Marie-Antoinette, victime des pamphlets

Je cite à nouveau ici le lien du site "partenaire" de notre amie Plume d'histoire, qui nous présente un article intéressant (dont je recommande la lecture )

Plume d'histoire a écrit:Fans de Marie-Antoinette, je partage avec vous un article que j'ai mis beaucoup d'ardeur à rédiger.

Marie-Antoinette n'a pas été épargnée par les écrits pornographiques et obscènes !

http://plume-dhistoire.fr/marie-antoinette-victime-pamphlets-erotico-obscenes/

Merci de le partager avec nous.

En le lisant, je fus surpris de lire que le pamphlet Les Amours de Charlot et Toinette était attribué à Beaumarchais, ou bien je ne m'en souvenais plus.

Je voulais jeter un œil dans le livre (très intéressant) de Chantal Thomas, mais je ne le retrouve plus chez moi (sans doute prêté / perdu   )

La reine scélérate, Marie Antoinette dans les pamphlets
De Chantal Thomas



Présentation :
« Marie-Antoinette : Reine. Autrichienne. Épouse de Louis XVI. Joua à la bergère. Fut guillotinée. »
Ces mots résument le savoir le plus commun porté par le nom de Marie-Antoinette : l’évidence de sa culpabilité ne fait qu’un avec celle de sa beauté.

Chantal Thomas ne nous présente pas ici une biographie de Marie-Antoinette, mais, à partir d’innombrables pamphlets, l’étude d’un mythe, celui de la reine scélérate, de l’architigresse d’Autriche, créé par les courants misogynes et xénophobes, qui transformèrent une jeune princesse en une prostituée, une nymphomane, un monstre.

En attendant, vous pouvez toujours consulter cet article de Catriona Seth (l'auteur, notamment, de : Marie-Antoinette, dictionnaire et anthologie) intitulé D'Agnès Sorel à Marie Antoinette, ou Beaumarchais a-t-il récrit La Pucelle ?

Ici : http://voltaire.lire.ish-lyon.cnrs.fr/IMG/pdf/RV_9_1_9_CSeth.pdf


Vous avez raison de souligner que si les premiers pamphlets attaquant le couple royal, ou Marie-Antoinette, sont plutôt "littéraires" (disons bien tournés, et s'adressant à un lectorat plus ou moins érudit), le fond et la forme empirent au fur et à mesure que la révolution approche jusqu'à atteindre l'ignominie au cœur de la tourmente et de la propagande révolutionnaire.

Comme vous le soulignez, notons que les deux régentes, Marie de Médicis et Anne d'Autriche (étrangères, elles aussi), ont été, elles aussi, particulièrement attaquées.
De même que les favorites de Louis XIV et Louis XV.
Marie-Antoinette, qui ne fut ni l'une, ni l'autre, ou peut-être justement, passe donc sur le grill avec d'autant plus de fureurs que le développement de l'imprimerie allait croissant.

La nuit, la neige a écrit:Je cite à nouveau ici le lien du site "partenaire" de notre amie Plume d'histoire, qui nous présente un article intéressant (dont je recommande la lecture )

Je plussoie : le travail de notre amie Plume d'histoire est formidable et chaque fois elle nous emmène dans un univers bien différent ! :n,,;::::!!!:

Je citerais, dans l'esprit du livre de Chantal Thomas, celui de Sabine Flaissier, Marie-Antoinette en accusation, qui est une sorte de Marie-Antoinette telle qu'il l'ont vue, version péjorative puisqu'on La voit à travers les pamphlets ...


Bien à vous.

Sans oublier

Je n'arrive pas à suivre. Tous ces romans doivent être passionnants à lire, mais il y en a tant. J'aime bien Chantal Thomas. Je ne me souviens pas avoir lu Sabine Flaissier. Mais, merci pour vos sources qui sont toujours des petits bijoux.
Chère Eléonore, est-ce votre livre "Madame de Polignac et la Cour galante de Marie-Antoinette" ? Voyez-vous, si j'étais en France, je vous l'aurais volontiers emprunté, mais ce n'est que partie remise, peut-être ? Le monde réservant tant de surprises, car bien évidemment je n'oublie pas le plaisir que j'aurai à vous rencontrer toutes et tous.

Il ne faut confondre notre chère ELEONORE et son œuvre avec celle de Monsieur FLEISCHMANN ce n'est pas la même qualité !!!
Vous trouverez sur AMAZON les deux ouvrages


Le second en reprint en neuf pour 16 euros  - c'est le texte d'origine  !!!

bonne lecture
MARIE ANTOINETTE

C'était un sujet que j'avais envie d'aborder dans un article depuis un moment !

