Charles de Bombelles et Marie-Louise
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Charles de Bombelles et Marie-Louise
C'est toujours le comte de Fleury qui nous raconte !
Sa carrière est fort curieuse et mérite quelques instants d'attention; Charles de Bombelles avait pris d'abord du service dans l'armée autrichienne et rentra en France en 1814 comme aide de camp du prince de Schwarzemberg .
« C'était, dit la baronne du Montet qui a bien connu les trois frères, un loyal gentilhomme bon comme ses frères. »
Rempli d'ambition, il alliait la rudesse militaire qui peut imposer à toute la douceur d'un homme du monde qui veut plaire. On lui connaissait deux voix : l'une formidable, étourdissante, cassante, et l'autre douce et timide ; il passait fréquemment de l'une à l'autre, ce qui formait un contraste bizarre. Ces deux voix, qui offraient pour ainsi dire l'indice de deux caractères, lui furent également utiles. « L'homme timide, réservé et délicat, a plu à plusieurs femmes ; l'homme rude a discuté, fait ses conditions, remporté des victoires de salon : avec la grosse voix, il a prouvé qu'il était apte à tout ;
avec la voix douce, il a parlé bas à l'oreille des jeunes femmes. »
Rien d'amusant comme sa manière de poser des conditions à Mme de Cavanagh, dont il voulait épouser la fille. Celle-ci était riche, lui n'avait rien, absolument rien. Il faisait une cour douce et modeste à Mlle Caroline et, vis-à-vis de la mère, prenait des airs de matamore : « 20.000 livres de rente, ou pas de Bombelles. »
Des amis, timidement, lui faisaient observer que 20.000 livres de rente c'était beaucoup demander quand on ne possédait rien. — Qu'appelez-vous rien, s'écriait M. de Bombelles avec sa voix de tonnerre, et mon nom ? — »
Cette négociation mêlée l'amour (il était épris), l'intérêt (la fortune l'attirait), des regrets d'ambition (l'alliance avec Mlle de Cavanagh ne flattait pas suffisamment son amour-propre) .
A Vienne s'étaient traités les préliminaires, à Marseille eut lieu le mariage.
La jeune comtesse de Bombelles, agréable sans être jolie, plaisait à son mari, que de son côté elle aimait passionnément. L'union d'ailleurs fut fort courte, la phtisie minait la jeune femme : elle mourut à vingt-cinq ans, à Vienne en 1819, laissant à son mari deux enfants, une fille et un fils.
Charles de Bombelles pleura sa femme... mais ne tarda pas à faire la cour à une belle et riche Autrichienne, Mlle von Bartenstein, dont il était devenu amoureux. Ce fut un vrai roman allemand avec longs entretiens, correspondances exaltées ... La jeune fille ne se décidait pas complètement, donnait sa parole, puis la reprenait. Bombelles passait de la joie paradisiaque aux plus poignants désespoirs. Agité et bizarre, passablement ennuyeux sans doute avec ses débordements d'amour de tête, il n'améliorait guère sa cause.
Un jour, Mlle von Barstenstein put arriver à lui faire comprendre qu'elle n'éprouvait pas pour lui un sentiment assez fort pour se décider à l'épouser. Elle lui écrivit les plus belles choses du monde; les deux amoureux de comédie se mirent d'accord pour se quitter bons amis et ne pas s'épouser. Il fut permis à Bombelles de mettre un baiser sur le front de la jeune fille, et chacun s'en fut de son côté. Mlle de Bartenstein épousa un bon et gros garçon, un Hongrois riche, de famille ordinaire et nullement sentimental.
Bombelles se consola, s'occupa de l'éducation de ses enfants... et poursuivit ses rêves d'ambition, tout en aimant à raconter à satiété l'histoire de son roman. Il sollicita à la fois en Autriche et en France, et chose curieuse, il obtint presque en même temps les faveurs qu'il demandait. A Vienne, il était nommé chambellan du prince héritier et recevait le grade de colonel, cependant qu'à Paris, son père et sa sœur, s'employaient avec zèle pour lui faire obtenir la place de gentilhomme de la chambre avec pension.
La nomination française précédait de quelques jours l'obtention des faveurs autrichiennes : c'eût pu être un obstacle à la régularisation de ces dernières. Bombelles ne s'effraya pas pour si peu ; il s'entremit utilement, trouva moyen de persuader à l'Empereur et à son protecteur le comte de Mercy ( Tiens donc ! c'est une ancienne connaissance ... ) , que son père avait agi sans son aveu, mais qu'il n'osait pas mécontenter ce père si excellent. Si bien que l'adroit Bombelles put partir pour Paris avec le brevet du titre de colonel.
Charles de Bombelles, Autrichien et Français à la fois, manifestait surtout les opinions du vrai fils d'émigré et n'entendait faire aucune concession aux idées nouvelles.
