... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
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Dominique Poulin
Mme de Sabran
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Oui, du reste envoie-t-il d'abord un émissaire prendre la température ...
Comme tous les conspirateurs, Fersen se nourrissait d'illusions, comptait sur son pouvoir de séduction et se flattait sans doute de sonder Bonaparte afin de savoir s'il n'était pas, même après fructidor, aussi maniable que Barras. Dès l'arrivée du général à Rastadt, le 25 novembre à la fin de la journée, Fersen se concerta avec ses collègues alle-mands. Le comte de Metternich (père du futur chancelier), plénipotentiaire impérial, n'étant pas encore arrivé, ils déci-dèrent de faire individuellement, au général français, une visite de courtoisie. Mais n'étant pas assuré d'être reçu, Fersen envoya prudemment un de ses secrétaires, nommé Schœrbing, au château de Rastadt. Il devait porter ses compliments au général sur son heureuse arrivée et l'annoncer comme ambassadeur du roi de Suède au Congrès en évitant, autant que possible, toute discussion de fond sur cet objet.
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Mme de Sabran- Messages : 55403
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Mon petit doigt me dit que l'empereur refusa de rencontrer Fersen au motif qu'il avait couché avec la reine !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Non, pas exactement parce qu'en fait Bonaparte est tout de même très curieux de le voir, ce fameux Fersen !
Il va y avoir entre Schœrbing et lui une scène assez cocasse, Schœrbing parlant de Son Excellence l'ambassadeur comte de Fersen, et Napo déniant à Fersen la qualité d'ambassadeur et ne l'appelant, très ostensiblement, que comte Fersen .
Tenez, une scène qui n'est pas sans me rappeler certain face-à-face Mitterrand / Chirac ! ( )
" Ce soir, je ne suis pas Premier Ministre, vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (...), vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand "
" Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre ".
« Le général, écrit Sçhœrbing, me laissa à peine le temps de lui présenter, à l'occasion de son arrivée, les compliments de l'ambassadeur de Suède, le comte de Fersen. Il avança deux • fauteuils et m'invita à prendre place à ses côtés. « Le comte de Fersen est-il ici ? » demanda-t-il. Puis il poursuivit : « N'est-il pas accrédité à la cour de Carlsruhe ? » Je répondis négativement à cette question, en répétant que le comte avait été envoyé au Congrès par le roi de Suède, comme garant de l'intégrité de l'Empire. « Ah ! continua le général, je croyais que le comte n'avait pas d'autre mission que de se rendre à Carlsruhe pour les arrangements du prochain mariage de votre Roi avec une princesse de Bade, nièce du Margrave (1). »
« Comme j'étais certain que le général ne pouvait ignorer ni la véritable mission de Votre Excellence à Rastadt, ni sa présence dans la ville, je me trouvai ainsi complètement édifié sur ce qu'il pensait de cette mission. Le but de ma visite avait été de m'en rendre compte. J'estimai donc qu'il n'y avait pas lieu de continuer la conversation et fis le geste de me lever en me félicitant d'être un des premiers Suédois qui ait eu la chance de faire la connaissance du premier général de la République. J'exprimai en même temps l'espoir que son voyage à Rastadt ainsi que les fatigues de la campagne ne nuiraient pas à sa santé. « Avec une bonté pleine de simplicité, le général me prit la main, me fit rasseoir et me remercia de mes paroles. Il me demanda mon nom, mon lieu de naissance et me questionna sur la durée du séjour du comte Fersen à Rastadt. « J'avais cru, continua-t-il, que les ministres impériaux m'avaient précédé conformément à ce qui avait été convenu. Or, je constate que l'étiquette de la cour exige que je doive attendre ici. »
Après avoir prononcé ces paroles, il se leva. Je me levai également et pris congé. Nous étions debout quand il me demanda s'il était vrai que le comte Fersen avait été autrefois au service de la France et colonel du régiment Royal-Suédois. Je répondis affirmativement. Le général dit alors qu'il le connaissait de nom. Il m'accompagna ensuite jusqu'à l'antichambre. En me quittant, il me pria de présenter ses compliments au comte Fersen et exprima le désir d'avoir bientôt l'occasion de le voir. »
Schoerbing constate, en terminant, que Bonaparte avait toujours dit comte Fersen, alors que lui-même s'obstinait à dire l'ambassadeur.
Ainsi Bonaparte se refusait à qualifier Fersen d'ambassadeur et, par conséquent, à reconnaître sa mission à Rastadt. Mais, d'autre part, et cela était singulier, il exprimait le désir d'avoir bientôt l'occasion de le voir.
(1) Gustave IV, après la rupture de ses fiançailles avec la grande-duchesse Alexandra de Russie, devait épouser la princesse Frédérlque de Bade, sœur d'Elisabeth, la future impératrice de Russie. Fersen «'était occupé des négociations de ce mariage. C'est ce qui permettait à Bonaparte de paraître se méprendre sur les raisons qui amenaient Fersen à Rastadt.
Dernière édition par Mme de Sabran le Jeu 15 Mar 2018, 16:57, édité 1 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55403
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Cette contradiction aurait dû provoquer la méfiance de Fersen. Mais comment résister aux avances d'un tel homme et à l'impatience qu'il éprouvait de l'entretenir ? Bonaparte, que les cours d'Europe imaginaient encore sous les traits d'un jacobin sanguinaire, s'était d'ailleurs montré calme et courtois avec un simple secrétaire. Fersen se résolut donc à tenter l'aventure et, le lendemain 28 novembre, à neuf heures du soir, l'ancien colonel du Royal-Suédois se présenta chez le général Bonaparte. II se fit accompagner de M. de Bildt, ministre de Suède à Carlsruhe. La présence de ce diplomate devait prouver que Fersen n'était pas envoyé à Carlsruhe pour le mariage de son roi, ainsi que Bonaparte avait affecté de le croire, mais bien comme ambassadeur au Congrès de Rastadt. Prévoyant d'ailleurs que l'entrevue serait importante, il voulait avoir un témoin.
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Mme de Sabran- Messages : 55403
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Comme cette entrevue s'annonce hasardeuse... Cette image me vient : s'aventurer pieds nus sur des cailloux effilés !!
Dominique Poulin- Messages : 6994
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Et songez donc, Domi, comme Fersen est à mille mille de s'imaginer que cet homme-là épousera un jour la propre nièce de Marie-Antoinette !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Quand Fersen se présenta au château, deux aides de camp l'accompagnèrent jusqu'à la porte du grand salon et l'un d'eux l'annonça comme il s'était nommé : Monsieur l'ambassadeur de Suède. Fersen dut croire qu'il avait déjà gain de cause et qu'il triomphait sans combattre. Cependant, les deux aides de camp restèrent dans le grand salon où Bonaparte se trouvait déjà avec Berthier. Il y avait donc quatre témoins ; mais ce fut pour assister à une exécution.
Bonaparte avait attiré Fersen dans un piège habilement tendu et se proposait de briser d'un coup l'intrigue qu'il méditait, en l'écartant brutalement. Il n'avait en effet aucune raison de le ménager. D'accord avec le Directoire pour barrer la route aux Bourbons, il ne pouvait permettre qu'un de leurs agents s'introduisît au Congrès. D'autre part, Fersen était pour un roi, jeune et sans expérience, un dangereux conseiller qui détournait de la France et rapprochait de nos ennemis autrichiens et russes la Suède, notre vieille alliée.
Bonaparte avait attiré Fersen dans un piège habilement tendu et se proposait de briser d'un coup l'intrigue qu'il méditait, en l'écartant brutalement. Il n'avait en effet aucune raison de le ménager. D'accord avec le Directoire pour barrer la route aux Bourbons, il ne pouvait permettre qu'un de leurs agents s'introduisît au Congrès. D'autre part, Fersen était pour un roi, jeune et sans expérience, un dangereux conseiller qui détournait de la France et rapprochait de nos ennemis autrichiens et russes la Suède, notre vieille alliée.
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
L'gars Fersen (heureusement qu'il y a l'Atlantique entre nous Comtesse, je vous aurais administré une bonne fessée pour non respect aux AMIS de notre Reine Marie-Antoinette....).
