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Dans la famille Talaru, nous demandons ...

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Message par Mme de Sabran Mar 16 Jan 2018, 17:05

Je suis tombée ce matin un peu par hasard sur un article de M. JP. Dagnot qui nous conte la saga de la famille Talaru,  à la fin de l'Ancien Régime et la Révolution .


A tout seigneur tout honneur, je te le dédie mon cher François .   Very Happy


 L'invraisemblable histoire des Talaru

Chronique du vieux Marcoussy

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Généalogie des Talaru concernés.
( certifiée conforme par notre petit Lulu ? )

JP. Dagnot

Cette chronique est le septième volet de l'histoire de Villeconin et alentours. Il va être question de personnages proches de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ce qui au début de la Terreur n'est pas la meilleure façon de passer inaperçu.
Un rappel sur l'arrivée de cette famille à Chamarande sert de préliminaire.

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Afin de faciliter la lecture, certains évènements s'enchaînant rapidement, le calendrier républicain est transformé en calendrier classique. Enfin, les faits se rapportant spécifiquement à Villeconin et Chamarande sont traités dans des chroniques particulières.


François Hubert de Talaru


Ce chevalier, capitaine de carabiniers dans le régiment de Villeroy, cavalerie, épousa en 1681, une fille de Clair Gilbert d'Ornaison, comte de Chamarande. Déjà le personnage est premier maître d'hôtel de la Dauphine.
De cette union est né un fils Louis.

Louis de Talaru

Ce personnage, comme son père est chevalier, comte de Chamarande, d'abord colonel du régiment d'infanterie de Talaru en 1719. De par son oncle, il obtient la charge de premier maître d'hôtel de la reine . Il décèdera en 1763. Il avait épousé en 1717, Catherine de Harcout Beuvron qui décèdera en couche en 1718. Il se remarie en 1720 avec Marie Marthe de Bonneval, fille de militaire. De ce mariage sont nés les personnages qui vont avoir une vie différente de leurs ancêtres:
- Marie Louise née en 1723, marié à Armand François de la Croix, marquis de Castries dont elle est restée veuve sans enfant depuis 1743.
- César-Marie, né en 1725, chevalier, colonel du régiment de Talaru, brigadier d'infanterie en 1748, inspecteur général d'infanterie en 1758, maréchal de camp des armées du roy en 1761, lieutenant général en 1780. Il a la charge de premier maître d'hôtel de la Reine de 1746 à 1770, date à laquelle il la transmettra à son frère Louis François. Il se marie avec Marie-Justine de Sassenage dont il aura deux enfants Louis Marie mort à trois mois et Eulalie morte en 1774 à l'âge de 23 ans en accouchant d'une fille.
- François-Hubert, né en 1726, militaire qui décèdera à Hanovre en 1757.
- Ange-François, né en 1727, qui embrasse la carrière ecclésiastique et devient évêque de Coutances.
- Louis François né en 1729, également militaire, qui a repris la charge de premier maître d'Hôtel de la Reine en 1770.


Chamarande

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De cette généalogie sommaire il est évident que les Talaru sont des proches de la famille royale. et que César ne peut cacher ses titres militaires.

Louis François de Talaru

En 1767, Louis François, frère cadet de César se marie avec Henriette Jeanne Becdelièvre Cany. Passons sur les apports financiers et ne retenons dans cet acte, les parties en présence qui sont nombreuses, la scène se déroule au château de Compiègne.
Du côté des invités la présence et l'agrément du Roy, de la Reine, de Monseigneur le Dauphin, du comte de Provence, du comte d'Artois, de madame Marie Adélaïde de France, de Marie Victoire Louise de France, Marie Sophie de France et Louise Marie de France...
Du côté Talaru, César est absent, et de Brest, se fait représenter par son frère, l'illustrissime Ange François de Talaru évêque de Coutances pour tenir lieu de "père". Les Becdelièvre de Cany sont originaires de Normandie. Les apports se comptent en centaine de milliers de livres. Les biens de François se situent en Auvergne et Bourbonnais.
Son frère l'évêque et sa soeur marquise de Castries lui font des donations se chiffrant en dizaines de milliers de livres. En ce qui concerne ses revenus, le roy lui accorde 6.000 livres de gratiffication annuelle pour sa charge de premier maître d'hôtel de la Reyne. qu'il lui est également alloué 800 livres de rente de pension comme lieutenant de vaisseau retiré, et 1000 livres de pension comme colonel réformé.


Signatures de Louis XV, Marie Leszczynska et de leurs filles.

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L'année suivante, le nouveau couple est bien vu de Louis XV.
Par l'intermédiaire de sa belle-soeur, le roi accorde un brevet à Henriette pour une place de dame, pour accompagner Madame Adélaïde de France, aux appointements de 4.000 livres annuelles.

La santé de notre maître d'hôtel doit poser problème. Il rédige un testament en 1776, âgé de 47 ans. Néanmoins en 1782, il achètera une demeure rue du Bac moyennant la somme de 110.000 livres.
À cette époque il porte les titres de vicomte de Talaru, seigneur de Chossin, Molles, Montpoyroux, Chat et Quinnat, Bretonvilliers, Bonvilliers, Gravelle, Varize, Bazoches, Orgère... Il décède fin septembre.

