Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
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Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Toujours Vaudreuil ...... Il dessine autour de son château de Gennevilliers un parc délicieux ...
Et voici ce qu'en dit le prince de Ligne :
Le goût dirigé par le jugement, le bon ton, le tact fin et délicat, la connaissance de tous les Beaux-Arts, la simplicité de la noblesse et cependant la magnificence quand il le faut, se trouvent à Gennevilliers. Je m'aperçois que je parle de ce jardin comme si je parlais de celui à qui il appartient. J'ai l'air de faire son portrait. Mais il est trop mon ami pour que j'en parle. D'ailleurs, je ne finirais pas sur son élévation, sa sensibilité, sa loyauté chevaleresque et les grâces anciennes et modernes des beaux temps de sa nation. Son Gennevilliers est charmant.
Coup d'oeil sur Beloeil et sur une grande partie des jardins de l'Europe : le prince de Ligne.
.
Et voici ce qu'en dit le prince de Ligne :
Le goût dirigé par le jugement, le bon ton, le tact fin et délicat, la connaissance de tous les Beaux-Arts, la simplicité de la noblesse et cependant la magnificence quand il le faut, se trouvent à Gennevilliers. Je m'aperçois que je parle de ce jardin comme si je parlais de celui à qui il appartient. J'ai l'air de faire son portrait. Mais il est trop mon ami pour que j'en parle. D'ailleurs, je ne finirais pas sur son élévation, sa sensibilité, sa loyauté chevaleresque et les grâces anciennes et modernes des beaux temps de sa nation. Son Gennevilliers est charmant.
Coup d'oeil sur Beloeil et sur une grande partie des jardins de l'Europe : le prince de Ligne.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Le château de Gennevilliers disparut malheureusement au début du XXème siècle, mais une série de clichés, prise en 1896 et appartenant aux collections du Musée de l'Ile de France à Sceaux, nous en conserve le souvenir.
En 1746, le maréchal-duc de Richelieu, petit-neveu du Cardinal, achète un domaine à Gennevilliers et y fait construire une grande demeure que Jean-Nicolas Servandoni, architecte florentin, transforme en château. Richelieu est un personnage important du royaume et le Roi lui-même participe à des parties de chasse dans la propriété. De somptueuses fêtes y sont organisées, ce lieu devient un des rendez-vous galants de la cour de Louis XV. En 1787, le château appartient au duc d’Orléans, futur Philippe Egalité, avant de passer entre diverses mains. En 1902, la Ville rachète le château pour réaliser une école. Les anciens communs du château sont encore visibles à l’angle des rues Carnot et Jean-Jaurès, mais le reste est détruit en 1998 pour la construction du nouveau collège Pasteur.
Un grand parc rectangulaire à l’anglaise, une orangerie, un kiosque, une grotte artificielle abritant une glacière et une grande pièce d’eau agrémentent la propriété du maréchal-duc de Richelieu. En 1752, un temple circulaire, détruit au début du XXe siècle, est édifié au-dessus de la glacière. Le peintre Boucher a décoré les panneaux du belvédère, et sur le dôme de ce pavillon, dédié à la déesse Aurore, se dresse un Mercure doré. La première représentation publique de la pièce de Beaumarchais, "Le Mariage de Figaro", a lieu dans le château de Gennevilliers. Jouée le 26 septembre 1783, elle annonce la Révolution évoquant les idées nouvelles de justice et de liberté.
