême du bébé royal ?
Certains historiens soupçonnent même Monsieur d'avoir orchestré le pamphlet "Le Lever de L' Aurore" ou Marie-Antoinette était éclaboussée et ce en 1775 si ma mémoire ne me fait pas défaut.
Pourquoi Louis XVI dont la brusquerie pouvait jaillir à de rares moments n'a pas fait comprendre à son frère qu'il devait "la fermer" face à de telles calomnies ? Je ne comprends pas cette inertie du roi.
Qu'entendez vous par contestation de la filiation de Marie-Thérèse en ce qui concerne Marie-Antoinette ?
La naissance de la princesse Marie-Thérèse en 1778 ? Car en effet, je me rappelle avoir lu un quiproquo dont le comte de Provence était expert pour semer le trouble à propos de la paternité de l'enfant lors du baptême du bébé royal ?
Certains historiens soupçonnent même Monsieur d'avoir orchestré le pamphlet "Le Lever de L' Aurore" ou Marie-Antoinette était éclaboussée et ce en 1775 si ma mémoire ne me fait pas défaut.
Pourquoi Louis XVI dont la brusquerie pouvait jaillir à de rares moments n'a pas fait comprendre à son frère qu'il devait "la fermer" face à de telles calomnies ? Je ne comprends pas cette inertie du roi.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Dominique Poulin a écrit:Chère Éléonore,
Qu'entendez vous par contestation de la filiation de Marie-Thérèse en ce qui concerne Marie-Antoinette ?
La naissance de la princesse Marie-Thérèse en 1778 ? Car en effet, je me rappelle avoir lu un quiproquo dont le comte de Provence était expert pour semer le trouble à propos de la paternité de l'enfant lors du baptême du bébé royal ?
.
En effet, c'est exactement ce à quoi je faisais allusion, cher Dominique . La venue au monde d'enfants de son frère, propres à lui succéder sur le trône de France, le moment venu, repoussait au calendes grecques les ambitions de Provence.
D'ailleurs, tout le jeu politique des ennemis du couple royal se jouait sur cette carte-là. Tout dépendait en somme de ce petit problème de gynécologie ( que nous supposons ) pour les ambitions sans frein devenues de plus en plus pressantes, au fur et à mesure que se prolongeait l'étonnant " non possumus " de la reine. Et l'on sait que celle-ci ne devint mère qu'à la fin de l'année 1778, au grand dam de ceux qui avaient tant escompté cette stérilité comme irréparable et définitive ( Otto Friedrichs )
Mettre en doute la légitimité des Enfants de France restait pour Monsieur une alternative fumeuse pour contrer la fatalité dynastique qui l'écartait irrémédiablement du trône. Provence jouait son va tout . Outre cela, en attaquant et décrédibilisant la virilité de Louis XVI, expression de la " puissance " ( de l'homme et du roi ) , il raillait avec une réelle impudence son aîné, dénonçait sa mollesse .
Ne disait-il pas de son aîné : " Imaginez des boules d'ivoire huilées que vous vous efforceriez vainement de retenir ensemble. " !
Dominique Poulin a écrit:
Certains historiens soupçonnent même Monsieur d'avoir orchestré le pamphlet "Le Lever de L' Aurore" ou Marie-Antoinette était éclaboussée et ce en 1775 si ma mémoire ne me fait pas défaut.
.
C'est sidérant, n'est-ce pas ? Je ne sais pas ce qu'il faut en penser ...
Dominique Poulin a écrit:
Pourquoi Louis XVI dont la brusquerie pouvait jaillir à de rares moments n'a pas fait comprendre à son frère qu'il devait "la fermer" face à de telles calomnies ?
Je ne comprends pas cette inertie du roi.
... moi non plus. C'est la délicate question de l'inertie pathologique de Louis XVI. Aucune situation personnelle ou politique ne le faisait réagir, ni en mari ni en monarque.
Cette brusquerie dont parlent tous ceux qui ont approché Louis XVI était une réaction de timide qui se rebiffe. Une manière de défense peut-être ? C'était aussi sa bougonnerie naturelle " Mon cousin, vous êtes fait comme un diable " ( quand Orléans se présente devant lui portant un frac, à l'anglaise )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Pardonnez-moi, mais je n'ai pas volontairement tout lu. Je ne connais pas du tout Mme de Balbi. Curieusement, je ne m'intéresse a rien quant à ce qui touche le Comte de Provence. Je vais y remédier car cela est quand même intéressant tout ce que vous racontez sur cette femme, et puis la curiosité est mon grand défaut. Mais beaucoup d'autres livres à lire, prioritaires. Comme le livre sur la princesse de Lamballe que j'apprécie beaucoup et j'aimerais la voir sous un autre angle que celui dont nous sommes habitués. C'était une grande amie......
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Oui, Trianon, il y avait de sacrées langues de viperes à la Cour de France.
Toutes les Cours du monde ont etees contaminées par ce phénomène, mais le roi est le Roi par excellence et qui plus est le maître de sa Cour. Louis XIII ou Louis XIV ont chassé ceux ou celles qui les genaient ; je pense pour le premier à la duchesse de Chevreuse et à la comtesse de Soissons pour le second.
Certes, Louis XVI a exilé le prince de Rohan, mais c'était pour lui une question d'honneur quand la culpabilité du grand aumônier de France est devenue patente lors de l'Affaire du Collier.
Selon moi c'est Mme de Balbi qui était en partie l'emissaire des horreurs que le comte de Provence pensait tout bas et lui confiait portes fermées.
Pour Provence, la loyauté envers son frère aîné apparaît comme un vain mot. Pourquoi devant un tel affront pour Louis XVI lors du baptême de Madame Royale n'a t-il pas sévèrement remis à sa place son cadet ? Et connaissant ses desseins le faire surveiller ou le faire espionner ? Ce sont des pratiques du pouvoir et il pouvait en user. Mais non ! Quasiment rien ! Dingue.
Je suis d'accord avec Eléonore. Ce n'est même pas de la faiblesse, c'est une aboulie de corps et d'esprit. Très dommageable pour un souverain et triste car Louis XVI était intelligent et très cultivé.
Le roi me fait penser à son cousin espagnol, Charles IV, l'intelligence et la culture en moins pour le monarque madrilène.
Je reviendrais sur certains points soulevés demain.
Toutes les Cours du monde ont etees contaminées par ce phénomène, mais le roi est le Roi par excellence et qui plus est le maître de sa Cour. Louis XIII ou Louis XIV ont chassé ceux ou celles qui les genaient ; je pense pour le premier à la duchesse de Chevreuse et à la comtesse de Soissons pour le second.
Certes, Louis XVI a exilé le prince de Rohan, mais c'était pour lui une question d'honneur quand la culpabilité du grand aumônier de France est devenue patente lors de l'Affaire du Collier.
Selon moi c'est Mme de Balbi qui était en partie l'emissaire des horreurs que le comte de Provence pensait tout bas et lui confiait portes fermées.
Pour Provence, la loyauté envers son frère aîné apparaît comme un vain mot. Pourquoi devant un tel affront pour Louis XVI lors du baptême de Madame Royale n'a t-il pas sévèrement remis à sa place son cadet ? Et connaissant ses desseins le faire surveiller ou le faire espionner ? Ce sont des pratiques du pouvoir et il pouvait en user. Mais non ! Quasiment rien ! Dingue.
Je suis d'accord avec Eléonore. Ce n'est même pas de la faiblesse, c'est une aboulie de corps et d'esprit. Très dommageable pour un souverain et triste car Louis XVI était intelligent et très cultivé.
Le roi me fait penser à son cousin espagnol, Charles IV, l'intelligence et la culture en moins pour le monarque madrilène.
Je reviendrais sur certains points soulevés demain.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Cet aspect de Louis XVI me navre, mais j'aurais souhaité comprendre pourquoi cette si grande faiblesse. Et j'avoue que c'est difficilement compréhensible. Louis XVI, malgré la grande tendresse que j'ai pour lui à le défendre, eût l'occasion à maintes reprises de ne pas réagir lors de moments très graves.
Paradoxalement, il était intelligent et très cultivé (comme vous le dites si bien Dominique Poulin) mais d'une faiblesse effrayante pour un homme, à plus forte raison pour un Roi. Était-ce dû à Son éducation ? Était-ce un défaut dans Son caractère ? Lui-même était conscient de tout cela et je pense qu'Il était très malheureux. Aidez-moi à le défendre et à comprendre.
