Léonard de Vinci : Le Salvatore Mundi (Sauveur du monde) et la Joconde nue de Chantilly

Ce n'est pas si fréquent qu'un Léonard de Vinci passe aux enchères, et pour cause.
Alors, si le sujet vous plaît et si vous avez une centaine de millions d'euros de disponibles...

Extraits d'un article publié sur le site internet du journal Le Figaro :

Le Sauveur du monde de Leonard de Vinci mis en vente à New York




Le tableau, estimé aux alentours de 100 millions de dollars, sera vendu à New York en novembre. Une nouvelle transaction pour cette œuvre qui serait la dernière du maître italien aux mains de collectionneurs privés et dont le parcours est des plus mouvementés.

Voilà un nouveau coup de théâtre dans l'histoire déjà mouvementée du dernier Leonard de Vinci aux mains de collectionneurs privés. L'œuvre en question?
Le Salvator mundi du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, longtemps au centre d'une tourmente judiciaire !
Formidable coup médiatique pour Christie's qui va vendre la toile le 15 novembre à New York.
(...)


Leonardo da Vinci, Salvator Mundi.
Oil on walnut panel.
Panel dimensions: 25 13/16 x 17 15/16 in (64.5 x 45.1 cm) top; 17¾ in (45.6 cm) bottom
Painted image dimensions: 15⅜ x 17½ in (64.5 x 44.7 cm)
Photo : Christie's

Un tableau disparu pendant 137 ans

Au delà des intermédiaires, le parcours du tableau lui-même pose quelques questions.
Le Salvator mundi (soit Jésus en sauveur du monde) était connu depuis longtemps mais on supposait qu'il avait été détruit.
Il a été identifié dans une collection américaine il y a quelques années et montré pour la première fois au grand public à la National Gallery de Londres, entre le 11 novembre 2011 et le 5 février 2012, lors d'une exposition sur le rôle du maître à la cour du duc de Milan.

Il aurait été peint aux environs de 1500. Il représente le Christ à mi-corps nous faisant face, tenant un globe de cristal dans sa main gauche alors qu'il soulève sa droite et bénit.
Ce serait l'une des 15 huiles de Léonard.
Comme La Joconde, le tableau a été réalisé sur un panneau de noyer.

Il est documenté par deux dessins préparatoires et plus de vingt copies peintes par les assistants et suiveurs l'artiste.

     
Studies of drapery for a Salvator Mundi by Leonardo da Vinci
Red chalk with pen and ink and white heightening on pale red prepared paper.
http://www.royalcollection.org.uk


Copie contemporaine de Cesare da Sesto (1516–17)
Palais de Wilanów, Varsovie

Il existe enfin une gravure précise faite par l'artiste bohémien Wenceslaus Hollar en 1650, d'après l'original.



Le premier enregistrement d'un Salvator mundi de Vinci dans un registre date de 1649.
Il se trouve dans l'inventaire de la collection d'art de Charles Ier d'Angleterre.

Cette œuvre vendue après la mort du roi a été rendue à la Couronne lors de l'avènement de Charles II et plus tard est passée dans la collection du duc de Buckingham.
Le fils de ce dernier l'a mis aux enchères en 1763, suite à la vente au roi de Buckingham House (palais de Buckingham).

Une œuvre fortement restaurée

Sa trace se perd ensuite, jusqu'en 1900   , date à laquelle l'œuvre a été acquise par Sir Frederick Cook.
Mais à ce moment-là la peinture avait été endommagée, défigurée par un repeint et sa paternité oubliée.
Les descendants de Cook l'ont vendue aux enchères en 1958. Elle a rapporté 45 livres sterling.  

Une photo prise avant 1912 témoigne de son aspect très dégradé à ce moment-là.



En 2005, la peinture a été acquise par un fonds américain et étudié par Robert Simon, un historien de l'art et marchand privé.

Après une restauration importante, la peinture a été montrée à une série de spécialistes internationaux.
Une majorité s'est dessinée sur le fait que ce Salvator mundi était bien l'original.
En revanche, les experts ont pu déterminer, en comparant l'état actuel du tableau à une photographie de l'œuvre réalisée en 1905, que seule la main droite du Christ, celle qui bénit, n'a pas été ruinée par les restaurations successives, les repeints et les vernis.


