Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
+7
Marie-Jeanne
Bonnefoy du Plan
Mr ventier
Duc d'Ostrogothie
Gouverneur Morris
Lucius
Mr de Talaru
11 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Puisque nous venons d'apprendre que cet objet vient d'être préempter à l'occasion de la vente aux enchères "Marie-Antoinette", organisée par Christie's (3 Novembre 2015), autant créer, ici, un petit sujet dédié à cet objet rare...
Sceau du Garde-Meuble de Marie-Antoinette
Argent et Ivoire. Vers 1790
Note de l'expert :
Depuis son institution en 1663 par Colbert, le Garde Meuble de la Couronne est l'administration chargée de la gestion du mobilier et des objets d'art destinés à l'ornement des appartements royaux.
Sous le règne de Louis XVI, c'est Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824) qui est nommé garde-meuble de la reine ainsi qu'intendant du Petit Trianon.
Au sujet de Pierre-Charles Bonnefoy du Plan, vous pouvez toujours lire l'exposé écrit par Reinette (qu'elle doit toujours conclure d'ailleurs :).
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t28-pierre-charles-bonnefoy-du-plan?highlight=bonnefoy
Sceau du Garde-Meuble de Marie-Antoinette
Argent et Ivoire. Vers 1790
Note de l'expert :
Depuis son institution en 1663 par Colbert, le Garde Meuble de la Couronne est l'administration chargée de la gestion du mobilier et des objets d'art destinés à l'ornement des appartements royaux.
Sous le règne de Louis XVI, c'est Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824) qui est nommé garde-meuble de la reine ainsi qu'intendant du Petit Trianon.
Au sujet de Pierre-Charles Bonnefoy du Plan, vous pouvez toujours lire l'exposé écrit par Reinette (qu'elle doit toujours conclure d'ailleurs :).
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t28-pierre-charles-bonnefoy-du-plan?highlight=bonnefoy
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 20 Mai 2021, 10:58, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:
Sceau du Garde-Meuble de Marie-Antoinette
Argent et Ivoire. Vers 1790
– Nous pouvons prendre connaissance de l'Inventaire du Garde-Meuble ( mais pour les périodes de la Révolution et l'Empire) conservé aux Archives nationales (Paris) .
C'est ici :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/O2_363_783_Labat.pdf
C'est assez drôle et très vivant !
Tenez, par exemple :
F° 85.
État des effets prêtés à Piccini pour des concerts.- État des effets prêtés, à la
demande de Lecomte, architecte du palais des Consuls, pour la réception de Bonaparte,
Premier Consul, audit palais.- État des effets prêtés à Talleyrand, ministre des Affaires
extérieures, pour un bal donné chez lui le 6 ventôse [25 février]
Etc ... etc ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
C'est amusant et étrange de fouiner dans ces papiers voici ce que j'ai trouvé
Archives nationales (Paris) – Inventaire du Garde-Meuble (Révolution-Empire) – O
2
366-783
F° 42-45.
Effets prêtés pour la fête du 21 janvier, notamment pour la cérémonie de
l’église Saint-Sulpice.
F° 47.
État des objets prêtés aux Théophilantropes du Contrat social de Saint-Eustache,
pour la fête du 21 janvier.
Pensez-vous que sous le consulat on fêtait la mort du Roi ? Ou est-ce une allusion à un autre événement ?
Archives nationales (Paris) – Inventaire du Garde-Meuble (Révolution-Empire) – O
2
366-783
F° 42-45.
Effets prêtés pour la fête du 21 janvier, notamment pour la cérémonie de
l’église Saint-Sulpice.
F° 47.
État des objets prêtés aux Théophilantropes du Contrat social de Saint-Eustache,
pour la fête du 21 janvier.
Pensez-vous que sous le consulat on fêtait la mort du Roi ? Ou est-ce une allusion à un autre événement ?
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Tout dépend de l'année de ces prêts...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Mr de Talaru a écrit:C'est amusant et étrange de fouiner dans ces papiers voici ce que j'ai trouvé
Archives nationales (Paris) – Inventaire du Garde-Meuble (Révolution-Empire) – O
2
366-783
F° 42-45.
Effets prêtés pour la fête du 21 janvier, notamment pour la cérémonie de
l’église Saint-Sulpice.
F° 47.
État des objets prêtés aux Théophilantropes du Contrat social de Saint-Eustache,
pour la fête du 21 janvier.
Pensez-vous que sous le consulat on fêtait la mort du Roi ? Ou est-ce une allusion à un autre événement ?
Ce pourrait être la célébration de l'exécution du tyran. L’église étant alors le Temple de la Raison ....
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Lucius a écrit: L’église étant alors le Temple de la Raison ....
Sous le Consulat, encore ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Proposée prochainement en vente aux enchères, cette...
- Paire d'encoignures en marqueterie,
bois de rose et amarante, le dessus de marbre brèche d'Alep reposant sur des montants à pan coupé surmontés de rosaces réunis par une frise d'entrelacs, ouvrant à un vantail à décor d'une rosace dans un encadrement à écoinçons et disques ;
marque au feu GR / W ; (accidents et restaurations).
Réalisée sous la direction du marchand-mercier Simon-Philippe Poirier (vers 1720-1785).
Estampille de Martin Carlin et JME, ébéniste reçu maître en 1766.
Époque Louis XVI, vers 1775.
Haut. : 88 cm ; Long. d'un côté : 44 cm
Provenance :
- Livrée pour le garde-meuble privé de Marie-Antoinette, reine de France (1755-1793),
- Vente Paris, Arcole, le 27 juin 1989, lot 179.
Note au catalogue
La marque GR / W correspond à la marque du Grenier des Recollets à Versailles.
Construit en 1684 par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, le grenier du couvent servit de garde-meuble pour la reine Marie Lezsczynska (morte en 1768), pour la dauphine Marie-Josèphe de Saxe (morte en 1767) et pour la dauphine Marie-Antoinette jusqu'à une date indéterminée, autour de 1784.
La date de la maîtrise de Martin Carlin, 1766, ainsi que le style de ces meubles, excluent de fait la possibilité d'une livraison pour Marie Lezczyska ainsi que pour la dauphine de Saxe.
