Louise-Adélaïde de Bourbon, Mademoiselle de Condé, soeur Marie-Joseph de la Miséricorde

Nous avions rapidement évoqué son portrait, écrit par la baronne d'Oberkirch dans notre sujet : La visite du comte et de la comtesse du Nord à Chantilly

Le 11 juin 1782

Nous ne pouvions sortir de ces appartement si pompeusement décorés, et nous y revînmes à plusieurs fois, toujours conduits par mademoiselle de Condé (Louise-Adélaïde, fille du prince de Condé, future abbesse de Remiremont) qui ne quitta pas madame la comtesse du Nord.
Celle-là aussi est digne de ses ancêtres.
C'est une de ces personnes tellement au dessus des autres, que leur haut rang n'ajoute rien à leur valeur personnelle.
Mademoiselle de Condé, née dans une ferme, eût été la première dans cette ferme et n'eût point ressemblé aux autres paysannes, par son esprit supérieur et par sa distinction innée. Elle est en effet belle, mais à la manière des reines ; il y a de la puissance et de la force jusque dans son sourire. Elle a cependant, en même temps, une grande tendresse de coeur : c'est un front à porter une couronne ou un voile de religieuse.
Elle avait alors vingt-cinq ans et était restée au couvent jusqu'à vingt-trois ; aussi sa piété était elle angélique.

Portrait de Mademoiselle Louise-Adélaïde de Bourbon
Jean-Marie Ribou
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Rmn Grand Palais / Château de chantilly



Vient de paraître :

Louise-Adélaïde de Bourbon, Mademoiselle de Condé : princesse du sang de France, soeur Marie-Joseph de la Miséricorde (1757-1824)
De Anne-Marie et Richard-Alain Marsaud de Labouygue
Editions Complicités (Sept 2021)
97 pages



Présentation :

Son Altesse Sérénissime Louise-Adélaïde de Bourbon, mademoiselle de Condé, princesse du sang de France, la dernière des Condé (5 octobre 1757-10 mars 1824).

À plus de deux siècles et demi de sa naissance, le portrait redessiné d’une personnalité exceptionnelle qu’il suffit d’imaginer dans le contexte de l’époque, d’une France et d’une Europe qui basculent. La Révolution française fut un événement considérable et un bouleversement total.

Avec comme ancêtre direct le grand Condé, vainqueur de la célèbre bataille de Rocroi (1643) et un neveu qu’elle a élevé et chéri, le dernier duc d’Enghien, assassiné le 21 mars 1804, à 3 heures du matin, dans les fossés du château de Vincennes sur les ordres du Premier Consul Bonaparte.
Notre jeune princesse a connu l’exil, avec les traques des armées révolutionnaires, puis républicaines et impériales, pour enfin, revenir dans son beau pays, la France, après 25 années d’exil et au terme d’un périple qui l’avait amené à parcourir quelque 6000 kilomètres à travers l’Europe.

Ce portrait est riche en précisions inédites sur l’entourage royal, notre princesse, n’est-elle pas la cousine du roi Bourbon ? Un récit courageux d’une femme à la quête d’elle-même et d’un absolu qu’elle trouvera dans la religion Catholique.

Qui sont les auteurs ?
Anne-Marie Marsaud de Labouygue est médecin expert judiciaire près les Cours et Tribunaux.
Chargée de cours à la Faculté de Médecine de Paris V Descartes, ancienne auditrice au Conseil National de l’Ordre des médecins et à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Richard Alain Marsaud de Labouygue, ancien consultant Expert juridique international, Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.


Sa fiche biographique Wikipedia :

Louise Adélaïde de Bourbon, née à Chantilly le 5 octobre 1757, morte à Paris le 10 mars 1824, était une princesse du sang de France. Dernière abbesse du chapitre noble de Remiremont, elle fonda au début de la Restauration une communauté qui devint célèbre chez les catholiques français sous le nom de Bénédictines de la rue Monsieur.


Louise-Adélaïde de Bourbon, dite Mlle de Condé (1757-1824)
Richard Cosway
Miniature sur ivoire, 18e siècle
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda

Biographie

Louise-Adélaïde de Bourbon, dite « Mademoiselle de Condé », est la troisième et dernière enfant de Louis V Joseph de Bourbon-Condé et de son épouse, née Charlotte de Rohan-Soubise (1737-1760), fille de Charles de Rohan. Descendante du Grand Condé à la cinquième génération, la princesse Louise-Adélaïde était la tante du dernier duc d'Enghien.
Ayant perdu sa mère à l'âge de trois ans, elle est élevée par sa grand-tante, Henriette-Louise de Bourbon-Condé (1703-1772) dite « Mademoiselle de Vermandois » (fille de Louis III de Bourbon-Condé), abbesse des Bénédictines de Beaumont-lès-Tours, puis acheva son éducation à l'abbaye royale des Bernardines de Panthémont.

