Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
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Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
En complément d'une réponse donnée à une énigme de notre "Jeu de l'été"...
L’attentat et l’exécution de Damiens, dans l'Histoire de ma vie de Giacomo Casanova
Casanova arrive à Paris, le jour de l’attentat.
C'est son deuxième séjour dans la capitale française.
Je le cite :
Portrait gravé de Casanova, d’après Anton Raphaël Mengs (1728-1779), vers 1760.
Bibliothèque nationale de France
Après avoir loué une chambre dans la même rue, je suis allé l’Hôtel de Bourbon pour me présenter à M. l’abbé de Bernis qui était chef du Département des Affaires étrangères (Casanova avait rencontré le cardinal de Bernis à Venise, du temps où son ami était ambassadeur de France), et j’avais des bonnes raisons pour espérer de lui ma fortune.
J’y vais, on me dit qu’il était à Versailles ; impatient de le voir je vais au pont Royal, je prends une voiture qu’on appelle pot de chambre boudoi32, et j’y arrive à six heures et demie.
Carabas, ou pot de chambre, voiture publique de Paris à Versailles sous Louis XV
Ayant su qu’il était retourné à Paris avec le comte de Cantillana, ambassadeur de Naples, je n’ai eu autre parti à prendre que celui de faire la même chose.
Je retourne donc dans ma même voiture ; mais à peine arrivé à la grille je vois une grande quantité de monde courir de tous côtés dans la plus grande confusion, et j’entends crier à droite et à gauche :
— Le Roi est assassiné, on vient de tuer Sa Majesté.
Mon cocher effrayé ne pense qu’à suivre son chemin ; mais on arrête ma voiture, on me fait descendre, et on me met dans le corps de garde, où je vois en trois ou quatre minutes plus de vingt personnes arrêtées tout étonnées, et aussi coupables que moi.
Je ne savais que penser, et ne croyant pas aux enchantements, je croyais de rêver.
Nous étions là, et nous nous regardions sans oser nous parler ; la surprise nous tenait tous accablés, chacun, quoique innocent, avait peur.
Mais quatre ou cinq minutes après un officier entra, et après nous avoir demandé fort poliment excuse, il nous dit que nous pouvions nous en aller.
— Le Roi, dit-il, est blessé, et on l’a porté dans son appartement.
L’assassin, que personne ne connaît, est arrêté. On cherche partout M. de la Martinière (Le premier chirurgien du roi).
Germain Pichault de La Martinière, par Francois-Adrien Latinville
Remonté dans ma voiture, et me trouvant fort heureux de m’y voir, un jeune homme très bien mis, et d’une figure faite pour persuader me prie de le prendre avec moi moyennant qu’il payerait la moitié ; mais malgré les lois de la politesse je lui refuse ce plaisir.
Il y a des moments où il ne faut pas être poli. :
Dans les trois heures que j’ai employées pour retourner à Paris, car les pots de chambre vont très lentement, deux cents courriers pour le moins, qui allaient ventre à terre, me devancèrent.
A chaque minute j’en voyais un nouveau, et chaque courrier criait et publiait à l’air la nouvelle qu’il portait.
Les premiers dirent ce que je savais ; un quart d’heure après j’ai su qu’on avait saigné le Roi, j’ai su après que la blessure n’était pas mortelle, et une heure après, que la blessure était si légère que Sa Majesté pourrait même aller à Trianon si elle voulait.
(…)
Et plus loin, au sujet de Robert-François Damiens…
Quelques jours après, c’était le 28 du mois de mars, je suis allé de très bonne heure prendre les dames qui déjeunaient chez la Lambertini avec Tireta, et je les ai menées à la Grève tenant Mlle de la M—re assise sur mes genoux.
Elles se mirent toutes les trois étroitement sur le devant de la fenêtre se tenant inclinées sur leurs coudes à la hauteur d’appui pour ne pas nous empêcher de voir.
Nous eûmes la constance de rester quatre heures entières à cet horrible spectacle. Je n’en dirai rien, car je serais trop long, et d’ailleurs il est connu de tout le monde.