Cette paire d'encoignures a donc été livrée pour le garde-meuble privé de Marie-Antoinette, entre la date de son mariage avec le futur Louis XVI en mai 1770 et le début de l'utilisation de la marque circulaire du garde-meuble de la reine à une date encore incertaine vraisemblablement autour de 1784, date de la réorganisation complète de l'administration du garde-meuble royal.
On peut par ailleurs situer leur emplacement d'origine dans les petits appartements de la reine au château de Versailles, appartements que Marie-Antoinette occupe depuis la mort de la reine Marie Lezczinska.
Martin Carlin travaille essentiellement à cette époque pour le marchand-mercier Simon-Philippe Poirier, lequel livre en 1770 le célèbre coffret à bijoux à la dauphine Marie-Antoinette (Château de Versailles), également par Carlin et portant aussi la marque de garde-meuble de la dauphine (GR/W).
Il est donc très probable que la future reine acheta ses deux encoignures plus ou moins à la même période également par l'intermédiaire de Poirier, lequel sollicita son ébéniste habituel depuis le décès de BVRB.
Plusieurs meubles estampillés de Martin Carlin présentent une marqueterie comparable. Citons à cet égard la commode et le secrétaire de la Huntington Library (Passadena, Californie) ainsi qu'un autre secrétaire vendu à New York chez Christie's, le 29 octobre 2019, lot 1120.
* Source et infos complémentaires : Audap & Associés - Vente du 8 juin 2021
A suivre, un petit topo sur les annotations, marquées au fer, ou parfois peintes, qu'il est possible de retrouver sur le mobilier utilisé par Marie-Antoinette dans ses appartements.
- Paire d'encoignures en marqueterie,
bois de rose et amarante, le dessus de marbre brèche d'Alep reposant sur des montants à pan coupé surmontés de rosaces réunis par une frise d'entrelacs, ouvrant à un vantail à décor d'une rosace dans un encadrement à écoinçons et disques ;
marque au feu GR / W ; (accidents et restaurations).
Réalisée sous la direction du marchand-mercier Simon-Philippe Poirier (vers 1720-1785).
Estampille de Martin Carlin et JME, ébéniste reçu maître en 1766.
Époque Louis XVI, vers 1775.
Haut. : 88 cm ; Long. d'un côté : 44 cm
Provenance :
- Livrée pour le garde-meuble privé de Marie-Antoinette, reine de France (1755-1793),
- Vente Paris, Arcole, le 27 juin 1989, lot 179.
Note au catalogue
La marque GR / W correspond à la marque du Grenier des Recollets à Versailles.
Construit en 1684 par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, le grenier du couvent servit de garde-meuble pour la reine Marie Lezsczynska (morte en 1768), pour la dauphine Marie-Josèphe de Saxe (morte en 1767) et pour la dauphine Marie-Antoinette jusqu'à une date indéterminée, autour de 1784.
La date de la maîtrise de Martin Carlin, 1766, ainsi que le style de ces meubles, excluent de fait la possibilité d'une livraison pour Marie Lezczyska ainsi que pour la dauphine de Saxe.
Cette paire d'encoignures a donc été livrée pour le garde-meuble privé de Marie-Antoinette, entre la date de son mariage avec le futur Louis XVI en mai 1770 et le début de l'utilisation de la marque circulaire du garde-meuble de la reine à une date encore incertaine vraisemblablement autour de 1784, date de la réorganisation complète de l'administration du garde-meuble royal.
On peut par ailleurs situer leur emplacement d'origine dans les petits appartements de la reine au château de Versailles, appartements que Marie-Antoinette occupe depuis la mort de la reine Marie Lezczinska.
Martin Carlin travaille essentiellement à cette époque pour le marchand-mercier Simon-Philippe Poirier, lequel livre en 1770 le célèbre coffret à bijoux à la dauphine Marie-Antoinette (Château de Versailles), également par Carlin et portant aussi la marque de garde-meuble de la dauphine (GR/W).
Il est donc très probable que la future reine acheta ses deux encoignures plus ou moins à la même période également par l'intermédiaire de Poirier, lequel sollicita son ébéniste habituel depuis le décès de BVRB.
Plusieurs meubles estampillés de Martin Carlin présentent une marqueterie comparable. Citons à cet égard la commode et le secrétaire de la Huntington Library (Passadena, Californie) ainsi qu'un autre secrétaire vendu à New York chez Christie's, le 29 octobre 2019, lot 1120.
* Source et infos complémentaires : Audap & Associés - Vente du 8 juin 2021
_______________________
A suivre, un petit topo sur les annotations, marquées au fer, ou parfois peintes, qu'il est possible de retrouver sur le mobilier utilisé par Marie-Antoinette dans ses appartements.
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Je recopie des extraits du descriptif d'un autre meuble, vendu aux enchères il y a quelques mois, et qui nous éclaire sur ces différentes marques susceptibles d'être retrouvées sur les meubles destinés aux appartements de Marie-Antoinette.
Note au catalogue (extraits) :
(...)
LE GARDE-MEUBLE DE MARIE-ANTOINETTE
La marque GR couronné
Connue depuis 1934, la marque GR couronné associée à la marque d’un château royal (W pour Versailles, F pour Fontainebleau, BV pour Bellevue, etc.) fut récemment publiée par Christian Baulez comme celle du Grenier des Récollets (Revue du Louvre, 1997/3, pp. 17-19).
La reine Marie Leczinska, épouse de Louis XV, y avait son garde-meuble privé, ainsi d’ailleurs que la dauphine de Saxe, grande cliente du marchand-mercier Lazare Duvaux.
La dauphine Marie-Antoinette bénéficia naturellement de cette facilité dès son arrivée à Versailles. Le service de la chambre dirigée par les dames d’honneur dépensa plus de 790 000 livres pour l’établissement de la dauphine, ce qui lui valut un rappel à l’ordre de Louis XV.
Bas d'armoire ouvrant à deux portes
Pierre Macret (1727-1796)
vers 1770
Provenance : mobilier du garde-meuble de Marie-Antoinette alors Dauphine.
La marque G.R.W. peut être interprétée comme celle du Grenier des Récollets à Versailles où se trouvait, depuis Marie-Josèphe de Saxe, le Garde-Meuble privé de la Dauphine.
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Cette première marque GR couronné perdura, semble-t-il, jusqu’à la réforme de l’administration du garde-meuble de la Couronne, entreprise en 1784 par Thierry de Ville d’Avray.
La reine eut alors officiellement un garde-meuble privé, complètement séparé et régi par Bonnefoy Duplan, son concierge (comprendre intendant).
Ce dernier était chapeauté par le contrôleur général de la Maison de la Reine sous la responsabilité de la princesse de Lamballe, surintendante de la dite Maison. A l’occasion de cette réforme, une seconde marque fut créée.
Pierre Charles Bonnefoy du Plan, intendant du Garde-Meuble de la reine et concierge du Petit Trianon.
Joseph Boze
Pastel, 1783
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
La marque du garde-meuble de la Reine
Cette marque bien spécifique et parlante était apposée à chaud par des fers. Gravée d’une façon circulaire autour du chiffre MA et surmontée d’une couronne fermée, cette marque fut dorénavant frappée sur le mobilier de la souveraine à l’occasion d’un changement d’ameublement, d’une restauration ou d’un déplacement.
Notre sujet : Mobilier de la reine au Petit Trianon
Parmi les compétences du garde-meuble privé, il revenait à Bonnefoy de s'occuper de l’ameublement des cabinets intérieurs de tous les châteaux royaux, mais aussi de Trianon qui servait d’ailleurs de siège à cette administration.
A cette marque était associée la marque du château, suivie du numéro d’inventaire du meuble, numéro correspondant certainement à l’inventaire général, par exemple C.T. 10 pour la table de Riesener livrée à la reine par Riesener pour son château de Trianon (Waddesdon Manor). Lorsque cette nouvelle marque était apposée, les anciennes marques du garde-meuble royal ou du mobilier des dauphines étaient alors en principe biffées.
Notre sujet : Table à écrire de Marie-Antoinette à Waddeston Manor
Que devinrent les papiers du garde-meuble privé ?
Cette belle mécanique fut troublée quand la souveraine fut contrainte, le 6 octobre 1789, de résider aux Tuileries. Bonnefoy occupa dès lors une maison dans l’enceinte des Tuileries, maison qui fut incendiée le 10 août 1792 et dont des papiers ne subsistent qu’un ou deux feuillets en partie calcinés et convertis par l’administration révolutionnaire en pochette à documents.
Quant au grand registre de plus de 300 feuillets contenant l’inventaire de la totalité du mobilier de la souveraine, il semblerait qu’il ait été remis par Bonnefoy à l’administration révolutionnaire et aujourd’hui perdu.
Certains papiers ont été conservés par Bonnefoy puisque nous le voyons payer des boites d’archives en bois afin qu’elles soient déposées à la mairie du Charmel, commune dont il fut le seigneur, puis le maire. Hélas, la mairie, le château et tout leur contenu furent entièrement détruits pendant la Première Guerre Mondiale à l’exception de quelques documents communiqués à la conservation de Versailles il y a plus de quarante ans.
Ne restaient donc que les papiers du contrôleur général de la Maison de la Reine, partie la plus importante avec les états de règlements et les doubles de nombreuses factures, qui eux furent remis peu avant 1809 à la préfecture de Seine-et-Oise à Versailles.
Que sont-ils devenus ?
* Source texte (extraits) : https://www.sothebys.com/fr/auctions/ecatalogue/lot.111.html/2012/mobilier-sculptures-et-objets-dart-pf1211
A suivre, quelques marques de différents châteaux...
- Spoiler:
- - Veilleuse à la turque en hêtre sculpté laqué bleu rechampi or d'époque Louis XVI
estampillée G.IACOB, vers 1777-1779
(...) avec une marque au feu circulaire du garde-meuble de la Reine MA entrelacé et une étiquette imprimée moderne 223
Provenance : Très probablement livrée pour la reine Marie-Antoinette, vers 1777-1779
Note au catalogue (extraits) :
(...)
LE GARDE-MEUBLE DE MARIE-ANTOINETTE
La marque GR couronné
Connue depuis 1934, la marque GR couronné associée à la marque d’un château royal (W pour Versailles, F pour Fontainebleau, BV pour Bellevue, etc.) fut récemment publiée par Christian Baulez comme celle du Grenier des Récollets (Revue du Louvre, 1997/3, pp. 17-19).
La reine Marie Leczinska, épouse de Louis XV, y avait son garde-meuble privé, ainsi d’ailleurs que la dauphine de Saxe, grande cliente du marchand-mercier Lazare Duvaux.
La dauphine Marie-Antoinette bénéficia naturellement de cette facilité dès son arrivée à Versailles. Le service de la chambre dirigée par les dames d’honneur dépensa plus de 790 000 livres pour l’établissement de la dauphine, ce qui lui valut un rappel à l’ordre de Louis XV.
- Spoiler:
Bas d'armoire ouvrant à deux portes
Pierre Macret (1727-1796)
vers 1770
Provenance : mobilier du garde-meuble de Marie-Antoinette alors Dauphine.
La marque G.R.W. peut être interprétée comme celle du Grenier des Récollets à Versailles où se trouvait, depuis Marie-Josèphe de Saxe, le Garde-Meuble privé de la Dauphine.
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Cette première marque GR couronné perdura, semble-t-il, jusqu’à la réforme de l’administration du garde-meuble de la Couronne, entreprise en 1784 par Thierry de Ville d’Avray.
La reine eut alors officiellement un garde-meuble privé, complètement séparé et régi par Bonnefoy Duplan, son concierge (comprendre intendant).
Ce dernier était chapeauté par le contrôleur général de la Maison de la Reine sous la responsabilité de la princesse de Lamballe, surintendante de la dite Maison. A l’occasion de cette réforme, une seconde marque fut créée.
Pierre Charles Bonnefoy du Plan, intendant du Garde-Meuble de la reine et concierge du Petit Trianon.
Joseph Boze
Pastel, 1783
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
La marque du garde-meuble de la Reine
Cette marque bien spécifique et parlante était apposée à chaud par des fers. Gravée d’une façon circulaire autour du chiffre MA et surmontée d’une couronne fermée, cette marque fut dorénavant frappée sur le mobilier de la souveraine à l’occasion d’un changement d’ameublement, d’une restauration ou d’un déplacement.
- Spoiler:
Notre sujet : Mobilier de la reine au Petit Trianon
Parmi les compétences du garde-meuble privé, il revenait à Bonnefoy de s'occuper de l’ameublement des cabinets intérieurs de tous les châteaux royaux, mais aussi de Trianon qui servait d’ailleurs de siège à cette administration.
A cette marque était associée la marque du château, suivie du numéro d’inventaire du meuble, numéro correspondant certainement à l’inventaire général, par exemple C.T. 10 pour la table de Riesener livrée à la reine par Riesener pour son château de Trianon (Waddesdon Manor). Lorsque cette nouvelle marque était apposée, les anciennes marques du garde-meuble royal ou du mobilier des dauphines étaient alors en principe biffées.
- Spoiler:
Notre sujet : Table à écrire de Marie-Antoinette à Waddeston Manor
Que devinrent les papiers du garde-meuble privé ?
Cette belle mécanique fut troublée quand la souveraine fut contrainte, le 6 octobre 1789, de résider aux Tuileries. Bonnefoy occupa dès lors une maison dans l’enceinte des Tuileries, maison qui fut incendiée le 10 août 1792 et dont des papiers ne subsistent qu’un ou deux feuillets en partie calcinés et convertis par l’administration révolutionnaire en pochette à documents.
Quant au grand registre de plus de 300 feuillets contenant l’inventaire de la totalité du mobilier de la souveraine, il semblerait qu’il ait été remis par Bonnefoy à l’administration révolutionnaire et aujourd’hui perdu.
Certains papiers ont été conservés par Bonnefoy puisque nous le voyons payer des boites d’archives en bois afin qu’elles soient déposées à la mairie du Charmel, commune dont il fut le seigneur, puis le maire. Hélas, la mairie, le château et tout leur contenu furent entièrement détruits pendant la Première Guerre Mondiale à l’exception de quelques documents communiqués à la conservation de Versailles il y a plus de quarante ans.
Ne restaient donc que les papiers du contrôleur général de la Maison de la Reine, partie la plus importante avec les états de règlements et les doubles de nombreuses factures, qui eux furent remis peu avant 1809 à la préfecture de Seine-et-Oise à Versailles.
Que sont-ils devenus ?
* Source texte (extraits) : https://www.sothebys.com/fr/auctions/ecatalogue/lot.111.html/2012/mobilier-sculptures-et-objets-dart-pf1211
A suivre, quelques marques de différents châteaux...
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11817
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Gouverneur Morris a écrit:N'oubliez pas les marques prises par votre reporter lors de la vente Christie's Londres en juillet 2019
... notre reporter d'élite !
Mais oui, merci, mon cher Momo .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Oui, bien sûr. J'y viens, j'y viens !!
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Donc, sauf erreur de ma part (les experts en mobilier ici me corrigeront) , nous pouvons distinguer trois époques :
Du temps de Marie-Antoinette, dauphine.
Si le meuble était passé par la case "entrepôt des Récollets", il était donc marqué du cachet GR couronné, généralement associé à la marque (lettre) du château destinataire.
Voir ci-dessus
De 1774 à 1784
Les commandes, l'entretien du mobilier de la famille royale, et sa distribution dans les différents châteaux et appartements, sont gérés par le Garde-Meuble de la Couronne (actuel Hôtel de la Marine), puis par les (sous) garde-meubles des différents châteaux.
Les meubles sont inscrits à l'inventaire des collections royales, décrits dans le " journal du garde-meuble", et leurs numéros d'inventaire sont généralement marqués au pinceau sur chacun d'entre-eux.
Mais aucune autre marque visible sur le mobilier ne précise s'il s'agit ou non d'un meuble destiné exclusivement à la reine. Seule leur mention aux inventaires et leurs numéros permettent de les identifier et de suivre leur trace.
Exemples :
Inscription: Painted across the underside: No 3066
Image : Metropolitan Museum of Art
The number 2964 painted underneat the top of this table corresponds to an entry in the Journal du Garde-Meuble de la Couronne (a ledger listing new furniture for the royal residences) and identifies this multipurpose table as one of the first pieces ordered by Marie-Antoinette from her favorite cabinetmaker, Jean-Henri Riesener.
Image : Metropolitan Museum of Art
A partir de 1784
C'est donc à partir de cette date que Marie-Antoinette obtient le privilège d'un garde-meuble privé, administré par son intendant Bonnefoy du Plan.
Nouvelles commandes, restaurations ou déplacements d'une résidence royale à l'autre, les meubles seront désormais (et généralement ?) marqués au fer du chiffre MA couronné avec mention "garde meuble de la reine ", complété d'un numéro d'inventaire.
Ces meubles n'étaient plus inventoriés au Garde-Meuble de la couronne, et les archives du garde-meuble privé de Marie-Antoinette ont été perdues.
A toutes ces différentes mentions, s'ajoutaient (ou pas) la marque du château de destination. Ces marques des châteaux ne concernaient pas seulement le garde-meuble de Marie-Antoinette.
Voici quelques exemples :
Chez la reine, au Petit Trianon : CT couronné
Voir ci-dessus les images postées par l'ami Gouv', ou encore...
Fer du Garde Meuble de la reine et fer CT timbré d'une couronne royale pour le Petit Trianon, marque peinte à l'encre noire du N°. 86. 2 sur les deux.
Traces d'estampille J. H. RIESENER à deux reprises sur l'une des encoignures.
Image : Fraysse et Associés
Notre sujet : Le mobilier de Marie-Antoinette au Petit Trianon
Pour Versailles : un W (généralement) couronné :
Marque au fer du château de Versailles
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Voir nos sujets :
Marque au feu W couronné du château de Versailles
Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles, aujourd'hui
Le château de Saint-Cloud : les lettres SC couronnées
Inscriptions and markings : In center of frieze, in bronze gilt: MA (monogram of Marie Antoinette); on back of commode, branded: crowned MA within legend GARDE MEUBLE DE LA REINE; under marble top, stenciled: inventory mark of the Château de Saint-Cloud
Images : The Metropolitan Museum of Art
Le château de Fontainebleau : un F couronné
Inscriptions : poché noir sur le dessous des tiroirs : GME 11640 // Au pinceau : 1783 / Au fer : BT / F couronné
Image : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
Le château des Tuileries : un double G couronné
Inscription : Marque au fer aux initiales GG surmontés d’une couronne, pour le château des Tuileries
Image : Christie's
Notre sujet : Le mobilier de Marie-Antoinette aux Tuileries
Pour le château de Compiègne : CP couronné.
Je n'ai pas trouvé d'illustration.
Notre sujet : Le château de Compiègne
Du temps de Marie-Antoinette, dauphine.
Si le meuble était passé par la case "entrepôt des Récollets", il était donc marqué du cachet GR couronné, généralement associé à la marque (lettre) du château destinataire.
Voir ci-dessus
De 1774 à 1784
Les commandes, l'entretien du mobilier de la famille royale, et sa distribution dans les différents châteaux et appartements, sont gérés par le Garde-Meuble de la Couronne (actuel Hôtel de la Marine), puis par les (sous) garde-meubles des différents châteaux.
Les meubles sont inscrits à l'inventaire des collections royales, décrits dans le " journal du garde-meuble", et leurs numéros d'inventaire sont généralement marqués au pinceau sur chacun d'entre-eux.
Mais aucune autre marque visible sur le mobilier ne précise s'il s'agit ou non d'un meuble destiné exclusivement à la reine. Seule leur mention aux inventaires et leurs numéros permettent de les identifier et de suivre leur trace.
Exemples :
- Spoiler:
Mechanical table (Table mécanique)
Jean Henri Riesener, 1781
Made by Jean-Henri Riesener in 1781 for the queen’s Grand Cabinet Intérieur at Versailles, sent to the Château de Saint-Cloud in 1785, where it was placed in Marie-Antoinette’s dressing room and later used there with a daybed, bergère, and fire screen by Jean-Baptiste-Claude Sené
Image : Metropolitan Museum of Art
Inscription: Painted across the underside: No 3066
Image : Metropolitan Museum of Art
- Spoiler:
Mechanical table (Table mécanique)
Jean Henri Riesener, 1778
Delivered to Versailles on December 12, 1778, exactly a week before the long-awaited birth of her first child, Marie-Thérèse-Charlotte. To alleviate Marie-Antoinette’s discomfort during the advanced state of her pregnancy, this table was fitted by Mercklein, a mécanicien in her service, with a special mechanism
Image : Metropolitan Museum of Art
The number 2964 painted underneat the top of this table corresponds to an entry in the Journal du Garde-Meuble de la Couronne (a ledger listing new furniture for the royal residences) and identifies this multipurpose table as one of the first pieces ordered by Marie-Antoinette from her favorite cabinetmaker, Jean-Henri Riesener.
Image : Metropolitan Museum of Art
A partir de 1784
C'est donc à partir de cette date que Marie-Antoinette obtient le privilège d'un garde-meuble privé, administré par son intendant Bonnefoy du Plan.
Nouvelles commandes, restaurations ou déplacements d'une résidence royale à l'autre, les meubles seront désormais (et généralement ?) marqués au fer du chiffre MA couronné avec mention "garde meuble de la reine ", complété d'un numéro d'inventaire.
Ces meubles n'étaient plus inventoriés au Garde-Meuble de la couronne, et les archives du garde-meuble privé de Marie-Antoinette ont été perdues.
A toutes ces différentes mentions, s'ajoutaient (ou pas) la marque du château de destination. Ces marques des châteaux ne concernaient pas seulement le garde-meuble de Marie-Antoinette.
Voici quelques exemples :
Chez la reine, au Petit Trianon : CT couronné
Voir ci-dessus les images postées par l'ami Gouv', ou encore...
- Spoiler:
Fer du Garde Meuble de la reine et fer CT timbré d'une couronne royale pour le Petit Trianon, marque peinte à l'encre noire du N°. 86. 2 sur les deux.
Traces d'estampille J. H. RIESENER à deux reprises sur l'une des encoignures.
Image : Fraysse et Associés
Notre sujet : Le mobilier de Marie-Antoinette au Petit Trianon
Pour Versailles : un W (généralement) couronné :
- Spoiler:
Marque au fer du château de Versailles
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Voir nos sujets :
Marque au feu W couronné du château de Versailles
Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles, aujourd'hui
Le château de Saint-Cloud : les lettres SC couronnées
- Spoiler:
Inscriptions and markings : In center of frieze, in bronze gilt: MA (monogram of Marie Antoinette); on back of commode, branded: crowned MA within legend GARDE MEUBLE DE LA REINE; under marble top, stenciled: inventory mark of the Château de Saint-Cloud
Images : The Metropolitan Museum of Art
Le château de Fontainebleau : un F couronné
- Spoiler:
Inscriptions : poché noir sur le dessous des tiroirs : GME 11640 // Au pinceau : 1783 / Au fer : BT / F couronné
Image : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
Le château des Tuileries : un double G couronné
- Spoiler:
Table à écrire
Jean-Henri Riesener, vers 1780
Image : Christie's
Livrée en 1781 à Marie-Antoinette pour le château de La Muette, décrite dans le journal du Garde-Meuble de la Couronne sous le numéro « 3134 - Livré par le S. Riezener […] Une Table à Ecrire de marqueterie couverte de maroquin vert pour la Reine à la Muette ».
Lorsqu’en 1788 le château est mis en vente, puis abandonné faute d’acquéreurs, une partie du mobilier, comme celui de Choisy, est envoyé dans d’autres résidences royales.
C’est pourquoi notre table porte, en plus du numéro du journal du Garde-Meuble peint en bleu « 3134 », qui correspond à la livraison de 1781, la marque au fer aux initiales GG surmontés d’une couronne.
Inscription : Marque au fer aux initiales GG surmontés d’une couronne, pour le château des Tuileries
Image : Christie's
Notre sujet : Le mobilier de Marie-Antoinette aux Tuileries
Pour le château de Compiègne : CP couronné.
Je n'ai pas trouvé d'illustration.
Notre sujet : Le château de Compiègne
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
J'écrivais ci-dessus...
Ce n'est pas ce meuble qui m'intéressait (d'où les images cachées) mais un extrait de son descriptif.
Je signale cependant que nous avions cité le message d'un intervenant , actif sur un autre forum, qui prétendait que la marque au feu du garde-meuble de la reine présente sur ce meuble (et ci-dessus en photo) était " factice " car " rajoutée ".
Lire ce commentaire et nos remarques ici : Le mobilier de la reine à Versailles aujourd'hui
Vous retrouverez l'ensemble du descriptif de la maison de vente, ici : Sotheby's - Sale on 9 November 2012
et notamment, concernant cette marque, la mention : " La peinture bleu originelle, récemment retrouvée avec la marque au feu lors d'une restauration, nous indique également que cette veilleuse était assortie à d’autres sièges tous recouverts d’un tissu bleu. "
La nuit, la neige a écrit:
Je recopie des extraits du descriptif d'un autre meuble, vendu aux enchères il y a quelques mois, et qui nous éclaire sur ces différentes marques susceptibles d'être retrouvées sur les meubles destinés aux appartements de Marie-Antoinette.
- Spoiler:
- Veilleuse à la turque en hêtre sculpté laqué bleu rechampi or d'époque Louis XVI
estampillée G.IACOB, vers 1777-1779
(...) avec une marque au feu circulaire du garde-meuble de la Reine MA entrelacé et une étiquette imprimée moderne 223
Provenance : Très probablement livrée pour la reine Marie-Antoinette, vers 1777-1779
Note au catalogue (extraits) :
(...)
Ce n'est pas ce meuble qui m'intéressait (d'où les images cachées) mais un extrait de son descriptif.
Je signale cependant que nous avions cité le message d'un intervenant , actif sur un autre forum, qui prétendait que la marque au feu du garde-meuble de la reine présente sur ce meuble (et ci-dessus en photo) était " factice " car " rajoutée ".
Lire ce commentaire et nos remarques ici : Le mobilier de la reine à Versailles aujourd'hui
Vous retrouverez l'ensemble du descriptif de la maison de vente, ici : Sotheby's - Sale on 9 November 2012
et notamment, concernant cette marque, la mention : " La peinture bleu originelle, récemment retrouvée avec la marque au feu lors d'une restauration, nous indique également que cette veilleuse était assortie à d’autres sièges tous recouverts d’un tissu bleu. "
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Merci pour ce sujet, hyper intéressant.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Carrément passionnant. Une question a-t-on idée du pourcentage de meubles de la Reine qui ont retrouvé leur place d'origine ? Tous châteaux confondus ou séparément ?
Mr ventier- Messages : 1134
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:Quant au grand registre de plus de 300 feuillets contenant l’inventaire de la totalité du mobilier de la souveraine, il semblerait qu’il ait été remis par Bonnefoy à l’administration révolutionnaire et aujourd’hui perdu.
Hélas, impossible de me rappeler!
Merci de ce brillantissime sujet, impeccablement mis en page comme à l'ordinaire.
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Peut être pas perdu pour tout le monde, qui sait peut être resurgira t-il un jour. À moins qu'il ne soit passé dans les ventes de papiers au poids.
Quoi qu'il en soit j'ai appris beaucoup de choses grâce à vous, merci beaucoup.
Quoi qu'il en soit j'ai appris beaucoup de choses grâce à vous, merci beaucoup.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Je reviens dans ce sujet avec la marque au feu du GR couronné associée à la marque C (CP du château de Compiègne ?) qui manquait dans ce sujet.
Pour ce faire, je cite les extraits de la présentation d'un meuble prochainement présenté aux enchères qui intéressent plus précisément notre sujet.
Voir ICI l'annonce dans son intégralité.
Je ne comprends pas pourquoi il est autant question ici de Bonnefoy du Plan (puisque ce meuble date des années 1770), alors qu'il me semblait avoir compris que ce dévoué serviteur n'était devenu " garde du meuble privé de la reine " que vers 1784, date de la réforme de l’administration du garde-meuble de la Couronne, entreprise par Thierry de Ville d’Avray.
Voir mes messages ci-dessus.
Bref passons...
COMMODE ROYALE A VANTAUX D'EPOQUE TRANSITION
ESTAMPILLE DE PIERRE MACRET,
VERS 1770
En tôle vernie, ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre blanc veiné gris, à décor de paysages sinisants animés de personnages dans des réserves, la façade ouvrant par deux vantaux dévoilant une étagère, les montants ornés d'un treillage, appliqués de chutes à mufle de lion, prolongés par des pieds cambrés et terminés par des feuillages, estampillée d?eux fois MACRET sur chacune des traverses latérales et portant à deux reprises les marques au feu DFT sous une couronne et GRC sous une couronne ?
H.: 88,5 cm. (34 3/4 in.) ; L.: 135 cm. (52 3/4 in.) ; P.: 61,5 cm. (24 1/2 in.)
Pierre Macret, reçu marchand ébéniste privilégié du roi suivant la cour en 1756
Provenance :
Très probablement livrée au garde meuble de la dauphine Marie-Antoinette à Compiègne avant juillet 1770; Vente anonyme, Saint-Germain-en-Laye, 3 juin 1985.
Présentation (extraits) :
(...)
Cette commode fut livrée en 1770 à la dauphine Marie-Antoinette à Compiègne avec son pendant, aujourd’hui conservé au château de Versailles (voir la présentation de cette autre commode dans ce même sujet : ICI).
(...)
Une acquisition du Garde-Meuble privé de la dauphine Marie-Antoinette
Le Garde-Meuble privé de la dauphine Marie-Antoinette, dirigé par son intendant Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824), orchestrait l’ameublement des appartements de la princesse. L’administration, autonome et particulière, répondait aux goûts et aux exigences de la future reine et offrait un ameublement des plus séduisants, libéré des contraintes de l’apparat et de la pompe curiale.
(...)
Les paires de commodes et d’encoignures furent ainsi fournies à la jeune dauphine de France avant juillet 1770, soit dans les deux premiers mois de sa présence en France. Le mobilier fut acheté par son Garde-Meuble privé et envoyé dans ses appartements du château de Compiègne. À cette occasion, il reçut la marque GRC couronnée, preuve de son entrée dans les biens de la princesse.
Cette résidence, qu’elle découvrit pour la première fois le 14 mai 1770, occupe une place singulière dans l’histoire française de l’archiduchesse. Il est l’un des premiers lieux de son introduction à la Cour de France. Si les archives ne relatent pas cette livraison, ce précieux mobilier est succinctement décrit par un auteur anonyme dans la Gazette du commerce du 24 juillet 1770.
(...)
Le mobilier, acheté sans doute à l’occasion des premières visites de la dauphine à Compiègne, reçut les marques identifiées comme celles de son Garde-Meuble privé. Les lettres GR renvoient, selon Christian Baulez, au Grenier des Récollets à Versailles. Cette marque, particulièrement rare sur le mobilier royal, apparaît sur une petite armoire non estampillée en acajou à moulurations de bronze doré également créée dans ces années 1770 (vente Christie’s, New York, 19 mai 2004, n° 269).
Une mystérieuse et dernière marque, un DFT couronné, fut également apposée sur toutes les pièces conservées de ce fastueux ensemble. Si le sens exact de cette marque n’est pas connu, elle apparaît exclusivement sur du mobilier estampillé Macret des années 1770 et provenant, pour sa majorité, du Garde-Meuble privé de la future reine. Elle figure notamment sur la petite table attribuée à Charles Topino conservée au Château de Versailles (inv. V5752). Certains des rares meubles portant le DFT couronné ont même reçu la marque circulaire du Garde-Meuble privé de la reine établie par son administration en 1784. Par conséquent, cette marque fait certainement référence au Garde-Meuble privé de la dauphine, à une destination ou une fonction administrative aujourd’hui inconnue.
La commode de Macret est représentative du tout premier ameublement de la dauphine dans le Royaume de France et marque ainsi un véritable jalon dans l’histoire de son goût personnel. Elle fut très certainement dispersée lors des ventes révolutionnaires.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente du 22 novembre 2022
Pour ce faire, je cite les extraits de la présentation d'un meuble prochainement présenté aux enchères qui intéressent plus précisément notre sujet.
Voir ICI l'annonce dans son intégralité.
Je ne comprends pas pourquoi il est autant question ici de Bonnefoy du Plan (puisque ce meuble date des années 1770), alors qu'il me semblait avoir compris que ce dévoué serviteur n'était devenu " garde du meuble privé de la reine " que vers 1784, date de la réforme de l’administration du garde-meuble de la Couronne, entreprise par Thierry de Ville d’Avray.
Voir mes messages ci-dessus.
Bref passons...
COMMODE ROYALE A VANTAUX D'EPOQUE TRANSITION
ESTAMPILLE DE PIERRE MACRET,
VERS 1770
En tôle vernie, ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre blanc veiné gris, à décor de paysages sinisants animés de personnages dans des réserves, la façade ouvrant par deux vantaux dévoilant une étagère, les montants ornés d'un treillage, appliqués de chutes à mufle de lion, prolongés par des pieds cambrés et terminés par des feuillages, estampillée d?eux fois MACRET sur chacune des traverses latérales et portant à deux reprises les marques au feu DFT sous une couronne et GRC sous une couronne ?
H.: 88,5 cm. (34 3/4 in.) ; L.: 135 cm. (52 3/4 in.) ; P.: 61,5 cm. (24 1/2 in.)
Pierre Macret, reçu marchand ébéniste privilégié du roi suivant la cour en 1756
Provenance :
Très probablement livrée au garde meuble de la dauphine Marie-Antoinette à Compiègne avant juillet 1770; Vente anonyme, Saint-Germain-en-Laye, 3 juin 1985.
Présentation (extraits) :
(...)
Cette commode fut livrée en 1770 à la dauphine Marie-Antoinette à Compiègne avec son pendant, aujourd’hui conservé au château de Versailles (voir la présentation de cette autre commode dans ce même sujet : ICI).
(...)
Une acquisition du Garde-Meuble privé de la dauphine Marie-Antoinette
Le Garde-Meuble privé de la dauphine Marie-Antoinette, dirigé par son intendant Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824), orchestrait l’ameublement des appartements de la princesse. L’administration, autonome et particulière, répondait aux goûts et aux exigences de la future reine et offrait un ameublement des plus séduisants, libéré des contraintes de l’apparat et de la pompe curiale.
(...)
Les paires de commodes et d’encoignures furent ainsi fournies à la jeune dauphine de France avant juillet 1770, soit dans les deux premiers mois de sa présence en France. Le mobilier fut acheté par son Garde-Meuble privé et envoyé dans ses appartements du château de Compiègne. À cette occasion, il reçut la marque GRC couronnée, preuve de son entrée dans les biens de la princesse.
Cette résidence, qu’elle découvrit pour la première fois le 14 mai 1770, occupe une place singulière dans l’histoire française de l’archiduchesse. Il est l’un des premiers lieux de son introduction à la Cour de France. Si les archives ne relatent pas cette livraison, ce précieux mobilier est succinctement décrit par un auteur anonyme dans la Gazette du commerce du 24 juillet 1770.
(...)
Le mobilier, acheté sans doute à l’occasion des premières visites de la dauphine à Compiègne, reçut les marques identifiées comme celles de son Garde-Meuble privé. Les lettres GR renvoient, selon Christian Baulez, au Grenier des Récollets à Versailles. Cette marque, particulièrement rare sur le mobilier royal, apparaît sur une petite armoire non estampillée en acajou à moulurations de bronze doré également créée dans ces années 1770 (vente Christie’s, New York, 19 mai 2004, n° 269).
Une mystérieuse et dernière marque, un DFT couronné, fut également apposée sur toutes les pièces conservées de ce fastueux ensemble. Si le sens exact de cette marque n’est pas connu, elle apparaît exclusivement sur du mobilier estampillé Macret des années 1770 et provenant, pour sa majorité, du Garde-Meuble privé de la future reine. Elle figure notamment sur la petite table attribuée à Charles Topino conservée au Château de Versailles (inv. V5752). Certains des rares meubles portant le DFT couronné ont même reçu la marque circulaire du Garde-Meuble privé de la reine établie par son administration en 1784. Par conséquent, cette marque fait certainement référence au Garde-Meuble privé de la dauphine, à une destination ou une fonction administrative aujourd’hui inconnue.
La commode de Macret est représentative du tout premier ameublement de la dauphine dans le Royaume de France et marque ainsi un véritable jalon dans l’histoire de son goût personnel. Elle fut très certainement dispersée lors des ventes révolutionnaires.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente du 22 novembre 2022
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Tu n'as pas d'images des encoignures à nous montrer ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:Tu n'as pas d'images des encoignures à nous montrer ?
Eh non...la dernière trace connue, pour l'une des deux seulement, est sa vente aux enchères à Paris Drouot, 23 mars 1984.
Versailles possède donc déjà une des deux commodes. Les conservateurs souhaiteront-ils (et le château a-t-il les moyens financiers ? ) de réunir à nouveau ce mobilier ?
A noter que sur ces photos le fond des panneaux en tôle vernie et laquée est " verdasse " pour la commode versaillaise et " rougeasse " pour celle prochainement mise en vente aux enchères.
Ces commodes étaient-elles de couleurs différentes ? Ou bien sont-ce les photos ??
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
En effet ... elles étaient pourtant sans doute semblables à l'origine. Peut-être ont-elles subi les effets de produits d'entretien très différents ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Nous annoncions dans notre sujet des Ventes aux enchères (année 2022) le tout récent achat en préemption par le château de Versailles de...
Paire de chaises de Georges Jacob pour Trianon
Georges Jacob, menuisier reçu maître en 1765
Paire de chaises en hêtre mouluré et laqué gris, le dossier de forme cabriolet, en fer à cheval, l’assise arrondie, les pieds fuselés, cannelés et rudentés. Garniture de velours moutarde.
Époque Louis XVI, estampillées G Jacob sous la traverse arrière
H : 89,5 - L : 46 - P : 45 cm.
Usures, restaurations, renforts, garniture refaite
Marque à l’encre sur les sangles "CT" timbré d’une couronne royale (pour le Petit-Trianon), marque circulaire du Garde-meuble de la Reine autour du monogramme MA et l’inscription 12 du N°40 lisible sur une chaise.
Note au catalogue :
Ces chaises faisaient probablement partie d'une série composée de 12 chaises formant le numéro 40 de l'inventaire ainsi que l’indique l’inscription apposée sur les sangles.
C’est à partir de 1784 que Marie-Antoinette obtient le privilège d’un garde meuble privé administré par son intendant Bonnefoy du Plan. Il semble que la marque circulaire du Garde-meuble de la Reine était apposée sur le mobilier à l’occasion du déplacement de ce dernier, du changement d’ameublement ou de restauration. A cette marque était associée la marque du château, suivie du numéro d’inventaire. La plupart des archives du Garde-meuble de la reine ont disparu, lors des troubles révolutionnaires et de la Première Guerre Mondiale, il est malheureusement délicat de retracer l’histoire administrative des meubles.
Il est à noter qu’une suite de quatre chaises similaires de Georges Jacob portant la marque du Palais des Tuileries sous la Restauration sont conservées aux Musée des Châteaux de Versailles et Trianon et portent le numéro d’inventaire T 604 C.1.
* Source et infos complémentaires : Millon SVV - Vente Paris Drouot du 16 décembre 2022
Paire de chaises de Georges Jacob pour Trianon
Georges Jacob, menuisier reçu maître en 1765
Paire de chaises en hêtre mouluré et laqué gris, le dossier de forme cabriolet, en fer à cheval, l’assise arrondie, les pieds fuselés, cannelés et rudentés. Garniture de velours moutarde.
Époque Louis XVI, estampillées G Jacob sous la traverse arrière
H : 89,5 - L : 46 - P : 45 cm.
Usures, restaurations, renforts, garniture refaite
Marque à l’encre sur les sangles "CT" timbré d’une couronne royale (pour le Petit-Trianon), marque circulaire du Garde-meuble de la Reine autour du monogramme MA et l’inscription 12 du N°40 lisible sur une chaise.
Note au catalogue :
Ces chaises faisaient probablement partie d'une série composée de 12 chaises formant le numéro 40 de l'inventaire ainsi que l’indique l’inscription apposée sur les sangles.
C’est à partir de 1784 que Marie-Antoinette obtient le privilège d’un garde meuble privé administré par son intendant Bonnefoy du Plan. Il semble que la marque circulaire du Garde-meuble de la Reine était apposée sur le mobilier à l’occasion du déplacement de ce dernier, du changement d’ameublement ou de restauration. A cette marque était associée la marque du château, suivie du numéro d’inventaire. La plupart des archives du Garde-meuble de la reine ont disparu, lors des troubles révolutionnaires et de la Première Guerre Mondiale, il est malheureusement délicat de retracer l’histoire administrative des meubles.
Il est à noter qu’une suite de quatre chaises similaires de Georges Jacob portant la marque du Palais des Tuileries sous la Restauration sont conservées aux Musée des Châteaux de Versailles et Trianon et portent le numéro d’inventaire T 604 C.1.
* Source et infos complémentaires : Millon SVV - Vente Paris Drouot du 16 décembre 2022
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Elles étaient affectées à la salle à Manger de Bonnefoy du Plan selon l'étiquette de livraison de JACOB
capin- Messages : 67
Date d'inscription : 28/01/2018
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Merci pour cette précision capin.
Au Petit Trianon ? Où se trouvait-elle ?
Voir notamment notre sujet : Plans du château du Petit Trianon
capin a écrit:Elles étaient affectées à la salle à Manger de Bonnefoy du Plan (...)
Au Petit Trianon ? Où se trouvait-elle ?
Voir notamment notre sujet : Plans du château du Petit Trianon
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marques du mobilier et sceau du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette
Je serais tenté de dire peut être dans l'appartement qui lui été affecté au niveau du théâtre.
capin- Messages : 67
Date d'inscription : 28/01/2018
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Écritoires et plateaux à écrire du Garde-Meuble de Marie-Antoinette
» Mobilier de Marie-Antoinette au palais des Tuileries
» Marie-Thérèse Sallantin, responsable de la garde-robe aux atours de Marie-Antoinette, puis commissionnaire au Temple
» Quel est le meuble le plus emblématique de Marie-Antoinette ?
» Le mobilier de Marie Antoinette au MET Museum (New York)
» Mobilier de Marie-Antoinette au palais des Tuileries
» Marie-Thérèse Sallantin, responsable de la garde-robe aux atours de Marie-Antoinette, puis commissionnaire au Temple
» Quel est le meuble le plus emblématique de Marie-Antoinette ?
» Le mobilier de Marie Antoinette au MET Museum (New York)
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum