L'animal en République, 1789-1802, genèse du droit des bêtes. De Pierre Serna
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L'animal en République, 1789-1802, genèse du droit des bêtes. De Pierre Serna
Un essai qui vient de paraître, et qui présente une étude peu commune et j'imagine intéressante si l'on s'intéresse au sujet...
L’Animal en République
1789-1802, genèse du droit des bêtes
De Pierre Serna
Editions Anacharsis (Oct 16)
Présentation :
En 1802, l’Institut national lançait un concours public sur le thème suivant : « Jusqu’à quel point les traitements barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique ? Et conviendrait-il de faire des lois à cet égard ? »
En 1804, l’Institut avait reçu vingt-huit dissertations, sorties de la plume de citoyens connus ou anonymes. Ce sont ces documents retrouvés qui forment le socle de cette étude.
Ces réflexions dévoilent d’abord à quel point les tensions politiques du moment déterminent la pensée sur l’animal : en ces temps de rétablissement de l’esclavage et avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, c’est la conception de tout un ordre naturel hiérarchisé – miroir du monde social – qui se voit débattue.
Mais au-delà, ces méditations sur le droit et la sensibilité des animaux démontrent une prise de conscience de la menace que l’homme fait peser sur l’environnement, et élaborent une préface lucide à nos inquiétudes contemporaines.
La maison d'édition présente également le site internet L’Animal en République, destiné à accompagner cette publication avec des contenus qui ne pouvaient prendre place dans le livre : textes des dissertations elles-mêmes, iconographie, audiovisuel.
C'est ici : http://blogs.editions-anacharsis.com/animal/
Vous y retrouverez des articles intéressantes, notamment les dissertations des participants à ce concours public.
Mais aussi une présentation iconographique de la physionomie humaine comparée à celle des animaux d'après les dessins de Lebrun :
Ou encore la quatre gravures de William Hogart, réalisées en 1751 : The Four Stages of Cruelty.
Elles décrivent le parcours de Tom Nero, tortionnaire d’animaux durant l’enfance, devenu charretier et frappant des chevaux à l’âge adulte, voleur et meurtrier dans le troisième temps, avant d’être exécuté et disséqué.
L’Animal en République
1789-1802, genèse du droit des bêtes
De Pierre Serna
Editions Anacharsis (Oct 16)
Présentation :
En 1802, l’Institut national lançait un concours public sur le thème suivant : « Jusqu’à quel point les traitements barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique ? Et conviendrait-il de faire des lois à cet égard ? »
En 1804, l’Institut avait reçu vingt-huit dissertations, sorties de la plume de citoyens connus ou anonymes. Ce sont ces documents retrouvés qui forment le socle de cette étude.
Ces réflexions dévoilent d’abord à quel point les tensions politiques du moment déterminent la pensée sur l’animal : en ces temps de rétablissement de l’esclavage et avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, c’est la conception de tout un ordre naturel hiérarchisé – miroir du monde social – qui se voit débattue.
Mais au-delà, ces méditations sur le droit et la sensibilité des animaux démontrent une prise de conscience de la menace que l’homme fait peser sur l’environnement, et élaborent une préface lucide à nos inquiétudes contemporaines.
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La maison d'édition présente également le site internet L’Animal en République, destiné à accompagner cette publication avec des contenus qui ne pouvaient prendre place dans le livre : textes des dissertations elles-mêmes, iconographie, audiovisuel.
C'est ici : http://blogs.editions-anacharsis.com/animal/
Vous y retrouverez des articles intéressantes, notamment les dissertations des participants à ce concours public.
Mais aussi une présentation iconographique de la physionomie humaine comparée à celle des animaux d'après les dessins de Lebrun :
Ou encore la quatre gravures de William Hogart, réalisées en 1751 : The Four Stages of Cruelty.
Elles décrivent le parcours de Tom Nero, tortionnaire d’animaux durant l’enfance, devenu charretier et frappant des chevaux à l’âge adulte, voleur et meurtrier dans le troisième temps, avant d’être exécuté et disséqué.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'animal en République, 1789-1802, genèse du droit des bêtes. De Pierre Serna
C'est très intéressant LNLN. Merci pour ceux qui aiment les animaux. Malheureusement, la maltraitance animale existe probablement depuis la nuit des temps, ici on parle de la fin XVIIIème. Je crois qu'aujourd'hui (même s'il y a encore des tortionnaires qui passent à travers), on essaie d'humaniser la vie de nos amis les animaux. Il y a une PRISE DE CONSCIENCE dans de nombreux pays (dont les USA et la France où les gens sont de plus en plus végétariens, entre autres).
J'ai une pensée pour les pauvres chevaux à ces périodes reculées.
J'ai une pensée pour les pauvres chevaux à ces périodes reculées.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'animal en République, 1789-1802, genèse du droit des bêtes. De Pierre Serna
Je trouve aussi que ce livre traite d'un sujet bien intéressant, et hors sentiers battus, toujours les mêmes...