Damiens était un fanatique qui avait tenté de tuer Louis XV croyant de faire un bon œuvre. Il ne lui avait que piqué légèrement la peau, mais c’était égal.
Le peuple présent à son supplice l’appelait monstre que l’enfer avait vomi pour faire assassiner le meilleur des rois qu’il croyait d’adorer, et qu’il avait appelé le Bien-Aimé.
C’était pourtant le même peuple qui a massacré toute la famille royale, toute la noblesse de France, et tous ceux qui donnaient à la nation le beau caractère qui la faisait estimer, aimer, et prendre même pour modèle de toutes les autres.
Le peuple de France, dit M. de Voltaire même, est le plus abominable de tous les peuples.
Caméléon qui prend toutes les couleurs, et susceptible de tout ce qu’un chef veut lui faire faire de bon ou de mauvais.
* Source : Stéphane Lojkine, cours d’initiation à la french theory, université d'Aix-Marseille, janvier 2012 : http://utpictura18.univ-montp3.fr/Dispositifs/Casanova_Damiens.php
L’attentat et l’exécution de Damiens, dans l'Histoire de ma vie de Giacomo Casanova
Casanova arrive à Paris, le jour de l’attentat.
C'est son deuxième séjour dans la capitale française.
Je le cite :
Portrait gravé de Casanova, d’après Anton Raphaël Mengs (1728-1779), vers 1760.
Bibliothèque nationale de France
Après avoir loué une chambre dans la même rue, je suis allé l’Hôtel de Bourbon pour me présenter à M. l’abbé de Bernis qui était chef du Département des Affaires étrangères (Casanova avait rencontré le cardinal de Bernis à Venise, du temps où son ami était ambassadeur de France), et j’avais des bonnes raisons pour espérer de lui ma fortune.
J’y vais, on me dit qu’il était à Versailles ; impatient de le voir je vais au pont Royal, je prends une voiture qu’on appelle pot de chambre boudoi32, et j’y arrive à six heures et demie.
Carabas, ou pot de chambre, voiture publique de Paris à Versailles sous Louis XV
Ayant su qu’il était retourné à Paris avec le comte de Cantillana, ambassadeur de Naples, je n’ai eu autre parti à prendre que celui de faire la même chose.
Je retourne donc dans ma même voiture ; mais à peine arrivé à la grille je vois une grande quantité de monde courir de tous côtés dans la plus grande confusion, et j’entends crier à droite et à gauche :
— Le Roi est assassiné, on vient de tuer Sa Majesté.
Mon cocher effrayé ne pense qu’à suivre son chemin ; mais on arrête ma voiture, on me fait descendre, et on me met dans le corps de garde, où je vois en trois ou quatre minutes plus de vingt personnes arrêtées tout étonnées, et aussi coupables que moi.
Je ne savais que penser, et ne croyant pas aux enchantements, je croyais de rêver.
Nous étions là, et nous nous regardions sans oser nous parler ; la surprise nous tenait tous accablés, chacun, quoique innocent, avait peur.
Mais quatre ou cinq minutes après un officier entra, et après nous avoir demandé fort poliment excuse, il nous dit que nous pouvions nous en aller.
— Le Roi, dit-il, est blessé, et on l’a porté dans son appartement.
L’assassin, que personne ne connaît, est arrêté. On cherche partout M. de la Martinière (Le premier chirurgien du roi).
Germain Pichault de La Martinière, par Francois-Adrien Latinville
Remonté dans ma voiture, et me trouvant fort heureux de m’y voir, un jeune homme très bien mis, et d’une figure faite pour persuader me prie de le prendre avec moi moyennant qu’il payerait la moitié ; mais malgré les lois de la politesse je lui refuse ce plaisir.
Il y a des moments où il ne faut pas être poli. :
Dans les trois heures que j’ai employées pour retourner à Paris, car les pots de chambre vont très lentement, deux cents courriers pour le moins, qui allaient ventre à terre, me devancèrent.