La semaine suivante, à la requête de sa veuve et en présence de très haut et très puissant seigneur César Marie marquis de Talaru, de faire l'inventaire du défunt dont ses deux enfants sont héritiers, tant dans l'appartement qu'il occupait au château de Versailles que dans sa maison rue du Bacq. Egalement aux châteaux de Fontainebleau, Compiègne, à Varize (proche Chateaudun) et dans toutes les provinces Bourbonnais, Normandie, Beauce ...

Deux ans après la liquidation de la succession fait l'objet d'un dossier comportant une centaine de rubriques. Les deux mineurs, Louis Justin et Césarine, sont seuls héritiers de leur père. La masse active représente 1.256.000 livres qui se répartissent en 890.000 livres pour la mère et 366.000 livres pour les enfants. La mère et ses enfants vont être des personnages tourmentés durant la Révolution.


L'exil d'Ange-François Talaru


Cette période des années 1789 à 1790 n'est pas favorable au culte catholique. Ange François, évêque de Coutances ne se soument pas aux serments républicains. Il refuse donc de prêter serment et est de ce fait destitué par la Nation.

En septembre 1789, il reçoit du roi une lettre dans laquelle le roi exprime son désarroi. Le prélat lui répond par un mémo qui ordonne des prières publiques dans toutes les églises de son diocèse. Il précise qu'à cette époque il est à Versailles comme député à l'assemblée nationale. Effectivement, notre évêque a été élu député du grand baillage de Coutances aux Etats Généraux de 1789 où il représentait l'ordre du Clergé. Vraisemblablement il devait loger chez son frère César au château de Versailles.

Début 1791, il ne prononce pas le serment demandé par l'assemblée nationale. Son amertume va le conduire à rédiger en mars 1791, un opuscule intitulé "instruction pastorale de Monseigneur l'évêque de Coutances"
Dans quel état se trouve l'église de France, ... tout son éclat a disparu, les cloîtres sont ouverts , ... l'étranger se met à la tête du troupeau que l'église ne lui avait pas confié, ... Aujourd'hui sans forme canonique on vient de nous nommer un successeur... nous déclarons:

1° que nous sommes et serons toujours sous l'autorité légitime de l'église, le seul et vrai évêque de Coutances,
2° que celui qu'une autorité temporelle vient de mettre à notre place est un usurpateur et un intrus,
3° que tous les pasteurs privés de leurs bénéfices sous le prétexte qu'ils n'ont pas prêté le serment exigé le 4 janvier par l'assemblée nationale, demeurent toujours les vrais et seuls pasteurs...

Fait à Paris le 18 mars 1791.
A.F., évêque de Coutances


Après, ou peu avant la publication d'un tel fascicule, une seule issue est possible, l'exil.
On le retrouve à Londres où il finira ses jours et décèdera en 1798.

Notons qu'en 1793, le district d'Etampes le considère comme " déporté". Après l'exécution de son frère César, il devient héritier et considéré comme émigré la Nation prend sa part d'héritage.

La fin de César de Talaru

Pour narrer la fin de ce personnage important, un retour aux années 80 est nécessaire. Son frère cadet décède, son épouse très haute et très puissance dame Madame Henriette Jeanne Elie Becdelièvre, veuve du premier maître d'hôtel de la Reine, demeure en son hostel, rue de Menar, paroisse Saint-Roch, déclare qu'elle a trouvé dans le secrétaire de son mari un testament. Elle requiert de son notaire de se transporter en l'hôtel de son beau-frère César en son hôtel rue Vivienne paroisse Saint-Eustache. Elle donne également des procurations pour gérer les biens en Normandie, en Beauce, en pays Dunois.

En 1785, en l'audience des criées du Châtelet de Paris, une adjudication est faite au profit du citoyen Coquet, d'une maison scise à Paris rue de Richelieu, près la bibliothèque royale, sur la poursuite de la succession Clermont Montoison... moyennant le prix et somme de 280.000 livres. Icelle sentence rendue au profit de César Marie de Talaru. Dans cette acquisition figure pour 26.000 livres un terrain et une maison rue Colbert. Le nouveau propriétaire fait des travaux dans cette maison qui deviendra le grand Hôtel de Talaru.

Ce couple dont les enfants sont décédés semble poursuivi par la malchance. L'épouse Justine Sassenage, rédige en 1787 un testament à Grenoble qui mentionne:
- qu'elle désire être enterrée simplement dans la paroisse de Chamarande.
- nomme la marquise de Franqueville sa soeur, son unique héritière,
- je donne à mon marie la somme de 225.000 livres comme marque de reconnaissance et d'amitié ainsi que mes diamants avec le portrait de ma fille qui est dans mon cabinet de toilette et les deux tabatières où sont les portraits de ma soeur de Franqueville et de ma fille...
- donne à ses servantes ... toute sa garde-robe,..


La Révolution arrive, en juillet 1791, un brevet d'une récompense nationale délivrée au profit de César, n°997, venant du département de la guerre et signée du Roi, lui donnant droit à une pension de 10.000 livres. Ledit César contrairement à son frère dépose ses décorations militaires comme le demande l'assemblée nationale.
Sa femme Justine Sassenage décède en mai 1793 dans l'hôtel de Talaru rue de Richelieu.

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Cette dernière par son testament, cède à son mari 125.000 livres, ses diamants et le portrait de sa fille.

L'inventaire est damandé par les Sassenage, César n'étant pas commun en biens avec son épouse. Le lieu est la fameuse maison rue de Richelieu. César est présent ainsi que cinq domestiques de la défunte. Notons que ses soeurs viennent de Rouen,Grenoble, et que l'une d'elle est cidevant abesse du monastère supprimé de Sogon ... Dans l'inventaire relevons une pièce servant de cabinet d'histoire naturelle avec des oiseaux pétrifiés, serpents, roches ... Dans les titres la défunte était dame de compagnie de feue madame la Dauphine en 1780.

