Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
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La nuit, la neige
Mme de Sabran
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Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
.
Elle est tout à fait lisible, cette lettre, mais je vous fais suivre sa transcription .
.
Bruxelles, le 22 octobre 1793
Je ne croyais pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse aurait à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur . Vous savez sans doute déjà que la Reine de France, le modèle des Reines et des femmes n'est plus. C'est le 16, à 11 heures du matin, que ce crime a été consommé . Il fait frémir la nature et l'humanité, et mon cœur est cruellement déchiré. Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur. Elle n'est allégée que par l'idée que, du moins, cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvait depuis quatre ans et auxquels sont courage seul pouvait résister. Mme de Fitz-James est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune . Je tâche de la consoler, mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner. Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Adieu, ma chère amie, plaignez-moi, donnez-moi de vos nouvelles et croyez à la tendre amitié que je vous ai vouée.
Mille choses à notre bonne et aimable duchesse.
Je reçois dans l'instant votre paquet pour le comte Elliot, et je vais remettre votre lettre à la duchesse de Fitz-James. Le comte Elliot est arrivé hier au soir et parti ce matin .
Elle est tout à fait lisible, cette lettre, mais je vous fais suivre sa transcription .
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Bruxelles, le 22 octobre 1793
Je ne croyais pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse aurait à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur . Vous savez sans doute déjà que la Reine de France, le modèle des Reines et des femmes n'est plus. C'est le 16, à 11 heures du matin, que ce crime a été consommé . Il fait frémir la nature et l'humanité, et mon cœur est cruellement déchiré. Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur. Elle n'est allégée que par l'idée que, du moins, cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvait depuis quatre ans et auxquels sont courage seul pouvait résister. Mme de Fitz-James est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune . Je tâche de la consoler, mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner. Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Adieu, ma chère amie, plaignez-moi, donnez-moi de vos nouvelles et croyez à la tendre amitié que je vous ai vouée.
Mille choses à notre bonne et aimable duchesse.
Je reçois dans l'instant votre paquet pour le comte Elliot, et je vais remettre votre lettre à la duchesse de Fitz-James. Le comte Elliot est arrivé hier au soir et parti ce matin .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Nous parlions récemment de la part romanesque des Mémoires de Mme Campan qui, notamment, et aussi proche fût-elle de Marie-Antoinette, a sciemment oublié d’évoquer Axel de Fersen dans ses écrits. Ceux qui furent publiés.
Axel, dites-vous ? Comment ?
Ah ? Mais qui est-ce ?
Nan, connais pas. Jamais entendu parler…
Bref, revenons à la réalité et un peu de concret ici, avec cette lettre autographe qui sera présentée à l’occasion d’une vente aux enchères, le 30 octobre 2017, à l’Hôtel Ambassodor, Paris, par la maison Alde.
Décrite comme ci-après :
Lettre autographe à Elizabeth Foster.
Bruxelles, 22 octobre 1793.
Vestige de cachet armorié de cire noire.
La mort de Marie-Antoinette annoncée par son chevalier servant.
Je ne croyois pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse auroit à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur. Vous savés sans doute déjà que la reine de France, le modèle des reines et des femmes n'est plus.
C'est le 16 à 11 h. 1/2 du matin que ce crime a été consommé, il fait frémir la nature et l'humanitée, et mon cœur est cruellement déchiré.
Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur.
Elle n'est allégée que par l'idée que du moins cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvoit depuis quatre ans et auquels son courage seul pouvoit résister.
M[m]e de Fitzjames est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune, je tâche de la consoler mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner.
Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Adieu, ma chère amie, plaignés-moi, donnés-moi de vos nouvelles, et croyés à la tendre amitié que je vous ai vouée...
Présentation de l’expert :
« Je vous aime à la folie » (Marie-Antoinette au comte de Fersen).
Le succès du déchiffrage récent par imagerie électronique des passages caviardés dans la correspondance de Marie-Antoinette à Axel von Fersen ne laisse plus aucun doute sur les sentiments que la reine nourrissait à l'égard du jeune et beau Suédois : dans un billet chiffré du 29 juin 1791, connu depuis longtemps, elle l'appelait « le plus aimé et le plus aimant des hommes », mais dans un passage enfin révélé du billet du 4 janvier 1792, elle lui déclarait : « Je vous aime à la folie et [...] jamais je ne peux être un moment sans vous adorer ».
