le film : Les Liaisons Dangereuses

"Ça" en jette.......une des caractéristiques des reconstitutions à l'américaine; on avait beaucoup évoqué le talent de reconstitution, lors de la sortie du film; les acteurs se donnent des airs chafouins, sourires fourbes, etc......

Je ne dirai pas ici toutes mes critiques; "l'esprit" de Laclos est totalement incompris......Enfin, Education Nationale et Bac obligent, on avait vaillamment commenté avec admiration;    Il faut suivre la mode ou quitter le pays.......

Pour moi, Glenn Close demeure la meilleure Merteuil... mais je n'ai pas (encore?) vu Dominique Blanc au théâtre...


Bien à vous. :

Oui, oui, je te comprends bien ! je n'en ai pas vu d'autres, je dirais.......alors........
Je l'aurais aimé plus "française", plus fine, elle a un côté assez masculin dans sa dureté.......

Je pensais au livre, dans lequel le personnage est moins "carrément" fourbe, plus léger, beaucoup plus "subtil", venimeux oui, mais par ennui, par lassitude, par "esprit de compétition" dans la séduction;
Le roman de Laclos, montre surtout l'ennui viscéral de toute une classe sociale qui n'a RIEN à faire, strictement......C'est toute une époque qui est dépeinte, dans laquelle l'aristocratie a conservé ses privilèges, ses préjugés, etc mais "qui tourne à vide"; plus d'obligations ( on s'en fout) plus de devoirs ( envers qui ?) plus d'honneur ( c'est démodé ! ) plus de gestions des biens, les intendants s'en chargent; il y a un pourrissement des moeurs, à peine s'occupe-t-on de traquer les "parvenus" les "nouveaux" nobles.......C'est de cette vacuité que naissent la débauche, etc;
Laclos est très ambigu = il rédige une préface dans laquelle il fait semblant d'avoir découvert des lettres, et d'en avoir en les éditant tiré une leçon de morale;
Tout cet aspect là est totalement absent du film, or, c'est tout le sens de l'oeuvre = faut-il "croire" ce que dit Laclos ? cad il fait oeuvre de moraliste ? ou bien fait-il oeuvre de libertin en écrivant une histoire de séduction ?
Ça va loin......jusqu'à la révolution.......

Louise-Adélaïde a écrit:  Oui, oui, je te comprends bien ! je n'en ai pas vu d'autres, je dirais.......alors........
Je l'aurais aimé plus "française", plus fine, elle a un côté assez masculin dans sa dureté.......
.

A mon tour , je te comprends bien. 3196910
Mais j'en ai vues beaucoup des Merteuil... et Annette Bening pourrait davantage te plaire dans Valmont de Milos Forman... mais le scénario de ce film est si terne par rapport à celui de Frears ...
Il y eut aussi Jeanne Moreau dans une version des années 60...
Puis Catherine Deneuve dans le téléfilm de Josée Dayan , version 2003... très décevante.

En 2000, il y eut une version théâtralisée avec Didier Sandre en Valmont et Ludmila Mikaël en Merteuil... là ce devait être parfait !!!! :;\':;\':; :


Bien à vous.

Louise-Adélaïde a écrit:Je l'aurais aimé plus "française", plus fine, elle a un côté assez masculin dans sa dureté.......

Je lis , là , à propos de l'adaptation théâtrale du roman de Choderlos de Laclos, Quartet,

Auteur Heiner Müller, d'après Laclos
Genre Théâtre
Dates d'écriture 1980

Quartett est une pièce de théâtre écrite par Heiner Müller en 1980.

Réécriture des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, la pièce se déroule, d'après la didascalie initiale, dans :

Un salon d'avant la Révolution française.
Un bunker d'après la Troisième Guerre mondiale.

Merteuil et Valmont s'affrontent donc dans cet espace-temps ouvert et chaotique. Le dialogue s'étire et se dilate tout au long de la pièce. Merteuil se met à jouer Valmont, Valmont joue Mme de Tourvel puis Merteuil joue Cécile de Volanges. Un véritable quatuor (ou "quartet" en jazz) se dessine à l'intérieur d'un duo. Müller joue et jubile avec les masques, les mécanismes de distanciation et les miroirs. Il réutilise les dispositifs narratifs de Laclos qui ne laissent jamais transparaître dans son roman une voix de l'auteur et un point de vue.

VALMONT : Je crois que je pourrais m’habituer à être femme. Marquise.
MERTEUIL : Je voudrais le pouvoir.

Tu vois? Cette répartie semble donner raison au jeu de Glenn Close...
C'est une répartie qu'on ne retrouve pas dans le roman , mais qui démontre l'image que peut inspirer la terrible Marquise ... àè-è\':


Bien à vous.

Louise-Adélaïde a écrit:
c'est tout le sens de l'oeuvre = faut-il "croire" ce que dit Laclos ? car il fait oeuvre de moraliste ? ou bien fait-il oeuvre de libertin en écrivant une histoire de séduction ?
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Bon mari, bon père, Laclos a une vie rangée .

Choderlos de Laclos ne ressemble en rien au séducteur archétype du personnage de Valmont et n’en a aucune des tares. Il n’est en rien un séducteur et on le décrit comme « un monsieur maigre et jaune » à la « conversation froide et méthodique ». Sa vie sentimentale se limite à son épouse Marie-Soulange à qui il est fidèle, de même qu’il est pour ses enfants un père attentionné.

Par la suite, il participe à un concours académique dont le sujet est « Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l’éducation des femmes ? », ce qui lui permet de développer des vues plutôt féministes sur l’égalité des sexes et l’éducation des jeunes filles. Dans ce texte resté inachevé, il dénonce l’éducation donnée aux jeunes filles qui ne vise, selon lui, « qu’à les accoutumer à la servitude, et à les y maintenir ». Le thème de l’émancipation féminine avait déjà dans Les Liaisons dangereuses un rôle important.

( WIKI )

La mort au-devant de laquelle va Valmont ressemble à une rédemption, comme la chute de Merteuil a tout du châtiment divin . Pour ma part je vois davantage, dans les destins croisés des différents protagonistes l'oeuvre d'un moraliste que d'un libertin .  Cela dit dit, quand on pense Laclos, on pense Orléans ...   pas terrible comme référence .
Cette notion d'émancipation féminine mise en exergue par Wiki n'est pas à négliger non plus .

Pour répondre à Majesté, j'aurais bien vu Marina Vlady ( hélas trop âgée, là) mais elle a cette finesse, cette ambiguïté, ce côté "serpent" et glacé avec une légèreté et une douceur ......et de nos jours, je ne vois pas......



Il faut bien comprendre que Merteuil est angélique en apparence; les lettres qu'elle écrit sont son for intérieur; Marina Vlady avait fait une Milady exceptionnelle, dans les Mousquetaires;
Arielle Dombasle, peut-être ? mais elle est cataloguée dans un autre registre;
Je pense, en disant cela ( rhâ, les littéraires ! ) au livre, toujours;
Merteuil est une femme-femme, qui s'ennuie et qui a un orgueil dévorant; c'est l'histoire d'une vengeance épouvantable, pour rien finalement, et c'est cela qui est épouvantable;
Au XVIII ème siècle le mot "liaison" n'a pas du tout notre sens contemporain; il signifie platement, "les relations" au sens social, mondain, "les fréquentations" ;

Pour répondre à Eléonore, il y a un jeu très conscient et voulu de la part de Laclos; la double introduction est ironique et signifie = je vous mets au défi de savoir si je suis moraliste ou libertin; et bien sûr, les deux sens cohabitent et on en revient à une double lecture = celle des gens "moraux" qui vont s'effaroucher, et celle des libertins qui vont rire " ah, la fine blague"; bien sûr, la fin est "morale" la méchante est punie, le libertin meurt, les deux vieilles s'épouvantent, et l'ingénue libertine assez sotte et dépourvue d'intelligence reste sur le carreau, de même que la chaste femme ;
Donc morale là aussi à double lecture = étaient-elles victimes ? Laclos se garde bien de trancher et conclut benoitement = il ne faut pas avoir "de mauvaises fréquentations" et il tire sa révérence;
C'est cette double lecture ( plus que l'intrigue en elle-même, on a vu pire) qui a donné au livre sa réputation sulfureuse;

Louise-Adélaïde a écrit:  Pour répondre à Majesté, j'aurais bien vu Marina Vlady ( hélas trop âgée, là) mais elle a cette finesse, cette ambiguïté, ce côté "serpent" et glacé avec une légèreté et une douceur ......et de nos jours, je ne vois pas......

