Le sulfureux Choderlos de Laclos
4 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Chère princesse.
Je regrette quelques-unes de ses envolées dont elle avait le secret... :
Je regrette quelques-unes de ses envolées dont elle avait le secret... :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Madame de Chimay a écrit :
Mais moi aussi, cher LN LN, je vous regrette tous ...
Oufti ! c'est que l'on s'ennuie un peu au Paradis, vous savez ! :
Tout est si sage et si policé, ici .
( Chuuuut ! c'est entre vous et moi : gardez le secret . )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Madame de Chimay :
Pour Madame de Genlis , l’arrivée de Laclos au Palais Royal, c’est comme si le diable pénétrait dans la maison .
Voici ce qu’elle écrit et je cite M. Bertaud :
« J’eus toutes les espèces de mécontentement. M. Le duc d’Orléans me fit la proposition la plus étrange : il me dit que M. Le vicomte de Ségur lui avait demandé une place de secrétaire des commandements auprès de M. le duc de Chartres pour M. de Laclos , auteur des Liaisons Dangereuses ; je restais confondue . Après un moment de silence , je lui répondis que , s’il donnait cette place à un tel homme , je quitterais le lendemain l’éducation de ses enfants . La place ne fut point donnée , mais il avait vu plusieurs fois . de Laclos , qui lui avait plu : il forma avec lui une liaison intime ; il le consulta sur beaucoup de choses importantes , pendant la Révolution ; on a vu les suites de cette confiance. M. Le vicomte de Ségur eut le manque de pudeur et d’esprit de venir tout exprès à Bellechasse pour me reparler en faveur de M. de Laclos : il me dît , entre autre s choses, que M. de Laclos était un de mes plus grands admirateurs et que si je voulais bien y réfléchir , je trouverais un grand fonds de morale dans son roman. »
Laclos , contré par lme clan Genlis, lui renvoie cette haine sous formes d'épigrammes et de libelles.
C'est ce qu'affirme Brissot.
Laclos prend ses fonctions chez le duc d'Orléans en janvier 1789.
Ce même Brissot avait été placé au Palais Royal par du Crest, le frère de la mère Genlis !
Quel salmigondis de tordus ..... je ne vous raconte pas .
Pour l'heure , l'entourage du duc d'Orléans complote comme le dit Malouet dans ses Mémoires : " Le duc d'Orléans avait son intrigue à part . Son but personnel était la vengeance ( des avanies subies à la cour )."
Et puis , il y a cette méconnaissance de la situation. Les gens de son entourage s'imaginent pouvoir faire une fronde bis !
Cela serait intéressant d'ouvrir un fil sur la fronde bien que cela ne soit pas notre période historique. On pourrait tenter une comparaison avec la Révolution et mieux tenter d'expliquer la différence entre révolte et révolution...
Kiki : ( un parisien sans doute : )
J'ai eu une pensée pour vous, chère Princesse, en passant cet après-midi devant la petite maison dans laquelle Pierre et Marie-Soulange s'adonnaient à quelques coquineries.
Pour Madame de Genlis , l’arrivée de Laclos au Palais Royal, c’est comme si le diable pénétrait dans la maison .
Voici ce qu’elle écrit et je cite M. Bertaud :
« J’eus toutes les espèces de mécontentement. M. Le duc d’Orléans me fit la proposition la plus étrange : il me dit que M. Le vicomte de Ségur lui avait demandé une place de secrétaire des commandements auprès de M. le duc de Chartres pour M. de Laclos , auteur des Liaisons Dangereuses ; je restais confondue . Après un moment de silence , je lui répondis que , s’il donnait cette place à un tel homme , je quitterais le lendemain l’éducation de ses enfants . La place ne fut point donnée , mais il avait vu plusieurs fois . de Laclos , qui lui avait plu : il forma avec lui une liaison intime ; il le consulta sur beaucoup de choses importantes , pendant la Révolution ; on a vu les suites de cette confiance. M. Le vicomte de Ségur eut le manque de pudeur et d’esprit de venir tout exprès à Bellechasse pour me reparler en faveur de M. de Laclos : il me dît , entre autre s choses, que M. de Laclos était un de mes plus grands admirateurs et que si je voulais bien y réfléchir , je trouverais un grand fonds de morale dans son roman. »
Laclos , contré par lme clan Genlis, lui renvoie cette haine sous formes d'épigrammes et de libelles.
C'est ce qu'affirme Brissot.
Laclos prend ses fonctions chez le duc d'Orléans en janvier 1789.
Ce même Brissot avait été placé au Palais Royal par du Crest, le frère de la mère Genlis !
Quel salmigondis de tordus ..... je ne vous raconte pas .
Pour l'heure , l'entourage du duc d'Orléans complote comme le dit Malouet dans ses Mémoires : " Le duc d'Orléans avait son intrigue à part . Son but personnel était la vengeance ( des avanies subies à la cour )."
Et puis , il y a cette méconnaissance de la situation. Les gens de son entourage s'imaginent pouvoir faire une fronde bis !
Cela serait intéressant d'ouvrir un fil sur la fronde bien que cela ne soit pas notre période historique. On pourrait tenter une comparaison avec la Révolution et mieux tenter d'expliquer la différence entre révolte et révolution...
