L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
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MARIE ANTOINETTE
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Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Esthétiquement, c'est vrai qu'ils sont colorés, voyants, avec leurs faïences aux couleurs vives et aux motifs colorés. Et on peut admettre qu'ils détonneraient dans un décor néoclassique. Mais dans un décor rococo, je trouve que ça passe.
Intéressant débat entre esthétique et efficacité et qui nous laisse apercevoir le schéma de pensée de l'époque. Merci pour ces informations.
Intéressant débat entre esthétique et efficacité et qui nous laisse apercevoir le schéma de pensée de l'époque. Merci pour ces informations.
Calonne- Messages : 974
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Age : 51
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Je dirais même plus !Calonne a écrit:Esthétiquement, c'est vrai qu'ils sont colorés, voyants, avec leurs faïences aux couleurs vives et aux motifs colorés. Et on peut admettre qu'ils détonneraient dans un décor néoclassique. Mais dans un décor rococo, je trouve que ça passe.

Ici, ton poêle épouse le décor de la pièce. Ils sont faits l'un pour l'autre :

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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 53838
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
A noter cependant quelques aménagements techniques de ces cheminées dès la fin du XVIIIe siècle...
Par exemple en disposant à l'intérieur des foyers de petits poêles transportables (généralement en métal) ou bien encore en utilisant un foyer métallique dit "à la prussienne" , comme ici au...
Petit Mont-Louis, le refuge de Jean-Jacques Rousseau à Montmorency


Cheminée à la prussienne dans la chambre de Jean-Jacques Rousseau, Petit Mont-Louis (Montmorency)
Image : Forum de Marie-Antoinette
Autre amélioration, à la "pointe de la technologie" du temps, le poêle Franklin, que le célèbre Benjamin Franklin met au point en 1744, et qui est présenté ainsi dans cet article dont je cite des extraits :

Franklin stove, attributed to Warwick or Mount Pleasant Furnace
Chester or Berks County, Pennsylvania, ca. 1745
Cast iron. H. 31 1/2", W. 27 1/2", D. 35 3/4".
Courtesy, Mercer Museum of the Doylestown Historical Society / photo, Philadelphia Museum of Art
BENJAMIN FRANKLIN – LE PÈRE DE L’ENCASTRABLE
(...) Le «poêle Franklin», également connue sous le nom de «Pennsylvania Fireplace», est le prédécesseur des foyers encastrables modernes. Il a été conçu pour s'intégrer directement dans l'ouverture d'un foyer en maçonnerie afin d'en augmenter la sécurité et l'efficacité.

Portrait of Benjamin Franklin
Charles Willson Peale
Oil on canvas, 1772
Gift of Charles Willson Peale, 1785
Image : American Philosophical Society
Des foyers trop dangereux et pénurie de bois
Au début du 18e siècle, les incendies étaient extrêmement communs. Beaucoup de gens décédaient en raison des dangers liés aux foyers intérieurs. La population était également aux prises avec une grave pénurie de bois. Motivé par le besoin d'une source de chauffage plus efficace, Franklin a donc commencé à travailler sur une solution pour remédier à ces problèmes.
Kessler et Desaguliers comme source d'inspiration
L'idée de Franklin consistait à créer un appareil qui augmenterait le temps de combustion afin d'obtenir plus de chaleur, et ce avec moins de bûches. Il diminuerait du même coup les risques associés au fait d'allumer un feu à l'intérieur.
Pour y arriver, il s'est inspiré de Franz Kessler et de Jean Desaguliers. Il a d'abord étudié le travail de Kessler avec un siphon inversé au début des années 1600, avec pour objectif une extraction plus efficace des gaz de combustion. De cette idée est né un conduit en forme de U installé entre le foyer et la cheminée appelé «siphon aérien». Ce dispositif visait à séparer le plus possible la chaleur des gaz de combustion en tirant les sous-produits hors de l'encastrable, en les faisant remonter par la cheminée.
En ce qui concerne les matériaux, l'inventeur a privilégié la fonte plutôt que la maçonnerie. Pour ce choix, il s'est basé sur les expériences du Français Desaguliers qui a découvert que la fonte s'avérait plus efficiente pour diffuser la chaleur comparativement aux foyers ouverts de conception traditionnelle. Franklin trouvait qu'utiliser ce métal fournissait une chaleur confortable et stable qui était beaucoup plus efficace pour réchauffer une pièce.

