Jean-Baptiste Boulard (1725-1789) Menuisier du Roi

Jean-Baptiste Boulard (1725-1789) Menuisier du Roi.
Paris.   Maître le 17 avril 1754.


Estampille de Jean-Baptiste Boulard





Boulard Jean Baptiste - Fauteuil et chaise
Chaise et bergère "à la reine", Paris, 1788, J.-B. Boulard, menuisier. Hêtre peint en blanc. tapisseries au point exécutées par Madame Elisabeth, soeur du roi Louis XVI, livrée avec quatre chaises "en suite", pour une des chambres de son petit château de Montreuil, près de Versailles. Les bois, qui ont conservé leur peinture ancienne, avaient été commandés à Boulard aux mesures exactes des garnitures assorties aux tentures murales de papier peint ou de toile de Jouy. Musée du Louvre. Anticstore


Menuisier parisien, Jean-Baptiste Boulard, aprés avoir obtenu sa maîtrise en 1754, s'installe rue de Cléry et gagne trés vite, grâce à la la qualité et à l'originalité de ses oeuvres, une grande réputation. Ses productions, dans le style Louis XV, sont nombreuses : bergères, chaises, fauteuils, cannès ou revêtus de tissu, l'ensemble toujours fabriqué avec le plus grand soin et exécuté dans les plus beaux bois. Mais, c'est surtout à partir de 1777 que Jean-Baptiste Boulard se fait connaitre, en devenant èbeniste du Roi pour qui il travaille alors assidûment, essentiellement dans le style Louis XVI sans signe particulier si ce n'est des sculptures de palmette plissée que l'on retrouve assez souvent au sommet des pieds de ses siéges. A part les abondantes commandes du Garde Meuble, il travaille aussi pour une clientéle privée plus modeste pour laquelle il exécute des sièges amples et confortables, aux belles proportions, simplement ornés de sobres sculptures. Après sa mort, sa femme continuera à pourvoir les nombreuses demandes de la couronne jusqu'en 1792 puis celles de la cour impériale jusqu'en 1808. C'est son fils, Michel Jacques, qui lui succédera et qui travaillera rue de Cléry jusqu'en 1823.



Boulard Chaise
Chaise du grand salon de Mesdames à Bellevue, par Jean-Baptiste Boulard, en hêtre mouluré peint en blanc, d'un ensemble de 48 livré en 1784. Château de Versailles. AnticStore


MUSÉES

Chaises et Bergère - Musée ddu Louvre
Canapé marquise, bois (sculpté, mouluré, peint). Ce petit canapé deux places, dit marquise, est à dossier droit et rectangualire, supports d'accotoirs en console et repose sur des petits pieds cannelés et fuselés. Il est recouvert d'une tapisserie d'Aubusson de même époque, à décor de panier fleuri, colombe, attributs champêtres, isntruments de musique, encadrés de guirlandes de roses et de rubans, polychromes sur fond blanc. Ce siège parait être dans sa garniture d'origine - N°MAD151 - Musée des Arts Décoratifs - Lyon
Chaise - Musée Ephrussi de Rothschild
Chaise - Château de Versailles


BIBLIOGRAPHIE

Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
Jean-Baptiste Boulard - Laurent Condamy - Faton - 2008
J. B. Boulard. Menuisier en sièges - Patricia Lemonnier - L'Estampille. Objet d'art, n° 239, Septembre 1990, p. 56-61

https://www.anticstore.com/ebeniste/boulard

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Ensemble de chaises en bois sculpté et peint. Estampille de J.B. Boulard.
Provenance : réalisées pour la salle à manger du Roi au château de Versailles.

C'est beau, c'est sobre .

Jean-Baptiste Boulard a réalisé en 1785 et 1786 un ensemble de sièges pour les cabinets intérieurs de Louis XVI au château de Compiègne.

Initialement, il s'agissait d'une ottomane (les mémoires parlent tantôt d'une "ottomane", tantôt d'un "canapé"), de quatre fauteuils "à carreaux" (c'est-à-dire avec coussins), d'une bergère et d'un écran, réalisés pour la bibliothèque du roi qui était à l'étage, à l'entresol.

