Portraits de Marie-Antoinette et de la famille royale par Charles Le Clercq ou Leclerq

Alors, je voulais dire que...

1) D'après trois " expertises " cette femme est supposée être : la princesse de Lamballe (l'antiquaire), la comtesse de Provence (la maison de vente aux enchères), Madame Elisabeth (Versailles).
Des trois, je pencherais plutôt pour la comtesse de Provence (si je le compare avec les portraits les plus connus de la même période).

2) Cependant, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de la comtesse de Provence parce que je trouve ce portrait un peu " cheap ", trop " simple ", si je le compare aux autres de la famille royale que nous publions dans ce sujet.

Pourquoi pas la duchesse de Chablais ?  Nous publions des portraits que nous supposons être les siens ci-dessus.

Attendons qu'un reporter du Forum visite le " cabinet des miniatures " du Palais royal de Turin : nous obtiendrons peut-être de nouvelles informations et quelques meilleures images !

Ce portrait de Joseph II par un peintre non identifié vient d'être adjugé 1000 euros chez Osenat aujourd'hui.

Il me semble que le peintre est nul autre que Charles Leclercq : même visage "porcelainé" (rappelant celui de Marie-Antoinette en vestale) , même technique et ... même format.

Merci...

Voici de meilleures images :


Portrait présumé de l'empereur Joseph II de Habsbourg
École autrichienne du XVIIIe siècle
Huile sur toile (Rentoilé, restaurations)
Hauteur : 38 cm Largeur : 29,5 cm
Cadre en bois et stuc doré
Image : Osenat


Le peintre Leclercq ? Possiblement, oui, mais en ce cas un Leclercq pas au mieux de sa forme !! Ou peut-être est-ce une ébauche de portrait ? Car enfin, il peut mieux faire, notamment dans le traitement des détails (habits, accessoires etc).  

Je laisse la main aux spécialistes au sujet de cette couronne de la composition... En voici quelques-unes :


Source : Twitter Le Traqueur

Je trouve au contraire que les détails sont très bien traités. Leclercq avait un talent extraordinaire pour rendre les étoffes, qui offrent souvent de nombreux plis comme dans ce portrait de Joseph II.

Le visage est très caractéristique aussi : ces lèvres rouges "de poupée", ces sourcils arqués, ce teint de rose...

Et puis la pose : le bras droit en avant avec les yeux tournés vers la gauche. On retrouve cela dans le portrait de Marie-Antoinette en vestale.

Lucius est demandé au rayon couronnes héraldiques, Lucius, couronnes héraldiques, merci !

...

Le duc d'Ostrogothie a écrit:Je trouve au contraire que les détails sont très bien traités. Leclercq avait un talent extraordinaire pour rendre les étoffes, qui offrent souvent de nombreux plis comme dans ce portrait de Joseph II.

Assez d'accord avec Votre Grâce! Je n'oublie pas que vous avez eu le privilège d'une visite privée de la Collection des Leclerq au Palais Royal de Turin ! Il me semble aussi me souvenir que vous connaissez d'autres œuvres également conservées en collections publiques et privées à Paris.

Gouverneur Morris a écrit:Lucius est demandé au rayon couronnes héraldiques, Lucius, couronnes héraldiques, merci !

C'est une couronne impériale, quoiqu'artistiquement brossée, est telle que représentée en héraldique à l'époque moderne (XVIe-XVIIIe). J'en ai posté quelques images au sujet d'un pistolet à monogramme il y a quelques semaines. La planche que vous avez posté est d'un dessin début XXe, qui témoigne surtout de la fin du XIXe siècle que des siècles précédents.

Merci super Lucius !!!

Proposé prochainement en vente aux enchères à l'occasion des ventes de la collection Hubert Guerrand-Hermès, ce portrait très étonnement titré par les experts de la maison de vente.

Ne nous lisent-ils donc pas  , ou ne consultent-ils pas même les bases de données disponibles sur internet ??  
Ainsi donc est décrit, je cite, ce...

Portrait de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, en vestale
Attribué à Charles Emmanuel Leclercq
Huile sur toile
31,4 x 22,3 cm

Provenance :  Galerie de S.A.R. Madame la duchesse de Berry ; Collection du prince de Broglie ; Vente anonyme, Millon-Jutheau, Paris, 15 juin 1988, lot 144 (comme Ecole française) où acquis par Monsieur Hubert Guerrand-Hermès.



Note au catalogue :

La composition se rapporte à une autre passée en vente chez Tajan à Paris le 19 juin 2018, lot 54, alors attribuée à Charles Emmanuel Leclercq.

* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - Collection Hubert Guerrand-Hermès, Autour de la duchesse de Berry. Vente du 15 dec. 2023



Le tableau mentionné dans cette laconique note au catalogue a été vendu chez Tajan, en 2018, comme étant un portrait de Marie-Antoinette.  
Acquis par le château de Versailles qui le conserve désormais, il est toujours décrit par les conservateurs comme un portrait de la reine :

Marie-Antoinette en vestale
Attribué à Charles Le Clercq
Huile sur toile, 1776-78
H. 41 ; L. 33
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Tableau qui a d'ailleurs fait la couverture du catalogue de l'exposition organisée en 2021 au château de Rambouillet : Vivre à l'antique : de Marie-Antoinette à Napoléon Ier




Nous étudions longuement ce portrait page 3 de ce sujet ainsi que ses nombreuses variantes (au moins cinq) dont...


A comparer donc avec le portrait provenant des collections de la duchesse de Berry (puis celle Guerrand-Hermès) :

Image : Sotheby's


Alors, Madame Elisabeth ou Marie-Antoinette ??

Image : Sotheby's

A noter que le château de Versailles conserve d'autres tableaux attribués à cet artiste, dont deux portraits, justement, dits de Madame Elisabeth !  

Portraits que nous avions déjà présentés, pages précédentes, en soulignant combien la physionomie de la princesse diffère d'un portrait à l'autre ! Et que dire donc désormais avec cette troisième attribution prétendue ??

Portraits : Madame Elisabeth jouant de la harpe (1783), Madame Elisabeth (1775)
Charles Le Clercq
Images : Château de Versailles

Je suis allé voir ce portrait chez Sotheby's le week-end dernier : c'est une copie tardive (XIXème) du portrait de Marie-Antoinette par Charles Leclercq. Ce n'est clairement pas Charles Leclercq : pas la même technique picturale, ça n'a rien à voir. Je suis très surpris que Sotheby's "l'attribue" à Charles Leclercq (ils ne sont pas allés jusqu'à affirmer qu'il était du maître... et pour cause !).