Les sentiments d'Axel von Fersen pouvent se deviner par son action chevaleresque durant la Révolution, et par quelques documents, comme une lettre de l'ambassadeur de Suède qui, dans les années 1780, avait tout deviné mais louait la délicatesse et la discrétion de Fersen, ou par les lettres de Fersen lui-même à son père et à sa sœur, à laquelle il écrivait en 1783 qu'il ne se marierait jamais : « Je ne puis être à la seule personne à qui je voudrais être ».
Il est connu cependant que Fersen entretint de 1789 à 1799 une liaison avec une Italienne haute en couleurs, la belle Eleonora Franchi, qui avait été la maîtresse du duc de Wurtemberg, puis de l'empereur d'Autriche Joseph II, d'un riche Irlandais, Mr Sullivan (dont elle garda le nom), et enfin de l'écrivain Quintin Craufurd, qui tint salon à Paris avant et après la Révolution. Eleonora et Craufurd furent de ceux qui participèrent à l'organisation de la fuite à Varennes, notamment financièrement, et accueillirent Fersen à Paris pour sa dernière tentative de sauver la reine en février 1792.
La présente lettre demeure un des rares documents en mains privées dans lesquels s'exprime les sentiments de Fersen à l'égard de Marie-Antoinette.
Officier suédois au service de France, Axel von Fersen (1755-1810) fut introduit à la Cour et rencontra Marie-Antoinette au bal masqué de l'Opéra le 30 janvier 1774.
Il appartint à son cercle intime à partir de septembre 1778, et la fréquenta donc régulièrement à chacun de ses séjours à Paris, officiellement et en secret.
Il était assez souvent absent, en raison de ses devoirs militaires et de plusieurs voyages : en Angleterre (mai 1777-août 1778), au Havre lors des préparatifs avortés d'une descente militaire en Angleterre (juin-décembre 1779), en Amérique où il servit d'aide de camp et d'interprète à Rochambeau (mars 1781-juin 1783), auprès de Gustave III de Suède en Italie et en Suède (septembre 1783-mai 1785, juillet 1786-avril 1787, avril-novembre 1788).
La cheville ouvrière de la fuite à Varennes.
Quant éclata la Révolution, en juillet 1789, Fersen vint s'établir officiellement à Versailles et, à partir d'octobre de la même année, fut utilisé par Louis XVI et la reine pour leur correspondance secrète avec les princes, le baron de Breteuil (agent royal), les souverains étrangers, et notamment l'Autriche par l'intermédiaire du comte de Mercy-Argenteau, ancien ambassadeur d'Autriche à Paris alors en poste à Bruxelles.
Il continuait aussi de remplir le rôle politique que le roi de Suède Gustave III lui avait confié auprès de Marie-Antoinette en 1785.
Fersen devint dès lors le serviteur zélé et le principal relais du couple royal qui cherchait à obtenir qu'un congrès des puissances européennes se réunisse pour faire pression sur le pouvoir révolutionnaire. Surtout, c'est lui qui coordonna l'organisation de la tentative d'évasion du 21 juin 1791, à laquelle il participa personnellement puisqu'il conduisit jusqu'à Bondy la berline royale qui fut arrêtée à Varennes.
Il se dépensa ensuite sans compter en faveur du roi et de la reine, continuant à se charger de leur correspondance, principalement depuis Bruxelles.
Il fit néanmoins un voyage à Vienne et Prague pour rencontrer directement l'empereur d'Autriche (août-octobre 1791), vint secrètement à Paris pour essayer de persuader le couple royal de tenter une seconde évasion (février 1792, occasion de sa dernière entrevue avec Marie-Antoinette), et séjourna un temps à Düsseldorf durant l'occupation française de Bruxelles (décembre 1792-avril 1793).
C'est à Bruxelles qu'il apprit la mort de la reine.
Femme libre et amie anglaise de Fersen, Elizabeth Foster (1758-1824) avait rencontré Axel von Fersen en Italie où elle s'était exilée après avoir quitté son mari et ses enfants.