Kiki : ( un parisien sans doute : )
J'ai eu une pensée pour vous, chère Princesse, en passant cet après-midi devant la petite maison dans laquelle Pierre et Marie-Soulange s'adonnaient à quelques coquineries.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Madame de Chimay :
Laclos rédige des cahiers de doléances.
http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/recit/ch21/r21f.htm
Dans sa rédaction , Laclos met surtout le paquet sur la liberté individuelle. C’est pour lui un idéal politique. Liberté de circuler, de travailler et de vivre où l’on veut. Il rejoint en cela le duc d’Orléans qui veut pouvoir se déplacer sans devoir rendre des comptes au pouvoir royal.
Liberté aussi de pouvoir librement exposer son point de vue. Protection de la propriété , à l’égal des physiocrates. Liberté de pouvoir contester son mariage.
Comme l’écrit Bertaud : « Les ouvrages sur le divorce comme ceux de Cerfvol se multiplient. Il en paraît douze en 1789 sous la plume d’homme aussi s socialement différents que le Comte d’Antraigues ou Linguet. Leurs arguments empruntent à ceux des juristes qui, comme Lavie , président au parlement de Bordeaux , réfléchissent au divorce . Le dictionnaire de 1772 en témoigne : le divorce est désormais regardé comme une réforme possible.«
Autre liberté à laquelle Laclos est attaché : l’égalité devant l’impôt.
La liberté , tel est le thème central de ces cahiers de doléances.
Donc oui, les cahiers de doléances ont été écrits selon une certaine orientation voulue.
Il n'y a rien de spontané dans ces cahiers de doléances !
Kiki :
Il n'y a rien à objecter à toutes ces aspirations, n'est-ce pas ?
Madame de Chimay :
La démonstration de Bertaud est convaincante.
Qu'on me prouve le contraire !
Kiki :
J'espère, chère Princesse, que les Liaisons sont enfin sur le dessus de votre pile de livres à découvrir ?
Madame de Chimay :
Ah, je regrette , il y a d'autres livres avant. J'avance sur Laclos à la vitesse du petit escargot !
Laclos rédige des cahiers de doléances.
http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/recit/ch21/r21f.htm
Dans sa rédaction , Laclos met surtout le paquet sur la liberté individuelle. C’est pour lui un idéal politique. Liberté de circuler, de travailler et de vivre où l’on veut. Il rejoint en cela le duc d’Orléans qui veut pouvoir se déplacer sans devoir rendre des comptes au pouvoir royal.
Liberté aussi de pouvoir librement exposer son point de vue. Protection de la propriété , à l’égal des physiocrates. Liberté de pouvoir contester son mariage.
Comme l’écrit Bertaud : « Les ouvrages sur le divorce comme ceux de Cerfvol se multiplient. Il en paraît douze en 1789 sous la plume d’homme aussi s socialement différents que le Comte d’Antraigues ou Linguet. Leurs arguments empruntent à ceux des juristes qui, comme Lavie , président au parlement de Bordeaux , réfléchissent au divorce . Le dictionnaire de 1772 en témoigne : le divorce est désormais regardé comme une réforme possible.«
Autre liberté à laquelle Laclos est attaché : l’égalité devant l’impôt.
La liberté , tel est le thème central de ces cahiers de doléances.
Donc oui, les cahiers de doléances ont été écrits selon une certaine orientation voulue.
Il n'y a rien de spontané dans ces cahiers de doléances !
Kiki :
Il n'y a rien à objecter à toutes ces aspirations, n'est-ce pas ?
Madame de Chimay :
La démonstration de Bertaud est convaincante.
Qu'on me prouve le contraire !
Kiki :
J'espère, chère Princesse, que les Liaisons sont enfin sur le dessus de votre pile de livres à découvrir ?
Madame de Chimay :
Ah, je regrette , il y a d'autres livres avant. J'avance sur Laclos à la vitesse du petit escargot !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Ah ?
Et à l'époque, chez les Elgin, je n'avais rien répondu à la princesse, lorsqu'elle écrivait...?
Je devais être absent ! :
Et à l'époque, chez les Elgin, je n'avais rien répondu à la princesse, lorsqu'elle écrivait...?
Madame de Chimay a écrit:
Donc oui, les cahiers de doléances ont été écrits selon une certaine orientation voulue.
Il n'y a rien de spontané dans ces cahiers de doléances !
Je devais être absent ! :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Eh bien justement ( : ) , m'est avis que c'est toi ce Kiki là :
Madame de Chimay :
Donc oui, les cahiers de doléances ont été écrits selon une certaine orientation voulue.
Il n'y a rien de spontané dans ces cahiers de doléances !
Kiki :
Il n'y a rien à objecter à toutes ces aspirations, n'est-ce pas ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Ah ! Non, je ne crois pas...
Ce n'est pas la première objection qui me vient à l'esprit en lisant son message.
Mais peu importe...
Ce n'est pas la première objection qui me vient à l'esprit en lisant son message.
Mais peu importe...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:
Et à l'époque, chez les Elgin ...
En tous cas, tu as le don de me faire rire !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
;
Madame de Chimay, toujours très en verve ( : ) :
Voici la démonstration de Bertaud qui prouve bien quand même qu'Orléans n'était pas un petit agneau innocent !