Un jour, à Vienne, à un dîner chez la baronne du Montet,
il fut question de Fouché ( que nous verrons, ce soir, souper avec Charles-Maurice ) et de la singulière idée qu'avait eue Louis XVIII d'accepter les services d'un régicide. « Quelle concession horrible à la Révolution ! s'écria la maîtresse de maison... Puisque Louis XVIII est si condescendant, il aurait dû conserver le titre d'empereur et le drapeau tricolore, cela eût fasciné beaucoup de gens ! » —
A ces mots le comte Charles se monta en fureur : « Qu'appelez-vous, dit-il d'une voix tonnante, la cocarde tricolore? Allez dire une chose pareille au faubourg Saint-Germain ! Le faubourg Saint-Germain vous fermera toutes ses portes ! La cocarde tricolore! » Et il trépignait, frémissait et s'emportait de plus en plus! — Et la baronne de lui répondre non sans justesse : « Vous êtes bon, votre faubourg Saint-Germain n'a-t-il jamais pris la cocarde tricolore? Et les chambellans, les gardes d'honneur, quelle était leur cocarde, s'il vous plaît ? »
M. de Bombelles restait au paroxysme de la fureur, on dut s'interposer tant la discussion était devenue aigre.
Le soir même, chez la comtesse de Chotek, la baronne du Montet racontait avec verve sa brouillerie avec le comte Charles. Soudain la porte s'ouvrit et M. de Bombelles parut. L'heure des rodomontades était passée, celle de la douceur avait sonné. Humblement, presque comme un enfant qui promet de ne plus recommencer, il s'approcha de son ennemie de l'après-midi et demanda à faire la paix. La grâce aussitôt et gaiement octroyée, le comte voulut témoigner sa reconnaissance et s'en fut prendre dans un vase de fleurs qui était sur une console une rose blanche, une fleur bleue et une fleur rouge dont il forma un petit bouquet et qu'il vint offrir à la baronne d'un petit air à la fois doux et railleur. ( )
« Je n'en veux point de votre main, lui dit celle-ci en repoussant le bouquet, mais soyez sûr que si le Roi me l'offrait, je l'accepterais, car il m'est fort égal de quelle couleur soit un drapeau, pourvu que ce soit celui de la Légimité. Or je crois que les rois peuvent adopter telle couleur qu'il leur convient, surtout quand ces couleurs ont eu de beaux jours de gloire. »
M. de Bombelles ne devait pas tarder à revoir la lutte entre les deux drapeaux. Il servait à Nancy comme lieutenant-colonel du 5 e régiment d'infanterie légère — le colonel autrichien était devenu officier supérieur français — lorsqu'éclata la Révolution de Juillet.
Le soir même du jour où fut connue la nouvelle, il entre chez une amie, belle-sœur de la même baronne du Montet. Pâle, presque jaune, les traits décomposés, terrassé par l'annonce de la Révolution, il tenait son shako dans les deux mains. Il le déposa dans un angle obscur de l'appartement, prit sa tête dans ses deux mains et se mit à éclater en soupirs et en sanglots. On croit à une nouvelle catastrophe, au meurtre du Roi, personne n'a l'idée d'une révolution. Chacun questionne Bombelles, qui, d'une voix entrecoupée, apprend à ses interlocuteurs que, le matin même, il avait reçu l'ordre de faire prendre la cocarde tricolore à son régiment (en l'absence du colonel).
« Et vous l'avez prise ! s'écria la baronne du Montet , vous l'avez prise de la main sanglante de la révolte et de l'émeute ? »
M. de Bombelles restait muet et consterné. — « Plût à Dieu, dit la baronne, que Louis XVIII l'eût donnée cette cocarde ; aujourd'hui vous ne la prendriez pas teinte du sang de vos frères de la garde royale ! »
Bombelles devait rester fidèle au drapeau blanc et ne jamais chercher à se rapprocher du Gouvernement né de la Révolution. Il quitta le service de la France et revint à Vienne. Il y retrouvait son fils qui servait dans l'armée autrichienne, et sa fille Marie que, depuis la mort d'une fille de dix-sept ans, sa belle-sœur, la comtesse Henri, avait recueillie maternellement .
Il reprit contact avec Metternich — avec lequel, on se le rappelle, il avait entretenu autrefois des rapports réguliers. Un jour, le prince lui dit à brûle pourpoint : « Le poste de grand-maître de la Cour de Parme est vacant par suite de la mort du comte de Neipperg . Ce poste exige un homme capable de dominer le caractère faible de l'archiduchesse Marie-Louise, de maîtriser sa petite Cour et de gouverner avec intégrité son petit Etat. La famille impériale a jeté les yeux sur vous, elle désire votre consentement, ne refusez pas . »
Bombelles crut devoir accepter.