En juin, les Talaru sont sur la sellette, le procureur général du district d'Etampes écrit : l'administration m'invite à prendre des renseignements sur la résidence du citoyen Talaru (César), propriétaire à Chamarande, elle a été informée que le citoyen vicomte (Louis Justin) et le ci-devant évêque (Ange-François) étoient suspectés d'émigration… Joint à ce document est une demande de César qui d'une écriture tremblante réclame justice.

Nous arrivons en octobre, suite à un procès sans preuve, Marie-Antoinette est décapitée. Le mois suivant le citoyen César Talaru verse 50.000 livres sur le grand livre de la dette. Egalement en novembre il verse 9.000 livres au titre de l'emprunt volontaire.

N'oublions pas que nous sommes sous la Terreur, que le quartier Lepelletier où se trouve le grand Hôtel Talaru est sous la férule de commissaires, qui d'après leurs écritures et leurs propos, peuvent être considérés comme incultes et sectaires.
Notre sujet :  https://marie-antoinette.forumactif.org/t3200-l-hotel-de-talaru-transforme-en-prison-revolutionnaire?highlight=talaru

Or en novembre, César de Talaru a la facheuse idée de bailler au citoyen Pierre François Gense, traiteur et à sa femme Marie Rosalie Schaff, pour 9 années, une grande maison rue de Richelieu, section LePelletier paroisse Saint Augustin, laquelle a son entrée au n°278. Laquelle consiste au rez de chaussée, en une grande cour avec grande écurie à droite, logement de suisse à gauche, avec plusieurs remises et divers pièces au dessus du logement du suisse, un grand corps de logis en face de la porte cochère, un vestibule en entrant au rez de chaussée, et dans lequel en l'escalier, une antichambre un premier salon à gauche, un grand sallon, cabinet à cheminées avec sortie sur le jardin, chambre à coucher et cabinet en garderobbes, et autres petites pièces de commodités ; au premier antichambre, salon, chambre à coucher et autres pièces , plusieurs petits appartements au second étage, chambres de domestiques, au troisième étage et grenier au dessus des bastiments cave sous ladite maison. La plupart desquelles pièces sont garnies de lambris marbres et glaces. Il est expliqué que la petite maison située à côté de la grosse n'est pas comprise au bail. La jouissance sera à partir du premier janvier et moyennant 7.000 livres payables trimestriellement à terme échu. Dans les conditions notons que Talaru envisage de faire des boutiques donnant sur la rue de Richelieu! Ayant perdu son épouse il loue donc sa dernière résidence...

Un tel évènement ne passe pas inaperçu... César baille également en janvier 1794, sous seing privé, un appartement dans la petite maison rue de Richelieu. Notons qu'il habite également dans cette maison.

Durant cette période trouble la République cherche des maisons d'arrêt... Raffy, commissaire du quartier Lepelletier, connaît bien Talaru, ex-militaire et premier maître d'hôtel de Marie-Antoinette... L'hôtel de Talaru devient une maison d'arrêt avec son premier locataire César Talaru, âgé de 69 ans. Sans preuve, il payait 18 livres par jour pour une chambre de son propre hôtel qu'il avait loué 19 livres! D'après un interrogatoire de Boutin, la maison d'arrêt a ouvert en janvier ou février 1794.

Citons Girault de Saint-Fargeau qui dit que l'hôtel fut converti en maison de détention où furent enfermés des personnes recommandables parmi lesquelles trois victimes seulement furent moissonnées par l'échafaud révolutionnaire : Boutin, ancien trésorier de la Marine, Laborde valet de chambre de Louis XV, ancien fermier général et Talaru propriétaire de l'hôtel …

Nous sommes le 10 juillet 1794, voyons la déclaration du citoyen Raffy contre Talaru :

le cidevant marquis de Talaru, ancien cordon rouge et cidevant maître d'hôtel de la Reine demeurant rue de la Loix dans la maison darais de la section Lepelletier, tout le temp que la cidevant reine a été aux Thuileries, il ne l'a point quité jusqu'au 10 aoust , il était un de cais grand defenseur , jait signé cette déclaration dans mon ame et contiance

signé Raffy, commissaire du comité civil de la Section Lepelletier.


Une seconde déclaration analogue est faite contre le citoyen Boutin qui en plus est revenu d'émigration!

Le 18 juillet, le comité arrête que les nommés Talaru, cidevant marquis, ex cordon rouge, et maître d'hôtel de la cidevant Reine,  et Boutin, ancien trésorier de la marine, détenus en la maison d'arrêt de la Section Le Pelletier, seront transférés es prison de la Conciergerie pour être jugés par le tribunal révolutionnaire comme prévenus tous les deux d'intelligence contre révolutionnaire avec la cidevant Reine et ledit Boutin d'émigration et de rentrée depuis la loi contre les émigrés ; que les dénonciations faites contre les sus nommés par le citoyen Raffy, commissaire du comité civil de la section Le Pelletier du 22 messidor, seront avec les autres pièces à leur charge remis à l'accusateur public près ledit tribunal qui poursuivra leur jugement ; charge le citoyen Martin de l'expédition du présent et l'autorise pour cet effet à faire toute réquisition nécessaire.

