Juliette Récamier (1777-1849)
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La nuit, la neige
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Juliette Récamier (1777-1849)
J'ouvre un sujet pour Mme Récamier qui appartient davantage au XIXème siècle mais, après tout n'est ce pas, elle avait quinze ans lorsqu'elle se marie, en pleine Terreur, le jour même du triomphe de Marat, et puis parce que je souhaite poster le beau portrait que trace d'elle Mme de Boigne . Il est assez rare que la comtesse se montre bienveillante pour que cela mérite d'être noté .
Cela me change très agréablement d'une biographie au vitriol de Joseph Turquan de la jolie Juliette.
L'auteur m'avait paru proprement odieux .
Mme Récamier vue par Mme de Boigne
On a fait bien des portraits de madame Récamier sans qu'aucun, selon moi, ait rendu les véritables traits de son caractère; cela est d'autant plus excusable qu'elle est très mobile. Madame Récamier est le véritable type de la femme telle qu'elle est sortie de la main du Créateur pour le bonheur de l'homme. Elle en a tous les charmes, toutes les vertus, toutes les inconséquences, toutes les faiblesses. Si elle avait été épouse et mère, sa destinée aurait été complète, le monde aurait moins parlé d'elle et elle aurait été plus heureuse. Ayant manqué cette vocation de la nature, il lui a fallu chercher des compensations dans la société. Madame Récamier est la coquetterie personnifiée; elle la pousse jusqu'au génie, et se trouve un admirable chef d'une détestable école. Toutes les femmes qui ont voulu l'imiter sont tombées dans l'intrigue et dans le désordre, tandis qu'elle est toujours sortie pure de la fournaise où elle s'amusait à se précipiter. Cela ne tient pas à la froideur de son cœur; sa coquetterie est fille de la bienveillance et non de la vanité. Elle a bien plus le désir d'être aimée que d'être admirée. Et ce sentiment lui est si naturel qu'elle a toujours un peu d'affection et beaucoup de sympathie à donner à tous ses adorateurs en échange des hommages qu'elle cherche à attirer; de sorte que sa coquetterie échappe à l'égoïsme qui l'accompagne d'ordinaire et n'est pas positivement aride, si je puis m'exprimer ainsi. Aussi, a-t-elle conservé l'attachement de presque tous les hommes qui ont été amoureux d'elle. Je n'ai vu personne, au reste, si bien allier un sentiment exclusif avec tous les soins de l'amitié rendus à un cercle assez nombreux.
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Tout le monde a fait des hymnes sur son incomparable beauté, son active bienfaisance, sa douce urbanité; beaucoup de gens l'ont vantée comme très spirituelle. Mais peu de personnes ont su découvrir, à travers la facilité de son commerce habituel, la hauteur de son cœur, l'indépendance de son caractère, l'impartialité de son jugement, la justesse de son esprit. Quelquefois je l'ai vue dominée, je ne l'ai jamais connue influencée. Dans sa première jeunesse, madame Récamier avait pris de la société où elle vivait une façon de minauderie affectée qui nuisait même à sa beauté, mais surtout à son esprit. Elle y renonça bien vite en voyant un autre monde qu'elle était faite pour apprécier. Elle se lia intimement avec madame de Staël, et acquit auprès d'elle l'habitude des conversations fortes et spirituelles où elle tient toute la part qui convient à une femme, c'est-à-dire la curiosité intelligente et qu'elle sait exciter autour d'elle par l'intérêt qu'elle y porte. Ce genre de récréation, le seul que rien ne remplace, quand une fois on y a pris goût, ne se trouve qu'en France, et qu'à Paris. Madame de Staël le disait bien, dans les amères douleurs que lui causait son exil.
L'attrait de madame Récamier pour les notabilités a commencé sa liaison avec monsieur de Chateaubriand. Depuis quinze ans, elle lui a dévoué sa vie. Il le mérite par la grâce de ses procédés; le mérite-t-il par la profondeur de son sentiment? c'est ce que je n'oserais affirmer. Toujours est-il qu'elle lui est aussi agréable qu'utile, que toutes ses facultés sont employées à adoucir les violences de son amour-propre, à calmer les amertumes de son caractère, à chercher pâture à sa vanité et distraction à son ennui. Je crois qu'il l'aime autant qu'il peut aimer quelque chose, car elle cherche à se faire lui autant qu'il est possible.
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Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard, future Madame Récamier, naît le 3 décembre 1777 et grandit rue de la Cage à Lyon dans une famille de la bourgeoisie. Son père, Jean Bernard, est notaire royal. Nommé receveur des Finances par Calonne, il s'installe à Paris en 1786 puis devient administrateur des Postes. Arrêté et emprisonné sous le Consulat comme suspect de royalisme, il est libéré grâce à l'intervention de Julie, sur ordre de Bernadotte.
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Julie, mise en pension à Lyon au Couvent de la Déserte, rejoint ses parents à Paris en 1787. Le 24 avril 1793 (5 floréal an I), à 15 ans, elle épouse un ami de ses parents, Jacques-Rose Récamier, riche banquier d'origine lyonnaise et venu lui aussi à Paris peu avant la Révolution. Elle noue avec Jacques Récamier une relation affectueuse et, selon les intimes, absolument platonique . On a beaucoup glosé sur la chasteté de ce mariage et avancé que Juliette était vraisemblablement la fille naturelle de son mari.
Le Dr Cabanes a émis un diagnostique plus médical ...
Voici Jacques Rose Récamier :
Juliette a quinze ans lorsqu’elle épouse Jacques-Rose Récamier, riche banquier, de vingt sept ans son aîné. Son mari, lui, fait tout, pendant cette époque de Terreur, pour la protéger de l’influence qu’il juge corruptrice de la société parisienne. Ce qui n’empêchera pas la jeune femme de devenir l’une des figures de proue des événements mondains. Juliette était aussi intelligente, cultivée et pleine de douceur. Elle dansait à ravir, chantait, pinçait de la harpe et jouait du piano. Sa beauté et sa bonté ont fait d’elle une femme d’exception. La danse est l’un de ses plaisirs de jeunesse et contribue à sa mise en scène en public. Elle excella dans cet art, elle aimait la danse avec passion. Elle avait appris la danse du châle. Sa grâce attire tous les regards, y compris celui de Lucien Bonaparte qui, en 1799, la courtise assidûment.
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Le salon qu’ouvre Juliette Récamier devient bientôt le rendez-vous d’une société choisie, mais ne tarde pas à exciter les ombrages du pouvoir. La beauté et le charme de Madame Récamier lui suscitent une foule d’admirateurs. Elle est l’une des premières à se meubler en style « étrusque » et à s’habiller « à la grecque », sous le Directoire, et joue de ce fait un rôle non négligeable dans la diffusion du goût pour l’Antique qui va prévaloir sous l’Empire.
En 1802, elle se rend en Angleterre, où elle arrive auréolée d’une renommée internationale. Elle séduit par son apparente ingénuité, elle repousse les avances de ses soupirants sans pour autant les rebuter tout à fait.
http://www.hotels-paris-rive-gauche.com/blog/2010/02/25/juliette-recamier-belle-juliette-hotel-paris-fr/
Quoiqu'il en soit, à partir de 1797, Juliette très lancée tient salon pour une société choisie du tout Paris. Elle est de toutes les fêtes, adore danser et fréquente chez Barras, l'homme du moment, où elle se lie d'amitié avec Mme Tallien et Mme de Beauharnais.
Elle est l'une des « Trois Grâces » du Directoire,
avec ses petites copines Joséphine et Teresa, descendant à moitié toutes nues les Champs Élysées notamment ...
. Elle reçoit dans son hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc (hôtel de Jacques Necker ancienne rue de la Chaussée-d'Antin), acquis en octobre 1798 .
L'année 1800 marque l'apogée de la puissance financière de Jacques Récamier : il devient alors Régent de la Banque de France.
Juliette, depuis l'achat de l'hôtel de Necker , s'est intimement liée aussi à Germaine de Staël, ennemie personnelle de Napoléon. Les réceptions de son salon sont interdites sur ordre de Bonaparte. Madame de Staël, Adrien de Montmorency, proches amis de Juliette, sont exilés de Paris . Quand Napoléon devient empereur, Juliette refuse à quatre reprises ( !!! ) une place de dame d'honneur à la cour.
Les difficultés de la Banque Récamier, à partir de 1805, obligent Juliette et son mari à réduire son train de vie puis à vendre l'hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc. Juliette perd sa mère en 1807 . Elle vit une idylle avec le prince Auguste de Prusse ( rencontré à Coppet chez Germaine ) qui tourne court....
Le voici, devant le portrait de Juliette . :!,,,!!!:
Ouvertement hostile à Napoléon, elle doit quitter Paris sur ordre de la police impériale.
Elle séjourne d'abord quelque temps de septembre 1811 à juin 1812 à Châlons-sur-Marne avec Marie Joséphine Cyvoct, petite-nièce de son mari et sa fille adoptive. Puis Juliette séjourne à Lyon, elle y retrouve son vieil ami Camille Jordan, qui lui fait présente Ballanche.
Elle part en mars 1813 pour l'Italie et s'installe à Rome.
Le sculpteur Canova fait deux bustes d'elle.
Je n'aime pas du tout ces yeux vides ...
A Naples en décembre 1813, chez le roi Murat et la reine Caroline, elle apprend en avril 1814, l'abdication de Napoléon.
Retour à Paris le 1er juin 1814 . Elle retrouve tous ses anciens amis, bannis comme elle, ainsi que Benjamin Constant, ex de Germaine. Juliette reprend ses réunions mondaines qu'elle veut apolitiques. Son salon prend de plus en plus une orientation littéraire.
Elle rencontre Chateaubriand en 1817.
Il devient aussitôt l'un des hôtes les plus assidus de son salon, rue d'Anjou-Saint-Honoré. La vie mondaine de Juliette qui avait repris son premier essor est interrompue à cause de nouveaux revers de fortune de son mari.
Juliette s'installe à l'Abbaye-aux-Bois à Paris.
C'est un couvent dont les religieuses louent des appartements à des dames de la haute société, dans un petit appartement au troisième étage puis, vers 1825, dans un plus vaste au premier étage.
Auguste Gabriel Toudouze, Le Salon de Madame Récamier à l’Abbaye-aux-Bois (1849)
Comme nous remarquions, ci dessus, derrière le prince de Prusse le portrait de Juliette accroché au mur, dans ce salon de l'Abbaye-aux-Bois, voici de part et d'autre de la grande glace ceux de Chateaubriand et Mme de Staël .
Chateaubriand préside les réceptions de Juliette. Ils réunissent les esprits les plus brillants de l'époque : Victor Cousin, Saint-Marc Girardin, Edgar Quinet, Tocqueville, de jeunes écrivains comme Lamartine, Sainte-Beuve, Balzac, des artistes comme François Gérard, Joseph Chinard, Antonio Canova, des acteurs, Talma et la tragédienne Rachel:
De 1823 à 1824, séjour en Italie, à Rome, en compagnie de sa nièce Amélie Cyvoct, de Ballanche et de Jean-Jacques Ampère.
1829 : disparition de son père, et puis de son mari en 1830.
À partir de 1840, la santé de Juliette Récamier décline . Elle perd graduellement la vue . Elle se retranche du monde mais reçoit toujours les fidèles visites de Chateaubriand. L'une des dernières grandes soirées qu'elle organise à l'Abbaye-aux-Bois avec l'aide de l'actrice Rachel a pour but de collecter des fonds pour aider les victimes des graves inondations de Lyon.
Atteinte de cataracte, elle subit sans succès deux opérations et devient quasiment aveugle. Elle apprend les décès de ses plus chers amis : le prince Auguste de Prusse en 1843, qui fut sans doute son seul amour, Pierre-Simon Ballanche en 1847 . Enfin elle assiste le 4 juillet 1848 à la mort de Chateaubriand.
Lors de l'épidémie de choléra sévit en 1849, Mme Récamier quitte l'Abbaye-aux-Bois pour aller chez sa petite-nièce, Amélie Lenormant rue des Petits-Champs près du Palais-Royal. Frappée par la maladie, elle meurt le 11 mai 1849, à l'âge de 71 ans.
Elle est inhumée au cimetière Montmartre à Paris dans la sépulture où sont ensevelis ses parents, son mari et son vieil ami, Pierre-Simon Ballanche.
Sa nièce et fille adoptive, Amélie Lenormant, est l'auteur d'une biographie parue en 1859 qui publie une partie des nombreuses lettres reçues de ses illustres correspondants. Celles-ci sont aujourd'hui conservées en partie au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Dernière édition par Mme de Sabran le Jeu 11 Aoû 2016, 10:20, édité 2 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Madame Récamier est une des lumières de sa génération. boudoi30
Son portrait par Gérard que tu as posté est un de ceux que je préfère... pour ceux qui ne sont pas d’Élisabeth Vigée Le Brun en tout cas :
J'ai dû la découvrir sous les traits de la délicieuse Cyrielle Claire dans le feuilleton inspiré de la biographie de Chateaubriand écrite par Jean d'Ormesson , Mon dernier rêve sera pour vous (1982) :
Bien à vous.
Son portrait par Gérard que tu as posté est un de ceux que je préfère... pour ceux qui ne sont pas d’Élisabeth Vigée Le Brun en tout cas :
J'ai dû la découvrir sous les traits de la délicieuse Cyrielle Claire dans le feuilleton inspiré de la biographie de Chateaubriand écrite par Jean d'Ormesson , Mon dernier rêve sera pour vous (1982) :
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Merci d'avoir ouvert ce sujet consacré à la divine Juliette...
Un très beau livre, dont je recommande la lecture...
Majesté a écrit: la biographie de Chateaubriand écrite par Jean d'Ormesson , Mon dernier rêve sera pour vous (1982) :
Un très beau livre, dont je recommande la lecture...
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Majesté a écrit:
Son portrait par Gérard que tu as posté est un de ceux que je préfère... pour ceux qui ne sont pas d’Élisabeth Vigée Le Brun en tout cas : .
Magnifique portrait ! Mon chouchou du Musée Carnavalet... boudoi30
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
La nuit, la neige a écrit:Merci d'avoir ouvert ce sujet consacré à la divine Juliette...Majesté a écrit: la biographie de Chateaubriand écrite par Jean d'Ormesson , Mon dernier rêve sera pour vous (1982) :
Un très beau livre, dont je recommande la lecture...
François-René et Juliette étaient célèbres en leur temps. Réfléchir son image de plus grand écrivain de son époque dans celui de la « Belle des Belles » a dû beaucoup flatter Chateaubriand. Très vite, la jeune femme transforme son Salon en chapelle où tous sont invités à adorer le grand écrivain qui vient y lire des fragments des Mémoires d’outre-tombe. A partir de 1832, c’est à Juliette que Chateaubriand lit tout ce qu’il écrit et c’est elle qui réalisera l’édition plus ou moins définitive des Mémoires.
Céleste se méfiait beaucoup des « madames » de son mari mais vivra en bonne entente avec Juliette. Elle lui dira même parfois avec humour : « Grâce à Dieu, je vous ai, je vais pouvoir avoir par vous quelques nouvelles de mon mari. »
Si Juliette est resté auprès de Chateaubriand, c’est parce qu’elle a toujours su le flatter, le distraire par son charme et son intelligence.
Chateaubriand raconte une scène très émouvante sur la plage du Lido lors d’un voyage à Venise : « Que fais-je maintenant au steppe de l’Adriatique ? Des folies de l’âge voisin du berceau : j’ai écrit un nom tout près du réseau d’écume, où la dernière onde vient mourir ; les lames successives ont attaqué lentement le nom consolateur ; ce n’est qu’au seizième déroulement qu’elles l’ont emporté lettre à lettre et comme à regret : je sentais qu’elles effaçaient ma vie. » et, autre preuve de son amour, s’il en faut : « En approchant de ma fin, il me semble que tout ce que j’ai aimé, je l’ai aimé dans Madame Récamier et qu’elle était la source cachée de mes affections. »
Le Salon bleu de La Vallée-aux-Loups, le refuge de Chateaubriand, avec la méridienne sur laquelle Juliette Récamier posa pour David
CG92/Willy Labre
Elle l’accompagnera jusqu’à la fin. Rue du Bac, Chateaubriand vit ses dernières heures, Juliette est aveugle. Un prêtre lit la prière des agonisants puis s’interrompt, Juliette comprend que son cher amour n’est plus. A tâtons, elle se saisit d’une paire de ciseaux et coupe une mèche de cheveux qu’elle gardera jusqu’à sa mort un an plus tard.
http://aurorartandsoul.fr/2012/09/26/la-vallee-aux-loups-le-refuge-de-chateaubriand/
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
On a beaucoup glosé sur la chasteté de ce mariage et avancé que Juliette était vraisemblablement la fille naturelle de son mari.
Le Dr Cabanes a émis un diagnostique plus médical ...
En effet, drôle de ménage, drôle de mariage,
sur lesquels les contemporains s'interrogeaient beaucoup.
Il se comportera, cet homme,
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Il est très étonnant ce texte sur Juliette Récamier et son "mystère"...
Va pour son mariage "en blanc", encore que cette rumeur ne soit pas attestée ; mais elle a bien été, au moins, la maîtresse de Chateaubriand !
Va pour son mariage "en blanc", encore que cette rumeur ne soit pas attestée ; mais elle a bien été, au moins, la maîtresse de Chateaubriand !
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Cela n'est pas sûr ... Je te retrouverai demain un texte singulier ( du Dr Cabanes, je crois )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Mme de Sabran a écrit:Le voici ...
Merci...
Eh bien, primo le "fond de commerce" du Dr Cabanes...on connait.
Enfin, et surtout, après cette lecture, j'ai envie d'écrire : Et ? So what ? Il ne démontre rien, ou pas grand chose.
Chateaubriand a eu de nombreuses liaisons, de même que Mme Récamier de nombreux soupirants.
Tous deux n'étaient sans doute pas très "sensuels"...Bon. :roll:
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
J'espère aussi, pour eux deux, que Cabanes extrapole, peut être sous l'effet de la déformation professionnelle, ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
La façon dont on représente Juliette ressemble assez à celle dont on représentait Yolande de Polignac.
Rêveuse, allanguie presque lascive...
Bien à vous.
Rêveuse, allanguie presque lascive...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Mme de Sabran a écrit:J'espère aussi, pour eux deux, que Cabanes extrapole, peut être sous l'effet de la déformation professionnelle, ...
Ou d'une idée fixe ! boudoi29
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Chère Julia, je vais vous envoyer en mission commandée dans l'aile Richelieu lorsque vous irez au Louvre ! ( Non, non, je blague ... : )
Qu'y a t il donc, me demanderez vous, de particulièrement palpitant à photographier ?
Eh bien, le lit de Juliette Récamier . Voyez s'il est joli !
J. Turquan nous le replace
dans son décor original du petit hôtel Necker de la rue du Mont Blanc nouvellement acheté par M. Récamier .
Zoom sur les socles des chevets
De chaque côté, un cygne dont les ailes épousent majestueusement la courbure du dossier.
Sur le bas du lit court une guirlande de fleurs de pavots ( fleur du sommeil ) avec une étoile au centre.
Du ciel de lit tombent des rideaux de mousseline. Les tentures en damas de soie sont relevées afin de voir le miroir du fond.
Cette chambre à coucher fut visitée par le tout Paris de l’époque, curieux de découvrir le sanctuaire de la belle Juliette. Très courtisée par la gente masculine, ce lieu en aura fait fantasmer plus d’un.
Preuve de cet intérêt, nous trouvons une description détaillée du lit dans les récits de voyages d’une anglaise, Miss Berry, de passage à Paris :
« Le lit de Madame Récamier passe pour le plus beau de Paris. Il est en acajou orné de cuivres et monté sur deux marches du même bois. Sur ce lit est jeté un grand couvre-pied en voile de belle mousseline blanche avec des garnitures de dentelle d’or à chaque extrémité et une bordure brodée. Les rideaux étaient en mousseline brodée et garnis comme le couvre-lit. Ils partaient d’une sorte de couronne de roses en bois doré et sculpté et se rattachaient en draperies sur la muraille. »
Malheureusement, tous les éléments de cette chambre ne sont pas exposés au Louvre :
« Au pied du lit il y avait sur un piédestal une belle lampe grecque en cuivre doré, avec une statuette du même métal. A la tête se trouvait un grand rosier artificiel dont les branches devaient frôler le nez de Madame Récamier lorsqu’elle était couchée. »
http://aurorartandsoul.fr/2012/04/11/dans-lintimite-de-juliette-recamier/
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Est il irrévérencieux, ce Magritte ! : : :
Je préfère les fantômes sans cercueil .
Je préfère les fantômes sans cercueil .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Juliette Récamier (1777-1849)
.... :
J'ai hésité à poster ce tableau, sachant que l'art moderne ou contemporain ne plaît ou ne fait guère sourire ici.
Mais vous l'avez fait, comtesse ! boudoi32
Bien sûr d'après le célèbre portrait de David, posté plus avant dans ce sujet.
Rappelons à ce sujet que les rapports entre Juliette Récamier et David furent plutôt tendus, et qu'il ne lui livrera jamais ce portrait.
Juliette Récamier sur son lit de mort
Achille Devéria (dessinateur)
Estampe, 1849
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
J'ai hésité à poster ce tableau, sachant que l'art moderne ou contemporain ne plaît ou ne fait guère sourire ici.
Mais vous l'avez fait, comtesse ! boudoi32
Bien sûr d'après le célèbre portrait de David, posté plus avant dans ce sujet.
Rappelons à ce sujet que les rapports entre Juliette Récamier et David furent plutôt tendus, et qu'il ne lui livrera jamais ce portrait.
Juliette Récamier sur son lit de mort
Achille Devéria (dessinateur)
Estampe, 1849
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 05 Déc 2023, 09:00, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Ah bon ? Sacré David !
Magritte est mon béguin ! J'en suis éperdument admirative.
Magritte est mon béguin ! J'en suis éperdument admirative.
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Juliette Récamier (1777-1849)
La nuit, la neige a écrit:.
Rappelons à ce sujet que les rapports entre Juliette Récamier et David furent plutôt tendus, et qu'il ne lui livrera jamais ce portrait.
Il ne sortit jamais de son atelier, et n'était pas même achevé .
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Re: Juliette Récamier (1777-1849)
Portrait inachevé de Madame Récamier, née Julie (dite Juliette) Bernard (1777-1849)
Jacques-Louis David
Huile sur toile, 1800
244 cm x 174 cm
Image : RMN Musée du Louvre
Juliette est dans toute la fraîcheur de ses vingt trois ans .
David réalise un portrait sans décor ni artifice. Madame Récamier est à demi étendue sur une méridienne, vêtue d’une robe blanche, bras et pieds nus ; elle se tourne pour regarder le peintre et c’est grâce à ce mouvement du torse et à ce regard qu’elle échappe à la pose, au risque de n’être qu’une beauté abstraite. Le haut de la lampe, un candélabre pompéien, marque le départ d’une diagonale qui suit la ligne du corps et donne à la composition son équilibre.
La mode est alors à l’antique, dans le vêtement et dans le mobilier, traités ici de façon spartiate. David, d’abord connu comme portraitiste minutieux des notables de l’Ancien Régime (portrait de Lavoisier), réalise cette fois un portrait à la psychologie subtile et peint un tableau au « singulier mélange de réalisme et d’idéal », selon Delacroix.
Par la volonté du peintre, le tableau demeure inachevé. Malgré les raisons qui ont poussé David à dire à sa commanditaire : « Madame, les femmes ont leurs caprices, les artistes aussi. Laissez-moi satisfaire le mien. Je laisse votre portrait dans l’état où il se trouve », le portrait est parfait et son inachèvement même est devenu esthétique.
Source : https://www.histoire-image.org/etudes/madame-recamier
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