Leonardo da Vinci, Salvator Mundi.
Detail
Photo : Christie's

Les avis varient légèrement en ce qui concerne la datation, certains assignant ce travail à la fin des années 1490, et d'autres le plaçant après 1500.
La supériorité de cette œuvre par rapport aux autres ayant le même sujet serait nette.
Surtout les photographies en laboratoire auraient mis en évidence quelques repentirs dans les couches sous-jacentes, signe d'un orignal, quand l'intelligence cherche encore et que la main hésite...


Leonardo da Vinci, Salvator Mundi.
Detail
Photo : Christie's

Une tournée en Asie, en Amérique et en Europe

Un tiers a offert une garantie sur le tableau, ce qui signifie qu'il sera vendu, quoi qu'il arrive lors de la vente du 15 novembre, aux alentours de 100 millions de dollars, a expliqué à l'AFP François de Poortere, responsable des tableaux anciens au sein de Christie's New York.

Avant la vente, le tableau va voyager à Hong Kong, San Francisco et Londres, où il sera, à chaque fois exposé, avant de l'être à New York durant les jours précédents l'enchère.


Cette vente interviendra après l'annonce, il y a quelques jours, de l'authentification d'un dessin du maître, conservé dans les collections du musée de Chantilly.  



Il s'agit d'une Joconde aux seins nus, longtemps considérée comme une copie.
La découverte est le fruit des multiples recherches engagées au Louvre dans la perspective du 500e anniversaire de la mort du peintre.



Ces célébrations auront lieu en juin 2019 à Paris et à Chantilly. Le dessin de «la Joconde aux seins nus» sera notamment exposé.

* Source texte : Article signé Béatrice de Rochebouët et Eric Bietry-Rivierre
http://www.lefigaro.fr/culture/encheres/2017/10/10/03016-20171010ARTFIG00329--le-sauveur-du-monde-de-leonard-de-vinci-mis-en-vente-a-new-york.php

* Source images du Salvatore Mundi de Vinci : http://www.christies.com/features/The-last-da-Vinci-Salvator-Mundi-8598-3.aspx?pid=en_homepage_row1_slot1_2

La démesure de cette estimation frise le ridicule pour ne pas dire autre chose (la connerie), même si on connaît le talent gigantesque de Léonard de Vinci. Doit-on systématiquement monter les enchères jusqu'à atteindre des sommes aussi importantes sous prétexte que le peintre est "hors du temps" ? Je sais, je sais l'Art, le véritable n'a pas de prix.
Même en admettant que j'aurais une pareille somme (aux alentours de 100 millions d'euros, une pécadille les amis ), je suis sûre que je trouverais où mieux la placer, et je peux vous dire que j'aime beaucoup la peinture. Mais, voilà, je n'aime pas tant que cela le snobisme artistique.

je ne suis pas trop fan de ce tableau. A mon goût ce n'est pas le plus réussi de maitre Léonard. Il me fait penser à certains autoportrait de Dürer. Lorsque l'on compare le tableau présenté et la gravure faite par l'artiste bohémien Wenceslaus Hollar les différences notamment dans l'effet de drapé de la manche saute aux yeux. Quant à la Joconde nue je n'aime pas du tout.

Trianon a écrit:La démesure de cette estimation frise le ridicule pour ne pas dire autre chose (la connerie), même si on connaît le talent gigantesque de Léonard de Vinci. Doit-on systématiquement monter les enchères jusqu'à atteindre des sommes aussi importantes sous prétexte que le peintre est "hors du temps" ? Je sais, je sais l'Art, le véritable n'a pas de prix.

Un Vinci, chère Trianon ! C'est quelque chose, tout de même.
Et notamment la rareté de ses tableaux à l'huile. Car comme précisé dans l'article, il n'y en aurait que quinze (officiellement reconnus), et celui-ci donc serait le seul en mains privées.

Le site Wiki répertorie une liste des oeuvres d'art "les plus chères" du monde, suite à des ventes. En millions de dollars.
Voici en images ceux qui ont dépassé la centaine de millions d'euros.

