Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
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Vicq d Azir
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Mme de Sabran
Marie-Jeanne
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Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Bonsoir à tous. Je suis à la recherche d'informations sur les ventes aux enchères des effets et mobiliers du palais des Tuileries. Plus précisément sur les gardes-robes de la famille royale ou du moins ce qu'il en restait après les pillages du 10 aout. La seule source dont je dispose jusqu'à présent est l'auteur Roussel d'Espinchal. Bien qu'il il soit repris par Lenôtre, je ne me fie pas à ce Roussel dont le livre est bourré d'anecdotes fantaisistes particulièrement peu crédibles. Avant de m'échiner à remuer les archives de fond en comble pour éventuellement trouver quelque chose, je me demandais si parmi vous quelqu'un aurait une piste.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Pas moi, chère Marie-Jeanne, désolée ...
J'aimerais pourtant beaucoup pouvoir vous aider .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Merci beaucoup quand même ! Bonne soirée.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Merci ! Bonne soirée à vous aussi .
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Les gardes-robes de la famille royale aux Tuileries n'auraient donc pas été mises à sac le 10 août 1792 ?
A partir de ce postulat, il s'agit de savoir ce que sont devenus les effets personnels des souverains, si certains d'entre eux ont échappé au pillage.
A partir de ce postulat, il s'agit de savoir ce que sont devenus les effets personnels des souverains, si certains d'entre eux ont échappé au pillage.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Un lointain souvenir me revient: légende ou vérité ?
La garde robe de Louis XVI ( du moins celle qui n’a pas été brûlée place de la Révolution, car un grand autodafé a été organisé après le 10 août...), aurait été rachetée par une troupe de théâtre de Rouen. Les habits, très amples, auraient été recoupés, puis auraient servi au cours du 19e pour des représentations de pièces en costume, jusqu’à usure...
Je crois me rappeler que c’est Gustave Flaubert qui racontait cette histoire...
Mais vraiment... sous toute réserve....
Pour le reste, plusieurs vêtements suivront leurs propriétaires au Temple, ou leur seront livrés petit à petit. Voir pour cela la malle que conserve le musée Lambinet à Versailles.
Louis XVI partira pour l’échafaud dans un habit qu’il portait déjà aux Tuileries.
La garde robe de Louis XVI ( du moins celle qui n’a pas été brûlée place de la Révolution, car un grand autodafé a été organisé après le 10 août...), aurait été rachetée par une troupe de théâtre de Rouen. Les habits, très amples, auraient été recoupés, puis auraient servi au cours du 19e pour des représentations de pièces en costume, jusqu’à usure...
Je crois me rappeler que c’est Gustave Flaubert qui racontait cette histoire...
Mais vraiment... sous toute réserve....
Pour le reste, plusieurs vêtements suivront leurs propriétaires au Temple, ou leur seront livrés petit à petit. Voir pour cela la malle que conserve le musée Lambinet à Versailles.
Louis XVI partira pour l’échafaud dans un habit qu’il portait déjà aux Tuileries.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Dominique Poulin a écrit:Les gardes-robes de la famille royale aux Tuileries n'auraient donc pas été mises à sac le 10 août 1792 ?
A partir de ce postulat, il s'agit de savoir ce que sont devenus les effets personnels des souverains, si certains d'entre eux ont échappé au pillage.
C'est bien ce que je cherche à comprendre d'autant que dans son livre Roussel ( parution à Londres en 1802) donne quelques descriptions des habits brodés du roi vendus à moindre prix et à un seul acheteur. Selon lui, ceux de la reine et de sa belle sœur eurent plus de succès.
Cette vente qui n'aurait attiré que des marchands eut-elle véritablement lieu ? J'en doute, le livre de Roussel n'étant à mon avis qu'un tissu d'affabulations. Mais c'est tout de même très intriguant.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Vicq d Azir a écrit:Un lointain souvenir me revient: légende ou vérité ?
La garde robe de Louis XVI ( du moins celle qui n’a pas été brûlée place de la Révolution, car un grand autodafé a été organisé après le 10 août...), aurait été rachetée par une troupe de théâtre de Rouen. Les habits, très amples, auraient été recoupés, puis auraient servi au cours du 19e pour des représentations de pièces en costume, jusqu’à usure...
Je crois me rappeler que c’est Gustave Flaubert qui racontait cette histoire...
Mais vraiment... sous toute réserve....
