L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
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La nuit, la neige
CLIOXVIII
Trianon
Comtesse Diane
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
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L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
;
Toujours dimanche, au musée des Arts décoratif, je suis tombée en arrêt devant ce coffret !
Et v'là-t-y point que l'idée m'est venue que nous n'avions pas de sujet consacré aux portraits en silhouette !
... " en silhouette ", " ou à la silhouette " d'ailleurs, au choix !
Je me souviens d'un bien joli ancien avatar de notre amie Clio, un avatar " en silhouette " !
Etienne de Silhouette,
Son nom est devenu commun, pour avoir été un ministre éphémère et hors du commun !
Etienne de SILHOUETTE
Né le 5 juillet 1709 à Limoges où son père Arnaud de Silhouette, originaire de Biarritz, était en poste, et mort le 20 janvier 1767 à Bry-sur-Marne, Silhouette est un contrôleur général des finances de Louis XV.
Grâce au soutien personnel de Madame de Pompadour, il fut chancelier de la maison d'Orléans, puis contrôleur général des finances de Louis XV de mars à novembre 17592.
Pour avoir voulu réduire les pensions des nobles et le train de vie royal, Etienne de Silhouette a fait un passage éclair au gouvernement.
De ce ministre de Louis XV, l’histoire retient surtout le nom, devenu synonyme de profil aux contours vagues, à peine entrevu.
Nommé contrôleur général des finances le 4 mars 1759, puis ministre, il est chassé en novembre de la même année par la noblesse ulcérée de tant d’injustice à son égard.
L’état des finances du royaume est désastreux. Il faut renflouer les caisses pour vaincre l’Angleterre en guerre contre la France depuis 1756. Etienne de Silhouette est l’homme de la situation. On le sait érudit, réfléchi et fin connaisseur de cette nation ennemie expansionniste, qui veut dominer toutes les mers.
A la suite de l’éloge qui accompagne sa nomination, il répond en annonçant son programme politique :
Procurer à l’Etat les ressources ordinaires pour repousser les injustes attaques d’un ennemi qui voudrait envahir l’empire universel de la Mer et du Commerce, affermir de plus en plus le crédit par la stabilité des engagements sur lesquels il est fondé, exciter et protéger l’industrie, soulager lorsque la circonstance le permettront, un peuple qui ne ressentirait jamais le poids des impôts et le malheur des temps, s’il ne tenait qu’à son souverain de les garantir : voilà l’objet de mes devoirs, et celui de mes voues. C’est dans la suppression des dépenses inutiles, dans l’économie des dépenses nécessaires, et dans l’amélioration des diverses branches du revenu public, que l’on doit chercher les premières ressources pour subvenir aux besoins de l’Etat.
Nommé ministre des finances, son programme trop révolutionnaire le rend impopulaire !
Sitôt en poste, Silhouette, prend d’abord des mesures populaires pour contenter l’opinion publique. Et pour couvrir le déficit de son prédécesseur, il fait émettre des actions à 5% d’intérêt, dont le grand mérite est d’associer les Français aux bénéfices des riches financiers. Ces premières décisions préparent le terrain à d’autres plus désagréables destinées à taxer le luxe et les riches.
Silhouette considère, en effet, que l’inégalité de la fiscalité, tue l’impôt en diminuant la consommation. C’est ainsi qu’il suspend certains privilèges et réduit de moitié les pensions des nobles, tandis que les dépenses de la Maison du Roi passent de 19 à 17 millions. Pour faire face aux frais de guerre, il songe à créer un impôt sur le revenu visant les plus riches et épargnant le peuple. Il fixe, notamment, une taxe sur les domestiques, les boutiques et une
surtaxe de 10% sur les marchandises de luxe, mais supprime les droits sur les cuirs, le beurre, les œufs et le fromage et se dit favorable à la liberté du commerce des grains.
Mais face à tant d’austérité se lève une virulente hostilité de la noblesse envers ce « fripon » qui, rognant les pensions, en a pris pour lui, une assez forte, d’après Voltaire lui-même !
Malgré ses mesures salutaires courageuses, Silhouette ne peut guère redresser la situation financière de la France en guerre contre l’Angleterre, d’autant plus que son prédécesseur avait anticipé déjà sur les revenus de 1759.