A chaque minute j’en voyais un nouveau, et chaque courrier criait et publiait à l’air la nouvelle qu’il portait.
Les premiers dirent ce que je savais ; un quart d’heure après j’ai su qu’on avait saigné le Roi, j’ai su après que la blessure n’était pas mortelle, et une heure après, que la blessure était si légère que Sa Majesté pourrait même aller à Trianon si elle voulait.
(…)
Et plus loin, au sujet de Robert-François Damiens…
Quelques jours après, c’était le 28 du mois de mars, je suis allé de très bonne heure prendre les dames qui déjeunaient chez la Lambertini avec Tireta, et je les ai menées à la Grève tenant Mlle de la M—re assise sur mes genoux.
Elles se mirent toutes les trois étroitement sur le devant de la fenêtre se tenant inclinées sur leurs coudes à la hauteur d’appui pour ne pas nous empêcher de voir.
Nous eûmes la constance de rester quatre heures entières à cet horrible spectacle. Je n’en dirai rien, car je serais trop long, et d’ailleurs il est connu de tout le monde.
Damiens était un fanatique qui avait tenté de tuer Louis XV croyant de faire un bon œuvre. Il ne lui avait que piqué légèrement la peau, mais c’était égal.
Le peuple présent à son supplice l’appelait monstre que l’enfer avait vomi pour faire assassiner le meilleur des rois qu’il croyait d’adorer, et qu’il avait appelé le Bien-Aimé.
C’était pourtant le même peuple qui a massacré toute la famille royale, toute la noblesse de France, et tous ceux qui donnaient à la nation le beau caractère qui la faisait estimer, aimer, et prendre même pour modèle de toutes les autres.
Le peuple de France, dit M. de Voltaire même, est le plus abominable de tous les peuples.
Caméléon qui prend toutes les couleurs, et susceptible de tout ce qu’un chef veut lui faire faire de bon ou de mauvais.
* Source : Stéphane Lojkine, cours d’initiation à la french theory, université d'Aix-Marseille, janvier 2012 : http://utpictura18.univ-montp3.fr/Dispositifs/Casanova_Damiens.php
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 11 Mai 2024, 10:18, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Merci pour ce sujet si bien illustré !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
La nuit, la neige a écrit:
Nous eûmes la constance de rester quatre heures entières à cet horrible spectacle. Je n’en dirai rien, car je serais trop long, et d’ailleurs il est connu de tout le monde.
...
La nuit, la neige a écrit:
C’était pourtant le même peuple qui a massacré toute la famille royale, toute la noblesse de France, et tous ceux qui donnaient à la nation le beau caractère qui la faisait estimer, aimer, et prendre même pour modèle de toutes les autres.
Le peuple de France, dit M. de Voltaire même, est le plus abominable de tous les peuples.
Caméléon qui prend toutes les couleurs, et susceptible de tout ce qu’un chef veut lui faire faire de bon ou de mauvais.
Le prince de Ligne disait à la reine de France : " Vos charmants vilains sujets. "
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Le peuple de France dont il faisait lui même parti , c'est son auto portrait qu'il faisait ?.La nuit, la neige a écrit:
Le peuple de France, dit M. de Voltaire même, est le plus abominable de tous les peuples.
Caméléon qui prend toutes les couleurs, et susceptible de tout ce qu’un chef veut lui faire faire de bon ou de mauvais.
Il me semble qu'il n'y avait pas qu'un peuple en France le peuple Vendéen comme d'autres ne peuvent rentrer dans cette caricature de Voltaire
Le peuple de France le plus abominable de tous les peuples dont il parle fut juste une minorité d’enragés ayant par la terreur imposé le diktat de la franc maçonnerie qui elle-même représentait une infime minorité de la population.
Lysrose- Messages : 5
Date d'inscription : 23/12/2018
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
La noblesse principalement, en effet...Lysrose a écrit:... la franc maçonnerie qui elle-même représentait une infime minorité de la population.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
La nuit, la neige a écrit:La noblesse principalement, en effet...Lysrose a écrit:... la franc maçonnerie qui elle-même représentait une infime minorité de la population.
