François Ier, empereur du Saint-Empire

François Ier, Duc de Lorraine et de Bar, Grand-Duc de Toscane , Roi de Bohême et de Hongrie et Empereur du Saint-Empire romain germanique (1708-1765).
François-Etienne est fils de Léopold, Duc de Lorraine et de la Princesse Elisabeth-Charlotte d'Orléans.
Il accède à son tour au duché à la mort de son père. En 1736, il épouse Marie-Thérèse, la fille de l'Empereur Charles VI qui l'a protégé ; il fonde ainsi la branche de Habsbourg-Lorraine.
Malgé ses nombreuses infidélités, l'union est heureuse et le couple a seize enfants dont Marie-Antoinette.
A la mort de Charles VI, Marie-Thérèse lui succède. Une modification statutaire permet en 1745, à François-Etienne , d'abord co-régent, de devenir à son tour Empereur du Saint Empire romain germanique sous le nom de François Ier.
Ses échecs militaires le rendent impopulaire. Doué d'un sens inné des affaires , il s'enrichit et collectionne pierres, médailles , monnaies et tableaux pendant que son épouse tient les rênes du pouvoir.
Il meurt brutalement, lors d'un voyage , en 1765.



Portrait de François Ier réalisé par Antonia à la sanguine


Bien à vous.

Le prince de Ligne dans les plates-bandes de François Ier !   

Dans le temps que je partageais les charmes de la plus jolie femme du monde et de la plus grande dame de Vienne ( Marie-Wilhemine de Niepperg, princesse d'Auersperg ) avec l'empereur de ce temps-là, le bon, l'excellent, le sûr, l'aimable, le beau même, le propre, le gai, l'honnête François Ier, l'impératrice allait quelquefois au spectacle et alors l'empereur n'osait quitter sa loge . Un jour qu'il la vit apparemment bien occupée, il se glissa dans celle où j'allais toujours ces jours-là. Sa maîtresse et moi, nous fûmes un peu alarmés de son apparition, mais nous savions qu'il nous aimait tous les deux. Il me demanda quelle était la petite pièce. C'était " Crispin, rival de son maître ". Je ne sus comment faire pour le lui dire (  : : :  ). Il insista. Je lui dis, moitié embarrassé et moitié mourant de rire, en balbutiant ce qui faisait notre position à tous les deux, et je me sauvai au plus vite, en laissant à cette jolie et charmante femme le soin de trouver dans sa brillante imagination de quoi faire un conte à son amant " couronné " (    ) sur notre embarras et ma prompte sortie .

J'adore cette histoire.  :

Mme de Sabran a écrit:


Le prince de Ligne dans les plates-bandes de François Ier !   

Dans le temps que je partageais les charmes de la plus jolie femme du monde et de la plus grande dame de Vienne ( Marie-Wilhemine de Niepperg, princesse d'Auersperg ) avec l'empereur de ce temps-là, le bon, l'excellent, le sûr, l'aimable, le beau même, le propre, le gai, l'honnête François Ier, l'impératrice allait quelquefois au spectacle et alors l'empereur n'osait quitter sa loge . Un jour qu'il la vit apparemment bien occupée, il se glissa dans celle où j'allais toujours ces jours-là.  Sa maîtresse et moi, nous fûmes un peu alarmés de son apparition, mais nous savions qu'il nous aimait tous les deux. Il me demanda quelle était la petite pièce.  C'était " Crispin, rival de son maître ".  Je ne sus comment faire pour le lui dire (  : : :  ). Il insista. Je lui dis, moitié embarrassé et moitié mourant de rire, en balbutiant ce qui faisait notre position à tous les deux, et je me sauvai au plus vite, en laissant à cette jolie et charmante femme le soin de trouver dans sa brillante imagination de quoi faire un conte à son amant  " couronné " (    ) sur notre embarras et ma prompte sortie .

Ligne classique - j'adore!

Belle anecdote que celle du prince de Ligne.  : 
En revanche, je ne savais pas que l'empereur avait été infidèle.     C'est du lèse-majesté .  :  Vu le caractère "affable" de Marie-Thérèse, il courait le risque de se faire couper les roupettes !

Mais non, souviens-toi de la réponse de Marie-Thérèse quand Mercy lui rapporte que l'on prétend Louis XVI sous le charme de la comtesse Hardouin de Châlons ( Aglaé d'Andlau, cousine germaine de Mme de Polignac ) .
Pas le temps de rechercher la citation exacte .

Elle dit, grosso modo, qu'une femme sensée ne doit pas se formaliser des écarts de son mari .

Ah bon, tout baigne alors !

C'est d'autant plus magnanime ( ou réaliste    ) de sa part qu'elle était très amoureuse de François 1er ( comme Vicky de Bertie, tu vois, si je puis hasarder la comparaison ... :  ) .

Oui, dis dont quelle magnanimité...
Etait-elle aussi magnanime concernant l'infidélité des femmes?

Ce n'est pas vraiment être magnanime, que de devoir "la fermer" A l'époque une femme qui se plaint des écarts de son mari ou lorsqu'elle fait montre d'une certaine jalousie, était clairement un signe de mauvaise éducation ! (On croit rêver !) Alors pour rien au monde on ne laisser transparaître une quelconque émotion boudoi29 

Homme ou femme: se plaindre de l'infidélité de son époux ou de son épouse était considéré comme déplacé, ridicule même dixit le prince de Ligne.. car on ne se mariait pas par amour. On acceptait ainsi très facilement que maris et femmes prennent amants ou maîtresses.
Le comte d'Artois rit lorsqu'il apprend que sa femme est tombée enceinte de l'un de ses gardes du corps.

Mme de Sabran a écrit:

Mais non, souviens-toi de la réponse de Marie-Thérèse quand Mercy lui rapporte que l'on prétend Louis XVI sous le charme de la comtesse Hardouin de Châlons ( Aglaé d'Andlau, cousine germaine de Mme de Polignac ) .  
Pas le temps de rechercher la citation exacte .

Elle dit, grosso modo, qu'une femme sensée ne doit pas se formaliser des écarts de son mari .

J'ai retrouvé !  :n,,;::::!!!: 

Mercy, alarmé :

Pendant son séjour à Trianon, je m'étais aperçu que l'on avait cherché à travailler l'esprit du roi même du côté de la galanterie . Je n'ai pu encore bien découvrir de quelle voie souterraine partaient ces machinations ...

Marie-Thérèse, placide :

Si jamais on découvrait des infâmes qui cherchassent d'entraîner le roi dans des intrigues galantes, il serait trop juste de les châtier bien vigoureusement, mais je ne saurais trop vous dissimuler que je ne voudrais pas que ma fille y fût trop mêlée et compromise peut-être, vis-à-vis du roi et du public.
Selon mes principes, la femme n'a rien d'autre à faire que supporter avec patience les écarts de son mari, point le droit de s'en formaliser .

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l'amour menaçant a écrit:Ce n'est pas vraiment être magnanime, que de devoir "la fermer" A l'époque une femme qui se plaint des écarts de son mari ou lorsqu'elle fait montre d'une certaine jalousie, était clairement un signe de mauvaise éducation ! (On croit rêver !) Alors pour rien au monde on ne laisser transparaître une quelconque émotion boudoi29 

Stanislas lui-même ne pensait pas autrement, lorsqu'il conseillait à sa propre fille, qui se plaignait des infidélités de son roi de mari... de fermer les yeux et de se taire   

La réciproque est, du reste, également pour Marie-Antoinette le cadet de ses soucis . Il lui est arrivé de dire, à quelques gens de ses entours, qu'elle ne serait ni en peine ni bien fâchée que le roi prît quelque inclination momentanée et passagère, attendu qu'il pourrait par là acquérir, par là, plus de ressort et d'énergie ...

( toujours Mercy à Marie-Thérèse )

 

Que Louis XVI ait pu avoir des incartades clandestines et Marie-Antoinette de ne point s'en formaliser, d'accord. Mais je doute fort qu'elle aurait été ravie de voir s'installer une favorite éclatante. 

Reinette a écrit:Que Louis XVI ait pu avoir des incartades clandestines et Marie-Antoinette de ne point s'en formaliser, d'accord. Mais je doute fort qu'elle aurait été ravie de voir s'installer une favorite éclatante. 

Pourtant cela n'aurait pas été un mal pour Marie-Antoinette.
Un peu de haine en moins à subir pour la Reine.