Quand te maries-tu ? De Paul Gauguin
300 Millions de dollars($) — acheté en 2015 par le Qatar



Les joueurs de cartes. De Paul Cézanne
274 M$ en 2011 — vente privée de George Embiricos à la famille princière du Qatar en 2011



Les Femmes d'Alger (version O) de Pablo Picasso
179.3 M$ — le 11 mai 2015 dans une vente aux enchères chez Christie's à New York



Nu couché de Amedeo Modigliani
170.4 M$ — vente privée en 9 novembre 2015



Woman III (1952-53) de Willem de Kooning
158,8 M$  — par Larry Gagosian, New York 16 novembre 2006



Le Rêve (1932) de Pablo Picasso
155 M$ — vente privée de Stephen A. Wynn à Steven A. Cohen en 2013



Portrait d'Adele Bloch-Bauer I (1907) de Gustav Klimt
154,9 M$  — le 19 juin 2006, lors d'une vente privée



Portrait du Dr. Gachet (1890) de Vincent van Gogh
148,6 M$ (82,5 M$ en 1990) — le 15 mai 1990 à Christie's, New York



Trois études de Lucian Freud (1969) de Francis Bacon
142,4 M$  — le 13 novembre 2013 à Christie's, New York



Le Cri (une des 5 versions, peinte entre 1893 et 1917) de Edvard Munch
119,92 M$ — le 2 mai 2012 à Sotheby's, New York



Garçon à la pipe (1905) de Pablo Picasso
107 M$ (104 M$) — à New York par Sotheby's le 5 mai 2004



Nu au plateau de sculpteur (1932) de Pablo Picasso
106,5 M$ — en 2010, chez Christie's à New York



* Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peintures_les_plus_ch%C3%A8res

Le Vinci se glissera-t-il dans cette liste composée exclusivement d'oeuvres des XXe et XXIe siècles ?  

Trianon a écrit:Même en admettant que j'aurais une pareille somme (aux alentours de 100 millions d'euros, une pécadille les amis ), je suis sûre que je trouverais où mieux la placer, et je peux vous dire que j'aime beaucoup la peinture. Mais, voilà, je n'aime pas tant que cela le snobisme artistique.

Il y a de vrais amateurs, pour qui ce ne serait pas (seulement) du snobisme.
Et surtout ils sont nombreux ceux pour qui débourser une centaine de millions n'est pas la mer à boire.  

Par exemple, et pour les personnes privées (car des sociétés ou des états peuvent aussi participer aux enchères), le site Forbes recense environ un millier d'hommes et femmes dont les fortunes s'évaluent entre 2 et 86 milliards de dollars.

The list : https://www.forbes.com/billionaires/list/17/#version:static[/quote]

And the winner is Picasso avec 4 toiles sur 12 !!!!!!
Il y aurait des doutes quant au Van Gogh, mais la n'est pas le sujet.

Je ne m'attendais pas à des sommes aussi spectaculaires, et tant mieux pour ceux qui ont les moyens de posséder une toile de Leonard de Vinci, Gaughin ou autres grands peintres. Il y a des peintures ci-dessus qui me font carrément peur, j'aurais probablement des cauchemards à les regarder tous les jours, si elles étaient chez moi. Mais "Le Rêve" (entre autres) de Picasso est juste extraordinaire. Tout cela me donne tellement envie d'aller me perdre dans un musée.

Le Gaughin est magnifique aussi, et j'aime tant Picasso.
Mais enfin, je m'offrirais volontiers ce Vinci si j'en avais les moyens.  

Ce regard...



Il est intéressant de noter que, selon cette liste Wiki des 30 oeuvres les plus chèrement vendues, un seul est signé d'un peintre "ancien".
Tous les autres sont une création d'artistes modernes ou contemporains.  

Il s'agit du Massacre des Innocents, de Pierre Paul Rubens
Vendu 78 M$ - le 10 juillet 2002 à Sotheby's, Londres

La nuit, la neige a écrit:Le Gaughin est magnifique aussi, et j'aime tant Picasso.
Mais enfin, je m'offrirais volontiers ce Vinci si j'en avais les moyens.  