Louis V-Joseph de Bourbon, VIIIe prince de Condé
Anonyme, 18e siècle
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

On chercha en vain à lui faire épouser le comte d'Artois, frère du roi Louis XVI, puis elle succéda à Christine de Saxe comme abbesse du chapitre noble de Remiremont.

Elle noua une amitié restée platonique avec l'écrivain et polémiste Nicolas III Magon de la Gervaisais, rencontré dans la ville d'eau de Bourbon-l'Archambault.
Elle entretint avec lui, pendant un temps, une correspondance suivie, publiée en 1834 par Pierre-Simon Ballanche, mais qu'elle dut interrompre sur ordre de son père en raison des bruits qui couraient sur leur liaison supposée.

Entre 1781 et 1782, son père lui fait construire l'hôtel de Bourbon-Condé, à Paris.

L'hôtel de Mademoiselle de Condé dans le 7ème arrondissement de Paris
Image : Ralf.treinen / Wikipedia - Hôtel de Bourbon Condé

En juillet 1789, elle suit son père, son frère et son neveu en émigration. De Bruxelles, les Condé se rendent, après un long voyage à travers le Saint Empire romain germanique, à Turin, où les accueille leur cousine, la princesse de Piémont, sœur de Louis XVI, dont Mademoiselle de Condé était proche.
Le repos est de courte durée. L'année suivante, le prince de Condé reprend son voyage à travers l'Europe et se constitue une armée afin de combattre la France révolutionnaire. Sa fille lui tenait lieu de secrétaire. Cependant la princesse songeait toujours à se consacrer à Dieu.

Grande Armée / du cidev Prince de Condé
Anonyme
Estampe, 1791
Personnes représentées : Louis V Joseph de Bourbon-Condé, Jean-François marquis d' Autichamps, Louis-Antoine-Henri de Bourbon-Condé
Louis VI Henri-Joseph de Bourbon-Condé, Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé
Image : Bibliothèque nationale de France

Après plusieurs essais infructueux de vie religieuse et un cheminement qui la conduit d'exils en exils, la princesse demande au pape une dispense afin de pouvoir devenir religieuse sans entrer dans un couvent.

Face aux troupes de Napoléon , elle trouve refuge en Angleterre.

À la Restauration, elle fonde une communauté de religieuses bénédictines, connue sous le nom d'abbaye Saint-Louis du Temple (puis de Bénédictines de la rue Monsieur), qu'elle installe à Paris, dans l'ancien hôtel du prieuré hospitalier du Temple.

Vuë du Palais du Temple aux chevaliers de Malthe
Jean-Baptiste Rigaud
Estampe, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

A son décès, elle est inhumée dans la chapelle de ce couvent.

Après mort en 1824, Nicolas III Magon de la Gervaisais publia son panégyrique dans un journal royaliste. La correspondance des princes de Condé avec le duc de Bourbon est conservée aux Archives nationales sous la cote 34AP6.

* Source texte : Wikipedia - Louise-Adélaïde de Bourbon Condé

Après la signature de la paix (temporaire !) entre Bonaparte et l'empereur-roi, le tsar Paul Ier invita l'armée des Condé à s'installer et à servir en Russie. Il avait gardé un excellent souvenir de son séjour en France et en particulier de l'accueil qui lui  y avait été réservé par les Condé. Il tint particulièrement à essayer de leur rendre au mieux la pareille, et c'est ainsi que, entre autres,il fit tout son possible pour que Mademoiselle de Condé pût être accueillie, dans les frimas de Biélorussie, au sein d'un monastère catholique.

Nous retrouvons une courte biographie de Louise-Adélaïde de Bourbon (en religion, mère Marie-joseph de la Miséricorde) et l'histoire de sa communauté ici :


Marie-joseph de la Miséricorde

Les Bénédictines de l'Abbaye Saint Louis du Temple de Limon - Histoire


De même qu'une autre biographie, plus étoffée, ici :

Louise de Bourbon-Condé, princesse française et trappistine en Valais


La jeune femme a laissé quelques jolis dessins, aujourd'hui conservés à Chantilly. Elle semblait assez douée...



Portrait de dame de profil lisant, assise à sa table
Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé
Dessin au crayon noir, 18e siècle
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda



Portrait d'un enfant faisant un château de cartes
Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé
Dessin au crayon noir, 1779
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda



Portrait d'une fillette avec un chaton
Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé
Dessin au crayon noir, 1779
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda