Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
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Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Esthétiquement, c'est vrai qu'ils sont colorés, voyants, avec leurs faïences aux couleurs vives et aux motifs colorés. Et on peut admettre qu'ils détonneraient dans un décor néoclassique. Mais dans un décor rococo, je trouve que ça passe.
Intéressant débat entre esthétique et efficacité et qui nous laisse apercevoir le schéma de pensée de l'époque. Merci pour ces informations.
Intéressant débat entre esthétique et efficacité et qui nous laisse apercevoir le schéma de pensée de l'époque. Merci pour ces informations.
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Je dirais même plus !Calonne a écrit:Esthétiquement, c'est vrai qu'ils sont colorés, voyants, avec leurs faïences aux couleurs vives et aux motifs colorés. Et on peut admettre qu'ils détonneraient dans un décor néoclassique. Mais dans un décor rococo, je trouve que ça passe.
Ici, ton poêle épouse le décor de la pièce. Ils sont faits l'un pour l'autre :
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
A noter cependant quelques aménagements techniques de ces cheminées dès la fin du XVIIIe siècle...
Par exemple en disposant à l'intérieur des foyers de petits poêles transportables (généralement en métal) ou bien encore en utilisant un foyer métallique dit "à la prussienne" , comme ici au...
Petit Mont-Louis, le refuge de Jean-Jacques Rousseau à Montmorency
Cheminée à la prussienne dans la chambre de Jean-Jacques Rousseau, Petit Mont-Louis (Montmorency)
Image : Forum de Marie-Antoinette
Autre amélioration, à la "pointe de la technologie" du temps, le poêle Franklin, que le célèbre Benjamin Franklin met au point en 1744, et qui est présenté ainsi dans cet article dont je cite des extraits :
Franklin stove, attributed to Warwick or Mount Pleasant Furnace
Chester or Berks County, Pennsylvania, ca. 1745
Cast iron. H. 31 1/2", W. 27 1/2", D. 35 3/4".
Courtesy, Mercer Museum of the Doylestown Historical Society / photo, Philadelphia Museum of Art
BENJAMIN FRANKLIN – LE PÈRE DE L’ENCASTRABLE
(...) Le «poêle Franklin», également connue sous le nom de «Pennsylvania Fireplace», est le prédécesseur des foyers encastrables modernes. Il a été conçu pour s'intégrer directement dans l'ouverture d'un foyer en maçonnerie afin d'en augmenter la sécurité et l'efficacité.
Portrait of Benjamin Franklin
Charles Willson Peale
Oil on canvas, 1772
Gift of Charles Willson Peale, 1785
Image : American Philosophical Society
Des foyers trop dangereux et pénurie de bois
Au début du 18e siècle, les incendies étaient extrêmement communs. Beaucoup de gens décédaient en raison des dangers liés aux foyers intérieurs. La population était également aux prises avec une grave pénurie de bois. Motivé par le besoin d'une source de chauffage plus efficace, Franklin a donc commencé à travailler sur une solution pour remédier à ces problèmes.
Kessler et Desaguliers comme source d'inspiration
L'idée de Franklin consistait à créer un appareil qui augmenterait le temps de combustion afin d'obtenir plus de chaleur, et ce avec moins de bûches. Il diminuerait du même coup les risques associés au fait d'allumer un feu à l'intérieur.
Pour y arriver, il s'est inspiré de Franz Kessler et de Jean Desaguliers. Il a d'abord étudié le travail de Kessler avec un siphon inversé au début des années 1600, avec pour objectif une extraction plus efficace des gaz de combustion. De cette idée est né un conduit en forme de U installé entre le foyer et la cheminée appelé «siphon aérien». Ce dispositif visait à séparer le plus possible la chaleur des gaz de combustion en tirant les sous-produits hors de l'encastrable, en les faisant remonter par la cheminée.
En ce qui concerne les matériaux, l'inventeur a privilégié la fonte plutôt que la maçonnerie. Pour ce choix, il s'est basé sur les expériences du Français Desaguliers qui a découvert que la fonte s'avérait plus efficiente pour diffuser la chaleur comparativement aux foyers ouverts de conception traditionnelle. Franklin trouvait qu'utiliser ce métal fournissait une chaleur confortable et stable qui était beaucoup plus efficace pour réchauffer une pièce.
Figure 12 (right) James Turner (act. 1744–1759) after Lewis Evans, design for Franklin’s Stove, illustrated in An Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-places
Image : Philadelphia Museum of Art
Un défaut pardonnable
De la façon dont l'encastrable était fabriqué à l'origine, la fumée et les sous-produits combustibles sortaient de la chambre de combustion par le bas de l'appareil. Cette conception a toutefois causé quelques difficultés de nature fonctionnelle. Puisque la fumée monte, le modèle ne fonctionnait parfois pas correctement et rencontrait des problèmes de tirage.
Malgré son défaut, le «poêle Franklin» était nettement plus sûr que les foyers ouverts traditionnels de l'époque. L'encastrable a connu un énorme succès auprès des gens à travers le pays. De plus, ce pas vers des foyers plus sécuritaires a permis de sauver d'innombrables vies.
Franklin’s diagram for his stove, the Pennsylvania Fireplace
in: Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-Places (1744)
Chapin Library of Rare Books, Williams College
Image : Commons Wikimedia
Un encastrable bonifié au fil des ans
Avec le temps, le design de Franklin a été amélioré par d'autres et de nouvelles innovations technologiques ont conduit aux modèles que vous connaissez. (...)
Franklin Stove
ca. 1795
Cast iron, 74.9 x 101.6 x 91.4 cm
Image : Metropolitan Museum of Art
* Source texte : Passion Feu - Benjamin Franklin, le père de l'encastrable
Par exemple en disposant à l'intérieur des foyers de petits poêles transportables (généralement en métal) ou bien encore en utilisant un foyer métallique dit "à la prussienne" , comme ici au...
Petit Mont-Louis, le refuge de Jean-Jacques Rousseau à Montmorency
Cheminée à la prussienne dans la chambre de Jean-Jacques Rousseau, Petit Mont-Louis (Montmorency)
Image : Forum de Marie-Antoinette
Autre amélioration, à la "pointe de la technologie" du temps, le poêle Franklin, que le célèbre Benjamin Franklin met au point en 1744, et qui est présenté ainsi dans cet article dont je cite des extraits :
Franklin stove, attributed to Warwick or Mount Pleasant Furnace
Chester or Berks County, Pennsylvania, ca. 1745
Cast iron. H. 31 1/2", W. 27 1/2", D. 35 3/4".