Ce regard...

Ah oui ? Décidément, vous semblez aimer tout ce qui est psychédélique.
Quand j'étais très jeune, je manifestais avec d'autres jeunes dans les rues de Paris (oui, il fallait que jeunesse se passe ). Je me suis toujours rappelé d'un jeune adolescent qui avait l'air d'errer, les yeux jaunâtres, clairs et absents. Un peu comme ce magnifique portrait de Leonard de Vinci, c'est vrai. Ah la la !!!!

Trianon a écrit:Je me suis toujours rappelé d'un jeune adolescent qui avait l'air d'errer, les yeux jaunâtres, clairs et absents. Un peu comme ce magnifique portrait de Leonard de Vinci, c'est vrai. Ah la la !!!!

Ah...

La nuit, la neige a écrit:
Un Vinci, chère Trianon ! C'est quelque chose, tout de même.

Ces prix ne reflète en rien la valeur d'une oeuvre d'art. Elles sont le reflet des investissements et des placements financiers qui ont choisi le marché de l'art comme valeur de réserve, comme avant nous avions les métaux et pierres précieux.

Oui, bien sûr...

Ceci dit, cela peut-être aussi un bon placement financier.
Peu ou pas taxé (en comparaison d'autres types d'investissements) et surtout, l'on se fait plaisir : mieux vaut peut-être avoir une oeuvre d'art chez soi que des "relevés de banque" dans sa boite aux lettres une fois par mois...

Aussi, les musées achètent (heureusement), il ne faut pas l'oublier ; et ils évaluent aussi la valeur les oeuvres d'art, afin de les assurer.

Pour en rester à Léonard de Vinci, des cabinets d'expertise avait récemment "évalué" la Joconde à 2 milliards d'euros.
Bon, cela ne veut plus dire grand chose, je suppose...  

Lire ici : http://www.leparisien.fr/loisirs-spectacles/marche-de-l-art-la-joconde-vaudrait-2-milliards-d-euros-16-06-2015-4866681.php

La nuit, la neige a écrit:

Aussi, les musées achètent (heureusement), il ne faut pas l'oublier ; et ils évaluent aussi la valeur les oeuvres d'art, afin de les assurer.

Ils sont obligés pour cela de s'aligner sur le marché de l'art, ce qui a fait exploser les valeurs d'assurance, ce qui pose bien des problèmes.

Oui, j'imagine...

Mr de Talaru a écrit: Quant à la Joconde nue je n'aime pas du tout.

Pour l'instant, le site du Musée Condé décrit ce dessin comme ceci :


La Joconde nue, dite Mona Vanna
Atelier de Léonard de Vinci
Papier brun, pierre noire

Le duc d'Aumale voyait dans cette oeuvre impressionnante, alors attribuée à Léonard de Vinci, le carton préparatoire à un tableau conservé à Saint-Pétersbourg.
Le duc s'était procuré une photographie du tableau par Braun (inv. PH 102), qui montre que le prince utilisait déjà en 1862 la photographie comme le font aujourd'hui les historiens d'art, à titre documentaire.
Très vite les historiens d'art ont réfuté l'attribution à Léonard et pensent aujourd'hui qu'il s'agit d'une oeuvre de l'un de ses élèves, Salai ou Melzi, d'après un tableau perdu de Léonard de Vinci.

* Source : http://www.musee-conde.fr/


Quelques informations complémentaires.
Je cite un article récemment publié sur le site internet de la revue Sciences & Avenir :  

La "Joconde Nue", une œuvre de Léonard de Vinci ? Pas si vite !

La posture, les mains, des détails du sourire… Depuis plusieurs jours, ces éléments figurant sur un dessin au charbon de bois du XVe/XVIe siècle appartenant aux collections du musée Condé de Chantilly ont fait courir les bruits les plus fous.
Il pourrait s’agir – rien de moins  – que d’une Mona Lisa dénudée, la célèbre Joconde, qui plus est, sans doute de la main même de Léonard de Vinci, le célèbre peintre du XVe-XVIe siècle ! Est-ce si sûr ?