Le comte de Falloux, qui raconte cet entretien, était parent de M. de Bombelles. Il alla lui rendre visite vers 1840. " Lorsque je m'acheminais vers Parme, dit-il, M. de Bombelles, qui n'avait cru et voulu accepter que l'héritage politique du comte de Neipperg, avait obtenu sans le chercher le même crédit que lui sur le cœur de la souveraine, et la veuve de l'Empereur Napoléon avait contracté un troisième mariage. »
Wercklein, qui avait succédé comme ministre à Neipperg, s'était vu chasser en 1830 par la Révolution, et il était trop impopulaire pour être repris au retour de Marie-Louise.
On se rappelle que l'archiduchesse avait épousé Neipperg lors de sa deuxième grossesse en 1820 ( ), mariage nul. puisque Napoléon n'était pas mort. En 1821, Neipperg chercha une formule pour annoncer la mort de l'Empereur. Il trouva cette périphrase: " serenissimo consorte délia Duchessa ", et la Gazella di l'arma annonça que le sérénissime prince consort de la duchesse était mort.
Metternich, après avoir beaucoup ri , écrivait le 2 août à Neipperg :« Votre découverte du sérénissime consort est une merveille».
Les deux enfants portèrent le nom de Montenuovo, traduction italienne du nom de Neipperg (nouvelle montagne). Neipperg mourut en 1820 et fut enterré au couvent de Saint-Paul, où Marie-Louise lui fit élever un monument de 120.000 francs.
Les relations de Marie-Louise avec Charles de Bombelles semblent dater de peu après la mort du duc de Reichstadt. Le mariage secret, mais régulier, eut lieu le 17 février 1834 '. Ce nouvel époux réunissait, paraît-il, tout ce qu'on peut désirer, fermeté et douceur dans les manières en même temps. « C'est un homme si vertueux, écrivait Marie-Louise à la comtesse de Crenneville, c'est une vraie trouvaille. » Elle ajoutait : « C'est un saint et un homme aimable en société. »
Ce mariage eut lieu avec l'assentiment de la Cour d'Autriche, et l'archiduchesse en a indiqué la date dans ses deux testaments, celui du 25 mai 1837 et du 22 mai 1844. Il est dit à l'article 17 du second testament : « Je lègue au comte Charles de Bombelles, mon grand-maître, avec lequel je suis mariée secrètement depuis le 17 février de l'année 1834, le capital nominal de 300.000 livres italiennes en rentes milanaises, legs qui se solde sur les papiers publics que je possède (Archives de Parme, notes d'Armand Baschet).
Ce mélange de vertu et de qualités extérieures produisit un effet utile. Bombelles continua les traditions de Neipperg et se montra comme lui administrateur intelligent et honnête. L'archiduchesse, si insoucieuse de ses devoirs et dévorée jusqu'à la fin de sa vie de la soif des fêtes et des voyages avait eu la chance de rencontrer des ministres intègres et bienfaisants qui enrichirent le duché d'une foule d'institutions de charité et de monuments utiles (Archives de l'Etat, hospice des Incurables, ponts, théâtre, bibliothèque, etc.) .
Bombelles eut aussi une influence morale sur Marie-Louise et détermina son évolution dernière vers la religion ( nous voilà bien contents ! ) . Il était bien le fils du pieux évêque d'Amiens et se montra, de plus, zélé défenseur des congrégations et communautés religieuses. De là à être appelé jésuite et fanatique il n'y a qu'un pas, ce que n'ont pas manqué de noter les écrivains antireligieux. Par lui, a pu écrire un auteur récent, « la ville dégageait une odeur cléricale plus forte que le parfum de ses fleurs ».
Faut-il attribuer aux représailles du carbonarisme les tentatives d'empoisonnement qui menacèrent les jours de Marie-Louise et mirent la vie de Bombelles en danger ?
Une tradition très vivace raconte que Bombelles avait été visé par les conspirateurs, et que le chapelain aumônier, ayant bu de l'eau empoisonnée, mourut à sa place. D'après cette même tradition. Marie-Louise, qui mourut, en etïet, très rapidement, aurait bien pu périr victime d'un empoisonnement.
( Voir la Mort de Marie-Louise, d'après des documentsitaliens dans la Marquise de Sade. Recueil de fragments historiques, par M. Paul Ginisty. )
Après la mort de Marie-Louise en 1847, Charles de Bombelles habita quelque temps Vienne, puis il vint s'établir à Versailles avec sa fille Marie . Il mourut en 1855 dans l'ancien hôtel de Mademoiselle, 7, rue de la Bibliothèque , tout près de ce palais où s'était effondrée la royauté, non loin du domaine enchanteur de Montreuil où, sous la tendre protection de Madame Elisabeth, s'était épanoui le roman conjugal de notre attachante héroïne, Angélique de Mackau, marquise de Bombelles.
Sa carrière est fort curieuse et mérite quelques instants d'attention; Charles de Bombelles avait pris d'abord du service dans l'armée autrichienne et rentra en France en 1814 comme aide de camp du prince de Schwarzemberg .
