Bordeaux au XVIIIe siècle
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Comtesse Diane
Gouverneur Morris
Duc d'Ostrogothie
La nuit, la neige
Mme de Sabran
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Bordeaux au XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle est l'âge d'or bordelais.
Certes, à la fin du XVIIe siècle, la ville est une capitale provinciale d'importance, mais elle présente l'aspect d'une cité médiévale close de remparts, où la rareté et l'exiguïté des portes, l'étroitesse des rues gênent les communications et les échanges.
En conséquence :
Louis-Urbain Aubert de Tourny
Merci encore, cher ami, pour cette petite merveille comme tu as l'art de nous en dénicher toujours !
Tiens ! voici la place de Bourgogne :
La présentation de la ville et des attributs de son pouvoir se trouve en exergue d'un plan commandé par l'intendant Tourny et présenté au roi en 1755. Ce plan dit " de Lattré ", retravaillé au XIXe siècle, montre le peu d'évolution de la ville depuis le Moyen Âge, malgré le développement de quelques faubourgs. Avant les travaux des intendants, elle évoque encore une cité médiévale aux rues étroites, enfermée par un système de remparts qui l'isole du fleuve.
Trois forteresses, édifiées aux XVe et XVIIe siècles surveillent une ville souvent rebelle à l'autorité royale. L'écrasante superficie du Château-Trompette s'explique par sa reconstruction et son agrandissement après l'Ormée (1653).
A l’origine, la Château Trompette à Bordeaux portait le nom de Tropeyte, éponyme du quartier où il se trouvait. Petit à petit le langage courant le fit évoluer vers « Trompette ». Concrètement, aujourd’hui, il ne reste plus rien de Château, qui constitua au XVème Siècle une défense contre les anglais. Les bâtiments des Allées de Tourny avaient notamment été limités en hauteur, pour de pas gêner les lignes de tir des canons.
Louis XIV décide deux siècle plus tard de transformer le Château Trompette à Bordeaux en citadelle bastionnée et confie les travaux à Colbert. Cependant, quelques années plus tard Vauban point du doigt de nombreuses faiblesses dans le Château Trompette. Au final, le budget royal se portera sur les travaux de la citadelle de Blaye et le château sera vendu.
Une partie importante de la population réside hors les murs, d'autant que l'expansion économique de la ville favorise un essor démographique conséquent . Bordeaux a attiré au cours du XVIIIe siècle plusieurs dizaines de milliers de migrants. Ils proviennent pour l'essentiel des régions avoisinantes, mais la vocation portuaire de la ville draine une population traditionnelle et plus lointaine : anglo-irlandaise, hanséatique, antillaise (créole surtout)... De 1700 à 1790, Bordeaux passe de 45 000 à 110 000 habitants, devenant ainsi la troisième ville du royaume. L'immigration alimente l'accroissement naturel de sa population.
La prospérité éclatante de Bordeaux au XVIIIe siècle se fonde essentiellement sur la production viticole et surtout le négoce qui stimulent l'activité portuaire, révélant ainsi la vocation maritime bordelaise.
Mais aussi, hélas ! le commerce triangulaire de la traite des Noirs . Bordeaux est la deuxième ville après Nantes à s'illustrer ( ) dans cette activité .
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t240-outre-mer-les-iles-a-sucre-lesclavage?highlight=iles
De grandes fortunes s'édifient alors, dégageant des élites marchandes au train de vie luxueux.
Aprés Séte Joseph Vernet, le peintre attitré des principaux ports de France, arrive à Bordeaux le 14 mai 1757.
Il y reste deux ans. La ville est prospère commerce des vins,commerce avec les Isles,
Comme souvent, M. de Marigny pour les ports importants lui commande deux tableaux.
L'un doit représenter le port, l'autre l'entrée de ce dernier.
Dans ce tableau la marée est basse, comme toujours au premier plan la "vie du port" représentée de façon aimable, matelots, portefaix, bouviers, promeneurs ... Nous sommes sur la Garonne et l'on peut voir représentés de nombreux navires marchands et de servitudes
grève d'échouage, quai des Salinières, à gauche le palais de la cour des aides, l'hotel des Fermes.