Ces sièges furent recouverts du même lampas que celui qui avait servi à recouvrir les sièges de Marie-Antoinette au château de Rambouillet, à savoir le lampas dit aux "Quatre parties du monde" (figurant l'Europe, l'Asie, l'Afrique et les Amériques) . 

Voici une de ces bergères, recouverte du lampas aux quatre parties du monde, aujourd'hui conservée au château de Compiègne : 





... et un fauteuil du même ensemble : 




Lors du "petit voyage" de Louis XVI à Compiègne en 1785, il fut décidé de transférer la bibliothèque au rez-de-chaussée. A cette occasion, le mobilier de Boulard passa à l'étage d'en dessous dans l'ancienne chambre des Bains qui avait été supprimée, pour donner place à un petit salon privé, baptisé "Petit Cabinet en suivant" dans les inventaires.

C'est alors qu'il fut demandé à Boulard de réaliser plusieurs sièges en supplément pour meubler le "Petit Cabinet en suivant" de Louis XVI : deux fauteuils et une bergère supplémentaires, ainsi que quatre chaises.

Voici une des quatre chaises réalisées par Boulard pour le "Petit Cabinet en suivant". Cette chaise était exposée à la Biennale des Antiquaires au mois de septembre 2018 (stand Charles Hooreman) :







On en parlait ici : La Biennale des Antiquaires



Pour les rideaux des croisées du "Petit Cabinet en suivant" de Louis XVI, on décida de poser un gros de Tours bleu orné d'une crête bleu et blanc pour s'harmoniser avec l'étoffe des sièges et le blanc des bois de siège peints.





Le "Petit Cabinet en suivant" de Louis XVI était d'inspiration chinoise : le lampas aux quatre parties du monde qui recouvrait les meubles était ainsi décrit comme un "damas lampas dessin chinois à parasol" dans les inventaires . 

Une commode qualifiée d'ancienne, "à la Régence (...) plaquée en bois de rose et panneaux en faux laque, fond noir, avec entourage d'ornemens en rocaille, chutes et sabots de bronze doré d'or moulu, avec marbre brèche d'Alep" confortait l'inspiration "chinoise" de ce petit salon.

Source : Louis XVI et Marie-Antoinette à Compiègne, éd. RMN. 2006.

Monsieur le duc, vous nous faites-là un joli commentaire sur cette jolie chaise exposée à la Biennale,

Merci, mon cher Alain. 

Merci.
J'aime beaucoup ce lampas aux "Quatre parties du monde"...

Simplement magnifique !!!

La nuit, la neige a écrit:Merci.
J'aime beaucoup ce lampas aux "Quatre parties du monde"...

Eh oui c'est exotique comme tissu.

Le mobilier du Salon des Ambassadeurs, palais de l'Elysée, est habillé de ce lampas...

La nuit, la neige a écrit:Le mobilier du Salon des Ambassadeurs, palais de l'Elysée, est habillé de ce lampas...

... et, toujours au palais de l’Elysée dans  le salon des aides de camp :



...   ainsi que celui du grand salon aux miroirs du Grand Trianon
Voyez :



...  et dans le cabinet du roi au palais de Compiègne, que Notre Grâce nous a posté ci-dessus.

Lampas de soie « Les quatre parties du monde », Tassinari & Chatel, en réplique de la commande de la commande pour le grand cabinet de la reine au château de Rambouillet en 1784 et pour le cabinet du roi à Compiègne, fond satin bleu, décor « arabesque » » crème et jaune, à deux chemins suivis, d’une femme à l’antique avec un cheval sur son bouclier dans des guirlandes de feuilles de chêne, amours tenant, un panier, turcs avec lions, chinois sur son chameau et indiens avec perroquet.
http://www.art-richelieu.fr/html/fiche.jsp?id=5808327&np=16&lng=fr&npp=20&ordre=&aff=5&r=

Mme de Sabran a écrit:

La nuit, la neige a écrit:Le mobilier du Salon des Ambassadeurs, palais de l'Elysée, est habillé de ce lampas...

