Le comte de Creutz, ambassadeur de Suède à la cour de France (1771 - 1783)

Creutz commande au joaillier de la Cour, Robert-Joseph Auguste, reçu maître à Paris en 1757, une vaisselle en argent.
Il commente pour Gustave :  

L'idée d'avoir mis en bas relief sur ma vaisselle les actions de Votre Majesté a eu un prodigieux succès.

Cette vaisselle fut certainement fort coûteuse. Robert-Joseph Auguste l'exécuta dans un nouveau style, où les pots à oille et les terrines étaient ornées de bas relief en or représentant des scènes de la révolution royale de Gustave .   Le roi acheta à Creutz cette vaisselle que l'on peut admirer aujourd'hui au Palais Royal à Stockholm.  Ce service est toujours en usage aujourd'hui lors des grands dîners de cérémonies au Palais Royal.



Source :

Somptueux !

Une image de meilleure qualité du portrait de l'ambassadeur que nous avions déjà publié page 1 de ce sujet. Je trouve qu'il a une bouille sympa...  


Portrait du comte Gustav Philip Creutz (1731-1785)
Alexander Roslin
1764
Göteborg, musée des Beaux-Arts.
Image : Hossein Sehatlou – Göteborgs konstmuseum

Ainsi qu'une soupière du service évoqué ci-dessus :

In 1781, King Gustav III purchased a ceremonial service that Gustaf Philip Creutz had commissioned a few years previously for his official engagements as ambassador in Paris. The service was of the very finest quality. It was manufactured by Robert-Joseph Auguste, who supplied similar dinner services to several European royal courts.
Image : Magnus Persson / The Royal Court of Sweden

La nuit, la neige a écrit:Je trouve qu'il a une bouille sympa...  

Oui, très !

La nuit, la neige a écrit:
Ainsi qu'une soupière du service évoqué ci-dessus :

Merci pour cette photo de si bonne définition que nous discernons bien le petit bas-relief en or, d'inspiration antique, à la gloire de Gustave.

En fait, c'est Creutz lui-même qui supplie Gustave de lui acheter ce service et quelques tableaux . Il avait un train de vie de ministre et de gros embarras d'argent... Gustave s'exécute de bonne grâce.

Et voici notre Creutz éperdu de reconnaissance !

Le portrait de Creutz par Roslin est très beau, et le service en argent absolument somptueux.

Quant à la lettre de remerciement de Creutz à Gustave III... hmm voyons comment dire :

Duc d'Ostrogothie a écrit:... hmm voyons comment dire :

... lèche-cul, dis-tu ?!
Attends tu n'as rien vu.
Il est trop tard maintenant mais demain je te retrouverai une citation croquignolette en la matière. Tu hallucineras.

J'ai hâte de voir ça.

Duc d'Ostrogothie a écrit:J'ai hâte de voir ça.

Voici !  de Paris, le 25 juin 1775.


L'admiration qu'on a ici pour Votre Majesté augmente, s'il est possible, de jour en jour. On ne parle que de ses actions, on cite ses paroles et jusqu'à ses lettres qu'on regarde comme des modèles d'esprit et de bon goût. La dernière qu'Elle a écrite à Madame de la Marck était vraiment charmante, elle était remplie de plaisanteries d'une grâce infinie.  Tout le monde se l'arrachait. Il est étonnant, disait-on, qu'un homme qui ait tant de force dans l'âme, tant de bonté dans le coeur, ait en même temps autant d'esprit et de grâce. Pardonnez-moi, Sire, de faire rougir votre modestie, mais les éloges qu'on fait des princes dans leur absence sont assez purs pour mériter de parvenir à leur connaissance, ils sont d'une nature à ne jamais les corrompre.  
Oh, mon adorable Maître, qu'il est doux, qu'il est glorieux de vous servir ! Tous les instants de ma vie qui coulent sous votre règne sont pour moi des instants fortunés. Qu'ai-je fait pour mériter toutes les bontés que vous versez sur moi ?  Je n'ai qu'un coeur qui ne respire que pour vous, que n'ai-je mille vies à vous sacrifier .

Je suis avec le plus profond respect, Sire,

de Votre Majesté

le très humble, très obéissant et très soumis
serviteur et sujet
Gustave Creutz

Excellent !

Il s'est bien creutzé la tête pour écrire tout ça.

En 1779, l’ambassadeur de Suède, le comte de Creutz écrit au roi Gustave III, en évoquant le trouble de Marie-Antoinette en présence de Fersen, et l'attitude du jeune homme  :

« … J’avoue que je ne puis m’empêcher de croire qu’elle avait du penchant pour lui : j’en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve, et surtout par le parti qu’il a prit d’aller en Amérique. En s’éloignant, il écartait tous les dangers : mais il fallait évidemment une fermeté au dessus de son âge, pour surmonter cette séduction. La reine ne pouvait le quitter des yeux les derniers jours ; en le regardant, ils étaient remplis de larmes… »

Je ne retrouvais plus qui avait bien pu écrire cela !
Grâce au Forum, de fil en aiguille, je tombe sur ce sujet, et recolle toutes mes infos.
Ce forum est une vraie mine ! Merci aux talentueux et passionnés contributeurs !
Je vais voir si je peux trouver le livre de la correspondance de Creutz...

Eva Sophie von Fersen a écrit:Ce forum est une vraie mine ! Merci aux talentueux et passionnés contributeurs !

 C'est nous, les amis, c'est nous !!!

Merci, chère Sophie, pour le compliment .