Une fégate est au mouillage.
Et puis, la vue de la ville et du port de Bordeaux prise du chateau Trompette justement :
Bordeaux sous Louis XVI
Nous voyons par rapport au premier plan posté que le château Trompette a disparu .
Au début de l’année 1785, la petite copine de notre Félix, Sophie Von La Roche, décide d’un voyage de quatre mois en France. Elle accompagne son amie Elise von Bethmann qui se rend à Bordeaux.
En 1787, elle le publie, après en avoir fait un voyage en Suisse et un en Hollande et Angleterre.
Son journal n’a rien d’un journal intime. Il est documenté, très bien fouillé et analysé.
https://www.little-bordeaux.fr/lieux-a-visiter/visiter-chateau-trompette-a-bordeaux/
http://vernet-joseph.com/joseph-vernet/vernet-ports.html
... à suivre !
Certes, à la fin du XVIIe siècle, la ville est une capitale provinciale d'importance, mais elle présente l'aspect d'une cité médiévale close de remparts, où la rareté et l'exiguïté des portes, l'étroitesse des rues gênent les communications et les échanges.
En conséquence :
La nuit, la neige a écrit:
Le marquis Louis-Urbain Aubert de Tourny, intendant de Guyenne à Bordeaux, reçut de Louis XV la tâche de moderniser la ville et fit appel à l’architecte Ange-Jacques Gabriel pour la réalisation de places destinées à ouvrir la cité alors encombrée de remparts hérités de l’époque médiévale.
Louis-Urbain Aubert de Tourny
La nuit, la neige a écrit:
Construites entre 1750 et 1755, la place et la porte de Bourgogne - aussi appelée porte des Salinières – se situent en bordure de Garonne, près du port où sont déchargées quotidiennement des denrées importées des colonies.
C’est le fils de Louis XV, le duc de Bourgogne, qui donne son nom à la place.
Le sujet présenté fait référence aux nombreuses ascensions en ballon à Bordeaux dès 1784.
Merci encore, cher ami, pour cette petite merveille comme tu as l'art de nous en dénicher toujours !
Tiens ! voici la place de Bourgogne :
La présentation de la ville et des attributs de son pouvoir se trouve en exergue d'un plan commandé par l'intendant Tourny et présenté au roi en 1755. Ce plan dit " de Lattré ", retravaillé au XIXe siècle, montre le peu d'évolution de la ville depuis le Moyen Âge, malgré le développement de quelques faubourgs. Avant les travaux des intendants, elle évoque encore une cité médiévale aux rues étroites, enfermée par un système de remparts qui l'isole du fleuve.
Trois forteresses, édifiées aux XVe et XVIIe siècles surveillent une ville souvent rebelle à l'autorité royale. L'écrasante superficie du Château-Trompette s'explique par sa reconstruction et son agrandissement après l'Ormée (1653).
A l’origine, la Château Trompette à Bordeaux portait le nom de Tropeyte, éponyme du quartier où il se trouvait. Petit à petit le langage courant le fit évoluer vers « Trompette ». Concrètement, aujourd’hui, il ne reste plus rien de Château, qui constitua au XVème Siècle une défense contre les anglais. Les bâtiments des Allées de Tourny avaient notamment été limités en hauteur, pour de pas gêner les lignes de tir des canons.
Louis XIV décide deux siècle plus tard de transformer le Château Trompette à Bordeaux en citadelle bastionnée et confie les travaux à Colbert. Cependant, quelques années plus tard Vauban point du doigt de nombreuses faiblesses dans le Château Trompette. Au final, le budget royal se portera sur les travaux de la citadelle de Blaye et le château sera vendu.
Une partie importante de la population réside hors les murs, d'autant que l'expansion économique de la ville favorise un essor démographique conséquent . Bordeaux a attiré au cours du XVIIIe siècle plusieurs dizaines de milliers de migrants. Ils proviennent pour l'essentiel des régions avoisinantes, mais la vocation portuaire de la ville draine une population traditionnelle et plus lointaine : anglo-irlandaise, hanséatique, antillaise (créole surtout)... De 1700 à 1790, Bordeaux passe de 45 000 à 110 000 habitants, devenant ainsi la troisième ville du royaume. L'immigration alimente l'accroissement naturel de sa population.
La prospérité éclatante de Bordeaux au XVIIIe siècle se fonde essentiellement sur la production viticole et surtout le négoce qui stimulent l'activité portuaire, révélant ainsi la vocation maritime bordelaise.
Mais aussi, hélas ! le commerce triangulaire de la traite des Noirs . Bordeaux est la deuxième ville après Nantes à s'illustrer ( ) dans cette activité .
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t240-outre-mer-les-iles-a-sucre-lesclavage?highlight=iles
De grandes fortunes s'édifient alors, dégageant des élites marchandes au train de vie luxueux.
Aprés Séte Joseph Vernet, le peintre attitré des principaux ports de France, arrive à Bordeaux le 14 mai 1757.
Il y reste deux ans. La ville est prospère commerce des vins,commerce avec les Isles,
Comme souvent, M. de Marigny pour les ports importants lui commande deux tableaux.
L'un doit représenter le port, l'autre l'entrée de ce dernier.
Dans ce tableau la marée est basse, comme toujours au premier plan la "vie du port" représentée de façon aimable, matelots, portefaix, bouviers, promeneurs ... Nous sommes sur la Garonne et l'on peut voir représentés de nombreux navires marchands et de servitudes
grève d'échouage, quai des Salinières, à gauche le palais de la cour des aides, l'hotel des Fermes.
Une fégate est au mouillage.
Et puis, la vue de la ville et du port de Bordeaux prise du chateau Trompette justement :
Bordeaux sous Louis XVI
Nous voyons par rapport au premier plan posté que le château Trompette a disparu .
Au début de l’année 1785, la petite copine de notre Félix, Sophie Von La Roche, décide d’un voyage de quatre mois en France. Elle accompagne son amie Elise von Bethmann qui se rend à Bordeaux.
En 1787, elle le publie, après en avoir fait un voyage en Suisse et un en Hollande et Angleterre.
Son journal n’a rien d’un journal intime. Il est documenté, très bien fouillé et analysé.
https://www.little-bordeaux.fr/lieux-a-visiter/visiter-chateau-trompette-a-bordeaux/
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... à suivre !
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Merci pour ce beau reportage !
J'aime beaucoup Bordeaux...
J'aime beaucoup Bordeaux...
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Je n'ai pas pu aller embrasser de ta part la bonne amie que tu as à Bordeaux : j'ai oublié son adresse !
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Bordeaux, la ville de mon enfance... la "pierre de Bordeaux" est l'une des plus belles. Malheureusement elle noircit très vite.
Merci pour les photos. On attend la suite de ton reportage.
Merci pour les photos. On attend la suite de ton reportage.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Bordeaux, la ville de mon enfance...
Mais tu étais sans doute trop petit, mi XVIIIème, pour te souvenir aujourd'hui des travaux grandioses entrepris pour la création de la Place Royale !
Avec Paris, Bordeaux est au XVIIIe siècle l'une des plus belles villes de France !
L’intendant Boucher veut ouvrir la ville sur le fleuve. Il souhaite moderniser Bordeaux et offrir un visage de la ville plus accueillant à l'étranger qui vient par la rive droite de la Garonne.
On supprime une partie des murailles qui ceinturent Bordeaux et on construit une place Royale à la gloire de Louis XV...
Jusqu'en 1755, le célèbre Jacques Gabriel aménage donc cette place du centre-ville (anciennement appelée place Royale), travaux poursuivis par son fils Ange Gabriel. On élève en 1743 une statue en bronze de Louis XV, d'après un dessin de Lemoine.
la statue équestre du Roi Louis XV
Si la place devait se construire autour de l'effigie du souverain, elle tournait surtout autour de deux hôtels, celui de la Bourse et celui des Fermes, ce dernier terminé en 1738. Gabriel avait conçu les bâtiments sur le modèle de ceux de la place Vendôme à Paris.
L'architecte Gabriel, en charge du projet, écrit au contrôleur général qu'il n'avait « jamais vu un si beau coup d'œil et un si grand spectacle que ce port, il mérite bien de faire quelque chose qui soit recommandable à la postérité ».
La statue de Louis XV fut inaugurée le 19 août 1743 mais, vous vous en doutez ( ) , détruite lors de la Révolution.
Sa destruction fut votée le 15 août 1792.
Cette place est une des œuvres les plus représentatives de l'art architectural classique français du XVIIIème siècle.
Au nord se tenait le Palais de la Bourse (actuelle Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux) et au sud l'Hôtel des Fermes (actuelle Direction Interrégionale des douanes et Droits Indirects qui abrite en sein le Musée national des douanes). Ce dernier est réalisé par Ange-Jacques Gabriel entre 1735 et 1738 et les sculptures représentent Minerve protégeant les arts et Mercure favorisant le commerce de la ville.
Les frontons des autres bâtiments et les mascarons sont sculptés par Jacques Verbeckt, Vernet et Prome. Les frontons représentent : la grandeur des princes, Neptune ouvrant le commerce, la jonction Garonne-Dordogne, le Temps découvrant la Vérité.
Les inspirations des mascarons sont multiples : aux traditionnels Neptune et Bacchus s'ajoutent des animaux fantastiques, des figures féminines, des visages du carnaval, des anges, des fauves...
Mais les mascarons de la place de la Bourse reflètent aussi l'histoire de Bordeaux avec par exemple la reproduction de visages de femmes africaines en référence aux traites négrières qui fit la richesse de la ville avec le commerce triangulaire.
Le cadran de l'horloge est d'Hustin, un faïencier bordelais et l'intérieur est composé de tableaux et de tapisseries des Gobelins.
https://fr.anecdotrip.com/anecdote/petite-histoire-de-la-place-de-la-bourse-de-bordeaux-par-vinaigrette
http://www.bordeaux-gazette.com/histoire-de-la-place-royale-et-de-la-statue-equestre-de-louis-xv.html
http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/7411
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:Voici du reste la rue des Trois conils [...] qui n'a peut-être pas beaucoup changé depuis.
C'est une des raisons pour lesquelles la ville est souvent utilisée au cinéma pour figurer la Paris du XVIIIème siècle
Gouverneur Morris- Messages : 11817
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Mais oui , il devient certainement de plus en plus difficile de tourner les films historiques dans des décors naturels, en dehors de nos châteaux .
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Oui, n'est-ce pas !
A Paris, Place Dauphine, Henri IV aurait donc été épargné par la vindicte populaire ?
Il passe pour avoir été un roi très aimé de ses sujets ...
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:
A Paris, Place Dauphine, Henri IV aurait donc été épargné par la vindicte populaire ?
Il passe pour avoir été un roi très aimé de ses sujets ...
Comme les autres statues de souverain (Louis XIV place Vendôme et place des Victoires, Louis XV place de la Concorde), le monument dédié à Henri IV sur le Pont-Neuf a été abattu pendant la Révolution. En 1814, une version en plâtre de la statue de Henri IV l'y remplaça. On demanda au sculpteur Lemot une nouvelle statue, qui fut inaugurée à l’emplacement primitif en 1818, le jour de la Saint-Louis. C'est la statue que l'on peut voir aujourd'hui.
La cérémonie d’inauguration de ce monument, en présence notamment de Louis XVIII et de la duchesse d’Angoulême est représentée dans ce tableau, réalisé en 1842 par Lecomte et aujourd'hui exposé au château de Versailles :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
J'ai grande honte de mon ignorance ...
Merci, Notre Grâce !
Et comme je trouve tes explications et ce tableau particulièrement intéressants, je propulse dans le sujet adéquat : https://marie-antoinette.forumactif.org/t769p25-paris-au-xviiieme-siecle#118300
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Cela n'a pas dû être une mince affaire, car si l'on regarde la gravure postée peu en amont, les promeneurs autour du socle de la statue donnent une idée de ses proportions monumentales !
