Raymond de Sèze (1748-1828)
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Raymond de Sèze (1748-1828)
Portrait of Raymond de Sèze, after Girodet-Trioson
Lithograph on chine collé, 1824
Image : British Museum
Le destin exceptionnel de l’avocat bordelais : Raymond de Sèze …
L’affaire du collier de la reine – Le procès de Louis XVI
Alors qu’il commence à découvrir les joies de la capitale, il est choisi par le conseil de Marie-Antoinette dans l’affaire du collier de la reine où il réussit à faire acquitter un des principaux accusés de haute trahison, le baron Pierre Victor de Besenval de Brünstatt.
Sa notoriété ne faisant que croître, Louis XVI le prend comme adjoint à ses défenseurs, Tronchet et Malesherbes. Après quelque hésitation, de Sèze accepte de défendre le roi. Conscient que ce procès pourrait être le plus important de sa carrière, il travaille sans relâche son plaidoyer, dont certains passages jugés trop sentimentaux seront retirés par le Roi lui-même. La plaidoirie de De Sèze devant la Convention intervient le 26 décembre 1792.
« Citoyens, je vous parlerai ici avec la franchise d’un homme libre : je cherche parmi vous des juges et je n’y vois que des accusateurs ….. Citoyens, je m’arrête devant l’histoire : songez qu’elle jugera votre jugement et que le sien sera celui des siècles. »
(de Sèze au procès de Louis Capet)
Les tragiques conséquences
Après que la sentence fatale soit tombée, le choix de Raymond de Sèze de défendre le Roi va avoir de lourdes conséquences. Alors qu’il se repose dans sa maison de campagne, il est arrêté comme suspect et incarcéré à la maison de La Force jusqu’en janvier 1794. Transféré ensuite à la prison de Picpus, il n’en sortira qu’à la chute de Robespierre, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), beaucoup plus chanceux que son confrère Malesherbes guillotiné le 22 Avril 1794 pour conspiration avec les émigrés. Refusant de servir l’Empire, ne voulant pas justifier la guerre hors des frontières de France, il sera suspecté et ne devra son salut qu’à des protecteurs.
La réhabilitation
Après la chute de Napoléon en 1815, le roi Louis XVIII le réhabilite et le nomme président de la Cour de cassation de Paris. Le 17 août 1815, il accède à la fonction de pair de France et rentre le 22 Mai 1816 à l’Académie Française. En ultime récompense, il reçoit le titre de comte, Lamartine le célèbre dans son Chant du sacre.
Le Château Trompette
Il décède à Paris le 2 mai 1828 et repose au cimetière du Père-Lachaise. Charles X fait élever un monument en son honneur et Chateaubriand prononce son éloge :
« On chercherait en vain dans de Sèze ces mouvements tumultueux qui maîtrisent la place publique ; son langage se recommande par l’harmonie, la noblesse, l’atticisme. A la souplesse se joint chez lui un tact exquis des convenances oratoires ; son élocution est ornée, mais ce qui plaît dans sa parure, c’est qu’elle est toujours sévère ».
Un jeune et brillant avocat bordelais entré dans l’histoire, suite à un parcours tout à fait exceptionnel …
Invité- Invité
RRRRRR
Et enfin, un rare portrait de l'avocat Raymond de Sèze, avocat de Louis XVI mais aussi, et je l'ignorais, conseiller de notre Reine lors de l'affaire du collier.
Ecole française du XIXe siècle.
Portrait de l'avocat Raymond de Sèze (1748-1828), président de la Cour de cassation, grand trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit.
Huile sur toile. Encadrée.
Raymond de Sèze est représenté assis à mi-corps, en robe rouge herminée, arborant la croix en sautoir et le ruban d'officier de l'Ordre du Saint-Esprit (stylisé par l'artiste) et tenant un document manuscrit inscrit "Arrêt / cassation".
H. 92 x L. 72,5 cm. H. 116 x L. 96,5 cm (cadre).
Historique
Raymond de Sèze est né le 26 septembre 1748 à Bordeaux, de Jean de Sèze, bâtonnier de l'ordre des avocats à Bordeaux, et de Marthe du Bergier. Il épouse le 12 mai 1780 Marguerite Brethous, veuve de Pierre Lazare Dumas.
D'une famille ancienne, après avoir fait son droit, il plaide d'abord dans sa ville natale, puis il est appelé à Paris par le ministre Vergennes, il défend à son début la cause des filles d'Helvétius. Il est choisi pour être le conseil de Marie-Antoinette dans l'affaire du collier de la reine, et fait acquitter Pierre-Victor de Besenval, accusé de haute trahison (1789). Il est désigné par le roi Louis XVI, au refus de Target, pour être adjoint à ses défenseurs Tronchet et Malesherbes. Il plaide avec courage la défense du roi devant la Convention, le 26 décembre 1792.