Notre pauvre Reine... Certains pamphlets sont d'une violence, dans le genre, assez impressionnante. Et le peuple qui se régalait de ce genre d'écrits :

Trianon a écrit:Je n'arrive pas à suivre. Tous ces romans doivent être passionnants à lire, mais il y en a tant. J'aime bien Chantal Thomas.

Ce ne sont pas des romans, mais des essais.

MARIE ANTOINETTE a écrit:Il ne faut confondre notre chère ELEONORE et son œuvre avec celle de Monsieur FLEISCHMANN ce n'est pas la même qualité !!!
Vous trouverez sur AMAZON les deux ouvrages


Le second en reprint en neuf pour 16 euros  - c'est le texte d'origine  !!!

bonne lecture
MARIE ANTOINETTE

Que je m'explique chère Marie-Antoinette, j'avais bien noté que le livre de Mr Fleischmann n'était en aucun cas de notre Eléonore, mais que peut-être il lui appartenait.
Par contre, merci pour SON oeuvre (cette fois Eléonore) que je me procurerai, ainsi que celui de Mr Fleischmann, pour les fêtes de fin d'année, si je les trouve encore chez Amazon. Beau cadeau en perspective.

La nuit, la neige a écrit:

Trianon a écrit:Je n'arrive pas à suivre. Tous ces romans doivent être passionnants à lire, mais il y en a tant. J'aime bien Chantal Thomas.

Ce ne sont pas des romans, mais des essais.  

Ah, très bien. Je les lirai avec autant de passion.

...    en chanson  ...   àè-è\':


Anonyme — Confession de Marie-Antoinette...

1792



Grand imposteur, à vos genoux,
Voyez une âme pénitente,
Qui fit cocu son cher époux,
Et fut toujours trop indulgente.
Monsieur Rémy,
Vous a remis
Le pouvoir de m'absoudre ici.


Lorsque jadis Rohan-Collier
M'arracha des bras de ma mère,
En route il me fit le premier
Ce que Louis m'aurait du faire.
Ce saint prélat fit ça si bien,
Que Veto n'en sut jamais rien.

Je fus présentée à ce sot,
Il me trouva gentille et belle,
Rohan-Collier lui fit un mot
Et le nigaud me crut pucelle ;
Grâce à d'Artois et ses amis,
Je donnais un fils à Louis.

J'avais juré à ma maman,
En m'éloignant de sa présence,
De tremper mes mains dans le sang
Des braves citoyens de France.
Et La Fayette et son Bailly
Me l'avaient bien aussi promis.

J'aurais cru que la Saint Laurent
Eût écrasé ces sans culottes,
Mais, par malheur, ces braves gens
Sont les ennemis des despotes,
Ils ont prouvé au camp d'honneur
Que sans-culotte, on a du coeur !

Mon père, j'ai manqué mon coup ;
Mes suisses ont mordu la poussière,
Et les provençaux sont des loups,
Que n'épouvantent point la guerre.
Ils ont choisi pour leur refrain,
Et le canon et le tocsin.

https://fr.wikisource.org/wiki/Confession_de_Marie-Antoinette...

Mme de Sabran a écrit:
...    en chanson  ...   àè-è\':

Dieu merci, ça n'a jamais encore été repris en comédie musicale ! àè-è\': :


Bien à vous.

;

...  pas en comédie musicale non, mais Francesca Solleville a interprété cette chanson dans l'album Musique, citoyennes !, disque 33 tours de Francesca Solleville, sorti pour le bicentenaire de la Révolution en 1989.
Distribution Carrere, production Chantons 89 WH. n°66586 CA 272.  

Majesté a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
...    en chanson  ...   àè-è\':

Dieu merci, ça n'a jamais encore été repris en comédie musicale ! àè-è\': :


Bien à vous.

Après tout ce que la Reine a vécu, je suis certaine qu'elle n'en aurait cure. Moi, je suis comme vous majesté, pourvu que personne n'aie idée de faire une comédie musicale avec ces ignominies. Surtout que les gens ont la possibilité de prendre assez de recul aujourd'hui au 21ème siècle pour juger équitablement la Reine. Tournons, enfin, la page. boudoi29

Eléonore, depuis 1989, les choses ont évolué. Grâce à Dieu, merci.
Francesca Solleville ??? Je ne connais pas du tout. Elle et sa chanson sont passées incognito, sans faire de bruit, et ont été s'endormir telle la Belle au Bois Dormant. Je me rappelle surtout, étant à Paris ce 14 juillet 1989 pour le Bicentenaire de la révolution, avoir eu la chair de poule en écoutant cette merveilleuse cantatrice noire, Jessie Norman nous interpréter majestueusement la "Marseillaise". :\\\\\\\\:

.

