Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
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Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
Après le portrait de famille des :
Drouais, artistes peintres de père en fils au XVIIIe siècle
Je vous propose un petit sujet concernant la famille Godefroid, et plus particulièrement de deux femmes : Marie-Jacob et sa petite-fille, Marie-Eléonore.
C'est l'annonce d'un portrait prochainement présenté en vente aux enchères qui nous donne aussi l'occasion d'évoquer le métier de restaurateur de tableaux au XVIIIe siècle.
Portrait de Madame Godefroid, née Marie-Jacob van Merlen (1701 - 1775)
Jean Valade (Poitiers 1709 - Paris 1787)
Pastel, 74 x 59 cm
Signé et daté en haut à gauche J. Valade / 1755
Historique : Salon de 1755, n°122 : «Portrait de Madame Godefroid chargée de l'entretient des Tableaux du roi».
Valade expose trois portraits de femmes cette année-là, et Madame Godefroid est la seule qui corresponde à l'âge du modèle représentée ici.
Bibliographie : Catalogue de l'exposition Jean Valade, musée de Poitiers, 1993, p.93, n°46.
Présentation au catalogue :
Le modèle de ce pastel est la plus célèbre restauratrice de son temps.
Au dix-huitième siècle, la restauration des supports des tableaux est un métier féminin, car il ne nécessite pas de compétence picturale, les retouches étant laissées à des peintres professionnels (selon une vision genrée inverse à celle d'aujourd'hui où les travaux minutieux sont plus souvent dévolus aux femmes et ceux de force aux hommes). Remarquons qu'elle est ici représentée sans aucun signe distinctif de son activité.
C'est probablement à propos de notre portrait que Jacques Gautier d'Agoty écrit la critique acerbe suivante : «Le portrait sur-tout d'une dame habillée en citron est d'un mauvais ton de couleur» (Observations sur l'histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture, Paris, XIII, 1755, p. 58).
C'est au contraire ces coloris vifs et sa pose appuyée sur le dossier d'une chaise qui, à nos yeux d'aujourd'hui, la rende naturelle et spontanée.
Citons Noémie Etienne : « Les Godefroid habitent une maison située au cloître Saint-Germain l'Auxerrois à Paris, dont le rez-de-chaussée est occupé par une boutique de tableaux.
L'atelier de restauration est situé dans l'une des chambres : il s'agit donc d'un lieu distinct de l'espace commercial, en retrait, et inséré dans l'espace domestique, où Marie-Jacob exerce l'essentiel de son activité bien avant la mort de son époux.
Paris, Plan Turgot, XVIIIe siècle
Après le décès de celui-ci, en 1741, elle reste seule avec ses nombreux enfants. Bénéficiant du statut juridique spécifique accordé aux veuves sous l'Ancien Régime, elle exerce une activité de marchande de tableaux et de restauratrice. La veuve est officiellement employée par les Bâtiments du roi à partir de 1743 pour restaurer les tableaux de la Couronne » (La pensée dans la pratique : le cas de Marie-Jacob Godefroid, restauratrice de tableaux au XVIIIe siècle, acte du colloque Plumes et Pinceaux Discours de femmes sur l'art en Europe (1750-1850), Dijon, 2012).
Spécialisée dans le rentoilage, elle se lance dans la transposition des panneaux sur toile, cassant les prix par rapport à son concurrent Robert Picault.
En 1753, elle obtient un atelier au Louvre et à la date de ce pastel, en 1755, elle intervient au plafond du Salon d'Hercule à Versailles, peint en 1733 par François Lemoine. Elle y reprend le marouflage des lès de toiles collées au mur avec une technique respectueuse de l'oeuvre qui a étonné les professionnels lors de la dernière restauration en 2000.
L'apothéose d'Hercule, Salon d'Hercule Versailles
François Lemoyne
Huile sur toile, livraison en 1736
Remarouflage de la toile par la veuve Godefroid, 1749 et 1755
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Hervé Lewandowski
(...)
Stylistiquement, on rapprochera notre pastel du portrait de la femme de l'artiste, Louise Gabrielle Rémond, très proche du nôtre, conservé au musée des Beaux-Arts d'Orléans (op.cit. exposition Jean Valade, p.124, n°93, reproduit p.126).
Au dos une étiquette dactylographiée du début du 20è siècle : Portrait de madame Van Merlen peintre du roi logée au / Louvre et inventrice du procédé de rentoilage des tableaux./ madame Van Merlen était la belle - mère du peintre Monnet / dont je possède le portrait par lui-même.
La tabatière en or avec cheveux / les xxx de madame van Merlen et de madame Monet sa fille / ce tableau n'a jamais quitté la famille. EVE
Nous remercions Monsieur Neil Jeffares pour l'aide qui a bien voulu nous apporter pour la rédaction de cette notice.
* Source et infos complémentaires : Eve MDV - Vente du 19 décembre 2019
Je cite un extrait du livre de Séverine Sofio Artistes femmes. La parenthèse enchantée XVIII - XIXe siècle (CNRS Editions) :
Marie-Jacob Godefroid
Probablement née à Anvers, dans une famille d'artistes localement fort connue, Marie-Jacob Van Merlen épouse en 1726 à Paris, Ferdinand-Joseph Godefroid, peintre et restaurateur né à Lille. Ce dernier meurt en 1741, à la suite d'un duel avec un autre peintre.
La veuve Godefroid prend alors la tête de l'atelier familial, dans le Cloître de Saint-Germain L'Auxerrois.
Vue de la colonnade du Louvre
Pierre-Antoine Demachy
Huile sur toile, 1772
Musée du Louvre
Photo : RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle
Enregistrée comme maître à l'Académie de Saint-Luc, elle reprend alors les travaux initiés par son mari et s'inscrit, par ce moyen, dans tous les réseaux de sociabilité proches de la Cour : en quelques années, sa réputation est telle que les plus grands collectionneurs de l'époque font appel à ses services. Surtout, elle travaille pour les collections royales dès 1743.
Image : Turquin Paris / Eve Vente aux enchères
A l'époque, le principal restaurateur des tableaux auprès de la direction des Bâtiments est Robert Picault ; la veuve Godefroid parvient à lui damer la première place en recourant à une triple stratégie redoutablement efficace :
une diversification des services offerts, des prix beaucoup plus bas pour une même opération, et la transparence des méthodes, c'est-à-dire que là où Picault entretenait un mystère autour de la technique de restauration qui était alors la plus impressionnante - la transposition d'épargne, qui consiste à détacher de son support la surface peinte des tableaux pour la transposer sur une toile neuve - la veuve Godefroid explique volontiers à ses commanditaires qu'il suffit d'avoir recours à " de l'eau chaude et (...) de la patience ".
La Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine et un berger, dit La Vierge au lapin
Tiziano Vecellio, Tiziano Vecelli dit Titien ou Le Titien
Huile sur toile, vers 1525-1530, rentoilé en 1749 par la Veuve Godefroid
Paris, musée du Louvre
Image : Commons Wikipedia
La stratégie est habile, puisqu'elle contribue à lui faire une notable publicité tout en décrédibilisant durablement Picault, qui faisait payer très cher ses services.
La veuve Godefroid est ainsi, à partir du milieu des années 1750, la principale restauratrice des collections royales.
Comme membre de la corporation, elle est invitée à exposer quatre de ses restaurations lors du Salon de l'Académie de Saint-Luc de 1752 : elle choisit d'y montrer l'un de ces tableaux coupé en deux, avec une partie restaurée et une partie non restaurée, dans un audacieux effet d'avant / après. Cette démonstration de son savoir-faire marque durablement le public.
Lorsqu'elle meurt en 1775, la veuve Godefroid est riche : son inventaire après-décès révèle qu'elle possède deux maisons, des pierres précieuses et de riches étoffes, ainsi qu'un impressionnant fonds de tableaux à vendre.
Si vous souhaitez approfondir ce sujet des femmes et de la restauration des peintures au XVIIIe siècle, et en particulier du cas de Marie-Jacob Godefroid, je vous recommande la lecture de :
La pensée dans la pratique - Le cas de Marie-Jacob Godefroid, restauratrice de tableaux au XVIIIe siècle
Un article très intéressant, notamment pour ce qui concerne les techniques de restauration des peintures au XVIIIe siècle.
...A suivre, le fils : Joseph-Ferdinand-François Godefroid
Drouais, artistes peintres de père en fils au XVIIIe siècle
Je vous propose un petit sujet concernant la famille Godefroid, et plus particulièrement de deux femmes : Marie-Jacob et sa petite-fille, Marie-Eléonore.
C'est l'annonce d'un portrait prochainement présenté en vente aux enchères qui nous donne aussi l'occasion d'évoquer le métier de restaurateur de tableaux au XVIIIe siècle.
Portrait de Madame Godefroid, née Marie-Jacob van Merlen (1701 - 1775)
Jean Valade (Poitiers 1709 - Paris 1787)
Pastel, 74 x 59 cm
Signé et daté en haut à gauche J. Valade / 1755
Historique : Salon de 1755, n°122 : «Portrait de Madame Godefroid chargée de l'entretient des Tableaux du roi».
Valade expose trois portraits de femmes cette année-là, et Madame Godefroid est la seule qui corresponde à l'âge du modèle représentée ici.
Bibliographie : Catalogue de l'exposition Jean Valade, musée de Poitiers, 1993, p.93, n°46.
Présentation au catalogue :
Le modèle de ce pastel est la plus célèbre restauratrice de son temps.
Au dix-huitième siècle, la restauration des supports des tableaux est un métier féminin, car il ne nécessite pas de compétence picturale, les retouches étant laissées à des peintres professionnels (selon une vision genrée inverse à celle d'aujourd'hui où les travaux minutieux sont plus souvent dévolus aux femmes et ceux de force aux hommes). Remarquons qu'elle est ici représentée sans aucun signe distinctif de son activité.
C'est probablement à propos de notre portrait que Jacques Gautier d'Agoty écrit la critique acerbe suivante : «Le portrait sur-tout d'une dame habillée en citron est d'un mauvais ton de couleur» (Observations sur l'histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture, Paris, XIII, 1755, p. 58).
C'est au contraire ces coloris vifs et sa pose appuyée sur le dossier d'une chaise qui, à nos yeux d'aujourd'hui, la rende naturelle et spontanée.
Citons Noémie Etienne : « Les Godefroid habitent une maison située au cloître Saint-Germain l'Auxerrois à Paris, dont le rez-de-chaussée est occupé par une boutique de tableaux.
L'atelier de restauration est situé dans l'une des chambres : il s'agit donc d'un lieu distinct de l'espace commercial, en retrait, et inséré dans l'espace domestique, où Marie-Jacob exerce l'essentiel de son activité bien avant la mort de son époux.
Paris, Plan Turgot, XVIIIe siècle
Après le décès de celui-ci, en 1741, elle reste seule avec ses nombreux enfants. Bénéficiant du statut juridique spécifique accordé aux veuves sous l'Ancien Régime, elle exerce une activité de marchande de tableaux et de restauratrice. La veuve est officiellement employée par les Bâtiments du roi à partir de 1743 pour restaurer les tableaux de la Couronne » (La pensée dans la pratique : le cas de Marie-Jacob Godefroid, restauratrice de tableaux au XVIIIe siècle, acte du colloque Plumes et Pinceaux Discours de femmes sur l'art en Europe (1750-1850), Dijon, 2012).
Spécialisée dans le rentoilage, elle se lance dans la transposition des panneaux sur toile, cassant les prix par rapport à son concurrent Robert Picault.
En 1753, elle obtient un atelier au Louvre et à la date de ce pastel, en 1755, elle intervient au plafond du Salon d'Hercule à Versailles, peint en 1733 par François Lemoine. Elle y reprend le marouflage des lès de toiles collées au mur avec une technique respectueuse de l'oeuvre qui a étonné les professionnels lors de la dernière restauration en 2000.
L'apothéose d'Hercule, Salon d'Hercule Versailles
François Lemoyne
Huile sur toile, livraison en 1736
Remarouflage de la toile par la veuve Godefroid, 1749 et 1755
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Hervé Lewandowski
(...)
Stylistiquement, on rapprochera notre pastel du portrait de la femme de l'artiste, Louise Gabrielle Rémond, très proche du nôtre, conservé au musée des Beaux-Arts d'Orléans (op.cit. exposition Jean Valade, p.124, n°93, reproduit p.126).
Au dos une étiquette dactylographiée du début du 20è siècle : Portrait de madame Van Merlen peintre du roi logée au / Louvre et inventrice du procédé de rentoilage des tableaux./ madame Van Merlen était la belle - mère du peintre Monnet / dont je possède le portrait par lui-même.
La tabatière en or avec cheveux / les xxx de madame van Merlen et de madame Monet sa fille / ce tableau n'a jamais quitté la famille. EVE
Nous remercions Monsieur Neil Jeffares pour l'aide qui a bien voulu nous apporter pour la rédaction de cette notice.
* Source et infos complémentaires : Eve MDV - Vente du 19 décembre 2019
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Je cite un extrait du livre de Séverine Sofio Artistes femmes. La parenthèse enchantée XVIII - XIXe siècle (CNRS Editions) :
Marie-Jacob Godefroid
Probablement née à Anvers, dans une famille d'artistes localement fort connue, Marie-Jacob Van Merlen épouse en 1726 à Paris, Ferdinand-Joseph Godefroid, peintre et restaurateur né à Lille. Ce dernier meurt en 1741, à la suite d'un duel avec un autre peintre.
La veuve Godefroid prend alors la tête de l'atelier familial, dans le Cloître de Saint-Germain L'Auxerrois.
Vue de la colonnade du Louvre
Pierre-Antoine Demachy
Huile sur toile, 1772
Musée du Louvre
Photo : RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle
Enregistrée comme maître à l'Académie de Saint-Luc, elle reprend alors les travaux initiés par son mari et s'inscrit, par ce moyen, dans tous les réseaux de sociabilité proches de la Cour : en quelques années, sa réputation est telle que les plus grands collectionneurs de l'époque font appel à ses services. Surtout, elle travaille pour les collections royales dès 1743.
Image : Turquin Paris / Eve Vente aux enchères
A l'époque, le principal restaurateur des tableaux auprès de la direction des Bâtiments est Robert Picault ; la veuve Godefroid parvient à lui damer la première place en recourant à une triple stratégie redoutablement efficace :
une diversification des services offerts, des prix beaucoup plus bas pour une même opération, et la transparence des méthodes, c'est-à-dire que là où Picault entretenait un mystère autour de la technique de restauration qui était alors la plus impressionnante - la transposition d'épargne, qui consiste à détacher de son support la surface peinte des tableaux pour la transposer sur une toile neuve - la veuve Godefroid explique volontiers à ses commanditaires qu'il suffit d'avoir recours à " de l'eau chaude et (...) de la patience ".
La Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine et un berger, dit La Vierge au lapin
Tiziano Vecellio, Tiziano Vecelli dit Titien ou Le Titien
Huile sur toile, vers 1525-1530, rentoilé en 1749 par la Veuve Godefroid
Paris, musée du Louvre
Image : Commons Wikipedia
La stratégie est habile, puisqu'elle contribue à lui faire une notable publicité tout en décrédibilisant durablement Picault, qui faisait payer très cher ses services.
La veuve Godefroid est ainsi, à partir du milieu des années 1750, la principale restauratrice des collections royales.
Comme membre de la corporation, elle est invitée à exposer quatre de ses restaurations lors du Salon de l'Académie de Saint-Luc de 1752 : elle choisit d'y montrer l'un de ces tableaux coupé en deux, avec une partie restaurée et une partie non restaurée, dans un audacieux effet d'avant / après. Cette démonstration de son savoir-faire marque durablement le public.
Lorsqu'elle meurt en 1775, la veuve Godefroid est riche : son inventaire après-décès révèle qu'elle possède deux maisons, des pierres précieuses et de riches étoffes, ainsi qu'un impressionnant fonds de tableaux à vendre.
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Si vous souhaitez approfondir ce sujet des femmes et de la restauration des peintures au XVIIIe siècle, et en particulier du cas de Marie-Jacob Godefroid, je vous recommande la lecture de :
La pensée dans la pratique - Le cas de Marie-Jacob Godefroid, restauratrice de tableaux au XVIIIe siècle
Un article très intéressant, notamment pour ce qui concerne les techniques de restauration des peintures au XVIIIe siècle.
...A suivre, le fils : Joseph-Ferdinand-François Godefroid
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
Dans la note descriptive du portrait de sa mère, présenté prochainement en vente aux enchères, est précisé :
L'Enfant au toton
Jean Baptiste Siméon Chardin
Huile sur toile, oeuvre présentée au Salon de 1738
Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier
C'est une erreur !
L'enfant de ce portrait n'est pas le fils de Mme Godefroid, peintre restauratrice, mais le fils cadet du joaillier Charles Godefroy, en effet prénommé Auguste-Gabriel (1728 - 1813).
Le fils de Marie-Jacob Godefroid se nomme Joseph-Ferdinand-François Godefroid, né en 1729 et mort en 1788
Godefroid ou Godefroy, cette confusion des noms de famille, sans doute déjà de leur vivant, semble être répétée dans la fiche biographique publiée sur le site internet du Musée des Beaux-Arts de Tours.
L'orthographe des noms de famille était parfois aléatoire sous l'Ancien Régime...
Le musée présente donc une oeuvre conservée dans ses collections comme étant attribuée à un certain : Joseph-Ferdinand Godefroy de Veaux.
Va pour Godefroy, mais pourquoi " de Veaux " ?
La note biographique correspond cependant à celle du fils Godefroid, raison pour laquelle je la cite :
La Flagellation du Christ
Joseph-Ferdinand-François de Veaux (?, 1729 - Paris, 1788)
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Provenance inconnue
Image : Musée des Beaux Arts de Tours
Notice complète
Les dictionnaires biographiques des artistes restent très laconiques sur Joseph-Ferdinand-François Godefroy de Veaux, connu essentiellement comme l’un des restaurateurs de peintures les plus actifs dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Il succède dans cette activité à son père Ferdinand-Joseph, peintre-restaurateur venu d’Anvers, chargé de l’entretien des collections royales, décédé en 1741 ; et à sa mère Marie Jacobe, qui règne véritablement sur ce domaine à Paris et à Versailles jusqu’à sa mort en 1775.
Elève de Charles Natoire, Joseph-Ferdinand-François se destinait probablement et en priorité à une carrière d’artiste. En 1752 il obtient le privilège d’accompagner Natoire à Rome sans avoir concouru au Grand Prix.
Ce séjour en Italie sera particulièrement long puisqu’il ne rentre en France que sept ans plus tard, mais les échanges réguliers de courrier entre Natoire et Marigny montrent à quel point ils seront déçus par les résultats de ce pensionnaire.
Quelques années après son retour à Paris le nom de Joseph-Ferdinand-François apparaît, parfois associé à celui de sa mère « la veuve Godefroy », pour des travaux de restauration.
En 1765 il restaure les peintures du Salon de la Paix à Versailles, où il interviendra ensuite régulièrement, pour le Salon des Nobles, l’escalier des Ambassadeurs...
Salon de la Paix, Versailles
Image : Château de Versailles, Jean-Marc Manaï
Mercure répandant son influence sur les arts et les sciences
Salon des Nobles de la reine, Versailles
Michel II Corneille l'Aîné
Vers 1680
Huile sur toile marouflée
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Son activité sera particulièrement intense entre 1783 et 1786, les comptes des Bâtiments du Roi mentionnent pour cette seule période près de quarante restaurations réalisées par Godefroy.
Esclaves enchaînés et trophées d'armes : l'Empire et la Turquie
Versailles, Grands Appartements, antichambre du Grand Couvert
Claude-François Vignon
Huile sur toile, vers 1680
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Historique : chantier entre 1671 et 1681 ; restauration par Joseph-Ferdinand Godefroy, 1785 ; restauration, 1814-1815 ; restauration par Paulet et Dupré, 1953-1955
Le nombre de tableaux réalisés par cet artiste et répertorié est en revanche extrêmement réduit, outre le tableau conservé au musée de Tours, on peut citer deux toiles dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs Saint Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés et Dieu le père bénissant, ainsi qu’une Adoration des bergers dans l’église de Mecé.
La Flagellation du Christ
La provenance de ce tableau est inconnue mais sa présence dans les collections du musée est attestée par un document d’archives daté du 8 Germinal de l’an 11 (18 avril 1803).
Dans ce document Jean-Jacques Raverot, conservateur du musée, mentionne ce tableau de godefroy devaux, en précisant qu’il lui a mis « une bordure d’encadrement » mais sans indiquer son origine.
Il est vraisemblable cependant que l’œuvre ait été saisie pendant la période révolutionnaire dans une église ou dans une congrégation religieuse de Tours ou de ses environs.
Boris Lossky suggérait qu’il y avait peut être un lien entre l’existence de ce tableau à Tours et le fait que Godefroy de Veaux avait restauré en 1785 les tableaux de Lesueur de l’abbaye de Marmoutier pour le compte des Bâtiments du Roi. Ce travail cependant n’a pas été effectué à Tours mais à Paris, et les pièces d’archives, concernant cette restauration et les déplacements des oeuvres de Lesueur, ne signalent jamais l’existence de ce tableau de Godefroy de Veaux.
Le mémoire rédigé par Godefroy mentionne en revanche précisément la liste des tableaux restaurés à cette occasion : La sainte Scholastique par Le Sueur…. La messe de saint Martin de Tours…. Saint Louis lavant les pieds des pauvres…. Le Martir de saint Sébastien… et enfin le Christ à la colonne de Le Sueur.
Ce Christ à la colonne (Paris, musée du Louvre) longtemps classé parmi les œuvres de Le Sueur, est aujourd’hui attribué à Simon Vouet, il mérite d’être signalé car des éléments de cette composition ont peut être pu inspirer Godefroy pour son tableau.
Est-ce cette Flagellation qui est mentionnée sous le numéro 255 de l’inventaire du musée rédigé en l’an X, avec des dimensions légèrement différentes ?
Le peu de tableaux répertoriés de Godefroy de Veaux rend extrêmement difficile une quelconque étude comparative. Cependant Philippe Bonnet a localisé en 1992 une Adoration des bergers dans l’église de Mecé (Ile et Vilaine) qui grâce à une restauration récente a permis de révéler la signature de l’artiste et la date de 1784. (Peut-être signait-il donc : Godefroy )
(...)
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
* Source : Silvana Editoriale, 2008 / Musée des Beaux-Arts de Tours
En complément, je cite des extraits du livre Apprendre à peindre : Les ateliers privés à Paris 1780-1863, de France Nerlich et Alain Bonnet (Presses universitaires François Rabelais, 2013) :
Autour de 1750, les peintres spécialisés dans la restauration des tableaux sont principalement regroupés dans le quartier du Louvre.
Ils forment un réseau dense et peu étendu d'ateliers, qui comprennent des boutiques.
Le centre de cette activité est le cloître de Saint-Germain-l'Auxerrois, situé en face de la grande colonnade du Palais.
C'est là que résident notamment Ferdinand-Joseph Godefroid et son épouse Marie-Jacob. D'autres peintres restaurateurs sont domiciliés au cloître.
Les environs sont eux aussi très prisés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le quai de Mégisserie, qui borde le quartier et se trouve perpendiculaire aux rues de la Monnaie et du Bourdonnais, est aussi un haut lieu de l'activité de restauration à partir de 1775.
(...)
L'atelier du peintre
Jean-Baptiste Lallemand
Huile sur toile, vers 1780
Image : Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay
La boutique de la famille Godefroid offre un cas d'étude intéressant pour comprendre le fonctionnement de ces lieux et la manière dont le savoir est communiqué.
Sous l'Ancien Régime, les Godefroid réalisent les restaurations dans leur maison du cloître Saint-Germain-L'Auxerrois. L'emplacement commercial, l'espace dévolu au travail de restauration ainsi que le lieu de vie sont situés dans un seul et même édifice.
La boutique occupe une partie du rez-de-chaussée, tandis que le lieu où s'exerce la restauration semble situé dans l'une des chambres : il s'agit ainsi d'un lieu distinct de l'espace commercial, ancré dans l'espace domestique. Ces particularités favorisent l'emploi des femmes et des enfants.
La visibilité tardive de Joseph-Ferdinand-François dans l'entreprise familiale rappelle l'invisibilité du travail que la veuve elle-même a longtemps réalisé, jusqu'à la mort de son mari en 1741.
(...) Le mode de transmission est en effet très largement familial : en témoignent aussi les dynasties de restaurateurs qui se succèdent de père en fils tels les Picault ou les Hacquin.
The Artist's Studio
by Johann Georg Platzer
Oil on canvas, c. 1740 - 1750
Image : The Cleveland Museum of Art
L'atelier de la veuve Godefroid regroupe aussi des collaborateurs ainsi que du personnel de renfort intervenant de manière ponctuelle pour fournir une main-d'oeuvre spécifique ou un produit manquant. Elle collabore en effet étroitement avec le marchand François-Louis Colins ainsi qu'avec le peintre restaurateur Hugues-Henri Guillemard.
Les deux hommes sont attachés au travail pictural, tandis que la veuve se concentre sur les interventions de nettoyage, ainsi que sur celles touchant au support des oeuvres.
(...)
Marie-Jacob possède aussi un autre atelier au Louvre, non loin de son habitation principale et de sa boutique de tableaux. Après la mort de Marie-Jacob, son fils, Joseph-Ferdinand-François, s'y établira.
Divers outils y sont retrouvés à sa mort en 1788. Certains pouvaient servir à la restauration comme à la peinture, tels " trois grands tréteaux en chêne, une échelle double et une simple, trois vieux chevalets et une escalier de six marches en menuiserie légère ", ou encore des bocaux d'outremer.
La diversité des outils conservés dans l'atelier témoigne aussi de la polyvalence de Joseph-Ferdinand-François, qui travaille à la fois comme peintre et comme restaurateur au sein d'un même espace, et sans doute avec des outils similaires.
L'étude des acteurs de la restauration permet de saisir à quel point le monde de l'art parisien est complexe et mouvant.
Joseph Godefroid peut étudier la peinture dans les ateliers des artistes les plus renommés de l'époque, dont Natoire, vivre et travailler au palais du Louvre, puis se consacrer à la restauration de peinture après que ses talents aient été jugés limités.
Si le sujet vous intéresse je vous recommande encore la lecture de cet article, qui se penche sur le cas de la famille Godefroid (père, mère et fils) afin de décrire cette activité de restauration de peintures au XVIIIe siècle, dans le quartier du Louvre.
Je ne l'ai pas recopié ici, car il est en anglais, ce qui est fort dommage, car cet article est ce qu'il y avait de plus complet et de détaillé concernant les Godefroid
A Family Business - Picture Restorers in the Louvre Quarter (Noémie Etienne, in Journal18)
A suivre, la biographie et l'oeuvre de la fille de Joseph Godefroid !
Présentation au catalogue / Eve MDV a écrit:
Ajoutons encore que son fils, Auguste-Gabriel Godefroid, a servi de modèle à Chardin pour son célèbre Enfant au toton (musée du Louvre).
L'Enfant au toton
Jean Baptiste Siméon Chardin
Huile sur toile, oeuvre présentée au Salon de 1738
Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier
C'est une erreur !
L'enfant de ce portrait n'est pas le fils de Mme Godefroid, peintre restauratrice, mais le fils cadet du joaillier Charles Godefroy, en effet prénommé Auguste-Gabriel (1728 - 1813).
Le fils de Marie-Jacob Godefroid se nomme Joseph-Ferdinand-François Godefroid, né en 1729 et mort en 1788
Godefroid ou Godefroy, cette confusion des noms de famille, sans doute déjà de leur vivant, semble être répétée dans la fiche biographique publiée sur le site internet du Musée des Beaux-Arts de Tours.
L'orthographe des noms de famille était parfois aléatoire sous l'Ancien Régime...
Le musée présente donc une oeuvre conservée dans ses collections comme étant attribuée à un certain : Joseph-Ferdinand Godefroy de Veaux.
Va pour Godefroy, mais pourquoi " de Veaux " ?
La note biographique correspond cependant à celle du fils Godefroid, raison pour laquelle je la cite :
La Flagellation du Christ
Joseph-Ferdinand-François de Veaux (?, 1729 - Paris, 1788)
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Provenance inconnue
Image : Musée des Beaux Arts de Tours
Notice complète
Les dictionnaires biographiques des artistes restent très laconiques sur Joseph-Ferdinand-François Godefroy de Veaux, connu essentiellement comme l’un des restaurateurs de peintures les plus actifs dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Il succède dans cette activité à son père Ferdinand-Joseph, peintre-restaurateur venu d’Anvers, chargé de l’entretien des collections royales, décédé en 1741 ; et à sa mère Marie Jacobe, qui règne véritablement sur ce domaine à Paris et à Versailles jusqu’à sa mort en 1775.
Elève de Charles Natoire, Joseph-Ferdinand-François se destinait probablement et en priorité à une carrière d’artiste. En 1752 il obtient le privilège d’accompagner Natoire à Rome sans avoir concouru au Grand Prix.
Ce séjour en Italie sera particulièrement long puisqu’il ne rentre en France que sept ans plus tard, mais les échanges réguliers de courrier entre Natoire et Marigny montrent à quel point ils seront déçus par les résultats de ce pensionnaire.
Quelques années après son retour à Paris le nom de Joseph-Ferdinand-François apparaît, parfois associé à celui de sa mère « la veuve Godefroy », pour des travaux de restauration.
En 1765 il restaure les peintures du Salon de la Paix à Versailles, où il interviendra ensuite régulièrement, pour le Salon des Nobles, l’escalier des Ambassadeurs...
Salon de la Paix, Versailles
Image : Château de Versailles, Jean-Marc Manaï
Mercure répandant son influence sur les arts et les sciences
Salon des Nobles de la reine, Versailles
Michel II Corneille l'Aîné
Vers 1680
Huile sur toile marouflée
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Son activité sera particulièrement intense entre 1783 et 1786, les comptes des Bâtiments du Roi mentionnent pour cette seule période près de quarante restaurations réalisées par Godefroy.
Esclaves enchaînés et trophées d'armes : l'Empire et la Turquie
Versailles, Grands Appartements, antichambre du Grand Couvert
Claude-François Vignon
Huile sur toile, vers 1680
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Historique : chantier entre 1671 et 1681 ; restauration par Joseph-Ferdinand Godefroy, 1785 ; restauration, 1814-1815 ; restauration par Paulet et Dupré, 1953-1955
Le nombre de tableaux réalisés par cet artiste et répertorié est en revanche extrêmement réduit, outre le tableau conservé au musée de Tours, on peut citer deux toiles dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs Saint Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés et Dieu le père bénissant, ainsi qu’une Adoration des bergers dans l’église de Mecé.
La Flagellation du Christ
La provenance de ce tableau est inconnue mais sa présence dans les collections du musée est attestée par un document d’archives daté du 8 Germinal de l’an 11 (18 avril 1803).
Dans ce document Jean-Jacques Raverot, conservateur du musée, mentionne ce tableau de godefroy devaux, en précisant qu’il lui a mis « une bordure d’encadrement » mais sans indiquer son origine.
Il est vraisemblable cependant que l’œuvre ait été saisie pendant la période révolutionnaire dans une église ou dans une congrégation religieuse de Tours ou de ses environs.
Boris Lossky suggérait qu’il y avait peut être un lien entre l’existence de ce tableau à Tours et le fait que Godefroy de Veaux avait restauré en 1785 les tableaux de Lesueur de l’abbaye de Marmoutier pour le compte des Bâtiments du Roi. Ce travail cependant n’a pas été effectué à Tours mais à Paris, et les pièces d’archives, concernant cette restauration et les déplacements des oeuvres de Lesueur, ne signalent jamais l’existence de ce tableau de Godefroy de Veaux.
Le mémoire rédigé par Godefroy mentionne en revanche précisément la liste des tableaux restaurés à cette occasion : La sainte Scholastique par Le Sueur…. La messe de saint Martin de Tours…. Saint Louis lavant les pieds des pauvres…. Le Martir de saint Sébastien… et enfin le Christ à la colonne de Le Sueur.
Ce Christ à la colonne (Paris, musée du Louvre) longtemps classé parmi les œuvres de Le Sueur, est aujourd’hui attribué à Simon Vouet, il mérite d’être signalé car des éléments de cette composition ont peut être pu inspirer Godefroy pour son tableau.
Est-ce cette Flagellation qui est mentionnée sous le numéro 255 de l’inventaire du musée rédigé en l’an X, avec des dimensions légèrement différentes ?
Le peu de tableaux répertoriés de Godefroy de Veaux rend extrêmement difficile une quelconque étude comparative. Cependant Philippe Bonnet a localisé en 1992 une Adoration des bergers dans l’église de Mecé (Ile et Vilaine) qui grâce à une restauration récente a permis de révéler la signature de l’artiste et la date de 1784. (Peut-être signait-il donc : Godefroy )
(...)
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
* Source : Silvana Editoriale, 2008 / Musée des Beaux-Arts de Tours
______________________
En complément, je cite des extraits du livre Apprendre à peindre : Les ateliers privés à Paris 1780-1863, de France Nerlich et Alain Bonnet (Presses universitaires François Rabelais, 2013) :
Autour de 1750, les peintres spécialisés dans la restauration des tableaux sont principalement regroupés dans le quartier du Louvre.
Ils forment un réseau dense et peu étendu d'ateliers, qui comprennent des boutiques.
Le centre de cette activité est le cloître de Saint-Germain-l'Auxerrois, situé en face de la grande colonnade du Palais.
C'est là que résident notamment Ferdinand-Joseph Godefroid et son épouse Marie-Jacob. D'autres peintres restaurateurs sont domiciliés au cloître.
Les environs sont eux aussi très prisés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le quai de Mégisserie, qui borde le quartier et se trouve perpendiculaire aux rues de la Monnaie et du Bourdonnais, est aussi un haut lieu de l'activité de restauration à partir de 1775.
(...)
L'atelier du peintre
Jean-Baptiste Lallemand
Huile sur toile, vers 1780
Image : Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay
La boutique de la famille Godefroid offre un cas d'étude intéressant pour comprendre le fonctionnement de ces lieux et la manière dont le savoir est communiqué.
Sous l'Ancien Régime, les Godefroid réalisent les restaurations dans leur maison du cloître Saint-Germain-L'Auxerrois. L'emplacement commercial, l'espace dévolu au travail de restauration ainsi que le lieu de vie sont situés dans un seul et même édifice.
La boutique occupe une partie du rez-de-chaussée, tandis que le lieu où s'exerce la restauration semble situé dans l'une des chambres : il s'agit ainsi d'un lieu distinct de l'espace commercial, ancré dans l'espace domestique. Ces particularités favorisent l'emploi des femmes et des enfants.
La visibilité tardive de Joseph-Ferdinand-François dans l'entreprise familiale rappelle l'invisibilité du travail que la veuve elle-même a longtemps réalisé, jusqu'à la mort de son mari en 1741.
(...) Le mode de transmission est en effet très largement familial : en témoignent aussi les dynasties de restaurateurs qui se succèdent de père en fils tels les Picault ou les Hacquin.
The Artist's Studio
by Johann Georg Platzer
Oil on canvas, c. 1740 - 1750
Image : The Cleveland Museum of Art
L'atelier de la veuve Godefroid regroupe aussi des collaborateurs ainsi que du personnel de renfort intervenant de manière ponctuelle pour fournir une main-d'oeuvre spécifique ou un produit manquant. Elle collabore en effet étroitement avec le marchand François-Louis Colins ainsi qu'avec le peintre restaurateur Hugues-Henri Guillemard.
Les deux hommes sont attachés au travail pictural, tandis que la veuve se concentre sur les interventions de nettoyage, ainsi que sur celles touchant au support des oeuvres.
(...)
Marie-Jacob possède aussi un autre atelier au Louvre, non loin de son habitation principale et de sa boutique de tableaux. Après la mort de Marie-Jacob, son fils, Joseph-Ferdinand-François, s'y établira.
Divers outils y sont retrouvés à sa mort en 1788. Certains pouvaient servir à la restauration comme à la peinture, tels " trois grands tréteaux en chêne, une échelle double et une simple, trois vieux chevalets et une escalier de six marches en menuiserie légère ", ou encore des bocaux d'outremer.
La diversité des outils conservés dans l'atelier témoigne aussi de la polyvalence de Joseph-Ferdinand-François, qui travaille à la fois comme peintre et comme restaurateur au sein d'un même espace, et sans doute avec des outils similaires.
L'étude des acteurs de la restauration permet de saisir à quel point le monde de l'art parisien est complexe et mouvant.
Joseph Godefroid peut étudier la peinture dans les ateliers des artistes les plus renommés de l'époque, dont Natoire, vivre et travailler au palais du Louvre, puis se consacrer à la restauration de peinture après que ses talents aient été jugés limités.
_________________________
Si le sujet vous intéresse je vous recommande encore la lecture de cet article, qui se penche sur le cas de la famille Godefroid (père, mère et fils) afin de décrire cette activité de restauration de peintures au XVIIIe siècle, dans le quartier du Louvre.
Je ne l'ai pas recopié ici, car il est en anglais, ce qui est fort dommage, car cet article est ce qu'il y avait de plus complet et de détaillé concernant les Godefroid
A Family Business - Picture Restorers in the Louvre Quarter (Noémie Etienne, in Journal18)
A suivre, la biographie et l'oeuvre de la fille de Joseph Godefroid !
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
Pourquoi de Veaux ?
Probablement pour se distinguer d'un homonyme, soit dans sa profession, soit dans l'entourage familial. C'était très fréquent à cet époque. Mais si le patronyme rallongé pouvait figurer sur des documents notariés, le nom de naissance ne changeait pas pour autant dans les registres paroissiaux.
Joseph Ferdinand François a été baptisé sous le nom de Godefroid et déclaré mort d'une crise d'apoplexie au café de la Régence, le 14 décembre 1788, sous le même nom.
Les scellées ont été posée à son domicile immédiatement et l'inventaire réalisé par un notaire le 23 décembre suivant.
Probablement pour se distinguer d'un homonyme, soit dans sa profession, soit dans l'entourage familial. C'était très fréquent à cet époque. Mais si le patronyme rallongé pouvait figurer sur des documents notariés, le nom de naissance ne changeait pas pour autant dans les registres paroissiaux.
Joseph Ferdinand François a été baptisé sous le nom de Godefroid et déclaré mort d'une crise d'apoplexie au café de la Régence, le 14 décembre 1788, sous le même nom.
Les scellées ont été posée à son domicile immédiatement et l'inventaire réalisé par un notaire le 23 décembre suivant.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Marie-Eléonore Godefroid (1778-1849)
Très bien, Marie-Jeanne, merci beaucoup. Godefroid ou Godefroy, j'en reste là avec le patronyme...
Et j'en viens dès lors à celle dont nous connaissons ici quelques-unes des oeuvres, la petite-fille de Marie-Jacob :
Marie-Eléonore Godefroid (1778 - 1849)
Née le 20 juin 1778, elle est l'un des enfants de Joseph Godefroid et de Marie-Madeleine Ganneron (mariés en 1764) ; elle a passé son enfance dans l'atelier de son père, au Louvre (voir ci-dessus), mais à la mort de celui-ci, sa mère n'est pas parvenue à conserver ce logement / atelier.
En effet, dans l'article que j'ai cité en lien précédemment, est précisé :
Despite Joseph Ferdinand-François’s attempts at social elevation, the Godefroid family would eventually lose their Louvre studio. As for all craftsmen and craftswomen in the last decades of the century, being able to stay in the palace became a contested issue.
By the time Joseph Ferdinand-François Godefroid died in 1788, the status of his profession had been relegated to an inferior position, and restorers were no longer allowed to live in the Louvre. (...)
In 1788, the wife of Joseph Ferdinand-François applied to retain possession of the workshop for herself and her children, both of whom were studying painting.
In his capacity as director of the Bâtiments du Roi, the Comte d’Angiviller refused to grant her request, since the younger Godefroid had not been a member of the Académie or pensioned by the Bâtiments.
This refusal was part of d’Angiviller’s desire to distinguish artisans clearly from artists and to limit lodgings at the Louvre to the latter only.
Interestingly enough, a local painter called Cuvillier seized the opportunity to compose a disparaging history of the Godefroid family. In a letter to d’Angiviller, he wrote :
" The Godefroid family has been restoring the king’s paintings for 60 years; the lodgings of the departed Mr. Godefroid were formerly his restoration workshop, and it was his father and his mother who performed the work and paid for the arrangements necessary to convert it into lodgings.
Mr. Godefroid’s mother ultimately enjoyed a pension of 200 livres as the widow of a restorer of the king’s paintings and a restorer herself. It should be noted that the elder Mr. Godefroid was not essentially on a footing very different from the deceased gentleman.
He was an art dealer who was found to have sufficient ability, and who was employed, not as an appointee for this task, but on a jobbing basis. The younger Mr. Godefroid was not differently used, except that I believe he was not the only one. "
Comparing Joseph Ferdinand-François to his father as little more than a clever dealer, Cuvillier completed his downplaying of the Godefroid family business by noting that they enjoyed no fixed appointment and were paid by the job. Thus, the younger Godefroid was merely “a restoration entrepreneur paid so much a foot for his work.”
Meanwhile Marie-Jacob, although without doubt the main protagonist of this family story, was barely mentioned.
* Source (extrait) : A Family Business - Picture Restorers in the Louvre Quarter (Noémie Etienne, in Journal18)
Afin de pouvoir illustrer davantage ce sujet, je cite ici sa biographie Wiki, version anglaise (désolé), car elle est plus complète que la version française.
Marie-Éléonore Godefroid (20 June 1778 in Paris – 1849)
was a French painter, watercolorist, pastellist, and draughtswoman, but is best known as a portrait painter.
Godefroid was born in Paris and was trained in the Davidian style of painting. She first studied art under her father, the royally-appointed art restorer Ferdinand-Joseph Godefroid.
She would go on to become an instructor of arts and music at the Institute of Saint-Germain-en-Laye de Jeanne Campan, where young elite women of the Napoleonic period were trained. In 1795, she quit her post, however, to dedicate herself completely to painting.
Portrait de Jeanne Campan, née Genest (1752 - 1822)
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile, 1847
Commandé pour 250 francs, 9 juillet 1847 ; payé 250 francs, 9 août 1847 ; collection Louis-Philippe ; mentionné dans la salle Portraits de l’Empire (n°158), aile du Midi, attiques, dans l’inventaire de 1850
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Around 1805, she joined the atelier of Baron François Gérard, with whom she would latter collaborate. She joined his household by 1812 as an assistant in his office and studio, as well as a companion for him, is wife, and their nephews.
Portrait de François Gérard
Marie-Eleonore Godefroid
Huile sur toile
Paris, école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA)
Image : Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris
Godefroid was also a student of Jean-Baptiste Isabey who worked in oil, aquarelle, and pastels.
Between 1800 and 1847, she exhibited portraits in nineteen exhibitions at the Paris Salon, winning medals in 1812 and 1824.
Notably, in 1810, she exhibited the celebrated Portraits of the Children of Marshall Duke d'Elchingen (Portrait en pied des enfants de M.gr le maréchal duc d'Elchingen), a full-length portrait of the children of Marshal Ney.
The work depicts Ney's eight-year-old son Joseph Napoléon, second-oldest son Michel Louis, and two-year-old son Eugène in fancy dress.
Les fils du maréchal Ney
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile, 1810
Allemagne, Berlin, Gemäldegalerie (SMPK)
Image : BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Jörg P. Anders
Some of her other exhibited works included portraits of the children of the Duke of Rovigo and Queen Hortense in 1812, portraits of the children of the Duke of Orleans in 1819 and 1822, and portraits of the Duke of Orleans and Monsieur and Madame de Guiche in 1827.
She also portrayed other notable figures including Abd el-Kader, the painter Jacques-Louis David, Jeanne Campan, Germaine de Stael, Talleyrand and Marshal Lauriston, amongst others.
She also created several portraits that were not exhibited : the portraits of Mrs. Oudenarde, the Latour Maubourg Countess, violinist Pierre Rode, and Camille Jordan, whose portrait was engraved by Mullier.
Portrait de Ben Mahi ed-Din Abd-El-Kader
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Offert à Louis-Philippe par Léon Roches, 1845
Image : Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN / image musée de l'Armée
Portrait du peintre Jacques-Louis David
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François-Joseph Navez
Huile sur toile, 1843
Image : RMN-GP (Château de Versailles) /Franck Raux
Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile
Collection Juliette Récamier ; accroché en pendant du portrait de Chateaubriand dans le salon du grand appartement du premier étage de l'Abbaye-aux-Bois, 1849 (...)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Jacques-Alexandre-Bernard Law, marquis de Lauriston
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, 1824
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Gérard Blot
Godefroid was one of the many women artists that Empress Joséphine de Beauharnais patronized.
Joséphine, impératrice des Français
Attribué à Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, 19e siècle
Image : RMN-GP (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
She also worked as a copyist and reproduced several works for the French government, including the portraits of Louis XVIII and Charles X.
Louis XVIII, roi de France
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, c. 1814
Carton de tapisserie commandé en 1814 pour la manufacture des Gobelins
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
* Source texte : Wikipedia (en anglais) - Marie-Eléonore Godefroid
Version Wikipedia en français
Marie-Éléonore Godefroid, née le 20 juin 1778 à Paris où elle est morte en 1849, est une peintre portraitiste française.
Fille et élève du peintre Ferdinand-Joseph Godefroid, elle est devenue professeur d’art et de musique à l’Institut de Saint-Germain de Jeanne Campan, avant de démissionner en 1795 pour se consacrer entièrement à la peinture.
Madame Campan
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : Flavors from India
Elle est entrée dans l’atelier du baron Gérard, dont elle fut l’amie et qu’elle a aidé dans ses œuvres. Également élève d’Isabey, elle a peint des portraits à l’huile, à l’aquarelle, au pastel.
Elle a exposé à partir de 1800 un grand nombre de portraits au Louvre : entre autres, le Portrait en pied des enfants du maréchal Ney, en 1810, les Portraits des enfants du duc de Rovigo et de la reine Hortense, en 1812, ceux des enfans du duc d’Orléans en 1819 et 1822, et ceux du duc d’Orléans et de M. et Mme de Guiche, en 1827.
On lui doit également le portrait d’Abd el-Kader, du peintre David, de Jeanne Campan, Germaine de Staël, Talleyrand ou du maréchal de Lauriston.
On connaît encore de Godefroy ( ) plusieurs portraits qui n’ont pas été exposés, à savoir : ceux de Mme d’Oudenarde, de la comtesse Latour-Maubourg, de Rodes, célèbre violon ; de Camille Jordan, ce dernier a été gravé par Mullier, etc.
Novella d'Andrea
Marie-Eléonore Godefroid, dite Mademoiselle Godefroid, d'après une composition du baron Gérard qui daterait de 1831
Huile sur toile, 19e siècle
Image : Sotheby's
La composition de Gérard est ici teintée d'une sensibilité féminine, notamment dans les traits délicats du visage et la coiffe qui évoque le style Troubadour. Le sujet, une femme prenant les fonctions d'un homme, permet à une femme artiste d'aborder la condition féminine à une époque où l'entrée des femmes à l'Académie relève encore de l'exception.
Novella était la fille de Jean d'Andrea, célèbre professeur de droit à Bologne en 1300. Très instruite en droit, elle était souvent envoyée enseigner à sa place par son père. Afin d'éviter que sa beauté ne distraie l'auditoire, elle enseignait cachée derrière un rideau. L'histoire de Novella d'Andrea est relatée dans la Cité des Dames, récit de Christine de Pisan (1364 - 1430), l'une des premières femmes de lettres françaises ayant vécu de ses écrits et défendu le droit des femmes.
Elle a peint en outre pour le gouvernement plusieurs copies d’après le baron Gérard, des portraits de Louis XVIII et Charles X. Elle a obtenu plusieurs médailles aux expositions du M. R.[?], en 1812 et 1824.
Portrait de Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence, coiffée d'un diadème aux Armes de France
Attribué à Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : Osenat MDV
Voir notre sujet : Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
* Source texte : Wikipedia (en français) - Marie-Eléonore Godefroid
Et j'en viens dès lors à celle dont nous connaissons ici quelques-unes des oeuvres, la petite-fille de Marie-Jacob :
Marie-Eléonore Godefroid (1778 - 1849)
Née le 20 juin 1778, elle est l'un des enfants de Joseph Godefroid et de Marie-Madeleine Ganneron (mariés en 1764) ; elle a passé son enfance dans l'atelier de son père, au Louvre (voir ci-dessus), mais à la mort de celui-ci, sa mère n'est pas parvenue à conserver ce logement / atelier.
En effet, dans l'article que j'ai cité en lien précédemment, est précisé :
Despite Joseph Ferdinand-François’s attempts at social elevation, the Godefroid family would eventually lose their Louvre studio. As for all craftsmen and craftswomen in the last decades of the century, being able to stay in the palace became a contested issue.
By the time Joseph Ferdinand-François Godefroid died in 1788, the status of his profession had been relegated to an inferior position, and restorers were no longer allowed to live in the Louvre. (...)
In 1788, the wife of Joseph Ferdinand-François applied to retain possession of the workshop for herself and her children, both of whom were studying painting.
In his capacity as director of the Bâtiments du Roi, the Comte d’Angiviller refused to grant her request, since the younger Godefroid had not been a member of the Académie or pensioned by the Bâtiments.
This refusal was part of d’Angiviller’s desire to distinguish artisans clearly from artists and to limit lodgings at the Louvre to the latter only.
Interestingly enough, a local painter called Cuvillier seized the opportunity to compose a disparaging history of the Godefroid family. In a letter to d’Angiviller, he wrote :
" The Godefroid family has been restoring the king’s paintings for 60 years; the lodgings of the departed Mr. Godefroid were formerly his restoration workshop, and it was his father and his mother who performed the work and paid for the arrangements necessary to convert it into lodgings.
Mr. Godefroid’s mother ultimately enjoyed a pension of 200 livres as the widow of a restorer of the king’s paintings and a restorer herself. It should be noted that the elder Mr. Godefroid was not essentially on a footing very different from the deceased gentleman.
He was an art dealer who was found to have sufficient ability, and who was employed, not as an appointee for this task, but on a jobbing basis. The younger Mr. Godefroid was not differently used, except that I believe he was not the only one. "
Comparing Joseph Ferdinand-François to his father as little more than a clever dealer, Cuvillier completed his downplaying of the Godefroid family business by noting that they enjoyed no fixed appointment and were paid by the job. Thus, the younger Godefroid was merely “a restoration entrepreneur paid so much a foot for his work.”
Meanwhile Marie-Jacob, although without doubt the main protagonist of this family story, was barely mentioned.
* Source (extrait) : A Family Business - Picture Restorers in the Louvre Quarter (Noémie Etienne, in Journal18)
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Afin de pouvoir illustrer davantage ce sujet, je cite ici sa biographie Wiki, version anglaise (désolé), car elle est plus complète que la version française.
Marie-Éléonore Godefroid (20 June 1778 in Paris – 1849)
was a French painter, watercolorist, pastellist, and draughtswoman, but is best known as a portrait painter.
Godefroid was born in Paris and was trained in the Davidian style of painting. She first studied art under her father, the royally-appointed art restorer Ferdinand-Joseph Godefroid.
She would go on to become an instructor of arts and music at the Institute of Saint-Germain-en-Laye de Jeanne Campan, where young elite women of the Napoleonic period were trained. In 1795, she quit her post, however, to dedicate herself completely to painting.
Portrait de Jeanne Campan, née Genest (1752 - 1822)
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile, 1847
Commandé pour 250 francs, 9 juillet 1847 ; payé 250 francs, 9 août 1847 ; collection Louis-Philippe ; mentionné dans la salle Portraits de l’Empire (n°158), aile du Midi, attiques, dans l’inventaire de 1850
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Around 1805, she joined the atelier of Baron François Gérard, with whom she would latter collaborate. She joined his household by 1812 as an assistant in his office and studio, as well as a companion for him, is wife, and their nephews.
Portrait de François Gérard
Marie-Eleonore Godefroid
Huile sur toile
Paris, école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA)
Image : Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris
Godefroid was also a student of Jean-Baptiste Isabey who worked in oil, aquarelle, and pastels.
Between 1800 and 1847, she exhibited portraits in nineteen exhibitions at the Paris Salon, winning medals in 1812 and 1824.
Notably, in 1810, she exhibited the celebrated Portraits of the Children of Marshall Duke d'Elchingen (Portrait en pied des enfants de M.gr le maréchal duc d'Elchingen), a full-length portrait of the children of Marshal Ney.
The work depicts Ney's eight-year-old son Joseph Napoléon, second-oldest son Michel Louis, and two-year-old son Eugène in fancy dress.
Les fils du maréchal Ney
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile, 1810
Allemagne, Berlin, Gemäldegalerie (SMPK)
Image : BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Jörg P. Anders
Some of her other exhibited works included portraits of the children of the Duke of Rovigo and Queen Hortense in 1812, portraits of the children of the Duke of Orleans in 1819 and 1822, and portraits of the Duke of Orleans and Monsieur and Madame de Guiche in 1827.
She also portrayed other notable figures including Abd el-Kader, the painter Jacques-Louis David, Jeanne Campan, Germaine de Stael, Talleyrand and Marshal Lauriston, amongst others.
She also created several portraits that were not exhibited : the portraits of Mrs. Oudenarde, the Latour Maubourg Countess, violinist Pierre Rode, and Camille Jordan, whose portrait was engraved by Mullier.
Portrait de Ben Mahi ed-Din Abd-El-Kader
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Offert à Louis-Philippe par Léon Roches, 1845
Image : Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN / image musée de l'Armée
Portrait du peintre Jacques-Louis David
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François-Joseph Navez
Huile sur toile, 1843
Image : RMN-GP (Château de Versailles) /Franck Raux
Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile
Collection Juliette Récamier ; accroché en pendant du portrait de Chateaubriand dans le salon du grand appartement du premier étage de l'Abbaye-aux-Bois, 1849 (...)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Jacques-Alexandre-Bernard Law, marquis de Lauriston
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, 1824
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Gérard Blot
Godefroid was one of the many women artists that Empress Joséphine de Beauharnais patronized.
Joséphine, impératrice des Français
Attribué à Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, 19e siècle
Image : RMN-GP (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
She also worked as a copyist and reproduced several works for the French government, including the portraits of Louis XVIII and Charles X.
Louis XVIII, roi de France
Marie-Eléonore Godefroid, d'après François Gérard
Huile sur toile, c. 1814
Carton de tapisserie commandé en 1814 pour la manufacture des Gobelins
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
* Source texte : Wikipedia (en anglais) - Marie-Eléonore Godefroid
Version Wikipedia en français
Marie-Éléonore Godefroid, née le 20 juin 1778 à Paris où elle est morte en 1849, est une peintre portraitiste française.
Fille et élève du peintre Ferdinand-Joseph Godefroid, elle est devenue professeur d’art et de musique à l’Institut de Saint-Germain de Jeanne Campan, avant de démissionner en 1795 pour se consacrer entièrement à la peinture.
Madame Campan
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : Flavors from India
Elle est entrée dans l’atelier du baron Gérard, dont elle fut l’amie et qu’elle a aidé dans ses œuvres. Également élève d’Isabey, elle a peint des portraits à l’huile, à l’aquarelle, au pastel.
Elle a exposé à partir de 1800 un grand nombre de portraits au Louvre : entre autres, le Portrait en pied des enfants du maréchal Ney, en 1810, les Portraits des enfants du duc de Rovigo et de la reine Hortense, en 1812, ceux des enfans du duc d’Orléans en 1819 et 1822, et ceux du duc d’Orléans et de M. et Mme de Guiche, en 1827.
On lui doit également le portrait d’Abd el-Kader, du peintre David, de Jeanne Campan, Germaine de Staël, Talleyrand ou du maréchal de Lauriston.
On connaît encore de Godefroy ( ) plusieurs portraits qui n’ont pas été exposés, à savoir : ceux de Mme d’Oudenarde, de la comtesse Latour-Maubourg, de Rodes, célèbre violon ; de Camille Jordan, ce dernier a été gravé par Mullier, etc.
Novella d'Andrea
Marie-Eléonore Godefroid, dite Mademoiselle Godefroid, d'après une composition du baron Gérard qui daterait de 1831
Huile sur toile, 19e siècle
Image : Sotheby's
La composition de Gérard est ici teintée d'une sensibilité féminine, notamment dans les traits délicats du visage et la coiffe qui évoque le style Troubadour. Le sujet, une femme prenant les fonctions d'un homme, permet à une femme artiste d'aborder la condition féminine à une époque où l'entrée des femmes à l'Académie relève encore de l'exception.
Novella était la fille de Jean d'Andrea, célèbre professeur de droit à Bologne en 1300. Très instruite en droit, elle était souvent envoyée enseigner à sa place par son père. Afin d'éviter que sa beauté ne distraie l'auditoire, elle enseignait cachée derrière un rideau. L'histoire de Novella d'Andrea est relatée dans la Cité des Dames, récit de Christine de Pisan (1364 - 1430), l'une des premières femmes de lettres françaises ayant vécu de ses écrits et défendu le droit des femmes.
Elle a peint en outre pour le gouvernement plusieurs copies d’après le baron Gérard, des portraits de Louis XVIII et Charles X. Elle a obtenu plusieurs médailles aux expositions du M. R.[?], en 1812 et 1824.
Portrait de Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence, coiffée d'un diadème aux Armes de France
Attribué à Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : Osenat MDV
Voir notre sujet : Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
* Source texte : Wikipedia (en français) - Marie-Eléonore Godefroid
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
Merci beaucoup LNLN pour cette intéressante (et inédite en ce qui me concerne) chronique de cette famille de restaurateurs !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
La nuit, la neige a écrit:C'est l'annonce d'un portrait prochainement présenté en vente aux enchères qui nous donne aussi l'occasion d'évoquer le métier de restaurateur de tableaux au XVIIIe siècle.
Portrait de Madame Godefroid, née Marie-Jacob van Merlen (1701 - 1775)
Jean Valade (Poitiers 1709 - Paris 1787)
Pastel, 74 x 59 cm
Signé et daté en haut à gauche J. Valade / 1755
Historique : Salon de 1755, n°122 : «Portrait de Madame Godefroid chargée de l'entretient des Tableaux du roi».
Valade expose trois portraits de femmes cette année-là, et Madame Godefroid est la seule qui corresponde à l'âge du modèle représentée ici.
Bibliographie : Catalogue de l'exposition Jean Valade, musée de Poitiers, 1993, p.93, n°46.
Diphildor vient d'annoncer sur CDV sa préemption par le MBA d'Orléans pour 27 000 euros
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Godefroid - Famille de restaurateurs de tableaux et peintres aux XVIIIe et XIXe siècles
Bon !!!
Merci pour l'info...
Merci pour l'info...
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
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