Paradoxalement, il était intelligent et très cultivé (comme vous le dites si bien Dominique Poulin) mais d'une faiblesse effrayante pour un homme, à plus forte raison pour un Roi. Était-ce dû à Son éducation ? Était-ce un défaut dans Son caractère ? Lui-même était conscient de tout cela et je pense qu'Il était très malheureux. Aidez-moi à le défendre et à comprendre.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Trianon a écrit: Était-ce dû à Son éducation ? Était-ce un défaut dans Son caractère ?
Il me semble évident que son éducation y est pour beaucoup ....
N'oublions pas Louis-Joseph, duc de Bourgogne, son frère aîné, qui était éduqué pour devenir Dauphin puis Roi....mais qui est mort (en 1761) laissant cette charge à son cadet devenu aîné, Louis-Auguste.
J'ai idée qu'on aura demandé au duc de la Vauguyon de l'éduquer en tant que futur frère de roi pour éviter les jalousies d'un Gaston d'Orléans qui favorisa la Fronde.... Depuis Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV les cadets étaient élevés selon leur rang de naissance pour savoir garder leurs distances avec le pouvoir...
On sait cependant que Provence , le faux comme l'intitula son gouverneur (on sait que Louis-Auguste était le faible, lui ), fera tout pour nuire à la couronne qu'il a toujours voulu sienne....et qui le sera pourtant bien un jour....
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Oui Majesté le poids de l'éducation relève des problématiques pour le problème de l'inertie de Louis XVI au moment de prendre des décisions, je suis en accord. La disparition de son frère aîné puis de son père l'a propulsé au premier rang et selon son tempérament et les conditionnements de l'enfance, la perspective de monter sur le trône un jour l'a très certainement rempli de sentiments de doute et de peur. C'est à prendre en compte.
Mais cela n'explique pas tout.
On en revient encore à une aboulie trop prégnante, trop pathologique. Prenons l'exemple de sa sexualité car il faut bien passer par là pour comprendre le fond du problème. Son corps ne réclame pas les caresses d'un autre corps ; on sait tous ici son interminable problème de consommation maritale avec la reine, pourtant charmante et désirable.
Les médecins d'aujourd'hui, les psychiatres détermineraient à coup sûr un défaut glandulaire, hormonal. Cette déficience s'est donc répercutée dans sa vie de roi : prendre des décisions et parfois dans des moments gravissimes, perspective d'autant plus complexe pour lui.
Son cadet avait une déficience hormonale aussi ; des complications physiologiques qui le rendirent énorme et une impuissance sexuelle. Mais son esprit était tout différent de son aîné, il était sournois et aimait se mettre en avant. Louis XVI détestait cette mise en scène, il détestait la Cour et pour être vraiment lui même, préférait de loin la solitude de ses cabinets de travail, l'ivresse de la chasse et la compagnie de ses enfants qui l'adoraient.
Voilà mon point de vue à chaud.
Mais cela n'explique pas tout.
On en revient encore à une aboulie trop prégnante, trop pathologique. Prenons l'exemple de sa sexualité car il faut bien passer par là pour comprendre le fond du problème. Son corps ne réclame pas les caresses d'un autre corps ; on sait tous ici son interminable problème de consommation maritale avec la reine, pourtant charmante et désirable.
Les médecins d'aujourd'hui, les psychiatres détermineraient à coup sûr un défaut glandulaire, hormonal. Cette déficience s'est donc répercutée dans sa vie de roi : prendre des décisions et parfois dans des moments gravissimes, perspective d'autant plus complexe pour lui.
Son cadet avait une déficience hormonale aussi ; des complications physiologiques qui le rendirent énorme et une impuissance sexuelle. Mais son esprit était tout différent de son aîné, il était sournois et aimait se mettre en avant. Louis XVI détestait cette mise en scène, il détestait la Cour et pour être vraiment lui même, préférait de loin la solitude de ses cabinets de travail, l'ivresse de la chasse et la compagnie de ses enfants qui l'adoraient.
Voilà mon point de vue à chaud.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Certes non....Dominique Poulin a écrit:
Mais cela n'explique pas tout.