« C'était, dit la baronne du Montet qui a bien connu les trois frères, un loyal gentilhomme bon comme ses frères. »
Rempli d'ambition, il alliait la rudesse militaire qui peut imposer à toute la douceur d'un homme du monde qui veut plaire. On lui connaissait deux voix : l'une formidable, étourdissante, cassante, et l'autre douce et timide ; il passait fréquemment de l'une à l'autre, ce qui formait un contraste bizarre. Ces deux voix, qui offraient pour ainsi dire l'indice de deux caractères, lui furent également utiles. « L'homme timide, réservé et délicat, a plu à plusieurs femmes ; l'homme rude a discuté, fait ses conditions, remporté des victoires de salon : avec la grosse voix, il a prouvé qu'il était apte à tout ;
avec la voix douce, il a parlé bas à l'oreille des jeunes femmes. »
Rien d'amusant comme sa manière de poser des conditions à Mme de Cavanagh, dont il voulait épouser la fille. Celle-ci était riche, lui n'avait rien, absolument rien. Il faisait une cour douce et modeste à Mlle Caroline et, vis-à-vis de la mère, prenait des airs de matamore : « 20.000 livres de rente, ou pas de Bombelles. »
Des amis, timidement, lui faisaient observer que 20.000 livres de rente c'était beaucoup demander quand on ne possédait rien. — Qu'appelez-vous rien, s'écriait M. de Bombelles avec sa voix de tonnerre, et mon nom ? — »
Cette négociation mêlée l'amour (il était épris), l'intérêt (la fortune l'attirait), des regrets d'ambition (l'alliance avec Mlle de Cavanagh ne flattait pas suffisamment son amour-propre) .
A Vienne s'étaient traités les préliminaires, à Marseille eut lieu le mariage.
La jeune comtesse de Bombelles, agréable sans être jolie, plaisait à son mari, que de son côté elle aimait passionnément. L'union d'ailleurs fut fort courte, la phtisie minait la jeune femme : elle mourut à vingt-cinq ans, à Vienne en 1819, laissant à son mari deux enfants, une fille et un fils.
Charles de Bombelles pleura sa femme... mais ne tarda pas à faire la cour à une belle et riche Autrichienne, Mlle von Bartenstein, dont il était devenu amoureux. Ce fut un vrai roman allemand avec longs entretiens, correspondances exaltées ... La jeune fille ne se décidait pas complètement, donnait sa parole, puis la reprenait. Bombelles passait de la joie paradisiaque aux plus poignants désespoirs. Agité et bizarre, passablement ennuyeux sans doute avec ses débordements d'amour de tête, il n'améliorait guère sa cause.
Un jour, Mlle von Barstenstein put arriver à lui faire comprendre qu'elle n'éprouvait pas pour lui un sentiment assez fort pour se décider à l'épouser. Elle lui écrivit les plus belles choses du monde; les deux amoureux de comédie se mirent d'accord pour se quitter bons amis et ne pas s'épouser. Il fut permis à Bombelles de mettre un baiser sur le front de la jeune fille, et chacun s'en fut de son côté. Mlle de Bartenstein épousa un bon et gros garçon, un Hongrois riche, de famille ordinaire et nullement sentimental.
Bombelles se consola, s'occupa de l'éducation de ses enfants... et poursuivit ses rêves d'ambition, tout en aimant à raconter à satiété l'histoire de son roman. Il sollicita à la fois en Autriche et en France, et chose curieuse, il obtint presque en même temps les faveurs qu'il demandait. A Vienne, il était nommé chambellan du prince héritier et recevait le grade de colonel, cependant qu'à Paris, son père et sa sœur, s'employaient avec zèle pour lui faire obtenir la place de gentilhomme de la chambre avec pension.
La nomination française précédait de quelques jours l'obtention des faveurs autrichiennes : c'eût pu être un obstacle à la régularisation de ces dernières. Bombelles ne s'effraya pas pour si peu ; il s'entremit utilement, trouva moyen de persuader à l'Empereur et à son protecteur le comte de Mercy ( Tiens donc ! c'est une ancienne connaissance ... ) , que son père avait agi sans son aveu, mais qu'il n'osait pas mécontenter ce père si excellent. Si bien que l'adroit Bombelles put partir pour Paris avec le brevet du titre de colonel.
Charles de Bombelles, Autrichien et Français à la fois, manifestait surtout les opinions du vrai fils d'émigré et n'entendait faire aucune concession aux idées nouvelles.
