Joseph II, empereur du Saint-Empire

Joseph II, Archiduc d'Autriche, Roi des Romains, Roi de Bohême et de Hongrie, et Empereur du Saint Empire romain germanique (1741-1790).


Joseph II, empereur du Saint-Empire romain germanique
Attribué à Anton von Marron
Huile sur toile, XVIIIe siècle
"Donné au Roi par le Roi des Belges pour Versailles", collection Louis-Philippe.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Il est le fils aîné de François Ier et Marie-Thérèse, il est élu Empereur à la mort de son père et partage le pouvoir avec sa mère qui entend continuer de gouverner.
Il voyage en Europe sous le nom de Falkenstein. A la requète de l'Impératrice, il rend visite à sa soeur en 1777 pour tenter de comprendre la stérilité du couple royal.
Il fait très bonne impression sur Marie-Antoinette et Louis XVI ainsi que sur l'entourage par l'intérêt qu'il témoigne à la culture française. Il retourne à Versailles en 1781.

Illumination du Belvédère du Petit Trianon en 1781
Claude-Louis Châtelet
Huile sur toile, 1781
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Note du château de Versailles
Utilisant Trianon comme lieu de retraite, Marie-Antoinette ouvre parfois son domaine à l’occasion de fêtes qu’elle donne à ses hôtes de passage. C’est le cas en 1781, lorsqu’elle reçoit son frère, l’empereur Joseph II, de passage à Versailles entre le 29 juillet et le 5 août. Au programme de cette fête du 1er août, une représentation d’Iphigénie en Tauride de Gluck sur la scène du théâtre que la reine avait inauguré l’année précédente, un souper et une illumination des jardins, agrémentée d’un concert champêtre. L’illumination était une reprise (avec un certain nombre d’améliorations) de celle que Marie-Antoinette avait offerte quelques jours plus tôt (le 26 juillet) à son beau-frère, le comte de Provence.
Le tableau de Châtelet illustre l’une ou l’autre de ces illuminations.
Texte (extrait) : Raphaël Masson / Château de Versailles


Il aurait contracté une union morganatique avec une jeune comtesse qui mourut en couches. Sa soeur aurait fait élever l'enfant du mariage, Whilhemine , à Versailles, dans une petite maison du parc où la comtesse de Gramont avait logé auparavant ; la baronne d'Oberkirch qui en parle, dit que la fille de l'empereur est le portrait même de sa tante...

Joseph II a tenté de se servir de Marie-Antoinette à Laquelle il voue une affection véritable, pour faire adopter à la France une politique étrangère favorable à l'Autriche.
Du vivant de sa mère, il s'est, en effet, chargé essentiellement des affaires militaires et a tenté de mener à bien des expansions territoriales.
Influencé par les philosophes français et, en particulier, par les théoriciens du droit naturel, il mène une politique de despote éclairé et parvient à promouvoir de nombreuses réformes à la mort de l'Impératrice (1780).
Il résout de prendre pour ligne directrice le principe de la raison pure et pour modèle les théories de physiocrates.

Il réorganisent ses Etats en centralisant l'Administration , en remodelant le système judiciaire , en proclamant la liberté de la presse, en prescrivant l'utilisation de la langue allemande et en réduisant le pouvoir de l'Eglise. Il fait abolir le servage, supprime les ordres contemplatifs, proclame la tolérance pour les protestants et les orthodoxes, améliore la conditions des juifs et institue le mariage civil et le divorce.
On parle de "Joséphisme" pour décrire la politique de la période.

Les bonnes intentions de l'Empereur n'ont pas toujours eu les résultats escomptés et son frère Léopold II lui succédant , a eu à lâcher du lest sur plusieurs points.
Joseph II reste néanmoins dans le souvenirs des Autrichiens comme l'un de leurs plus grands empereurs.

Bien à vous.

Il n'y a qu'un message concernant Joseph II ?!!!
Il est pourtant un des hommes ayant le plus compté dans la vie de Marie-Antoinette ! Et des plus importants sur le plan international !

Je vais remédier à cette inexcusable négligence :  (sauf de la part de Majesté  ! )  grâce à cette bonne madame de Mackau qui écrit à son futur gendre afin de lui confirmer son mariage avec sa fille Angélique. Nous sommes en mai 1777.

p. 28-29
[...]Je rentre à Versailles demain, où je débuterai la reprise de mon service par l'opéra qu'on donne à l'Empereur. Je voudrais bien pouvoir y céder ma place à votre petite femme qui est très affligée de ne pas y aller. Cela nous satisferait également.
Il faut pourtant, avant de finir, vous dire un mot de l'Empereur car il serait ridicule qu'une lettre partant de Versailles ne parlât pas d'un prince qui, dans ce moment-ci, y fixe toutes les attentions. Sa manière d'être, si peu communes aux personnes de son rang, étonne, mais cette simplicité ne voile pas la majesté, elle n'est qu'adoucie. Son honnêteté, sa bonté, son affabilité lui gagnent tous les coeurs. S'il n'était pas adoré dans son pays, j'en serais bien étonnée. Pour moi qui ai eu l'honneur de le voir chez Madame Elisabeth, j'en étais si contente que je formais en secret des voeux qui vraisembablement ne seront point exaucés. Mais d'après l'attachement que vous me connaissez pour ma charmante petite princesse, vous pouvez juger qu'il fallait que je crusse voir sur la physionomie de l'Empereur qu'il était fait pour la rendre heureuse. Et, dans le vrai, il ne pourrait faire un choix plus convenable car il est impossible d'être plus aimable que cette jeune princesse. Mais, mon ami, les gens de ce haut parage ne se marient pas pour le bonheur, ils ne sont pas aussi heureux que nous, n'est-ce pas ? Plaignons-les sur cet article et réjouissons-nous de l'usage que nous allons faire de notre bon sens en préférant le bonheur aux grandeurs et à l'opulence.
[...]

Intéressant, n'est-ce pas ?
Ainsi les rumeurs sur une possible union entre Joseph II et madame Elisabeth (tout juste treize ans à cette lettre) allaient bon train. Mais madame de Mackau est assez bien placée pour savoir que celui-ci ne se fera pas. Et de le regretter. Personnellement, je doute que Joseph Ii eut fait le bonheur de madame Elisabeth. Enfin, pourquoi pas...
Mais alors, comme un fait exprès, madame de Mackau confirme tout à fait mon propos d'hier ! Les courtisans, ceux qui entourent d'au plus près les personnes royales, savent très bien que celles-ci ne peuvent prétendre au bonheur de tout un chacun. Les courtisans et les membres de la famille royale n'ont pas la même vie.

Je vais copier ce message pour le placer chez madame Elisabeth, tout autant concernée.

Joseph II et son frère Léopold, par Pompeo Batoni (1769)
Musée d'Histoire de l'Art de Vienne


Infos : https://www.khm.at/objektdb/detail/185/

J'ai du mal avec Joseph II : froid, misanthrope et... tourmenté je dirais, quelque part. Il me donne l'impression d'un vieux garçon revêche et aigri, le type qui veut faire plein de trucs grandioses mais qui s'y prend mal. Je ne nie pas son intelligence et sa volonté réformatrice, mais le résultat final n'est pas des plus probants.
Il a sans doute beaucoup souffert de n'être qu'une potiche tant que sa mère a vécu. La vieille guerrière lui a fait comprendre sans ménagements que le pouvoir ne se partage pas et que c'est elle qui décide. Et, comme l'impératrice, il n'a pensé qu'à utiliser Marie Antoinette, n'a vu en elle qu'un instrument en dépit de l'affection sincère qu'il éprouvait pour elle. Il a tenté de la manipuler, de façon plus dure, cynique et directe que leur mère. Quant à Louis XVI, il le prenait pour un incapable en matière de politique extérieure, il a vite déchanté...
Pour moi, son règne est un échec, il s'est agité, démené, a voulu changer, réformer à tout crin, mais n'a abouti à rien ou quasiment. Oui, je le vois froid, acariâtre, solitaire et plein de rancoeur, pas vraiment le type heureux de vivre.

Je suis tout à fait d'accord avec ce portrait.

Il est pourtant touchant pour l'amour porté à sa première femme. Qui lui préférait Marie-Christine. :
Ses relations avec ses frères et soeurs ne sont pas non plus faciles : il déteste, c'est le moins qu'on puisse dire, toutes ses soeurs restées à Vienne. Il ne les supporte pas. Et dès que Marie-Thérèse rendra l'âme, il les fera déguerpir.
Les relations entre les aînés est un véritable nid de guêpes. Et Joseph II se sentira toujours moins apprécié de leur mère comparé à Léopold qui réussit tellement mieux !

Heureusement, il aura une véritable affection pour les cadets : il sera toujours attentif, peut-être maladroitement, envers Marie-Caroline, Ferdinand, Marie-Antoinette et Maximilien. C'est déjà pas mal. Cela le rattrappe quelque peu dans l'estime que je peux lui porter.

Suite à un test effectué sur quinze personnes, onze d'entre elles ont trouvé une ressemblance entre Louvel et l'Empereur.

pilayrou a écrit:Suite à un test effectué sur quinze personnes, onze d'entre elles ont trouvé une ressemblance entre Louvel et l'Empereur.

Désolée, cher Pilayrou, mais vraiment cela ne me frappe pas ...

Moi non plus...
Le front et le menton, ne se ressemblent pas...


Joseph II, empereur du Saint-Empire romain germanique
Anonyme, XVIIIe siècle
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot


Joseph II, empereur du Saint-Empire romain germanique
Anonyme, XVIIIe siècle
Anciennement attribué à Theodor-Friedrich Stein
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Christophe Fouin

Cette idée de comparaison ne me serait jamais venue à l'esprit non plus...

Bien à vous.

Je me souviens que vous nous aviez déjà proposé cette comparaison ailleurs. Et je dois répondre comme nos amis...
Pourtant les Habsbourg et Joseph II en particulier ont une physionomie bien reconnaissable, des traits communs facilement identifiables. Nous savons pratiquement à coup lorsque nous sommes en présence d'un Habsbourg.

C'est curieux, car ce fut comme une évidence pour mes quinze cobayes. Ils avaient en face d'eux environ 25 portraits.

Voyez le front par exemple .  
Joseph a un très haut front fuyant et étroit . Au contraire, Louvel a le front bas et proéminent .

La machoire surtout !

Par contre, avec Steph', ya quelque chose, non ?

   

Lucius a écrit:La machoire surtout !

... patibulaire ( mais presque ) .

Apparemment, comme l'affirme Jean-Pierre Fiquet, Joseph II et le (pas encore) cardinal de Rohan semblent entretenir les meilleures relations, 12 avril 1777 :


C'est fou quand on y pense !  
Un homme méprisé par l'impératrice qui a tout fait pour le renvoyer de son ambassade, détesté par Marie-Antoinette qui ne lui adressera jamais la parole et être néanmoins le premier Français à accueillir personnellement l'Empereur lors de son arrivée en France !

Bon en même temps, ce n'est pas précisé mais si ça se trouve, Rohan est alors à Strasbourg : du coup c'est déjà plus logique ! :

Qu'était-ce donc que cette scène de la venue de l'Archiduc Maximilien qu'évoque ici Linguet?

Bien à vous.

Si si , tu sais, c'était une question d'étiquette malmenée avec les princes du sang courroucés .

Les Années Trianon
https://books.google.fr/books?isbn=2226211276
Catherine Hermary-Vieille - 2009 - ‎Fiction
La visite incognito de Maximilien de Habsbourg avait été en définitive source d'embarras. Aucun prince du sang n'avait voulu venir le saluer à Versailles,

;

Reinette a écrit:
C'est fou quand on y pense !  
Un homme méprisé par l'impératrice qui a tout fait pour le renvoyer de son ambassade, détesté par Marie-Antoinette qui ne lui adressera jamais la parole et être néanmoins le premier Français à accueillir personnellement l'Empereur lors de son arrivée en France !

Bon en même temps, ce n'est pas précisé mais si ça se trouve, Rohan est alors à Strasbourg : du coup c'est déjà plus logique ! :

Sa position d'évêque de Strasbourg en fait un "pont" entre l'Empire et la France. Et le fait que sa mère le vomissait ne devait pas lui déplaire. D'autant que le Rohan a du charme et de la conversation.

Il est clair, à la lecture de ce texte, que personne dans le public connaissait l'exact objet de la visite de l'empereur en France :


Nous n'avons pas un seul par exemple "Espérons que grâce à ses discussions particulières avec la reine et le roi nous aurons un dauphin l'an prochain."

Ce genre de réflexions que tu suggères, Reinette, est de l'ordre privé.
Même si cela paraît antinomique pour des personnes de la famille royale... n'allons pas imaginer que la France entière était au courant de ces affaires-là... ce serait faire preuve d'uchronie, je pense.


L'empereur Joseph II
par Joseph Hickl
Image : Dorotheum

Oui je sais. Mais nous sommes tellement habitués dans nos lectures à retrouver Joseph II justement pour cette affaire précise, qu'il est bon parfois de lire aussi ce qui s'en disait parmi le grand public.


kaiser Joseph II
By Joseph Hickel
Oil on canvas
Image : Pinterest