Château, côté jardin
Belvédère
Entrée de la grotte sous le Belvédère
Ponts
Tombeau de Laure et Pétrarque
Orangerie
Autres informations avec en bonus, deux cartes postales anciennes : http://www.gennevilliers-tourisme.com/chroniques-pere-gegene-le-chateau-de-gennevilliers.html
Enfin, une représentation d'artiste par Christian Benilan :
En 1746, le maréchal-duc de Richelieu, petit-neveu du Cardinal, achète un domaine à Gennevilliers et y fait construire une grande demeure que Jean-Nicolas Servandoni, architecte florentin, transforme en château. Richelieu est un personnage important du royaume et le Roi lui-même participe à des parties de chasse dans la propriété. De somptueuses fêtes y sont organisées, ce lieu devient un des rendez-vous galants de la cour de Louis XV. En 1787, le château appartient au duc d’Orléans, futur Philippe Egalité, avant de passer entre diverses mains. En 1902, la Ville rachète le château pour réaliser une école. Les anciens communs du château sont encore visibles à l’angle des rues Carnot et Jean-Jaurès, mais le reste est détruit en 1998 pour la construction du nouveau collège Pasteur.
Un grand parc rectangulaire à l’anglaise, une orangerie, un kiosque, une grotte artificielle abritant une glacière et une grande pièce d’eau agrémentent la propriété du maréchal-duc de Richelieu. En 1752, un temple circulaire, détruit au début du XXe siècle, est édifié au-dessus de la glacière. Le peintre Boucher a décoré les panneaux du belvédère, et sur le dôme de ce pavillon, dédié à la déesse Aurore, se dresse un Mercure doré. La première représentation publique de la pièce de Beaumarchais, "Le Mariage de Figaro", a lieu dans le château de Gennevilliers. Jouée le 26 septembre 1783, elle annonce la Révolution évoquant les idées nouvelles de justice et de liberté.
Château, côté jardin
Belvédère
Entrée de la grotte sous le Belvédère
Ponts
Tombeau de Laure et Pétrarque
Orangerie
Autres informations avec en bonus, deux cartes postales anciennes : http://www.gennevilliers-tourisme.com/chroniques-pere-gegene-le-chateau-de-gennevilliers.html
Enfin, une représentation d'artiste par Christian Benilan :
Dernière édition par Gouverneur Morris le Ven 03 Jan 2014, 16:46, édité 6 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Je ne vois rien ! àè-è\':
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
... nothing more, Governor !
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Ah si : deux premières vues !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Le site du Musée de l'IDF est très lent à charge semble-t-il àè-è\': .
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Tout vient à point pour qui sait attendre !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Si quelqu'un a la possibilité d'enregistrer les photos, de les héberger, et d'insérer des liens tout neufs, je pense que ça arrangera les amateurs mais je suis au bureau et l'opération m'est difficile boudoi26
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
...
Tout y est !!! :\\\\\\\\: :\\\\\\\\: :\\\\\\\\:
Que le pont est beau ! :n,,;::::!!!:
J'adore ces photos si bucoliques !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Son père envoie Pétrarque étudier le droit à Montpellier (1319-23) et à Bologna (1323-5).
Mais Francesco déteste la carrière choisie pour lui, et consacre autant que possible son temps aux belles-lettres, irritant tellement son père, que ce dernier finit un jour par brûler un certain nombre de ses auteurs antiques favoris. Quand Ser Petracco meurt en 1323, Francesco revient à Avignon et entre dans les ordres mineurs, qui lui ont permis d'obtenir des bénéfices et des canonicats, sans pour cela l'obliger à des devoirs contraignants d'ecclésiastiques. Il entame alors une vie mondaine en Avignon, et c'est pendant cette période, le vendredi 6 avril 1327, dans l'église Sainte-Claire exactement, qu'il voit pour la première fois Laure, la dame qui devait inspirer son œuvre la plus célèbre. Laure de Noves ou Laure de Sabran? Laure de Chiabau ou Laure Colonna? L'histoire a retenu Laure de Noves ou Laure de Sade (1310 - 1348), épouse de Hugues de Sade, que les chants du poète ont rendue immortelle, sans soulever le voile qui nous dérobe sa vraie personnalité. Il y a de fortes chances que cet amour soit resté platonique. Et puis, dans l'œuvre imposante de Pétrarque, Laure n'occupe finalement qu'une place assez modeste. Après tout, elle n'apparaît quasiment que dans le Canzoniere,où elle partage la place d'amante avec d'autres femmes.