Figure 12 (right) James Turner (act. 1744–1759) after Lewis Evans, design for Franklin’s Stove, illustrated in An Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-places
Image : Philadelphia Museum of Art
Un défaut pardonnable
De la façon dont l'encastrable était fabriqué à l'origine, la fumée et les sous-produits combustibles sortaient de la chambre de combustion par le bas de l'appareil. Cette conception a toutefois causé quelques difficultés de nature fonctionnelle. Puisque la fumée monte, le modèle ne fonctionnait parfois pas correctement et rencontrait des problèmes de tirage.
Malgré son défaut, le «poêle Franklin» était nettement plus sûr que les foyers ouverts traditionnels de l'époque. L'encastrable a connu un énorme succès auprès des gens à travers le pays. De plus, ce pas vers des foyers plus sécuritaires a permis de sauver d'innombrables vies.

Franklin’s diagram for his stove, the Pennsylvania Fireplace
in: Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-Places (1744)
Chapin Library of Rare Books, Williams College
Image : Commons Wikimedia
Un encastrable bonifié au fil des ans
Avec le temps, le design de Franklin a été amélioré par d'autres et de nouvelles innovations technologiques ont conduit aux modèles que vous connaissez. (...)


Franklin Stove
ca. 1795
Cast iron, 74.9 x 101.6 x 91.4 cm
Image : Metropolitan Museum of Art
* Source texte : Passion Feu - Benjamin Franklin, le père de l'encastrable




Cheminée à la prussienne dans la chambre de Jean-Jacques Rousseau, Petit Mont-Louis (Montmorency)
Image : Forum de Marie-Antoinette


Franklin stove, attributed to Warwick or Mount Pleasant Furnace
Chester or Berks County, Pennsylvania, ca. 1745
Cast iron. H. 31 1/2", W. 27 1/2", D. 35 3/4".
Courtesy, Mercer Museum of the Doylestown Historical Society / photo, Philadelphia Museum of Art
BENJAMIN FRANKLIN – LE PÈRE DE L’ENCASTRABLE
(...) Le «poêle Franklin», également connue sous le nom de «Pennsylvania Fireplace», est le prédécesseur des foyers encastrables modernes. Il a été conçu pour s'intégrer directement dans l'ouverture d'un foyer en maçonnerie afin d'en augmenter la sécurité et l'efficacité.

Portrait of Benjamin Franklin
Charles Willson Peale
Oil on canvas, 1772
Gift of Charles Willson Peale, 1785
Image : American Philosophical Society
Des foyers trop dangereux et pénurie de bois
Au début du 18e siècle, les incendies étaient extrêmement communs. Beaucoup de gens décédaient en raison des dangers liés aux foyers intérieurs. La population était également aux prises avec une grave pénurie de bois. Motivé par le besoin d'une source de chauffage plus efficace, Franklin a donc commencé à travailler sur une solution pour remédier à ces problèmes.
Kessler et Desaguliers comme source d'inspiration
L'idée de Franklin consistait à créer un appareil qui augmenterait le temps de combustion afin d'obtenir plus de chaleur, et ce avec moins de bûches. Il diminuerait du même coup les risques associés au fait d'allumer un feu à l'intérieur.
Pour y arriver, il s'est inspiré de Franz Kessler et de Jean Desaguliers. Il a d'abord étudié le travail de Kessler avec un siphon inversé au début des années 1600, avec pour objectif une extraction plus efficace des gaz de combustion. De cette idée est né un conduit en forme de U installé entre le foyer et la cheminée appelé «siphon aérien». Ce dispositif visait à séparer le plus possible la chaleur des gaz de combustion en tirant les sous-produits hors de l'encastrable, en les faisant remonter par la cheminée.
En ce qui concerne les matériaux, l'inventeur a privilégié la fonte plutôt que la maçonnerie. Pour ce choix, il s'est basé sur les expériences du Français Desaguliers qui a découvert que la fonte s'avérait plus efficiente pour diffuser la chaleur comparativement aux foyers ouverts de conception traditionnelle. Franklin trouvait qu'utiliser ce métal fournissait une chaleur confortable et stable qui était beaucoup plus efficace pour réchauffer une pièce.