En 1815, il est nommé président de la Cour de cassation et le 17 août 1815 pair de France. Élu à l'Académie française le 22 mai 1816, en remplacement de Jean-François Ducis (33e fauteuil), il y est reçu par le marquis Louis de Fontanes le 25 aout suivant. Il répond au discours de réception de Georges Cuvier. Sa Pairie est instituée sous le titre de comte (sans anoblissement attaché) le 31 août 1817 par le roi Louis XVIII, "afin de jouir de l'institution de son titre de Pairie" Il est nommé, par le roi Louis XVIII grand trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit et président du collège électoral de la Gironde, puis, par le roi Charles X, président du collège électoral de la Seine et ministre d'État. Franc-maçon, il appartient à la loge les Neuf Sœurs, qui fut également celle de Voltaire.
Ecole française du XIXe siècle.
Portrait de l'avocat Raymond de Sèze (1748-1828), président de la Cour de cassation, grand trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit.
Huile sur toile. Encadrée.
Raymond de Sèze est représenté assis à mi-corps, en robe rouge herminée, arborant la croix en sautoir et le ruban d'officier de l'Ordre du Saint-Esprit (stylisé par l'artiste) et tenant un document manuscrit inscrit "Arrêt / cassation".
H. 92 x L. 72,5 cm. H. 116 x L. 96,5 cm (cadre).
Historique
Raymond de Sèze est né le 26 septembre 1748 à Bordeaux, de Jean de Sèze, bâtonnier de l'ordre des avocats à Bordeaux, et de Marthe du Bergier. Il épouse le 12 mai 1780 Marguerite Brethous, veuve de Pierre Lazare Dumas.
D'une famille ancienne, après avoir fait son droit, il plaide d'abord dans sa ville natale, puis il est appelé à Paris par le ministre Vergennes, il défend à son début la cause des filles d'Helvétius. Il est choisi pour être le conseil de Marie-Antoinette dans l'affaire du collier de la reine, et fait acquitter Pierre-Victor de Besenval, accusé de haute trahison (1789). Il est désigné par le roi Louis XVI, au refus de Target, pour être adjoint à ses défenseurs Tronchet et Malesherbes. Il plaide avec courage la défense du roi devant la Convention, le 26 décembre 1792.
En 1815, il est nommé président de la Cour de cassation et le 17 août 1815 pair de France. Élu à l'Académie française le 22 mai 1816, en remplacement de Jean-François Ducis (33e fauteuil), il y est reçu par le marquis Louis de Fontanes le 25 aout suivant. Il répond au discours de réception de Georges Cuvier. Sa Pairie est instituée sous le titre de comte (sans anoblissement attaché) le 31 août 1817 par le roi Louis XVIII, "afin de jouir de l'institution de son titre de Pairie" Il est nommé, par le roi Louis XVIII grand trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit et président du collège électoral de la Gironde, puis, par le roi Charles X, président du collège électoral de la Seine et ministre d'État. Franc-maçon, il appartient à la loge les Neuf Sœurs, qui fut également celle de Voltaire.
Montmorin- Messages : 24
Date d'inscription : 23/09/2023
Age : 29
Localisation : Versailles
Re: Raymond de Sèze (1748-1828)
Plaidoirie de Raymond de Sèze pour Louis XVI :
Citoyens je vous parlerai avec la franchise d’un homme libre : je cherche parmi vous des juges, et je n’y vois que des accusateurs ! Vous voulez prononcer sur le sort de Louis, et c’est vous mêmes qui l’accusez ! Vous voulez et vous avez déjà émis votre vœu ! Vous voulez prononcez sur le sort de Louis et vos opinions parcourent l’Europe ! Louis sera donc le seul Français pour lequel il n’existe aucune loi, ni aucune forme ! Il ne jouira ni de son ancienne condition ni de la nouvelle ! Quelle étrange et inconcevable destinée !
Petit bouturage du matin, pour se mettre en jambes !
Cela faisait longtemps ...
A Paris, façade de l'hôtel particulier de Raymond Romain de Sèze, rue des Quatre-Fils, derrière le Centre Historique des Archives Nationales . Il y habite de 1793 jusqu'à sa mort en 1828.
Citoyens je vous parlerai avec la franchise d’un homme libre : je cherche parmi vous des juges, et je n’y vois que des accusateurs ! Vous voulez prononcer sur le sort de Louis, et c’est vous mêmes qui l’accusez ! Vous voulez et vous avez déjà émis votre vœu ! Vous voulez prononcez sur le sort de Louis et vos opinions parcourent l’Europe ! Louis sera donc le seul Français pour lequel il n’existe aucune loi, ni aucune forme ! Il ne jouira ni de son ancienne condition ni de la nouvelle ! Quelle étrange et inconcevable destinée !
Petit bouturage du matin, pour se mettre en jambes !
Cela faisait longtemps ...
A Paris, façade de l'hôtel particulier de Raymond Romain de Sèze, rue des Quatre-Fils, derrière le Centre Historique des Archives Nationales . Il y habite de 1793 jusqu'à sa mort en 1828.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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