Le dessin de "La Joconde Nue", et celui de "La Joconde".
CRÉDITS : RMN -DOMAINE DE CHANTILLY-GÉRARD BLOT /ELECTA/LEEMAGE/AFP


«Des analyses de ce dessin intitulé la 'Joconde nue' sont bien en cours, reconnaît Nicole Garnier, conservatrice en chef du musée Condé de Chantilly (Oise), ces examens étant réalisés à Paris sous la direction du conservateur en chef Bruno Mottin. Pour autant, rien n’atteste que ce carton soit de la main de Léonard lui-même ! ».

C’est dans les laboratoires du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF), situés sous une des ailes du Louvre, que La Joconde Nue a été soumise pendant plusieurs semaines à une batterie d’examens (réflectographie infrarouge, microfluorescence X, rayons ultraviolets).
« Ceux-ci ont permis de mettre en valeur certains composants du dessin et de faire ressortir des éléments qui ne sont plus visibles à l’œil nu », précise Mathieu Deldicque, conservateur adjoint au musée Condé de Chantilly.  

Pourquoi tant d’intérêts soudain envers une œuvre connue, qui plus est déjà analysée en 1995 ?
« Parce que nous ne disposions pas à l’époque de ces premières investigations des technologies disponibles aujourd’hui, et que nous préparons une importante exposition pour 2019 ! », poursuit Mathieu Deldicque.

Conservé au musée Condé – qui abrite la seconde plus grande collection de peintures de France –, le délicat dessin avait été acheté par le duc d’Aumale en 1862.
A la tête d’une grande fortune, ce fils du roi Louis-Philippe, alors exilé en Angleterre, en avait fait l’acquisition pour un montant de 7000 francs, une somme énorme à l’époque.
« Le duc d’Aumale était convaincu qu’il s’agissait d’un dessin de la main de Léonard de Vinci», explique Nicole Garnier.

A l’exception des seins, peu de traits sont féminins

Les analyses en cours à Paris viennent cependant de livrer des informations capitales. Elles établissent notamment que le dessin a été abondamment repris et travaillé à différentes époques.
« Ce buste de femme nue avec ses mains posées au premier plan, dans une composition identique à celle de La Joconde, est constitué de plusieurs feuilles de papier collées entre elles, avec une figure centrale réalisée au charbon de bois », décrit Nicole Garnier.

A l’exception des seins, peu de traits sont féminins, notamment la musculature et les épaules.
« Il était très fréquent à l’époque que l’on fasse poser un jeune homme de l’atelier, ce que Léonard a souvent fait avec ses propres apprentis, poursuit l’experte.
Il a aussi été proposé que La Joconde Nue ait été l’œuvre d’un collaborateur de Léonard de Vinci d’après une des compositions perdues du maître ».

« Ce dessin aurait pu être un modèle préparatoire à une peinture à l’huile »

Il faut savoir qu’il existe en effet une quinzaine d’autres œuvres proches de ce dessin, certaines notamment au musée de l’Hermitage à Saint-Petersbourg (Russie), qui ne sont pas de la main de Léonard.
« Ce dessin aurait pu être un modèle préparatoire à une peinture à l’huile », ajoute Nicole Garnier.

Ce que semble confirmer la présence de trous d’épingles identifiées par les analyses autour de l’œuvre, indiquant que celle-ci a été reportée sur un panneau.
L’analyse des filigranes du papier italien a également permis de préciser que l’œuvre a été exécutée entre 1485 et 1538.
Léonard de Vinci étant mort en 1519, « nous pensons que ce dessin a été réalisé au moins dans l’atelier de Léonard ou par quelqu’un proche de lui, comme un de ses élèves », estime Mathieu Deldicque.

Léonard est-il intervenu lui-même, dessinant de sa main quelques traits ?
Les analyses ne permettent pas pour l’heure de l’affirmer. Les traces d'intervention d'un possible gaucher, ce qu'était Léonard sont ainsi recherchées.. Une quête pour l'instant infructueuse.

* Source : un article de Bernadette Arnaud
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/la-joconde-nue-une-oeuvre-de-leonard-de-vinci-vraiment_117040

Je trouve très très hommasse cette Joconde dénudée . N'a-t-elle pas des paluches de catcheur ?
Si c'est bien Léonard qui a commis cette variation de son fameux portrait de Mona Lisa, il était en baisse de forme . J'avais entendu mentionner cette découverte, et l'analyse de l'oeuvre par des spécialistes, aux actualités télévisées .
Il y a déjà un bout de temps !
Je ne suis pas non plus follement enthousiaste décidément de son Sauveur du Monde .

Si j'ai bien compris, le Sauveur est à l'état de ruine sous des couches importantes de repeint. Donc rien d'étonnant à ce qu'il ne soit pas très enthousiasmant.

C'est un miracle qu'il nous soit parvenu !

Oh non, celle-la, elle est trop bonne !!!!!

Mme de Sabran a écrit:Je trouve très très hommasse cette Joconde dénudée .

Oui, oui...C'est ce qui est précisé dans l'article que j'ai cité.

Mme de Sabran a écrit:Si c'est bien Léonard qui a commis cette variation de son fameux portrait de Mona Lisa, il était en baisse de forme .

Eh bien puisque tu en parles, sais-tu qu'il y a quelques années, l'identité de la Joconde fut le sujet de débats polémiques entre historiens de l'art ?

Enfin disons plutôt que quelques-uns prétendaient que le portrait serait un assemblage de deux visages : celui de Lisa Gherardini, dite Mona Lisa del Giocondo et/ou de Gian Giacomo Caprotti, dit Salaï (l'un de ses disciples, et considéré comme l'un de ses amants).

C'est ce qui est expliqué dans cet article du Figaro, que je cite (extraits) :

L'amant de Léonard de Vinci est-il le second visage de La Joconde ?

Et si deux visages se cachaient derrière l'ovale gracieux au mystérieux sourire ? Et si La Joconde était aussi un homme ?
La défense de ces deux thèses audacieuses est le combat de l'historien de l'art Silvano Vincenti depuis 2011 :
«Nous sommes en présence de deux modèles. Le premier modèle était Lisa Gherardini, dite Mona Lisa ou la Joconde. Le second modèle était... le jeune Gian Giacomo Caprotti, dit Salaï.»

Salaï, c'est ce petit garçon loqueteux d'une dizaine d'années que Léonard de Vinci rencontre par hasard dans les rues de Milan. Pour quelques florins, le peintre obtient de son père de le prendre dans son atelier.
Léonard de Vinci s'attache vite à celui qu'il surnomme affectueusement «petit diable».
Il le forme et en fait un de ses disciples. En grandissant, son protégé affiche une troublante beauté androgyne, qui va inspirer le peintre.
Très proche de son maître, l'assistant va rester vingt-cinq ans à ses côtés. Disciple, ami, sans doute amant, et muse, Salai entretient avec Léonard une relation pour le moins ambiguë.


Portrait de Salai, ~ 1502-03
Ecole de Léonard de Vinci
huile sur panneau, 37x29 cm. Coll. privée
Source : Wiki

En 2011, un premier constat conduit Vincenti et son équipe à penser que Salai a servi de modèle à La Joconde.
Le nez et la bouche du personnage ressemblent de manière frappante aux traits du Saint Jean-Baptiste, pour lequel Salai avait officiellement posé, visible au Louvre.


Saint Jean-Baptise
Léonard de Vinci
Musée du Louvre

Si cette thèse laisse sceptique le conservateur du musée parisien, elle séduit divers chercheurs.
Le moindre détail plastique est interprété comme un indice, voire des clefs secrètes qui auraient été disséminées par le maître.

(....)

De nouvelles «preuves» s'ajoutent donc maintenant selon Vincenti. «Nous avons percé le mystère de l'identité de La Joconde grâce au passage à l'infrarouge de sa première couche, détaille-t-il. Sur cette première couche, elle ne sourit pas et n'est pas joyeuse. Nous avons superposé tous les détails des peintures de Léonard de Vinci dans lesquels il a pris pour modèle Salai.
Et certains détails obtenus correspondent exactement à ceux du portrait de Mona Lisa.»

