Écritoires et plateaux à écrire du Garde-Meuble de Marie-Antoinette

Voici l' écritoire qu' utilisait la Reine aux Tuileries :

Merci, cher Vicq d'Azyr ! Je le découvre pour la première fois.
Est-ce que la fine paire de lunettes qui est présentée avec l'écritoire servait aussi à Marie-Antoinette ?!!

Je le découvre également, merci cher Vicq d'Azyr !
Ces lunettes ressemblent à celles que portent Michèle Morgan dans le film de Jean Delannoy, aux Tuileries...
On pense également à celles de Benjamin Franklin : 

Bien à vous.

Messages déplacés ici dans ce sujet nouvellement créé.

Merci.
Je ne connaissais pas cet objet, que je trouve très « simple » et plutôt masculin.
Du moins, est-il bien « sécurisé ».

En revanche, j’avais conservé l’image de cet encrier.
Si ma mémoire est bonne, il me semble qu’il était également dans les collections de la reine aux Tuileries, ou alors faisait-il partie d’un nécessaire de voyage ?
Je ne sais plus...

La nuit, la neige a écrit:

Merci.
Je ne connaissais pas cet objet, que je trouve très « simple » et plutôt masculin.

Cela correspond à la ferme et virile écriture de Marie-Antoinette dont parle M. De Lescure dans sa biographie sur la princesse de Lamballe en comparant son écriture à celle de la reine

L' objet présenté a fait partie de l' exposition sur Mme.Campan en 1972. L'authenticité des lunettes n' est pas garantie...
La Reine utilisait un banal écritoire qu' on pouvait à l'époque trouver dans le commerce. Avec un autre, identique, on peut évoquer la correspondance de la Reine aux Tuileries...

On le croirait en jean !

En chagrin, ma chère...
Ce qui va bien à notre Reine aux Tuileries, vous en conviendrez...

Merci cher Vicq d'Azir pour cette photo en couleur.
La peau de chagrin, je ne connaissais que le roman de Balzac, merci aussi pour cette information, qui malheureusement va très bien à notre infortunée Reine.

Vicq d Azir a écrit:En chagrin, ma chère...
Ce qui va bien à notre Reine aux Tuileries, vous en conviendrez...

Oh oui, hélas  !  


Vous m'apprenez un mot nouveau, cher Vicq d'Azyr !  Je vous en remercie .  

En matière de peausserie, le chagrin :
− Espèce de cuir grenu, préparé avec la peau de la croupe du mulet, de l'âne ou du cheval et utilisé en reliure et en maroquinerie de luxe.

Je ne connaissais, comme Osterreich, que la peau de chagrin de Balzac .  

Cela me fait me souvenir que lorsque j'étais petite ( époque mérovingienne ou à peu près    ) je croyais que Cendrillon perdait une pantoufle de verre .  ( comme dans Walt Disney )





Il a fallu que ma grand-mère m'explique que non que non ! C'était en fait un petit soulier de vair, c'est à dire en fourrure  de petit-gris, lequel n'est autre qu'une variété d'écureuil  ...

.

Pour en revenir à la "virilité" de l'écritoire, il faut comparer au nécessaire de voyage que nous pouvons admirer au Louvre : ils doivent être contemporains. Indiscutablement, nous sommes saisis par la simplicité relativement masculine du nécessaire.
Goût du temps ? Nous sommes à l'époque de la Révolution et la mode est beaucoup moins raffinée qu'elle ne le fut auparavant. De plus Marie-Antoinette avait à cette date une obligation d'"économie" toute relative s'entend. Finies les merveilles de Riesener avec par exemple l'autre écritoire en plaques japonaises que nous pouvons admirer également au Louvre.

Ne serait-ce que les couleurs. Toute cette époque se teinte de marrons, ocres, gris...

Tout ce qui appartient au mobilier, objets du quotidien, vêtements dans les années 1790 est nettement moins charmant qu'aux décennies précédentes. Il faudra attendre Joséphine pour un retour au "gracieux". Qui compensera quelque peu le style Empire issu de la Révolution, foncièrement militaire (et donc viril).

Une image initialement publiée par notre reporter dans le sujet consacré à l'Exposition aux Archives nationales : Louis XVI, Marie-Antoinette et la Révolution, la famille royale aux Tuileries


Image : Forum de Marie-Antoinette


Conservé au château de Versailles, ce ravissant écritoire en pente est présenté ainsi sur le site internet du château :

Écritoire en pente
Joseph Gengenbach, dit Canabas (ébéniste)
Bâti : chêne, noyer. Placage : acajou
c. 1784-89
Image : Château de Versailles

Historique :  Porte la marque du "Garde-Meuble de la Reine" Marie-Antoinette, ce qui indique une utilisation par une personne de l'entourage de la souveraine (...).


Et pourquoi pas par elle ?    
Enfin, notons qu'il est plus précieux que celui présenté par notre ami Vicq au début de ce sujet, bien plus léger et pratique pour être utilisé lors de déplacements.

Merci LNLN .

De voyage, portable, ou bien tout simplement portatif ? Car une telle écritoire pouvait très bien être déplacée dans une même pièce, pour s'accrocher à un écran de cheminée et écrire au coin du feu, comme cet autre exemplaire du même ébéniste :



Ecritoire pare-feu en acajou et placage d'acajou moucheté. Il repose sur un piétement mouvementé réunit par entretoises et terminé par des roulettes.
L'écritoire amovible ouvre par un abattant laissant découvrir deux casiers et deux tiroirs. Pare-feu coulissant à crémaillère.
Ornementation de bronzes ciselés et dorés tel poignées, lingotière et frises.
Estampillé CANABAS.

Source et crédits photographiques

Merci ! Le modèle ressemble fort à celui de Versailles qui, fort probablement, pouvait être utilisé de la même façon.

Très pratique ! J'aime beaucoup : j'en veux un !

En direct de Sotheby’s, pour le forum, la table d’accouchée de la reine :













Clichés personnels

Merci beaucoup Gouv' pour ces images !

Penses-tu qu'il puisse s'agir d'une "table d'accouchée" ?   Je les imagine plutôt en deux parties, telles que nous les présentons dans ce sujet :

Les tables dites "d'accouchée" au XVIIIe siècle

Et j'avoue que je trouve ce "plateau à écrire" bien (trop) sobre pour un usage destiné à Marie-Antoinette. Mais bon, pourquoi pas...
Je le présentais du coup ici :

Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine

Merci LNLN pour ces liens ! Effectivement, j’ai sans doute parlé trop hâtivement de table d’accouchée 🥶.

Sinon oui, elle paraît bien sobre pour la reine mais idéale pour son service, comme l’est la petite table de salle à manger signée de Riesener et exposée dans les petits cabinets du 2nd étage

Nos récents échanges ont été déplacés dans ce sujet, que j'ai  renommé.

Gouverneur Morris a écrit:
Sinon oui, elle paraît bien sobre pour la reine mais idéale pour son service, comme l’est la petite table de salle à manger signée de Riesener et exposée dans les petits cabinets du 2nd étage

Tu connais tout Versailles par coeur, mais pas nous !  

J'ai donc cherché, et j'imagine que tu évoques cette petite table toute simple, mais "pratique" :  

Table à manger
Jean-Henri Riesener
Acajou, cuivre, gayac, 1774-1792
H. 72 ; D. 114,5 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Historique : Livrée au Garde-Meuble de la Reine pour les appartements privés de Marie-Antoinette, à Versailles ou une autre résidence royale.

Description du château :

La table repose sur quatre pieds en gaine à sabots de bronze doré et se compose d’un plateau carré flanqué sur chacun des côtés d’un abattant à découpe circulaire entre lesquels viennent se positionner quatre petits abattants en quart de cercle, le tout permettant de transformer la table en une table à manger parfaitement circulaire. L’ingéniosité du dispositif et le soin apporté à sa mise en œuvre signalent la création d’un ébéniste particulièrement virtuose et habile : Jean-Henri Riesener (1734-1806) dont l’estampille est parfaitement visible. En outre, la table porte à son revers la marque circulaire du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette.

Ce meuble d’une forme rare et ingénieuse, pour ainsi dire unique, fut de toute évidence livré pour les appartements privés de la reine sans que l’on puisse préciser davantage. Il pourrait s’agir des appartements de la reine à Versailles ou d’autres résidences : Saint-Cloud, les Tuileries… Acquise en 2012 par l’Etablissement public du musée et du domaine de Versailles, cette table est destinée à prendre place dans les cabinets restitués de la Reine au second étage du château ; on sait qu’il y avait là une petite salle à manger privée dans laquelle la table pourra trouver une place toute indiquée.

Oui tout à fait c'est bien celle-ci !!!

Sinon le "plateau à écrire" vient juste d'être préempté par Versailles pour 38 000 euros !

Mince, je le voulais pour mes petits déj' au lit ! Le château fait ch.... à tout préempter comme ça !

Merci pour cette info toute fraîche...