Les représentants du peuple, membres du comité de sûreté générale de la convention nationale

Le 22 juillet, le jugement n°963 concerne 25 prévenus dont Talaru. Le lendemain le comité de sûreté générale de la convention nationale contre les nommés Talaru, ex marquis et cordon rouge et maistre d'hôtel de la ci-devant Reine et Boutin ancien trésorier de la marine sont condamnés à mort. Le seul document du dossier de condamnation est la déclaration de Raffy.


Document qui a condamné à mort César de Talaru.

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Quatre jours après, le district de Chamarande nomme un commissaire et un accesseur pour inventorier les biens de César à Chamarande ... En exécution de la loy du « en blanc » du  10 germinal  qui met en séquestre les biens des condamnés à mort pour crimes contre révolutionnaires … le commissaire rencontre Crespin père régisseur des propriétés de Talaru, …
L'inventaire durera jusqu'au 29 vendémiaire soit 51 jours !... Le 12 pluviôse an III, soit plus de six mois après les objets sont transportés au magazin militaire d'Etampes. Notons que 60 matelas, couchettes, sommiers, ont été enlevés pour les prisonniers de guerre à Gravelier.

 En septembre 1794, un procès-verval est réalisé pour consigner les effets demandés par la commission des revenus nationaux du 27 fructidor dernier, pour le rassemblement de tous les objets de luxe et mobliers qui peuvent être exportés et servir d'échange avec l'étranger, et qu'elle vient dauthoriser Florentin commissaire expert à se transporter dans la maison de Talaru, condamné pour y faire l'examen de tous les objets qui se trouveront de nature à être exporté , j'ai Pierre Gaudion administrateur du district d'Etampes, me suis transporté dans la maison de Bonnes , commune ci-devant Chamarande, avec Elie Levigneur, commissaire nommé par la commission du commerce et approvisionnements de la République…

La courageuse Henriette Jeanne Elie Becdelièvre  

Venons en maintenant à l'épouse de Louis François de Talaru. Rappelons la fuite de la famille royale en juin 1791.
Henriette, au service des proches de la famille, quitte son appartement au château de Versailles en septembre 1792.

En novembre 1793, après l'exécution de Marie-Antoinette, la citoyenne Becdelièvre adresse un courrier aux citoyens administrateurs et procureur sindic du district de Versailles disant
-  mon fils Louis Justin Talaru âgé de 24 ans est sorti de France dès l'année 1787, étant alors en sa dixhuitième année, et ce, pour voyager en pays étranger et achever son éducation, et que j'ai dans l'appartement que j'occupe rue du Commerce des effets réputés lui appartenir … que j'ai payé de mes deniers… attendu l'absence de mon fils, lesdits objets pouvant appartenir à la République…. Je me soumets d'en faire la remise à la première réquisition.
- Je déclare dans la recherche qui pourroit être faite des effets, il est presque impossible qu'on ne trouve quelques signes de féodalité malgré les efforts faits pour les effacer, …

- Enfin, toujours pour se couvrir, un troisième paragraphe où elle déclare que dans le courant du mois d'aoust 1792, avant de quitter le logement qu'elle occupait au château de Versailles, que elle a remis l'état des effets appartenant à la Nation qui estoient restés dans ce logement. J'ai quitté ce logement les premiers jours de septembre.

Début 1794, vu les dénonciation et déclaration faite à l'administration par la citoyenne Becdelièvre Talaru , que Louis Justin Talaru son fils est sorti de France dès l'année 1787 pour voyager… qu'elle a dans l'appartement qu'elle occupe rue du Commerce à Versailles des effets appartenant à son fils, … qu'ils peuvent être mis en la possession de la République et qu'elle offre de faire cette remise à la première réquisition.
Considérant que cette citoyenne ne justifie point des pièces exigées par le paragraphe …. Sur l'absence d'un enfant pour leur éducation, que ce défaut fait acquérir la certitude que ledit Talaru fils est émigré. Qu'au terme de la loi … les parents sont tenus de fournir l'habillement et la solde de deux hommes pour chaque enfant émigré … Le directoire estime que la citoyenne Becdelièvre est tenue de fournir habillement et solde pour deux hommes.

Fin janvier, son beau-frère est emprisonné et elle se retrouve sur la huitième liste des individus réputés émigrés, le séquestre établi sur ses propriétés. De fait début février, le district de Versailles appose les scellées et fait un inventaire des meubles et biens qu'elle possède rue du Commerce à Versailles. La prestation va durer plusieurs jours, en présence de la veuve, et sera attribué spécifiquement a chaque occupant, la veuve , puis à Césarine, enfin à Louis Justin considéré comme émigré.

En mars, elle est emprisonnée dans la nouvelle maison d'arrêt de la rue de Sèvres. Néanmoins, elle ne baisse pas les bras, et demande que le maire et le conseil municipal de Versailles rédigent pour la citoyenne Talaru un certificat attestant qu'elle a résidé à Versailles depuis le 9 mai 1792 et notamment depuis 1789, jusqu'au 20 ventôse an II, jour de sa mise en détention à Paris.

Le mois suivant, elle adresse une demande d'un accusé de réception au district de Versailles, service des émigrés. L'administrateur des biens nationaux reprend la demande de la mère de Louis Justin parti voyager.

Toujours en prison en mai, elle sollicite sa radiation de la liste. Le mois suivant le conseil de délibération du district de Dourdan maintient le séquestre mais raye la citoyenne Becdelièvre des émigrés pour la porter sur la liste des parents d'émigrés.