Quoiqu'il en soit, Louis XV viré à la Révolution, sa statue est remplacée par un Arbre de la Liberté.
La place est rebaptisée « Place de la Liberté. »
Nulle surprise non plus: une autre manie .
Par la suite, elle prendra le nom de « Place Impériale » à l'occasion de la venue de Napoléon Ier.
En 1828, sous la Restauration, la place redevient « Place Royale » !
La ville élève une modeste fontaine, en forme de colonne de marbre rose surmontée d'un chapiteau blanc et d'un globe, à l'emplacement de la statue équestre disparue à la Révolution.
En 1869, elle est remplacée par l'actuelle « fontaine des Trois Grâces » représentant Aglaé, Euphrosyne et Thalie, ces Trois Grâces filles de Zeus qui ont " le don de répandre la joie dans la nature et dans le cœur des humains" .
Elles sont dessinée par Louis Visconti, sculptée par Charles Gumery et coulée par la fonderie Thiébaut Frères .
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Dans un premier temps, à l’instar de l’architecte Lhote, le château Trompette est conservé, seuls ses glacis sont aménagés (1775). Peu à peu, l’idée de démolir la forteresse fait son chemin. Cette destruction présente l’avantage de libérer de vastes terrains et autorise la conception d’un nouveau quartier.
"Plan géométral de la ville de Bordeaux et de parties de ses faubourgs", projet de place royale Louis XVI et d’un bassin de sûreté capable de contenir 200 navires, Lavalette et Compagnie, plan gravé et colorié de François Lhôte, 1775, 71 x 52 cm, 21 L 63
L’architecte Lhôte projette à l’arrière de la forteresse un vaste bassin –sorte de port intérieur – et établit sur le reste du glacis un réseau de voies dessinant des parcelles à lotir.
Curieusement, la République a terminé ce que la Monarchie avait commencé, puisque le Monument des Girondins s'élève presque au point exact qui avait été marqué pour la colonne sur laquelle devait être juchée la statue de Louis XVI.
Une étroite solidarité unit ainsi dans l'Histoire les hommes et les gouvernements qui se sont le plus combattus .
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Merci pour la poursuite de cette visite guidée...
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:
Curieusement, la République a terminé ce que la Monarchie avait commencé, puisque le Monument des Girondins s'élève presque au point exact qui avait été marqué pour la colonne sur laquelle devait être juchée la statue de Louis XVI.
C'est la fameuse place des Quinconces avec son monument élevé entre 1894 et 1900 à la mémoire des députés Girondins victimes de la Terreur.
Les colonnes rostrales datent quant à elles de 1829. Le château Trompette fut détruit en 1816 et l'aménagement de la place commença en 1818.
En 1825, Charles X avait adopté le projet d’une immense statue en bronze de Louis XVI sculptée par Nicolas Raggi, qui devait orner la place.
Mais du fait de la succession de différents régimes, elles fut finalement installée au musée des beaux-arts de Bordeaux en 1869.
Elle fut fondue le 29 décembre 1941 conformément à la loi sur la mobilisation des métaux non-ferreux ( )
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Eh oui ! cette vaste Place des Quinconces a failli être la Place Ludovise ... Du haut de sa colonne Loulou eut eu vue sur son grand-père non loin.
Merci, Ta Grâce, pour tous ces détails ! Le pauvre Louis XVI aura décidément subi toutes les avanies . La tête de sa statue, à terre, me glace les sangs en m'évoquant la décapitation réelle du roi.
Le Monument dédié aux Girondins est impressionnant ... mais il était sur fond de Grande Roue ( ) et baraques foraines qu'il m'a fallu occulter pour prendre mes photos.
Merci, Ta Grâce, pour tous ces détails ! Le pauvre Louis XVI aura décidément subi toutes les avanies . La tête de sa statue, à terre, me glace les sangs en m'évoquant la décapitation réelle du roi.
Le Monument dédié aux Girondins est impressionnant ... mais il était sur fond de Grande Roue ( ) et baraques foraines qu'il m'a fallu occulter pour prendre mes photos.