Si l’on ne peut réduire la Révolution à un complot orléaniste, il est impossible d’en évacuer les intrigues des conseillers du prince pour permettre à leur maître d’accéder au pouvoir. . Petites ou grandes , les frondes menées par les aristocrates n’ont pas manqué au cours du XVIIIe siècle . Dans celles-ci , les nobles ont cherché à s’appuyer sur des émotions ou des séditions populaires. De la guerre des farines à la révolte de l’aristocratie , les gens du peuple servirent , parfois à leur corps défendant , de figurants dans les tragi-comédies jouées sous les lambris de Versailles.
La culture du complot imprègne tant les esprits en 1789 , que beaucoup d’hommes politiques regardent les explosions populaires comme le produit d’une conspiration regroupant autour d’un chef des conseillers , des agents directeurs et des sbires chargés des basses besognes. A soutenir la thèse du complot , certains se rassurent : on cherche à corrompre un peuple qui reste sain et ne demande qu’à être bien guidé.
D’autres, méprisant le peuple , identifient les foules insurgées à une populace assoiffée de sang. Sa violence est gratuite ou stipendiée par le camp adverse.
A des degrés divers, la plupart sont incapables de considérer les journées révolutionnaires comme la manifestation d’une prise de conscience et comme un moment d’éducation politique commencée et poursuivie sur les places publiques, dans les ateliers ou dans les assemblées de district . Le Palais Royal n’est pas seulement un espace dévoyé par des meneurs sanguinaires , il est aussi un des laboratoires politiques où se confrontent les idées d’hommes qui ne sont pas tous « des clients » du duc d’Orléans : le petit bourgeois ou l’ouvrier entendent désormais ne plus compter les points mais participer au jeu politique.
Tous les observateurs contemporains ne veulent pas le comprendre et en tiennent pour le complot ou pour l’argent distribué. Encore faut-il dire qu’ils peuvent alimenter leurs propos de quelques témoignages qui ne laissent guère planer de doute sur les agissements du duc d’Orléans et de son entourage lors des journées d’avril 1789.
(….)
Pour ameuter le peuple , on a les plus puissants mobiles , la disette, la faim, l’argent , des bruits d’alarme et d’épouvante et le délire de frayeur et de rage dont on frappera ses esprits.
Enfin, ceux qui regardent l’insurrection comme provoquée par le duc d’Orléans mettent en avant sa conduite dans l’après-midi du 28 avril. Allant aux courses à Vincennes et son carrosse étant arrêté par le foule aux cris de : « Vive notre père D’Orléans ! Vive le seul ami du peuple ! « , le duc répond : « Allons , mes amis , du calme ! Nous touchons au bonheur !
Simple allusion à la prochaine réunion des Etats Généraux ? Un aristocrate présent aurait murmuré : « Le duc est venu passer ses troupes en revue. Le grand jeu peut commencer . »
Comment expliquer aussi l’incroyable démarche de son épouse qui, au retour de Vincennes , emprunte le Faubourg Saint Antoine , fait écarter les soldats devant son carrosse et donne ainsi le champ libre aux émeutiers ?
Si de l’argent a été donné à certains émeutiers, il ne l’a sans doute pas été par Laclos : les gens de « bas étage » ne manquent pas pour effectuer de telles opérations . Mais l’action qu’on lui attribue concorde si bien avec sa réputation que certains , parfois ses alliés du jour , l’accusent Pour se disculper eux-mêmes comme Talleyrand : « Cette émeute ( Réveillon ) avait été conduite par M. de Laclos , qui était attaché depuis quelque temps à M. le duc d’Orléans(…)Son ambition , son esprit et sa mauvaise réputation l’avaient fait regarder par M. le duc D’Orléans comme un homme à toute main qu’il était bien d’avoir dans les circonstances orageuses. Un Eloge de Vauban, le roman immoral des Liaisons Dangereuses , quelques ouvrages de tactique et plusieurs articles de journaux qui avaient prouvé la flexibilité de ses opinions , comme celle de son talent , avaient engagé M. le duc d’Orléans , à lui confier la rédaction des Instructions qu’il voulait donner aux différentes personnes qui devaient le représenter dans les baillages de son apanage .
(…) Due à la faim et à l’espoir en des jours meilleurs grâce aux Etats Généraux, l’émeute permet au duc d’Orléans d’accroître sa popularité et d’intimider la Cour de Versailles. "
Des preuves ? Alors là, c'est dur ! Même si certains affirment !
A propos de la légende de l'homme noir , Bertaud évoque deux noms : celui de Michelet et celui de Montjoie.
Le peuple prenant en main sa destinée, quelle blague !
De tous temps, l'utilisation du peuple a été un enjeu, un jouet qu'on utilisait pour le plus grand profit d'une classe sociale supérieure ou pour des intérêts particuliers.
Dans cette révolution française, il n'y a rien eu de spontané. Le peuple était un acteur qu'on payait pour faire son bruyant casting. Tout a été étudié , fabriqué !
Quelques temps avant la prise de la Bastille , il y a cette affaire Réveillon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Réveillon
Kiki :
Marie-Adélaïde ne fait qu'obéir à une injonction du duc . Elle ignore totalement qu'elle prête son concours à un coup de force .