... dont notamment la princesse de Lamballe et les frères du roi, tous francs-maçons.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Sur l’échafaud de Damiens, il y avait, parmi les bourreaux, un académicien, La Condamine. Homme gai et curieux. Il était venu là pour voir.
Un valet du bourreau voulait le faire descendre, le bourreau dit : Laissez, Monsieur est un amateur.
https://fr.wikisource.org/wiki/Quatrevingt-treize/Notes
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Merci Eléonore pour cette information !
Casanova déclare bien pis dans ses Mémoires, affirmant avoir rejoint avec un ami quelques dames ayant loué des fenêtres avec vue sur la place de Grève... puis les avoir besognées pendant qu'elles observaient le "spectacle".
Sacré Giacomo
Casanova déclare bien pis dans ses Mémoires, affirmant avoir rejoint avec un ami quelques dames ayant loué des fenêtres avec vue sur la place de Grève... puis les avoir besognées pendant qu'elles observaient le "spectacle".
Sacré Giacomo
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Je cite un extrait du passage de ses " Mémoires " relatif à cette exécution barbare en introduction de ce sujet, ICI.
Il raconte plus loin que c'est son ami qui " besogna " une dame, mais pas lui...
Enfin bon, tous les goûts sont dans la nature, aussi pervers soient-ils !
Il raconte plus loin que c'est son ami qui " besogna " une dame, mais pas lui...
Enfin bon, tous les goûts sont dans la nature, aussi pervers soient-ils !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Oups ma mémoire m'a joué des tours... Ma lecture des Mémoires remontent à 1996 il est vrai
Merci d'avoir rectifié LNLN
Merci d'avoir rectifié LNLN
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
La nuit, la neige a écrit:
Il raconte plus loin que c'est son ami qui " besogna " une dame, mais pas lui...
J'aime mieux ça ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
En France, l'écartèlement fut aboli par le Code pénal du 25 septembre 1791 , un bienfait de la Révolution.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Je pensais sincèrement que l’abolition des tortures faisait partie des édits de tolérance de 1785, et que le mérite en revenait à Louis XVI et à Malesherbes...
Excusez-moi mais je suis très attaché à rendre à César... Louis XVI n’est sans doute pas un de nos plus grands rois, mais c’était un humaniste, et il avait à cœur de réduire les injustices, en particulier ces pratiques héritées des temps barbares. Il y a d’ailleurs eu très peu d’exécutions publiques sous son règne. Avec son ministre Malesherbes, je pense qu’ils ont fait du bon travail, il faut aujourd’hui leur rendre cet hommage...
Excusez-moi mais je suis très attaché à rendre à César... Louis XVI n’est sans doute pas un de nos plus grands rois, mais c’était un humaniste, et il avait à cœur de réduire les injustices, en particulier ces pratiques héritées des temps barbares. Il y a d’ailleurs eu très peu d’exécutions publiques sous son règne. Avec son ministre Malesherbes, je pense qu’ils ont fait du bon travail, il faut aujourd’hui leur rendre cet hommage...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Louis XVI n'a pas eu le temps de mener à bien les réformes que Malesherbes et lui auraient souhaité entreprendre. Ils avaient pourtant bien commencé.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Oui, on peut le déplorer... Mais les édits de tolérance ne sont pas restés des vœux pieux. Ils ont été enregistrés par des édits royaux et on connu un début d’application avant 89.
Ainsi, on peut dire qu’après 1785, on n’appliqua plus la « question », ou toute autre forme de torture. Je crois bien que la peine des galères fut aussi abolie dans ces temps là ( ou peut-être un peu avant ). Ceci, pour moi, n’enlève rien aux mérites de la Constituante, née de 89, c’est au contraire dans une continuité relative que ces progrès purent se réaliser, même si l’ancien régime, et surtout les Parlements, étaient autant de freins à de tels changements.