Tout cela est fort intéressant. Napoléon a toujours été suspicieux avec tout le monde même avec ses plus proches conseillers, alors imaginez le Comte de Fersen, comme il le nomme bêtement en évitant soigneusement le terme d'ambassadeur. Pas grave au fond... Bien sûr, il se méfiait du Comte, de ce Noble ancien unique amour de la Reine (et alors, on s'en fout à la fin, tournons la page). Fersen n'était pas un idiot, et le général Bonaparte devait l'intriguer, donc il était sur ses gardes. C'est vrai, comme vous l'avez dit, 2 Mondes qui se rencontrent en cette fin de siècle, littéralement opposés.
En tout cas, cette période reste dans les oubliettes car je ne me rappelle pas avoir lu quoique ce soit à ce sujet. J'aimerais quand même en connaître la fin... Bonaparte était un renard, la suite lui donnera raison, mais mon amour de Fersen, qu'en est-il ? Gardera-t-il la tête haute face à l'Aiglon ? J'attends la suite.....
Tout cela est fort intéressant. Napoléon a toujours été suspicieux avec tout le monde même avec ses plus proches conseillers, alors imaginez le Comte de Fersen, comme il le nomme bêtement en évitant soigneusement le terme d'ambassadeur. Pas grave au fond... Bien sûr, il se méfiait du Comte, de ce Noble ancien unique amour de la Reine (et alors, on s'en fout à la fin, tournons la page). Fersen n'était pas un idiot, et le général Bonaparte devait l'intriguer, donc il était sur ses gardes. C'est vrai, comme vous l'avez dit, 2 Mondes qui se rencontrent en cette fin de siècle, littéralement opposés.
En tout cas, cette période reste dans les oubliettes car je ne me rappelle pas avoir lu quoique ce soit à ce sujet. J'aimerais quand même en connaître la fin... Bonaparte était un renard, la suite lui donnera raison, mais mon amour de Fersen, qu'en est-il ? Gardera-t-il la tête haute face à l'Aiglon ? J'attends la suite.....
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Trianon a écrit: mon amour de Fersen..
Votre amour de Fersen !
Comme vous y allez, Tritri !!! Laissez-en un peu pour les autres .
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Mme de Sabran a écrit:Trianon a écrit: mon amour de Fersen..
Votre amour de Fersen !
Comme vous y allez, Tritri !!! Laissez-en un peu pour les autres .
Mais, chère amie, j'en laisse à quiconque veut bien partager avec moi.
Je dis mon amour pour Fersen, parce que j'ai toujours admiré les hommes discrets et sincères et surtout pas intéressés. C'est un peu comme était le Comte avec la Reine. D'ailleurs, il préféra partir aux Amériques plutôt que provoquer un scandale, voyant l'effet qu'il faisait à la Reine pour qui il devait déjà avoir un début de sentiment. Oui, j'aime cet homme, intérieurement très sensible mais à la froideur toute scandinave.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Partageons en soeurs : que préférez-vous, l'aile ou la cuisse ?
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Recouvrons notre sérieux, mesdames !
Voici la relation, sèche et ironique, que Bonaparte fit aussitôt à Talleyrand de son entretien avec Fersen :
Rastadt, 10 frimaire an VI (30 novembre 1797).