Il est renvoyé de la Cour le 20 novembre 1759 et acquiert en 1760 le château de Bry à Bry-sur-Marne qu'il entreprend de faire reconstruire et où il se retire de la vie publique.
Ce passage éclair au poste de contrôleur général des finances et cette impopularité ont fait dire à plusieurs auteurs, comme Louis-Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris ou Honoré de Balzac, que c'était l'origine du nom commun "silhouette".
Celui-ci qualifiait alors ce qui est mesquin ou inachevé, évoquant l'état auquel ses mesures réduisaient ceux qu'elles touchaient, comme les culottes sans gousset pour y déposer son argent. Ainsi furent appelés « à la Silhouette » les portraits réalisés en ombre chinoise et tracés puis découpés d’après l’ombre du visage, à la mode à l’époque. Passionné lui même par cette technique de portrait bon marché, il avait pris l'habitude de faire asseoir ses invités près d'un écran de parchemin, les éclairant avec une lampe de sa propre conception et détourant leur ombre.
"Au premier aspect elle semble admirable, mais au second coup d’œil on s'aperçoit qu'elle est collée au fond de la toile et qu'on ne pourrait pas faire le tour de son corps; c'est un silhouette qui n'a qu'une seule face, c'est une apparence découpée qui ne saurait se retourner ni changer de position."
( Le chef-d’œuvre inconnu, Honoré de Balzac )
L'utilisation du mot "Silhouette" par Balzac, dans ce conte fantastique, est anachronique puisque l'histoire se déroule au XVIIème siècle alors que le contrôleur général Silhouette n'entra en fonction à Paris qu'en 1759.
Silhouette a également traduit en français plusieurs ouvrages d'Alexander Pope et de William Warburton (The Alliance between Church and State, 1736, traduit sous le titre Dissertations sur l’Union de la Religion, de la Morale, et de la Politique, 1742) ainsi que de Baltasar Gracián.
À sa mort en 1767, les travaux du château de Bry sont achevés par son cousin et héritier, le fermier général Clément de Laage.
http://www.janinetissot.fdaf.org/Silhouette%20Etienne%20de.pdf
Y a-t-il un lien de parenté, cher petit Lulu, entre Clément de Laage et Mme Laage de Volude ?
Historique de l'art du portrait à la silhouette .
L’origine de l’art de l’ombre est très ancienne et certains le font remonter à la légende, racontée par Pline l'Ancien, de Dibutade fille du potier corinthien Boutadès, dessinant, sur le mur, pour garder son image, l’ombre de son amant qui s’en va. Le mythe fut considéré au début XVIIème siècle comme l’origine de la peinture et donna lieu à de nombreux tableaux.
Le portrait à la silhouette est un portrait en général de profil, mais cela peut être aussi un ou des personnages en pied, réalisé soit en découpant du papier, soit peint à l’encre de Chine sur du papier blanc le plus souvent, parfois sur ivoire, soit enfin par peinture sur verre.
Différentes techniques ont été utilisés comme projeter le tracé de l'ombre sur une surface claire grâce à une bougie, l'utilisation d'une camera obscura, ou d'un Pantographe avec découpe mécanique, instrument et technique qui donneront naissance au Physionotrace.
Les portraits dit « à la silhouette » apparurent à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème siècle.
Cet art, appelé aussi art de l'ombre, tire son nom d’Étienne de Silhouette, nom qui se répandit dans de nombreux autres pays.
Pour certains, l’origine s’explique par le fait que ses ennemis donnèrent son nom à des dessins le représentant en quelques traits, pour d’autres parce qu’Étienne de Silhouette s’amusait à dessiner les portraits de ses invités sur les murs de son château de Bry-sur-Marne.
À Genève, l’art de la Silhouette se popularise grâce à Jean Huber, qui œuvre sans dessin préalable. Ses « tableaux en découpures » l'ont rendu célèbre, de même que ses caricatures irrévérencieuses de Voltaire.
Cela devint aussi un passe-temps, Goethe ou Hans Christian Andersen ont réalisé de nombreuses silhouettes en papier découpé.
Pour Andersen on peut parler de contre-silhouette puisqu'il les réalisait le plus souvent de face et sur papier blanc.
Les familles royales, princières membres de l'aristocratie, célébrités ou grand bourgeois se firent tracer leur silhouette. Il existe ainsi des silhouettes de Voltaire, Mozart, etc.
Johann Kaspar Lavater
par son livre L’Art de connaître les hommes par la physionomie qui contient de nombreux profils en silhouette contribua beaucoup au développement de cet art.
La mode connut une grande vogue dans la première moitié du XIXème siècle dans de nombreux pays : France, Allemagne, et dans les pays anglo-saxons.
En France, cet art n'y trouva jamais la réputation qu'il eut dans d'autres pays et on connait peu de noms d'artistes. François Gonord, un des premiers silhouettistes français ou August Edouart qui fit l'essentiel de sa carrière en Angleterre et aux États-Unis, sont plus connus à l'étranger qu'en France.
En Grande-Bretagne,les artistes silhouettistes connurent une grande notoriété comme Edward Foster (1762-1864),Hinton Gibbs (entre 1790 et 1822) mais surtout John Miers (1758-1821) et John Field (1772-1848).
Goethe
Ils ouvrirent souvent des studios où se rendaient les clients. Les silhouettes profils ou personnages en pied pouvaient être coloriés ou soulignés d'or. Les scènes familiales sont aussi nombreuses parfois avec un fond aquarellé représentant un décor. Des scènes de conversation comme celle de Francis Torond, d'origine française sont réputés.
Aux États-Unis William Bache (1771-1845),William Henry Brown(1808-1883),William Chamberlain (entre 1790 et 1820) sont des artistes connus.
Leurs œuvres sont recherchées et passent régulièrement en salle des ventes.
Au Japon, Ochwai Yoshiku (1833–1904) réalisa des estampes avec les silhouettes d'acteurs de Kabuki.
Par la suite la technique sera utilisé par d'autres formes d’art comme le théâtre d’ombres, ou l'illustration, des dessinateurs comme Paul Gavarni et Honoré Daumier faisant migrer le sens premier de silhouette, le profil noir-blanc, aux différences plus générales entre les corps, notamment à travers les caricatures.
Silhouettes of Catherine (1741-1807), Elisabeth (1743-1782), Peter (1745-1798), and Alexander of Brunswick-Luneburg-Wolfenbuttel (1746-1787).
The Danish State Archives.
Toujours dimanche, au musée des Arts décoratif, je suis tombée en arrêt devant ce coffret !
Et v'là-t-y point que l'idée m'est venue que nous n'avions pas de sujet consacré aux portraits en silhouette !
... " en silhouette ", " ou à la silhouette " d'ailleurs, au choix !
Je me souviens d'un bien joli ancien avatar de notre amie Clio, un avatar " en silhouette " !
Etienne de Silhouette,
Son nom est devenu commun, pour avoir été un ministre éphémère et hors du commun !
Etienne de SILHOUETTE
Né le 5 juillet 1709 à Limoges où son père Arnaud de Silhouette, originaire de Biarritz, était en poste, et mort le 20 janvier 1767 à Bry-sur-Marne, Silhouette est un contrôleur général des finances de Louis XV.
Grâce au soutien personnel de Madame de Pompadour, il fut chancelier de la maison d'Orléans, puis contrôleur général des finances de Louis XV de mars à novembre 17592.
Pour avoir voulu réduire les pensions des nobles et le train de vie royal, Etienne de Silhouette a fait un passage éclair au gouvernement.
De ce ministre de Louis XV, l’histoire retient surtout le nom, devenu synonyme de profil aux contours vagues, à peine entrevu.
Nommé contrôleur général des finances le 4 mars 1759, puis ministre, il est chassé en novembre de la même année par la noblesse ulcérée de tant d’injustice à son égard.
L’état des finances du royaume est désastreux. Il faut renflouer les caisses pour vaincre l’Angleterre en guerre contre la France depuis 1756. Etienne de Silhouette est l’homme de la situation. On le sait érudit, réfléchi et fin connaisseur de cette nation ennemie expansionniste, qui veut dominer toutes les mers.
A la suite de l’éloge qui accompagne sa nomination, il répond en annonçant son programme politique :
Procurer à l’Etat les ressources ordinaires pour repousser les injustes attaques d’un ennemi qui voudrait envahir l’empire universel de la Mer et du Commerce, affermir de plus en plus le crédit par la stabilité des engagements sur lesquels il est fondé, exciter et protéger l’industrie, soulager lorsque la circonstance le permettront, un peuple qui ne ressentirait jamais le poids des impôts et le malheur des temps, s’il ne tenait qu’à son souverain de les garantir : voilà l’objet de mes devoirs, et celui de mes voues. C’est dans la suppression des dépenses inutiles, dans l’économie des dépenses nécessaires, et dans l’amélioration des diverses branches du revenu public, que l’on doit chercher les premières ressources pour subvenir aux besoins de l’Etat.
Nommé ministre des finances, son programme trop révolutionnaire le rend impopulaire !
Sitôt en poste, Silhouette, prend d’abord des mesures populaires pour contenter l’opinion publique. Et pour couvrir le déficit de son prédécesseur, il fait émettre des actions à 5% d’intérêt, dont le grand mérite est d’associer les Français aux bénéfices des riches financiers. Ces premières décisions préparent le terrain à d’autres plus désagréables destinées à taxer le luxe et les riches.
Silhouette considère, en effet, que l’inégalité de la fiscalité, tue l’impôt en diminuant la consommation. C’est ainsi qu’il suspend certains privilèges et réduit de moitié les pensions des nobles, tandis que les dépenses de la Maison du Roi passent de 19 à 17 millions. Pour faire face aux frais de guerre, il songe à créer un impôt sur le revenu visant les plus riches et épargnant le peuple. Il fixe, notamment, une taxe sur les domestiques, les boutiques et une
surtaxe de 10% sur les marchandises de luxe, mais supprime les droits sur les cuirs, le beurre, les œufs et le fromage et se dit favorable à la liberté du commerce des grains.
Mais face à tant d’austérité se lève une virulente hostilité de la noblesse envers ce « fripon » qui, rognant les pensions, en a pris pour lui, une assez forte, d’après Voltaire lui-même !
Malgré ses mesures salutaires courageuses, Silhouette ne peut guère redresser la situation financière de la France en guerre contre l’Angleterre, d’autant plus que son prédécesseur avait anticipé déjà sur les revenus de 1759.
Il est renvoyé de la Cour le 20 novembre 1759 et acquiert en 1760 le château de Bry à Bry-sur-Marne qu'il entreprend de faire reconstruire et où il se retire de la vie publique.
Ce passage éclair au poste de contrôleur général des finances et cette impopularité ont fait dire à plusieurs auteurs, comme Louis-Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris ou Honoré de Balzac, que c'était l'origine du nom commun "silhouette".
Celui-ci qualifiait alors ce qui est mesquin ou inachevé, évoquant l'état auquel ses mesures réduisaient ceux qu'elles touchaient, comme les culottes sans gousset pour y déposer son argent. Ainsi furent appelés « à la Silhouette » les portraits réalisés en ombre chinoise et tracés puis découpés d’après l’ombre du visage, à la mode à l’époque. Passionné lui même par cette technique de portrait bon marché, il avait pris l'habitude de faire asseoir ses invités près d'un écran de parchemin, les éclairant avec une lampe de sa propre conception et détourant leur ombre.
"Au premier aspect elle semble admirable, mais au second coup d’œil on s'aperçoit qu'elle est collée au fond de la toile et qu'on ne pourrait pas faire le tour de son corps; c'est un silhouette qui n'a qu'une seule face, c'est une apparence découpée qui ne saurait se retourner ni changer de position."
( Le chef-d’œuvre inconnu, Honoré de Balzac )
L'utilisation du mot "Silhouette" par Balzac, dans ce conte fantastique, est anachronique puisque l'histoire se déroule au XVIIème siècle alors que le contrôleur général Silhouette n'entra en fonction à Paris qu'en 1759.
Silhouette a également traduit en français plusieurs ouvrages d'Alexander Pope et de William Warburton (The Alliance between Church and State, 1736, traduit sous le titre Dissertations sur l’Union de la Religion, de la Morale, et de la Politique, 1742) ainsi que de Baltasar Gracián.
À sa mort en 1767, les travaux du château de Bry sont achevés par son cousin et héritier, le fermier général Clément de Laage.
http://www.janinetissot.fdaf.org/Silhouette%20Etienne%20de.pdf
Y a-t-il un lien de parenté, cher petit Lulu, entre Clément de Laage et Mme Laage de Volude ?
Historique de l'art du portrait à la silhouette .
L’origine de l’art de l’ombre est très ancienne et certains le font remonter à la légende, racontée par Pline l'Ancien, de Dibutade fille du potier corinthien Boutadès, dessinant, sur le mur, pour garder son image, l’ombre de son amant qui s’en va. Le mythe fut considéré au début XVIIème siècle comme l’origine de la peinture et donna lieu à de nombreux tableaux.
Le portrait à la silhouette est un portrait en général de profil, mais cela peut être aussi un ou des personnages en pied, réalisé soit en découpant du papier, soit peint à l’encre de Chine sur du papier blanc le plus souvent, parfois sur ivoire, soit enfin par peinture sur verre.
Différentes techniques ont été utilisés comme projeter le tracé de l'ombre sur une surface claire grâce à une bougie, l'utilisation d'une camera obscura, ou d'un Pantographe avec découpe mécanique, instrument et technique qui donneront naissance au Physionotrace.
Les portraits dit « à la silhouette » apparurent à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème siècle.
Cet art, appelé aussi art de l'ombre, tire son nom d’Étienne de Silhouette, nom qui se répandit dans de nombreux autres pays.
Pour certains, l’origine s’explique par le fait que ses ennemis donnèrent son nom à des dessins le représentant en quelques traits, pour d’autres parce qu’Étienne de Silhouette s’amusait à dessiner les portraits de ses invités sur les murs de son château de Bry-sur-Marne.
À Genève, l’art de la Silhouette se popularise grâce à Jean Huber, qui œuvre sans dessin préalable. Ses « tableaux en découpures » l'ont rendu célèbre, de même que ses caricatures irrévérencieuses de Voltaire.
Cela devint aussi un passe-temps, Goethe ou Hans Christian Andersen ont réalisé de nombreuses silhouettes en papier découpé.
Pour Andersen on peut parler de contre-silhouette puisqu'il les réalisait le plus souvent de face et sur papier blanc.
Les familles royales, princières membres de l'aristocratie, célébrités ou grand bourgeois se firent tracer leur silhouette. Il existe ainsi des silhouettes de Voltaire, Mozart, etc.
Johann Kaspar Lavater
par son livre L’Art de connaître les hommes par la physionomie qui contient de nombreux profils en silhouette contribua beaucoup au développement de cet art.
La mode connut une grande vogue dans la première moitié du XIXème siècle dans de nombreux pays : France, Allemagne, et dans les pays anglo-saxons.
En France, cet art n'y trouva jamais la réputation qu'il eut dans d'autres pays et on connait peu de noms d'artistes. François Gonord, un des premiers silhouettistes français ou August Edouart qui fit l'essentiel de sa carrière en Angleterre et aux États-Unis, sont plus connus à l'étranger qu'en France.
En Grande-Bretagne,les artistes silhouettistes connurent une grande notoriété comme Edward Foster (1762-1864),Hinton Gibbs (entre 1790 et 1822) mais surtout John Miers (1758-1821) et John Field (1772-1848).
Goethe
Ils ouvrirent souvent des studios où se rendaient les clients. Les silhouettes profils ou personnages en pied pouvaient être coloriés ou soulignés d'or. Les scènes familiales sont aussi nombreuses parfois avec un fond aquarellé représentant un décor. Des scènes de conversation comme celle de Francis Torond, d'origine française sont réputés.
Aux États-Unis William Bache (1771-1845),William Henry Brown(1808-1883),William Chamberlain (entre 1790 et 1820) sont des artistes connus.
Leurs œuvres sont recherchées et passent régulièrement en salle des ventes.
Au Japon, Ochwai Yoshiku (1833–1904) réalisa des estampes avec les silhouettes d'acteurs de Kabuki.
Par la suite la technique sera utilisé par d'autres formes d’art comme le théâtre d’ombres, ou l'illustration, des dessinateurs comme Paul Gavarni et Honoré Daumier faisant migrer le sens premier de silhouette, le profil noir-blanc, aux différences plus générales entre les corps, notamment à travers les caricatures.
Silhouettes of Catherine (1741-1807), Elisabeth (1743-1782), Peter (1745-1798), and Alexander of Brunswick-Luneburg-Wolfenbuttel (1746-1787).
The Danish State Archives.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
C'est comme les ombres chinoises !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Comtesse Diane a écrit:C'est comme les ombres chinoises !
Oui, tout à fait.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Sans doute, chère Clio , avais-tu découvert ton avatar dans ce livre que tu nous conseillais :
Le livre peut être commandé en ligne :
http://www.amazon.fr/Silhouettes-lart-lombre-Emma-Rutherford/dp/2850882941
Je ne trouve pas le nez très conforme ...
CLIOXVIII a écrit:
Acheté cet ouvrage présenté sur"La folie":
Silhouettes ou l'art de l'ombre, par Emma Rutherford (Citadelles & Mazenod, septembre 2009 - 59 €)
Une folie mais c'est si adorable et puis,avatar oblige...
Le livre peut être commandé en ligne :
http://www.amazon.fr/Silhouettes-lart-lombre-Emma-Rutherford/dp/2850882941
MARIE-ANTOINETTE a écrit:
Je connaissais ces profils et scènes XVIII° sous le nom de SILHOUETTE en souvenir du MARQUIS DE SILHOUETTE homme du XVIII°
il y a des profils de la reine et du roi et je possède Madame ROYALE en Comtesse des ténèbres faite sur linoleum !!!!!la représentation de la gravure "la coiffure à la Belle Poule" représente la Reine !!!!
La manufacture de GIEN a fait une série d'assiettes à dessert de ce style il y a quelques années et on trouve actuellement en décoration des stickers de même nature.
Bonne journée MARIE ANTOINETTE
Je ne trouve pas le nez très conforme ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Mme de Sabran a écrit:Sans doute, chère Clio , avais-tu découvert ton avatar dans ce livre que tu nous conseillais :CLIOXVIII a écrit:
Acheté cet ouvrage présenté sur"La folie":
Silhouettes ou l'art de l'ombre, par Emma Rutherford (Citadelles & Mazenod, septembre 2009 - 59 €)
Une folie mais c'est si adorable et puis,avatar oblige...
Le livre peut être commandé en ligne :
http://www.amazon.fr/Silhouettes-lart-lombre-Emma-Rutherford/dp/2850882941
Oui, chère Eléo !
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Et je rajoute :
" Prends bague à toi " !
" Prends bague à toi " !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
;
Adorable, chère Comtesse, votre petit Louis XVII ! ... un grand merci !!!
Tenez, voici une autre bague dont le modèle est sans doute moins prestigieux car son identité est tombée dans l'oubli .
Chaton ovale allongé orné d'un portrait d'homme en buste de profil, peint sous verre en silhouette noire sur fond or, selon la technique de l’églomisé.
Parfait état d'origine. France ou Angleterre, vers 1780.
Cette bague, d'une très grande fraîcheur, conjugue deux techniques véritablement caractéristiques de la fin du XVIIIème siècle : la silhouette (du nom d'Etienne de Silhouette (1709-1767) éphémère contrôleur des Finances de Louis XV en 1759) et l'églomisé qui consiste à fixer sous verre une fine feuille d'or découpée et gravée.
http://cabine36.over-blog.com/article-camee-38816762.html
Adorable, chère Comtesse, votre petit Louis XVII ! ... un grand merci !!!
Tenez, voici une autre bague dont le modèle est sans doute moins prestigieux car son identité est tombée dans l'oubli .
Chaton ovale allongé orné d'un portrait d'homme en buste de profil, peint sous verre en silhouette noire sur fond or, selon la technique de l’églomisé.
Parfait état d'origine. France ou Angleterre, vers 1780.
Cette bague, d'une très grande fraîcheur, conjugue deux techniques véritablement caractéristiques de la fin du XVIIIème siècle : la silhouette (du nom d'Etienne de Silhouette (1709-1767) éphémère contrôleur des Finances de Louis XV en 1759) et l'églomisé qui consiste à fixer sous verre une fine feuille d'or découpée et gravée.
http://cabine36.over-blog.com/article-camee-38816762.html
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Avec plaisir !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
J'aime beaucoup aussi ces portraits !
Merci pour l'ouverture de ce sujet.
Mais je suis très étonné que nous n'ayons pas déjà évoqué ici cette technique de dessin...
Merci pour l'ouverture de ce sujet.
Mais je suis très étonné que nous n'ayons pas déjà évoqué ici cette technique de dessin...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
La nuit, la neige a écrit:J'aime beaucoup aussi ces portraits !
Ah, que j'en suis ravie !
La nuit, la neige a écrit:
Mais je suis très étonné que nous n'ayons pas déjà évoqué ici cette technique de dessin...
Connais-tu le mythe grec à l'origine de cette technique de dessin ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Tu peux raconter STP ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Oui, oui, bien-sûr, avec plaisir ! ... mais demain matin car, tout de suite, il est trop tard . J'entends les sonnettes du Marchand de sable et je suis toute flagada ( la chaleur sans doute ) .
A demain !
A demain !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Gouverneur Morris a écrit:Tu peux raconter STP ?
Here I am, Eléonore au rapport !!!
Or donc ...
L’origine de l’art de l’ombre est très ancienne, nous la tenons de Pline l'Ancien.
Il rapporte comment l’auteur de la première image figurative serait une jeune femme, Callirrhoé , fille de Dibutade, potier grec de Sicyone ou de Corinthe, qui vivait au VIème siècle avant J.C.
Callirrhoé, pour retenir l'image de son amant qui s'en va, imagine de tracer le contour de son ombre projetée sur la muraille par la lumière de la lampe à huile.
Le père de la jeune fille, potier donc de son état, aurait transformé ce premier tracé en bas relief en le fixant avec de l’argile, et aurait fait cuire ce profil de terre : ce fut là l'origine de la sculpture en relief. Ce relief fut conservé durant 200 ans au Nymphaeum de Corinthe avant d'être détruit dans un incendie. ( )
Cependant, de l’Antiquité à aujourd’hui, ce récit ne cesse d’être remodelé. À partir de ses différentes versions, il s’agit non seulement d’analyser la production des représentations sociales relatives à la part respective des femmes et des hommes dans une invention majeure pour les sociétés, mais également leur valeur symbolique.
Le caractère indiciel de la photographie ne fait aucun doute : elle procède techniquement, physiquement, de l'inscription d'une trace, d'une empreinte. Ce caractère est moins évident pour la peinture, mais tout aussi irréductible. D'une part l'image laisse une trace du référent par imitation ou projection, comme dans l'histoire de Dibutade ( * ), la fille du potier de Sycione, rapportée par Pline. Au moment où le trait est tracé, le corps de l'amant s'est déjà retiré. Si l'ombre n'était pas fixée, elle ne laisserait aucune trace (comme dans une performance contemporaine).
Alberti a prétendu substituer à la légende traditionnelle le mythe de Narcisse. Dans ce cas, le miroir est liquide, et Narcisse ne peut espérer se saisir de l'image sans la détruire - ce qui pose la question de son désir. Comme dans le cas de la fille du potier, c'est l'échange entre objet et le sujet du désir qui est à l'origine de la peinture (ou du dessin).
( * ) : La postérité n'a retenu que le nom du père , et Callirrohé devient elle-même Dibutade.
Petit clin d'oeil sinistre : La fin tragique de Pline l'Ancien nous ramène à notre sujet sur le Vésuve, puisque nous nous souvenons que cet écrivain mourut lors de la fameuse éruption de 79 qu'il voulut aller observer de trop près en bon naturaliste qu'il était ( comme il voulait également secourir des amis s'il pouvait ! )
Le mythe de Dibutade fut considéré au début XVIIIe siècle comme l’origine de la peinture. C'est du reste le titre de l'oeuvre de Jean-Baptiste Regnault qui est conservée au château de Versailles dans le Salon des Nobles.
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
Sais-tu, cher Momo, si Dibutade est toujours exposée dans le Salon des Nobles à Versailles ?
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Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
.
Voici quelques autres portraits historiques .
- le fameux Lavater https://marie-antoinette.forumactif.org/t1636-lettre-de-lavater-a-herault-de-sechelles?highlight=lavater
Je n'ai pas l'honneur et l'avantage de connaître ce monsieur ...
Abraham Lincoln
Thomas Jefferson
La duchesse d'Angoulême, Charles X et le duc d'Angoulême son fils .
( Je trouve la duchesse coiffée comme un dessous de bras ... )
Voici quelques autres portraits historiques .
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Re: L'art du portrait en Silhouette ou à la silhouette
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