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Les voici !
Les Girondins dans la Révolution française : Une mise au point
Il faut rappelé que le vocable Girondin ne s’applique pas à l’origine géographique de ces hommes mais à leur étiquette politique, vocable découlant de la brillante personnalité de l’un d’eux Pierre Vergniaud surnommé " l’Aigle de la Gironde ", étant élu de ce département. Pour autant ce groupe de quelques 140 parlementaires élus dans toute la France (sur 749 siégeant à la Convention), ne constitue pas un parti avec encartement et ligne politique commune bien affirmée, si ce n’est leur attachement à la République représentative et leur opposition à la Monarchie.
Ils appartiennent à la bourgeoisie et ne se distinguent pas sociologiquement de l‘autre groupe majeur de cette assemblée : les Montagnards, leurs adversaires. Parmi eux on peut citer le journaliste Brissot ; le philosophe Condorcet et l ‘enfant de Saint- Emilion Elie Guadet, fils du Maire de cette ville et brillant avocat au Barreau de Bordeaux. C’est un grand orateur et il fut un des acteurs de premier plan de la Convention.
Ces Girondins ont un profil politique de républicains précoces (projet de constitution de Condorcet proposé dès 1786), de libéraux dans l’économie, le commerce et les mœurs (loi de 1792 sur le divorce), mais sans écarter l’intervention étatique en défendant une fiscalité progressive et les droits de succession. Antiesclavagistes avec la fondation de la Société des amis des noirs par Brissot, leur pensée posthume, aboutira à l ‘abolition de l‘esclavage en février 1794. De même ils militent pour les droits des femmes, citoyenneté et éligibilité, mais sans succès.
Les positions des Montagnards sont divergentes, en particulier sur la conception de la souveraineté du peuple. Pour les Girondins, au travers du suffrage universel, elle appartient strictement à ses représentants élus. La Montagne accepte et s’appuie sur un contrôle direct du peuple exprimé par la commune insurrectionnelle des sans culottes parisiens, qui exerce une pression physique sur l’assemblée pour faire aboutir ses exigences. La rue impose ainsi la condamnation des Girondins le 2 juin 1793, sous la menace de ses canons.
Dans leur lutte contre les Montagnards les Girondins tentent de s’appuyer sur la Province non sans écho puisque, au total, 59 départements réagissent à leur arrestation, de la simple protestation écrite à la véritable révolte, tel Lyon qui est contrôlé ensuite par les Royalistes.
http://saint-emilion-histoire.com/index.php?post/2015/02/17/Les-Girondins-dans-la-R%C3%A9volution-fran%C3%A7aise-%3A-Une-mise-au-point
Les Girondins dans la Révolution française : Une mise au point
Il faut rappelé que le vocable Girondin ne s’applique pas à l’origine géographique de ces hommes mais à leur étiquette politique, vocable découlant de la brillante personnalité de l’un d’eux Pierre Vergniaud surnommé " l’Aigle de la Gironde ", étant élu de ce département. Pour autant ce groupe de quelques 140 parlementaires élus dans toute la France (sur 749 siégeant à la Convention), ne constitue pas un parti avec encartement et ligne politique commune bien affirmée, si ce n’est leur attachement à la République représentative et leur opposition à la Monarchie.
Ils appartiennent à la bourgeoisie et ne se distinguent pas sociologiquement de l‘autre groupe majeur de cette assemblée : les Montagnards, leurs adversaires. Parmi eux on peut citer le journaliste Brissot ; le philosophe Condorcet et l ‘enfant de Saint- Emilion Elie Guadet, fils du Maire de cette ville et brillant avocat au Barreau de Bordeaux. C’est un grand orateur et il fut un des acteurs de premier plan de la Convention.