Née Elizabeth Hervey comme fille du comte de Bristol, elle avait d'abord épousé le parlementaire irlandais John Thomas Foster, s'en était séparée puis était devenue la maîtresse du duc de Devonshire, William Cavendish.
Cette relation scandaleuse se transforma en ménage à trois avec la femme de celui-ci, et elle épousa en 1809 le duc devenu veuf. Elizabeth Foster publia plusieurs romans et se lia avec madame de Staël qu'elle fréquenta lors des deux exils de celle-ci à Londres en 1793-1794 et 1813-1814.
Ce document a figuré en 1993 au musée Carnavalet dans l'exposition La Famille royale à Paris, sous le n° 157 du catalogue.
Source : http://www.alde.fr/
Axel, dites-vous ? Comment ?
Ah ? Mais qui est-ce ?
Nan, connais pas. Jamais entendu parler…
Bref, revenons à la réalité et un peu de concret ici, avec cette lettre autographe qui sera présentée à l’occasion d’une vente aux enchères, le 30 octobre 2017, à l’Hôtel Ambassodor, Paris, par la maison Alde.
Décrite comme ci-après :
Lettre autographe à Elizabeth Foster.
Bruxelles, 22 octobre 1793.
Vestige de cachet armorié de cire noire.
La mort de Marie-Antoinette annoncée par son chevalier servant.
Je ne croyois pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse auroit à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur. Vous savés sans doute déjà que la reine de France, le modèle des reines et des femmes n'est plus.
C'est le 16 à 11 h. 1/2 du matin que ce crime a été consommé, il fait frémir la nature et l'humanitée, et mon cœur est cruellement déchiré.
Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur.
Elle n'est allégée que par l'idée que du moins cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvoit depuis quatre ans et auquels son courage seul pouvoit résister.
M[m]e de Fitzjames est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune, je tâche de la consoler mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner.
Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Adieu, ma chère amie, plaignés-moi, donnés-moi de vos nouvelles, et croyés à la tendre amitié que je vous ai vouée...
Présentation de l’expert :
« Je vous aime à la folie » (Marie-Antoinette au comte de Fersen).
Le succès du déchiffrage récent par imagerie électronique des passages caviardés dans la correspondance de Marie-Antoinette à Axel von Fersen ne laisse plus aucun doute sur les sentiments que la reine nourrissait à l'égard du jeune et beau Suédois : dans un billet chiffré du 29 juin 1791, connu depuis longtemps, elle l'appelait « le plus aimé et le plus aimant des hommes », mais dans un passage enfin révélé du billet du 4 janvier 1792, elle lui déclarait : « Je vous aime à la folie et [...] jamais je ne peux être un moment sans vous adorer ».
Les sentiments d'Axel von Fersen pouvent se deviner par son action chevaleresque durant la Révolution, et par quelques documents, comme une lettre de l'ambassadeur de Suède qui, dans les années 1780, avait tout deviné mais louait la délicatesse et la discrétion de Fersen, ou par les lettres de Fersen lui-même à son père et à sa sœur, à laquelle il écrivait en 1783 qu'il ne se marierait jamais : « Je ne puis être à la seule personne à qui je voudrais être ».
Il est connu cependant que Fersen entretint de 1789 à 1799 une liaison avec une Italienne haute en couleurs, la belle Eleonora Franchi, qui avait été la maîtresse du duc de Wurtemberg, puis de l'empereur d'Autriche Joseph II, d'un riche Irlandais, Mr Sullivan (dont elle garda le nom), et enfin de l'écrivain Quintin Craufurd, qui tint salon à Paris avant et après la Révolution. Eleonora et Craufurd furent de ceux qui participèrent à l'organisation de la fuite à Varennes, notamment financièrement, et accueillirent Fersen à Paris pour sa dernière tentative de sauver la reine en février 1792.
La présente lettre demeure un des rares documents en mains privées dans lesquels s'exprime les sentiments de Fersen à l'égard de Marie-Antoinette.
Officier suédois au service de France, Axel von Fersen (1755-1810) fut introduit à la Cour et rencontra Marie-Antoinette au bal masqué de l'Opéra le 30 janvier 1774.