... et, toujours au palais de l’Elysée dans  le salon des aides de camp :

On notera aussi, surprenant voire incongru en ces lieux, le beau tapis au chiffre fleurdelysé de Charles X

J'ouvrirai prochainement un sujet sur le lampas aux quatre parties du monde.

Ce qui est rigolo, c'est de voir que l'on a mis un Chinois sur un chameau : on mélangeait un peu toutes les cultures à cette époque.

Effectivement ta Grâce ! Je reviens d’ailleurs de Brighton où l’on mélange et confond allègrement dans le Royal Pavillion Chine et Inde, genre “tout ça c’est niakoué et compagnie”

Les chameaux d'Asie (Chine) ne sont pas une fantaisie : ils existaient (existent) bel et bien...


Chameau de Bactriane en terre cuite émaillée Sancai
Chine, dynastie Tang (618-907)
Photo : Sotheby's

La nuit, la neige a écrit:Les chameaux d'Asie (Chine) ne sont pas une fantaisie : ils existaient (existent) bel et bien...

Est-ce singulier !     Tu me l'apprends, merci .  
Nous en avons vu dans le centre de l'Australie, mais ils étaient d'importation.  

Gouverneur Morris a écrit:
Effectivement ta Grâce ! Je reviens d’ailleurs de Brighton où l’on mélange et confond allègrement dans le Royal Pavillion Chine et Inde

Je rêve de ce pavillon chinois de Brighton !    
L'as-tu bombardé de photos ?

Gouverneur Morris a écrit:
genre “tout ça c’est niakoué et compagnie”

                           

Mme de Sabran a écrit:Je rêve de ce pavillon chinois de Brighton !    
L'as-tu bombardé de photos ?

Oui, je tâcherai de les poster en janvier

Passe en vente très prochainement ce très beau canapé de Boulard





La notice du catalogue précise :

CANAPÉ D'ÉPOQUE LOUIS XVI Estampille de Jean-Baptiste Boulard
En bois sculpté et doré, le dossier à décor de feuilles d'eau, ruban tors et perles, les supports d'accotoir en colonne détachée, la ceinture à ressaut à motif de feuilles d'eau, entrelacs à rosaces et perles, les pieds fuselés et cannelés, garniture de damas rose usé, estampillé J.B.BOULARD sur la traverse arrière ; petits accidents et manques, renforts en ceinture
H. : 96,5 cm (38 in.)
l. : 143 cm (56 1/4 in.)

Jean-Baptiste Boulard, reçu maître en 1755

Bibliographie comparative :
L. Condamy, "Jean Baptiste Boulard Menuisier du Roi", Éditions Faton, Dijon, 2008, p.144 fig. 59 et p.146-147, fig. 61-62.

A Louis XVI giltwood sofa, stamped by Jean-Baptiste Boulard

Cet élégant canapé peut être rapproché d'un certain nombre de pièces réalisées par le célèbre menuisier Jean Baptiste Boulard, maître en 1755.

La structure générale et la grande diversité des motifs sculptés de notre pièce, alliant un dossier et une ceinture richement ornés de perles et feuilles d'eau, des crosses latérales déportées au niveau des accotoirs ainsi que des supports d'accotoir en colonne détachée, se retrouvent sur un tête-à-tête (GMT 1402, cl. 24034) ou un canapé en bois doré (GMT 24062, cl. 30816) conservé au Mobilier National ou bien sur un canapé en bois laqué vendu chez Christie's Monaco, le 20 juin 1994, lot 270 (cfr. L. Condamy, "Jean Baptiste Boulard Menuisier du Roi", Éditions Faton, Dijon, 2008, p.144 fig. 59 et p.146-147, 61-62).

Un autre exemplaire comparable au nôtre, bien que non estampillé, est attribué à Boulard dans G. Janneau, "Le Mobilier Français, Les sièges",
les éditions de l'amateur, Paris, 1993, p.157, fig. 300

Exposée en ce moment par les Kraemer au Rond-Point des Champs-Élysées, cette curieuse chaise livrée exécutée par Boulard - face aux débats houleux quant à son usage, le cartel préfère y apporter une réponse de normand




Clichés personnels