Louise-Marie-Adélaïde Bourbon, mademoiselle de Penthièvre, duchesse de Chartres puis duchesse d'Orléans

Les dates sont bien précisées, chère Marie-Jeanne.
Nous sommes bien entre les années 1777 (date de signature de l'oeuvre) et 1779 (date de présentation au salon du Louvre).

Ce portrait n'est pas une découverte, mais disons que cette version est " honorable ".  

En provenance de la Collection d'Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing et prochainement vendu aux enchères :

Portrait de Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans (1753-1821)
Ecole française du XVIIIe siècle
Huile sur toile 46 x 34,5 cm
Annoté : 364 4° en haut à gauche Au verso : 283 ter


Notes au catalogue :

Provenance : Ancienne collection du château d'Eu ; Ancienne collection de la duchesse de Vendôme.
Oeuvre en rapport : Le tableau d'Elisabeth Vigée Le Brun de l'ancienne collection du comte de Paris.


* Source et infos complémentaires : Beaussant Lefèvre & Associés - Vente Paris Drouot, le 13 décembre 2022



Je vous renvoie, non pas au portrait original, mais aux trois versions attribuées à Elisabeth Vigée Le Brun et présentées en amont de ce sujet : ICI



De très beaux portraits ! On ne joue certes pas dans la même cour.

Le duc de Penthièvre appelait sa fille et sa bru ( respectivement la duchesse d'Orléans et la princesse de Lamballe )  Les pompes du siècle.
Que diable cela pouvait-il bien vouloir dire ?!!

( Source : Fortaire )

M. de Penthièvre, toujours attentif, dit le bon Fortaire, à tout ce qui pouvait faire le bonheur des autres et de ses proches, revendit la maison qu'il avait à Puteaux, pour en avoir une à Passy, plus près de Paris, afin que les deux princesses, ses enfants, pussent s'y réunir plus commodément avec une société convenable pour s'y amuser innocemment. C'était là qu'avec l'agrément et sous les yeux d'un tendre père, une charmante jeunesse dansait et folâtrait, pendant qu'il méditait et priait Dieu. Ce père pieux n'était sérieux et austère que pour lui-même; il savait que la jeunesse a besoin de gaieté et d'un amusement honnête et innocent; il appelait en plaisantant les princesses : «  les pompes du siècle. »

( Lescure )

Le duc de Penthièvre exprime en plaisantant qu'elles aimaient tout ce qui était à la mode.

Dans le Dictionnaire de l'Académie française de 1690 à 1878.
Pompe. Subst. Fem.
Appareil magnifique. somptuosité. La pompe des meubles, des habits, de l'équipage, d'un Palais.

En promenade ce matin dans la forêt de Bizy à Vernon, près du château, j'ai pu remarquer cette curiosité cachée dans les bois:


Il s'agit du cénophate de Saint-Mauxe, autel commémoratif en forme de tombeau ne renfermant aucun corps ou relique, édifié en signe de piété par la duchesse d'Orléans en 1816.

"PAR ORDRE DE SON ALTESSE LA DUCHESSE D'ORLÉANS PREMIÈRE PRINCESSE DE SANG DOUAIRIERE CE MONUMENT DE PIETE A ETE RELEVE EN 1816"

L'autel comportait à l'origine une croix en pierre sur laquelle était fixé un crucifix.



Le cénophate remplace une chapelle plus ancienne, sans doute ruinée à la Révolution. Elle marquait l'emplacement où eut lieu un des nombreux miracles de Saint-Mauxe ou Maxime d'Évreux, évêque du IV e siècle.

J'écrivais dans le sujet consacré à l'exposition Je déclare vivre de mon art. Dans l'atelier des soeurs Lemoine et Chaudet (Musée Fragonard, Grasse)

La nuit, la neige a écrit:
(...) une version ovale du portrait présumé de la duchesse d'Orléans, conservé au château de Bizy, que nous présentions ici mais sans que nous sachions à l'époque qui était le peintre ?

Je suis curieux de savoir à laquelle des soeurs ce portrait est-il donc attribué et s'il est confirmé qu'il s'agit bien de la duchesse d'Orléans ?


Tableau représentant Louise Marie Adelaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans.
Image : Giogo / Commons wikimedia

Le portrait de format ovale, actuellement exposé au musée Fragonard de Grasse, non loin de celui de sa belle-soeur, la princesse de Lamballe, est donc bien celui de la duchesse d'Orléans et une oeuvre de Marie-Victoire Lemoine.


Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans
Marie-Victoire Lemoine (1754-1820)
1787
Huile sur toile ovale signée et datée, 72 x 59 cm
Saint-Brieuc, musée municipal, dépôt du musée du Louvre
Images : Forum Marie-Antoinette

Cartel du musée (extrait)

Cette découverte dans les réserves du musée de Saint-Brieuc est un magnifique inédit, restauré pour l'exposition au sein des laboratoires du musée du Louvre.
La duchesse d'Orléans, une des femmes les plus puissantes de son temps, mais aussi les plus secrètes, intime de sa belle-soeur, la princesse de Lamballe, accorda sa protection à l'artiste à laquelle elle permit de réaliser le portrait de sa fille quelques années plus tôt et de le présenter au Salon de la Correspondance en 1785.


Photo : service de presse. C2RMF / Thomas Clot

Merci pour les photos détaillées de ce portrait ravissant de la duchesse d'Orléans .

Nous nous souvenons de ce portrait pour l'avoir présenté ci-dessus, en décembre 2022, à l'occasion de la vente des collections d'Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing.

Quelques mois plus tard, le voici de nouveau présenté en vente aux enchères, mais avec une estimation...30 fois supérieure !!! 
Eh oui, tout augmente, ma bonne dame...

Portrait de la princesse Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse d’Orléans (1753-1821)
D'après Elisabeth Vigée Le Brun
Numérotée en haut à gauche « 364 4o ».
Inscription au revers de la toile : marque « LPO » couronné de l’inventaire de Louis-Philippe au château d’Eu avec le n° « 283 ter » et la mention “Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans, née à Paris le 13 mars 1753, morte Yvry près Paris le 23 juin 1821”.
Huile sur toile H. 46 x L. 36,5 cm.
Ancienne étiquette inscrite au dos : “Fumoir côté droit de la vitrine, n° en partant du haut”.
Cadre rectangulaire en bois doré à décor de frises de perles et oves H. 61,5 x L. 52 cm


Provenance :
- Collection du roi Louis-Philippe au château d'Eu, Cabinet de Travail du Roi, 1er étage (Relevé des tableaux des collections du roi Louis-Philippe Ier au Château d'Eu, 1830-1848) ; Puis à son fils Louis d’Orléans, duc de Nemours (1814-1896) ; Puis à son fils Ferdinand d’Orléans, duc d’Alençon (1844-1910) ; Puis à son fils Emmanuel d’Orléans, duc de Vendôme (1872-1931) ; Puis à son épouse la Duchesse de Vendôme, née princesse Henriette de Belgique (1870-1948) ; Collection du Président Giscard d'Estaing et de son épouse Anne-Aymone, née Sauvage de Brantes ; Collection privée française.

Littérature : Cité dans “Le château d’Eu, notices historiques”, Jean Vatout, 1836, tome 5, n° 364 ter.

Oeuvre en rapport Elisabeth Vigée-Lebrun, Portrait de Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse d’Orléans, huile sur toile, 1789, collection de la Banque de France, Paris, classé MH n° PM75004366


Note au catalogue / Historique

Ce portrait de la Duchesse d’Orléans, épouse du duc d’Orléans dit Philippe-Egalité et mère du futur roi Louis-Philippe, la représente à mi-corps, accoudée à un lit à la turque tendu de velours rouge, coiffée d’un fichu semblable à un turban et vêtue d’un négligé en satin et mousseline rayé, un simple médaillon en porcelaine en ceinture réhaussant sa tenue. Elle est ici représentée avec une authenticité toute naturelle, loin des codes des portraits princiers officiels, l'artiste perçant l'intimité du modèle, pour livrer toute la mélancolie du sujet tel qu'il était en réalité. Le travail sur la carnation de la peau laiteuse et la douceur du regard font de ce portrait un véritable portrait psychologique de la duchesse, marquée par des émotions fortes en lien avec une situation familiale compliquée.
Cette situation est également évoquée par la présente d’un médaillon façon Wedgwood à décor littéraire “The Poor Maria”, personnage de veuve issue du roman “Voyage sentimental à travers la France et l’Italie” (1768) de Laurence Sterne.


Il se détache des nombreuses copies réalisées d’après l’original par la reproduction fidèle à l’original peint par Elisabeth Vigée-Lebrun, malgré des dimensions plus réduites, et par sa provenance royale, indiquée par les numéros d’inventaires et les marques de Louis-Philippe au château d’Eu.



* Source et infos complémentaires : Millon - Paris Drouot, le 23 novembre 2023




Je vous renvoie, non pas au portrait original, mais aux trois sublimes versions attribuées à Elisabeth Vigée Le Brun et présentées en amont de ce sujet : ICI

Je viens de lire La duchesse d'Orléans de Michel de Decker.
Belle biographie ( et presque la seule) sur la fille du duc de Penthièvre, bien écrite.
On y découvre son affiliation à la franc-maçonnerie, les difficiles relations avec son fils Louis Philippe et le délaissement de son mari, Philippe Égalité.

Une vie très mouvementée !