Courtesy, Mercer Museum of the Doylestown Historical Society / photo, Philadelphia Museum of Art
BENJAMIN FRANKLIN – LE PÈRE DE L’ENCASTRABLE
(...) Le «poêle Franklin», également connue sous le nom de «Pennsylvania Fireplace», est le prédécesseur des foyers encastrables modernes. Il a été conçu pour s'intégrer directement dans l'ouverture d'un foyer en maçonnerie afin d'en augmenter la sécurité et l'efficacité.
Portrait of Benjamin Franklin
Charles Willson Peale
Oil on canvas, 1772
Gift of Charles Willson Peale, 1785
Image : American Philosophical Society
Des foyers trop dangereux et pénurie de bois
Au début du 18e siècle, les incendies étaient extrêmement communs. Beaucoup de gens décédaient en raison des dangers liés aux foyers intérieurs. La population était également aux prises avec une grave pénurie de bois. Motivé par le besoin d'une source de chauffage plus efficace, Franklin a donc commencé à travailler sur une solution pour remédier à ces problèmes.
Kessler et Desaguliers comme source d'inspiration
L'idée de Franklin consistait à créer un appareil qui augmenterait le temps de combustion afin d'obtenir plus de chaleur, et ce avec moins de bûches. Il diminuerait du même coup les risques associés au fait d'allumer un feu à l'intérieur.
Pour y arriver, il s'est inspiré de Franz Kessler et de Jean Desaguliers. Il a d'abord étudié le travail de Kessler avec un siphon inversé au début des années 1600, avec pour objectif une extraction plus efficace des gaz de combustion. De cette idée est né un conduit en forme de U installé entre le foyer et la cheminée appelé «siphon aérien». Ce dispositif visait à séparer le plus possible la chaleur des gaz de combustion en tirant les sous-produits hors de l'encastrable, en les faisant remonter par la cheminée.
En ce qui concerne les matériaux, l'inventeur a privilégié la fonte plutôt que la maçonnerie. Pour ce choix, il s'est basé sur les expériences du Français Desaguliers qui a découvert que la fonte s'avérait plus efficiente pour diffuser la chaleur comparativement aux foyers ouverts de conception traditionnelle. Franklin trouvait qu'utiliser ce métal fournissait une chaleur confortable et stable qui était beaucoup plus efficace pour réchauffer une pièce.
Figure 12 (right) James Turner (act. 1744–1759) after Lewis Evans, design for Franklin’s Stove, illustrated in An Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-places
Image : Philadelphia Museum of Art
Un défaut pardonnable
De la façon dont l'encastrable était fabriqué à l'origine, la fumée et les sous-produits combustibles sortaient de la chambre de combustion par le bas de l'appareil. Cette conception a toutefois causé quelques difficultés de nature fonctionnelle. Puisque la fumée monte, le modèle ne fonctionnait parfois pas correctement et rencontrait des problèmes de tirage.
Malgré son défaut, le «poêle Franklin» était nettement plus sûr que les foyers ouverts traditionnels de l'époque. L'encastrable a connu un énorme succès auprès des gens à travers le pays. De plus, ce pas vers des foyers plus sécuritaires a permis de sauver d'innombrables vies.
Franklin’s diagram for his stove, the Pennsylvania Fireplace
in: Account of the New Invented Pennsylvanian Fire-Places (1744)
Chapin Library of Rare Books, Williams College
Image : Commons Wikimedia
Un encastrable bonifié au fil des ans
Avec le temps, le design de Franklin a été amélioré par d'autres et de nouvelles innovations technologiques ont conduit aux modèles que vous connaissez. (...)
Franklin Stove
ca. 1795
Cast iron, 74.9 x 101.6 x 91.4 cm
Image : Metropolitan Museum of Art
* Source texte : Passion Feu - Benjamin Franklin, le père de l'encastrable
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Merci LNLN pour toutes ces images. Sur ce thème je conseille le livre d'Olivier Jandot, Les délices du feu, l'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne, Époques/Champ Vallon 2017. Vraiment très intéressant.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Ah, merci pour cette référence intéressante !
Les délices du feu
L'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne
Olivier Jandot
Éditions Champ Vallon (2017)
344 pages
Présentation :
Des nourrissons gelés dans leurs berceaux, des aristocrates enfermés dans leur chaise à porteurs installée au milieu de leur salon pour échapper à la froidure des courants d’air, des écrivains les jambes enserrées dans une peau d’ours, des paysans réfugiés dans leur lit, seul endroit de la maison où l’on peut jouir d’une relative chaleur en hiver, des voyageurs retrouvés morts sur le bord des chemins… Les archives nous donnent à voir nos aïeux aux prises avec l’hiver, spectacle à la fois surprenant et dépaysant.
Si ces anecdotes mettent indirectement en lumière la rigueur des hivers du passé, elles témoignent aussi, et surtout, de l’incapacité des sociétés anciennes à se protéger efficacement des assauts récurrents du froid. Habitués au confort douillet de nos habitations, nous peinons à imaginer ce qu’a pu représenter l’épreuve de l’hiver pour les hommes et les femmes du passé. Contraints de grelotter au coin de leur cheminée qui chauffait peu et mal, ils devaient déployer des trésors d’énergie pour essayer de lutter contre les morsures du « petit âge glaciaire ».
Leur sensibilité au froid et à la chaleur était bien éloignée de la nôtre et cette accoutumance à l’inconfort, cette capacité à endurer avec résignation des températures intérieures dont l’évocation seule nous fait aujourd’hui frissonner ne manquent pas de nous étonner. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir développée une réelle réflexion technique sur le chauffage domestique, nourrissant dès lors cet insatiable appétit de chaleur qui est encore le nôtre aujourd’hui.
Dans la lignée des grands travaux consacrés à l’histoire des sensibilités, ce livre se propose de reconstituer l’expérience sensible du froid et de la chaleur à l’époque moderne. Il souhaite ainsi contribuer à retracer la généalogie de notre rapport sensible au monde.
Sommaire :
Vous pouvez également écouter l'auteur présenter ses recherches à l'occasion d'une conférence. Il n'y a pas d'image vidéo et la qualité de la bande sonore n'est pas géniale, mais enfin bon, cela s'écoute...
Affronter l'hiver avant Godin (XVIe-début XIXe siècle)
onférence d'Olivier Jandot, professeur au Lycée Gambetta-Carnot d'Arras (18 octobre 2019)
Société historique de Haute-Picardie
Durée : 90 mn
Les délices du feu
L'homme, le chaud et le froid à l'époque moderne
Olivier Jandot
Éditions Champ Vallon (2017)
344 pages
Présentation :
Des nourrissons gelés dans leurs berceaux, des aristocrates enfermés dans leur chaise à porteurs installée au milieu de leur salon pour échapper à la froidure des courants d’air, des écrivains les jambes enserrées dans une peau d’ours, des paysans réfugiés dans leur lit, seul endroit de la maison où l’on peut jouir d’une relative chaleur en hiver, des voyageurs retrouvés morts sur le bord des chemins… Les archives nous donnent à voir nos aïeux aux prises avec l’hiver, spectacle à la fois surprenant et dépaysant.