Un jour, à Vienne, à un dîner chez la baronne du Montet,
il fut question de Fouché ( que nous verrons, ce soir, souper avec Charles-Maurice ) et de la singulière idée qu'avait eue Louis XVIII d'accepter les services d'un régicide. « Quelle concession horrible à la Révolution ! s'écria la maîtresse de maison... Puisque Louis XVIII est si condescendant, il aurait dû conserver le titre d'empereur et le drapeau tricolore, cela eût fasciné beaucoup de gens ! » —
A ces mots le comte Charles se monta en fureur : « Qu'appelez-vous, dit-il d'une voix tonnante, la cocarde tricolore? Allez dire une chose pareille au faubourg Saint-Germain ! Le faubourg Saint-Germain vous fermera toutes ses portes ! La cocarde tricolore! » Et il trépignait, frémissait et s'emportait de plus en plus! — Et la baronne de lui répondre non sans justesse : « Vous êtes bon, votre faubourg Saint-Germain n'a-t-il jamais pris la cocarde tricolore? Et les chambellans, les gardes d'honneur, quelle était leur cocarde, s'il vous plaît ? »
M. de Bombelles restait au paroxysme de la fureur, on dut s'interposer tant la discussion était devenue aigre.
Le soir même, chez la comtesse de Chotek, la baronne du Montet racontait avec verve sa brouillerie avec le comte Charles. Soudain la porte s'ouvrit et M. de Bombelles parut. L'heure des rodomontades était passée, celle de la douceur avait sonné. Humblement, presque comme un enfant qui promet de ne plus recommencer, il s'approcha de son ennemie de l'après-midi et demanda à faire la paix. La grâce aussitôt et gaiement octroyée, le comte voulut témoigner sa reconnaissance et s'en fut prendre dans un vase de fleurs qui était sur une console une rose blanche, une fleur bleue et une fleur rouge dont il forma un petit bouquet et qu'il vint offrir à la baronne d'un petit air à la fois doux et railleur. ( )
« Je n'en veux point de votre main, lui dit celle-ci en repoussant le bouquet, mais soyez sûr que si le Roi me l'offrait, je l'accepterais, car il m'est fort égal de quelle couleur soit un drapeau, pourvu que ce soit celui de la Légimité. Or je crois que les rois peuvent adopter telle couleur qu'il leur convient, surtout quand ces couleurs ont eu de beaux jours de gloire. »
M. de Bombelles ne devait pas tarder à revoir la lutte entre les deux drapeaux. Il servait à Nancy comme lieutenant-colonel du 5 e régiment d'infanterie légère — le colonel autrichien était devenu officier supérieur français — lorsqu'éclata la Révolution de Juillet.
Le soir même du jour où fut connue la nouvelle, il entre chez une amie, belle-sœur de la même baronne du Montet. Pâle, presque jaune, les traits décomposés, terrassé par l'annonce de la Révolution, il tenait son shako dans les deux mains. Il le déposa dans un angle obscur de l'appartement, prit sa tête dans ses deux mains et se mit à éclater en soupirs et en sanglots. On croit à une nouvelle catastrophe, au meurtre du Roi, personne n'a l'idée d'une révolution. Chacun questionne Bombelles, qui, d'une voix entrecoupée, apprend à ses interlocuteurs que, le matin même, il avait reçu l'ordre de faire prendre la cocarde tricolore à son régiment (en l'absence du colonel).
« Et vous l'avez prise ! s'écria la baronne du Montet , vous l'avez prise de la main sanglante de la révolte et de l'émeute ? »
M. de Bombelles restait muet et consterné. — « Plût à Dieu, dit la baronne, que Louis XVIII l'eût donnée cette cocarde ; aujourd'hui vous ne la prendriez pas teinte du sang de vos frères de la garde royale ! »
Bombelles devait rester fidèle au drapeau blanc et ne jamais chercher à se rapprocher du Gouvernement né de la Révolution. Il quitta le service de la France et revint à Vienne. Il y retrouvait son fils qui servait dans l'armée autrichienne, et sa fille Marie que, depuis la mort d'une fille de dix-sept ans, sa belle-sœur, la comtesse Henri, avait recueillie maternellement .
Il reprit contact avec Metternich — avec lequel, on se le rappelle, il avait entretenu autrefois des rapports réguliers. Un jour, le prince lui dit à brûle pourpoint : « Le poste de grand-maître de la Cour de Parme est vacant par suite de la mort du comte de Neipperg . Ce poste exige un homme capable de dominer le caractère faible de l'archiduchesse Marie-Louise, de maîtriser sa petite Cour et de gouverner avec intégrité son petit Etat. La famille impériale a jeté les yeux sur vous, elle désire votre consentement, ne refusez pas . »
Bombelles crut devoir accepter.
Le comte de Falloux, qui raconte cet entretien, était parent de M. de Bombelles. Il alla lui rendre visite vers 1840. " Lorsque je m'acheminais vers Parme, dit-il, M. de Bombelles, qui n'avait cru et voulu accepter que l'héritage politique du comte de Neipperg, avait obtenu sans le chercher le même crédit que lui sur le cœur de la souveraine, et la veuve de l'Empereur Napoléon avait contracté un troisième mariage. »
Wercklein, qui avait succédé comme ministre à Neipperg, s'était vu chasser en 1830 par la Révolution, et il était trop impopulaire pour être repris au retour de Marie-Louise.