Euh ... je crois que nous digressons !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Mme de Sabran a écrit:Il y a de fortes chances que cet amour soit resté platonique. ( celui de Laure et Pétrarque )
So sad boudoi26
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
L'amour inassouvi est le seul qui dure ... piètre consolation !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Le domaine de Gennevillers du comte de Vaudreuil
Le plan du domaine de Gennevilliers par Georges Louis Lerouge est visible sur le site de INHA
http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/6647-jardins-anglo-chinois-cahier-20/. Le parc a été réalisé par Alexandre Louis Etable de la Brière, architecte de la Vénerie du Roi puis l'un des architectes du comte d'Artois.
Il a par ailleurs crée le jardin de la maison de la princesse Elisabeth à Montreuil. Il a également aménagé l'hôtel particulier du comte de Vaudreuil, rue de la Chaise à Paris ( si je ne me trompe pas cet hôtel particulier est encore visible). Il a aussi travaillé en collaboration avec Thomas Blaikie, le jardinier paysagiste du comte d'Artois, sur l'aménagement d'un parc à l'anglaise à Claye, la demeure du duc de Polignac, mais ce projet a été interrrompu lorsque la révolution a éclaté. Il a également collaboré aux aménagements intérieurs de la maison de la comtesse Diane à Montreuil. Cette dernière était attenante à l'orangerie de la princesse et on peut encore l'apercevoir en se rendant rue du Champ Lagarde à Versailles. On se fera une idée de cette propriété telle qu'elle était à l'époque en consultant le plan du domaine de Montreuil) Elisabeth. Pour ceux que l'architecture du XVIII aurait passionné, je serais preneur de toute information au sujet de Labrière notamment sur la localisation des fonds d'archives le concernant qui pourraient encore exister.
Place donc maintenant à une petite ballade en compagnie de Vaudreuil et de ses amis dans sa demeure de Gennevillers qu'il occupa malheureusement très peu de temps (c a d de 1783 à 1788, année pendant laquelle il dut vendre ses biens et une grande partie de ses collections pour éponger ses dettes. Il se rendit alors en Italie accompagné par Armand, le fils ainé des Polignac et ne revint en France qu'à l'automne de 1788 pour vivre les derniers jours de notre monarchie) et jouer aux côté d'Artois un rôle discret mais non négligeable dans la contre révolution,sa préparation et vraisemblablement dans le renvoi de Necker, le 11 septembre 1789).
Voici la maison de Diane à Montreuil sur le plan générale du parc de la princesse. L'orangerie de la princesse est figurée en rosé dans le coin supérieur droit du plan et la maison de Diane en jaune juste à côté avec son parc délimité par un mur gris.
Vous noterez que le par
Bonne ballade. Roi-cavalerie
http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/6647-jardins-anglo-chinois-cahier-20/. Le parc a été réalisé par Alexandre Louis Etable de la Brière, architecte de la Vénerie du Roi puis l'un des architectes du comte d'Artois.
Il a par ailleurs crée le jardin de la maison de la princesse Elisabeth à Montreuil. Il a également aménagé l'hôtel particulier du comte de Vaudreuil, rue de la Chaise à Paris ( si je ne me trompe pas cet hôtel particulier est encore visible). Il a aussi travaillé en collaboration avec Thomas Blaikie, le jardinier paysagiste du comte d'Artois, sur l'aménagement d'un parc à l'anglaise à Claye, la demeure du duc de Polignac, mais ce projet a été interrrompu lorsque la révolution a éclaté. Il a également collaboré aux aménagements intérieurs de la maison de la comtesse Diane à Montreuil. Cette dernière était attenante à l'orangerie de la princesse et on peut encore l'apercevoir en se rendant rue du Champ Lagarde à Versailles. On se fera une idée de cette propriété telle qu'elle était à l'époque en consultant le plan du domaine de Montreuil) Elisabeth. Pour ceux que l'architecture du XVIII aurait passionné, je serais preneur de toute information au sujet de Labrière notamment sur la localisation des fonds d'archives le concernant qui pourraient encore exister.