Madame de Chimay, toujours très en verve ( : ) :
Voici la démonstration de Bertaud qui prouve bien quand même qu'Orléans n'était pas un petit agneau innocent !
Si l’on ne peut réduire la Révolution à un complot orléaniste, il est impossible d’en évacuer les intrigues des conseillers du prince pour permettre à leur maître d’accéder au pouvoir. . Petites ou grandes , les frondes menées par les aristocrates n’ont pas manqué au cours du XVIIIe siècle . Dans celles-ci , les nobles ont cherché à s’appuyer sur des émotions ou des séditions populaires. De la guerre des farines à la révolte de l’aristocratie , les gens du peuple servirent , parfois à leur corps défendant , de figurants dans les tragi-comédies jouées sous les lambris de Versailles.
La culture du complot imprègne tant les esprits en 1789 , que beaucoup d’hommes politiques regardent les explosions populaires comme le produit d’une conspiration regroupant autour d’un chef des conseillers , des agents directeurs et des sbires chargés des basses besognes. A soutenir la thèse du complot , certains se rassurent : on cherche à corrompre un peuple qui reste sain et ne demande qu’à être bien guidé.
D’autres, méprisant le peuple , identifient les foules insurgées à une populace assoiffée de sang. Sa violence est gratuite ou stipendiée par le camp adverse.
A des degrés divers, la plupart sont incapables de considérer les journées révolutionnaires comme la manifestation d’une prise de conscience et comme un moment d’éducation politique commencée et poursuivie sur les places publiques, dans les ateliers ou dans les assemblées de district . Le Palais Royal n’est pas seulement un espace dévoyé par des meneurs sanguinaires , il est aussi un des laboratoires politiques où se confrontent les idées d’hommes qui ne sont pas tous « des clients » du duc d’Orléans : le petit bourgeois ou l’ouvrier entendent désormais ne plus compter les points mais participer au jeu politique.
Tous les observateurs contemporains ne veulent pas le comprendre et en tiennent pour le complot ou pour l’argent distribué. Encore faut-il dire qu’ils peuvent alimenter leurs propos de quelques témoignages qui ne laissent guère planer de doute sur les agissements du duc d’Orléans et de son entourage lors des journées d’avril 1789.
(….)
Pour ameuter le peuple , on a les plus puissants mobiles , la disette, la faim, l’argent , des bruits d’alarme et d’épouvante et le délire de frayeur et de rage dont on frappera ses esprits.
Enfin, ceux qui regardent l’insurrection comme provoquée par le duc d’Orléans mettent en avant sa conduite dans l’après-midi du 28 avril. Allant aux courses à Vincennes et son carrosse étant arrêté par le foule aux cris de : « Vive notre père D’Orléans ! Vive le seul ami du peuple ! « , le duc répond : « Allons , mes amis , du calme ! Nous touchons au bonheur !
Simple allusion à la prochaine réunion des Etats Généraux ? Un aristocrate présent aurait murmuré : « Le duc est venu passer ses troupes en revue. Le grand jeu peut commencer . »
Comment expliquer aussi l’incroyable démarche de son épouse qui, au retour de Vincennes , emprunte le Faubourg Saint Antoine , fait écarter les soldats devant son carrosse et donne ainsi le champ libre aux émeutiers ?
Si de l’argent a été donné à certains émeutiers, il ne l’a sans doute pas été par Laclos : les gens de « bas étage » ne manquent pas pour effectuer de telles opérations . Mais l’action qu’on lui attribue concorde si bien avec sa réputation que certains , parfois ses alliés du jour , l’accusent Pour se disculper eux-mêmes comme Talleyrand : « Cette émeute ( Réveillon ) avait été conduite par M. de Laclos , qui était attaché depuis quelque temps à M. le duc d’Orléans(…)Son ambition , son esprit et sa mauvaise réputation l’avaient fait regarder par M. le duc D’Orléans comme un homme à toute main qu’il était bien d’avoir dans les circonstances orageuses. Un Eloge de Vauban, le roman immoral des Liaisons Dangereuses , quelques ouvrages de tactique et plusieurs articles de journaux qui avaient prouvé la flexibilité de ses opinions , comme celle de son talent , avaient engagé M. le duc d’Orléans , à lui confier la rédaction des Instructions qu’il voulait donner aux différentes personnes qui devaient le représenter dans les baillages de son apanage .
(…) Due à la faim et à l’espoir en des jours meilleurs grâce aux Etats Généraux, l’émeute permet au duc d’Orléans d’accroître sa popularité et d’intimider la Cour de Versailles. "
Des preuves ? Alors là, c'est dur ! Même si certains affirment !
A propos de la légende de l'homme noir , Bertaud évoque deux noms : celui de Michelet et celui de Montjoie.
Le peuple prenant en main sa destinée, quelle blague !
De tous temps, l'utilisation du peuple a été un enjeu, un jouet qu'on utilisait pour le plus grand profit d'une classe sociale supérieure ou pour des intérêts particuliers.
Dans cette révolution française, il n'y a rien eu de spontané. Le peuple était un acteur qu'on payait pour faire son bruyant casting. Tout a été étudié , fabriqué !