Elle fut aussi la marquise de Parabère, dans le film de Bertrand Tavernier Que la Fête commence ! .
Tiens, je n'arrive pas à héberger d'images !!! 54385210

Marina Vlady fut aussi Marie-Antoinette pour Jean-Claude Brialy dans La nuit de l’Été

Mme de Sabran a écrit:Tiens, je n'arrive pas à héberger d'images !!! 54385210

En voici :


Bien à vous.

Marina Vlady en Merteuil ? :\\\\\\\\: :\\\\\\\\: :\\\\\\\\:

Ah, ce dernier film :c^ùù!!:

CLIOXVIII a écrit:Marina Vlady en Merteuil ? :\\\\\\\\: :\\\\\\\\: :\\\\\\\\:

Il avait été question qu'elle incarne Diane de Poitiers, ça lui irait (encore!) si bien !


Bien à vous.

Qui se souvient encore de sa si charmante soeur, Odile Versois ?
Elle est à Marina Vlady ce que Françoise Dorléac est à Catherine Deneuve .

Elle avait épousé le comte François Pozzo di Borgo.

Moi ...Un chat !

Moi !! je me souviens d'Odile Versois, qui jouait une ? marquise ? Comtesse ? dans le film Cartouche avec Jean-Paul Belmondo, ( sauf erreur de ma part....) les soeurs Poliakoff ( je crois) étaient quatre, toutes aussi douées les unes que les autres; mais là, j'oublie le nom des deux autres....Marina Vlady fut, je crois le premier amour de Robert Hossein......

Louise-Adélaïde gossip-girl...... :

Quelle heureuse époque avec tous ces films historiques......

CLIOXVIII a écrit:Moi ...Un chat !

C'est fou ce qu'elles se ressemblent !

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Avec Odile Versois, Les Dernières vacances est l'un des films préférés ... de mon enfance !

Mme de Sabran a écrit: Odile Versois avait épousé le comte François Pozzo di Borgo.

Les comtes Pozzo di Borgo possèdent un château familial en Corse, sur la façade duquel on peut lire: » « Jérôme Pozzo di Borgo et son fils Charles ont fait construire cet édifice avec des pierres provenant du palais des Tuileries incendié à Paris en 1871, pour conserver à la patrie corse un précieux souvenir de la patrie française : l’an de grâce 1891 »

Le château de la Punta .



Le duc Pozzo di Borgo, Jérôme, et son fils Charles rachetèrent alors ce qu’ils purent des pierres sculptées par Philibert Delorme et décidèrent de les faire transporter en Corse afin d’y construire un château, inspiré dans sa forme du pavillon créé par Bullant.
Ironie du sort, celui qui redonnait vie à ces pierres qui virent entre autres souverains les deux Napoléon, était le petit neveu de l’un des ennemis les plus acharnés du premier empereur. En effet le comte Charles-André Pozzo di Borgo, à la suite d’une vieille querelle de voisinage et sans doute pour d’autres raisons plus nobles, choisit les Alliés contre l’Empire. Comble du destin, à la chute de Napoléon, il fut nommé ambassadeur de Russie auprès de Louis XVIII.
Rachetées à un certain Achille Picard, qui avait lui-même acheté les ruines du palais pour 33 000 francs (environ 120 000€), les pierres furent numérotées et photographiées, puis expédiées en 185 caisses de Paris à Marseille, en train, puis de Marseille à Ajaccio sur plusieurs bateaux.
Elles furent entreposées pendant trois ans, le temps de permettre l’ouverture de la route conduisant d’Ajaccio à Alata à 700 mètres d’altitude où le château fut réalisé suivant les plans de l’architecte Albert-Franklin Vincent, par maçons ajacciens et charpentiers, couvreurs, menuisiers et sculpteurs venus du continent et de Paris.

En 1891, le château était achevé et une petite partie du Palais des Tuileries sauvée. On peut encore lire sur la façade ces mots graves à la demande des propriétaires : « Jérôme Pozzo di Borgo et son fils Charles ont fait construire cet édifice avec des pierres provenant du palais des Tuileries incendié à Paris en 1871, pour conserver à la patrie corse un précieux souvenir de la patrie française : l’an de grâce 1891 ».

CLIOXVIII a écrit:Moi ...Un chat !

Si je me réfère à cette photo d'Odile Versoix, la tienne, Clio en est une de Marina Vlady, non?


Bien à vous.

Non, non, c'est bien Odile Versois .