Place donc maintenant à une petite ballade en compagnie de Vaudreuil et de ses amis dans sa demeure de Gennevillers qu'il occupa malheureusement très peu de temps (c a d de 1783 à 1788, année pendant laquelle il dut vendre ses biens et une grande partie de ses collections pour éponger ses dettes. Il se rendit alors en Italie accompagné par Armand, le fils ainé des Polignac et ne revint en France qu'à l'automne de 1788 pour vivre les derniers jours de notre monarchie) et jouer aux côté d'Artois un rôle discret mais non négligeable dans la contre révolution,sa préparation et vraisemblablement dans le renvoi de Necker, le 11 septembre 1789).
Voici la maison de Diane à Montreuil sur le plan générale du parc de la princesse. L'orangerie de la princesse est figurée en rosé dans le coin supérieur droit du plan et la maison de Diane en jaune juste à côté avec son parc délimité par un mur gris.
Vous noterez que le par
Bonne ballade. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Roi-cavalerie a écrit: Il a également aménagé l'hôtel particulier du comte de Vaudreuil, rue de la Chaise à Paris ( si je ne me trompe pas cet hôtel particulier est encore visible).
Mais non, vous ne vous trompez pas ! :n,,;::::!!!:
Hôtel du comte de Vaudreuil, Grand Fauconnier de France, 7 rue de la Chaise. Paris (VIIth arrondissement).
Photograph by Eugène Atget (1857-1927). Paris, musée Carnavalet.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Roi-cavalerie a écrit:
Il a par ailleurs crée le jardin de la maison de la princesse Elisabeth à Montreuil. Il a également aménagé l'hôtel particulier du comte de Vaudreuil, rue de la Chaise à Paris ( si je ne me trompe pas cet hôtel particulier est encore visible). Il a aussi travaillé en collaboration avec Thomas Blaikie, le jardinier paysagiste du comte d'Artois, sur l'aménagement d'un parc à l'anglaise à Claye, la demeure du duc de Polignac, mais ce projet a été interrrompu lorsque la révolution a éclaté. Il a également collaboré aux aménagements intérieurs de la maison de la comtesse Diane à Montreuil. Cette dernière était attenante à l'orangerie de la princesse et on peut encore l'apercevoir en se rendant rue du Champ Lagarde à Versailles. On se fera une idée de cette propriété telle qu'elle était à l'époque en consultant le plan du domaine de Montreuil) Elisabeth. Pour ceux que l'architecture du XVIII aurait passionné, je serais preneur de toute information au sujet de Labrière notamment sur la localisation des fonds d'archives le concernant qui pourraient encore exister.
Notre spécialiste en architecture du XVIII siècle est notre ami JAG ( Ange-Jacques Gabriel )
Peut-être connaît-il Labrière ?
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Voici un lien très intéressant de l'historique de la rue de la chaise.
http://www.paris-pittoresque.com/rues/255.htm
http://www.paris-pittoresque.com/rues/255.htm
Invité- Invité
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
C'est à Gennevilliers que fut joué pour la première fois Le Mariage de Figaro le 26 septembre 1783, devant la coterie habituelle de la Reine et Mme Vigée-Lebrun
Propriété des Richelieu (dont le Maréchal qui a deux sujets chez nous ), le duc de Fronsac mit en effet le château à disposition de Vaudreuil à la fin du règne de Louis XVI.
Seul vestige du domaine, les écuries, dites "écuries Richelieu", font l'actualité ces derniers temps :
Elles ont été retenues la semaine dernière pour figurer sur la liste 2021 de la mission Bern pour le Patrimoine :
https://www.ville-gennevilliers.fr/10-1891/les-actualites/fiche/les-ecuries-de-gennevilliers-primees.htm
Propriété des Richelieu (dont le Maréchal qui a deux sujets chez nous ), le duc de Fronsac mit en effet le château à disposition de Vaudreuil à la fin du règne de Louis XVI.