Début juillet un extrait du registre de délibération de Seine et Oise, reprend l'historique fait depuis la mise de Jeanne sur la liste des émigrés et reconnaît que cette dernière doit être rayée de la liste des émigrés. L'administration pour sa défense déclare que l'inscription et le séquestre n'ont eu lieu que par le fait de sa négligence à se conformer aux lois sur la résidence et que seul son nom sera rayé de la huitième liste, attendu l'émigration présumée de ses enfants, le séquestre sera maintenu sur ses biens.
Elle est toujours en prison !

Le 20 juillet, elle obtient du maire et des officiers municipaux de Versailles suivant la déclaration de neuf Versaillais que Césarine Marie Louise Talaru, âgée de 14 ans et demi, taille de 4 pieds 8 pouces, visage plein, yeux bleus, nez court cheveux chatains bouche moyenne, demeure actuellement 29 rue du Commerce depuis 1789 jusqu'à ce jour... La mineure signe le certificat.

Pendant que l'on inventorie les biens de l'oncle, Césarine qui avait été portée sur la huitième liste des émigrés fin janvier, reçoit un arrêté qui stipule que Jeanne de sa prison, comme tutrice s'est fait représentée fin juin, et a demandé la radiation de sa fille de la liste. Elle obtient gain de cause, l'administration reprend les termes de négligence. Le séquestre sur les biens de la mineure à Authon est levé.

Arrive le 17 octobre 1794, Jeanne Talaru est mise en liberté et sort de la maison d'arrêt rue de Sèvres où elle était détenue. Elle va assister, impuissante, au début de la vente des biens de son beau-frère guillotiné, commençant par les meubles du château de Chamarande, puis les fermes et terres de Villeconin, adjugées à Noël. En janvier on poursuit par Chauffour...

Enfin en février, arrive une décision attendue depuis plusieurs mois, sa fille Césarine, par son intermédiaire obtient que son nom soit rayé définitivement de toutes listes d'émigré, que le séquestre apposé sur ses meubles immeubles sera levé et qu'elle sera réintégrée dans la possession et jouissance d'iceux... Sa mère vient de gagner la première manche de la récupération des biens de César dont Césarine et Justin sont héritiers. Vaccinée elle obtient de nouveau un certificat de résidence à Versailles, rue du Commerce.

Nouvel épisode en mars, un arrêté du comité de législation de la Convention nationale, arrête que le nom de la citoyenne Henriette Jeanne Elie Becdelièvre, veuve de Louis François Talaru sera rayé définitivement de toute liste d'émigrés, en outre qu'attendu l'émigration présumée de ses enfants, le séquestre sur ses biens sera maintenu...
Encore un effort, il faut faire revenir son fils !

Également , sa fille doit confirmer de nouveau sa présence en France, ce que montre le document ci-dessous, obtenu en mai. Henriette, libre agit de nouveau comme tutrice de Césarine et réclame les biens de Césarine venant de son père à Authon et Paray. Pour étayer sa demande Henriette adresse une supplique disant de prendre en considération ma longue captivité, la dispersion de tous nos biens me laisse depuis longtems privée, ainsi que ma fille, du nécessaire. L'administration, du fait de l'absence de Justin, déclare que les biens seront indivis et partagés entre Césarine et la Nation.



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Certificat de résidence de Césarine à Versailles.


Le mois suivant, le district d'Etampes délibère qu'il y a lieu de prononcer la levée du séquestre et confiscation des biens de César Marie Talaru et d'en faire jouir la mineure. Sa mère gagne une nouvelle manche. Les biens meubles et immeubles lui seront rendus et il en sera de même du prix de la vente d'iceux. Les scellées apposées sur les archives seront levées.

Reste maintenant à obtenir officiellement les biens provenant des oncles César, guillotiné comme conspirateur, et ceux d'Ange, déporté, dont la loi de fructidor an III confisque les biens et les remet à la Nation.

En septembre, est bâti un projet d'arrêté pour que la veuve Talaru tutrice de sa fille jouisse provisoirement des biens provenant du condamné Talaru oncle de ladite , lesquels biens sont indivis avec la République à cause de l'émigration de Justin… son oncle paternel décédé sans enfant.

Fin septembre, le fondé de pouvoir de Henriette Jeanne Elie Becdelièvre, veuve de Louis François Talaru au nom et comme tutrice de Cézarine Marie Louise de Talaru fille mineure , s'est présenté au secrétariat du district, et a déclaré que pour satisfaire à l'arrêté du département de Seine et Oise du quatrième jour complémentaire an III, et à celui du district de ce jour, que ladite veuve Talaru se rendoit caution et répondante envers la Nation de la valeur des objets mobiliers indivis ainsi que des fruits à percevoir des biens dépendants de la succession de Cezar Marie Talaru ; en conséquence elle y a affecté spécialement:
- la somme de 271.485 livres , montant des adjudications d'immeubles faites à ce jour par le district
- la somme 62.562 livres de la vente des meubles,
- 6.900 livres de la vente de bois.

En marge du document, vu et accepté conformément à la délibération du district du 24 vendémiaire an 4. Le district considère que Louis Justin est prévenu d'émigration et la Nation prend ses biens.
Nous voyons que ce document ne concerne que le district de Dourdan.

