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La dernière lettre Olivier Blanc

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Message par Invité Lun 16 Oct 2017, 17:41

En ce triste jour du 16 Octobre, je signale ici un livre non dénué d'intérêt  La dernière lettre d'Olivier Blanc, cet ouvrage me paraissant accordé à certains souvenirs, ce sera ma petite commémoration personnelle, si je peux dire;

La dernière lettre  Olivier Blanc Avt_ol10

Charles-Olivier, dit Olivier Blanc, est un historien et conférencier français.

Ancien élève au lycée François-1er du Havre et de la faculté de droit (1969) puis des lettres de l’université de Rouen à Mont-Saint-Aignan, ancien journaliste, il a consacré, dès 1977, ses recherches à l’étude d’archives du XVIIIe siècle, particulièrement de la Révolution française.

Il a mis au jour et publié un grand nombre de documents inédits comme des lettres d’adieu de condamnés à mort de la Terreur.

Ses recherches sur l’influence et le renseignement tendent à redéfinir la réalité du travail de diplomate sous la Révolution française, et notamment l’espionnage entre puissances européennes.
[ merci au site Babelio  ]



La dernière lettre -  prisons et condamnés de la Révolution    Olivier Blanc    


La dernière lettre  Olivier Blanc Cvt_la10






Résumé =
21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné place de la Révolution : la Terreur s’installe en France, féroce, implacable avec la loi des suspects du 17 septembre. Pendant plusieurs mois, Paris va vivre au rythme sinistre des charrettes qui se succèdent place de la Révolution ou place du Trône Renversé.

Ceux qui sont ainsi conduits à l’échafaud n’ont souvent été jugés que quelques heures plus tôt par le Tribunal révolutionnaire. La dernière lettre est celle qu’ils trouvaient la force d’écrire à leurs proches dans ces derniers instants, mais qui était automatiquement interceptée par la bureaucratie révolutionnaire et n’atteignait jamais son destinataire.

Éparpillées dans diverses séries des Archives nationales, ces lettres constituent un document exceptionnel aussi bien sur la vie quotidienne dans les prisons de la Terreur que sur la sensibilité collective de tous ces hommes et de toutes ces femmes face à la mort.

À travers leurs lignes percent tour à tour résignation, courage, rancoeur, désespoir, peur : nous avons là une véritable palette des sentiments. L’émotion est derrière chaque phrase, chaque mot.


En 1793, la Terreur s'installe en France, résistante, féroce, impitoyable. La loi des suspects se règle d'un nouveau bruit, sinistre, celui des charrettes cahotant sur le pavé parisien, lesquelles finissent invariablement leurs courses sur la Place de la Révolution. Ceux qui ont fait le trajet n'ont jamais emprunté le chemin inverse, car c'est sur cette esplanade du Trône Renversée, sanctuaire de la mise à mort, qu'était dressée l'imposante machine à trancher. A partir de documents d'archives, Olivier BLANC dont la notoriété d'historien et de journaliste s'était déjà accrue avec la rédaction bibliographique d'Olympes de GOUGES, nous retrace les derniers moments intimes des condamnés à mort, leurs souffrances, leurs ultimes adieux, leur dernière lettre. L'ouvrage dont il est fait référence ici, retrace plus d'une centaine de lettres, chacune gonflée d'émotion, elles ont toutes été écrites à la lueur d'une veilleuse dans un coin de cachot humide de la célèbre Conciergerie parisienne. Parfois, ces lettres ne sont que missives ou brouillons rédigés à la hâte, souvent illisibles, tellement le climat de «la dernière heure» était peu propice à l'expression par les mots. Qu'elles soient creuses, décousues ou prolifiques dans le verbe, toutes ces lignes dégagent les mêmes odeurs: résignation, rancoeur, désespoir, courage surtout. La palette des sentiments est étalée dans cette «dernière lettre».En voici un exemple:«A la citoyenne Rigaud, rue du Temple à Toulouse. C'est au moment de paraître devant mon Dieu, mon souverain maître, chère et digne épouse, que j'ai encore la force et le courage de t'écrire pour te faire mes tendres et éternels adieux. Quoique ma plume tremble dans ma main, quoique mon coeur soit oppressé et que mes larmes couvrent le papier, je me sens encore assez de courage pour te prier de te souvenir de moi, je te demande mille pardons de tout ce que je puis t'avoir fait depuis que j'ai eu le bonheur d'être uni à toi. Je demande pardon à mon père de tous les manquements que j'ai pu avoir envers lui. Pardonnez-moi l'un et l'autre et souvenez-vous que quand vous recevrez ces traits gravés sur le papier, j'aurai déjà rendu compte au juge des juges de toutes les actions de ma vie (…). Te dire que j'ai souffert jusqu'à ce moment, il est impossible de te l'exprimer. Dieu peut-être m'en tiendra compte. Adieu, mille fois adieu pour la vie, prie Dieu qu'il me reçoive en son saint paradis, mon coeur est suffoqué, je n'en puis dire davantage. Adieu, oui, adieu.»Ce sont les billets de la dernière heure, sublimes et émouvants. Grâce à eux, les morts ont pu triompher de l'oubli. L'ouvrage de l'Olivier BLANC est en quelque sorte la continuité des travaux d'Albert MATHIEZ, illustre spécialiste de cette époque d'histoire. La dernière lettre évoque la force d'écrire du condamné. Écrire, écrire jusqu'à la dernière minute de sa vie, car c'est finalement ce qui compte le plus.