Si ces anecdotes mettent indirectement en lumière la rigueur des hivers du passé, elles témoignent aussi, et surtout, de l’incapacité des sociétés anciennes à se protéger efficacement des assauts récurrents du froid. Habitués au confort douillet de nos habitations, nous peinons à imaginer ce qu’a pu représenter l’épreuve de l’hiver pour les hommes et les femmes du passé. Contraints de grelotter au coin de leur cheminée qui chauffait peu et mal, ils devaient déployer des trésors d’énergie pour essayer de lutter contre les morsures du « petit âge glaciaire ».
Leur sensibilité au froid et à la chaleur était bien éloignée de la nôtre et cette accoutumance à l’inconfort, cette capacité à endurer avec résignation des températures intérieures dont l’évocation seule nous fait aujourd’hui frissonner ne manquent pas de nous étonner. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir développée une réelle réflexion technique sur le chauffage domestique, nourrissant dès lors cet insatiable appétit de chaleur qui est encore le nôtre aujourd’hui.
Dans la lignée des grands travaux consacrés à l’histoire des sensibilités, ce livre se propose de reconstituer l’expérience sensible du froid et de la chaleur à l’époque moderne. Il souhaite ainsi contribuer à retracer la généalogie de notre rapport sensible au monde.
Sommaire :
Vous pouvez également écouter l'auteur présenter ses recherches à l'occasion d'une conférence. Il n'y a pas d'image vidéo et la qualité de la bande sonore n'est pas géniale, mais enfin bon, cela s'écoute...
Affronter l'hiver avant Godin (XVIe-début XIXe siècle)
onférence d'Olivier Jandot, professeur au Lycée Gambetta-Carnot d'Arras (18 octobre 2019)
Société historique de Haute-Picardie
Durée : 90 mn
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
J'étais personnellement conquise par le foyer métallique "à la prussienne" de Rousseau, mais en vérité le poêle de Franklin lui est encore supérieur. J'ajoute que, dans sa simplicité, il est très esthétique. Tel quel, pouf ! tu le poses dans la cheminée ancienne trop grande qui, jusque là, fumait de partout. Quelle facilité ! Le bois, les braises, les cendres, tout est ramassé, facile à enlever.
Je veux cela ou je pleure !
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Merci pour le lien LNLN. J'ai écouté avec plaisir la conférence du sympathique Olivier Jandot qui quoique particulièrement érudit n'a pas la grosse tête
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
N'imaginons pas Jean-Jacques vivant toujours pelotonné devant son foyer à la prussienne. Que non point. Il était un chantre des bienfaits du froid et même des bains glacés. Ne croyait-on pas que la chaleur ramollissait le corps comme l'esprit ? ... si si.
C'est ( presque ) dès le berceau, selon lui, que le nourrisson devait apprendre la vie à la spartiate, gage d'une excellente santé future.
On étouffe les enfants dans les villes à force de les tenir renfermés et vêtus. Ceux qui les gouvernent en sont encore à savoir que l’air froid, loin de leur faire du mal, les renforce, et que l’air chaud les affaiblit, leur donne la fièvre et les tue.
( Œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau - II.djvu/417 )
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_Jean-Jacques_Rousseau_-_II.djvu/417
Outre-Manche, les Anglais donnent l'exemple :
Un rare "bain froid" du XVIIIe siècle découvert caché sous la ville anglaise de Bath
Les fouilles réalisées sous les Bath Assembly Rooms, en Angleterre, ont révélé un bassin d'eau glacé, probablement employé à des fins thérapeutiques par la haute société durant l'époque géorgienne. Le bain se distingue, car c'est l'un des rares de son genre à avoir pour le moment été retrouvé.
Mathilde Ragot Publié le 09/10/2023
Jane Austen, Charles Dickens, Thomas Gainsborough… Au XVIIIe siècle, nombre de personnalités de la société mondaine anglaise se retrouvent dans les dites "Assembly Rooms" de la populaire ville de Bath (comté de Somerset, sud-ouest de l'Angleterre). Durant l'époque géorgienne (1714-1830), ses salles d'assemblée constituent en effet de hauts lieux de divertissement et de conversation, où hommes et femmes s'adonnent donc à diverses activités de plaisir, de danse et de jeu.
https://www.geo.fr/histoire/un-rare-bain-froid-du-xviiie-siecle-decouvert-cache-sous-la-ville-anglaise-de-bath-217005
La Cour et la ville se gaussaient de Mme de Genlis, « madame le Gouverneur » des enfants du duc et de la duchesse d'Orléans.
Celle-ci ripostait en proclamant que l’éducation qui avait été donnée aux princes jusqu’à présent pouvait être qualifiée de nulle. On ne leur apprenait que l’étiquette, on les isolait du reste du monde, on les flattait, on ne leur donnait à lire que des ouvrages d’un tel ennui qu’ils perdaient pour toujours le goût de la lecture. De ses élèves, elle ferait des hommes modernes, non des fantômes du passé. Ils sauraient nager, tirer au pistolet, se lèveraient de bonne heure, se laveraient à l’eau froide et se promèneraient par tous les temps.
https://booknode.com/les_annees_trianon_053686/extraits
Dans la même veine, nous pouvons croire le témoignage irrécusable de M. de Dufort de Cheverny : Mme du Barry était convaincue des bienfaits de la pratique de l'hydrothérapie par l'usage des bains froids. Elle était une adepte fidèle de cette méthode. Elle avait une tendance à la couperose, parait-il. Le régime des personnes atteintes de cette affection devait consister, selon les livres de médecine, à éviter une température trop élevée. Mme du Barry ne portait plus, été comme hiver, que des robes et des peignoirs de percale ou de mousseline blanche. Tous les jours et par tous les temps, elle se promenait dans son parc ou au dehors aussi légèrement vêtue, sans pour autant prendre le moindre rhume tant ce mode de vie avait rendu sa santé robuste.
Elle suivait un véritable traitement thérapeutique qui consistait en un bain froid tous les jours que l'on ne peut s'expliquer que par des raisons d'hygiène. Elle faisait toucher à ses visiteurs ses cottes, c'est-à-dire ses jupes, pour leur montrer combien elles étaient légères et combien le froid lui était utile et bénéfique.
C'est ( presque ) dès le berceau, selon lui, que le nourrisson devait apprendre la vie à la spartiate, gage d'une excellente santé future.
On étouffe les enfants dans les villes à force de les tenir renfermés et vêtus. Ceux qui les gouvernent en sont encore à savoir que l’air froid, loin de leur faire du mal, les renforce, et que l’air chaud les affaiblit, leur donne la fièvre et les tue.
( Œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau - II.djvu/417 )
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_Jean-Jacques_Rousseau_-_II.djvu/417
Outre-Manche, les Anglais donnent l'exemple :
Un rare "bain froid" du XVIIIe siècle découvert caché sous la ville anglaise de Bath
Les fouilles réalisées sous les Bath Assembly Rooms, en Angleterre, ont révélé un bassin d'eau glacé, probablement employé à des fins thérapeutiques par la haute société durant l'époque géorgienne. Le bain se distingue, car c'est l'un des rares de son genre à avoir pour le moment été retrouvé.
Mathilde Ragot Publié le 09/10/2023
Jane Austen, Charles Dickens, Thomas Gainsborough… Au XVIIIe siècle, nombre de personnalités de la société mondaine anglaise se retrouvent dans les dites "Assembly Rooms" de la populaire ville de Bath (comté de Somerset, sud-ouest de l'Angleterre). Durant l'époque géorgienne (1714-1830), ses salles d'assemblée constituent en effet de hauts lieux de divertissement et de conversation, où hommes et femmes s'adonnent donc à diverses activités de plaisir, de danse et de jeu.
https://www.geo.fr/histoire/un-rare-bain-froid-du-xviiie-siecle-decouvert-cache-sous-la-ville-anglaise-de-bath-217005
La Cour et la ville se gaussaient de Mme de Genlis, « madame le Gouverneur » des enfants du duc et de la duchesse d'Orléans.
Celle-ci ripostait en proclamant que l’éducation qui avait été donnée aux princes jusqu’à présent pouvait être qualifiée de nulle. On ne leur apprenait que l’étiquette, on les isolait du reste du monde, on les flattait, on ne leur donnait à lire que des ouvrages d’un tel ennui qu’ils perdaient pour toujours le goût de la lecture. De ses élèves, elle ferait des hommes modernes, non des fantômes du passé. Ils sauraient nager, tirer au pistolet, se lèveraient de bonne heure, se laveraient à l’eau froide et se promèneraient par tous les temps.
https://booknode.com/les_annees_trianon_053686/extraits
Dans la même veine, nous pouvons croire le témoignage irrécusable de M. de Dufort de Cheverny : Mme du Barry était convaincue des bienfaits de la pratique de l'hydrothérapie par l'usage des bains froids. Elle était une adepte fidèle de cette méthode. Elle avait une tendance à la couperose, parait-il. Le régime des personnes atteintes de cette affection devait consister, selon les livres de médecine, à éviter une température trop élevée. Mme du Barry ne portait plus, été comme hiver, que des robes et des peignoirs de percale ou de mousseline blanche. Tous les jours et par tous les temps, elle se promenait dans son parc ou au dehors aussi légèrement vêtue, sans pour autant prendre le moindre rhume tant ce mode de vie avait rendu sa santé robuste.
Elle suivait un véritable traitement thérapeutique qui consistait en un bain froid tous les jours que l'on ne peut s'expliquer que par des raisons d'hygiène. Elle faisait toucher à ses visiteurs ses cottes, c'est-à-dire ses jupes, pour leur montrer combien elles étaient légères et combien le froid lui était utile et bénéfique.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Le froid affaiblit les défenses immunitaires paraît-il. Pas forcément une bonne idée de prendre des bains froids donc, surtout si on est fragile. C'est un peu la même idiotie que les saignées.
Les bains publics chauds ou froids diffusaient les maladies car l'eau n'était pas suffisamment renouvelée ni bien entendu chlorée. C'est comme ça que les épidémies de variole, de dysenterie et autres joyeusetés ont pu se propager à la vitesse grand V à Rome notamment... on allait se baigner dans des bouillons de microbes bactéries et autres virus. Miam miam ....
Les bains publics chauds ou froids diffusaient les maladies car l'eau n'était pas suffisamment renouvelée ni bien entendu chlorée. C'est comme ça que les épidémies de variole, de dysenterie et autres joyeusetés ont pu se propager à la vitesse grand V à Rome notamment... on allait se baigner dans des bouillons de microbes bactéries et autres virus. Miam miam ....
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Effectivement, dans la Rome antique, les immenses et somptueux complexes thermaux avaient un défaut majeur : les bassins ignoraient généralement le système de vidange. Donc, il valait mieux éviter de venir en fin de journée...
Le bain froid aurait ses vertus : il stimulerait la circulation sanguine, drainerait l'organisme, pourrait stimuler la digestion ou encore soulager les crises hémorroïdaires ou les règles douloureuses. Il y a aussi l'alternance chaud et froid, avec le bain glacé suite à un bain de vapeur. Ou pour les plus romantiques, se rouler nu(e) dans la neige ou plonger dans une rivière glaciale après un sauna...
Sans moi : j'adore la chaleur, si je fais un hammam ou un sauna, je suis capable de m'y endormir tellement je suis bien (au risque qu'on me retrouve sous forme de chrysalide desséchée le lendemain...). Mais terminer par un bain ou une douche glacée... Non mais ça va pas dans votre tête ?!
Le bain froid aurait ses vertus : il stimulerait la circulation sanguine, drainerait l'organisme, pourrait stimuler la digestion ou encore soulager les crises hémorroïdaires ou les règles douloureuses. Il y a aussi l'alternance chaud et froid, avec le bain glacé suite à un bain de vapeur. Ou pour les plus romantiques, se rouler nu(e) dans la neige ou plonger dans une rivière glaciale après un sauna...
Sans moi : j'adore la chaleur, si je fais un hammam ou un sauna, je suis capable de m'y endormir tellement je suis bien (au risque qu'on me retrouve sous forme de chrysalide desséchée le lendemain...). Mais terminer par un bain ou une douche glacée... Non mais ça va pas dans votre tête ?!
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Quelle horreur !!! Je suis bien d'accord avec toi, brrrrrr ! mais je dois convenir que ces bains froids de Bath, très antiquisants, sont magnifiques. L'on se croirait à Budapest.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Mme de Sabran a écrit:Quelle horreur !!! Je suis bien d'accord avec toi, brrrrrr ! mais je dois convenir que ces bains froids de Bath, très antiquisants, sont magnifiques. L'on se croirait à Budapest.
J'adore l'eau froide (bains dans la Néva en hiver ) . Les bains romains de Bath , de nos jours, ne semblent pas très accueillants (une nette préférence pour la piscine moderne où l'eau n'est pas trop chaude) . Vu dans un film les baigneurs dans ces bains et portant des paniers contenant des herbes odoriférantes .
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Mais ceux-ci sont du XVIIIe !CLIOXVIII a écrit:Les bains romains de Bath ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Homme de son siècle, non homme des Lumières, Marc René Marquis de Montalembert a fait des pieds et des mains pour être de L'Académie des Sciences au plus vite.