Seul vestige du domaine, les écuries, dites "écuries Richelieu", font l'actualité ces derniers temps :
Elles ont été retenues la semaine dernière pour figurer sur la liste 2021 de la mission Bern pour le Patrimoine :
https://www.ville-gennevilliers.fr/10-1891/les-actualites/fiche/les-ecuries-de-gennevilliers-primees.htm
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Mais laissons la parole à la douce Elisabeth Vigée-Lebrun, qui raconte cet évènement littéraire dans ses Souvenirs :
"Si mon voyage au Raincy me parut peu réjouissant, il n'en était pas de même de ceux que je faisais à Gennevilliers, qui appartenait alors à M. le comte de Vaudreuil, un des hommes les plus aimables que l'on pût voir. Gennevilliers n'était nullement pittoresque; le comte de Vaudreuil avait acheté cette propriété en grande partie pour monseigneur le comte d'Artois, parce qu'elle renfermait de beaux cantons de chasse, et l'avait embellie autant qu'il était possible. La maison était meublée dans le meilleur goût, quoique sans magnificence; il s'y trouvait une salle de comédie, petite, mais charmante, dans laquelle ma belle-soeur, mon frère, M. de Rivière, et moi nous avons joué plusieurs opéras-comiques, avec madame Dugazon, Garat, Cailleau et Laruette. Ces deux derniers, qui étaient alors retirés du théâtre, jouaient admirablement, et avec un tel naturel, qu'un jour, comme ils répétaient ensemble la scène des deux pères dans Rose et Colas, je crus qu'ils causaient entre eux, et je leur dis: «Allons, il faut commencer la répétition.» On m'avait donné le rôle de Rose; Garat jouait assez gauchement celui de Colas; mais il chantait si bien! il était surtout délicieux de l'entendre dans la Colonie, dont la musique est ravissante à mon goût. Il avait pris le rôle de Saint-Albe; moi celui de Marine; et ma belle-soeur celui de la comtesse, qu'elle jouait comme un ange. Elle et M. de Rivière étaient vraiment des acteurs. Ils auraient pu briller même au théâtre.
M. le comte d'Artois et sa société venaient à nos spectacles. J'avoue que tout ce beau monde me donnait la peur au point que la première fois qu'ils y vinrent, sans que j'en fusse prévenue, je ne voulais plus jouer; la crainte de désobliger les amis qui jouaient avec moi me décida seule à entrer en scène: aussi M. le comte d'Artois, avec sa grâce ordinaire, vint-il entre les deux pièces nous encourager par tous les complimens imaginables.
Le dernier spectacle qui fut donné dans la salle de Gennevilliers fut une représentation du Mariage de Figaro par les acteurs de la Comédie Française. Je me rappelle que mademoiselle Sainval jouait la comtesse, mademoiselle Olivier le page; et que mademoiselle Contat était charmante dans le rôle de Suzanne. Il fallait néanmoins que Beaumarchais eût cruellement harcelé M. de Vaudreuil pour parvenir à faire jouer sur ce théâtre une pièce aussi inconvenante sous tous les rapports. Dialogue, couplets, tout était dirigé contre la cour, dont une grande partie se trouvait là, sans parler de la présence de notre excellent prince. Chacun souffrait de ce manque de mesure; mais Beaumarchais n'en était pas moins ivre de bonheur: il courait de tous côtés, comme un homme hors de lui-même; et comme on se plaignait de la chaleur, il ne donna pas le temps d'ouvrir les fenêtres, et cassa tous les carreaux avec sa canne, ce qui fit dire après la pièce, qu'il avait doublement cassé les vitres.
