Le docteur Joseph-Ignace Guillotin et la guillotine

Joseph Ignace Guillotin est né à Saintes en 1738, il est un brillant élève ; poussé par ses maîtres, il entre d'abord dans la Compagnie de Jésus et enseigne à Bordeaux au collège des Irlandais. Mais, de caractère indépendant, il quitte les ordres et fait sa médecine. Reçu « avec éloge », il est nommé docteur-régent de la faculté de Paris. La science de Guillotin le fait désigner par Louis XVI pour démontrer l'inanité du magnétisme animal prôné par Messmer.
C'est à son instigation, à la suite d'une pétition imprimée, qui lui vaut d'abord des poursuites devant le Parlement, puis un acquittement couronné d'un triomphe, que le Conseil du roi, par une déclaration du 27 décembre 1788, décide que le nombre des députés du tiers état aux États généraux sera égal à celui des députés des deux autres ordres.
Député de Paris en 1789 et, dès le mois d'octobre, appuyant le principe de la peine personnelle et de l'égalité des peines, il propose que toute condamnation capitale se réduise désormais à une décapitation par une machine, selon le principe de celle appelée mannaia, et connue à Gênes dès le XVIe siècle. Cette idée n'est cependant reprise et adoptée qu'en 1792 sur rapport, non pas de Guillotin, mais du chirurgien Louis qui dirige la construction, par un mécanicien allemand (Schmitt), du nouvel instrument de supplice. La première exécution fut celle d'un voleur de grand chemin le 25 avril 1792. Le journal royaliste, Les Actes des apôtres, avait composé une chanson sur « la guillotine, machine inimitable du docteur Guillotin, propre à couper les têtes ». Le nom lui resta. Emprisonné sous la Terreur, le docteur n'eut pas cependant l'occasion d'expérimenter sa machine, car il fut délivré par le 9-Thermidor et mourut en 1814.
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Se peut-il ?      Ce brave docteur Guillotin n'avait pas encore de sujet propre ?!! ... ça me la coupe !  
Merci à vous, cher Monsieur de Coco, de remédier à cet oubli  .  

Oui, la guillotine est d’abord surnommée la « Louisette », où la « Louison », du nom du Dr. Louis.
Vous connaissez sûrement l’histoire, qui n’est peut être pas vraie mais qui est trop belle: Louis présente son projet sur papier à Louis XVI. Celui- ci l’examine attentivement, réfléchit, puis efface la lame, que Louis avait imaginée arrondie, pour en dessiner une autre, asymétrique et triangulaire: « ce sera plus efficace comme cela ». Le Roi-mecanicien avait parlé...

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Une tronche avenante pourtant ! 


Portrait de Joseph-Ignace Guillotin (1738-1814), médecin et homme politique
Anonyme
Huile sur toile
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Médecin du comte de Provence, il est élu du Tiers-Etat aux Etats Généraux. En octobre 1789, il soumet à l'assemblée un projet de réforme du droit pénal où il propose notamment un mode d'exécution unique quelque soit le rang des condamnés. La machine inventée par le mécanicien allemand Schmitt et le Dr Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de Chirurgie, répondra à ce soucis démocratique et humanitaire.

Monsieur de Coco a écrit:et sera membre affilié à celle des Neuf sœurs, dans laquelle travaillaient également Voltaire, les peintres Greuze et Vernet, le duc d’Orléans le duc de Chartres…

... Franklin en fut Vénérable. Hérault de Séchelles y était aussi, non ?
Les Neuf Soeurs sont les Muses.

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Bonjour à tous !

Nous sommes aujourd'hui le 15 avril 2021.
C'est un (triste) anniversaire que celui de l'évènement du 15 avril 1792 :

https://www.legeneraliste.fr/archives/cest-arrive-le-15-avril-1792

Brrrrr... un article qui fait froid dans le dos !

J'avoue ne pas réellement comprendre en quoi c'est un triste anniversaire

La décision de la Constituante était louable, et s'inscrivait dans l'esprit des Lumières : mettre fin aux différents supplices en vigueur, plus ou moins longs, pour donner la mort (roue, pendaison, décapitation manuelle...) afin de diminuer les souffrances des condamnés à mort.

Ce fut alors un réel progrès.

Il ne faut pas confondre l'instrument et la volonté humaniste qui a décidé sa mise en place, avec l'usage arbitraire et odieux qu'en firent par la suite des dirigeants assoiffés de sang.

Gouverneur Morris a écrit:
La décision de la Constituante était louable, et s'inscrivait dans l'esprit des Lumières : mettre fin aux différents supplices en vigueur, plus ou moins longs, pour donner la mort (roue, pendaison, décapitation manuelle...) afin de diminuer les souffrances des condamnés à mort.
Ce fut alors un réel progrès.
Il ne faut pas confondre l'instrument et la volonté humaniste qui a décidé sa mise en place, avec l'usage arbitraire et odieux qu'en firent par la suite des dirigeants assoiffés de sang.

Tout à fait d'accord avec vous sur le premier et le second point.
Mais il n'est point de réjouissances dans la conception et l'utilisation d'un outil de mort qui, quelqu'en fut le paradoxe, est resté en France et aux yeux du Monde, un symbole entaché de sang.

Je propose donc de retirer le mot "triste" du titre de mon post...

Oh alors nous sommes d'accord

Ben et le roi qui signa.........

Hugo a écrit:Je propose donc de retirer le mot "triste" du titre de mon post...

J'ai fusionné vos messages dans ce sujet-ci, déjà existant.

Image postée récemment par l'un de nos reporters dans le sujet :

Exposition "L'exécution du roi", à la chapelle expiatoire (Paris)

Fer de guillotine
18e siècle
Collection particulière
Image : Forum Marie-Antoinette

Je n'ai pas retrouvé d'informations complémentaires : provenance ? Dimensions ? Etc.  

Cette lame, solidement fixée sur son lourd " mouton " de bois, ressemble à celle longtemps exhibée au musée Madame Tussauds de Londres, dans la salle qui était dénommée la " chambre des horreurs " (fermée en 2016), et réputée un temps comme étant la lame de l'exécution de Marie-Antoinette...


Voir notre sujet : Marie-Antoinette chez Madame Tussauds

Le musée Londonien précise l'historique de cet objet sur son site internet :

Reign of Terror Guillotine Blade
c. 1793
Perhaps one of the most iconic relics held in the collection is the French Revolution guillotine blade, allegedly used to behead Marie Antoinette
Image : Madame Tussauds

Description du musée :

Whilst we have no solid evidence of its connection to the “let them eat cake” queen’s death, the blade certainly has a bloody history none-the-less, and was a key attraction within the Chamber of Horrors for over 100 years. The blade was removed from display in 2016 when the Chamber of Horrors closed its doors.

The guillotine was purchased by Joseph Tussaud (eldest son of Marie Tussaud), sometime in the mid-1800s. The seller, Mr. Clement Henri Sanson, was the grandson of the official executioner from the time of the Reign of Terror, Charles Henri Sanson. The younger Sanson, who had succeeded his father and his grandfather as official executioner, had been dismissed from the position in 1847 for neglect of duties. It is thought he ran a small museum in Paris displaying artefacts that had been passed down to him through the role, but proceeded to pawn a number of them to pay for his extensive gambling and drinking debts.

The 1854 Madame Tussauds ledger notes a payment of £110.00 to a “Sampson”, likely a miss-spelling of Sanson, for a guillotine blade, alongside expenses for a trip to Paris. Joseph also acquired at the same time Sanson’s drawings of the full guillotine, so that a replica could be constructed for the exhibition.

Je glane dans le livre  
...    des détails dont on se passerait bien :    

Sortie le 11 mai 2023


Résumé Amazon :
A travers Joseph Guillotin, par ses yeux et sa vie, le lecteur visite cette période hors du commun. On le suit dans ses combats, d'Angoulême à Paris, en passant par Arras. On l’accompagne en Loge Maçonnique pour y croiser Marat et Benjamin Franklin et on croise à ses côtés Mirabeau et Robespierre dans la salle du jeu de paume.
Humaniste et politique, Joseph Guillotin a non seulement vécu la Révolution mais il en a construit le monde d’après. Ce livre permet de découvrir pourquoi une idée humaniste et positive restera toujours comme la tache indélébile de sa vie.
Cet ouvrage aborde la Révolution française sous l’angle de la vie d’un Franc-Maçon engagé, devenu célèbre via une machine qui n’est pas de son invention, qui s’est investi dans la fraternité et l’égalité, membre de la célèbre loge Les Neuf Soeurs à Paris, s’agissant du docteur Joseph Guillotin, dont l’auteur décrit une partie de vie de 1774 à sa mort en 1814, de manière passionnante et révélatrice de son état d’esprit.

Né à Lille, Eric Grégor de son pseudo, réside dans le Nord de la France. Il a écrit des ouvrages de vulgarisation relatifs à la Franc-Maçonnerie en autoédition, dont « La Franc-Maçonnerie n’existe pas », et « Lâchez-moi le Tablier ». Ici, il signe pour la première fois un ouvrage en distribution, Le Délicat docteur Guillotin », où il décrit un personnage célèbre mal connu.

Je ne comprends pas bien en quoi Joseph Guillotin a construit le monde d'après ?

Son action politique, il fut député. Et notamment...

Monsieur de Coco a écrit:
C'est à son instigation, à la suite d'une pétition imprimée, qui lui vaut d'abord des poursuites devant le Parlement, puis un acquittement couronné d'un triomphe, que le Conseil du roi, par une déclaration du 27 décembre 1788, décide que le nombre des députés du tiers état aux États généraux sera égal à celui des députés des deux autres ordres.

Député de Paris en 1789 et, dès le mois d'octobre, appuyant le principe de la peine personnelle et de l'égalité des peines (...)

... en effet !