Ainsi, on peut dire qu’après 1785, on n’appliqua plus la « question », ou toute autre forme de torture. Je crois bien que la peine des galères fut aussi abolie dans ces temps là ( ou peut-être un peu avant ). Ceci, pour moi, n’enlève rien aux mérites de la Constituante, née de 89, c’est au contraire dans une continuité relative que ces progrès purent se réaliser, même si l’ancien régime, et surtout les Parlements, étaient autant de freins à de tels changements.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Intéressant ! Merci pour ces images, cher Gouv'...
Pourquoi portait-il un gant ? Parce que d'usage dans le château ?
Pourquoi portait-il un gant ? Parce que d'usage dans le château ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
De rien LNLN . On ne peut pas te laisser faire tout le travail !!!!
Concernant le gant, je dirai plus prosaïquement parce que c'était l'hiver et que l'attentat fut perpétré à l'extérieur, mais pourquoi pas ?
Concernant le gant, je dirai plus prosaïquement parce que c'était l'hiver et que l'attentat fut perpétré à l'extérieur, mais pourquoi pas ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Oui, bien sûr, tu as raison.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
A réécouter, l'émission de radio Historiquement vôtre (Europe 1), animée par Stéphane Bern, diffusée hier, et qui était consacrée à...
La véritable histoire de Robert-François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV
Europe 1
Récit : Stéphane Bern
Invité : Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au château de Versailles
Durée : 40 mn
Présentation :
Stéphane Bern raconte, 250 ans après la mort du roi Louis XV, celui qui a bien failli lui ôter la vie bien des années avant et qui en a lourdement payé le prix. Ou la véritable histoire de Robert-François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV…
Quelles étaient les motivations de celui qui a attenté à la vie du roi ? Dans quel contexte se trouvait alors le royaume de France ? Quel châtiment était réservé aux régicides sous l’Ancien Régime ?
Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au château de Versailles.
A écouter (durée 40 mn) ici : Historiquement vôtre (Europe 1) - Robert François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV
La véritable histoire de Robert-François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV
Europe 1
Récit : Stéphane Bern
Invité : Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au château de Versailles
Durée : 40 mn
Présentation :
Stéphane Bern raconte, 250 ans après la mort du roi Louis XV, celui qui a bien failli lui ôter la vie bien des années avant et qui en a lourdement payé le prix. Ou la véritable histoire de Robert-François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV…
Quelles étaient les motivations de celui qui a attenté à la vie du roi ? Dans quel contexte se trouvait alors le royaume de France ? Quel châtiment était réservé aux régicides sous l’Ancien Régime ?
Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au château de Versailles.
A écouter (durée 40 mn) ici : Historiquement vôtre (Europe 1) - Robert François Damiens, l'homme qui a voulu assassiner Louis XV
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Et en complément...
Pieces originales et procedures du proces, fait à Robert-François Damiens [...]
A Paris, Chez Pierre-Guillaume Simon, 1757
Image : Drouot.com
Arrêt principal, prononcé contre Damien- Parlement de Paris, Grand’Chambre assemblée, le 26 mars 1757
« Vu par la Cour, la Grand’Chambre assemblée, le Procès criminel contre Robert-François Damien…
Tout considéré.
