Joseph Weber

Toujours dans Louis XVII, la Mère et l'Enfant Martyrs de Jean Charles-Roux, je lis que lors de la journée du 10 août 1792, "Marie-Antoinette, se retournant vers Madame Elisabeth, lui avait soufflé:
"Ma soeur, dîtes à Weber de se composer."
Il s'(agit) là du fils de sa nourrice, à laquelle elle était demeurée attachée, comme Desdémone à la sienne.Or , à cette fidélité de coeur pour sa mère, ce frère de lait avait répondu par la même pour la Reine. Jamais n'avait-il quitté ses services ; et , en la tragique extrémité de cette matinée, il avait réussi à se faire prendre au nombre des gardes de la dernière escorte.
Il avait donc cheminé au flanc de la famille royale, ruisselant de pleurs et hoquetant de sanglots."

Bien à vous.

Les mémoires de Weber sont-ils authentiques ou apocryphes ?
Les deux, mon général.
A vrai dire, il faudrait parler des mémoires de... Weber, Lally-Tollendal et Choiseul.

La polémique sur l'authenticité des mémoires de Weber a débuté lors de la réimpression de l'ouvrage en 1822 (seconde édition). L'éditeur fit en effet observer, dans l'avant-propos de la seconde édition, qu'il y avait dans le texte des disparates trop évidents pour qu'il soit sorti tout entier de la même plume et désigna, par une allusion fort claire pour les contemporains, le marquis Gérard-Trophime de Lally-Tollendal comme le principal coopérateur de Weber. Mais la "prolixité rebutante" d'autres parties de ces Mémoires avait amené le nouvel éditeur à faire des retranchements nombreux; de plus, il avait rectifié dans les notes des jugements "trop peu impartiaux" et ajouté en appendices diverses pièces justificatives. Weber protesta aussitôt contre les mutilations infligées au livre qui portait son nom et fit un procès à l'éditeur Baudoin frères (Tourneux, "Marie-Antoinette devant l'Histoire : Essai Bibliographique").

Weber protestait contre "la plus odieuse diffamation", puisque l'avant-propos de la seconde édition des Mémoires lui déniait ses droits d'auteur sur ses mémoires originaux et "jusqu'à la qualité de sujet français" (Weber fut naturalisé français en 1817 et anobli par Louis XVIII en 1818). Weber réclamait en outre contre les suppressions, les adjonctions et les altérations dont ses Mémoires avaient été l'objet et qui en dénaturaient le fond et la forme.

Malgré la plaidoirie du célèbre avocat Berryer, Weber fut débouté de ses demandes, l'éditeur ayant produit à l'audience une lettre de Lally-Tollendal par laquelle il reconnaissait avoir rédigé, d'après ses souvenirs personnels et ceux du duc de Choiseul, ce qui concernait l'intérieur de la Reine, et d'après un petit nombre de notes de Weber, l'avant-propos et les trois premiers chapitres.

Barbier ajoute (table de la seconde édition des Anonymes) qu'à partir de la p. 359, le premier volume (édition originale) était l'oeuvre "d'un écrivain de Paris voué à des principes en opposition avec ceux de Lally".

Extrait du Quérard ("La France littéraire ou dictionnaire bibliographique ...") :

Quand j'ai lu ces Mémoires, je me souviens que Weber s'étonnait de s'en être sorti pendant les massacres de septembre ...

Il aurait été emprisonné à la Force et aurait été acquitté oui... comme Mme de Tourzel et sa fille Pauline.

... son frère de lait ! C'est incroyable !

Je viens de relire son récit... c'est effrayant. Le président du "tribunal" de pacotille, siégeant à la Force ne posa qu'une seule question à Weber : "Pourquoi avez-vous été, les 9 et 10 août, aux Tuileries?". Weber répondit, en substance, qu'il était membre de la garde nationale, qu'il avait monté la garde deux fois à l'Assemblée nationale et que ce n'était que le 9 août à 7h du matin qu'il avait reçu l'ordre de se rendre dans les cours du château sous le commandement d'un lieutenant de la garde nationale (M. Guicher).

Apparemment, les septembriseurs n'ont pas su qu'il était le frère de lait de Marie-Antoinette...

Weber rappelle que les cris "A l'Abbaye, à Coblentz" signifiaient "à mort". Lorsqu'un prisonnier était acquitté, deux forts des halles sortaient en premier aux cris de "Vive la nation" et le prisonnier sortait ensuite. Lorsqu'un malheureux était condamné à rejoindre "l'Abbaye" ou "Coblentz", il sortait le premier du guichet pour être "pris en charge" par les assassins.

Cosmo a écrit:

Apparemment, les septembriseurs n'ont pas su qu'il était le frère de lait de Marie-Antoinette...

C'est la seule explication, sinon ...

Bonjour à tous,

Je viens d'achever les mémoires de Weber et je me découvre un intérêt pour cette époque et la famille royale. Quelqu'un saurait-il me dire où est enterré Joseph Weber ?

Merci beaucoup.

Bonjour Celtic1969, et bienvenue à vous !
Je ne sais pas où est enterré le frère de lait de Marie-Antoinette.
Mais on sait que durant la révolution il voyage entre la Grande-Bretagne, Bruxelles et Vienne... c'est peut-être à Vienne qu'il s'éteindra dans les années 1820 ?


Bien à vous.

Soyez le bienvenu parmi nous, Celtic1969 !
Je ne sais pas répondre à votre question, désolée, mais je ne serais pas étonnée que notre Marie-Antoinette ne soit pas aussi prise de court !

Merci pour votre chaleureux accueil et pour votre réponse.

Merci

Bonjour,

Je souhaite savoir s'il existe un portrait de Joseph Weber, frère de lait de Marie-Antoinette car toutes mes recherches sur internet me renvoient sur ses mémoires. Je ne trouve rien également à son sujet sur Wikipédia.

Merci de votre aide.

Je suis désolé, mais pas à ma connaissance...

Ni dans les livres (a fortiori dans les mémoires dudit Weber) , ni sur le net je n'ai vu non plus de portrait de lui... àè-è\':


Bien à vous.

Bonjour,

Je suis à la recherche de documentation à propose de Joseph Weber. Par exemple j'essaie de trouver un indice sur l'appartement qu'il aurait occupé lorsqu'il était à Paris, s'il est enterré en Autriche, etc.....

Hormis ses mémoires, je ne trouver absolument aucune référence historique sur internet. Quelqu'un pourrait-il m'aider ?

Merci de votre aide.

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charenton a écrit:[ message à supprimer si non conforme à la charte du forum]

Eh bien, comme vous le suggérez, cher Monsieur !