Quelques temps avant la prise de la Bastille , il y a cette affaire Réveillon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Réveillon
Kiki :
Madame de Chimay a écrit:
Comment expliquer aussi l’incroyable démarche de son épouse qui, au retour de Vincennes , emprunte le Faubourg Saint Antoine , fait écarter les soldats devant son carrosse et donne ainsi le champ libre aux émeutiers ?
Marie-Adélaïde ne fait qu'obéir à une injonction du duc . Elle ignore totalement qu'elle prête son concours à un coup de force .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Merci pour le copié / collé.
Décidément, je ne partage toujours pas la radicalité des conclusions de notre regrettée princesse.
Et je la comprends d'autant moins, que ce qu'elle affirme ne correspond pas aux propos de l'auteur qu'elle cite en amont !
Mystère....
Alors ? Qu'est-ce qui se passe, là-bas, chez les Elgin ?
Le site marchand doit être au repos maintenant que les ventes en aux enchères sont suspendues pour les vacances, nan ?
Décidément, je ne partage toujours pas la radicalité des conclusions de notre regrettée princesse.
Et je la comprends d'autant moins, que ce qu'elle affirme ne correspond pas aux propos de l'auteur qu'elle cite en amont !
Mystère....
Alors ? Qu'est-ce qui se passe, là-bas, chez les Elgin ?
Le site marchand doit être au repos maintenant que les ventes en aux enchères sont suspendues pour les vacances, nan ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:Merci pour le copié / collé.
Décidément, je ne partage toujours pas la radicalité des conclusions de notre regrettée princesse.
Et je la comprends d'autant moins, que ce qu'elle affirme ne correspond pas aux propos de l'auteur qu'elle cite en amont !
Mystère....
Eh bien figure toi que ce bouturage finit ainsi, en queue de poisson !
Notre Princesse s'est arrêtée là dans le résumé de sa lecture . Nous n'en saurons pas davantage sauf à lire M. Bertaud ou à aller nous mêmes glaner les informations!
Nous n'y manquerons pas, n'est ce pas ! :n,,;::::!!!:
La nuit, la neige a écrit:
Alors ? Qu'est-ce qui se passe, là-bas, chez les Elgin ?
Le site marchand doit être au repos maintenant que les ventes en aux enchères sont suspendues pour les vacances, nan ?
... ou bien, manque de souffle épique ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Pour ce passage-ci, disons qu'elle cite, mais conclut à sa guise.Mme de Sabran a écrit:
Notre Princesse s'est arrêtée là dans le résumé de sa lecture .
Ce n'est pas tout à fait un résumé.
Enfin, passons... boudoi32
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Notre Princesse s'est arrêtée là dans le résumé de sa lecture .
Pour ce passage-ci, disons qu'elle cite, mais conclut à sa guise.
Madame de Chimay a écrit:
Cher LN LN, vous connaissiez bien mes petits travers ... :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Notre Princesse, et avec elle Bertaud, nous faisant faux bond, Wiki prend la relève et nous confirme qu'en 1788, Laclos quitte l’armée, puis, après une période de recherche personnelle du meilleur moyen de favoriser son ambition et diverses tentatives pour approcher un grand seigneur, entre au service du duc d’Orléans dont il partage les idées sur l’évolution de la royauté.
La révolution qui éclate est enfin pour lui l’occasion de vivre intensément , il s'engage dans la Ligue des aristocrates, un groupuscule de petits nobles qui sera interdit par Robespierre.
Dès le début il mène des intrigues en faveur de son maître et organise complots et machinations. Les 5 et 6 octobre 1789, il travaille aux journées versaillaises.
D’après Gonzague Saint Bris,
Choderlos de Laclos aurait organisé de bout en bout la marche des femmes à Versailles pour réclamer du pain. Parmi les manifestantes, quelques hommes déguisés auraient été prévus pour s'infiltrer dans le palais et il rédige avec Brissot la pétition à l’origine de la fusillade du Champ-de-Mars.
En octobre 1790, il fonde le Journal des Sociétés des Amis de la Constitution, émis par le Club des Jacobins.
Le 17 juillet 1791, il négocie le rachat des six cents piques du 14 juillet.
Il se rallie à l’idée républicaine
et quitte l'exil à Londres qu'il aurait partagé avec le duc d’Orléans6 pour un poste de commissaire au ministère de la Guerre où il a la charge de réorganiser les troupes de la jeune République.
Ce poste de commissaire du ministère est équivalent au grade de général de brigade. Grâce à ses activités, il est chargé de l'organisation du camp de Châlons en septembre 1792 et il prépare de façon décisive la victoire de la bataille de Valmy. À cause de la trahison de Dumouriez, il est emprisonné comme orléaniste, mais sera libéré sous la Convention thermidorienne.
Ayant mis au point, lors d’expériences balistiques, un « boulet creux » chargé de poudre, de son invention, la mise au point des premiers boulets explosifs lui est attribuée. Le 4 novembre 1793, Pierre Choderlos de Laclos, nommé Commissaire en chef des expériences de Meudon, prend possession au nom du ministre de la Marine de ce lieu qu'il avait suggéré pour y installer un atelier d'artillerie et procéder à des essais d'obus. Le site est ainsi transformé par la Convention en établissement national pour différentes épreuves. Il sert alors de fabrique d'aérostats. Meudon devient alors véritablement le "château de la République" .