Le fond de son caractère aimait l'étude et plans du militaire, de la défense des places et fortifications et la fabrique de canons.
Sitôt admis, il donne un premier rapport qui sent bon la science et la campagne:
"De la manière de faire éclore les oeufs dans le fumier"
Peut-être en homme des forges et mines, du bois et de la fumée, de Ruelle pour les canons de la Marine, ressentit-il le naturel de contribuer à l'actualité de la conjoncture de la cheminée.
1763.A la rentrée publique de l'Académie, Montalembert lit un mémoire
"La cheminée poêle ou poêle français".
"Mémoire sur la façon de changer lescheminées en poêle, sans leur faire perdre aucuns des agréments qu'elles peuvent avoir comme cheminée."
Mémoire lû à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le 12 novembre 1764
https://cnum.cnam.fr/pgi/redir.php?onglet=e&ident=4RESKI3`
hazard de lecture:
Yvon Pierron. Marc René marquis de Montalembert, les illusions perdus.Ed. Arlea.
Le fond de son caractère aimait l'étude et plans du militaire, de la défense des places et fortifications et la fabrique de canons.
Sitôt admis, il donne un premier rapport qui sent bon la science et la campagne:
"De la manière de faire éclore les oeufs dans le fumier"
Peut-être en homme des forges et mines, du bois et de la fumée, de Ruelle pour les canons de la Marine, ressentit-il le naturel de contribuer à l'actualité de la conjoncture de la cheminée.
1763.A la rentrée publique de l'Académie, Montalembert lit un mémoire
"La cheminée poêle ou poêle français".
"Mémoire sur la façon de changer lescheminées en poêle, sans leur faire perdre aucuns des agréments qu'elles peuvent avoir comme cheminée."
Mémoire lû à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le 12 novembre 1764
https://cnum.cnam.fr/pgi/redir.php?onglet=e&ident=4RESKI3`
hazard de lecture:
Yvon Pierron. Marc René marquis de Montalembert, les illusions perdus.Ed. Arlea.
Dernière édition par charenton le Ven 17 Nov 2023, 23:25, édité 1 fois
charenton- Messages : 1147
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Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
C'est la Pump room qui est XVIII .Mme de Sabran a écrit:Mais ceux-ci sont du XVIIIe !CLIOXVIII a écrit:Les bains romains de Bath ...
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
En 1778, le duc de Villequier introduisit à Versailles, avant tout le monde, le poêle dit " de Franklin ", sorte de cheminée postiche comme on disait, aussitôt mentionnée par l'inspecteur général Heurtier dans une lettre au directeur général :
" La cheminée franklinienne a été prouvée hier chez M. le duc de Villequier. Je crois que, à la décoration près qu'elle gâte un peu, elle remplit son objet. Il y aurait moyen d'ajuster ces cheminées à nos usages, et je me propose de vous en présenter un modèle ajusté le plus tôt que possible."
Sitôt dit, sitôt fait. La popularité de l'Américain faisant le reste, on se disputa son dispositif. Tout le monde voulait faire installer chez soi son poêle de Franklin.
Le comte d'Artois lui-même en voulut un :
" Mgr le comte d'Artois, écrit Heurtier, m'ayant demandé de faire pratiquer dans la cheminée de son nouveau cabinet à Versailles un modérateur qu'a imaginé M. Franklin pour empêcher la fumée ( ... ) . Ce moyen qui vous est certainement connu puisqu'il est fondé sur ses principes physiques, consiste à mettre toujours en équilibre l'air intérieur de la chambre avec la capacité du tuyau de cheminée au moyen d'une trappe de tôle, qu'il nomme régulateur et qu'on fait mouvoir à discrétion, de manière que quand le volume d'air vient à augmenter, on puisse diminuer l'ouverture de la cheminée. Cet expédient n'est sujet ni au danger du feu, ni à aucune construction considérable en plâtre. "
( William Ritchey Newton, Derrière la façade )
Ce poêle nous est présenté juste en amont. Alors oui, avec son gros soleil il n'est pas bien beau, mais " bonnifié " dans les années suivantes, comme nous le montre la nuit, la neige, je le trouve tout à fait parfait !
" La cheminée franklinienne a été prouvée hier chez M. le duc de Villequier. Je crois que, à la décoration près qu'elle gâte un peu, elle remplit son objet. Il y aurait moyen d'ajuster ces cheminées à nos usages, et je me propose de vous en présenter un modèle ajusté le plus tôt que possible."
Sitôt dit, sitôt fait. La popularité de l'Américain faisant le reste, on se disputa son dispositif. Tout le monde voulait faire installer chez soi son poêle de Franklin.
Le comte d'Artois lui-même en voulut un :
" Mgr le comte d'Artois, écrit Heurtier, m'ayant demandé de faire pratiquer dans la cheminée de son nouveau cabinet à Versailles un modérateur qu'a imaginé M. Franklin pour empêcher la fumée ( ... ) . Ce moyen qui vous est certainement connu puisqu'il est fondé sur ses principes physiques, consiste à mettre toujours en équilibre l'air intérieur de la chambre avec la capacité du tuyau de cheminée au moyen d'une trappe de tôle, qu'il nomme régulateur et qu'on fait mouvoir à discrétion, de manière que quand le volume d'air vient à augmenter, on puisse diminuer l'ouverture de la cheminée. Cet expédient n'est sujet ni au danger du feu, ni à aucune construction considérable en plâtre. "
( William Ritchey Newton, Derrière la façade )
Ce poêle nous est présenté juste en amont. Alors oui, avec son gros soleil il n'est pas bien beau, mais " bonnifié " dans les années suivantes, comme nous le montre la nuit, la neige, je le trouve tout à fait parfait !
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Dès le milieu du XVIIIe, ces inserts métalliques offraient aux courtisans une solution partielle au problème du chauffage. Ainsi Mme la vicomtesse de Choiseul se proposait-elle d'installer une " cheminée à la Prussienne ". Mais l'Ecuyer ( contrôleur du département du Château ) avait opposé que l'introduction des cheminées de Nancy ne devait point être permise dans les maisons royales vu le danger du feu : J'ai cru devoir m'opposer à la pose de celle du petit cabinet de Mme la comtesse de Tessé la jeune ( ... ) non pour cette crainte, mais pour lui en faire connaître la conséquence de l'empêcher d'en parler à qui que ce soit ( ), en supposant, Monsieur ( le directeur des bâtiments ) , que vous voulussiez lui en accorder la permission, d'autant que la cheminée en question, qui est de fer, est pour mettre dans une cheminée ordinaire qui existe, dont elle ne peut faire usage à cause de la fumée et dans laquelle passerait jusqu'en haut un tuyau de tôle ainsi que l'on fait pour les poêles.Gouverneur Morris a écrit:
Merci Eléo
Je me demandais en te lisant quelle était la différence avec la cheminée à la prussienne que je vous avais présentée il y a quelques temps (il s'agit également d'un insert métallique dans un foyer), la réponse est clairement donnée sur cette page .
L'écuyer avait compris le danger d'installer ceux-ci en des lieux où les courtisans, le premier une fois autorisé, oublieraient restrictions et précautions.
( William Ritchey Newton, Derrière la façade )
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Oh merci Éléonore pour ces précisions
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Voilà un sujet particulièrement d'actualité.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 506
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Extrait de la série radiophonique en 4 épisodes : Ça va chauffer ! Histoire du feu (France Culture)
...dont le 3ème épisode diffusé cette semaine était consacré à :
3/4 - C’est au poêle ! Les révolutions du feu au siècle des Lumières
Présentation : Xavier Mauduit
Durée : 58 mn
Invités :
° Olivier Jandot : Historien, chercheur associé à l'Université d'Artois
° Marco Storni : Historien des sciences, chercheur postdoctoral à l’Université libre de Bruxelles
Présentation :
Aux 17e et 18e siècles, l'usage du feu est quotidien. Il est contemplé dans la cheminée, utilisé pour cuisiner, mais chauffe à peine les intérieurs. L'augmentation des connaissances scientifiques et le développement des exigences de confort déplacent le feu de la cheminée vers le poêle et le four.
Voici l’histoire d'une aventure chaque fois renouvelée, celle de l’allumage du feu. Un peu de papier froissé, des brindilles, quelques copeaux ou quelques morceaux d’un fidèle cageot ; des bouts de bois, de plus en plus gros, et une bûche… Nous touchons ici au savoir, au savoir-faire, mais aussi à la science et à la symbolique, au moment de craquer l’allumette et d’allumer le feu.
Le feu, cœur vivant des maisons
À la période moderne, le feu de cheminée fait partie du quotidien des maisonnées. L'historien Olivier Jandot retrace l'histoire du foyer, qui s'est constitué au Néolithique au centre des maisons : "Progressivement, au cours du Moyen Âge, le feu se déplace dans la maison pour s'adosser à un mur. C'est la naissance de la cheminée telle qu'on la connaît aujourd'hui, avec la hotte qui permet d'évacuer la fumée. (...) Jusqu'à une époque très tardive, la cheminée est la source principale de chaleur mais aussi de lumière et de cuisson. C'était le cœur vivant de la maison." Le feu crée ainsi toute une ambiance. Plutôt que de rendre confortables les intérieurs, la cheminée sert à chauffer celles et ceux qui se tiennent à ses côtés.
La nécessité de l'entretien du feu fait des contemporains – et surtout des contemporaines – des techniciens et techniciennes du feu : maîtriser le tison, distinguer les bons des mauvais combustibles, disposer savamment les branchages… "Pendant des générations, la connaissance des différentes qualités de bois est empirique. Elle est transmise de façon orale et par les gestes. (...) On sait quelle qualité de flamme donne une essence de bois. Les dictionnaires de commerce ou les traités forestiers ont une préférence pour le chêne, qui donne une flamme brillante", explique Olivier Jandot. Les combustibles disponibles varient d'une catégorie sociale à l'autre. Les nobles ont accès aux bûches, très efficaces, tandis que les plus pauvres se contentent de tourbe, de morceaux d'écorce, voire de déchets agricoles. "À Belle-Île, par exemple, jusqu'au début du 20e siècle, on se chauffe essentiellement avec de la bouse de vache séchée parce que faire venir du bois du continent coûte trop cher", raconte l'historien.
Bundled Firewood Seller
Edme Bouchardon
Drawing, Études prises dans le bas peuple ou les Cris de Paris
Mid-18th century
Image : The Trustees of the British Museum
Émulation scientifique autour du feu
Le petit âge glaciaire, la pénurie de bois et l'accumulation d'études sur le feu, telles que La Mécanique du feu ou l’art d’en augmenter les effets et d’en diminuer la dépense publié en 1713 par Nicolas Gauger, rendent possible une optimisation de son usage. Pour qualifier les différents feux ou pour en déceler la nature, des savants comme le comte Rumford ou Antoine Lavoisier étayent les connaissances sur son fonctionnement. De nouvelles définitions du feu s'ajoutent à la théorie aristotélicienne, qui établit le feu comme l'un des quatre éléments fondamentaux. L'historien des sciences Marco Storni nous cite quelques exemples : "La théorie du phlogistique (de Lavoisier, ndlr.) décrit le feu comme un élément imperceptible, présent dans les corps combustibles, qui se dégage une fois que le corps brûle. La théorie du calorique présente le feu comme un fluide, une matière…" Il ajoute que les savants ne parviennent pas à rattacher le feu à un phénomène précis : "C'est un problème qui reste très débattu parmi les scientifiques jusqu'au 19e siècle, au moins jusqu'à la formulation de la thermodynamique."
Ces éléments, combinés au besoin de confort qui s'exprime nettement au 18e siècle, font progressivement disparaître la cheminée et la vision quotidienne des flammes derrière des matières conductrices ou isolantes. L'histoire du feu au siècle des Lumières est ainsi celle de son enfermement, surtout dans les poêles, qui cohabitent longtemps avec la cheminée avant de la supplanter. Ainsi, "on arrive à la fois à maîtriser les dangers du feu (...), à contrôler sa puissance et à optimiser sa force", souligne Marco Storni. Le feu se dissimule aussi au sein du four qui s'installe dans la cuisine, où progressivement les plats se préparent debout.
Emission à écouter ici : Le cours de l'Histoire (France Culture) - Les révolutions du feu au siècle des Lumières
Interior of a Foundry
Léonard Defrance (1735 - 1805)
Oil on wood panel, 1789
Image : Walker Art Gallery, Commons wikimedia
...dont le 3ème épisode diffusé cette semaine était consacré à :
3/4 - C’est au poêle ! Les révolutions du feu au siècle des Lumières
Présentation : Xavier Mauduit
Durée : 58 mn
Invités :
° Olivier Jandot : Historien, chercheur associé à l'Université d'Artois
° Marco Storni : Historien des sciences, chercheur postdoctoral à l’Université libre de Bruxelles
Présentation :
Aux 17e et 18e siècles, l'usage du feu est quotidien. Il est contemplé dans la cheminée, utilisé pour cuisiner, mais chauffe à peine les intérieurs. L'augmentation des connaissances scientifiques et le développement des exigences de confort déplacent le feu de la cheminée vers le poêle et le four.
Voici l’histoire d'une aventure chaque fois renouvelée, celle de l’allumage du feu. Un peu de papier froissé, des brindilles, quelques copeaux ou quelques morceaux d’un fidèle cageot ; des bouts de bois, de plus en plus gros, et une bûche… Nous touchons ici au savoir, au savoir-faire, mais aussi à la science et à la symbolique, au moment de craquer l’allumette et d’allumer le feu.