Le comte de Vaudreuil dut se repentir doublement aussi d'avoir accordé sa protection à l'auteur du Mariage de Figaro. Peu de temps après cette représentation, Beaumarchais lui fait demander un rendez-vous qu'il obtient aussitôt, et il arrive à Versailles de si bonne heure, que le comte venait à peine de se lever. Il parle alors d'un projet de finance qu'il vient d'imaginer et qui devait lui rapporter des trésors: puis il finit par proposer à M. de Vaudreuil une somme considérable s'il veut se charger de faire réussir l'affaire. Le comte l'écoute avec le plus grand calme, et quand Beaumarchais a tout dit:--Monsieur de Beaumarchais, lui répondit-il, vous ne pouviez venir dans un moment plus favorable; car j'ai passé une bonne nuit, j'ai bien digéré, jamais je ne me suis mieux porté qu'aujourd'hui; si vous m'aviez fait hier une pareille proposition, je vous aurais fait jeter par la fenêtre.( )"
"Si mon voyage au Raincy me parut peu réjouissant, il n'en était pas de même de ceux que je faisais à Gennevilliers, qui appartenait alors à M. le comte de Vaudreuil, un des hommes les plus aimables que l'on pût voir. Gennevilliers n'était nullement pittoresque; le comte de Vaudreuil avait acheté cette propriété en grande partie pour monseigneur le comte d'Artois, parce qu'elle renfermait de beaux cantons de chasse, et l'avait embellie autant qu'il était possible. La maison était meublée dans le meilleur goût, quoique sans magnificence; il s'y trouvait une salle de comédie, petite, mais charmante, dans laquelle ma belle-soeur, mon frère, M. de Rivière, et moi nous avons joué plusieurs opéras-comiques, avec madame Dugazon, Garat, Cailleau et Laruette. Ces deux derniers, qui étaient alors retirés du théâtre, jouaient admirablement, et avec un tel naturel, qu'un jour, comme ils répétaient ensemble la scène des deux pères dans Rose et Colas, je crus qu'ils causaient entre eux, et je leur dis: «Allons, il faut commencer la répétition.» On m'avait donné le rôle de Rose; Garat jouait assez gauchement celui de Colas; mais il chantait si bien! il était surtout délicieux de l'entendre dans la Colonie, dont la musique est ravissante à mon goût. Il avait pris le rôle de Saint-Albe; moi celui de Marine; et ma belle-soeur celui de la comtesse, qu'elle jouait comme un ange. Elle et M. de Rivière étaient vraiment des acteurs. Ils auraient pu briller même au théâtre.
M. le comte d'Artois et sa société venaient à nos spectacles. J'avoue que tout ce beau monde me donnait la peur au point que la première fois qu'ils y vinrent, sans que j'en fusse prévenue, je ne voulais plus jouer; la crainte de désobliger les amis qui jouaient avec moi me décida seule à entrer en scène: aussi M. le comte d'Artois, avec sa grâce ordinaire, vint-il entre les deux pièces nous encourager par tous les complimens imaginables.
Le dernier spectacle qui fut donné dans la salle de Gennevilliers fut une représentation du Mariage de Figaro par les acteurs de la Comédie Française. Je me rappelle que mademoiselle Sainval jouait la comtesse, mademoiselle Olivier le page; et que mademoiselle Contat était charmante dans le rôle de Suzanne. Il fallait néanmoins que Beaumarchais eût cruellement harcelé M. de Vaudreuil pour parvenir à faire jouer sur ce théâtre une pièce aussi inconvenante sous tous les rapports. Dialogue, couplets, tout était dirigé contre la cour, dont une grande partie se trouvait là, sans parler de la présence de notre excellent prince. Chacun souffrait de ce manque de mesure; mais Beaumarchais n'en était pas moins ivre de bonheur: il courait de tous côtés, comme un homme hors de lui-même; et comme on se plaignait de la chaleur, il ne donna pas le temps d'ouvrir les fenêtres, et cassa tous les carreaux avec sa canne, ce qui fit dire après la pièce, qu'il avait doublement cassé les vitres.
Le comte de Vaudreuil dut se repentir doublement aussi d'avoir accordé sa protection à l'auteur du Mariage de Figaro. Peu de temps après cette représentation, Beaumarchais lui fait demander un rendez-vous qu'il obtient aussitôt, et il arrive à Versailles de si bonne heure, que le comte venait à peine de se lever. Il parle alors d'un projet de finance qu'il vient d'imaginer et qui devait lui rapporter des trésors: puis il finit par proposer à M. de Vaudreuil une somme considérable s'il veut se charger de faire réussir l'affaire. Le comte l'écoute avec le plus grand calme, et quand Beaumarchais a tout dit:--Monsieur de Beaumarchais, lui répondit-il, vous ne pouviez venir dans un moment plus favorable; car j'ai passé une bonne nuit, j'ai bien digéré, jamais je ne me suis mieux porté qu'aujourd'hui; si vous m'aviez fait hier une pareille proposition, je vous aurais fait jeter par la fenêtre.( )"
Dernière édition par Gouverneur Morris le Sam 10 Avr 2021, 16:38, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Merci, mon cher Momo .
Cet extrait des souvenirs de Mme Le Brun en dit long sur l'outrecuidance de ce diable de Beaumarchais .
Il croyait que tout lui était permis. ( et ce n'était pas faux )
Si Vaudreuil voyait son Gennevilliers dans son état ! ( je reviens à tes photos ) ... Beaumarchais n'aurait plus une vitre à y briser !
Dis-moi, la tour Malborough que j'ai entr'aperçue dans notre Jeu ne fait donc pas partie du domaine ?
Ajoutons que Chamfort était un commensal très assidu du comte : il était tout à fait comme chez lui à Gennevilliers.
Cet extrait des souvenirs de Mme Le Brun en dit long sur l'outrecuidance de ce diable de Beaumarchais .
Il croyait que tout lui était permis. ( et ce n'était pas faux )
Si Vaudreuil voyait son Gennevilliers dans son état ! ( je reviens à tes photos ) ... Beaumarchais n'aurait plus une vitre à y briser !
Dis-moi, la tour Malborough que j'ai entr'aperçue dans notre Jeu ne fait donc pas partie du domaine ?
Ajoutons que Chamfort était un commensal très assidu du comte : il était tout à fait comme chez lui à Gennevilliers.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Merci pour ces précisions Eléo !
Si si, il s'agit de la glacière, on en parle plus haut :
Mme de Sabran a écrit:Dis-moi, la tour Malborough que j'ai entr'aperçue dans notre Jeu ne fait donc pas partie du domaine ?
Si si, il s'agit de la glacière, on en parle plus haut :
En 1752, un temple circulaire, détruit au début du XXe siècle, est édifié au-dessus de la glacière. Le peintre Boucher a décoré les panneaux du belvédère, et sur le dôme de ce pavillon, dédié à la déesse Aurore, se dresse un Mercure doré.
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Ah d'accord ! Merci .
Il existe toujours ?
Il existe toujours ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
En 1752, un temple circulaire, détruit au début du XXe siècle, est édifié au-dessus de la glacière. Le peintre Boucher a décoré les panneaux du belvédère, et sur le dôme de ce pavillon, dédié à la déesse Aurore, se dresse un Mercure doré.
Ce devait être bien joli !
On devine quelque chose comme un grand bassin creusé et maçonné, au premier plan ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Gennevilliers du comte de Vaudreuil
Je découvre l’existence de ce domaine (mais je n’arrive pas à voir les photos, sauf 2).
Quel malheur que la disparition de ce château, de son parc et de ses fabriques. Le petit temple aujourd’hui disparu était superbe.
Quel malheur que la disparition de ce château, de son parc et de ses fabriques. Le petit temple aujourd’hui disparu était superbe.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
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