Flashback sur le château de Meudon du côté de l'entrée, par Pierre-Denis Martin, 1723. Musée de Versailles.
Mais Laclos est arrêté le lendemain chez lui, en vertu de la loi sur les suspects. Incarcéré à la prison de la Force, puis à Picpus, il échappe à la guillotine grâce à des protections et finit par être libéré le 1er décembre 1794. En 1795, espérant être réintégré dans l’armée, il rédige un mémoire intitulé « De la guerre et de la paix » qu’il adresse au Comité de salut public, mais sans effet. Il tente aussi d’entrer dans la diplomatie et de fonder une banque sans davantage de succès.
Finalement, il fait la connaissance du jeune général Napoléon Bonaparte , le nouveau Premier Consul, artilleur comme lui, et il se rallie aux idées bonapartistes. Le 16 janvier 1800, il est réintégré comme général de brigade d’artillerie et affecté à l’Armée du Rhin, où il reçoit le baptême du feu à la bataille de Biberach.
Affecté au commandement de la réserve d’artillerie de l’armée d'Italie, il meurt le 5 septembre 1803 à Tarente, non pas lors d’un affrontement, mais affaibli par la dysenterie et le paludisme, et est enterré sur place.
Au retour des Bourbons en 1815, sa tombe est violée et détruite.
Merci WIKI !
La révolution qui éclate est enfin pour lui l’occasion de vivre intensément , il s'engage dans la Ligue des aristocrates, un groupuscule de petits nobles qui sera interdit par Robespierre.
Dès le début il mène des intrigues en faveur de son maître et organise complots et machinations. Les 5 et 6 octobre 1789, il travaille aux journées versaillaises.
D’après Gonzague Saint Bris,
Choderlos de Laclos aurait organisé de bout en bout la marche des femmes à Versailles pour réclamer du pain. Parmi les manifestantes, quelques hommes déguisés auraient été prévus pour s'infiltrer dans le palais et il rédige avec Brissot la pétition à l’origine de la fusillade du Champ-de-Mars.
En octobre 1790, il fonde le Journal des Sociétés des Amis de la Constitution, émis par le Club des Jacobins.
Le 17 juillet 1791, il négocie le rachat des six cents piques du 14 juillet.
Il se rallie à l’idée républicaine
et quitte l'exil à Londres qu'il aurait partagé avec le duc d’Orléans6 pour un poste de commissaire au ministère de la Guerre où il a la charge de réorganiser les troupes de la jeune République.
Ce poste de commissaire du ministère est équivalent au grade de général de brigade. Grâce à ses activités, il est chargé de l'organisation du camp de Châlons en septembre 1792 et il prépare de façon décisive la victoire de la bataille de Valmy. À cause de la trahison de Dumouriez, il est emprisonné comme orléaniste, mais sera libéré sous la Convention thermidorienne.
Ayant mis au point, lors d’expériences balistiques, un « boulet creux » chargé de poudre, de son invention, la mise au point des premiers boulets explosifs lui est attribuée. Le 4 novembre 1793, Pierre Choderlos de Laclos, nommé Commissaire en chef des expériences de Meudon, prend possession au nom du ministre de la Marine de ce lieu qu'il avait suggéré pour y installer un atelier d'artillerie et procéder à des essais d'obus. Le site est ainsi transformé par la Convention en établissement national pour différentes épreuves. Il sert alors de fabrique d'aérostats. Meudon devient alors véritablement le "château de la République" .
Flashback sur le château de Meudon du côté de l'entrée, par Pierre-Denis Martin, 1723. Musée de Versailles.
Mais Laclos est arrêté le lendemain chez lui, en vertu de la loi sur les suspects. Incarcéré à la prison de la Force, puis à Picpus, il échappe à la guillotine grâce à des protections et finit par être libéré le 1er décembre 1794. En 1795, espérant être réintégré dans l’armée, il rédige un mémoire intitulé « De la guerre et de la paix » qu’il adresse au Comité de salut public, mais sans effet. Il tente aussi d’entrer dans la diplomatie et de fonder une banque sans davantage de succès.
Finalement, il fait la connaissance du jeune général Napoléon Bonaparte , le nouveau Premier Consul, artilleur comme lui, et il se rallie aux idées bonapartistes. Le 16 janvier 1800, il est réintégré comme général de brigade d’artillerie et affecté à l’Armée du Rhin, où il reçoit le baptême du feu à la bataille de Biberach.
Affecté au commandement de la réserve d’artillerie de l’armée d'Italie, il meurt le 5 septembre 1803 à Tarente, non pas lors d’un affrontement, mais affaibli par la dysenterie et le paludisme, et est enterré sur place.
Au retour des Bourbons en 1815, sa tombe est violée et détruite.
Merci WIKI !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Mme de Sabran a écrit:
D’après Gonzague Saint Bris,
Choderlos de Laclos aurait organisé de bout en bout la marche des femmes à Versailles pour réclamer du pain.
C'est un peu court, non ? boudoi29
On aurait aimé lire ce qui lui fait dire ceci.
Mme de Sabran a écrit:Affecté au commandement de la réserve d’artillerie de l’armée d'Italie, il meurt le 5 septembre 1803 à Tarente, non pas lors d’un affrontement, mais affaibli par la dysenterie et le paludisme, et est enterré sur place.