Le feu, cœur vivant des maisons
À la période moderne, le feu de cheminée fait partie du quotidien des maisonnées. L'historien Olivier Jandot retrace l'histoire du foyer, qui s'est constitué au Néolithique au centre des maisons : "Progressivement, au cours du Moyen Âge, le feu se déplace dans la maison pour s'adosser à un mur. C'est la naissance de la cheminée telle qu'on la connaît aujourd'hui, avec la hotte qui permet d'évacuer la fumée. (...) Jusqu'à une époque très tardive, la cheminée est la source principale de chaleur mais aussi de lumière et de cuisson. C'était le cœur vivant de la maison." Le feu crée ainsi toute une ambiance. Plutôt que de rendre confortables les intérieurs, la cheminée sert à chauffer celles et ceux qui se tiennent à ses côtés.
La nécessité de l'entretien du feu fait des contemporains – et surtout des contemporaines – des techniciens et techniciennes du feu : maîtriser le tison, distinguer les bons des mauvais combustibles, disposer savamment les branchages… "Pendant des générations, la connaissance des différentes qualités de bois est empirique. Elle est transmise de façon orale et par les gestes. (...) On sait quelle qualité de flamme donne une essence de bois. Les dictionnaires de commerce ou les traités forestiers ont une préférence pour le chêne, qui donne une flamme brillante", explique Olivier Jandot. Les combustibles disponibles varient d'une catégorie sociale à l'autre. Les nobles ont accès aux bûches, très efficaces, tandis que les plus pauvres se contentent de tourbe, de morceaux d'écorce, voire de déchets agricoles. "À Belle-Île, par exemple, jusqu'au début du 20e siècle, on se chauffe essentiellement avec de la bouse de vache séchée parce que faire venir du bois du continent coûte trop cher", raconte l'historien.
Bundled Firewood Seller
Edme Bouchardon
Drawing, Études prises dans le bas peuple ou les Cris de Paris
Mid-18th century
Image : The Trustees of the British Museum
Émulation scientifique autour du feu
Le petit âge glaciaire, la pénurie de bois et l'accumulation d'études sur le feu, telles que La Mécanique du feu ou l’art d’en augmenter les effets et d’en diminuer la dépense publié en 1713 par Nicolas Gauger, rendent possible une optimisation de son usage. Pour qualifier les différents feux ou pour en déceler la nature, des savants comme le comte Rumford ou Antoine Lavoisier étayent les connaissances sur son fonctionnement. De nouvelles définitions du feu s'ajoutent à la théorie aristotélicienne, qui établit le feu comme l'un des quatre éléments fondamentaux. L'historien des sciences Marco Storni nous cite quelques exemples : "La théorie du phlogistique (de Lavoisier, ndlr.) décrit le feu comme un élément imperceptible, présent dans les corps combustibles, qui se dégage une fois que le corps brûle. La théorie du calorique présente le feu comme un fluide, une matière…" Il ajoute que les savants ne parviennent pas à rattacher le feu à un phénomène précis : "C'est un problème qui reste très débattu parmi les scientifiques jusqu'au 19e siècle, au moins jusqu'à la formulation de la thermodynamique."
Ces éléments, combinés au besoin de confort qui s'exprime nettement au 18e siècle, font progressivement disparaître la cheminée et la vision quotidienne des flammes derrière des matières conductrices ou isolantes. L'histoire du feu au siècle des Lumières est ainsi celle de son enfermement, surtout dans les poêles, qui cohabitent longtemps avec la cheminée avant de la supplanter. Ainsi, "on arrive à la fois à maîtriser les dangers du feu (...), à contrôler sa puissance et à optimiser sa force", souligne Marco Storni. Le feu se dissimule aussi au sein du four qui s'installe dans la cuisine, où progressivement les plats se préparent debout.
Emission à écouter ici : Le cours de l'Histoire (France Culture) - Les révolutions du feu au siècle des Lumières
Interior of a Foundry
Léonard Defrance (1735 - 1805)
Oil on wood panel, 1789
Image : Walker Art Gallery, Commons wikimedia
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Repartons un moment en Europe de l'Est avec les fameux poêles en faïence, souvent appelés Kachelofe.
D'origine alsacienne, le mot signifie "four" ou "poêle" et désigne généralement un appareil au foyer fermé, assez massif, en faïence ou céramique le plus souvent. Objet décoratif, il sert avant tout à cuisiner et se chauffer. Dans les pièces hautes de plafond des châteaux et palais, il peut atteindre trois mètres de haut. Plus ses dimensions sont importantes, moins on fait de flambées, moins on consomme de bois. La faïence ou la céramique améliorent considérablement la diffusion de la chaleur. Ainsi, pour un poêle moyen, deux heures de flambée assurent la chaleur d'une pièce pour 24 heures.
Apparus vers le XVème siècle, ils sont constitués d'un châssis en métal reposant sur quatre pieds et sur lequel on dispose des carreaux de faïence liés par de l'argile réfractaire. Le foyer, sous lequel se trouve un cendrier, est placé à la base, fermé par une porte en fonte. Le four, s'il y en a un, est situé à mi-hauteur et on peut ajouter sur le dessus une plaque de marbre ou de briques où s'asseoir. Meilleure diffusion de la chaleur, économie de bois, meilleure sécurité, peu de cendres (un seau pour un mois d'utilisation), chauffage propre (émanations très peu chargées en particules polluantes), qui dit mieux ?
Autre avantage : dans les maisons modestes, un seul poêle permettait de chauffer plusieurs pièces. La chambre notamment, située au-dessus de la pièce principale et qui bénéficiait ainsi de la chaleur transmise, sans oublier le fumoir où débouchait le conduit d'évacuation des fumées.
Vous êtes tentés ? Trois modèles s'offrent à vous :
- Vous avez les plus imposants qui sont souvent contre un mur et alimentés depuis une autre pièce, derrière la cloison. Souvent de véritables œuvres d'art dans les châteaux et palais.
- La seconde version est mobile, bien plus petite et alimentée dans la pièce même.
- La troisième enfin, la Kunscht, est à banquette, adossée au mur et munie d'un four. C'est la version que l'on trouve dans l'office, la cuisine ou la pièce principale de la maison. La banquette fait office de "récupérateur de chaleur" : la chaleur produite par l'appareil se diffuse à travers la banquette sur laquelle on peut alors s'asseoir ou s'allonger pour se tenir au chaud.
Des défauts ?
Un seul véritable : il faut du temps pour que ça chauffe, surtout si l'appareil est grand. Encore plus quand on le relance la première fois après une longue période sans utilisation. Il faut alors entre 36 et 48 heures pour que le poêle se "relance".
