Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
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Roi-cavalerie
Mme de Sabran
La nuit, la neige
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Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande l'écoute de l'émission de radio Les secrets professionnels, diffusée il y a quelques jours sur France Culture.
Benedetta Cravéri, venue présenter son livre, est interrogée par l'animateur de l'émission.
Le duc de Lauzun est particulièrement mis avant...
Armand Louis de Gontaut, Le Beau Lauzun (1747-1793)
Photo crédits : Joconde database
Présentation (ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère : ) :
On le sait, on le sait. L’Ancien Régime était la douceur de vivre. C’est Talleyrand qui l’a dit, c’est-à-dire un des plus conséquents monstres froids de son temps. Un mafieux sans honneur mais plein d’esprit, et cela suffit pour les Français. Nous nous sommes toujours laissés abuser par les hommes d’esprit. Tous ne sont au demeurant pas méprisables, si on pense à Clemenceau.
Ce qu’a dit Talleyrand valait bien sûr pour un tout petit nombre de personnes, les cinq ou dix mille aristocrates qui vivaient luxueusement entre Paris et Versailles très, très, très loin des 30 millions de Français restants qu’ils méprisaient.
Un jour, ces canaris de luxe ont vu s’approcher de leur cage dorée les chiens galeux de la bourgeoisie, qui ont faufilé leur truffe entre les barres du grillage. Affolement. Les bons mots n’ont pas suffi. Le cynisme, tout d’un coup, restait sans moyens. La Révolution a renversé la cage.
Les derniers libertins de l’Ancien Régime, qui avaient cru qu’ils pouvaient tout faire selon leur bon plaisir, sont devenus en un instant un type archaïque.
En écoute libre, environ une trentaine de minutes, ici : https://www.franceculture.fr/emissions/secret-professionnel/le-secret-professionnel-des-derniers-libertins
Benedetta Cravéri, venue présenter son livre, est interrogée par l'animateur de l'émission.
Le duc de Lauzun est particulièrement mis avant...
Armand Louis de Gontaut, Le Beau Lauzun (1747-1793)
Photo crédits : Joconde database
Présentation (ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère : ) :
On le sait, on le sait. L’Ancien Régime était la douceur de vivre. C’est Talleyrand qui l’a dit, c’est-à-dire un des plus conséquents monstres froids de son temps. Un mafieux sans honneur mais plein d’esprit, et cela suffit pour les Français. Nous nous sommes toujours laissés abuser par les hommes d’esprit. Tous ne sont au demeurant pas méprisables, si on pense à Clemenceau.
Ce qu’a dit Talleyrand valait bien sûr pour un tout petit nombre de personnes, les cinq ou dix mille aristocrates qui vivaient luxueusement entre Paris et Versailles très, très, très loin des 30 millions de Français restants qu’ils méprisaient.
Un jour, ces canaris de luxe ont vu s’approcher de leur cage dorée les chiens galeux de la bourgeoisie, qui ont faufilé leur truffe entre les barres du grillage. Affolement. Les bons mots n’ont pas suffi. Le cynisme, tout d’un coup, restait sans moyens. La Révolution a renversé la cage.
Les derniers libertins de l’Ancien Régime, qui avaient cru qu’ils pouvaient tout faire selon leur bon plaisir, sont devenus en un instant un type archaïque.
En écoute libre, environ une trentaine de minutes, ici : https://www.franceculture.fr/emissions/secret-professionnel/le-secret-professionnel-des-derniers-libertins
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
.
Merci, cher ami, je ne manquerai pas d'écouter cette émission !
Qu'est-ce que c'est pratique, ces liens vers les replays ! :n,,;::::!!!:
... une petite coquille page 301 :
Les trois amis parlèrent longuement avec Silas Dean et Arthur Lee qui, en 1766, avaient été envoyés à Paris par le Congrès américain en compagnie de Benjamin Franklin pour solliciter l'aide de la France .
C'était en 1778, bien sûr .
Merci, cher ami, je ne manquerai pas d'écouter cette émission !
Qu'est-ce que c'est pratique, ces liens vers les replays ! :n,,;::::!!!:
... une petite coquille page 301 :
Les trois amis parlèrent longuement avec Silas Dean et Arthur Lee qui, en 1766, avaient été envoyés à Paris par le Congrès américain en compagnie de Benjamin Franklin pour solliciter l'aide de la France .
C'était en 1778, bien sûr .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
La Nuit a écrit:les cinq ou dix mille aristocrates qui vivaient luxueusement entre Paris et Versailles très, très, très loin des 30 millions de Français restants qu’ils méprisaient.
Bien sûr ce n'est pas toi qui as écrit ses propos.
Effectivement la classe élevée de la population était mince, mais elle faisait vivre le reste de la population en partie. Par ses loisirs, par ses bâtiments, par sa folie, etc etc etc. Combien de métiers, de petits métiers vivaient grâce à eux ? Combien furent-ils du jour au lendemain sans rien ? Cela n'est jamais indiqué dans les manuels.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
;
Je scinde, les amis, car nous nous éloignons par trop du livre de Mme Craveri !
Notre débat se poursuit ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3111-le-mirage-de-la-revolution-royale#91161
Je scinde, les amis, car nous nous éloignons par trop du livre de Mme Craveri !
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
Chers amis,
Je viens de relire le chapitre que Mme Craveri a consacré au comte de Vaudreuil. Sur le personnage lui même, je l'ai trouvé remarquable notamment dans l'étude qu'elle fait du côté paradoxal d'une personnalité à la fois attirée par la vie de cour et ses arcanes mais aussi capable de la plus sincère des amitiés pour des artistes ou des poètes qui n'appartenaient pas à sa classe sociale.