Au retour des Bourbons en 1815, sa tombe est violée et détruite.
Tiens ? Ainsi s'achève sa vie...
Merci pour cette suite de ce sujet.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:
D’après Gonzague Saint Bris,
Choderlos de Laclos aurait organisé de bout en bout la marche des femmes à Versailles pour réclamer du pain.
C'est un peu court, non ? boudoi29
On aurait aimé lire ce qui lui fait dire ceci.
Oui da.
J'ai recherché dans la biographie de la Fayette de Gonzague Saint Bris . Effectivement il y répète que Laclos est le mentor, l'éminence grise, le cerveau d'Orléans . Évelyne Lever dans son Philippe Égalité, ou Castelot dans son Prince Rouge le disent également, se basant sur les échos des contemporains, Bombelles notamment . Le proverbe dit bien qu'il n'y a pas de fumée sans feu et, au lendemain des journées d'octobre, nous voyons Orléans passer la Manche vite fait bien fait .
Alors que faut-il en penser ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Oui, de cela : très bien.Mme de Sabran a écrit:
J'ai recherché dans la biographie de la Fayette de Gonzague Saint Bris . Effectivement il y répète que Laclos est le mentor, l'éminence grise, le cerveau d'Orléans . Évelyne Lever dans son Philippe Égalité, ou Castelot dans son Prince Rouge le disent également, se basant sur les échos des contemporains, Bombelles notamment.
En l'occurence, que ce n'est qu'un proverbe (à mon avis donc).Mme de Sabran a écrit:Le proverbe dit bien qu'il n'y a pas de fumée sans feu et, au lendemain des journées d'octobre, nous voyons Orléans passer la Manche vite fait bien fait .
Alors que faut-il en penser ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Tu as raison ( Kokovania : ), il nous faudrait des sources . Cependant si la responsabilité d'Orléans était mise en évidence dans l'instigation et l'organisation de cette marche des femmes sur Versailles, il semble clair pour tous ses biographes que Laclos pensait pour lui . Cela cadre d'ailleurs avec le manque de caractère et la lâcheté du duc .
Par ailleurs, il me semble que la présence d'hommes accoutrés en femmes dans cette foule atteste de la préparation de cet événement .
Par ailleurs, il me semble que la présence d'hommes accoutrés en femmes dans cette foule atteste de la préparation de cet événement .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
A l'époque, déjà, une enquête avait été menée pour tenter de savoir si cette manifestation était "de bout en bout" (sic du précédent message) organisée.Mme de Sabran a écrit:Tu as raison ( Kokovania : ), il nous faudrait des sources .
Niente ! Ou peu d'éléments probants.
Mme de Sabran a écrit:Cependant si la responsabilité d'Orléans était mise en évidence dans l'instigation et l'organisation de cette marche des femmes sur Versailles (...)
Ce qui "prépare" cet événement et le favorise, c'est tout le contexte politique, social et économique qui en est la cause.
Orléans n'a pas affamé Paris ; Orléans n'a pas soufflé à l'oreille du roi de s'opposer aux propositions de l'Assemblée (il refuse toujours d'approuver les décrets du 5 et 11 août, ainsi que de signer la Déclaration des droits) ; Orléans n'a pas organisé à Versailles le banquet du régiment de Flandres etc.
Les femmes qui se rendent à Versailles vont d'abord à l'Assemblée réclamer du pain, dénoncer un complot aristocratique (dont Orléans en est bien un représentant) ; et en appelle justement à la bienveillance du roi, qu'elles croient encore "mal conseillé, mal entouré".
Qu'au Palais royal l'on est soufflé sur ces braises par des moyens divers et variés, bien sûr, pourquoi pas ?
Mais de là à réduire cet événement à un complot, personnellement je n'y adhère pas.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
... notre éternelle discussion !
Mais ces bonshommes travestis en femmes, tout de même ! cela ne sent il pas le coup monté ?
Tu vas me dire qu'il y en avait deux ou trois pas plus, perdus dans la masse, et que l'information a été amplifiée, montée en épingle ...
P't être ben qu'oui !
Mais ces bonshommes travestis en femmes, tout de même ! cela ne sent il pas le coup monté ?
Tu vas me dire qu'il y en avait deux ou trois pas plus, perdus dans la masse, et que l'information a été amplifiée, montée en épingle ...
P't être ben qu'oui !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Oui... :Mme de Sabran a écrit:... notre éternelle discussion !
C'est une manière de voir les choses que je ne partage pas. C'est à dire que les causes réelles (les vraies) que j'ai citées sont tout de même plus signifiantes qu'une rumeur, ou même qu'une conjonction de détails, non ?
Je ne dis pas deux ou trois, je ne sais pas. Et je ne sais plus d'où vient cette information d'ailleurs.Mme de Sabran a écrit:Mais ces bonshommes travestis en femmes, tout de même ! cela ne sent il pas le coup monté ?
Tu vas me dire qu'il y en avait deux ou trois pas plus, perdus dans la masse, et que l'information a été amplifiée, montée en épingle .
Et quand bien même serait-elle avérée, l'on se demande quel est l'intérêt que des travelottes prennent part à cette première expédition ?
