Le Gerfaut (série TV)

Le Gerfaut est un feuilleton télévisé de trente épisodes de 26 minutes chacun, réalisé par Marion Sarraut à partir d'un roman de Juliette Benzoni. Il est diffusé pour la première fois en juillet 1987.

Gilles Goëlo est un beau jeune homme plein de fougue et avide d'aventure, en conflit avec sa mère, dans la Bretagne de 1779. Sa mère le surnomme "le bâtard", lui cachant l'identité de son père et le destinant à être curé de campagne. Mais Gilles veut découvrir le monde et… les femmes. Il vient justement de sauver de la noyade la troublante Judith de Saint-Mélaine et en tombe amoureux. Toujours désireux d'embarquer pour les Amériques, Gilles va voir l'abbé de Thalhouët, son parrain, qui lui apprend le secret de sa naissance…
Devenu chevalier de Tournemine, notre jeune héros va vivre quantité d'aventures rocambolesques qui vont l'amener en Amérique aux côtés de Fersen et jusqu'aux ors de Versailles où il sera mêlé aux machinations du comte de Provence, à l'affaire du collier et aux intrigues de l'entourage de Marie Antoinette.

Un feuilleton qui, vu aujourd'hui, amène un sourire indulgent et une bouffée de nostalgie. Nous voilà donc partis pour une suite d'aventures incroyables et de péripéties rocambolesques, des plages de Bretagne aux grands espaces de l'Amérique, des salons de Cagliostro à ceux de Trianon. On y croise en vrac les Insurgents, Fersen, Beaumarchais, Philippe d'Orléans, le roi et la reine, Cagliostro, la comtesse de la Motte, Provence... Le tout mêlé de duels, évasions spectaculaires, courses-poursuites effrénées, intrigues feutrées et autres retournements de situation à n'en plus pouvoir. Du romanesque "en veux-tu en voilà", avec un jeune héros fougueux et plein de vigueur à la recherche de la femme de sa vie, ce qui ne l'empêche pas de sauter sur tout ce qui porte jupon... (Que voulez-vous, il faut bien que jeunesse se passe) Les costumes sont de qualité variable, certains bien reproduits, d'autres franchement ratés. Mention spéciale aux perruques de Marie Antoinette, sortes de choucroutes meringuées ou de caniche mort posé sur le crâne. Une Marie Antoinette très glamour, avec mascara et rouge à lèvres. C'est Isabelle Guiard qui s'y colle, avec un petit accent germanique sans doute anachronique mais délicieux, au service d'une Marie Antoinette résolument sexy. Elle reprendra le rôle (avec plus de gravité et de maturité) dans La comtesse de Charny, autre production de Marion Sarraut.
Bon, au niveau des péripéties, il y a de tout et on se dit que notre jeune bellâtre aura eu une jeunesse mouvementée (on aura même droit au château hanté sur la fin, avec la vaisselle et les meubles qui volent, esprits frappeurs et tout et tout...) Mais le gros point faible, ce sont les décors intérieurs. Là, c'est dur... Un style très "Ikéa XVIIIème" et qui semble avoir été commandé chez "Tout pour la fête" lors de la dernière démarque... Des intérieurs qui fleurent bon le carton-pâte, à tel point que lorsque la bonne Campan ouvre une porte, on a vraiment l'impression qu'elle va se la prendre sur la figure. Et un flot de draperies qui pendent des murs, du plafond, à tel point qu'on se croirait sur une terrasse napolitaine à l'heure où l'on étend le linge... Un problème de budget ?

Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain : pour l'époque, c'était quand-même franchement bien. Et surtout, pour les jeunes amoureux du XVIIIème qui commençaient à se passionner pour ce siècle inimitable, c'était l'occasion de voir cette époque revivre sous nos yeux, une plongée dans le temps, une immersion dans cet univers que l'on n'avait abordé jusque là que dans les livres. Marion Sarraut a fait là un merveilleux cadeau à tous ceux, toutes celles, qui ont vu vivre et s'animer sous leurs yeux tout ce petit monde du XVIIIème comme s'ils y étaient, en dépit des défauts détaillés plus haut.
Alors, même si le héros finit par franchement devenir saoûlant au bout d'un moment, même si c'est tellement rocambolesque que ça perd en crédibilité, même si aujourd'hui, ça fait sourire, c'est à revoir pour le plaisir, bien calé dans son divan avec quelques gourmandises à portée de main, une bouffée de nostalgie en tête et un sourire indulgent au coin des lèvres.
La preuve : j'ai le coffret DVD  

Laurent Le Doyen qui incarne le héros est le Fersen du film avec Emmanuelle Béart.
Isabelle Guiard...sexy? ce n'est pas forcément la première impression que j'en garde...je ne la trouve pas forcément bien mise en scène...
Par contre tout ce qui tourne autour de l'Affaire du Collier est finement rapporté...avec des péripéties en plus...Juliette Benzoni oblige...
Beaucoup de seconds rôles font peine à entendre car ce n'est pas toujours bien joué.
Mais bon... j'ai moi aussi les DVD  : 

Bien à vous.

Ah, si tu vois : j'avoue un faible pour Isabelle Guiard dans ce rôle. Même si, à mon avis, elle le reprend avec bien plus de maturité dans La comtesse de Charny.
Et il est vrai que pour certains seconds rôles, c'était royalement mal joué parfois...

J'aime tout particulièrement l'acteur Patrice Alexander, néanmoins, j'aurais aimé qu'il interprète le personnage de façon plus virile et moins dandy .

Malgré tout mon intérêt pour la période... Je n'ai jamais pu accrocher à cette... Comment dire... Daube ?    :