« Nous avons aujourd'hui, citoyen ministre, procédé à l'échange des ratifications du traité de paix de Campo-Formio ; vous trouverez ci-joint la copie du procès-verbaL « Tous les membres du Congrès sont arrivés ; ils sont tous venus me rendre visite. « Le roi de Suède a envoyé M. le baron de Fersen pour son ambassadeur au Congrès. Le roi de Suède espère intervenir au Congrès comme garant de la paix de Westphalie ; vous voyez qu'il date un peu de loin. Si l'on autorisait le roi de Suède, cela autoriserait aussi l'empereur de Russie à y intervenir comme garant de la paix de Teschen. M. le baron de Fersen est venu me voir, environné de toutes les fatuités d'un courtisan de l'Œil-de-bœuf. Après les compliments d'usage, que l'on dit de part et d'autre sans s'écouter, je lui ai demandé quel était le ministre de S, M. le roi de Suède à Paris. Il m'a dit que, pour le moment, il n'y en avait aucun, mais que cela était le résultat d'une de ces petites brouilleries qui s'accommodent facilement, et que déjà le petit différend survenu entre les deux Puissances était arrangé. Je lui ai alors parlé en ces termes : « — La nation française et la maison de Suède ont été unies depuis plusieurs siècles ; elles se sont réciproquement aidées pour détruire l'ambition de cette maison orgueilleuse qui, dans les siècles passés, visait, avec quelque probabilité, à la monarchie universelle. Une Puissance plus dangereuse pour la Suède, parce qu'elle est plus voisine, lui fait un devoir non moins impérieux de ménager la République française et réunit géographiquement le système politique des deux Puissances. Comment donc pouvoir expliquer la conduite de la cour de Suède, qui paraît prendre à tâche de saisir toutes les occasions d'envoyer, soit à Paris, soit auprès de différents plénipotentiaires français, des agents, ministres ou (ambassadeurs dont les personnes sont essentiellement désagréables à tout citoyen français ? Le roi de Suède ne verrait pas avec indifférence, sans doute, un ministre qui aurait cherché à soulever le peuple de Stockholm. Non, monsieur, la République française ne souffrira pas que des hommes qui lui sont trop connus par leurs liaisons avec l'ancienne cour de France, portés peut-être sur la liste des émigrés, viennent narguer les ministres du premier peuple de la terre. Le peuple français, avant de consulter la politique et l'intérêt, consultera surtout le sentiment de sa dignité. « Pendant ce discours, M. le baron de Fersen changeait successivement de couleur ; il prit son parti en courtisan ; il répondit que Sa Majesté prendrait en considération ce que je lui avais dit, et s'en alla. Je le reconduisis, comme de raison, avec le cérémonial d'usage. « M, le baron de Fersen était accompagné du ministre du roi de Suède à Ratisbonne, lequel a paru parfaitement sentir combien le discours que je tenais devait servir de règle à la cour de Stockholm.
« BONAPARTE. »
(1) Baron, au lieu de comte, est une erreur de Bonaparte.
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Cette lettre témoigne bien d'une fin de non recevoir envers Fersen et la Cour de Suède. Bonaparte paraît courroucé devant cette ambassade qu'il ne reconnaît pas envers un plénipotentiaire que "la République ne souffrira pas que des hommes trop connus par leurs liaisons avec l'ancienne Cour de France portés peut-être sur la liste des émigrés viennent narguer les ministres du premier peuple de la terre."
C'est un camouflet pour Fersen, c'est évident.
C'est un camouflet pour Fersen, c'est évident.
Dominique Poulin- Messages : 6994
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Bonaparte a écrit:
Comment donc pouvoir expliquer la conduite de la cour de Suède, qui paraît prendre à tâche de saisir toutes les occasions d'envoyer, soit à Paris, soit auprès de différents plénipotentiaires français, des agents, ministres ou ambassadeurs dont les personnes sont essentiellement désagréables à tout citoyen français ?
Voilà qui a le mérite d'être clair.
Dans son journal, Fersen écrit, au sujet de son entrevue avec Bonaparte : "Quel sang froid il m'a fallu pour ne pas lui répondre sèchement et fortement !".
"Le prétexte officiel de la rebuffade organisée par Bonaparte était, comme il l'avait dit, que Fersen était émigré, mais en petit comité le général disait avoir voulu donner un avertissement au courtisan de Louis XVI et à l'amant de Marie-Antoinette qui n'avait plus rien à faire dans l'Europe nouvelle. Il était convaincu et le sera jusqu'à Sainte-Hélène, que la reine avait été la maîtresse de Fersen. Talleyrand le lui avait affirmé, et l'on peut lire dans le Mémorial qu'il se souvenait avoir 'fort maltraité une personne très distinguée dans les affections de la reine' " (F. Kermina, Hans Axel de Fersen, le plus aimé, le plus aimant des hommes, éd. Perrin).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Mme de Sabran a écrit:Partageons en soeurs : que préférez-vous, l'aile ou la cuisse ?
Je prends le sot-l'y-laisse.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Non mais, reprocher au Comte de Fersen d'avoir été amant de la Reine Marie-Antoinette, cela tourne à l'obsession. A croire que Fersen n'existait que par cette relation, qu'il n'y avait rien d'autre dans sa vie. Et puis, Bonaparte, voir même Napoléon n'avait pas de leçon à lui donner connaissant sa vie privée pas toujours des plus exemplaire. On se demande d'ailleurs pourquoi il épousa une Habsbourg en 2ème noce, petite-nièce de Marie-Antoinette ? Acte d'un citoyen qui retourne sa veste. Mieux vaut en rire.
Je trouve que Fersen a très bien réagi aux paroles de Bonaparte, il n'a rien dit. Le silence et l'indifférence sont (souvent) d'or.
Je trouve que Fersen a très bien réagi aux paroles de Bonaparte, il n'a rien dit. Le silence et l'indifférence sont (souvent) d'or.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Duc d'Ostrogothie a écrit:Bonaparte a écrit:
Comment donc pouvoir expliquer la conduite de la cour de Suède, qui paraît prendre à tâche de saisir toutes les occasions d'envoyer, soit à Paris, soit auprès de différents plénipotentiaires français, des agents, ministres ou ambassadeurs dont les personnes sont essentiellement désagréables à tout citoyen français ?
Voilà qui a le mérite d'être clair.
Dans son journal, Fersen écrit, au sujet de son entrevue avec Bonaparte : "Quel sang froid il m'a fallu pour ne pas lui répondre sèchement et fortement !".
Oui, il fallait pouvoir se maîtriser dans ce cas-là afin d'éviter toute crise diplomatique, pour ce qui n'était que cancanage face au sérieux de cette rencontre. Surtout ne pas tomber dans le "piège" de répondre.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
La Valette, aide de camp de Napo a noté dans ses Mémoires cette entrevue comme « le trait le plus saillant » du séjour de Bonaparte à Rastadt, en ces termes :
« Le roi de Suède, en sa qualité de grand-duc de la Poméranie, avait envoyé.au Congrès de Rastadt le comte de Fersen, autrefois célèbre à la cour de France et chef du fameux voyage de Varennes. La haine de son souverain pour la France était connue et sa personne ne pouvait plaire. Il eut le fatal désir de se faire présenter au général. Quand il se trouva devant lui, celui-ci lui dit : « Comment, monsieur, avez-vous cru pouvoir servir utilement les intérêts de la Suède, vous qui n'êtes connu que par vos affections pour un gouvernement justement proscrit en France et par vos efforts si vainement employés pour son rétablissement ? » M. de Fersen répondit quelques mots confus que nous n'entendîmes pas. Le général Berthier, qui était présent, s'approcha de lui et, pour diminuer sa confusion, lui rappela qu'ils avaient fait la guerre d'Amérique ensemble . Ce court entretien permit à l'ambassadeur de se retirer avec un peu moins d'embarras et, le lendemain, il quitta Rastadt pour n'y revenir que plus tard. »
Notons que Bonaparte écrase de son mépris ce qu'il pense être un prototype du courtisan de l'Oeil de Boeuf alors que, devenu empereur, il créera la noblesse d'Empire et qu'il n'aura de cesse de la voir imiter les manières surannées de la cour de Versailles .
Il ne manquera à ces nouveaux nobles que les talons rouges .
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Mme de Sabran a écrit: Notons que Bonaparte écrase de son mépris ce qu'il pense être un prototype du courtisan de l'Oeil de Boeuf alors que, devenu empereur, il créera la noblesse d'Empire et qu'il n'aura de cesse de la voir imiter les manières surannées de la cour de Versailles .
Il ne manquera à ces nouveaux nobles que les talons rouges .
Très juste point de vue Eléonore. Napo (mille excuses pour les admirateurs) n'est pas un cas à part, bien d'autres rêveront de porter un titre de Noblesse voir une particule. Que d'hypocrisie quand même. Ah, les fameux talons rouges.... Mais, je ne les jeterai pas la pierre, il arrive que les années vous font changer d'opinion. Cela remet les montres à l'heure pour tous ceux qui sont partis inutilement durant la fin des Lumières et de la Révolution.
Non, non, je ne parlerai pas de politique, j'arrête et puis je ne suis pas du tout initiée.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Journal de Fersen :
« Jeudi, 30 novembre.
Le baron d'Edelsheim avait été voir la veille Bonaparte, qui lui parla encore de moi et lui a dit qu'il était impossible et que ce serait manquer au Directoire que de traiter (avec moi) ; que j'avais servi en France et que j'y avais été à la tête du parti le plus violent contre la révolution. Le baron, à qui j'en avais parlé hier, répondit qu'il savait effectivement que j'avais été au service (français), mais qu'il croyait avoir entendu que j'avais été réformé et quitté le service en 89 ou 90. Bonaparte lui dit qu'il ne savait pas tout, que j'avais couché avec la Reine. Edelsheim répondit en riant qu'il avait cru que les époques de l'histoire ancienne étaient oubliées. Bonaparte répéta ce qu'il avait déjà dit, ajoutant que j'avais toujours agi contre la République et qu'on ne pouvait traiter avec moi. »
La nouvelle se répandit bientôt dans tout le Congrès, puis en Europe que Fersen avait essuyé « une effroyable algarade ».
Le " Moniteur ", à Paris, rendit compte de la scène en reproduisant les termes de la lettre de Bonaparte à Talleyrand, et ajouta ironiquement : « On est tenté de rire de la figure qu'a dû faire un héros de l'ancienne cour en présence du héros de la République. »
« Jeudi, 30 novembre.
Le baron d'Edelsheim avait été voir la veille Bonaparte, qui lui parla encore de moi et lui a dit qu'il était impossible et que ce serait manquer au Directoire que de traiter (avec moi) ; que j'avais servi en France et que j'y avais été à la tête du parti le plus violent contre la révolution. Le baron, à qui j'en avais parlé hier, répondit qu'il savait effectivement que j'avais été au service (français), mais qu'il croyait avoir entendu que j'avais été réformé et quitté le service en 89 ou 90. Bonaparte lui dit qu'il ne savait pas tout, que j'avais couché avec la Reine. Edelsheim répondit en riant qu'il avait cru que les époques de l'histoire ancienne étaient oubliées. Bonaparte répéta ce qu'il avait déjà dit, ajoutant que j'avais toujours agi contre la République et qu'on ne pouvait traiter avec moi. »
La nouvelle se répandit bientôt dans tout le Congrès, puis en Europe que Fersen avait essuyé « une effroyable algarade ».
Le " Moniteur ", à Paris, rendit compte de la scène en reproduisant les termes de la lettre de Bonaparte à Talleyrand, et ajouta ironiquement : « On est tenté de rire de la figure qu'a dû faire un héros de l'ancienne cour en présence du héros de la République. »
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
A mon avis les dés étaient jetés dès que Gustave IV décida d'envoyer Fersen représenter la Suède au Congrès. L'idée du roi me paraît saugrenue ! Le souverain suédois en savait tout de même assez pour connaître le rôle du comte à la Cour de France et son influence omniprésente auprès de la dernière reine de France ? Il en savait assez sur la nouvelle donne Française au lendemain de la Révolution, les nouveaux hommes au pouvoir, l'ascension de Bonaparte ? Où il faut croire que non ? Et deuxièmement, Fersen n'aurait jamais dû accepter cette ambassade. Gustave IV et Fersen ont fait preuve à ce moment d'un grave aveuglément politique.
Dominique Poulin- Messages : 6994
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Dominique Poulin a écrit:A mon avis les dés étaient jetés dès que Gustave IV décida d'envoyer Fersen représenter la Suède au Congrès. L'idée du roi me paraît saugrenue ! Le souverain suédois en savait tout de même assez pour connaître le rôle du comte à la Cour de France et son influence omniprésente auprès de la dernière reine de France ? Il en savait assez sur la nouvelle donne Française au lendemain de la Révolution, les nouveaux hommes au pouvoir, l'ascension de Bonaparte ? Où il faut croire que non ? Et deuxièmement, Fersen n'aurait jamais dû accepter cette ambassade. Gustave IV et Fersen ont fait preuve à ce moment d'un grave aveuglément politique.
Ce serait étonnant que Gustave IV ne connaissait pas l'histoire du Comte avec la France et la Reine. Je pense que pour lui c'était une histoire ancienne pas très importante, la monarchie ayant été abolie.
Par contre, j'ai pensé comme vous Dominique Poulin, pourquoi avoir accepté cet ambassade ? Fersen avait-il le choix si c'était un ordre ? Il aimait tant la France qu'y retourner et se déculpabiliser était peut-être son dessein auprès de Bonaparte et de la France ?
Trianon- Messages : 3305
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Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Pardon, je mets la charrue avant les boeufs ...
Le 6 janvier 1798, Fersen note encore dans son journal : « Les gazettes anglaises, the Times des 18,19 et 20 (décembre), parlaient de moi et de Buonaparte. Tout y était inexact. Il y avait cependant du vrai dans ma conversation avec lui, mais on parlait de moi et de l'infortunée Reine, ce qui me choqua. »
Fersen, malgré le calme et la froideur qui lui étaient habituels, fut profondément froissé par sa mésaventure. Sur cette entrevue avec Bonaparte, il avait joué sa fortune. Son renom d'habile politique se trouvait compromis ainsi que la faveur dont il jouissait près de son roi. Il écrivit à Gustave IV une lettre où il atténuait les faits et paraissait croire que Bonaparte ne s'était pas encore nettement prononcé sur son admission au Congrès.
En voici la partie essentielle :
« ... J'y allai à neuf heures du soir avec M. de Bildt. Je fus reçu par les aides de camp dans la première antichambre. Ils m'accompagnèrent jusqu'à la porte du salon, et un de ces messieurs annonça : « L'ambassadeur de Suède. » Je trouvai Buonaparte avec le général Berthier et deux aides de camp, qui restèrent dans la chambre. Après avoir présenté M. de Bildt comme ministre de Votre Majesté et les compliments d'usage, il me donna un fauteuil près de la cheminée ; il m'appela indifféremment Monsieur, Excellence ou Elle ( ). Après quelques propos vagues sur son voyage, il me dit que sans doute j'avais été chargé des arrangements relatifs au mariage de Votre Majesté. Je lui répondis que non, que j'étais nommé ambassadeur du Roi au Congrès.
Il parla ensuite des grandes alliances de la maison de Bade et me demanda si nous n'avions pas un chargé d'affaires à Paris. Ne voulant pas entrer en discussion sur cet objet et ignorant si ce qu'il avait dit sur le raccommodement et l'envoi réciproque de ministres était vrai, je répondis simplement que non, que depuis la petite brouillerie qu'il y avait eue entre les deux Puissances, les missions de part et d'autre avaient cessé, que des malentendus réciproques l'avaient sans doute occasionnée, et que j'espérais que le tout serait bientôt aplani.
Le général en prit occasion de parler assez longuement des intérêts de la Suède et de la République, qui devaient, disait-il, être communs ; que ces deux Puissances avaient travaillé ensemble à l'abaissement de la maison d'Autriche, qu'elles avaient toujours été et devaient toujours être des alliées naturelles ; que ce serait mal entendre ses intérêts que de faire une conduite différente. Il fit savoir qu'on avait de la peine à reconnaître la puissance de la République, qui, disait-il, était toujours franche dans sa manière d'agir ; il fit sentir aussi le tort qu'on avait de s'envoyer des personnes désagréables et le droit qu'on avait de les refuser, et que la République était décidée à n'en recevoir aucune qui ait eu une part directe aux affaires présentes ou qui est peut-être sur la liste des émigrés. Je ne jugeai pas à propos d'entrer dans aucune explication, et, quand il eut fini, je me contentai de dire que j'étais persuadé que Sa Majesté le Roi désirerait toujours de conserver avec la République des relations qui pourraient être avantageuses aux deux nations. Après quoi, je me levai et m'en allai. Le général m'accompagna jusqu'à la porte et les aides de camp jusqu'au haut de l'escalier. Le tout fut l'affaire d'une demi-heure, et il fut très poli. Votre Majesté pensera sans doute qu'il est impossible, d'après le détail que j'ai l'honneur de mettre sous ses yeux, d'en rien conclure et tout ce que j'ai vu ne peut m'éclaircir encore si c'est manque de connaissance des formes et usages, ou bien si l'omission de la dénomination d'ambassadeur est un fait exprès. L'arrivée du comte de Metternich éclaircira ce doute et est attendue dans trois ou quatre jours. »
Le 6 janvier 1798, Fersen note encore dans son journal : « Les gazettes anglaises, the Times des 18,19 et 20 (décembre), parlaient de moi et de Buonaparte. Tout y était inexact. Il y avait cependant du vrai dans ma conversation avec lui, mais on parlait de moi et de l'infortunée Reine, ce qui me choqua. »
Fersen, malgré le calme et la froideur qui lui étaient habituels, fut profondément froissé par sa mésaventure. Sur cette entrevue avec Bonaparte, il avait joué sa fortune. Son renom d'habile politique se trouvait compromis ainsi que la faveur dont il jouissait près de son roi. Il écrivit à Gustave IV une lettre où il atténuait les faits et paraissait croire que Bonaparte ne s'était pas encore nettement prononcé sur son admission au Congrès.
En voici la partie essentielle :
« ... J'y allai à neuf heures du soir avec M. de Bildt. Je fus reçu par les aides de camp dans la première antichambre. Ils m'accompagnèrent jusqu'à la porte du salon, et un de ces messieurs annonça : « L'ambassadeur de Suède. » Je trouvai Buonaparte avec le général Berthier et deux aides de camp, qui restèrent dans la chambre. Après avoir présenté M. de Bildt comme ministre de Votre Majesté et les compliments d'usage, il me donna un fauteuil près de la cheminée ; il m'appela indifféremment Monsieur, Excellence ou Elle ( ). Après quelques propos vagues sur son voyage, il me dit que sans doute j'avais été chargé des arrangements relatifs au mariage de Votre Majesté. Je lui répondis que non, que j'étais nommé ambassadeur du Roi au Congrès.
Il parla ensuite des grandes alliances de la maison de Bade et me demanda si nous n'avions pas un chargé d'affaires à Paris. Ne voulant pas entrer en discussion sur cet objet et ignorant si ce qu'il avait dit sur le raccommodement et l'envoi réciproque de ministres était vrai, je répondis simplement que non, que depuis la petite brouillerie qu'il y avait eue entre les deux Puissances, les missions de part et d'autre avaient cessé, que des malentendus réciproques l'avaient sans doute occasionnée, et que j'espérais que le tout serait bientôt aplani.
Le général en prit occasion de parler assez longuement des intérêts de la Suède et de la République, qui devaient, disait-il, être communs ; que ces deux Puissances avaient travaillé ensemble à l'abaissement de la maison d'Autriche, qu'elles avaient toujours été et devaient toujours être des alliées naturelles ; que ce serait mal entendre ses intérêts que de faire une conduite différente. Il fit savoir qu'on avait de la peine à reconnaître la puissance de la République, qui, disait-il, était toujours franche dans sa manière d'agir ; il fit sentir aussi le tort qu'on avait de s'envoyer des personnes désagréables et le droit qu'on avait de les refuser, et que la République était décidée à n'en recevoir aucune qui ait eu une part directe aux affaires présentes ou qui est peut-être sur la liste des émigrés. Je ne jugeai pas à propos d'entrer dans aucune explication, et, quand il eut fini, je me contentai de dire que j'étais persuadé que Sa Majesté le Roi désirerait toujours de conserver avec la République des relations qui pourraient être avantageuses aux deux nations. Après quoi, je me levai et m'en allai. Le général m'accompagna jusqu'à la porte et les aides de camp jusqu'au haut de l'escalier. Le tout fut l'affaire d'une demi-heure, et il fut très poli. Votre Majesté pensera sans doute qu'il est impossible, d'après le détail que j'ai l'honneur de mettre sous ses yeux, d'en rien conclure et tout ce que j'ai vu ne peut m'éclaircir encore si c'est manque de connaissance des formes et usages, ou bien si l'omission de la dénomination d'ambassadeur est un fait exprès. L'arrivée du comte de Metternich éclaircira ce doute et est attendue dans trois ou quatre jours. »
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55403
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: ... par Emile Dard, Bonaparte et Fersen
Mme de Sabran a écrit:
Enfin, Fersen s'en tire mieux que les plénipotentiaires français carrément assassinés ...
.
Hein ! non ?!!!
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
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