Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
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Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
Suite à mon énigme, voici un petit aperçu de la vie mouvementée de Lady Craven
Née Elizabeth Berkeley en 1750, elle épouse en 1767 le baron Craven ; de ce mariage sont issus sept enfants.
Portrait en pied d'Elizabeth, lady Craven, par Thomas Beach, ca. 1774
Très tôt, Elizabeth développe des talents littéraires, écrivant des poèmes, des fables, des farces et des pièces de théâtre. Plus tard elle noue des liens d'amitié avec Samuel Johnson, James Boswell et surtout avec Horace Walpole, qui fera publier quelques-unes de ses oeuvres. Elle aura une plus grande notoriété avec ses récits de voyages et ses mémoires. En 1789 son récit Voyage à Constantinople en passant par la Crimée est publié et remportera un succès.
Ses mémoires paraissaient à Londres en 1825.
La première traduction est publiée en 1826 et puis publiée dans la collection Mercure de France :
Les relations avec son mari commençaient à détériorer dans les années 1770, notamment suite à des infidélités des deux côtés, alors depuis 1780 les époux vivaient complètement séparés. C'est à ce moment-là qu'Elizabeth a entamé de longs voyages sur le continent, qui furent l'occasion pour elle de rencontrer bon nombre de personnes célèbres qu'elle évoque dans ses Mémoires publiées vers la fin de sa vie, entre autres le prince Kaunitz, l'impératrice d'Autriche, la princesse Dashkoff, le prince Potemkine et la tsarine Catherine...
Lady Craven avec un de ses fils, dessin de William Ridley d'après un portrait de Sir Joshua Reynolds, ca. 1775
Au début des années 1780 elle fait un premier séjour à Paris. Elle n'y passait pas inaperçue. Une véritable anglomanie s'étant emparée du beau monde, et même à la cour, surtout chez le comte d'Artois, le duc de Chartres et aussi dans l'entourage de Marie-Antoinette, tout le monde voulait la rencontrer.
Suite à des recommandations, Elizabeth Craven avait fait appel à la modiste de Mme Elisabeth (elle ne mentionne pas le nom dans ses mémoires ; serait-ce Mme Eloffe ?) qui était utilisée par Mme Elisabeth et Marie-Antoinette pour épier la conduite de Lady Craven. Quand la marchande de mode passait plus de temps à garder son fils lorsque Lady Craven faisait des visites à l'Abbaye Royale qu'en essayant de lui vendre ses marchandises, elle devenait un peu méfiante, surtout quand la modiste lui demandait si c'était le prince de S*** qui lui rendait souvent visite.
Comme elle voyait la colère sur le visage d'Elizabeth, elle se hâtait de lui dire toute la vérité, en lui expliquant que la reine et Mme Elisabeth aimeraient tellement qu'elle s'installe à Versailles, vu qu'elle adore la France, pour que ces deux princesses puissent se rendre chez elle à leur aise sans devoir se compromettre, en oubliant, grâce aux charmes de la société de Lady Craven, les formalités et les mensonges de la cour.
Je copie la suite, puisée dans la première traduction française de 1826 :
Quoiqu'il en soit, Elizabeth ne fut jamais reçue dans le cercle intime de la reine. Pourtant, elle ne lui en tenait pas rigueur.
La légèreté française avec la manie de toujours tout critiquer partout et avec n'importe qui, rendait Lady Craven encore plus réservée. Etant attablée un jour à Paris avec le beau monde, on critiquait à haute voix la conduite de la reine de France et l'on demandait l'opinion de Lady Craven là-dessus. Comme elle se taisait, on lui demandait la raison de ce silence ; elle s'expliquait plus tard quand elle fut en intimité avec les dames, en l'absence des domestiques. Elle leur disait qu'il y a trois sujets qu'elle n'aborde jamais en public mais uniquement en tête-à-tête avec une amie, à savoir l'amour, la royauté et la religion ; ceci pour éviter les calomnies qui nuisent à la réputation des têtes couronnées, qui ne peuvent pas se défendre comme les autres citoyens.
Nous avons déjà vu passer le nom du margrave de Brandebourg-Ansbach. C'était l'amant d'Elizabeth. Après la mort de l'épouse du margrave et du mari de Lady Craven, ils se marient fin octobre 1791 à Lisbonne. Elle n'a toutefois jamais porté officiellement le titre de margravine, mais en 1801 elle obtenait le titre morganatique de Fürstin von Berkeley. En Angleterre où les mariés se retiraient après leur mariage, dans le Berkshire, ils étaient généralement connus comme le margrave et la margravine de Brandenbourg Ansbach.
Contrairement à Marie-Antoinette, sa soeur Marie-Caroline avait réservé à Naples un accueil plus chaleureux à Elizabeth. Depuis, Naples était devenue sa terre d'accueil préférée. Après la mort du margrave, elle s'y retirait et y meurt à 78 ans, en 1828. Elle fut inhumée au cimetière des anglais de Naples.
Si vous désirez en savoir plus, n'hésitez pas à lire ses Mémoires. Lecture excellente pendant votre confinement
Née Elizabeth Berkeley en 1750, elle épouse en 1767 le baron Craven ; de ce mariage sont issus sept enfants.
Portrait en pied d'Elizabeth, lady Craven, par Thomas Beach, ca. 1774
Très tôt, Elizabeth développe des talents littéraires, écrivant des poèmes, des fables, des farces et des pièces de théâtre. Plus tard elle noue des liens d'amitié avec Samuel Johnson, James Boswell et surtout avec Horace Walpole, qui fera publier quelques-unes de ses oeuvres. Elle aura une plus grande notoriété avec ses récits de voyages et ses mémoires. En 1789 son récit Voyage à Constantinople en passant par la Crimée est publié et remportera un succès.