Il appartint à son cercle intime à partir de septembre 1778, et la fréquenta donc régulièrement à chacun de ses séjours à Paris, officiellement et en secret.
Il était assez souvent absent, en raison de ses devoirs militaires et de plusieurs voyages : en Angleterre (mai 1777-août 1778), au Havre lors des préparatifs avortés d'une descente militaire en Angleterre (juin-décembre 1779), en Amérique où il servit d'aide de camp et d'interprète à Rochambeau (mars 1781-juin 1783), auprès de Gustave III de Suède en Italie et en Suède (septembre 1783-mai 1785, juillet 1786-avril 1787, avril-novembre 1788).
La cheville ouvrière de la fuite à Varennes.
Quant éclata la Révolution, en juillet 1789, Fersen vint s'établir officiellement à Versailles et, à partir d'octobre de la même année, fut utilisé par Louis XVI et la reine pour leur correspondance secrète avec les princes, le baron de Breteuil (agent royal), les souverains étrangers, et notamment l'Autriche par l'intermédiaire du comte de Mercy-Argenteau, ancien ambassadeur d'Autriche à Paris alors en poste à Bruxelles.
Il continuait aussi de remplir le rôle politique que le roi de Suède Gustave III lui avait confié auprès de Marie-Antoinette en 1785.
Fersen devint dès lors le serviteur zélé et le principal relais du couple royal qui cherchait à obtenir qu'un congrès des puissances européennes se réunisse pour faire pression sur le pouvoir révolutionnaire. Surtout, c'est lui qui coordonna l'organisation de la tentative d'évasion du 21 juin 1791, à laquelle il participa personnellement puisqu'il conduisit jusqu'à Bondy la berline royale qui fut arrêtée à Varennes.
Il se dépensa ensuite sans compter en faveur du roi et de la reine, continuant à se charger de leur correspondance, principalement depuis Bruxelles.
Il fit néanmoins un voyage à Vienne et Prague pour rencontrer directement l'empereur d'Autriche (août-octobre 1791), vint secrètement à Paris pour essayer de persuader le couple royal de tenter une seconde évasion (février 1792, occasion de sa dernière entrevue avec Marie-Antoinette), et séjourna un temps à Düsseldorf durant l'occupation française de Bruxelles (décembre 1792-avril 1793).
C'est à Bruxelles qu'il apprit la mort de la reine.
Femme libre et amie anglaise de Fersen, Elizabeth Foster (1758-1824) avait rencontré Axel von Fersen en Italie où elle s'était exilée après avoir quitté son mari et ses enfants.
Née Elizabeth Hervey comme fille du comte de Bristol, elle avait d'abord épousé le parlementaire irlandais John Thomas Foster, s'en était séparée puis était devenue la maîtresse du duc de Devonshire, William Cavendish.
Cette relation scandaleuse se transforma en ménage à trois avec la femme de celui-ci, et elle épousa en 1809 le duc devenu veuf. Elizabeth Foster publia plusieurs romans et se lia avec madame de Staël qu'elle fréquenta lors des deux exils de celle-ci à Londres en 1793-1794 et 1813-1814.
Ce document a figuré en 1993 au musée Carnavalet dans l'exposition La Famille royale à Paris, sous le n° 157 du catalogue.
Source : http://www.alde.fr/
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Que Fersen soit déchiré de la mort de Marie-Antoinette, aucun doute là-dessus. Mais objectivement peut-on y lire des mots d'un homme amoureux ?
Il exprime une peine toute à fait normale pour quelqu'un de proche. Pas celle d'un grand amour !
Il aurait dit que sa vie n'a plus de sens aujourd'hui, qu'elle est finie, ou quelque chose de ce genre. Ce serait vraiment de la mauvaise foi d'y voir de l'amour. De l'amitié oui, les sentiments d'un fidèle serviteur. Rien d'autre.
Il exprime une peine toute à fait normale pour quelqu'un de proche. Pas celle d'un grand amour !
Il aurait dit que sa vie n'a plus de sens aujourd'hui, qu'elle est finie, ou quelque chose de ce genre. Ce serait vraiment de la mauvaise foi d'y voir de l'amour. De l'amitié oui, les sentiments d'un fidèle serviteur. Rien d'autre.
Invité- Invité
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Je n'avais pas lu à qui il s'adressait. C'est le pompon ! La pire femme qui soit après la La Motte !
Est-ce possible de croire qu'un homme amoureux puisse partager son chagrin avec cette femme ? Ou n'importe qui d'autres d'ailleurs. Logiquement, personne ne pourrait partager son malheur.
Remarquons : aucun mot pour les pauvres orphelins toujours en prison...
Est-ce possible de croire qu'un homme amoureux puisse partager son chagrin avec cette femme ? Ou n'importe qui d'autres d'ailleurs. Logiquement, personne ne pourrait partager son malheur.
Remarquons : aucun mot pour les pauvres orphelins toujours en prison...
Invité- Invité
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Merci, cher ami, pour cette belle lettre !
Nous avons beau la connaître, il est toujours très émouvant de la lire à nouveau .
Je suppose que les enchères démarreront haut et grimperont allègrement encore .
Nous avons beau la connaître, il est toujours très émouvant de la lire à nouveau .
Je suppose que les enchères démarreront haut et grimperont allègrement encore .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Lorsque j'ai posté mon message, l'étude qui organise cette vente aux enchères n'avait pas encore publié en ligne de photo de cette lettre.
C'est chose faite ! La voici donc :
Photo : http://www.alde.fr/
Je ne croyois pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse auroit à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur. Vous savés sans doute déjà que la reine de France, le modèle des reines et des femmes n'est plus.
C'est le 16 à 11 h. 1/2 du matin que ce crime a été consommé, il fait frémir la nature et l'humanitée, et mon cœur est cruellement déchiré.
Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur.
Elle n'est allégée que par l'idée que du moins cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvoit depuis quatre ans et auquels son courage seul pouvoit résister.
M[m]e de Fitzjames est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune, je tâche de la consoler mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner.
Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Adieu, ma chère amie, plaignés-moi, donnés-moi de vos nouvelles, et croyés à la tendre amitié que je vous ai vouée (...)
C'est chose faite ! La voici donc :
Photo : http://www.alde.fr/
Je ne croyois pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse auroit à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur. Vous savés sans doute déjà que la reine de France, le modèle des reines et des femmes n'est plus.
C'est le 16 à 11 h. 1/2 du matin que ce crime a été consommé, il fait frémir la nature et l'humanitée, et mon cœur est cruellement déchiré.
Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur.
Elle n'est allégée que par l'idée que du moins cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvoit depuis quatre ans et auquels son courage seul pouvoit résister.
M[m]e de Fitzjames est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune, je tâche de la consoler mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner.
Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
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La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:Lorsque j'ai posté mon message, l'étude qui organise cette vente aux enchères n'avait pas encore publié en ligne de photo de cette lettre.
C'est chose faite ! La voici donc :
... une écriture fine, élégante, en même temps qu'énergique, comme lui .
Merci !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Des traces de larmes, des pâtés, une écriture peu linéaire, démontrant un état de désespoir ? Au contraire, nous ne pouvons qu'admirer la beauté calligraphique peu conforme à une forte émotion.
Invité- Invité
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Merci pour ce document éloquent. Sa forme et son fond ne laissent plus de doutes sur le niveau des sentiments de Fersen envers Marie-Antoinette.
Invité- Invité
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Oui, c'est aussi ce que je me suis dit. Très belle écriture !Mme de Sabran a écrit:
... une écriture fine, élégante, en même temps qu'énergique, comme lui .
J'ai oublié d'évoquer l'estimation de cette lettre qui sera présentée aux enchères : entre 10 000 et 12 000 €.
S'il y a des amateurs ici, sait-on jamais ?
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Mais oui, pourquoi pas !
Je connais bien un amateur potentiel, mais une gourgandine de bergère le met sur la paille ces jours-ci .