Ces Girondins ont un profil politique de républicains précoces (projet de constitution de Condorcet proposé dès 1786), de libéraux dans l’économie, le commerce et les mœurs (loi de 1792 sur le divorce), mais sans écarter l’intervention étatique en défendant une fiscalité progressive et les droits de succession. Antiesclavagistes avec la fondation de la Société des amis des noirs par Brissot, leur pensée posthume, aboutira à l ‘abolition de l‘esclavage en février 1794. De même ils militent pour les droits des femmes, citoyenneté et éligibilité, mais sans succès.
Les positions des Montagnards sont divergentes, en particulier sur la conception de la souveraineté du peuple. Pour les Girondins, au travers du suffrage universel, elle appartient strictement à ses représentants élus. La Montagne accepte et s’appuie sur un contrôle direct du peuple exprimé par la commune insurrectionnelle des sans culottes parisiens, qui exerce une pression physique sur l’assemblée pour faire aboutir ses exigences. La rue impose ainsi la condamnation des Girondins le 2 juin 1793, sous la menace de ses canons.
Dans leur lutte contre les Montagnards les Girondins tentent de s’appuyer sur la Province non sans écho puisque, au total, 59 départements réagissent à leur arrestation, de la simple protestation écrite à la véritable révolte, tel Lyon qui est contrôlé ensuite par les Royalistes.
http://saint-emilion-histoire.com/index.php?post/2015/02/17/Les-Girondins-dans-la-R%C3%A9volution-fran%C3%A7aise-%3A-Une-mise-au-point
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Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Ils ont tous horriblement mal fini, ces Girondins, c'est une épouvante !
Passons donc à plus joyeux ...
LE GRAND-THÉÂTRE
Inauguré le 7 avril 1780, le Grand-Théâtre de Bordeaux a été construit par Victor Louis, sur la commande du maréchal de Richelieu, gouverneur de Guyenne, bâtiment réputé encore aujourd'hui comme l'un des plus beaux Théâtres du monde.
L'acoustique exceptionnelle due à la carcasse de bois qui l'enveloppe s'ajoute à la valeur esthétique de l'ouvrage. Il contient un millier de places, exemple parfait de théâtre à l'italienne.
Sur sa façade, 12 colonnes corinthiennes.
À leur sommet, 9 muses et 3 déesses de la mythologie antique, imaginées par Pierre Berruer, fixent l'horizon.
... parmi lesquelles notre chouchoute, CLIO bien sûr , Muse de l'Histoire et qui tient la trompette de la Renommée .
Près d'un siècle plus tard, le grand escalier inspirera Charles Garnier pour le dessin de celui de l’Opéra de Paris.
Le soin d’orner la coupole de la salle de spectacle a été confié Jean-Baptiste Robin. Le thème retenu par l’artiste, « Apollon et les muses agréent la dédicace d’un temple élevé par la ville de Bordeaux », est un triple hommage, à la fois allégorique et réaliste, aux arts, aux artisans ayant bâti le théâtre et à la ville de Bordeaux.
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
D'origine modeste – son père est maçon – Victor Louis est considéré comme un des plus brillants architectes de son temps. À la fin d'études à l'école Royale d'Architecture, il reçoit le prix de Rome et se rend en Italie où il s'initie aux œuvres de l'antiquité. Lorsqu'il arrive à Bordeaux en 1773, appelé par le duc de Richelieu, Victor Louis est déjà un talent reconnu ; il a travaillé pour le roi de Pologne, l'évêque de Chartres, l'ambassadeur d'Espagne... Mais le chantier du Grand Théâtre soulève l'opposition des notables bordelais et conjugue les difficultés techniques. Il faut l'appui de Dupré de Saint-Maur, devenu intendant en 1776, pour que l'ouvrage débute vraiment. À son retour à Paris, Victor Louis construit le Palais Royal.
J'ouvrirai un sujet pour cet homme remarquable !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Le Grand Théâtre est un bâtiment impressionnant, et en particulier son grand escalier...
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bordeaux au XVIIIe siècle
Superbe. Le grand théâtre avec sa colonnade me rappelle un peu le palais royal.
Je crois que Joseph II est passé par Bordeaux et a visité le grand théâtre (? à confirmer).
Je crois que Joseph II est passé par Bordeaux et a visité le grand théâtre (? à confirmer).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
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