J'avoue moi-même ne mettre jamais vraiment poser la question, à savoir de quand date les premières lois contre la maltraitance faite aux animaux...
Un article de Wikipédia est consacré à ce sujet, même s'il ne concerne pas seulement la France.
Je cite quelques extraits :
Aristote, au IVe siècle av. J.-C., déclarait que les animaux se plaçaient loin en dessous des humains dans la scala naturæ, à cause de leur irrationalité, et parce qu'ils n'auraient pas d'intérêt propre.
L'un de ses élèves, Théophraste, exprima son désaccord, se positionnant contre la consommation de viande en alléguant qu'elle privait les animaux de leur vie, et qu'elle était donc injuste.
Les animaux, dit-il, peuvent raisonner, sentir, et ressentir de la même manière que les êtres humains.
Cet avis ne prévalut pas, et c'est la position d'Aristote - selon laquelle les humains et les non-humains vivaient dans des règnes moraux différents parce que les uns étaient doués de raison et non les autres - qui persista(...)
Aux XVIIe et XVIIIe siècle
Le philosophe français René Descartes soutint, dans sa théorie de l'animal-machine, que les animaux n'avaient ni âme ni esprit, et qu'ils n'étaient que des automates complexes. Ils ne pouvaient donc ni penser ni souffrir.
Ils seraient équipés pour voir, entendre, toucher, et même éprouver la peur et la colère, mais ils ne seraient pas conscients.
En opposition à cette thèse, Jean-Jacques Rousseau, dans la préface de son Discours sur l'inégalité (1754), rappelle que l'homme a commencé comme un animal, bien que non « dépourvu d'intelligence et de liberté ».
Cependant, les animaux étant des êtres doués de sensibilité, « ils devraient participer au droit naturel, et … l'homme est sujet à de certains devoirs envers eux ».
L'un des fondateurs de l'utilitarisme moderne, le philosophe anglais Jeremy Bentham, déclara que la souffrance des animaux est aussi réelle et moralement importante que la souffrance humaine, et que « le jour viendra où le reste de la création animale acquerra ces droits qui n'auraient jamais dû leur être refusés si ce n'est de la main de la tyrannie ».
Bentham considérait que la faculté de souffrir, et non la faculté de raisonner, devait être le critère pour évaluer le traitement juste des autres êtres.
Si la capacité à raisonner en était le critère, plusieurs êtres humains, en comptant les bébés et les personnes handicapées, seraient traitées comme s'ils étaient des choses, écrivit-il en une citation célèbre.
Au XIXe siècle
Arthur Schopenhauer déclare que les animaux partagent la même essence que les humains, malgré le manque de faculté à raisonner.
Bien qu'il considère le végétarisme comme excessif, il défend le respect envers les animaux dans la morale, et dénonce la vivisection.
Sa critique de l'éthique kantienne contient une longue polémique, souvent passionnée, contre l'exclusion des animaux de son système moral.
En 1822, le Parlement du Royaume-Uni adopte la première loi de protection animale au monde : la loi Martin's Act, introduite par le député irlandais Richard Martin.
Elle interdit les actes de cruauté à l'encontre du « bétail » : le texte mentionne bœuf (ox), vache (cow), génisse (heifer), bouvillon (steer), mouton (sheep) et autre bétail (cattle).
Cependant, le texte de la loi n'incluait donc pas les taureaux. Ce n'est qu'en 1835 qu'a été voté une nouvelle loi (le Cruelty to Animals Act de 1835) pour traiter cet aspect.
Cette loi fut abrogée par le Cruelty to Animals Act de 1849.
A painting of the trial of Bill Burns, showing Richard Martin with the donkey in an astonished courtroom, leading to the world's first known conviction for animal cruelty, after Burns was found beating his donkey. It was a story that delighted London's newspapers and music halls.
Site : https://en.wikipedia.org/wiki/Royal_Society_for_the_Prevention_of_Cruelty_to_Animals
La première association de protection animale ou de bien-être animal, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, fut fondée en Grande-Bretagne en 1824, et des groupes similaires naquirent rapidement ensuite en Europe puis en Amérique du Nord.
En France, la Société protectrice des animaux (SPA) est créée en 1845, à Paris, en ayant pour objet d'améliorer « le sort des animaux, dans une pensée de justice, de morale, d'économie bien entendue et d'hygiène publique ».
Le 2 juillet 1850, le général de Gramont fait adopter une loi relative aux mauvais traitements infligés aux animaux domestiques.
L'article complet est consultable ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_des_animaux
J'avoue moi-même ne mettre jamais vraiment poser la question, à savoir de quand date les premières lois contre la maltraitance faite aux animaux...
Un article de Wikipédia est consacré à ce sujet, même s'il ne concerne pas seulement la France.