Figure 12 (right) James Turner (act. 1744–1759) after Lewis Evans, design for Franklin’s Stove, illustrated in An Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-places
Image : Philadelphia Museum of Art
Un défaut pardonnable
De la façon dont l'encastrable était fabriqué à l'origine, la fumée et les sous-produits combustibles sortaient de la chambre de combustion par le bas de l'appareil. Cette conception a toutefois causé quelques difficultés de nature fonctionnelle. Puisque la fumée monte, le modèle ne fonctionnait parfois pas correctement et rencontrait des problèmes de tirage.
Malgré son défaut, le «poêle Franklin» était nettement plus sûr que les foyers ouverts traditionnels de l'époque. L'encastrable a connu un énorme succès auprès des gens à travers le pays. De plus, ce pas vers des foyers plus sécuritaires a permis de sauver d'innombrables vies.

Franklin’s diagram for his stove, the Pennsylvania Fireplace
in: Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-Places (1744)
Chapin Library of Rare Books, Williams College
Image : Commons Wikimedia
Un encastrable bonifié au fil des ans
Avec le temps, le design de Franklin a été amélioré par d'autres et de nouvelles innovations technologiques ont conduit aux modèles que vous connaissez. (...)


Franklin Stove
ca. 1795
Cast iron, 74.9 x 101.6 x 91.4 cm
Image : Metropolitan Museum of Art
* Source texte : Passion Feu - Benjamin Franklin, le père de l'encastrable
La nuit, la neige- Messages : 17532
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Merci LNLN pour toutes ces images. Sur ce thème je conseille le livre d'Olivier Jandot, Les délices du feu, l'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne, Époques/Champ Vallon 2017. Vraiment très intéressant.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1469
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Ah, merci pour cette référence intéressante !
Les délices du feu
L'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne
Olivier Jandot
Éditions Champ Vallon (2017)
344 pages

Présentation :
Des nourrissons gelés dans leurs berceaux, des aristocrates enfermés dans leur chaise à porteurs installée au milieu de leur salon pour échapper à la froidure des courants d’air, des écrivains les jambes enserrées dans une peau d’ours, des paysans réfugiés dans leur lit, seul endroit de la maison où l’on peut jouir d’une relative chaleur en hiver, des voyageurs retrouvés morts sur le bord des chemins… Les archives nous donnent à voir nos aïeux aux prises avec l’hiver, spectacle à la fois surprenant et dépaysant.
Si ces anecdotes mettent indirectement en lumière la rigueur des hivers du passé, elles témoignent aussi, et surtout, de l’incapacité des sociétés anciennes à se protéger efficacement des assauts récurrents du froid. Habitués au confort douillet de nos habitations, nous peinons à imaginer ce qu’a pu représenter l’épreuve de l’hiver pour les hommes et les femmes du passé. Contraints de grelotter au coin de leur cheminée qui chauffait peu et mal, ils devaient déployer des trésors d’énergie pour essayer de lutter contre les morsures du « petit âge glaciaire ».
Leur sensibilité au froid et à la chaleur était bien éloignée de la nôtre et cette accoutumance à l’inconfort, cette capacité à endurer avec résignation des températures intérieures dont l’évocation seule nous fait aujourd’hui frissonner ne manquent pas de nous étonner. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir développée une réelle réflexion technique sur le chauffage domestique, nourrissant dès lors cet insatiable appétit de chaleur qui est encore le nôtre aujourd’hui.
Dans la lignée des grands travaux consacrés à l’histoire des sensibilités, ce livre se propose de reconstituer l’expérience sensible du froid et de la chaleur à l’époque moderne. Il souhaite ainsi contribuer à retracer la généalogie de notre rapport sensible au monde.
Sommaire :



Vous pouvez également écouter l'auteur présenter ses recherches à l'occasion d'une conférence. Il n'y a pas d'image vidéo et la qualité de la bande sonore n'est pas géniale, mais enfin bon, cela s'écoute...
Affronter l'hiver avant Godin (XVIe-début XIXe siècle)
onférence d'Olivier Jandot, professeur au Lycée Gambetta-Carnot d'Arras (18 octobre 2019)
Société historique de Haute-Picardie
Durée : 90 mn
Les délices du feu
L'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne
Olivier Jandot
Éditions Champ Vallon (2017)
344 pages