Ces poêles se sont très vite répandus à travers l'Europe de l'Est jusqu'en Roumanie et en Russie.
Chez les russes, on l'utilisait aussi pour la Banya (le sauna traditionnel). Il était alors en briques et complétait pierres chaudes, branchages de bouleau ou d'eucalyptus, banquettes de bois et thé noir.
Anecdote : à la fin du XIXème siècle, à Istanbul, le futur sultan Abdul Hamid II, alors jeune prince, très frileux, souffrait du froid au palais de Dolmabahce, très mal chauffé et paradis des courants d'air. Un jour de promenade dans la vieille ville, il découvre derrière la mosquée Shehzade une petite échoppe qui propose ce genre de poêle. Convaincu par les explications du marchand, le jeune prince en achète un et le fait monter dans sa chambre qui devient, à sa grande satisfaction, une fournaise. Mais il reçoit la visite des eunuques du palais qui s'inquiètent de cet appareil "dangereux" et "diabolique" qui pourrait mettre le feu au palais et lui demandent de l'enlever. Le prince leur explique qu'il n'y a aucun danger et les envoie paître. Le lendemain, de retour de promenade, il découvre la chambre saccagée, l'appareil démonté et arraché du mur... Agacé et fataliste, le futur sultan fait récupérer l'appareil et le fait monter dans sa maison de campagne de Kiathané.
Giggel
D'origine alsacienne, le mot signifie "four" ou "poêle" et désigne généralement un appareil au foyer fermé, assez massif, en faïence ou céramique le plus souvent. Objet décoratif, il sert avant tout à cuisiner et se chauffer. Dans les pièces hautes de plafond des châteaux et palais, il peut atteindre trois mètres de haut. Plus ses dimensions sont importantes, moins on fait de flambées, moins on consomme de bois. La faïence ou la céramique améliorent considérablement la diffusion de la chaleur. Ainsi, pour un poêle moyen, deux heures de flambée assurent la chaleur d'une pièce pour 24 heures.
Apparus vers le XVème siècle, ils sont constitués d'un châssis en métal reposant sur quatre pieds et sur lequel on dispose des carreaux de faïence liés par de l'argile réfractaire. Le foyer, sous lequel se trouve un cendrier, est placé à la base, fermé par une porte en fonte. Le four, s'il y en a un, est situé à mi-hauteur et on peut ajouter sur le dessus une plaque de marbre ou de briques où s'asseoir. Meilleure diffusion de la chaleur, économie de bois, meilleure sécurité, peu de cendres (un seau pour un mois d'utilisation), chauffage propre (émanations très peu chargées en particules polluantes), qui dit mieux ?
Autre avantage : dans les maisons modestes, un seul poêle permettait de chauffer plusieurs pièces. La chambre notamment, située au-dessus de la pièce principale et qui bénéficiait ainsi de la chaleur transmise, sans oublier le fumoir où débouchait le conduit d'évacuation des fumées.
Vous êtes tentés ? Trois modèles s'offrent à vous :
- Vous avez les plus imposants qui sont souvent contre un mur et alimentés depuis une autre pièce, derrière la cloison. Souvent de véritables œuvres d'art dans les châteaux et palais.
Derbrauni
Aleks G
- La seconde version est mobile, bien plus petite et alimentée dans la pièce même.
decoatouslesetages.fr
- La troisième enfin, la Kunscht, est à banquette, adossée au mur et munie d'un four. C'est la version que l'on trouve dans l'office, la cuisine ou la pièce principale de la maison. La banquette fait office de "récupérateur de chaleur" : la chaleur produite par l'appareil se diffuse à travers la banquette sur laquelle on peut alors s'asseoir ou s'allonger pour se tenir au chaud.
Böringer Friedrich
Des défauts ?
Un seul véritable : il faut du temps pour que ça chauffe, surtout si l'appareil est grand. Encore plus quand on le relance la première fois après une longue période sans utilisation. Il faut alors entre 36 et 48 heures pour que le poêle se "relance".
Ces poêles se sont très vite répandus à travers l'Europe de l'Est jusqu'en Roumanie et en Russie.
Chez les russes, on l'utilisait aussi pour la Banya (le sauna traditionnel). Il était alors en briques et complétait pierres chaudes, branchages de bouleau ou d'eucalyptus, banquettes de bois et thé noir.
fr.rbth.com
Anecdote : à la fin du XIXème siècle, à Istanbul, le futur sultan Abdul Hamid II, alors jeune prince, très frileux, souffrait du froid au palais de Dolmabahce, très mal chauffé et paradis des courants d'air. Un jour de promenade dans la vieille ville, il découvre derrière la mosquée Shehzade une petite échoppe qui propose ce genre de poêle. Convaincu par les explications du marchand, le jeune prince en achète un et le fait monter dans sa chambre qui devient, à sa grande satisfaction, une fournaise. Mais il reçoit la visite des eunuques du palais qui s'inquiètent de cet appareil "dangereux" et "diabolique" qui pourrait mettre le feu au palais et lui demandent de l'enlever. Le prince leur explique qu'il n'y a aucun danger et les envoie paître. Le lendemain, de retour de promenade, il découvre la chambre saccagée, l'appareil démonté et arraché du mur... Agacé et fataliste, le futur sultan fait récupérer l'appareil et le fait monter dans sa maison de campagne de Kiathané.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Excellent, tout ça, merci cher Calonne ! Je suis tenté ne serait-ce que par une modeste Kunscht, mais avec une banquette-lit sur laquelle on peut s'étaler pour toute la nuit. En Russie, bien des maisons contemporaines, et pas seulement des isbas éternelles sorties des romans russes, possèdent un tel grand poêle-lit. Tout l'art, pour atteindre le meilleur rendement, est de le bourrer de bûches, d'en faire bien flamber un maximum, mais dès que cela est réduit à l'état de magnifiques braises, c'est-à-dire dès qu'il n'y a plus aucune flamme, il faut aussitôt fermer toutes les moindres petites ouvertures donnant sur l'extérieur de l'engin (y compris évidemment la cheminée ,vraiment à "condamner"), et alors il règnera une bonne chaleur là-haut sur le poêle jusqu'au matin... mais attention ! Vous imaginez bien que le danger est grand si l'engin n'est pas bien et complètement coupé de l'air ambiant de la chambre ou de la maison... mais si les consignes sont bien respectées, la nuit sera parfaite. Bonne nuit !
Lecréateur- Messages : 1713
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
Je reste étonné que Marie-Antoinette, née et élevée en Autriche, n'ait pas tenté d'implanter ce genre d'appareil dans un Versailles mal chauffé et plein de courants d'air... A part bien sûr, celui qu'elle a fait installer dans un petit appartement discret pour être au poil (et peut-être à poil) avec Fersen...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
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