On se rappelle que l'archiduchesse avait épousé Neipperg lors de sa deuxième grossesse en 1820 ( ), mariage nul. puisque Napoléon n'était pas mort. En 1821, Neipperg chercha une formule pour annoncer la mort de l'Empereur. Il trouva cette périphrase: " serenissimo consorte délia Duchessa ", et la Gazella di l'arma annonça que le sérénissime prince consort de la duchesse était mort.
Metternich, après avoir beaucoup ri , écrivait le 2 août à Neipperg :« Votre découverte du sérénissime consort est une merveille».
Les deux enfants portèrent le nom de Montenuovo, traduction italienne du nom de Neipperg (nouvelle montagne). Neipperg mourut en 1820 et fut enterré au couvent de Saint-Paul, où Marie-Louise lui fit élever un monument de 120.000 francs.
Les relations de Marie-Louise avec Charles de Bombelles semblent dater de peu après la mort du duc de Reichstadt. Le mariage secret, mais régulier, eut lieu le 17 février 1834 '. Ce nouvel époux réunissait, paraît-il, tout ce qu'on peut désirer, fermeté et douceur dans les manières en même temps. « C'est un homme si vertueux, écrivait Marie-Louise à la comtesse de Crenneville, c'est une vraie trouvaille. » Elle ajoutait : « C'est un saint et un homme aimable en société. »
Ce mariage eut lieu avec l'assentiment de la Cour d'Autriche, et l'archiduchesse en a indiqué la date dans ses deux testaments, celui du 25 mai 1837 et du 22 mai 1844. Il est dit à l'article 17 du second testament : « Je lègue au comte Charles de Bombelles, mon grand-maître, avec lequel je suis mariée secrètement depuis le 17 février de l'année 1834, le capital nominal de 300.000 livres italiennes en rentes milanaises, legs qui se solde sur les papiers publics que je possède (Archives de Parme, notes d'Armand Baschet).
Ce mélange de vertu et de qualités extérieures produisit un effet utile. Bombelles continua les traditions de Neipperg et se montra comme lui administrateur intelligent et honnête. L'archiduchesse, si insoucieuse de ses devoirs et dévorée jusqu'à la fin de sa vie de la soif des fêtes et des voyages avait eu la chance de rencontrer des ministres intègres et bienfaisants qui enrichirent le duché d'une foule d'institutions de charité et de monuments utiles (Archives de l'Etat, hospice des Incurables, ponts, théâtre, bibliothèque, etc.) .
Bombelles eut aussi une influence morale sur Marie-Louise et détermina son évolution dernière vers la religion ( nous voilà bien contents ! ) . Il était bien le fils du pieux évêque d'Amiens et se montra, de plus, zélé défenseur des congrégations et communautés religieuses. De là à être appelé jésuite et fanatique il n'y a qu'un pas, ce que n'ont pas manqué de noter les écrivains antireligieux. Par lui, a pu écrire un auteur récent, « la ville dégageait une odeur cléricale plus forte que le parfum de ses fleurs ».
Faut-il attribuer aux représailles du carbonarisme les tentatives d'empoisonnement qui menacèrent les jours de Marie-Louise et mirent la vie de Bombelles en danger ?
Une tradition très vivace raconte que Bombelles avait été visé par les conspirateurs, et que le chapelain aumônier, ayant bu de l'eau empoisonnée, mourut à sa place. D'après cette même tradition. Marie-Louise, qui mourut, en etïet, très rapidement, aurait bien pu périr victime d'un empoisonnement.
( Voir la Mort de Marie-Louise, d'après des documentsitaliens dans la Marquise de Sade. Recueil de fragments historiques, par M. Paul Ginisty. )
Après la mort de Marie-Louise en 1847, Charles de Bombelles habita quelque temps Vienne, puis il vint s'établir à Versailles avec sa fille Marie . Il mourut en 1855 dans l'ancien hôtel de Mademoiselle, 7, rue de la Bibliothèque , tout près de ce palais où s'était effondrée la royauté, non loin du domaine enchanteur de Montreuil où, sous la tendre protection de Madame Elisabeth, s'était épanoui le roman conjugal de notre attachante héroïne, Angélique de Mackau, marquise de Bombelles.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
La duchesse de Parme a aimé avec passion le comte de Neipperg, c'est mon sentiment, mais je ne vois nulle passion envers Bombelles. Je pense plus à un mariage de raison, ou l'affection, et des tempéraments partagés s'accordent dans l'harmonie, mais de passion je n'en discerne pas.
Marie-Louise pouvait-elle rester raisonnablement seule après le décès de Neipperg ? Vienne ne le pensait pas, il lui fallait un compagnon fidèle et tendre auprès d'elle, mais mon impression me dicte que ce troisième mariage est resté "blanc", l'ex-imperatrice ne voulant ou ne pouvant plus aimer physiquement.
Marie-Louise pouvait-elle rester raisonnablement seule après le décès de Neipperg ? Vienne ne le pensait pas, il lui fallait un compagnon fidèle et tendre auprès d'elle, mais mon impression me dicte que ce troisième mariage est resté "blanc", l'ex-imperatrice ne voulant ou ne pouvant plus aimer physiquement.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Oui, c'est cela . Ni Napoléon, ni Bombelles . Neipperg a été ( à ce que l'on sait ) le seul amour vrai de Marie-Louise .