Franchement. Qu'est-ce que cela change ?
Si ces femmes ne semblent pas vouloir être menées par des hommes (ce sont des femmes qui sont reçues par les députés, puis par le roi), nous savons que des hommes (habillés en homme) étaient aussi avec elles ; et notamment, ensuite, tous ceux qui prennent la route de Versailles avec Lafayette et les gardes nationaux.
C'est cette masse (et non pas quelques travelottes) qui forcent le destin.
Enfin, c'est penser qu'il suffit que des hommes soient travelottés, pour que des centaines de femmes, puis des milliers de participants décident, comme ça, de marcher sur le château de Versailles, sans raison apparente.
Moi je veux bien admettre que le Palais royal soufflait opportunément sur des braises, en pousse-au-crime si l'on veut. Bien sûr.
Cependant, je ne réduis donc pas cet évènement à un complot.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:
C'est une manière de voir les choses que je ne partage pas. C'est à dire que les causes réelles (les vraies) que j'ai citées sont tout de même plus signifiantes qu'une rumeur, ou même qu'une conjonction de détails, non ?
Oui, oui bien sûr, mais les unes n'excluent pas les autres .
Mme Roland, elle même, témoigne dans le sens de ces rumeurs en alléguant que, je cite, le duc d'Orléans avait sa part dans toutes les agitations populaires.
Selon E. Dard, dans sa biographie de Laclos
https://books.google.fr/books?id=d-DDLY7TEXQC&pg=PA157&lpg=PA157&dq=MME+DE+GENLIS++LACLOS&source=bl&ots=LJOLqVjr4c&sig=Sho05hjkafOjUvE8A111LDLs0qY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj6zdaRt5jOAhUJ6xoKHZg2D8oQ6AEIJDAB#v=onepage&q=MME%20DE%20GENLIS%20%20LACLOS&f=false
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Moi je ne dis pas le contraire.Mme de Sabran a écrit:
Oui, oui bien sûr, mais les unes n'excluent pas les autres .
Mais ce que j'ai lu ici, et donc ce que je souligne, c'est l'écho que l'on donne à ces rumeurs, aux dépends de faits et causes réelles qui, à mon avis, sont bien plus importants.
Ecoute, très bien. boudoi32Mme de Sabran a écrit:Selon E. Dard, dans sa biographie de Laclos (...)
Je l'ai dit c'est une manière de voir les choses. Et je suppose que l'on peut refaire toute la Révolution sous l'angle du complot. Maçonnique aussi, je présume ?
Ce n'est simplement pas la mienne, ni celle (surtout) des auteurs que j'ai lus jusqu'à présent.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Si les sujets vous intéressent...
Car, en effet, l'émission bien connue Au coeur de l'Histoire est désormais plus longue d'une demi-heure.
Une première partie consacrée au récit de Franck Ferrand, la seconde est réservée aux entretiens avec ses invités, et enfin la dernière sera consacrée à des visites de sites historiques ou culturels.
Ainsi donc, l'émission d'aujourd'hui était consacrée à Choderlos de Laclos pour la première partie
La première demi-heure passée, Franck Ferrand recevait Marc Menant, journaliste et écrivain, avec qui fut évoqué le mouvement libertin au XVIIIe siècle.
Enfin, la dernière demi-heure est consacrée au patrimoine de l’île d’Aix et de Rochefort.
L'émission est en écoute libre ici (attention aux maudites vidéos publicitaires de la page 54385210 ) : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-choderlos-de-laclos-02012017-2940323
Car, en effet, l'émission bien connue Au coeur de l'Histoire est désormais plus longue d'une demi-heure.
Une première partie consacrée au récit de Franck Ferrand, la seconde est réservée aux entretiens avec ses invités, et enfin la dernière sera consacrée à des visites de sites historiques ou culturels.
Ainsi donc, l'émission d'aujourd'hui était consacrée à Choderlos de Laclos pour la première partie
La première demi-heure passée, Franck Ferrand recevait Marc Menant, journaliste et écrivain, avec qui fut évoqué le mouvement libertin au XVIIIe siècle.
Enfin, la dernière demi-heure est consacrée au patrimoine de l’île d’Aix et de Rochefort.
L'émission est en écoute libre ici (attention aux maudites vidéos publicitaires de la page 54385210 ) : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-choderlos-de-laclos-02012017-2940323
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 03 Jan 2017, 16:59, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le sulfureux Choderlos de Laclos
Merci, cher la nuit, la neige !
J'ai bien pensé à Laclos quand j'étais dans les Pouilles en septembre, à Tarente, où il est mort du palu et de la dysenterie.
Il ne reste plus nulle trace de sa tombe, profanée et détruite à la Restauration .
J'ai bien pensé à Laclos quand j'étais dans les Pouilles en septembre, à Tarente, où il est mort du palu et de la dysenterie.
Il ne reste plus nulle trace de sa tombe, profanée et détruite à la Restauration .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55518
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
» De l'éducation des femmes. Choderlos de Laclos
» Livres de Marie-Antoinette, la bibliothèque des Tuileries
» De l'éducation des femmes. Choderlos de Laclos
» Livres de Marie-Antoinette, la bibliothèque des Tuileries
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum