La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
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La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
Extrait de ma biographie sur la duchesse de Parme :
"C'est à ce moment crucial pour l'histoire de Parme, que nous retrouvons l'archiduchesse-infante Marie-Amelie. Sur ce point, il faut prévenir le lecteur afin de l'informer de la dommageable absence de sources lors des ultimes dernières années du XVIIIe siècle, mais aussi lors de la période 1800-1802 qui précipita la principauté Bourbonniene dans l'orbite de l'Etat Français.
Dans ce contexte, on peut supposer ses réserves devant l'arrivée des premiers militaires et fonctionnaires Français venus prendre possession du Duché en 1801 au nom du Premier Consul Bonaparte.
Mais à partir de ce moment, quasi abandonnés par l'Espagne au profit de la mirifique couronne d'Etrurie, Ferdinand 1er et Marie-Amelie ne représentaient plus que des monarques à la souveraineté douteuse et dont les pouvoirs regaliens n'avaient plus guère de sens. Désormais, Moreau de Saint-Mery administrateur de l'Etat de Parme gouvernait le duché selon les directives de Bonaparte et de Talleyrand.
Le 9 octobre 1802, l'Infant Ferdinand disparaissait définitivement de la scène, dans des circonstances qui n'ont jamais été totalement élucidées. Est-il mort du choléra ou fut-il empoisonné par les autorités Françaises ? Entre deux accès de douleur, le duc de Parme confia à son confesseur :
"Me l'han fatta ! (ils m'ont eu !)"
Sortant de son pesant silence, Marie-Amelie fit parler d'elle pour la dernière fois à la mort de son époux.
Suivant les dispositions du duc sur son lit de mort, et prenant pour prétexte, l'installation de son fils sur le trône d'Etrurie à Florence, un conseil de régence fut constitué. Il semble que la présidence de cette régence fut remise à la duchesse Marie-Amelie, en tant que duchesse douairiere. A cinquante -six ans, elle ne dementait pas le caractère explosif et querrelleur de sa jeunesse. Elle allait tenter de mettre à profit cette ultime opportunité pour illustrer son caractère intrépide capable de coups d'éclat retentissants, contrecarrer la position politique de l'Administrateur Général, Moreau de Saint-Mery et de là faire un pied de nez au régime Consulaire et à Bonaparte !
L'infante sollicita d'anciens ministres de son mari afin de constituer son conseil. Francesco Schizzati et Cesare Ventura, conseillers fidèles de la dynastie, accepterent le désir de leur souveraine dans cette mission.
Ainsi, le duché connut une situation inédite en violation des pouvoirs conferes par Bonaparte à Moreau de Saint-Remy ! Sur quelle légitimité, Marie-Amelie pouvait-elle revendiquer la régence ? Un an plus tôt, en avril 1801, Le Premier Consul avait signifié à Talleyrand que "Parme nous appartient" une fois que le duc serait mort. Son décès enterinait donc l'annexion et la souveraineté du pays à la France.
Dès la mort du duc, Moreau de Saint-Remy, fort de ces considérations non négociables car préalablement discutées en termes officiels et définitifs, s'evertua à instruire Marie-Amelie de l'inanite de sa régence. Elle ne pouvait et ne pourrait pas être reconnue par la France. Pourtant, le laps de quelques jours, un régime inédit sans reconnaissance officielle, tint lieu de contre-gouvernement à Parme. C'était superbement ignorer les ordres de Paris, et très vite Marie-Amelie fut contrainte d'abandonner sa régence fictive. Elle quittait Parme, pour n'y plus revenir, le 22 octobre, treize jours après la mort de Ferdinand 1er. Les "ministres" de la duchesse furent demis sans formalité le lendemain par le général Broussier.
"C'est à ce moment crucial pour l'histoire de Parme, que nous retrouvons l'archiduchesse-infante Marie-Amelie. Sur ce point, il faut prévenir le lecteur afin de l'informer de la dommageable absence de sources lors des ultimes dernières années du XVIIIe siècle, mais aussi lors de la période 1800-1802 qui précipita la principauté Bourbonniene dans l'orbite de l'Etat Français.
Dans ce contexte, on peut supposer ses réserves devant l'arrivée des premiers militaires et fonctionnaires Français venus prendre possession du Duché en 1801 au nom du Premier Consul Bonaparte.
Mais à partir de ce moment, quasi abandonnés par l'Espagne au profit de la mirifique couronne d'Etrurie, Ferdinand 1er et Marie-Amelie ne représentaient plus que des monarques à la souveraineté douteuse et dont les pouvoirs regaliens n'avaient plus guère de sens. Désormais, Moreau de Saint-Mery administrateur de l'Etat de Parme gouvernait le duché selon les directives de Bonaparte et de Talleyrand.
Le 9 octobre 1802, l'Infant Ferdinand disparaissait définitivement de la scène, dans des circonstances qui n'ont jamais été totalement élucidées. Est-il mort du choléra ou fut-il empoisonné par les autorités Françaises ? Entre deux accès de douleur, le duc de Parme confia à son confesseur :
"Me l'han fatta ! (ils m'ont eu !)"
Sortant de son pesant silence, Marie-Amelie fit parler d'elle pour la dernière fois à la mort de son époux.
Suivant les dispositions du duc sur son lit de mort, et prenant pour prétexte, l'installation de son fils sur le trône d'Etrurie à Florence, un conseil de régence fut constitué. Il semble que la présidence de cette régence fut remise à la duchesse Marie-Amelie, en tant que duchesse douairiere. A cinquante -six ans, elle ne dementait pas le caractère explosif et querrelleur de sa jeunesse. Elle allait tenter de mettre à profit cette ultime opportunité pour illustrer son caractère intrépide capable de coups d'éclat retentissants, contrecarrer la position politique de l'Administrateur Général, Moreau de Saint-Mery et de là faire un pied de nez au régime Consulaire et à Bonaparte !
L'infante sollicita d'anciens ministres de son mari afin de constituer son conseil. Francesco Schizzati et Cesare Ventura, conseillers fidèles de la dynastie, accepterent le désir de leur souveraine dans cette mission.
Ainsi, le duché connut une situation inédite en violation des pouvoirs conferes par Bonaparte à Moreau de Saint-Remy ! Sur quelle légitimité, Marie-Amelie pouvait-elle revendiquer la régence ? Un an plus tôt, en avril 1801, Le Premier Consul avait signifié à Talleyrand que "Parme nous appartient" une fois que le duc serait mort. Son décès enterinait donc l'annexion et la souveraineté du pays à la France.
Dès la mort du duc, Moreau de Saint-Remy, fort de ces considérations non négociables car préalablement discutées en termes officiels et définitifs, s'evertua à instruire Marie-Amelie de l'inanite de sa régence. Elle ne pouvait et ne pourrait pas être reconnue par la France. Pourtant, le laps de quelques jours, un régime inédit sans reconnaissance officielle, tint lieu de contre-gouvernement à Parme. C'était superbement ignorer les ordres de Paris, et très vite Marie-Amelie fut contrainte d'abandonner sa régence fictive. Elle quittait Parme, pour n'y plus revenir, le 22 octobre, treize jours après la mort de Ferdinand 1er. Les "ministres" de la duchesse furent demis sans formalité le lendemain par le général Broussier.
Dernière édition par Dominique Poulin le Sam 19 Aoû 2017, 17:00, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
Merci Dominique !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
C'est un plaisir Momo.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
Elle ressemble bien au reste de sa fratrie . Y'a pas d'erreur !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La fin du Duché de Parme, Octobre 1802.
Le duché renaîtra pour Marie-Louise, puis reviendra aux Bourbon-Parme, qui devront faire face aux turbulences italiennes du XIXe siècle avant l'annexion par les Savoie en 1859.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
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