Pour le reste, plusieurs vêtements suivront leurs propriétaires au Temple, ou leur seront livrés petit à petit. Voir pour cela la malle que conserve le musée Lambinet à Versailles.
Louis XVI partira pour l’échafaud dans un habit qu’il portait déjà aux Tuileries.
L'autodafé a eu lieu le 29 septembre 1793 sur la place de Grève. Si quelques pièces de linge furent en effet passées aux feuillants dès le 11 aout, je doute qu'elles provenaient des Tuileries. Dès les premiers jours et dans les semaines qui suivirent, la famille royale a été entièrement rhabillée de neuf par les personnels de garde-robe restés à l'extérieur, avec l'accord des autorités et sur le budget octroyé au roi pour son entretien. Un service de blanchisserie nettoyait et réparait régulièrement le linge du Temple.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Merci pour ces infos.
Je pense que l’autodafé du 29 septembre concernait surtout les « symboles de la tyrannie », comme on disait à l’époque...soit les tentures fleur de lysées, les décorations, les habits de Cour... Une aquarelle (ou une toile) existe, représentant la scène.
Mais, pour vous, il n’y aurait donc eu aucune livraison d’objets et de vêtements des Tuileries vers le Temple après cette date, donc quand les choses se sont calmées. Ceci bien sûr, avec accord de la Commune ?
Quant à l’autodafé, je pensais plus à celui représenté ci-dessous, qui s’est tenu Place de la Révolution :
Je pense que l’autodafé du 29 septembre concernait surtout les « symboles de la tyrannie », comme on disait à l’époque...soit les tentures fleur de lysées, les décorations, les habits de Cour... Une aquarelle (ou une toile) existe, représentant la scène.
Mais, pour vous, il n’y aurait donc eu aucune livraison d’objets et de vêtements des Tuileries vers le Temple après cette date, donc quand les choses se sont calmées. Ceci bien sûr, avec accord de la Commune ?
Quant à l’autodafé, je pensais plus à celui représenté ci-dessous, qui s’est tenu Place de la Révolution :
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
L'autodafé de la place de la révolution s'est tenu le 10 aout 1793, la liste des objets brulés est aux AN, 0/2/429, 7 pages, je ne l'ai pas consultée. Bien qu'il soit difficile de l'affirmer dans cette période si troublée, la famille royale n'avait plus rien en provenance des Tuileries ce qui n'est pas surprenant vu l'état des lieux. Diverses personnes leur prêtèrent du linge en urgence et dès le 11 aout des livraisons de différents fournisseurs commencèrent à leur parvenir. Au Temple, ils étaient pourvus de gardes-robes entièrement neuves dont la documentation très détaillée est consultable aux AN. Louis XVI monta sur l'échafaud vêtu de l'un de ses nouveaux habits et selon la séance du 30 septembre de la commune de Paris ce qui restait de son vestiaire avait été brulé la veille en place de grève. Bien à vous.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Vraiment grand merci, chère Marie-Jeanne, pour cette quantité de détails dont vous enrichissez nos sujets !!!
Je suis très admirative de toutes vos connaissances .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Mille mercis pour toutes ces précisions....
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Marie-Jeanne a écrit:La seule source dont je dispose jusqu'à présent est l'auteur Roussel d'Espinchal. Bien qu'il il soit repris par Lenôtre, je ne me fie pas à ce Roussel dont le livre est bourré d'anecdotes fantaisistes particulièrement peu crédibles.
En effet G. Lenôtre évoque cet épisode dans son livre "Paris Révolutionnaire".
Il précise notamment qu'après pris le dessus sur les défenseurs du palais, les assaillants se sont dans un premier temps dirigés vers les celliers et les cuisines, situées dans le sous-sols du Pavillon de Flore.
Certainement poussés par la faim et la soif (nous sommes en août).
Le pillage de la cave du roi, le 10 août 1792
Johann Zoffany (1733-1810)
Reproduction photo de l'huile sur toile originale
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Mais voici quelques extraits du passage que vous évoquez, si nos amis lecteurs ne le connaissent pas :
(...)
Et où il sera question de cette sorte "d'inventaire" avancé par ce Roussel d'Epinal :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Marie-Jeanne a écrit:
L'autodafé de la place de la révolution s'est tenu le 10 aout 1793, la liste des objets brulés est aux AN, 0/2/429, 7 pages, je ne l'ai pas consultée. .
Ils ont notamment brûlé le trône de Louis XVI ce jour-là.
Le château de Versailles avait un temps réfléchi à le restituer mais avec l'affaire du faux mobilier, ce projet est tombé à l'eau.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
La nuit, la neige a écrit:
Le pillage de la cave du roi, le 10 août 1792
Johann Zoffany (1733-1810)
Eh bien dis donc, il y a de l'ambiance ...
la nuit, la neige a écrit:Mais voici quelques extraits du passage que vous évoquez, si nos amis lecteurs ne le connaissent pas :
Merci pour ce long extrait .
... le vandalisme vengeur !
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Dès le 11 aout, un comité de surveillance du château des Tuileries fut nommé. Il était composé de 8 commissaires assistés de 4 secrétaires qui se mirent à la tâche le jour même.
Étage par étage, pièce par pièce, ils visitèrent entièrement le château en commençant par les appartements du roi, de la reine et de leur famille. Faisant leurs premiers constats, ils firent renforcer les fenêtres, réparer les portes brisées et apposèrent des scellés préventives.
Dans un premier temps, les objets les plus précieux furent en grande partie transférés dans les lieux les mieux sécurisés, beaucoup dans l'appartement du roi qui était gardé en permanence.
Les papiers de toutes espèces rassemblés en un même endroit. ( Au Louvre si ma mémoire est bonne).
Puis commença la mise en ordre proprement dite. Des experts furent nommés pour les bijoux, l'argenterie...
Des femmes recrutées pour trier le linge et les habits de la famille royale, mais aussi de tous les occupants du château, du plus humble au plus titré.
Immédiatement après le 10 aout beaucoup de personnes logées aux Tuileries avaient réclamé leurs affaires par écrit. On trouve les réclamations listées de Mesdames d'Ossun, Campan, Brunyer, et bien d'autres. On restitua les biens au fur et à mesure, le plus souvent après plusieurs mois, sur justificatifs et après moult vérifications.
Les procès verbaux des commissaires se conduiront méthodiquement jour après jour jusqu'en novembre 1793.
Le 11 aout, on envoya aux Feuillants quelques effets de nuit pour le roi. Une chemise, un bonnet de nuit et des pantoufles.
Je n'ai rien vu pour Marie-Antoinette ni ses enfants.
Étage par étage, pièce par pièce, ils visitèrent entièrement le château en commençant par les appartements du roi, de la reine et de leur famille. Faisant leurs premiers constats, ils firent renforcer les fenêtres, réparer les portes brisées et apposèrent des scellés préventives.
Dans un premier temps, les objets les plus précieux furent en grande partie transférés dans les lieux les mieux sécurisés, beaucoup dans l'appartement du roi qui était gardé en permanence.
Les papiers de toutes espèces rassemblés en un même endroit. ( Au Louvre si ma mémoire est bonne).
Puis commença la mise en ordre proprement dite. Des experts furent nommés pour les bijoux, l'argenterie...
Des femmes recrutées pour trier le linge et les habits de la famille royale, mais aussi de tous les occupants du château, du plus humble au plus titré.
Immédiatement après le 10 aout beaucoup de personnes logées aux Tuileries avaient réclamé leurs affaires par écrit. On trouve les réclamations listées de Mesdames d'Ossun, Campan, Brunyer, et bien d'autres. On restitua les biens au fur et à mesure, le plus souvent après plusieurs mois, sur justificatifs et après moult vérifications.
Les procès verbaux des commissaires se conduiront méthodiquement jour après jour jusqu'en novembre 1793.
Le 11 aout, on envoya aux Feuillants quelques effets de nuit pour le roi. Une chemise, un bonnet de nuit et des pantoufles.
Je n'ai rien vu pour Marie-Antoinette ni ses enfants.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Quelques précisions sur Pierre-Joseph-Alexis Roussel, auteur du Château des Tuileries ou ce qui s’est passé…paru chez Le Rouge en 1802, et auquel on doit la légende de l’épaule « dérangée » de Marie-Antoinette, du fait de sa prétendue trouvaille d'un corset rembourré d'un côté.
Ce personnage, né en 1758, était avocat à Épinal avant son arrivée à Paris vers 1789 ou il rejoignit vraisemblablement son frère Jean-Joseph, de dix ans son ainé.
Roussel l’ainé, était l’un des commissaires du Comité de surveillance des Tuileries. Dès le 11 aout , cette commission s'employa à apposer des scellées, à commencer par les appartements du roi, de la reine, de leurs enfants et des personnalités et personnels les plus proches. On procéda par la suite aux inventaires qui se prolongèrent pendant des mois.
À une date postérieure qui reste à déterminer Roussel le jeune, notre auteur, fut employé comme secrétaire des commissaires, dont son frère faisait partie. On le chargea aussi, disait-il, du classement des papiers trouvés dans les appartements. Sans scrupule, il s'en appropria une grande quantité ; des correspondances privées ou diplomatiques, certaines antérieures à la Révolution, ainsi que des papiers de Louis XVI lui même.
Lorsqu’il commença la publication de ses premiers ouvrages, il ne s’en cacha pas en invitant ses lecteurs à vérifier les originaux chez son éditeur.
En 1801, alors il était commissaire de police et qu’il préparait chez Buisson la publication de sa Correspondance secrète, il fut perquisitionné sur ordre de Bonaparte et ces papiers appartenant à la République furent saisis. Néanmoins l’abondance considérable de notes, d’extraits et de renseignements incita les autorités à penser qu’il en détenait bien d’autres.
En 1802 il publia donc Le Château des Tuileries, moins dangereux politiquement. Sa prose habilement ficelée semble crédible car connaissant parfaitement les lieux et les intervenants, il ne lui restait plus qu’à broder des arrangements à sa manière en mêlant le vrai et le faux.
Pour revenir au fameux corset rembourré de Marie-Antoinette, qualifiée de « contrefaite », laborieusement déniché par l'hypothétique duc de Bedford dans un cabinet de toilette, tout porte à croire qu’il s’agit d’une affabulation de plus de l’auteur, justifiée par la vente imminente des garde-robes royales pourtant loin d’être à l’ordre du jour au moment ou il situe son récit. Inventoriées, rangées et rassemblées, elles étaient toujours sous séquestre en juin 1793.
Une demande de vêtements de Marie-Antoinette pour elle même et sa famille, en atteste puisqu’elle fut acceptée le 14 juin par le ministre Garat. Il en ordonna la livraison au Temple. Les lenteurs administratives et les conflits entre les autorités semblent en avoir empêché la réception avant le transfert de la reine à la Conciergerie.
La présence du lord anglais à Paris pendant la Révolution fut par ailleurs vigoureusement démentie par la presse britannique dès la parution de l’ouvrage de Roussel.
Ce personnage, né en 1758, était avocat à Épinal avant son arrivée à Paris vers 1789 ou il rejoignit vraisemblablement son frère Jean-Joseph, de dix ans son ainé.
Roussel l’ainé, était l’un des commissaires du Comité de surveillance des Tuileries. Dès le 11 aout , cette commission s'employa à apposer des scellées, à commencer par les appartements du roi, de la reine, de leurs enfants et des personnalités et personnels les plus proches. On procéda par la suite aux inventaires qui se prolongèrent pendant des mois.
À une date postérieure qui reste à déterminer Roussel le jeune, notre auteur, fut employé comme secrétaire des commissaires, dont son frère faisait partie. On le chargea aussi, disait-il, du classement des papiers trouvés dans les appartements. Sans scrupule, il s'en appropria une grande quantité ; des correspondances privées ou diplomatiques, certaines antérieures à la Révolution, ainsi que des papiers de Louis XVI lui même.
Lorsqu’il commença la publication de ses premiers ouvrages, il ne s’en cacha pas en invitant ses lecteurs à vérifier les originaux chez son éditeur.
En 1801, alors il était commissaire de police et qu’il préparait chez Buisson la publication de sa Correspondance secrète, il fut perquisitionné sur ordre de Bonaparte et ces papiers appartenant à la République furent saisis. Néanmoins l’abondance considérable de notes, d’extraits et de renseignements incita les autorités à penser qu’il en détenait bien d’autres.
En 1802 il publia donc Le Château des Tuileries, moins dangereux politiquement. Sa prose habilement ficelée semble crédible car connaissant parfaitement les lieux et les intervenants, il ne lui restait plus qu’à broder des arrangements à sa manière en mêlant le vrai et le faux.
Pour revenir au fameux corset rembourré de Marie-Antoinette, qualifiée de « contrefaite », laborieusement déniché par l'hypothétique duc de Bedford dans un cabinet de toilette, tout porte à croire qu’il s’agit d’une affabulation de plus de l’auteur, justifiée par la vente imminente des garde-robes royales pourtant loin d’être à l’ordre du jour au moment ou il situe son récit. Inventoriées, rangées et rassemblées, elles étaient toujours sous séquestre en juin 1793.
Une demande de vêtements de Marie-Antoinette pour elle même et sa famille, en atteste puisqu’elle fut acceptée le 14 juin par le ministre Garat. Il en ordonna la livraison au Temple. Les lenteurs administratives et les conflits entre les autorités semblent en avoir empêché la réception avant le transfert de la reine à la Conciergerie.
La présence du lord anglais à Paris pendant la Révolution fut par ailleurs vigoureusement démentie par la presse britannique dès la parution de l’ouvrage de Roussel.
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Marie-Jeanne a écrit:Quelques précisions sur Pierre-Joseph-Alexis Roussel, auteur du Château des Tuileries ou ce qui s’est passé…paru chez Le Rouge en 1802, et auquel on doit la légende de l’épaule « dérangée » de Marie-Antoinette, du fait de sa prétendue trouvaille d'un corset rembourré d'un côté.
Gérard Walter
interroge la correspondance de Mercy et Marie-Thérèse :
On avait fait faire pour la dauphine à l'occasion de son mariage une quantité de robes chez les meilleurs couturiers de Paris. Et pourtant elle était toujours mal habillée. C'est Mercy qui le constate mais il en attribue la faute à sa dame d'atours, la duchesse de Cossé qui, à son avis, " s'y entend très peu et y apporte médiocrement d'attention . " Ce qu'il ne dit pas, c'est que Marie-Antoinette elle-même ne s'intéresse guère aux toilettes et ne se soucie nullement de l'élégance. Elle a tendance a grossir, sa taille s'épaissit, il lui faudrait porter un corset mais elle n'en veut pas, à aucun prix, et toutes les supplications de la comtesse de Noailles, qui n'ose pas lui parler sur un ton impératif, restent sans effet. La dame d'honneur est obligée de faire appel à l'autorité de l'ambassadeur, celui-ci en réfère à l'impératrice et c'est Marie-Thérèse qui se chargera d'imposer à sa fille l'usage " d'un corps de baleines " . Marie-Antoinette usera de toutes sortes de subterfuges pour en retarder l'application . On a beau lui expliquer que sa taille est en train de subir une déformation fâcheuse, que son épaule droite devient plus haute que son épaule gauche . Peu lui importe. Elle ne veut pas être gênée dans ses mouvements ...
Cette anecdote est mise en exergue
dans l'ouvrage Marie-Antoinette l'affranchie de Sylvie Le Bras Chauvot .
Marie-Jeanne a écrit:En 1802 il publia donc Le Château des Tuileries, moins dangereux politiquement. Sa prose habilement ficelée semble crédible car connaissant parfaitement les lieux et les intervenants, il ne lui restait plus qu’à broder des arrangements à sa manière en mêlant le vrai et le faux.
Marie-Jeanne a écrit:Pour revenir au fameux corset rembourré de Marie-Antoinette, qualifiée de « contrefaite », laborieusement déniché par l'hypothétique duc de Bedford dans un cabinet de toilette, tout porte à croire qu’il s’agit d’une affabulation de plus de l’auteur, justifiée par la vente imminente des garde-robes royales pourtant loin d’être à l’ordre du jour au moment ou il situe son récit. Inventoriées, rangées et rassemblées, elles étaient toujours sous séquestre en juin 1793.
Contrefaite, Marie-Antoinette ?! Première nouvelle ! Of course not ...
Mais par contre, souviens-toi que nous parlions récemment de la mauvaise jambe de Marie-Antoinette qui certainement, quand elle était fatiguée, la faisait boitiller et gênait sans doute le délié élégant de son maintien habituel .
Il était donc " rembourré " sous l'épaule gauche, ce corset pour corriger soit-disant la nature ?
( Cela me rappelle Fernand Raynaud : " Y'a comme un défaut " )
Notre ami Monsieur de Castelnau faisait mention de cette visite aux Tuileries du lord Bedford. Il tenait cette information de la biographie Madame Elisabeth de Monique de Huertas qui elle-même l'avait puisée dans Lenôtre. Mais ce pourtant rigoureux historien la tenait sans doute lui-même de Roussel ...
Cette histoire de pari est bien tirée par les cheveux .
Marie-Jeanne a écrit:
La présence du lord anglais à Paris pendant la Révolution fut par ailleurs vigoureusement démentie par la presse britannique dès la parution de l’ouvrage de Roussel.
Ah bien comme ça !
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
L'interprétation de Gérard Walter est erronée quand il écrit :
« Ce qu'il ne dit pas, c'est que Marie-Antoinette elle-même ne s'intéresse guère aux toilettes et ne se soucie nullement de l'élégance ».
Il ne s’agit pas de toilettes ou d'élégance mais des contraintes liées à l'étiquette.
« Elle a tendance à grossir, sa taille s'épaissit, il lui faudrait porter un corset mais elle n'en veut pas, à aucun prix »
Sa taille ne s’épaissit pas parce qu’elle grossit, mais parce qu’elle ne porte pas les corps de robes imposés par ses dames d’honneur et d’atours. À l’époque, le mot taille ne signifie pas tour de taille comme aujourd’hui, il vient du mot tailleur. Ces derniers confectionnant les corps et corsets, le mot taille fait référence au buste dans son ensemble.
« La dame d'honneur est obligée de faire appel à l'autorité de l'ambassadeur, celui-ci en réfère à l'impératrice et c'est Marie-Thérèse qui se chargera d'imposer à sa fille l'usage " d'un corps de baleines »
Marie-Thérèse n’imposa pas, au contraire. Elle proposa d’envoyer de Vienne des « corps et corsettes » moins contraignants que les corps français qu’elle qualifie de « trop forts ». Autrement dit, elle soutient sa fille à se passer d’habillements jugés arriérés et contraires à la santé, en Autriche comme en Angleterre. D'une certaine manière elle l’encourage ainsi contre l’étiquette vestimentaire conventionnelle de Versailles.
« Contrefaite », c’est ainsi que lord anglais qualifie Marie-Antoinette.
Le prétendu corset de basin était, soit disant, rembourré par plusieurs couches de tissu sur une épaule, pour dissimuler qu’elle était plus basse que l’autre.
Dans l’hypothèse de son existence à laquelle je ne crois pas, il pouvait s’agir d’une retouche temporaire ayant de multiples raisons. D’autant qu’entre l’épaule dérangée de la comtesse de Noailles, et la reine contrefaite de Roussel, il n’existe à ma connaissance aucune mention de déformation corporelle de la reine, même mineure.
Effectivement, plusieurs auteurs ont repris Roussel à la suite de Lenôtre. Malgré l'immense respect que j'ai pour l'historien, je pense qu'il s’est trompé sur ce point en accordant du crédit à l'auteur du château des Tuileries. L'erreur est humaine même chez les grands.
Moins anecdotique qu’il n’y paraît car annonciatrice de la future garde-robe de la reine, l'affaire des corsets de la dauphine est développée dans Marie-Antoinette l'affranchie.
« Ce qu'il ne dit pas, c'est que Marie-Antoinette elle-même ne s'intéresse guère aux toilettes et ne se soucie nullement de l'élégance ».
Il ne s’agit pas de toilettes ou d'élégance mais des contraintes liées à l'étiquette.
« Elle a tendance à grossir, sa taille s'épaissit, il lui faudrait porter un corset mais elle n'en veut pas, à aucun prix »
Sa taille ne s’épaissit pas parce qu’elle grossit, mais parce qu’elle ne porte pas les corps de robes imposés par ses dames d’honneur et d’atours. À l’époque, le mot taille ne signifie pas tour de taille comme aujourd’hui, il vient du mot tailleur. Ces derniers confectionnant les corps et corsets, le mot taille fait référence au buste dans son ensemble.
« La dame d'honneur est obligée de faire appel à l'autorité de l'ambassadeur, celui-ci en réfère à l'impératrice et c'est Marie-Thérèse qui se chargera d'imposer à sa fille l'usage " d'un corps de baleines »
Marie-Thérèse n’imposa pas, au contraire. Elle proposa d’envoyer de Vienne des « corps et corsettes » moins contraignants que les corps français qu’elle qualifie de « trop forts ». Autrement dit, elle soutient sa fille à se passer d’habillements jugés arriérés et contraires à la santé, en Autriche comme en Angleterre. D'une certaine manière elle l’encourage ainsi contre l’étiquette vestimentaire conventionnelle de Versailles.
« Contrefaite », c’est ainsi que lord anglais qualifie Marie-Antoinette.
Le prétendu corset de basin était, soit disant, rembourré par plusieurs couches de tissu sur une épaule, pour dissimuler qu’elle était plus basse que l’autre.
Dans l’hypothèse de son existence à laquelle je ne crois pas, il pouvait s’agir d’une retouche temporaire ayant de multiples raisons. D’autant qu’entre l’épaule dérangée de la comtesse de Noailles, et la reine contrefaite de Roussel, il n’existe à ma connaissance aucune mention de déformation corporelle de la reine, même mineure.
Effectivement, plusieurs auteurs ont repris Roussel à la suite de Lenôtre. Malgré l'immense respect que j'ai pour l'historien, je pense qu'il s’est trompé sur ce point en accordant du crédit à l'auteur du château des Tuileries. L'erreur est humaine même chez les grands.
Moins anecdotique qu’il n’y paraît car annonciatrice de la future garde-robe de la reine, l'affaire des corsets de la dauphine est développée dans Marie-Antoinette l'affranchie.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Marie-Jeanne a écrit:
« Contrefaite », c’est ainsi que lord anglais qualifie Marie-Antoinette.
Du moins à ce que prétend Roussel, attention ! Cela va à l'encontre de tous les témoignages du temps ( et dieu sait s'ils sont nombreux et unanimes ! ) sur le maintien à la fois royal, gracieux, aérien de Marie-Antoinette.
Lord Bedford avait donc succédé au duc de Dorset à l'ambassade .
Dans la biographie de Madame Elisabeth de Monique de Huertas
nous lisons qu'au lendemain du 10 août, le duc de Bedford, ambassadeur d'Angleterre, exprime le désir de visiter les Tuileries et principalement ( ) l'appartement de Madame Elisabeth . S'ensuivent tous les détails par le menu, relatés ( nous dit Mme de Huertas ) par Roussel d'Epinal . Mais rien sur la visite de Bedford de l'appartement de Marie-Antoinette .
Voici où notre M. de Castelnau mentionne la visite de Bedford aux Tuileries :
Outre la dévastation notoire des Tuileries après le siège du 10 août... boiseries mutilées, sièges éventrés, tapisseries à semis de fleurs de lys arrachées, bouteilles vidées et brisées, vaisselle fracassée et verreries en miette, miroirs brisés à coups de baïonnettes... le pillage comme je l'avais dit était relatif car les inventaires de 1792 étaient quasiment identiques à ceux de 1790... en effet, l'assemblée n'a pas perdu une minute pour stopper la dispersion incontrôlées de certains objets... et prendre en compte les pertes inéluctables comme une pendule de bronze et marbre fracassée à coups de marteau!!!
Cependant, il manque à ces inventaires l'argenterie, les bijoux, les diamants et les vêtements précieux (et j'avoue que ce flou me tracassait car je trouvais trop belle la gravure représentant les assaillants déposant au pied de l'assemblée les richesse du Palais).... et sur ce point j'ai découvert le témoignage d'un certain Roussel d'Epinal qui nous offre un état des lieux chiffré "soit en argent, assignats ou bijoux une somme d'environ 1500000 livres; les objets précieux furent évalués 3840158 livres; les porcelaines et pendules 900000 livres; les dentelles 1000000 livres; les livres de cinq bibliothèques, cartes géographiques, gravures 30000 livres; la sellerie, les voitures, traineaux 1500000 livres; les meubles 1200000 livres; le linge 300000".
Mesures conservatoires mais aussi mesures financières car on organisa la vente aux enchères d'une partie du butin. Les résultats furent désastreux comme le montre un habit brodé de la garde robe du Roi coûtant 1500 livres et vendu ... 110 livres!!!!
Et cela avait lieu pendant que l'Assemblée décidait le 16 août de procéder à la vente du trésor de la Couronne du Garde Meuble afin de financer en partie la révolution et obtenir des liquidités.... et cela se poursuivit alors que ce Garde Meuble était pillé de nuit comme le furent les Tuileries de nuit... les voleurs s'introduisant par les combles.... et dérobant quelques objets et fouillant le Palais... sur ce point rien ne met clairement en évidence les possibles pertes après l'inventaire de 1792.
Avant de conclure je vais vous parler de l'appartement de Madame de Lamballe dans son état après le 10 août... ce qui suit est un résumé de ce que l'ambassadeur d'Angleterre avait pu voir: un appartement avec d'énormes dégâts... des meubles fracassés et ne tenant plus debout!!!. Ce qui le marqua c'est le lit de la princesse qui était recouvert par une multitude de pièces de soie... c'était en effet des échantillons pour les habillements d'Automne. En effet, chaque dames de la Cour devaient comme l'expliqua le "guide" de l'ambassadeur changer sa garde robe deux fois l'an...
Un appartement dévasté et sans doute le plus dévasté lors de l'attaque... et par un curieux hasard, ce sera encore dans des appartements de madame de Lamballe, mais cette fois ci à Versailles, qu'auront lieu les plus belles ventes du mobilier royal de Versailles!!!
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1466p25-le-palais-des-tuileries
Roussel est la source ( unique jusqu'à présent ) de toutes les informations sur une visite de Bedford aux Tuileries.
Cette histoire d'épaule dérangée apparaît dans la correspondance entre Mercy et Marie-Thérèse. L'impératrice ne sait plus quel argument invoquer pour persuader Marie-Antoinette de porter un corps à baleines comme il est convenable et indispensable à la Cour de Versailles. Elle brandit alors, semble-t-il, cette menace d'épaule plus haute que l'autre . Marie-Antoinette au moment de cet échange épistolaire est encore dauphine.
Merci, chère Marie-Jeanne, pour la richesse de tes informations !
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Ce n'est pas la « méchante » Marie-Thèrèse qui brandit la menace de l'épaule dérangée. C'est Mme de Noailles à Mercy qui le rapporta dans une lettre à l'impératrice.
De son côté, Marie-Thérèse pris les choses très au sérieux en ne tardant pas à comprendre que le problème n'était sa fille, mais les corps et les corsets imposés par son service.
Elle réclama à Marie-Antoinette « une bonne mesure » afin de lui envoyer de Vienne des corps et des corsettes adaptées à sa morphologie, plus ergonomiques comme le préconisaient l'avant garde des médecins, et tout simplement plus modernes.
Lui parvinrent-ils ? On ne sait pas. Comment l'ingérence autrichienne dans la garde-robe de la dauphine fut-elle interprétée à la cour ? Pas d'avantage, mais on l'imagine sans peine fort mal. Ce qui est certain, c'est que l'affaire fut promptement réglé par Versailles, que des habillements complémentaires furent commandés en nombre, et qu'il n'en fut plus question ensuite.
À plus tard pour la suite.
De son côté, Marie-Thérèse pris les choses très au sérieux en ne tardant pas à comprendre que le problème n'était sa fille, mais les corps et les corsets imposés par son service.
Elle réclama à Marie-Antoinette « une bonne mesure » afin de lui envoyer de Vienne des corps et des corsettes adaptées à sa morphologie, plus ergonomiques comme le préconisaient l'avant garde des médecins, et tout simplement plus modernes.
Lui parvinrent-ils ? On ne sait pas. Comment l'ingérence autrichienne dans la garde-robe de la dauphine fut-elle interprétée à la cour ? Pas d'avantage, mais on l'imagine sans peine fort mal. Ce qui est certain, c'est que l'affaire fut promptement réglé par Versailles, que des habillements complémentaires furent commandés en nombre, et qu'il n'en fut plus question ensuite.
À plus tard pour la suite.
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Mme de Sabran a écrit:
Cette histoire d'épaule dérangée apparaît dans la correspondance entre Mercy et Marie-Thérèse. L'impératrice ne sait plus quel argument invoquer pour persuader Marie-Antoinette de porter un corps à baleines comme il est convenable et indispensable à la Cour de Versailles. Elle brandit alors, semble-t-il, cette menace d'épaule plus haute que l'autre .
Je retire !
C'est Mercy qui s'inquiète de cette épaule, pas Marie-Thérèse .
Sautons à la source !
Retrouvons cette lettre du comte de Mercy à sa Sacrée Majesté .
Il écrit de Compiègne.
Le 4 août 1770 ( Marie-Antoinette est tout fraîchement mariée )
( Arneth et Geffroy, tome premier, page 33 )
Réponse de Marie-Thérèse à Mercy.
Schönbrunn, ce 1er septembre.
( ... )
J'ai déjà écrit à ma fille sur la propreté et sur l'usage des corps ( corps de baleines ou corsets ), mais elle m'a répondu sur ce dernier article que, comme personne n'en porte en France, elle croit s'en pouvoir aussi passer .
Euh ... Ce corps semble être le cadet des soucis de Marie-Thérèse .
( Arneth et Geffroy, page 47 )
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Mme de Sabran- Messages : 55510
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
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Mme de Sabran- Messages : 55510
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Un peu sotte la Noailles ! c'est pas moi qui le dit, c'est Mercy à Marie-Thérèse
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792
Ce n'est pas faux ...
Mais, franchement entre nous, ne le répète pas, quelle commère aussi que ce Mercy !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55510
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