J'ai le même souvenir que vous, Trianon, de l'interprétation bouleversante de la Marseillaise par Jessie Norman .
Mais je ne suis pas fan de sa robe en drapeau tricolore, je dois dire ...

Ah bon, je ne me rappelle pas de cette robe en drapeau tricolore. En tout cas, cela ne m'a pas choquée, mais on peut s'attendre à tout, aussi du plus ridicule. :
Heureusement, cette chanteuse est très talentueuse, et je l'apprécie beaucoup en tant que telle.

5 septembre 1787  



Les poissardes de Paris, qui sont en possession de porter un bouquet au Roi le jour de sa fête, ne vouloient point y aller cette fois: il a fallu pour ainsi dire les y contraindre, et contre leur habitude elles se sont montrées mornes et taciturnes.
Les pamphlets et les caricatures vont leur train. On parle de huit portraits en regard, gravés, dit-on, à Londres : Chilpéric et sa femme Frédégonde, Charles VII avec Isabeau de Bavière, Henri II et Catherine de Médicis, enfin Louis XVI en pendant avec un médaillon vide.
On dit que Madame Adélaïde étoit depuis quelque temps en conférence avec le Roi, auquel cette vertueuse princesse dit souvent des vérités importantes, lorsque la Reine entra:  " Vous n'êtes point de trop, madame, lui dit Madame Adélaïde, il est question de sauver l'honneur du Roi, le vôtre et la nation du danger qui les menace. "

J'ai lu Les amours de Charlot et Toinette. Pamphlet assez osé
Charlot est il le comte d'Artois?

Oui, c'est bien le comte d'Artois .
C'est du reste ainsi que l'appelle le chevalier de l'Isle, dans sa correspondance avec le prince de Ligne .

Le pauvre Louis XVI en prend plein la figure!!!!

Nous connaissons tout ça par coeur, mais bon ...  

Depuis son arrivée à Versailles jusqu'à sa mort sous la guillotine, Marie-Antoinette a été la cible de rumeurs et de pamphlets orduriers qui ont fait d'elle la femme la plus détestée de France.
Avec l'historienne Evelyne Lever.

franceinfo
Radio France
Publié le 12/04/2023 15:15
Temps de lecture : 5 min.

Le 16 octobre 1793, tout le long de la rue Saint-Honoré et sur la place de la Révolution, aujourd'hui place de la Concorde, des milliers de Parisiens attendent depuis le matin de voir passer la charrette qui doit conduire Marie Antoinette à la guillotine. Ils sont là depuis des heures. En attendant, ils bavardent, ils boivent, ils chantent, achètent et regardent les dernières caricatures obscènes de celle qui fut leur reine et lisent les derniers pamphlets orduriers qui, pendant quinze ans, ont fait de Marie Antoinette la reine la plus calomniée de France.

Patrice Gélinet : Marie-Antoinette a été sans doute, vous le dites, la reine la plus détestée de l'histoire de France ?

Evelyne Lever : Absolument. Il y en a eu d'autres qui ont été détestées. Avant elle, il y a eu Catherine de Médicis, Marie de Médicis ensuite, et puis Anne d'Autriche et elle ont été elles mêmes victimes de pamphlets. Mais là, il y a une violence qu'il n'y a pas eu auparavant puisqu'on est passé à l'acte n'est ce pas, puisque Marie-Antoinette a fini sous le couteau de la guillotine.

Et détestée, pour plusieurs raisons que vous rappelez dans vos livres à commencer peut-être par son mariage en 1770, avec le futur Louis XVI qui n'était pas encore roi. Un mariage politique, comme l'étaient d'ailleurs à l'époque presque tous les mariages princiers ?