critique de Tempuslegendae du site Babélio

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Message par Invité Lun 16 Oct 2017, 17:48

Et "Sa" dernière lettre 16 Octobre 1793  4 heures et demie du matin =

ce 16 8bre à 4 h ½ du matin
C’est à vous, ma Sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère ; comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la consience[sic] ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existois que pour eux, et vous, ma bonne et tendre Sœur : vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous ; dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille étoit séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevroit pas ma lettre je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici, ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes, et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur ; que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère pour les conseils que [rature] l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils à son tour, rende à sa sœur, tous les soins, les services que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous, combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ? Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort. J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant, doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère Sœur ; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire a[sic] un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas, un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurois voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais, outre qu’on ne me laissoit pas écrire, la marche en a été si rapide, que je n’en aurois réellement pas eu le tem.

Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposeroit trop, si ils[sic] y entroient une fois. Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que dans sa bonté il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtems pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tout ceux que je connois, et à vous, ma Sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurois pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes [rature] et à tous mes frères et sœurs. J’avois des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant, qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et tendre Sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants ; mon Dieu ! qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu ! je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être, un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger.

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Message par La nuit, la neige Lun 16 Oct 2017, 18:39

Louise-Adélaïde a écrit:En ce triste jour du 16 Octobre, je signale ici un livre non dénué d'intérêt  La dernière lettre d'Olivier Blanc

Merci, vous faîtes bien.
C'est un livre intéressant composé d'une étude sur la période, de commentaires de textes, et enfin de ces lettres dont la lecture nous dévoile un panel de sentiments très divers, mais souvent poignants.

Livre offert par notre ami le comte d'Hez' (si ma mémoire est bonne La dernière lettre  Olivier Blanc 4099329125) à l'occasion de notre petite "bourse aux livres" des pique-niques annuels... La dernière lettre  Olivier Blanc 1524226653
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Message par Invité Lun 16 Oct 2017, 20:25

Merci, c'est de circonstance. Very Happy

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Message par Invité Mar 17 Oct 2017, 07:17

Smile  Merci à vous, LNLN et Reinette.........On voudra bien pardonner le fait que Résumé et Critique ne sont pas personnels, mais copiés collés du site "Babélio"; en effet, je n'ai pas eu le temps d'en rédiger moi-même, car je souhaitais absolument illustrer ce jour même du 16 Octobre;
C'est de justesse que je me suis souvenue de cet ouvrage que j'avais découvert lors du bicentenaire de la Révolution Française, en 1989, et exploité en classe avec mes collègues de Français et Littérature; ouvrage plus "direct" et émouvant pour les élèves, nous voulions leur faire toucher du doigt tous les aspects de cet événement = certes une formidable libération, mais aussi beaucoup de tragique et de cruauté;
Après Les Chouans de Balzac ,  Les Dieux ont soif d'Anatole France,  Dialogues de carmélites de Bernanos  et  L'otage de Claudel, beaucoup ont plébiscité ce recueil, et ont pris conscience de la complexité de ce terrible dilemme = accéder, oui, à la Liberté, Egalité, Fraternité, mais au prix de la mort de certains................Coupables ? Innocents ??  la Révolution pouvait-elle être sans effusion de sang ??

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Message par Marquis de Bombelles Mar 17 Oct 2017, 08:30

La lettre d'une femme, d'une mère... D'une Reine...
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Message par MARIE ANTOINETTE Mar 17 Oct 2017, 15:26

c'est un excellent livre qui a déjà des "heures de vol" mais dont la lecture est toujours intéressante.

MARIE ANTOINETTE Hop!
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