Je suis assez d'accord avec toi, Osterreich, parce que, de toute façon, Marie-Antoinette n'était pas de ces reines à laquelle une quelconque favorite puisse faire de l'ombre .

Oui, elle est la fille de la Grande Marie-Thérèse et la reine du plus grand et plus beau royaume du monde.

Je crois qu'à une époque, au début de son mariage, Marie-Antoinette ne se serait pas formalisée d'une favorite qui aurait "occupé" Louis XVI, sexuellement j'entends, ce qui aurait permis à la jeune reine d'éviter les "avances" de son mari.
Nous savons que Marie-Antoinette n'était pas vraiment portée sur la chose (et qu'elle n'en savait pas grand-chose d'ailleurs...) mais qu'on attendait avec insistance qu'elle s'y soumette. Une maîtresse aurait eu un double avantage : être tranquille un moment et jouer les éplorées, genre :"C'est pas de ma faute s'il se passe rien dans mon lit, c'est mon mari qui va voir ailleurs".

Sinon, pour en revenir à l'empereur, Marie-Thérèse se contredisait un peu : elle prêchait à ses filles obéissance et fidélité à leur époux alors qu'elle, en guise de soumission et d'obéissance, excusez-moi... Même si elle l'aimait sincèrement et si elle a imposé son choix, il ne fût qu'un prolifique étalon dénué de toutes responsabilités.
Et c'est là qu'il est plus intéressant qu'il n'y paraît : il pût être ainsi un bon père de famille, aimant et présent, apportant une affection et une tendresse dont l'impératrice était pour le moins avare. Marie-Antoinette était très jeune quand il mourût, sa mort subite a dû laisser un grand vide chez elle, la laissant seule avec la redoutable "Madame Maman".
J'ose poser la question : Marie-Antoinette a-t-elle manqué d'un père ? N'aurait-elle pas, chez Mercy ou même Vermond, tenté de retrouver une présence masculine, paternelle et protectrice quelque part ? Je m'avance beaucoup, mais je pense que la question mérite d'être posée...

Calonne a écrit: N'aurait-elle pas, chez Mercy ou même Vermond, tenté de retrouver une présence masculine, paternelle et protectrice quelque part ? ...

Louis XV a offert ce soutien à la dauphine, c'est certain .

Sa relation avec Louis XV reste ambigue : elle trouve sans doute en lui un "père de substitution" et l'apelle même "Papa" je crois, mais elle le craint également et n'ose pas trop la ramener devant lui. Mais il est vrai qu'à cette époque, elle est encore une gamine...

Je pense que Mercy a été très important pour elle au début, un lien avec sa mère, une présence masculine et même "protectrice" dans ce nouveau monde qui était le sien. Même si elle a du vite se rendre compte de qui il était véritablement. Quoique...

Calonne a écrit:Sa relation avec Louis XV reste ambigue : elle trouve sans doute en lui un "père de substitution" et l'apelle même "Papa" je crois, mais elle le craint également et n'ose pas trop la ramener devant lui. Mais il est vrai qu'à cette époque, elle est encore une gamine...
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... et puis se dresse , entre elle et lui, le parti d'Aiguillon dont Mme du Barry porte les couleurs .

Je suis d'accord que visiblement Marie-Antoinette a cherché à substituer son manque paternel sur quelques hommes mûrs à qui elle a accordé sa confiance : Mercy, Vermond, Louis XV pourquoi pas mais aussi Besenval à mon avis et sûrement d'autres. Je ne sais pas pour le prince de Ligne mais le fait qu'il ait justement connu son père trop tôt disparu a dû jouer dans sa faveur.

Par contre, si l'empereur ne s'est pas occupé de politique internationale, la seule qui comptait alors, laissant pleinement ce pouvoir à sa femme, il s'est par contre énormément intéresser à l'économie. Ce n'est pas négligeable pour gérer un pays.

Il y a une lettre de Marie-Antoinette à quelqu'un (son frère Léopold??) dans laquelle elle dit que le Comte de Mercy était pour elle comme un père. C'est pourquoi je trouve la trahison de Mercy envers la reine si difficile à accepter, car elle avait une confiance entière en lui.

Reinette a écrit: il s'est par contre énormément intéresser à l'économie. Ce n'est pas négligeable pour gérer un pays.

D'autant qu'il était très doué pour les affaires.