Je connais bien un amateur potentiel, mais une gourgandine de bergère le met sur la paille ces jours-ci .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
L'amour des bergères est ruineux depuis toujours
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
xxxxxxxxx
Je trouve moi qu'on lit les mots d'un homme accablé par la douleur, la détresse, et l'effroi.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Un ami m'apprend que cette belle lettre illustre les voeux 2018 de la Maison Alde .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
J'avais posté la note au catalogue de cette maison de vente, ainsi que l'image couleur de cette lettre ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t617p25-les-ecrits-d-axel-de-fersen
Nos amis de la modération déplaceront mes messages dans ce sujet s'ils en ont envie, et s'ils ont le temps de le faire...
Nos amis de la modération déplaceront mes messages dans ce sujet s'ils en ont envie, et s'ils ont le temps de le faire...
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit: J'avais posté la note au catalogue de cette maison de vente, ainsi que l'image couleur de cette lettre ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t617p25-les-ecrits-d-axel-de-fersen
Je les vois, juste au-dessus !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:
Un ami m'apprend que cette belle lettre illustre les voeux 2018 de la Maison Alde .
Comme quoi....
J'ai souvent défendu le Bon Roi, Louis XVI, mais Fersen c'est encore autre chose. Son amour pour la Reine (et à cause de cela) le fera souffrir toute sa vie, frustré jusqu'aux derniers instants. Mais, je ne veux pas rallumer la "flamme" Marie-Antoinette/Fersen qui causa tant de désagréments au sein du Forum.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Jolie lettre. Elle avait déjà été exposée au public en 1993, lors de l'exposition "La famille royale à Paris" à Carnavalet. Elle faisait alors partie d'une collection privée (sans doute celle de la baronne Liliane de Rothschild, grande fan de Marie-Antoinette, qui avait prêté beaucoup d'objets pour cette exposition, dont notamment un rare dessin de Marie-Antoinette aux Tuileries par Duplessis-Bertaux, passé en vente chez Christie's en 2015).
On reconnaît bien l'écriture de Fersen et cette lettre est d'ailleurs répertoriée dans le registre de lettres de Fersen avec la mention suivante : "Oct. 22 : La mort de la Reine".
Cette lettre n'est pas la seule que Fersen et Lady Elisabeth se sont échangés au mois d'octobre 1793 au sujet de la mort de Marie-Antoinette. Le 24 octobre 1793, Lady Elisabeth envoie une lettre à Axel Fersen, à laquelle celui-ci répondra le 1er novembre (v. l'extrait du registre de lettres ci-dessous).
Le 25 octobre 1793, Axel demande à Lady Elisabeth de lui envoyer "3 pièces de toile de deuil, 6 paires de bas de soie noire". Axel Fersen a donc pris le deuil suite à la mort de Marie-Antoinette.
Le 12 novembre 1793, Axel demande encore à Lady Elisabeth de "faire faire deux copies du portrait mais avec un habillement différent" (sans doute un portrait de Marie-Antoinette ?).
Extrait du registre de lettres de Fersen (photo Evelyn Farr)
On reconnaît bien l'écriture de Fersen et cette lettre est d'ailleurs répertoriée dans le registre de lettres de Fersen avec la mention suivante : "Oct. 22 : La mort de la Reine".
Cette lettre n'est pas la seule que Fersen et Lady Elisabeth se sont échangés au mois d'octobre 1793 au sujet de la mort de Marie-Antoinette. Le 24 octobre 1793, Lady Elisabeth envoie une lettre à Axel Fersen, à laquelle celui-ci répondra le 1er novembre (v. l'extrait du registre de lettres ci-dessous).
Le 25 octobre 1793, Axel demande à Lady Elisabeth de lui envoyer "3 pièces de toile de deuil, 6 paires de bas de soie noire". Axel Fersen a donc pris le deuil suite à la mort de Marie-Antoinette.
Le 12 novembre 1793, Axel demande encore à Lady Elisabeth de "faire faire deux copies du portrait mais avec un habillement différent" (sans doute un portrait de Marie-Antoinette ?).
Extrait du registre de lettres de Fersen (photo Evelyn Farr)
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Lettre de Fersen à Elisabeth Foster : la mort de Marie-Antoinette
Merci cher Duc. C'est très émouvant ce lien affectif et le comportement d'Axel après la mort de Marie-Antoinette.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
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