De là à penser que ce fut un mariage blanc ... hum ! c'est peut-être beaucoup s'avancer ?
De là à penser que ce fut un mariage blanc ... hum ! c'est peut-être beaucoup s'avancer ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Une impression... où la marge d'erreur est grande. Je n'affirme pas Eléonore, juste un ressenti très fragile dont je suis très conscient.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Mon dieu, c'est bien possible . Je ne connais pas du tout Marie-Louise quant à moi .
C'est simplement assez étonnant, mais pourquoi pas .
C'est simplement assez étonnant, mais pourquoi pas .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Ce qui me surprend, voyez-vous Dominique, c'est que ce soit la Cour de Vienne qui ait " fait " ce mariage, comme le dit le comte de Fleury . Malgré la fierté personnelle de son nom qu'avait Charles de Bombelles, c'était tout de même une toute petite noblesse et, pour Marie-Louise, une énorme mésalliance.
Metternich avait-il déjà derrière la tête l'idée d'un mariage lorsqu'il dit à Charles de Bombelles, à brûle pourpoint : « Le poste de grand-maître de la Cour de Parme est vacant par suite de la mort du comte de Neipperg . Ce poste exige un homme capable de dominer le caractère faible de l'archiduchesse Marie-Louise, de maîtriser sa petite Cour et de gouverner avec intégrité son petit Etat. La famille impériale a jeté les yeux sur vous, elle désire votre consentement, ne refusez pas . »
Metternich avait-il déjà derrière la tête l'idée d'un mariage lorsqu'il dit à Charles de Bombelles, à brûle pourpoint : « Le poste de grand-maître de la Cour de Parme est vacant par suite de la mort du comte de Neipperg . Ce poste exige un homme capable de dominer le caractère faible de l'archiduchesse Marie-Louise, de maîtriser sa petite Cour et de gouverner avec intégrité son petit Etat. La famille impériale a jeté les yeux sur vous, elle désire votre consentement, ne refusez pas . »
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
C'est très juste, Eléonore.
Je ne connais l'impératrice Marie-Louise que par ses grandes lignes, elle ne me paraît pas posséder et sur tous les plans un caractère dangereux par son tempérament, par goût et la complexité de la politique ne l'intéressait pas.
Metternich évoque le caractère faible de la duchesse de Parme, il est toutefois un peu dur envers elle, je pense plutôt qu'elle gêne le chancelier ; il a fallut en 1815, lui trouver un établissement, on lui a attribué Parme, faute de mieux. Pouvait-on décemment laisser l'ex-imperatrice des Français, mère de l'Aiglon, redevenir une "simple" archiduchesse d'Autriche ?
Pour la question Bombelles, bien sûr, l'inégalité de rang est flagrante. Metternich s'en soucie comme une guigne et il ne peut prévoir si ce prétendant est du goût de Marie-Louise et ni même si elle-même a envie d'entamer un troisième mariage !!
Je ne suis pas certain de la pseudo-faiblesse dont la charge le chancelier. Elle n'est pas de la trempe de son arrière-grand-mere Marie-Therese, oui, mais elle n'est pas idiote.
Une biographie récente, basée sur de nouvelles archives, a été publiée récemment aux Éditions Perrin. J'en ai une, plus ancienne, noyée parmi beaucoup d'autres ouvrages, je tenterai de la retrouver avant ce soir.
Je ne connais l'impératrice Marie-Louise que par ses grandes lignes, elle ne me paraît pas posséder et sur tous les plans un caractère dangereux par son tempérament, par goût et la complexité de la politique ne l'intéressait pas.
Metternich évoque le caractère faible de la duchesse de Parme, il est toutefois un peu dur envers elle, je pense plutôt qu'elle gêne le chancelier ; il a fallut en 1815, lui trouver un établissement, on lui a attribué Parme, faute de mieux. Pouvait-on décemment laisser l'ex-imperatrice des Français, mère de l'Aiglon, redevenir une "simple" archiduchesse d'Autriche ?
Pour la question Bombelles, bien sûr, l'inégalité de rang est flagrante. Metternich s'en soucie comme une guigne et il ne peut prévoir si ce prétendant est du goût de Marie-Louise et ni même si elle-même a envie d'entamer un troisième mariage !!
Je ne suis pas certain de la pseudo-faiblesse dont la charge le chancelier. Elle n'est pas de la trempe de son arrière-grand-mere Marie-Therese, oui, mais elle n'est pas idiote.
Une biographie récente, basée sur de nouvelles archives, a été publiée récemment aux Éditions Perrin. J'en ai une, plus ancienne, noyée parmi beaucoup d'autres ouvrages, je tenterai de la retrouver avant ce soir.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Dominique Poulin a écrit: il a fallut en 1815, lui trouver un établissement, on lui a attribué Parme, faute de mieux. Pouvait-on décemment laisser l'ex-imperatrice des Français, mère de l'Aiglon, redevenir une "simple" archiduchesse d'Autriche ?