Présentation :
Des nourrissons gelés dans leurs berceaux, des aristocrates enfermés dans leur chaise à porteurs installée au milieu de leur salon pour échapper à la froidure des courants d’air, des écrivains les jambes enserrées dans une peau d’ours, des paysans réfugiés dans leur lit, seul endroit de la maison où l’on peut jouir d’une relative chaleur en hiver, des voyageurs retrouvés morts sur le bord des chemins… Les archives nous donnent à voir nos aïeux aux prises avec l’hiver, spectacle à la fois surprenant et dépaysant.

Si ces anecdotes mettent indirectement en lumière la rigueur des hivers du passé, elles témoignent aussi, et surtout, de l’incapacité des sociétés anciennes à se protéger efficacement des assauts récurrents du froid. Habitués au confort douillet de nos habitations, nous peinons à imaginer ce qu’a pu représenter l’épreuve de l’hiver pour les hommes et les femmes du passé. Contraints de grelotter au coin de leur cheminée qui chauffait peu et mal, ils devaient déployer des trésors d’énergie pour essayer de lutter contre les morsures du « petit âge glaciaire ».
Leur sensibilité au froid et à la chaleur était bien éloignée de la nôtre et cette accoutumance à l’inconfort, cette capacité à endurer avec résignation des températures intérieures dont l’évocation seule nous fait aujourd’hui frissonner ne manquent pas de nous étonner. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir développée une réelle réflexion technique sur le chauffage domestique, nourrissant dès lors cet insatiable appétit de chaleur qui est encore le nôtre aujourd’hui.
Dans la lignée des grands travaux consacrés à l’histoire des sensibilités, ce livre se propose de reconstituer l’expérience sensible du froid et de la chaleur à l’époque moderne. Il souhaite ainsi contribuer à retracer la généalogie de notre rapport sensible au monde.
Sommaire :





Affronter l'hiver avant Godin (XVIe-début XIXe siècle)
onférence d'Olivier Jandot, professeur au Lycée Gambetta-Carnot d'Arras (18 octobre 2019)
Société historique de Haute-Picardie
Durée : 90 mn
La nuit, la neige- Messages : 17532
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
J'étais personnellement conquise par le foyer métallique "à la prussienne" de Rousseau, mais en vérité le poêle de Franklin lui est encore supérieur. J'ajoute que, dans sa simplicité, il est très esthétique. Tel quel, pouf ! tu le poses dans la cheminée ancienne trop grande qui, jusque là, fumait de partout. Quelle facilité ! Le bois, les braises, les cendres, tout est ramassé, facile à enlever.
Je veux cela ou je pleure !
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Mme de Sabran- Messages : 53838
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Merci pour le lien LNLN. J'ai écouté avec plaisir la conférence du sympathique Olivier Jandot qui quoique particulièrement érudit n'a pas la grosse tête 

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Marie-Jeanne- Messages : 1469
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
N'imaginons pas Jean-Jacques vivant toujours pelotonné devant son foyer à la prussienne.
Que non point. Il était un chantre des bienfaits du froid et même des bains glacés. Ne croyait-on pas que la chaleur ramollissait le corps comme l'esprit ? ... si si.
C'est ( presque ) dès le berceau, selon lui, que le nourrisson devait apprendre la vie à la spartiate, gage d'une excellente santé future.


On étouffe les enfants dans les villes à force de les tenir renfermés et vêtus. Ceux qui les gouvernent en sont encore à savoir que l’air froid, loin de leur faire du mal, les renforce, et que l’air chaud les affaiblit, leur donne la fièvre et les tue.
( Œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau - II.djvu/417 )
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_Jean-Jacques_Rousseau_-_II.djvu/417
Outre-Manche, les Anglais donnent l'exemple :
Un rare "bain froid" du XVIIIe siècle découvert caché sous la ville anglaise de Bath
Les fouilles réalisées sous les Bath Assembly Rooms, en Angleterre, ont révélé un bassin d'eau glacé, probablement employé à des fins thérapeutiques par la haute société durant l'époque géorgienne. Le bain se distingue, car c'est l'un des rares de son genre à avoir pour le moment été retrouvé.
Mathilde Ragot Publié le 09/10/2023


Jane Austen, Charles Dickens, Thomas Gainsborough… Au XVIIIe siècle, nombre de personnalités de la société mondaine anglaise se retrouvent dans les dites "Assembly Rooms" de la populaire ville de Bath (comté de Somerset, sud-ouest de l'Angleterre). Durant l'époque géorgienne (1714-1830), ses salles d'assemblée constituent en effet de hauts lieux de divertissement et de conversation, où hommes et femmes s'adonnent donc à diverses activités de plaisir, de danse et de jeu.


https://www.geo.fr/histoire/un-rare-bain-froid-du-xviiie-siecle-decouvert-cache-sous-la-ville-anglaise-de-bath-217005
La Cour et la ville se gaussaient de Mme de Genlis, « madame le Gouverneur » des enfants du duc et de la duchesse d'Orléans.
Celle-ci ripostait en proclamant que l’éducation qui avait été donnée aux princes jusqu’à présent pouvait être qualifiée de nulle. On ne leur apprenait que l’étiquette, on les isolait du reste du monde, on les flattait, on ne leur donnait à lire que des ouvrages d’un tel ennui qu’ils perdaient pour toujours le goût de la lecture. De ses élèves, elle ferait des hommes modernes, non des fantômes du passé. Ils sauraient nager, tirer au pistolet, se lèveraient de bonne heure, se laveraient à l’eau froide et se promèneraient par tous les temps.
https://booknode.com/les_annees_trianon_053686/extraits
Dans la même veine, nous pouvons croire le témoignage irrécusable de M. de Dufort de Cheverny : Mme du Barry était convaincue des bienfaits de la pratique de l'hydrothérapie par l'usage des bains froids. Elle était une adepte fidèle de cette méthode. Elle avait une tendance à la couperose, parait-il. Le régime des personnes atteintes de cette affection devait consister, selon les livres de médecine, à éviter une température trop élevée. Mme du Barry ne portait plus, été comme hiver, que des robes et des peignoirs de percale ou de mousseline blanche. Tous les jours et par tous les temps, elle se promenait dans son parc ou au dehors aussi légèrement vêtue, sans pour autant prendre le moindre rhume tant ce mode de vie avait rendu sa santé robuste.
Elle suivait un véritable traitement thérapeutique qui consistait en un bain froid tous les jours que l'on ne peut s'expliquer que par des raisons d'hygiène. Elle faisait toucher à ses visiteurs ses cottes, c'est-à-dire ses jupes, pour leur montrer combien elles étaient légères et combien le froid lui était utile et bénéfique.

C'est ( presque ) dès le berceau, selon lui, que le nourrisson devait apprendre la vie à la spartiate, gage d'une excellente santé future.


On étouffe les enfants dans les villes à force de les tenir renfermés et vêtus. Ceux qui les gouvernent en sont encore à savoir que l’air froid, loin de leur faire du mal, les renforce, et que l’air chaud les affaiblit, leur donne la fièvre et les tue.
( Œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau - II.djvu/417 )
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_Jean-Jacques_Rousseau_-_II.djvu/417
Outre-Manche, les Anglais donnent l'exemple :

Un rare "bain froid" du XVIIIe siècle découvert caché sous la ville anglaise de Bath
Les fouilles réalisées sous les Bath Assembly Rooms, en Angleterre, ont révélé un bassin d'eau glacé, probablement employé à des fins thérapeutiques par la haute société durant l'époque géorgienne. Le bain se distingue, car c'est l'un des rares de son genre à avoir pour le moment été retrouvé.
Mathilde Ragot Publié le 09/10/2023


Jane Austen, Charles Dickens, Thomas Gainsborough… Au XVIIIe siècle, nombre de personnalités de la société mondaine anglaise se retrouvent dans les dites "Assembly Rooms" de la populaire ville de Bath (comté de Somerset, sud-ouest de l'Angleterre). Durant l'époque géorgienne (1714-1830), ses salles d'assemblée constituent en effet de hauts lieux de divertissement et de conversation, où hommes et femmes s'adonnent donc à diverses activités de plaisir, de danse et de jeu.


https://www.geo.fr/histoire/un-rare-bain-froid-du-xviiie-siecle-decouvert-cache-sous-la-ville-anglaise-de-bath-217005
La Cour et la ville se gaussaient de Mme de Genlis, « madame le Gouverneur » des enfants du duc et de la duchesse d'Orléans.
Celle-ci ripostait en proclamant que l’éducation qui avait été donnée aux princes jusqu’à présent pouvait être qualifiée de nulle. On ne leur apprenait que l’étiquette, on les isolait du reste du monde, on les flattait, on ne leur donnait à lire que des ouvrages d’un tel ennui qu’ils perdaient pour toujours le goût de la lecture. De ses élèves, elle ferait des hommes modernes, non des fantômes du passé. Ils sauraient nager, tirer au pistolet, se lèveraient de bonne heure, se laveraient à l’eau froide et se promèneraient par tous les temps.
https://booknode.com/les_annees_trianon_053686/extraits
Dans la même veine, nous pouvons croire le témoignage irrécusable de M. de Dufort de Cheverny : Mme du Barry était convaincue des bienfaits de la pratique de l'hydrothérapie par l'usage des bains froids. Elle était une adepte fidèle de cette méthode. Elle avait une tendance à la couperose, parait-il. Le régime des personnes atteintes de cette affection devait consister, selon les livres de médecine, à éviter une température trop élevée. Mme du Barry ne portait plus, été comme hiver, que des robes et des peignoirs de percale ou de mousseline blanche. Tous les jours et par tous les temps, elle se promenait dans son parc ou au dehors aussi légèrement vêtue, sans pour autant prendre le moindre rhume tant ce mode de vie avait rendu sa santé robuste.
Elle suivait un véritable traitement thérapeutique qui consistait en un bain froid tous les jours que l'on ne peut s'expliquer que par des raisons d'hygiène. Elle faisait toucher à ses visiteurs ses cottes, c'est-à-dire ses jupes, pour leur montrer combien elles étaient légères et combien le froid lui était utile et bénéfique.
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Mme de Sabran- Messages : 53838
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Le froid affaiblit les défenses immunitaires paraît-il. Pas forcément une bonne idée de prendre des bains froids donc, surtout si on est fragile. C'est un peu la même idiotie que les saignées.
Les bains publics chauds ou froids diffusaient les maladies car l'eau n'était pas suffisamment renouvelée ni bien entendu chlorée. C'est comme ça que les épidémies de variole, de dysenterie et autres joyeusetés ont pu se propager à la vitesse grand V à Rome notamment... on allait se baigner dans des bouillons de microbes bactéries et autres virus. Miam miam ....
Les bains publics chauds ou froids diffusaient les maladies car l'eau n'était pas suffisamment renouvelée ni bien entendu chlorée. C'est comme ça que les épidémies de variole, de dysenterie et autres joyeusetés ont pu se propager à la vitesse grand V à Rome notamment... on allait se baigner dans des bouillons de microbes bactéries et autres virus. Miam miam ....

Duc d'Ostrogothie- Messages : 3169
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Effectivement, dans la Rome antique, les immenses et somptueux complexes thermaux avaient un défaut majeur : les bassins ignoraient généralement le système de vidange. Donc, il valait mieux éviter de venir en fin de journée...
Le bain froid aurait ses vertus : il stimulerait la circulation sanguine, drainerait l'organisme, pourrait stimuler la digestion ou encore soulager les crises hémorroïdaires ou les règles douloureuses. Il y a aussi l'alternance chaud et froid, avec le bain glacé suite à un bain de vapeur. Ou pour les plus romantiques, se rouler nu(e) dans la neige ou plonger dans une rivière glaciale après un sauna...
Sans moi : j'adore la chaleur, si je fais un hammam ou un sauna, je suis capable de m'y endormir tellement je suis bien (au risque qu'on me retrouve sous forme de chrysalide desséchée le lendemain...). Mais terminer par un bain ou une douche glacée... Non mais ça va pas dans votre tête ?!
Le bain froid aurait ses vertus : il stimulerait la circulation sanguine, drainerait l'organisme, pourrait stimuler la digestion ou encore soulager les crises hémorroïdaires ou les règles douloureuses. Il y a aussi l'alternance chaud et froid, avec le bain glacé suite à un bain de vapeur. Ou pour les plus romantiques, se rouler nu(e) dans la neige ou plonger dans une rivière glaciale après un sauna...
Sans moi : j'adore la chaleur, si je fais un hammam ou un sauna, je suis capable de m'y endormir tellement je suis bien (au risque qu'on me retrouve sous forme de chrysalide desséchée le lendemain...). Mais terminer par un bain ou une douche glacée... Non mais ça va pas dans votre tête ?!
Calonne- Messages : 974
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 51
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Quelle horreur !!! Je suis bien d'accord avec toi, brrrrrr ! mais je dois convenir que ces bains froids de Bath, très antiquisants, sont magnifiques. L'on se croirait à Budapest.

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Mme de Sabran- Messages : 53838
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:Quelle horreur !!! Je suis bien d'accord avec toi, brrrrrr ! mais je dois convenir que ces bains froids de Bath, très antiquisants, sont magnifiques. L'on se croirait à Budapest.![]()
J'adore l'eau froide (bains dans la Néva en hiver ) . Les bains romains de Bath , de nos jours, ne semblent pas très accueillants (une nette préférence pour la piscine moderne où l'eau n'est pas trop chaude) . Vu dans un film les baigneurs dans ces bains et portant des paniers contenant des herbes odoriférantes .
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Mais ceux-ci sont du XVIIIe !CLIOXVIII a écrit:Les bains romains de Bath ...

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Mme de Sabran- Messages : 53838
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
Homme de son siècle, non homme des Lumières, Marc René Marquis de Montalembert a fait des pieds et des mains pour être de L'Académie des Sciences au plus vite.
Le fond de son caractère aimait l'étude et plans du militaire, de la défense des places et fortifications et la fabrique de canons.
Sitôt admis, il donne un premier rapport qui sent bon la science et la campagne:
"De la manière de faire éclore les oeufs dans le fumier"
Peut-être en homme des forges et mines, du bois et de la fumée, de Ruelle pour les canons de la Marine, ressentit-il le naturel de contribuer à l'actualité de la conjoncture de la cheminée.
1763.A la rentrée publique de l'Académie, Montalembert lit un mémoire
"La cheminée poêle ou poêle français".
"Mémoire sur la façon de changer lescheminées en poêle, sans leur faire perdre aucuns des agréments qu'elles peuvent avoir comme cheminée."
Mémoire lû à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le 12 novembre 1764
https://cnum.cnam.fr/pgi/redir.php?onglet=e&ident=4RESKI3`


hazard de lecture:
Yvon Pierron. Marc René marquis de Montalembert, les illusions perdus.Ed. Arlea.
Le fond de son caractère aimait l'étude et plans du militaire, de la défense des places et fortifications et la fabrique de canons.
Sitôt admis, il donne un premier rapport qui sent bon la science et la campagne:
"De la manière de faire éclore les oeufs dans le fumier"
Peut-être en homme des forges et mines, du bois et de la fumée, de Ruelle pour les canons de la Marine, ressentit-il le naturel de contribuer à l'actualité de la conjoncture de la cheminée.
1763.A la rentrée publique de l'Académie, Montalembert lit un mémoire
"La cheminée poêle ou poêle français".
"Mémoire sur la façon de changer lescheminées en poêle, sans leur faire perdre aucuns des agréments qu'elles peuvent avoir comme cheminée."
Mémoire lû à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le 12 novembre 1764
https://cnum.cnam.fr/pgi/redir.php?onglet=e&ident=4RESKI3`


hazard de lecture:
Yvon Pierron. Marc René marquis de Montalembert, les illusions perdus.Ed. Arlea.
Dernière édition par charenton le Ven 17 Nov 2023, 23:25, édité 1 fois
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Re: L'éclairage, le chauffage et l'eau au XVIIIe siècle
C'est la Pump room qui est XVIII .Mme de Sabran a écrit:Mais ceux-ci sont du XVIIIe !CLIOXVIII a écrit:Les bains romains de Bath ...![]()
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