Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
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Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Je suis éberluée d'apprendre que les boiseries sont recouvertes de feuilles d'or blanc, de platine en somme !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Oui, l'or blanc ne s'oxydant pas contrairement à l'argent
Cher LNLN, il n'y avait pas d'alcôve sous MA, mais une glace derrière laquelle passait un escalier.
Eugénie fit supprimer celui-ci pour y créer une salle de bains à laquelle on accédait par cette double porte vitrée remplaçant la glace d'origine.
La cloison a été rétablie au XXème mais munie d'une vitre et non d'une glace, afin que l'on puisse observer la pièce crée par Eugénie
Cher LNLN, il n'y avait pas d'alcôve sous MA, mais une glace derrière laquelle passait un escalier.
Eugénie fit supprimer celui-ci pour y créer une salle de bains à laquelle on accédait par cette double porte vitrée remplaçant la glace d'origine.
La cloison a été rétablie au XXème mais munie d'une vitre et non d'une glace, afin que l'on puisse observer la pièce crée par Eugénie
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Oh ?! Merci de me corriger. Voilà ce que c'est que de parler sans vérifier...Gouverneur Morris a écrit:
Cher LNLN, il n'y avait pas d'alcôve sous MA, mais une glace derrière laquelle passait un escalier.
Eugénie fit supprimer celui-ci pour y créer une salle de bains à laquelle on accédait par cette double porte vitrée remplaçant la glace d'origine.
Ainsi donc la maquette de notre ami Vicq correspond bien aux volumes de la pièce du temps de Marie-Antoinette.
Mille excuses.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Mme de Sabran a écrit:
Je suis éberluée d'apprendre que les boiseries sont recouvertes de feuilles d'or blanc, de platine en somme !
Non c'est bien de l'or blanc , c'est-à-dire un alliage d'or et d'argent . Le platine est un métal qui ne commencera à être utiliser qu'à partir du 1er Empire , notamment sur les porcelaine de Sèvres.
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Ah très bien, merci cher Hastur .
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Je viens de voir sur wiki qu'une feuille d'or blanc est en fait composée de 25 à 50% d'or et le reste d'argent , le boudoir d'argent de Marie-Antoinette mérite donc bien son nom !!
C'est cette apport d'or qui évite ainsi à la part d'argent de s'oxyder.
C'est cette apport d'or qui évite ainsi à la part d'argent de s'oxyder.
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Nous voilà tous rassérénés !
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Ce boudoir d'argent, aménagé en 1786 par l'architecte Pierre Rousseau, est considéré comme "l'expression la plus raffinée, et achevée, du goût de Marie-Antoinette pour le néoclassicisme" (P. Daguenet, "Les séjours de Marie-Antoinette à Fontainebleau", éd. AKFG).
Les peintures des boiseries, dans le style pompéien, sont l'oeuvre de Michel-Hubert Bourgeois, assisté de Jacques-Louis-François Touzé.
Les figures en plâtre des Muses antiques, représentées sur les quatre dessus de porte, sont de Philippe-Laurent Roland, beau-frère de Rousseau.
Le plafond, représentant l'Aurore, est de Jean-Simon Berthélémy.
La cheminée en marbre blanc est de Jacques-François Dropsy et Claude-Jean Pitoin.
L'escalier situé derrière la glace face au jardin de la Reine menait à la chambre de la sous-gouvernante au rez-de-chaussée et permettait à Marie-Antoinette de voir ses enfants comme elle le souhaitait.
Le boudoir turc était situé juste au-dessus du boudoir d'argent.
Le boudoir d'argent faisait l'admiration des visiteurs et courtisans en son temps.
Bachaumont écrit ainsi le 6 novembre 1786 que " (...) c'est une chose admirable de voir tous les embellissements déjà faits au château, sans parler de ceux qu'on y doit faire encore. Mais la chose la plus curieuse, c'est le boudoir de la Reine (...)" (mémoires de Bachaumont, tome 33).
Marie-Antoinette ne permettait à personne d'entrer dans son boudoir, ainsi que Bachaumont l'écrit dans son Journal à la date du 27 septembre 1786 :
Selon la Correspondance secrète sur Louis XVI, Mlle Contat fut néanmoins surprise par la reine en train de visiter clandestinement son boudoir.
Bachaumont rapporte qu'à partir de ce moment-là, la reine "quand elle sort, en prend la clef, et personne n'y peut entrer" (v. supra).
Encore un exemple de cette "curieuse manie" de Marie-Antoinette, de vouloir se préserver un espace privé et d'intimité...
Les peintures des boiseries, dans le style pompéien, sont l'oeuvre de Michel-Hubert Bourgeois, assisté de Jacques-Louis-François Touzé.
Les figures en plâtre des Muses antiques, représentées sur les quatre dessus de porte, sont de Philippe-Laurent Roland, beau-frère de Rousseau.
Le plafond, représentant l'Aurore, est de Jean-Simon Berthélémy.
La cheminée en marbre blanc est de Jacques-François Dropsy et Claude-Jean Pitoin.
L'escalier situé derrière la glace face au jardin de la Reine menait à la chambre de la sous-gouvernante au rez-de-chaussée et permettait à Marie-Antoinette de voir ses enfants comme elle le souhaitait.
Le boudoir turc était situé juste au-dessus du boudoir d'argent.
Le boudoir d'argent faisait l'admiration des visiteurs et courtisans en son temps.
Bachaumont écrit ainsi le 6 novembre 1786 que " (...) c'est une chose admirable de voir tous les embellissements déjà faits au château, sans parler de ceux qu'on y doit faire encore. Mais la chose la plus curieuse, c'est le boudoir de la Reine (...)" (mémoires de Bachaumont, tome 33).
Marie-Antoinette ne permettait à personne d'entrer dans son boudoir, ainsi que Bachaumont l'écrit dans son Journal à la date du 27 septembre 1786 :
Selon la Correspondance secrète sur Louis XVI, Mlle Contat fut néanmoins surprise par la reine en train de visiter clandestinement son boudoir.
Bachaumont rapporte qu'à partir de ce moment-là, la reine "quand elle sort, en prend la clef, et personne n'y peut entrer" (v. supra).
Encore un exemple de cette "curieuse manie" de Marie-Antoinette, de vouloir se préserver un espace privé et d'intimité...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Je poste ici quelques photos prises par l'un de nos photographes : l'ami Gouv', engagé sur tous les fronts de l'Art !
Vues avec rideaux fermés de la salle de bains en alcôve de l'impératrice Eugènie !
Images : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Et sans oublier le mobilier, bien sûr...
Images : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Et le détail sur l'encoche faite dans la boiserie murale, qui a permis de déterminer quel était l'emplacement du secrétaire dans ce boudoir...
Image : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Description détaillée de ces deux meubles, ici :
Secrétaire et table à ouvrage (attr. à J.H Riesener), boudoir de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Vues avec rideaux fermés de la salle de bains en alcôve de l'impératrice Eugènie !
Images : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Et sans oublier le mobilier, bien sûr...
Images : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Et le détail sur l'encoche faite dans la boiserie murale, qui a permis de déterminer quel était l'emplacement du secrétaire dans ce boudoir...
Image : Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris
Description détaillée de ces deux meubles, ici :
Secrétaire et table à ouvrage (attr. à J.H Riesener), boudoir de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
la porte de gauche s'ouvre sur le petit escalier qui conduit au BOUDOIR TURC, par contre je ne sais où mène la porte de droite - une petite enquête amusante à faire dans les plans et dessins.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Vicq d Azir a écrit: ça ne coute pas cher,
Tout dépend du maître ébéniste ! Sené n'était pas vraiment bas de gamme
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Dernière édition par Gouverneur Morris le Jeu 09 Mar 2023, 01:35, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Ah ! Intéressant.
Le "style Marie-Antoinette" surclasse nettement les deux autres ! Enfin bon, celui d'Eugénie n'est vraiment pas mis en valeur.
Le "style Marie-Antoinette" surclasse nettement les deux autres ! Enfin bon, celui d'Eugénie n'est vraiment pas mis en valeur.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Nouvelles images du boudoir d'argent aménagé dans son "état premier Empire" , à l'occasion de l'exposition Un Palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau, organisée il y a deux ans (voir nos messages ci-dessus).
J'y ajoute quelques éléments du décor...
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Demi lustre
Antoine-André Ravrio (1759-1814) , bronzier
1ère moitié du 19e siècle
Monture en bronze ciselé et doré, cristal de Bohème
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Table de toilette
François-Honoré Jacob-Desmalter
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Candélabres à 3 lumières en bronze ciselé, marbre blanc
Epoque Louis XVI
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Pendule en forme d'autel
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Fauteuil
François-Honoré Jacob-Desmalter (menuisier), Rode (menuisier), Gagnol (tapissier), Chatard (doreur)
1808, Premier Empire
Utilisation d'origine Boudoir d'Argent, Marie-Louise, impératrice des Français
Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
J'y ajoute quelques éléments du décor...
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Demi lustre
Antoine-André Ravrio (1759-1814) , bronzier
1ère moitié du 19e siècle
Monture en bronze ciselé et doré, cristal de Bohème
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Table de toilette
François-Honoré Jacob-Desmalter
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Candélabres à 3 lumières en bronze ciselé, marbre blanc
Epoque Louis XVI
Image : Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
Pendule en forme d'autel
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Fauteuil
François-Honoré Jacob-Desmalter (menuisier), Rode (menuisier), Gagnol (tapissier), Chatard (doreur)
1808, Premier Empire
Utilisation d'origine Boudoir d'Argent, Marie-Louise, impératrice des Français
Château de Fontainebleau , distr. RMN-Grand-Palais / Thierry Ollivier
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Retour sur un rapide présentation du Boudoir d'argent de la reine avec des images de bonne qualité et haute résolution - ENFIN - mises en ligne par la conservation du château, et qui rendent justice à la préciosité de cet aménagement et en particulier de son mobilier (voir son histoire nos messages précédents).
Je cite le texte de présentation tel que publié sur le site du Ministère de la Culture - Panorama de l'Art
LE BOUDOIR D'ARGENT DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE AU CHÂTEAU DE FONTAINEBLEAU
Vie de cour ou vie privée ? La passion de la reine Marie-Antoinette pour les petites pièces luxueusement ornées.
La vie de cour est avant tout une vie publique soumis au regard d'autrui, l'individu doit se contrôler en permanence. Sous le règne de Louis XVI, ce cérémonial de cour est de plus en plus perçu comme une contrainte. La reine Marie-Antoinette s'y soumet, mais multiplie les échappatoires.
À Fontainebleau, elle fait aménager deux cabinets de retraite donnant sur le jardin de Diane : le boudoir turc, réalisé en 1777, et le boudoir d'argent, entre 1785 et 1786. Dans ces lieux de vie privés, la reine se repose, écrit, lit et reçoit quelques intimes.
Boudoir turc à Fontainebleau
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
Boudoir d'argent à Fontainebleau
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
LE BOUDOIR DE LA REINE
Situé au premier étage, entre la chambre d'apparat du Roi et celle de la Reine, le boudoir d'Argent est une petite pièce de forme rectangulaire à deux pans coupés sur une longueur et éclairée sur l'autre par deux fenêtres.
Images : Château de Fontainebleau / Serge Reby
Quatre portes en permettent l'accès. L'une d'elles mène à un couloir qui conduit au cabinet de la chaise de la Reine, une pièce destinée à l'utilisation d'une chaise percée. Un escalier permet de monter au Boudoir turc et de descendre dans l'appartement des Enfants de France.
Images : Château de Fontainebleau / Serge Reby
Pierre Rousseau en conçoit l'ornementation. Il choisit de privilégier la peinture aux dépens de la sculpture, quasiment absente du décor. La première est présente dans les moindres détails : sur les boiseries, les portes, le plafond. La seconde, en revanche, n'est utilisée que pour souligner le rythme du décor : encadrement des panneaux avec le motif du ruban perlé, encadrement des miroirs.
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
LE GOÛT POMPÉIEN
Le style décoratif du boudoir traduit le changement de goût qui s'opère dans le troisième quart du XVIIIe siècle en Europe. Avec les fouilles engagées à Pompéi à partir de 1748, le goût pour l'Antiquité gréco-romaine gagne tous les domaines de l'art.
Le rocaille, avec ses lignes courbes, laisse la place au « bon goût des Anciens ». Les peintres couvrent les lambris d'un décor qui fait référence à l'Antiquité, reprenant les motifs des camées, peignant des bas-reliefs en trompe-l'œil avec un camaïeu de bleu rehaussé de touches de blanc, recourant au répertoire iconographique de certaines fresques antiques (femmes drapées, sphinges canéphores dont les queues se terminent en rinceaux de feuilles d'acanthe).
Image : Château de Fontainebleau / Serge Reby
L'ANTIQUITÉ FLEURIE
Chez Marie-Antoinette, ce goût pour l'Antiquité se double d'un attrait très particulier pour la nature.
En 1774, juste après son avènement, Louis XVI avait donné à son épouse la clé du Petit Trianon, à Versailles. La reine avait transformé le lieu et fait réaliser des jardins à l'anglaise, plus naturels, plus sauvages que les jardins à la française.
Dans le boudoir d'Argent, cette passion pour la nature s'exprime par la profusion de motifs floraux sur les meubles, notamment la garniture des sièges. Le naturalisme des fleurs est poussé à l'extrême : bleuets, marguerites, roses, blé et lierre sont aisément identifiables.
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
La grande particularité du boudoir est d'offrir une profusion florale intimement mêlée à des motifs relevant d'une inspiration antique. Cette relecture de l'Antiquité et l'émergence de ces motifs floraux naturalistes caractérisent presque tous les décors royaux du règne de Marie-Antoinette, au point qu'on a pu parler d'un style « antique fleuri ».
Image : Château de Fontainebleau / Serge Reby
UNE HARMONIE UNIQUE
Le décor du boudoir se caractérise par une harmonie nacrée. Sur les fonds des panneaux muraux, elle est obtenue par l'application de feuilles d'or blanc. Le boudoir sert d'écrin à un secrétaire à cylindre et à une table à ouvrage, réalisés par l'ébéniste Jean-Henri Riesener, qui possèdent tous deux un décor losangé et nacré dont la tonalité argentée rappelle les lambris.
Secrétaire à cylindre, boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Cette recherche constante de l'harmonie de la couleur est également présente dans les sièges en bois doré et argenté de l'ébéniste Georges Jacob.
Fauteuil du boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Tabouret de pied
Georges Jacob
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Par ailleurs, il existe une grande unité dans les motifs décoratifs choisis. Ainsi, le ruban perlé de l'encadrement des boiseries se retrouve sur la ceinture des sièges le motif du carquois garni de flèches est présent sur les piédroits de la cheminée, les pieds des sièges et ceux du bureau à cylindre la guirlande de lierre sculptée qui orne la cheminée grimpe également le long des fenêtres et se poursuit sur le dossier des sièges.
Monographie du palais de Fontainebleau : Boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
En 1796, le mobilier du château de Fontainebleau est dispersé. Le secrétaire est acheté par Alfred Rothschild en 1882, puis reste en Angleterre jusqu'à son acquisition au XIXe siècle par Edulji F. Dinshaw pour sa résidence de New York. Le fonds de sauvegarde de Versailles s'en porte acquéreur en 1956, puis le secrétaire est envoyé au château de Fontainebleau en 1961. Quant à la table en auge, elle réapparaît lors de la vente Coty à Paris en 1937, puis réunie au secrétaire par Edulji F. Dinshaw. Donnée au Louvre, elle est envoyée à Fontainebleau le même jour que le bureau à cylindre. Ce fait a son importance, car le boudoir est conçu comme un tout. Raffinement et harmonie sont les maîtres mots de ce petit bijou féminin.
* Source texte : Panorama de l'Art
Photos du mobilier nacré, à suivre...
Je cite le texte de présentation tel que publié sur le site du Ministère de la Culture - Panorama de l'Art
LE BOUDOIR D'ARGENT DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE AU CHÂTEAU DE FONTAINEBLEAU
Vie de cour ou vie privée ? La passion de la reine Marie-Antoinette pour les petites pièces luxueusement ornées.
La vie de cour est avant tout une vie publique soumis au regard d'autrui, l'individu doit se contrôler en permanence. Sous le règne de Louis XVI, ce cérémonial de cour est de plus en plus perçu comme une contrainte. La reine Marie-Antoinette s'y soumet, mais multiplie les échappatoires.
À Fontainebleau, elle fait aménager deux cabinets de retraite donnant sur le jardin de Diane : le boudoir turc, réalisé en 1777, et le boudoir d'argent, entre 1785 et 1786. Dans ces lieux de vie privés, la reine se repose, écrit, lit et reçoit quelques intimes.
Boudoir turc à Fontainebleau
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
Boudoir d'argent à Fontainebleau
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
LE BOUDOIR DE LA REINE
Situé au premier étage, entre la chambre d'apparat du Roi et celle de la Reine, le boudoir d'Argent est une petite pièce de forme rectangulaire à deux pans coupés sur une longueur et éclairée sur l'autre par deux fenêtres.
Images : Château de Fontainebleau / Serge Reby
Quatre portes en permettent l'accès. L'une d'elles mène à un couloir qui conduit au cabinet de la chaise de la Reine, une pièce destinée à l'utilisation d'une chaise percée. Un escalier permet de monter au Boudoir turc et de descendre dans l'appartement des Enfants de France.
Images : Château de Fontainebleau / Serge Reby
Pierre Rousseau en conçoit l'ornementation. Il choisit de privilégier la peinture aux dépens de la sculpture, quasiment absente du décor. La première est présente dans les moindres détails : sur les boiseries, les portes, le plafond. La seconde, en revanche, n'est utilisée que pour souligner le rythme du décor : encadrement des panneaux avec le motif du ruban perlé, encadrement des miroirs.
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
LE GOÛT POMPÉIEN
Le style décoratif du boudoir traduit le changement de goût qui s'opère dans le troisième quart du XVIIIe siècle en Europe. Avec les fouilles engagées à Pompéi à partir de 1748, le goût pour l'Antiquité gréco-romaine gagne tous les domaines de l'art.
Le rocaille, avec ses lignes courbes, laisse la place au « bon goût des Anciens ». Les peintres couvrent les lambris d'un décor qui fait référence à l'Antiquité, reprenant les motifs des camées, peignant des bas-reliefs en trompe-l'œil avec un camaïeu de bleu rehaussé de touches de blanc, recourant au répertoire iconographique de certaines fresques antiques (femmes drapées, sphinges canéphores dont les queues se terminent en rinceaux de feuilles d'acanthe).
Image : Château de Fontainebleau / Serge Reby
L'ANTIQUITÉ FLEURIE
Chez Marie-Antoinette, ce goût pour l'Antiquité se double d'un attrait très particulier pour la nature.
En 1774, juste après son avènement, Louis XVI avait donné à son épouse la clé du Petit Trianon, à Versailles. La reine avait transformé le lieu et fait réaliser des jardins à l'anglaise, plus naturels, plus sauvages que les jardins à la française.
Dans le boudoir d'Argent, cette passion pour la nature s'exprime par la profusion de motifs floraux sur les meubles, notamment la garniture des sièges. Le naturalisme des fleurs est poussé à l'extrême : bleuets, marguerites, roses, blé et lierre sont aisément identifiables.
Image : RMN Grand Palais, château de Fontainebleau
La grande particularité du boudoir est d'offrir une profusion florale intimement mêlée à des motifs relevant d'une inspiration antique. Cette relecture de l'Antiquité et l'émergence de ces motifs floraux naturalistes caractérisent presque tous les décors royaux du règne de Marie-Antoinette, au point qu'on a pu parler d'un style « antique fleuri ».
Image : Château de Fontainebleau / Serge Reby
UNE HARMONIE UNIQUE
Le décor du boudoir se caractérise par une harmonie nacrée. Sur les fonds des panneaux muraux, elle est obtenue par l'application de feuilles d'or blanc. Le boudoir sert d'écrin à un secrétaire à cylindre et à une table à ouvrage, réalisés par l'ébéniste Jean-Henri Riesener, qui possèdent tous deux un décor losangé et nacré dont la tonalité argentée rappelle les lambris.
Secrétaire à cylindre, boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Cette recherche constante de l'harmonie de la couleur est également présente dans les sièges en bois doré et argenté de l'ébéniste Georges Jacob.
Fauteuil du boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Tabouret de pied
Georges Jacob
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Par ailleurs, il existe une grande unité dans les motifs décoratifs choisis. Ainsi, le ruban perlé de l'encadrement des boiseries se retrouve sur la ceinture des sièges le motif du carquois garni de flèches est présent sur les piédroits de la cheminée, les pieds des sièges et ceux du bureau à cylindre la guirlande de lierre sculptée qui orne la cheminée grimpe également le long des fenêtres et se poursuit sur le dossier des sièges.
Monographie du palais de Fontainebleau : Boudoir de la Reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
En 1796, le mobilier du château de Fontainebleau est dispersé. Le secrétaire est acheté par Alfred Rothschild en 1882, puis reste en Angleterre jusqu'à son acquisition au XIXe siècle par Edulji F. Dinshaw pour sa résidence de New York. Le fonds de sauvegarde de Versailles s'en porte acquéreur en 1956, puis le secrétaire est envoyé au château de Fontainebleau en 1961. Quant à la table en auge, elle réapparaît lors de la vente Coty à Paris en 1937, puis réunie au secrétaire par Edulji F. Dinshaw. Donnée au Louvre, elle est envoyée à Fontainebleau le même jour que le bureau à cylindre. Ce fait a son importance, car le boudoir est conçu comme un tout. Raffinement et harmonie sont les maîtres mots de ce petit bijou féminin.
* Source texte : Panorama de l'Art
Photos du mobilier nacré, à suivre...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Retour sur les meubles emblématiques qui composaient le mobilier du boudoir d'argent et dont nous évoquions déjà l'histoire moderne, page précédente, et avec - enfin - des images de haute résolution.
Je cite, publié sur le site internet du château, un extrait de...
Description du mobilier du Boudoir d'argent
Le secrétaire à cylindre de la reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Secrétaire à cylindre de la reine Marie-Antoinette
Attribué à Jean-Henri Riesener (1734-1806), ébéniste
1786
Acier, bronze doré et argenté, nacre, bois
Hauteur : 110 cm, Largeur : 120,5 cm, Profondeur : 65 cm
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Ce secrétaire à cylindre fameux, en raison notamment de l'originalité de ses matériaux (nacre, bronze argenté) a été livré par l'ébéniste d'origine allemande Jean-Henri Riesener (1734-1806) pour le boudoir de la reine Marie-Antoinette (1755-1793) à Fontainebleau en 1786, année d'achèvement du décor mural de la pièce. La disparition des archives de la Reine ne permet pas d'en savoir plus aujourd'hui sur cette commande.
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
L'idée d'employer de la nacre pour décorer le mobilier n'était pas nouvelle et cette utilisation est attestée depuis au moins la Renaissance. En dehors de sa brillance et de son éclat exceptionnel, la nacre pouvait également être associée à Venus et était ainsi souvent dans les cours l'apanage des princesses et des reines.
Voir notre sujet : Mobilier du XVIIIe siècle : décors et marqueteries de nacre
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Depuis le retour de ce meuble remarquable à Fontainebleau en 1961 (il avait été aliéné en 1796), les historiens n'ont cessé de louer l'harmonie de ses ornements avec ceux du décor mural du boudoir de la Reine, qui présentent plusieurs éléments en commun (argenture des bronzes qui reprend le décor d'or blanc des parois, motif du chapelet de perles recouvert d'un ruban tournant, etc).
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Dans la pièce, le secrétaire est associé à une table à ouvrage assortie, aliénée également en 1796, qui a regagné de même Fontainebleau en 1961.
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau)
Table à ouvrage, ou table vide-poches
Jean-Henri Riesener (1734 - 1806)
1786
Nacre, laiton, bronze doré et argenté, bois
Hauteur : 77 cm, Largeur : 67 cm, Profondeur : 41 cm
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Au temps de la Reine, ce mobilier d'ébénisterie était associé à un ensemble de sièges, en bois doré et argenté, dont seuls trois éléments ont pu être identifiés jusqu'à présent : un fauteuil (Fondation Gulbenkian à Lisbonne), l'écran de cheminée (Metropolitan Museum of Art à New York) et le tabouret de pied (racheté par le château en 1979). Enfin, une voyeuse en acajou sculpté a pu être identifiée récemment dans les collections du château de Versailles (Vmb 20). Les deux fauteuils présentés actuellement dans le boudoir sont des répliques (1972-1976) exécutées à partir de l'original conservé à Lisbonne.
(Voir nos messages précédents )
Je cite, publié sur le site internet du château, un extrait de...
Description du mobilier du Boudoir d'argent
Le secrétaire à cylindre de la reine
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Secrétaire à cylindre de la reine Marie-Antoinette
Attribué à Jean-Henri Riesener (1734-1806), ébéniste
1786
Acier, bronze doré et argenté, nacre, bois
Hauteur : 110 cm, Largeur : 120,5 cm, Profondeur : 65 cm
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Ce secrétaire à cylindre fameux, en raison notamment de l'originalité de ses matériaux (nacre, bronze argenté) a été livré par l'ébéniste d'origine allemande Jean-Henri Riesener (1734-1806) pour le boudoir de la reine Marie-Antoinette (1755-1793) à Fontainebleau en 1786, année d'achèvement du décor mural de la pièce. La disparition des archives de la Reine ne permet pas d'en savoir plus aujourd'hui sur cette commande.
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
L'idée d'employer de la nacre pour décorer le mobilier n'était pas nouvelle et cette utilisation est attestée depuis au moins la Renaissance. En dehors de sa brillance et de son éclat exceptionnel, la nacre pouvait également être associée à Venus et était ainsi souvent dans les cours l'apanage des princesses et des reines.
Voir notre sujet : Mobilier du XVIIIe siècle : décors et marqueteries de nacre
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Depuis le retour de ce meuble remarquable à Fontainebleau en 1961 (il avait été aliéné en 1796), les historiens n'ont cessé de louer l'harmonie de ses ornements avec ceux du décor mural du boudoir de la Reine, qui présentent plusieurs éléments en commun (argenture des bronzes qui reprend le décor d'or blanc des parois, motif du chapelet de perles recouvert d'un ruban tournant, etc).
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Adrien Didierjean
Dans la pièce, le secrétaire est associé à une table à ouvrage assortie, aliénée également en 1796, qui a regagné de même Fontainebleau en 1961.
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau)
Table à ouvrage, ou table vide-poches
Jean-Henri Riesener (1734 - 1806)
1786
Nacre, laiton, bronze doré et argenté, bois
Hauteur : 77 cm, Largeur : 67 cm, Profondeur : 41 cm
Image : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Images : RMN-Grand-Palais (Fontainebleau) / Gérard Blot
Au temps de la Reine, ce mobilier d'ébénisterie était associé à un ensemble de sièges, en bois doré et argenté, dont seuls trois éléments ont pu être identifiés jusqu'à présent : un fauteuil (Fondation Gulbenkian à Lisbonne), l'écran de cheminée (Metropolitan Museum of Art à New York) et le tabouret de pied (racheté par le château en 1979). Enfin, une voyeuse en acajou sculpté a pu être identifiée récemment dans les collections du château de Versailles (Vmb 20). Les deux fauteuils présentés actuellement dans le boudoir sont des répliques (1972-1976) exécutées à partir de l'original conservé à Lisbonne.
(Voir nos messages précédents )
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau
Nous ne l'avions pas encore présentée dans ce sujet. Sauf erreur de ma part, voici donc cette (étonnante)...La nuit, la neige a écrit:Enfin, une voyeuse en acajou sculpté a pu être identifiée récemment dans les collections du château de Versailles (Vmb 20).
Voyeuse
Attribué à Georges Ier Jacob (menuisier)
Vers 1785
Acajou et placage d'acajou
H. 98 ; L. 60 ; Pr. 55,5 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description du château de Versailles
Commandée par le Garde-Meuble de la Reine, cette voyeuse en acajou est un des rares sièges de style anglo-chinois connus provenant du mobilier de Marie-Antoinette. Après avoir figuré au château de Saint-Cloud sous le Consulat et l'Empire, elle a été envoyée à Versailles sous Louis-Philippe.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
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