Dominique Poulin a écrit:On en revient encore à une aboulie trop prégnante, trop pathologique. Prenons l'exemple de sa sexualité car il faut bien passer par là pour comprendre le fond du problème. Son corps ne réclame pas les caresses d'un autre corps
C'est vrai que Louis-Auguste est aussi peu démonstratif dans ce domaine que son grand-père était entreprenant.... Son père dirigeait la coterie des bigots... que dirigera ensuite Madame Adélaïde.
Le libertinage du Bien-Aimé est peut-être la cause de la réserve affective de son petit-fils...
Artois aura sans doute été élevé avec moins de... scrupules religieux....
Je l'ai déjà dit, cela est pour moi un faux problème.Dominique Poulin a écrit:on sait tous ici son interminable problème de consommation maritale avec la reine, pourtant charmante et désirable.
Car Marie-Antoinette lors de Son mariage , a quatorze ans...mais Elle en paraît douze !
Il est logique que Son époux de quinze ans n'ose pas La toucher.
Et au final, lorsque Marie-Antoinette accouche de Madame Royale, Elle est plus jeune que Marie Lezczinska lorsqu'elle donne le jour à ses deux aînées jumelles ...
On a séparé la pauvre Archiduchesse de Son monde natal, il était légitime de laisser le temps La rendre disposée à enfanter, non?
Il y a aussi sa haute taille qui lui donnait une carrure athlétique à la chasse mais qui le faisait voir aussi de toute sa cour à tout instant. Il y a de quoi traumatiser le grand timide qu'il était.Dominique Poulin a écrit:Les médecins d'aujourd'hui, les psychiatres détermineraient à coup sûr un défaut glandulaire, hormonal. Cette déficience s'est donc répercutée dans sa vie de roi
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Je reconnais naturellement que si Marie-Antoinette n'était pas prête pour "le grand œuvre", c'est l'expression de Marie-Thérèse, il fallait attendre, mais en 1774 ce n'est plus le cas, la reine est formée.
Nous savons qu'ils souffrent de cette situation, Louis ne sait pas vraiment faire, c'est Joseph II qui lui parlera en hommes de ce sujet intime. Je suis d'accord.
Nous savons qu'ils souffrent de cette situation, Louis ne sait pas vraiment faire, c'est Joseph II qui lui parlera en hommes de ce sujet intime. Je suis d'accord.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Anne-Jacobé de Caumont La Force, comtesse de Balbi
Concernant la sexualité du Roi, je ne vais pas mettre la faute sur ses seules épaules. Marie-Antoinette avait du respect pour Louis XVI, son époux devant Dieu, mais aucune passion physique. Bon, d'accord bon nombre de Reines ont vécu cela. Mais, Louis XVI, timide en effet, devait le ressentir ce qui n'arrangeait pas la donne. Et puis, je pense que tous les deux, Louis XVI et Marie-Antoinette n'étaient pas de grands épicuriens. Il faut le savoir et beaucoup d'entre nous le savent. Ah, si on les avait juste laissés tranquilles et faire leur œuvre (comme le souhaitait Louis XV). Curiosité malsaine, surveillance continuelle et excessive jusque dans leur lit, constituaient en plus un frein réel pour eux, sexuellement. Mais bon, ce serait trop long à expliquer.
Je pense que le Comte de Provence refoulait ses tendances sexuelles, c'est-à-dire son attirance pour le sexe masculin, mais à côté de cela il était extrêmement ambitieux et disons-le mauvais sinon un peu méchant. J'espère avoir un jour l'opportunité de lire une biographie sur le frère de Louis XVI que je connais très mal, surtout quand (enfin pour lui) il vint au pouvoir.
Je n'ai jamais entendu sa supposé liaison avec cette Mme de Balbi qui pourtant semblait fort attrayante pour un homme, mais pas spécialement pour le Comte de Provence.
Je pense que le Comte de Provence refoulait ses tendances sexuelles, c'est-à-dire son attirance pour le sexe masculin, mais à côté de cela il était extrêmement ambitieux et disons-le mauvais sinon un peu méchant. J'espère avoir un jour l'opportunité de lire une biographie sur le frère de Louis XVI que je connais très mal, surtout quand (enfin pour lui) il vint au pouvoir.
Je n'ai jamais entendu sa supposé liaison avec cette Mme de Balbi qui pourtant semblait fort attrayante pour un homme, mais pas spécialement pour le Comte de Provence.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
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