Peinte à partir des années 1500 et peaufinée jusqu'à la fin de la vie de son auteur, La Joconde est une œuvre de maturité. Léonard a une cinquantaine d'années et y met tout son génie et sa conviction. Pour Vincenti, elle est l'expression de la perfection humaine, d'un idéal de beauté néoplatonicien. Soit une Joconde «homme et femme dans un même corps. D'où cette androgynie qui frappe au premier coup d'œil».

* Source et article complet : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/04/29/03015-20160429ARTFIG00015-l-amant-de-leonard-de-vinci-est-il-le-second-visage-de-la-joconde.php






Plus récemment, un chercheur aurait bien mis à jour un second portrait sous celui bien connu.
Mais il s'agirait plutôt d'une autre femme, ou d'une version antérieure.




Le dessin de Chantilly entre de plein pieds dans les spéculations concernant ces fameuses versions des Joconde nues, dont certaines seraient justement de la main de Salaï...

There are several copies of the image in which the figure appears nude. These have also led to speculation that they were copied from a lost Leonardo original depicting Lisa naked.

These include:

- Salaì, Nude Woman (Donna Nuda). Oil on canvas, 86,5 x 66,5 cm. Hermitage, St Petersburg, Russia.
- Salaì, Mona Vanna. Louvre, Paris.
- Mona Vanna, 16th century, from collection of Napoleon's uncle cardinal Joseph Fesch (1763-1839)
- La Belle Gabrielle, 16th century, from collection of Earl of Spencer, Northampton, England
- Carlo Antonio Procaccini, Flora, c. 1600. Accademia Carrara, Bergamo, Italy
- Joos van Cleve, Mona Vanna Nuda, National gallery, Prague
- Joos van Cleve, Portrait of a Woman, Rheydt Palace State museum
- Barthel Bruyn, Gioconda desnuda, 16th century









* Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Speculations_about_Mona_Lisa

La nuit, la neige a écrit:

Eh bien puisque tu en parles, sais-tu qu'il y a quelques années, l'identité de la Joconde fut le sujet de débats polémiques entre historiens de l'art ?

Enfin disons plutôt que quelques-uns prétendaient que le portrait serait un assemblage de deux visages : celui de Lisa Gherardini, dite Mona Lisa del Giocondo et/ou de Gian Giacomo Caprotti, dit Salaï (l'un de ses disciples, et considéré comme l'un de ses amants).

Oui, je me souviens bien de cette controverse .       Je l'ai plusieurs fois entendue, radio, télé, et même déjà sous ta plume, ici ou dans un ailleurs qui s'estompe de plus en plus...
Et, bien sûr, de ton côté, tu n'ignores pas le fantasme (  ) du Da Vinci Code, sur la fameuse fresque de la Cène, où Leonardo prête les traits de Mona Lisa / Salaï à l'un des disciples !  

Faut-il y voir Jean ?  Marie-Madeleine ?  




Facile à repérer : celui qui n'est pas barbu !  

Il me semble qu'il fallait y voir aussi le M que forme l'ensemble des triangles groupés de disciples, formant l'initiale de marie madeleine. je suis pas sur que tout le monde comprenne mon charabia

Tous les "mystères" autour de la vie et l'oeuvre de Vinci sont tout autant fascinants que délirants.

Et cela dure depuis des siècles ! Incroyable...

C'est aussi ça qui fait la magie autour du génie.

La nuit, la neige a écrit:Tous les "mystères" autour de la vie et l'oeuvre de Vinci sont tout autant fascinants que délirants.

Et cela dure depuis des siècles ! Incroyable...

ça dure depuis un siècle en fait, depuis que la Joconde est devenue vraiment célèbre, et encore, toutes ces théories cabalistico-Dan-Brownesques n’apparaissent vraiment que depuis un demi siècle.

Mr de Talaru a écrit: je suis pas sur que tout le monde comprenne mon charabia

Si, si, c'est très clair !

Lucius a écrit:
ça dure depuis un siècle en fait, depuis que la Joconde est devenue vraiment célèbre, et encore, toutes ces théories cabalistico-Dan-Brownesques n’apparaissent vraiment que depuis un demi siècle.

Oui, vous avez raison...