Je cite quelques extraits :
Aristote, au IVe siècle av. J.-C., déclarait que les animaux se plaçaient loin en dessous des humains dans la scala naturæ, à cause de leur irrationalité, et parce qu'ils n'auraient pas d'intérêt propre.
L'un de ses élèves, Théophraste, exprima son désaccord, se positionnant contre la consommation de viande en alléguant qu'elle privait les animaux de leur vie, et qu'elle était donc injuste.
Les animaux, dit-il, peuvent raisonner, sentir, et ressentir de la même manière que les êtres humains.
Cet avis ne prévalut pas, et c'est la position d'Aristote - selon laquelle les humains et les non-humains vivaient dans des règnes moraux différents parce que les uns étaient doués de raison et non les autres - qui persista(...)
Aux XVIIe et XVIIIe siècle
Le philosophe français René Descartes soutint, dans sa théorie de l'animal-machine, que les animaux n'avaient ni âme ni esprit, et qu'ils n'étaient que des automates complexes. Ils ne pouvaient donc ni penser ni souffrir.
Ils seraient équipés pour voir, entendre, toucher, et même éprouver la peur et la colère, mais ils ne seraient pas conscients.
En opposition à cette thèse, Jean-Jacques Rousseau, dans la préface de son Discours sur l'inégalité (1754), rappelle que l'homme a commencé comme un animal, bien que non « dépourvu d'intelligence et de liberté ».
Cependant, les animaux étant des êtres doués de sensibilité, « ils devraient participer au droit naturel, et … l'homme est sujet à de certains devoirs envers eux ».
L'un des fondateurs de l'utilitarisme moderne, le philosophe anglais Jeremy Bentham, déclara que la souffrance des animaux est aussi réelle et moralement importante que la souffrance humaine, et que « le jour viendra où le reste de la création animale acquerra ces droits qui n'auraient jamais dû leur être refusés si ce n'est de la main de la tyrannie ».
Bentham considérait que la faculté de souffrir, et non la faculté de raisonner, devait être le critère pour évaluer le traitement juste des autres êtres.
Si la capacité à raisonner en était le critère, plusieurs êtres humains, en comptant les bébés et les personnes handicapées, seraient traitées comme s'ils étaient des choses, écrivit-il en une citation célèbre.
Au XIXe siècle
Arthur Schopenhauer déclare que les animaux partagent la même essence que les humains, malgré le manque de faculté à raisonner.
Bien qu'il considère le végétarisme comme excessif, il défend le respect envers les animaux dans la morale, et dénonce la vivisection.
Sa critique de l'éthique kantienne contient une longue polémique, souvent passionnée, contre l'exclusion des animaux de son système moral.
En 1822, le Parlement du Royaume-Uni adopte la première loi de protection animale au monde : la loi Martin's Act, introduite par le député irlandais Richard Martin.
Elle interdit les actes de cruauté à l'encontre du « bétail » : le texte mentionne bœuf (ox), vache (cow), génisse (heifer), bouvillon (steer), mouton (sheep) et autre bétail (cattle).
Cependant, le texte de la loi n'incluait donc pas les taureaux. Ce n'est qu'en 1835 qu'a été voté une nouvelle loi (le Cruelty to Animals Act de 1835) pour traiter cet aspect.
Cette loi fut abrogée par le Cruelty to Animals Act de 1849.
A painting of the trial of Bill Burns, showing Richard Martin with the donkey in an astonished courtroom, leading to the world's first known conviction for animal cruelty, after Burns was found beating his donkey. It was a story that delighted London's newspapers and music halls.
Site : https://en.wikipedia.org/wiki/Royal_Society_for_the_Prevention_of_Cruelty_to_Animals
La première association de protection animale ou de bien-être animal, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, fut fondée en Grande-Bretagne en 1824, et des groupes similaires naquirent rapidement ensuite en Europe puis en Amérique du Nord.
En France, la Société protectrice des animaux (SPA) est créée en 1845, à Paris, en ayant pour objet d'améliorer « le sort des animaux, dans une pensée de justice, de morale, d'économie bien entendue et d'hygiène publique ».
Le 2 juillet 1850, le général de Gramont fait adopter une loi relative aux mauvais traitements infligés aux animaux domestiques.
L'article complet est consultable ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_des_animaux
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'animal en République, 1789-1802, genèse du droit des bêtes. De Pierre Serna
La nuit, la neige a écrit:Je trouve aussi que ce livre traite d'un sujet bien intéressant, et hors sentiers battus, toujours les mêmes...
C'est aussi mon avis . boudoi32 Outre la maltraitance des animaux, sous toutes ses formes, il est certain que l'homme (avec la morgue du dominateur devant lequel tout doit plier) a asservi la planète entière à son usage personnel, en confisquant tout l'espace vital des autres espèces qui n'ont plus qu'à disparaître .
C'est une honte .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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