Oui, et il s'agissait du renversement des alliances. Il s'agissait de l'alliance de la France avec l'Autriche. Or, l'Autriche était l'ennemi héréditaire. Et alors là, c'était un changement total de politique internationale. Et Marie-Antoinette doit être le gage de cette alliance en France. Alors elle est accueillie à la cour avec beaucoup de bienveillance par le roi Louis XV qui la trouve charmante. C'est la petite dauphine parfaite qu'il pouvait souhaiter. Son fiancé, le futur Louis XVI, est un garçon assez inhibé. C'est un garçon qui n'a pas beaucoup de charme et qui a en tête, disons, les messages que lui ont laissé ses parents qui étaient hostiles à cette alliance. Donc, on met ses deux enfants qui ont quatorze et quinze ans dans le même lit le soir de leurs noces. Ils ne se connaissent pas. Et pour le futur Louis XVI, elle représente l'alliance honnie et il n'a pas d'attirance pour les femmes. Et elle n'a pas d'attirance pour ce garçon, si bien que pendant sept ans, ce mariage ne sera pas consommé et il y aura une entente amicale qui va s'établir entre les deux jeunes gens, mais rien de plus. C'est une situation qui énerve la cour. Ils sont perpétuellement observés. On soudoie les femmes de chambre pour savoir si oui ou non il se passe quelque chose dans le lit conjugal. Et là, ça fait évidemment beaucoup, beaucoup parler à la cour et hors de la cour.

Les premiers pamphlets contre Marie-Antoinette ne commencent à circuler qu'à partir de 1774, lorsqu'à la mort de Louis XV, Louis XVI devient roi et qu'elle devient reine et commence à se propager donc les rumeurs. Comme chacun sait que le mariage de Marie-Antoinette n'est toujours pas consommé, des caricatures obscènes commencent à circuler, montrant Marie-Antoinette trompant Louis XVI avec un de ses cousins, le duc de Chartres. En fait, c'est de la cour que viennent en fait les premières calomnies.

Oui, bien entendu. Et ça et ça, c'est évident. Pourquoi ? Parce que vous avez un jeune couple qui est à la tête de l'Etat. Vous avez un roi qui a 20 ans, une reine qui a 19 ans et il n'y a au dessus d'eux aucune puissance tutélaire. Le roi demande à son épouse de s'occuper de tous les plaisirs de la cour et Marie-Antoinette est une jeune personne qui veut s'amuser, qui veut s'entourer d'amis de son âge et qui traite avec une certaine désinvolture et bien les vieilles duchesses, toutes les personnalités qu'elle aurait dû traiter avec beaucoup de respect qui négligent l'étiquette. Elle prend des libertés avec l'étiquette et elle veut. Elle revendique pour elle le droit de mener une vie privée. Le roi lui a donné le Petit Trianon pour en faire en quelque sorte sa demeure personnelle. Et Marie-Antoinette veut aller au Petit Trianon avec ses propres amis et va négliger, négligé ses devoirs de représentation.

De ce fait, on commence à être mécontents et le mécontentement commence dans la famille royale. Les tantes du roi s'offusquent des libertés qu'elle prend. Le frère du roi, le comte de Provence, le frère cadet, s'insurgent contre tant de liberté. Et puis Marie-Antoinette prend beaucoup de libertés avec son plus jeune beau frère, qui est le comte d'Artois - c'est le futur Charles, dit le comte d'Artois - et ils s'amusent beaucoup ensemble, partent en calèche, et le comte d'Artois est un garçon extrêmement déluré. Et là, on a un des premiers pamphlets qui va fustiger Marie-Antoinette. Ce sont les amours de Charlot et de Toinette, et bien la rate.  ( la rate ?    ) De cette sorte, on commence à avoir des textes qui sont très bien écrits au début, des textes très bien écrits qui attaquent directement la vertu de la jeune reine. Ainsi, il y a des textes qui sont déjà obscènes, alors je pense à l'un d'entre eux où il est dit ceci : "Quel étrange discours ! Mon âme en est ému. Quoi ? Vous craignez, Madame ? Et n'êtes point foutus."

Avec "Les infox de l’Histoire", la deuxième saison du podcast de la Fondation Descartes en partenariat avec franceinfo, voyagez à travers les époques au cœur des grands épisodes de désinformation. Patrice Gélinet et ses invités exposent et analysent les infox qui ont défrayé la chronique de l’antiquité à nos jours. Complotisme, désinformation, rumeurs, calomnies, emballements médiatiques…

Une saison 2 de 8 épisodes pour décrypter les mensonges de l’Histoire.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-infox-de-l-histoire/marie-antoinette-la-reine-la-plus-calomniee-de-france_5766533.html

Notre pays fut et reste indigne de cette reine, sans même parler de sa xénophobie pathologique.