Ses mémoires paraissaient à Londres en 1825.
La première traduction est publiée en 1826 et puis publiée dans la collection Mercure de France :
Les relations avec son mari commençaient à détériorer dans les années 1770, notamment suite à des infidélités des deux côtés, alors depuis 1780 les époux vivaient complètement séparés. C'est à ce moment-là qu'Elizabeth a entamé de longs voyages sur le continent, qui furent l'occasion pour elle de rencontrer bon nombre de personnes célèbres qu'elle évoque dans ses Mémoires publiées vers la fin de sa vie, entre autres le prince Kaunitz, l'impératrice d'Autriche, la princesse Dashkoff, le prince Potemkine et la tsarine Catherine...
Lady Craven avec un de ses fils, dessin de William Ridley d'après un portrait de Sir Joshua Reynolds, ca. 1775
Au début des années 1780 elle fait un premier séjour à Paris. Elle n'y passait pas inaperçue. Une véritable anglomanie s'étant emparée du beau monde, et même à la cour, surtout chez le comte d'Artois, le duc de Chartres et aussi dans l'entourage de Marie-Antoinette, tout le monde voulait la rencontrer.
Suite à des recommandations, Elizabeth Craven avait fait appel à la modiste de Mme Elisabeth (elle ne mentionne pas le nom dans ses mémoires ; serait-ce Mme Eloffe ?) qui était utilisée par Mme Elisabeth et Marie-Antoinette pour épier la conduite de Lady Craven. Quand la marchande de mode passait plus de temps à garder son fils lorsque Lady Craven faisait des visites à l'Abbaye Royale qu'en essayant de lui vendre ses marchandises, elle devenait un peu méfiante, surtout quand la modiste lui demandait si c'était le prince de S*** qui lui rendait souvent visite.
Comme elle voyait la colère sur le visage d'Elizabeth, elle se hâtait de lui dire toute la vérité, en lui expliquant que la reine et Mme Elisabeth aimeraient tellement qu'elle s'installe à Versailles, vu qu'elle adore la France, pour que ces deux princesses puissent se rendre chez elle à leur aise sans devoir se compromettre, en oubliant, grâce aux charmes de la société de Lady Craven, les formalités et les mensonges de la cour.
Je copie la suite, puisée dans la première traduction française de 1826 :
Quoiqu'il en soit, Elizabeth ne fut jamais reçue dans le cercle intime de la reine. Pourtant, elle ne lui en tenait pas rigueur.
La légèreté française avec la manie de toujours tout critiquer partout et avec n'importe qui, rendait Lady Craven encore plus réservée. Etant attablée un jour à Paris avec le beau monde, on critiquait à haute voix la conduite de la reine de France et l'on demandait l'opinion de Lady Craven là-dessus. Comme elle se taisait, on lui demandait la raison de ce silence ; elle s'expliquait plus tard quand elle fut en intimité avec les dames, en l'absence des domestiques. Elle leur disait qu'il y a trois sujets qu'elle n'aborde jamais en public mais uniquement en tête-à-tête avec une amie, à savoir l'amour, la royauté et la religion ; ceci pour éviter les calomnies qui nuisent à la réputation des têtes couronnées, qui ne peuvent pas se défendre comme les autres citoyens.
Nous avons déjà vu passer le nom du margrave de Brandebourg-Ansbach. C'était l'amant d'Elizabeth. Après la mort de l'épouse du margrave et du mari de Lady Craven, ils se marient fin octobre 1791 à Lisbonne. Elle n'a toutefois jamais porté officiellement le titre de margravine, mais en 1801 elle obtenait le titre morganatique de Fürstin von Berkeley. En Angleterre où les mariés se retiraient après leur mariage, dans le Berkshire, ils étaient généralement connus comme le margrave et la margravine de Brandenbourg Ansbach.
Contrairement à Marie-Antoinette, sa soeur Marie-Caroline avait réservé à Naples un accueil plus chaleureux à Elizabeth. Depuis, Naples était devenue sa terre d'accueil préférée. Après la mort du margrave, elle s'y retirait et y meurt à 78 ans, en 1828. Elle fut inhumée au cimetière des anglais de Naples.
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Dernière édition par Comte d'Hézècques le Mar 31 Mar 2020, 16:15, édité 1 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
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Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
Quelle oeuvre d'Amanda Foreman, celle sur la duchesse de Devonshire ?
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
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Mme de Sabran- Messages : 55260
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Re: Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
Apparemment la duchesse et lady Craven n'étaient pas amies
Quant à l'article, on lit en effet que Lady Craven était plus observateur que parleur ...
Quant à l'article, on lit en effet que Lady Craven était plus observateur que parleur ...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Lady Elizabeth Berkeley, dite Lady Craven (1750-1828)
Comte d'Hézecques a écrit:Nous avons déjà vu passer le nom du margrave de Brandebourg-Ansbach. C'était l'amant d'Elizabeth. Après la mort de l'épouse du margrave et du mari de Lady Craven, ils se marient fin octobre 1791 à Lisbonne.
Lady Elisabeth avait soufflé le margrave de Brandebourg-Ansbach à Mademoiselle Clairon ( que nous commençons à bien connaître ) , après une liaison de dix-sept ans entre la célèbre comédienne et lui .
Elle fut aussi la maîtresse du duc de Guines pendant son ambassade à Londres.
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Mme de Sabran- Messages : 55260
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