L'appartement de Madame Elisabeth, à Versailles

A Versailles, Madame Élisabeth habite  l'extrémité de l'aile méridionale du château .  
Les inventaires de l'époque nous permettent de nous faire une idée assez précise de l'ameublement et la distribution des pièces.
Il y a deux antichambres somptueuses garnies de banquettes en tapisseries de la Savonnerie, de paravents de toile d'Alençon cramoisie, de tabourets de panne, de larges fauteuils à clous dorés, et dans la seconde des commodes plaquées de bois de rose et de violettes rehaussés de cuivres. Le soir, les femmes de service dorment dans des lits d'appoint cachés par des paravents.

De cette pièce on passe dans la chambre des nobles dont le meuble est de damas de Gênes garni de franges d'or.  Une cheminée immense trône là.   Il y a des consoles de marqueterie et de bronze doré.   Sur la cheminée, une merveilleuse pendule de marbre blanc représente un portique d'architecture orné dans la frise de trois bas-reliefs,  l'Abondance,  la Paix, la Gloire sous les traits de Henri IV.  Elle est flanquée de girandoles du même style.

Cette salle précédait la chambre à coucher de la princesse, toute tendue de soie rouge et de tapisseries de Beauvais. Le lit « à la duchesse » occupait le milieu avec ses rideaux, ses « bonnes grâces »  ( là, je demande à nos messieurs spécialistes des arts décoratifs ce que sont les « bonnes grâces »    )  , cantonnières, bouquets de plumes  ( d'autruche, sans doute )  et d'aigrettes.

L'on passait ensuite dans le grand cabinet en gros de Tours blanc et bleu,  puis la salle de billard, et enfin le boudoir, jolie plus petite pièce aux meubles ouvragés, et dont les fenêtres donnaient sur la pièce d'eau des Suisses et sur la route de ce Saint-Cyr si cher au coeur de la princesse .  

Parfois, le soir cet appartement, orné de tableaux et d'objets d'art, s'illuminait de l'éclat des torchères, c'est que Madame Élisabeth recevait sa Maison, qui est fort nombreuse et quelques personnes de la Cour; elle aimait, fuyant la représentation,  vivre dans l'intimité des dames de ses amies qui ne la suivaient pas à Montreuil.

( source : le comte de Fleury )

Tiens, curieux. Pas de photo. Cela m'étonne, chère Eléonore. Mais, vous ne pouvez pas toujours faire des miracles.

Ben non !

Alors les "bonnes grâces" sont :
- le rideau situé le long des montants d'un lit à colonnes ou sur chaque côté du chevet. Ce rideau étroit qui, descendant les long des quenouilles (dans le lit à piliers) ou se relevant de chaque côté (dans le lit à la duchesse) sert plus à parer le lit qu'à protéger des courants d'air.
Les bonnes grâces apparaissent dans le mobilier au XVIe siècle.
Le terme de bonne grâce s'applique aussi à la décoration des fenêtres.

Je n'y suis pour rien, il faut remercier : meubliz.com

Si, si, merci, cher Charles-Alexandre !
Et cela me revient maintenant : c'est dit ailleurs, dans un autre sujet ...

De nos jours, qu'y a t il à la place de l'appartement de Madame Elisabeth?

toute l'aile a été détruite, comme jamais nous n'avons accès à ce bout de bâtiment, il est difficile d'imaginer les lieux actuels - la visite de l'aile se termine au bout de la galerie des batailles !!!

je vais, par curiosité, poser la question à ALEXANDRE MARAL !!!!

MARIE ANTOINETTE

voici le bout de l'aile sud et un plan montrant bien la galerie des batailles et un salon au fond du bâtiment côté jardins
coté cour nous avons l'assemblée avec sa grande salle et des bureaux et appartements de fonction.


MARIE ANTOINETTE

Merci, chère Marie-Antoinette !