Le mois suivant, Henriette se rend à Paris pour procéder à l'inventaire des biens ... dépendant de la succession de feu César de Talaru, dans la petite maison rue de la Loy (Richelieu), où demeurait le défunt :
- à sa requête, représentant sa fille Césarine, comme tutrice,
- plus à la requête du commissaire du bureau du domaine national du département de Paris,
- pour l'absence d'Ange François Detalaru, cydevant évêque de Coutances, habile à succéder par moitié à feu César Detalaru son frère,
- et encore pour l'absence de Louis Justin Detalaru
lesdits Louis Justin et Césarine, frère et soeur germain, habile à se dire héritier conjointement pour l'autre moitié de leur oncle paternel. sans que les qualités prises par lesdites parties puissent leur nuire ni préjudicier ...


Méfiante Henriette se fait représenter par son procureur général Jacques Delider. Le problème se pose pour valoriser normalement ou en assignats ! finalement sans prisée. Au cours de l'inventaire se présente la citoyenne Franqueville, soeur de l'épouse du guillotiné qui vient affirmer que des biens de sa sœur non commune en bien sont présents. Egalement on apprend que l'argenterie et les bijoux ont été mis au magasin général…
D'après Henriette, Françoise de Sassenage, belle sœur du défunt aurait retiré des objets du magasin général... Les relations entre ces deux femmes amène une dispute de chiffoniers...
De suite nous nous sommes transportés dans la grande maison à côté de celle où nous procédons, ladite maison appartenant au deffunt et par lui louée au citoyen Gense, principal locataire dicelle et delaquelle maison, servant cydevant de prison, ledit deffunt de Talaru a esté transféré pour estre mis en jugement au tribunal révolutionnaire et dans laquelle maison il a esté laissé différents effets. Durant cette visite notons que le citoyen Gens à qui César avait loué la grande maison, réclame la somme de 120 livres dûs par le deffunt au jour de son décès pour 10 jours de logement dans ladite maison.
Cela revient à dire que la gestion de la maison d'arrêt était du ressort de ce personnage.
Notons l'inventaire de la bibliothèque comportant 65 postes, et représentant plus de 1000 volumes.

L'analyse des papiers décrit toutes les propriétés en France sur laquelle nous ne nous étendrons pas.
En mars 1796, un ajout est fait à l'inventaire Périer fondé de procuration de la mère et tutrice veuve Louis de Talaru rappelle que la mineure Talaru qui a été envoyée en possession de la succession du deffunt Talaru son oncle et il a fait compte de ladite succession comme fondé de procuration de la veuve Bec de Lièvre...
Cet inventaire va permettre de connaître en détails ce qui peut être réclamé.

En mai Henriette poursuit ses réclamations au nom de sa fille pour globaliser les successions de Louis, César et Ange Talaru. Les tensions révolutionnaires s'étant apaisés, il ne reste plus qu'à faire réapparaître le fils émigré!


Le retour de Louis Justin Talaru


En juin 1797, un extrait du registre des délibérations de l'administration centrale du département de Seine et Oise rapporte les faits suivants:
- le 23 avril 1794, le nom de Louis Justin Talaru a été porté sur la neuvième liste des émigrés de Seine et Oise, ses biens mis sous le séquestre national.
- La pétition de sa mère, réclamant contre l'inscription sur la liste de son fils.
- Un certificat à neuf témoins de février 1795, délivré par le maire et membres du conseil général de la commune de Sully-sur-Loire attestant la résidence dudit Talaru depuis le 22 avril 1792, jusqu'au dit jour.
- Un autre certificat, aussi à neuf témoins constatant la résidence dudit Talaru à Orléans, depuis février 1797 jusqu'au 23 avril 1797.
- Un extrait délivré par l'administration centrale du Loiret pour une demande en radiation de la liste des émigrés présentée au district de Gien le 17 février 1795, par Louis Justin Talaru, sous le n°285 .
- une délibération de l'administration du département du Loiret par laquelle elle déclare que les certificats de résidence sont authentiques et qu'il n'est parvenu contre ledit citoyen Talaru aucune réclamation ou opposition.
- Une lettre du ministre des finances du 3 octobre 1796, mentionnant que la résidence sur le territoire de la République est prouvée d'une manière légale et non équivoque, qu'il n'avait été porté sur la liste des émigrés que par défaut de soumission aux lois sur la résidence qu'il y a lieu de prononcer sa radiation provisoire et que par conséquence sa mère ne peut plus être présumée mère d'émigré, et qui avait occasionné le séquestre dont elle réclame la main levée.
De tous ces éléments l'administration déclare qu'elle nomme un commissaire pour lever sans délai les séquestres sur les biens des susdits. Cet épisode montre à l'évidence l'habileté et la pugnacité d'Henriette Becdelièvre, elle a volontairement éloigné de Paris son fils, lorsque son oncle et elle ont été emprisonnés.

En 1798, à la fin de l'inventaire de 1795, un nouvel ajout est inscrit . Devant les notaires soussignés, la citoyenne veuve de Talaru, es nom et qualités énoncées dans l'inventaire de 1795, le commissaire représentant la République appelé pour l'absence de Ange François et Louis Justin de Talaru, à la requête de la veuve va être procédé à l'inventaire des objets cy après retirés par Etienne des Roches qui les a retiré de l'hôtel des monnayes au profit de la veuve qui demeure rue des Bons Enfants ,division de la butte des moulins... suit une liste de bijoux pour 199 frs métal. L'effet de la radiation du fils permet de recouvrir tous les biens y compris ceux que l'on avait retiré après l'exécution de César. Deux mois après rappelons le décès d'Ange Louis Talaru.