Je mettrais par contre un bémol concernant le portrait qu'elle trace de la duchesse de Polignac en s'appuyant systématiquement sur les témoignages de ses contemporains qui lui sont les plus défavorables avec une mention spéciale pour le comte de Mercy-Argenteau qui avait bien des raisons de ne pas l'aimer et de chercher à la noircir aux yeux de la Reine , de sa mère ou de son frère. Il est bien regrettable que Mme Craveri n'ait pas tenu compte de l'avertissement que nous donnait à son sujet Eugène Walvert dans son étude sur la duchesse de Narbonne intitulée: Autour d'une dame d'honneur, Françoise de Chalus, duchesse de Narbonne-Lara Paris Calman-Lévy que je trouve parfaitement fondé:
"Par suite de son caractère officiel et de la confiance dont l'honoraient à la fois Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, par le grand air de sincérité, de droiture et de conscience répandu dans toutes ses lettres, enfin par la précision et la minutie des détails dont elles sont remplies, Mercy-Argenteau jouit, on le sait,d'une grande autorité parmi les historiens. Cependant, au risque de heurter une opinion généralement admise, je ne crains pas de dire que la correspondance de ce diplomate ne mérite pas toujours le degré de créance, et qu'il y a plus d'une raison de douter à la fois de sa conscience, de sa sincérité et même de la sûreté de ses informations".
Ce jugement me semble particulièrement approprié au cas de la duchesse de Polignac, laquelle, de par son influence sur la reine, venait fréquemment sur ses brisées et contrebalançait parfois ses efforts constants pour faire de cette dernière l'agent d'influence le mieux placé du royaume afin de favoriser les desseins de la cour d'Autriche. Il est donc tout à fait vraisemblable que son témoignage ne constitue pas une source objective à partir de laquelle on puisse tirer des conclusions à graver dans le marbre sans aucun esprit critique. Et Dieu sait qu'à propos de ce personnage si controversé, il convenait de tenir compte de la subjectivité de certaines sources!
Décidément je devrais m'arrêter car je vais radoter aussi je vous souhaite à tous de joyeuses fêtes de Pâques!
Roi-cavalerie
Je viens de relire le chapitre que Mme Craveri a consacré au comte de Vaudreuil. Sur le personnage lui même, je l'ai trouvé remarquable notamment dans l'étude qu'elle fait du côté paradoxal d'une personnalité à la fois attirée par la vie de cour et ses arcanes mais aussi capable de la plus sincère des amitiés pour des artistes ou des poètes qui n'appartenaient pas à sa classe sociale.
Je mettrais par contre un bémol concernant le portrait qu'elle trace de la duchesse de Polignac en s'appuyant systématiquement sur les témoignages de ses contemporains qui lui sont les plus défavorables avec une mention spéciale pour le comte de Mercy-Argenteau qui avait bien des raisons de ne pas l'aimer et de chercher à la noircir aux yeux de la Reine , de sa mère ou de son frère. Il est bien regrettable que Mme Craveri n'ait pas tenu compte de l'avertissement que nous donnait à son sujet Eugène Walvert dans son étude sur la duchesse de Narbonne intitulée: Autour d'une dame d'honneur, Françoise de Chalus, duchesse de Narbonne-Lara Paris Calman-Lévy que je trouve parfaitement fondé:
"Par suite de son caractère officiel et de la confiance dont l'honoraient à la fois Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, par le grand air de sincérité, de droiture et de conscience répandu dans toutes ses lettres, enfin par la précision et la minutie des détails dont elles sont remplies, Mercy-Argenteau jouit, on le sait,d'une grande autorité parmi les historiens. Cependant, au risque de heurter une opinion généralement admise, je ne crains pas de dire que la correspondance de ce diplomate ne mérite pas toujours le degré de créance, et qu'il y a plus d'une raison de douter à la fois de sa conscience, de sa sincérité et même de la sûreté de ses informations".
Ce jugement me semble particulièrement approprié au cas de la duchesse de Polignac, laquelle, de par son influence sur la reine, venait fréquemment sur ses brisées et contrebalançait parfois ses efforts constants pour faire de cette dernière l'agent d'influence le mieux placé du royaume afin de favoriser les desseins de la cour d'Autriche. Il est donc tout à fait vraisemblable que son témoignage ne constitue pas une source objective à partir de laquelle on puisse tirer des conclusions à graver dans le marbre sans aucun esprit critique. Et Dieu sait qu'à propos de ce personnage si controversé, il convenait de tenir compte de la subjectivité de certaines sources!
Décidément je devrais m'arrêter car je vais radoter aussi je vous souhaite à tous de joyeuses fêtes de Pâques!
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Les derniers libertins. De Benedetta Craveri
J'incline comme vous dans le sens d'Eugène Walvert, cher Roi-cavalerie : d'une manière très générale, Mercy accommode à sa sauce ( parfois spécieuse ) les informations sur la Cour de Louis XVI qu'il dispense à Marie-Thérese . Du reste, il me paraît inexplicable que le nom de Fersen n'apparaisse jamais sous sa plume. Que pensez-vous de cette omission singulière ? Concernant tout particulièrement Mme de Polignac, il me paraît patent que l'ambassadeur d'Autriche est son plus virulent détracteur.
Cependant, rendons cette justice à Mercy qu'il écrit à sa Sacrée Majesté ( : ) l'Impératrice :
... heureusement, Mme de Polignac n'est ni audacieuse ni méchante .
Très joyeuses Pâques à vous aussi, cher ami, ainsi qu'à votre Dame de coeur !
Cependant, rendons cette justice à Mercy qu'il écrit à sa Sacrée Majesté ( : ) l'Impératrice :
... heureusement, Mme de Polignac n'est ni audacieuse ni méchante .
Très joyeuses Pâques à vous aussi, cher ami, ainsi qu'à votre Dame de coeur !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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