.
Il était plus glorieux d'être la veuve de Napoléon ( ) , ou même archiduchesse d'Autriche que l'épouse d'un sieur de Bombelles ( et vous connaissez pourtant toute mon affection et mon estime pour Bombelles-père )
En quoi pensez-vous que Marie-Louise gênait Metternich ?
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Geneviève Chastenet dans son "Marie-Louise, l'otage de Napoléon" ne pousse pas très loin, à mon sens, son enquête sur la duchesse de Parme et le comte de Bombelles.
Voici quelques extraits :
"... Elle se sent bien seule. Pourquoi ne pas trouver un compagnon qui lui permette d'affronter le troisième âge (déjà à quarante-deux ans ?! ), dans le calme ? Le comte de Bombelles, nommé par Vienne ministre de la Maison ducale, semble tout indiqué : la politique liée à l'affection. Depuis 1833, il avait succédé à Marschall et dirigeait au nom de la duchesse de Parme son petit État avec autant d'intégrité que d'habileté. Il avait de plus l'avantage d'avoir connu Franz à Vienne, aussi les évocations de son fils disparu conduisirent tout naturellement Marie-Louise de l'attendrissement à l'intimité, et au mariage qui est célébré secrètement le 17 février 1834. Muni de ce bâton de vieillesse "qui réunit dit-elle tout ce qu'on peut désirer : fermeté et douceur, c'est en même temps un homme si vertueux."
... "Parme, disait-on depuis l'arrivée du nouveau ministre, dégageait une odeur clericale plus forte que le parfum des fleurs." C'est avec ce "vrai saint" que la duchesse de Parme mènera au soir de sa vie une existence aussi paisible que bourgeoise."
..."La fidélité de Marie-Louise à Neipperg fait le désespoir des auteurs de biographies croustillantes, cette fixité sentimentale n'est pas démentie par son mariage avec Bombelles qui ne fut qu'un compagnon de route pour sa vieillesse."
Non ! vraiment je ne vois nul engouement de Marie-Louise pour Bombelles.
Des sentiments, oui sans doute, mais avec beaucoup de raison, mais d'amour véritable, j'en doute.
Elle aimait bien Bombelles, mais jusqu'à l'aimer vraiment dans une relation amoureuse normale, je ne pense pas.
Je répondrais ultérieurement sur la gene qu'inspirait Metternich pour Marie-Louise. Promis Eléonore.
Voici quelques extraits :
"... Elle se sent bien seule. Pourquoi ne pas trouver un compagnon qui lui permette d'affronter le troisième âge (déjà à quarante-deux ans ?! ), dans le calme ? Le comte de Bombelles, nommé par Vienne ministre de la Maison ducale, semble tout indiqué : la politique liée à l'affection. Depuis 1833, il avait succédé à Marschall et dirigeait au nom de la duchesse de Parme son petit État avec autant d'intégrité que d'habileté. Il avait de plus l'avantage d'avoir connu Franz à Vienne, aussi les évocations de son fils disparu conduisirent tout naturellement Marie-Louise de l'attendrissement à l'intimité, et au mariage qui est célébré secrètement le 17 février 1834. Muni de ce bâton de vieillesse "qui réunit dit-elle tout ce qu'on peut désirer : fermeté et douceur, c'est en même temps un homme si vertueux."
... "Parme, disait-on depuis l'arrivée du nouveau ministre, dégageait une odeur clericale plus forte que le parfum des fleurs." C'est avec ce "vrai saint" que la duchesse de Parme mènera au soir de sa vie une existence aussi paisible que bourgeoise."
..."La fidélité de Marie-Louise à Neipperg fait le désespoir des auteurs de biographies croustillantes, cette fixité sentimentale n'est pas démentie par son mariage avec Bombelles qui ne fut qu'un compagnon de route pour sa vieillesse."
Non ! vraiment je ne vois nul engouement de Marie-Louise pour Bombelles.
Des sentiments, oui sans doute, mais avec beaucoup de raison, mais d'amour véritable, j'en doute.
Elle aimait bien Bombelles, mais jusqu'à l'aimer vraiment dans une relation amoureuse normale, je ne pense pas.
Je répondrais ultérieurement sur la gene qu'inspirait Metternich pour Marie-Louise. Promis Eléonore.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles de Bombelles et Marie-Louise
Dominique Poulin a écrit:
Non ! vraiment je ne vois nul engouement de Marie-Louise pour Bombelles.
Des sentiments, oui sans doute, mais avec beaucoup de raison, mais d'amour véritable, j'en doute.
Non, en effet, plutôt une affection popotte .
Et nous gardons donc Metternich sous le coude pour plus tard.
Merci, Domi, pour ces extraits !
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
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