L'année suivante, suite à une demande d'Henriette, agissant pour sa fille, concernant le partage des biens de la successions de César Talaru oncle de la mineure, indivis entre elle Ange Louis Talaru, déporté ( elle ne fait pas mention de son décès) et Louis Justin Talaru son frère, rayé provisoirement de la liste des émigrés .
Elle demande de sursoir à tout partage de biens et qu'il lui soit permis de toucher dès à présent, les 3/4 des revenus. Passons sur les détails l'administration considère la succession du déporté ouverte au profit de leurs héritiers à cause de la mort civile attachée à cette déportation.  

En juin 1800, une lettre est adressée au citoyen préfet de Seine et Oise par Louis Justin Talaru, en surveillance dans la commune de Belleville (département de la Seine), vous présente qu'il a été rayé provisoirement de la liste des émigrés, par l'administration centrale du département de Seine et Oise, le 26 prairial an V, il a le droit de jouir de son bien, cependant ses revenus sont séquestrés actuellement et ses fermiers sont poursuivis par les receveurs des domaines nationaux... Le citoyen Talaru, sollicite sa radiation définitive... En fin de note est écrit : à Versailles ce quinze prairial an VIII, Becdelièvre veuve Talaru pour mon fils. La mère est le chef incontesté de la famille, Justin est majeur depuis quelques années.

De novembre 1800 jusqu'à avril 1801, Louis Justin va devant le préfet de la Seine promettre fidélité à la constitution, bénéficier d'un arrêt des consuls ordonnant sa radiation définitive et par le préfet de Seine et Oise, la levée du séquestre sur ses biens non vendus, dans la jouissance desquels il sera réintégré, concernant les successions de son père et de son oncle.


Dans la famille Talaru, nous demandons ... 1220


Pour terminer avec cette famille et la Révolution, mentionnons qu'en 1826, Louis Justin a été indemnisé des biens lui appartenant que la Nation avait vendus !


Conclusion


Nous sommes bien loin de ce qui a pu être écrit au sujet de cette famille notamment sur Louis Justin de Talaru.

http://vieux-marcoussis.pagesperso-orange.fr/Chroniques/villeconin7.htm

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Message par Mr de Talaru Mer 17 Jan 2018, 11:35

Et bien je vais lire tout cela a tête reposée, même si j'en connaissais les grandes lignes de cette famille si peu connue, mais si proche du saint des saints.

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Message par Mme de Sabran Mar 08 Jan 2019, 13:13


Tiens donc ! Dans la famille Talaru, nous demandons ... 1123740815
Je trouve sous la plume du comte Esterhazy que l'abbé de Vermond, content de marquer son crédit au commencement du règne de Louis XVI par quelques grandes grâces qu'il faisait avoir à ses amis intimes, fit obtenir le cordon bleu au vicomte de Talaru.

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Message par Mr de Talaru Mar 08 Jan 2019, 13:33

Aujpurd'hui Talaru est plutôt en violet ! Eventaille

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Message par Mme de Sabran Mar 08 Jan 2019, 14:22

I beg your pardon ... Hop!
Tant qu'il n'est pas en gilet jaune ! geek

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Message par Mr de Talaru Mar 08 Jan 2019, 14:37

Rien à craindre de ce côté là !

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Message par Mme de Sabran Mer 18 Déc 2019, 12:55

Ah tiens !    voici qu'en gambadant sur le net dans les archives de la Loire pour trouver la réponse à l'énigme en cours de notre jeu, je tombe sur toi, mon cher François  !  Very Happy
et si ce n'est toi, c'est donc ton frère ... geek

Un arrêt de la Cour de Parlement permet à M" César-Marie, marquis de Talaru, seigneur du marquisat de Chalmazel et des fiefs, terres et seigneuries de Montherboux, comte de Chamarande, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du Roi, inspecteur général de l'infanterie de France, conseiller d'État, premier maître d'hôtel de la Reine, de faire exercer ses justices de Chalmazel et de Montherboux et dépendances audit Chalmazel, dans le lieu où s'est toujours tenue la justice dudit Chalmazel, y faire tenir les assises et autres assemblées pour l'exercice desdites deux justices et les actes nécessaires pour l'administration de la justice aux sujets du Roi, vassaux dudit seigneur de Chalmazel et justiciables desdites deux justices, par les mêmes officiers et les mêmes jours, et ordonne que toutes les minutes, registres et autres papiers concernant la justice de Montherboux seront remis au greffe de la justice de Chalmazel, et que tous les droits et devoirs qui devaient se rendre audit seigneur de Chalmazel par les vassaux et censitaires de la seigneurie de Montherboux et fiefs en dépendant, au lieu où se tenait ladite justice de Montherboux, lui seront rendus audit Chalmazel et dans le lieu où s'exerceront lesdites deux justices, etc.

https://archive.org/stream/loirearchivesciv01loir/loirearchivesciv01loir_djvu.txt

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Message par Mme de Sabran Mer 30 Mar 2022, 18:04

Mme de Sabran a écrit:
L'exil d'Ange-François Talaru

Cette période des années 1789 à 1790 n'est pas favorable au culte catholique. Ange François, évêque de Coutances ne se soument pas aux serments républicains. Il refuse donc de prêter serment et est de ce fait destitué par la Nation.

En septembre 1789, il reçoit du roi une lettre dans laquelle le roi exprime son désarroi. Le prélat lui répond par un mémo qui ordonne des prières publiques dans toutes les églises de son diocèse. Il précise qu'à cette époque il est à Versailles comme député à l'assemblée nationale. Effectivement, notre évêque a été élu député du grand baillage de Coutances aux Etats Généraux de 1789 où il représentait l'ordre du Clergé. Vraisemblablement il devait loger chez son frère César au château de Versailles.


Lors du voyage de Louis XVI en Normandie...
Le 26 juin, passant sous des arceaux de verdure, le cortège royal quitta Cherbourg pour se rendre à Honfleur.

Le roi entendit la messe à 4 heures, en présence de l’évêque de Coutances, Mgr Talaru, du curé de Cherbourg et du corps de la ville. Il monta en carrosse à 4 h 30 et « sortit de la ville au bruit du canon, au son des cloches et au milieu d’acclamations réitérées très nombreuses. Les troupes bordaient la haie jusqu’au pont. »

Source :
LE DIDAC’DOC – Service éducatif des archives départementales de la Manche – Février 2013
https://www.archives-manche.fr/_depot_ad50/_depot_arko/basesdoc/2/18036/didac-doc-36-voyage-du-roi-louis-xvi-a-cherbourg-juin-1786-.pdf

A trois heures tapantes, sous un ciel infini qui ressemblait à une immense voûte d'ombre ensemencée de graines de feu, Louis rejoignit comme convenu la chapelle de l'abbaye où l'évêque de Coutances, monseigneur Talaru, devait célébrer la messe. C'était un homme étrange, dont l'exemple , disait-on, était loin d'édifier les fidèles.  Ses moeurs valaient celles de la Régence, et sa conduite était en tout l'opposé de ce que prescrit l'Evangile. Mais il avait ses défenseurs.  Aumônier de bord, il avait pour habitude d'achever son absolution collective, avant que l'équipage ne monte à l'abordage du bateau ennemi, par un tonitruant : " Et maintenant, pas de quartiers ! " qui enchantait les marins.

( Gérard de Cortanze, Le roi qui voulait voir la mer )

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Message par Mme de Sabran Jeu 31 Mar 2022, 12:24

Ange-François de Talaru, avait acheté en viager, en 1771, au marquis Jean-Antoine d’Argouges, qui était sans descendance, ruiné, et dernier de sa lignée,  le beau château de Grâtot, tout proche de Coutances justement .  Very Happy

Dans la famille Talaru, nous demandons ... Chatea31


Sous le même angle exactement, aujourd'hui en ruines, hélas !
Dans la famille Talaru, nous demandons ... 24537510

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Message par Mme de Sabran Lun 19 Fév 2024, 17:40


Louis de Talaru, comme son père est chevalier, comte de Chamarande, d'abord colonel du régiment d'infanterie de Talaru en 1719. De par son oncle, il obtient la charge de premier maître d'hôtel de la reine . Il décèdera en 1763. Il avait épousé en 1717, Catherine de Harcout Beuvron qui décèdera en couche en 1718. Il se remarie en 1720 avec Marie Marthe de Bonneval, fille de militaire. De ce mariage sont nés les personnages qui vont avoir une vie différente de leurs ancêtres:
- Marie Louise née en 1723, marié à Armand François de la Croix, marquis de Castries dont elle est restée veuve sans enfant depuis 1743.

Armand-François, né en 1725, s'est trouvé à l'âge de trois ans gouverneur de Montpellier ... Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing

( duc de Castries, Maréchal de Castries, serviteur de trois rois )

J'adore ces petits détails cocasses de l'histoire de France. Eventaille

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Message par Mr de Talaru Mer 21 Fév 2024, 22:31

Une bien belle demeure qui sent un peu la forteresse médiévale. Il en reste cependant d’assez jolies ruines. Merci Eléonore pour ces photos

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Message par Mme de Sabran Sam 31 Aoû 2024, 17:46

Mme de Sabran a écrit:
Ange-François de Talaru, avait acheté en viager, en 1771, au marquis Jean-Antoine d’Argouges, qui était sans descendance, ruiné, et dernier de sa lignée,  le beau château de Grâtot, tout proche de Coutances justement .  Very Happy

Dans la famille Talaru, nous demandons ... Chatea31

Voici quelques vues du château de Gratot, au gré d'une promenade là-bas ... Very Happy

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Le château de Gratot, tout en gardant son nom, devient le château de la famille d'Argouges, lorsque l'un d'entre eux, « Guillaume fit entrer la seigneurie de Gratot dans sa famille en épousant Jeanne de Gratot », dans la première moitié du XIIIe siècle.

Cinq siècles durant, seize générations de la famille d'Argouges n'eurent de cesse d'apporter des améliorations à son édifice. Pourtant, sans descendance et ruiné après avoir dilapidé toute sa fortune, le dernier de la lignée, « le marquis Jean-Antoine d'Argouges vend le château de Gratot en viager, en 1771, à Mgr Talaru de Chalmazel, évêque de Coutances ».

Dans la famille Talaru, nous demandons ... _484
Le député français aux états généraux de 1789, Ange-François de Talaru de Chalmazel
Charles-François le Tellier —


Mais, quand au décès du marquis en 1777, à l'âge de 89 ans et demi, son épouse doit quitter les lieux, surgit un cousin du marquis qui fait valoir ses droits sur Gratot. « Il rembourse les débours versés à l'évêque » et s'installe dans l'aile ouest.

Et voilà notre pauvre Talaru gros jean comme devant ... Dans la famille Talaru, nous demandons ... 1123740815


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