La Cour, suffisamment garnie des Princes et Pairs, faisant droit sur l’accusation intentée contre ledit Damien, dûment atteint et convaincu du crime de Lèse-Majesté Divine et Humaine au premier chef, pour le très méchant, très abominable et très détestable parricide commis sur la personne du Roi ; et pour réparation ;
Condamne ledit Damien à faire amende honorable devant la principale porte de l’Église de Paris, où il sera mené et conduit dans un tombereau, nu en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux livres ; et là, à genoux, dire et déclarer que méchamment et proditoirement, il a commis le très méchant, très abominable et très détestable parricide, et blessé le Roi d’un coup de couteau dans le côté droit, ce dont il se repend et demande pardon à Dieu, au Roi et à la Justice ;
Ce fait, mené et conduit dans ledit tombereau à la Place de Grève ; et sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras de jambes, sa main droite, tenant en icelle le couteau dont il a commis ledit parricide, brûlée de feu de souffre ; et, sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante, de la poix-résine fondue, de la cire et du soufre fondus ensemble;
Et ensuite son corps tiré et démembré à quatre chevaux, et ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendre, et ses cendres jetées au vent ;
Déclare tous ses biens, meubles et immeubles, acquis et confisqués au Roi ;
Ordonne qu’avant ladite exécution, ledit Damien sera appliqué à la question ordinaire et extraordinaire pour avoir révélation de ses complices ;
Ordonne que la maison où il est né sera démolie, celui à qui elle appartient préalablement indemnisé, sans que sur le fonds de la dite maison puisse à l’avenir être fait aucun autre bâtiment ».
* Source : Cindy Geraci / Musée du Barreau de Paris
Damiens dans la Tour de Montgommeri couché sur un lit de fer
Estampe. Anonyme,18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Supplice de Robert François Damiens
Eau forte aquarellée. Anonyme. 1757
Image : Musée du Barreau de Paris
Pieces originales et procedures du proces, fait à Robert-François Damiens [...]
A Paris, Chez Pierre-Guillaume Simon, 1757
Image : Drouot.com
Arrêt principal, prononcé contre Damien- Parlement de Paris, Grand’Chambre assemblée, le 26 mars 1757
« Vu par la Cour, la Grand’Chambre assemblée, le Procès criminel contre Robert-François Damien…
Tout considéré.
La Cour, suffisamment garnie des Princes et Pairs, faisant droit sur l’accusation intentée contre ledit Damien, dûment atteint et convaincu du crime de Lèse-Majesté Divine et Humaine au premier chef, pour le très méchant, très abominable et très détestable parricide commis sur la personne du Roi ; et pour réparation ;
Condamne ledit Damien à faire amende honorable devant la principale porte de l’Église de Paris, où il sera mené et conduit dans un tombereau, nu en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux livres ; et là, à genoux, dire et déclarer que méchamment et proditoirement, il a commis le très méchant, très abominable et très détestable parricide, et blessé le Roi d’un coup de couteau dans le côté droit, ce dont il se repend et demande pardon à Dieu, au Roi et à la Justice ;
Ce fait, mené et conduit dans ledit tombereau à la Place de Grève ; et sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras de jambes, sa main droite, tenant en icelle le couteau dont il a commis ledit parricide, brûlée de feu de souffre ; et, sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante, de la poix-résine fondue, de la cire et du soufre fondus ensemble;
Et ensuite son corps tiré et démembré à quatre chevaux, et ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendre, et ses cendres jetées au vent ;
Déclare tous ses biens, meubles et immeubles, acquis et confisqués au Roi ;
Ordonne qu’avant ladite exécution, ledit Damien sera appliqué à la question ordinaire et extraordinaire pour avoir révélation de ses complices ;
Ordonne que la maison où il est né sera démolie, celui à qui elle appartient préalablement indemnisé, sans que sur le fonds de la dite maison puisse à l’avenir être fait aucun autre bâtiment ».
* Source : Cindy Geraci / Musée du Barreau de Paris
Damiens dans la Tour de Montgommeri couché sur un lit de fer
Estampe. Anonyme,18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Supplice de Robert François Damiens
Eau forte aquarellée. Anonyme. 1757
Image : Musée du Barreau de Paris
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Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Quelle imagination de malade faut-il pour mettre en œuvre pareils raffinements de cruauté !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Le déroulé de l'attentat :
5 janvier 1757, il fait très froid. Louis XV est au Grand Trianon (plus facile à chauffer) avec une partie de sa famille mais il fait un saut à Versailles pour visiter sa fille, Madame Victoire, qui est restée au lit, malade.
A 18h00, le roi s'apprête à regagner le Grand Trianon, il descend "l'escalier du roi", un escalier qui lui est réservé afin de pouvoir se déplacer commodément et discrètement depuis ses appartements. L'escalier donne sur la cour où attendent le carrosse royal et son escorte. Il y a beaucoup de monde, il fait déjà nuit, on brandit des torches. Alors que le roi se dirige vers son carrosse, un homme bouscule soudain tout le monde, parvient jusqu'au souverain, on entend crier : "Qui est celui-là avec son chapeau sur la tête ?" (on se découvrait en présence du souverain). L'inconnu porte un coup violent. Louis XV vacille, se rattrape au bras du duc d'Ayen qui est à son côté et lui dit : "Duc d'Ayen, on vient de me donner un coup de poing". Le souverain porte la main à sa poitrine et la découvre alors mouillée de sang. "Je suis blessé, c'est cet homme là ! Qu'on le prenne mais qu'on ne le tue pas" !
Aussitôt, l'homme en question est maîtrisé. Le roi revient en arrière, on l'entraîne rapidement vers ses appartements. Il marche sans aide et a la force de remonter l'escalier par lui-même. Ses vêtements épais et nombreux (c'est le mois de janvier) l'ont certainement sauvé. Mais quand on les lui enlève, le sang, jusqu'ici comprimé, jaillit avec force. Louis XV devient livide et ordonne : "Allez chercher La Martinière et la reine" ! La Martinière, premier chirurgien du roi, sonde la plaie et rassure le souverain : la blessure (une lame de canif) est superficielle, aucun organe n'est atteint et la lame ne semble pas empoisonnée. Le roi gardera la chambre dix jours, ne recevant que la reine et les plus hauts dignitaires. Dix jours pendant lesquels une femme fait les cents pas dans ses appartements en triturant son mouchoir : Madame de Pompadour...
5 janvier 1757, il fait très froid. Louis XV est au Grand Trianon (plus facile à chauffer) avec une partie de sa famille mais il fait un saut à Versailles pour visiter sa fille, Madame Victoire, qui est restée au lit, malade.
A 18h00, le roi s'apprête à regagner le Grand Trianon, il descend "l'escalier du roi", un escalier qui lui est réservé afin de pouvoir se déplacer commodément et discrètement depuis ses appartements. L'escalier donne sur la cour où attendent le carrosse royal et son escorte. Il y a beaucoup de monde, il fait déjà nuit, on brandit des torches. Alors que le roi se dirige vers son carrosse, un homme bouscule soudain tout le monde, parvient jusqu'au souverain, on entend crier : "Qui est celui-là avec son chapeau sur la tête ?" (on se découvrait en présence du souverain). L'inconnu porte un coup violent. Louis XV vacille, se rattrape au bras du duc d'Ayen qui est à son côté et lui dit : "Duc d'Ayen, on vient de me donner un coup de poing". Le souverain porte la main à sa poitrine et la découvre alors mouillée de sang. "Je suis blessé, c'est cet homme là ! Qu'on le prenne mais qu'on ne le tue pas" !
Aussitôt, l'homme en question est maîtrisé. Le roi revient en arrière, on l'entraîne rapidement vers ses appartements. Il marche sans aide et a la force de remonter l'escalier par lui-même. Ses vêtements épais et nombreux (c'est le mois de janvier) l'ont certainement sauvé. Mais quand on les lui enlève, le sang, jusqu'ici comprimé, jaillit avec force. Louis XV devient livide et ordonne : "Allez chercher La Martinière et la reine" ! La Martinière, premier chirurgien du roi, sonde la plaie et rassure le souverain : la blessure (une lame de canif) est superficielle, aucun organe n'est atteint et la lame ne semble pas empoisonnée. Le roi gardera la chambre dix jours, ne recevant que la reine et les plus hauts dignitaires. Dix jours pendant lesquels une femme fait les cents pas dans ses appartements en triturant son mouchoir : Madame de Pompadour...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Robert-François Damiens et la tentative d'assassinat de Louis XV
Ce duc d'Ayen est-il le beau-père de la Fayette ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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