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Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791)

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Message par Trianon Lun 18 Sep 2017, 21:02

Mme de Sabran a écrit:
Trianon a écrit:
Eléonore, pouvez-vous me conseiller quelque chose à boire de relaxant. Je suis bouillonnante d'impuissance.

Venez, chère Trianon, alanguissons-nous au salon . Je vous sers un petit doigt de malaga ! Very Happy
Si ma Paulinette débarque, je sors le tarama ... Eventaille

Attention, je vous prends au mot, même si je ne bois pas d'alcool. Eventaille
Le malaga est un vin cuit portugais ?
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Message par Mr de Talaru Mar 19 Sep 2017, 11:25

Les messages concernant la berline ont été déplacés ici.

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Message par Mme de Sabran Mar 19 Sep 2017, 11:27

Merci, François ! Very Happy

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Message par Mr de Talaru Mar 19 Sep 2017, 18:28

De rien mais je trouvais ça plus facile pour la compréhension des messages. Hop! fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 1123740815

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Message par Vicq d Azir Jeu 03 Mai 2018, 10:48

Enfin, le retour:

Clermont en Argonne.
Sainte Menehould, où la Famille est reçue par la municipalité.
Sur la route, la plaque commémorative du massacre du Comte de Dampierre, lors du passage de la berline.
Chalons en Champagne : la Porte Dauphine, élevée à l’occasion de l’arrivée de Marie-Antoinette. L’intendance, où ils coucheront.

Chouilly.
Épernay : ce qu’il reste de l’hôtel de Rohan, où la Famille sera insultée.

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Message par Mme de Sabran Jeu 03 Mai 2018, 10:58

Vicq d Azir a écrit:

Ci-dessus:
 Retour par Clermont en Argonne, Ste.Menehould
 La plaque sur la route, commémorant le massacre du Comte de Dampierre au passage de la berline.

Le meurtre du comte de Dampierre, un réglement de comptes personnels ?!! Shocked

fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 Captu221

https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1993_num_291_1_1547

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Message par Vicq d Azir Jeu 03 Mai 2018, 11:12


Suite et fin du retour:

La ferme du Chêne Fondu, lieu de rencontre avec les députés. État ancien, et état actuel. Le bâtiment existe toujours. La plaque commémorative a été posée il y’a quelques années par l’association Louis XVI.

Puis Dormans: la Famille Royale a dormi là , à l’auberge du Louvre. Le bâtiment existe toujours...

La maison du maire à la Ferté sous Jouarre, lieu des conversations avec Barnave, avant le retour sur Paris ...


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Message par Comtesse Diane Jeu 03 Mai 2018, 11:15

Bien émouvant; merci Docteur.

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Message par Vicq d Azir Mer 16 Mai 2018, 15:02

Page du journal de Fersen, concernant Varennes,
Écrite de Bruxelles, les 26 27 et 28 juin 1791 :

...besogne, grand ordre qui règne à Paris. Commissaires
sont allés à la rencontre du Roi. Mout. Voulait qu’ on
fit marcher sur le champ des troupes, quantité d’off
et de soldats qui désertent. Le Cte d’ Artois arrivé avec Calonne.
27. beau et chaud. Déjeuné Sullivan dîné aussi et passé
toute la soirée fait ma cour au Cte d’Artois rien dit parlé
à Monsieur suis très réservé et embarrassé tout cela.
Madame mauvaise opinion de la chose. Le soir
les Pces. reçu tous les off. français dans les apps. de
L’archiduchesse il parla de sa reconnaissance.
Davares Mr. de la Quenille fort affairés tous comme
des fous, mille nouvelles fausses, l’assemblée très
radoucie et calme. Reuterwerd arrivé. On me
parlait du départ on savait que c’était moi et on
me regarda fort à la Cour. nouv. de la paix faite Crawf
dit que non.
28. beau et chaud déjeuner dîner et thé chez Sullivan
nouvelles de Paris de l’entrée du Roi Barnave et Péthion
dans la voiture c’est une horreur point d’applaudissements
lettre de Bouillé mauvaise. Crawford offert d’aller en
ang. l’archiduc me fit proposer d’aller à Vienne accepte
l’assemblée conserve le pouv. exécutif , le Roi en état
d’arrestation grande faute, causé avec le Cte. ....

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Message par Mme de Sabran Mer 16 Mai 2018, 15:29


Malheureux Fersen, son calvaire commence .

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Message par MARIE ANTOINETTE Mar 21 Aoû 2018, 16:15


Chez SAUCE, le Roi a baissé les bras, a admis son arrestation, et dans le fond, je suis certaine qu'il était bien content que l'aventure s'arrête, on le constate lors du retour, le refus de se sauver à LOUVOIS malgré les fureurs de la Reine et de Madame ELISABETH.
A son entrée aux TUILERIES son premier geste a été de prendre un bon bain en poussant un grand Ouf !!!!!


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Message par Mme de Sabran Mar 21 Aoû 2018, 16:39


Pardon, pardon, mais ...    quel naze !!! ;;;;;   fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 826566454 fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 826566454 fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 826566454

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Message par Vicq d Azir Mer 22 Aoû 2018, 08:18

Oui, bien sûr, tout cela est très agaçant...
Mais je crois qu’il ne faut pas éluder la question suivante : qu’auraient ils fait, tous à Montmédy (ou plutôt Thonelles), si l’entreprise avait réussie? Reprendre la main, et gouverner sous la protection des troupes étrangères supposées réunies de l’autre côté de la frontière? Je pense que Louis XVI n’y a jamais cru...
On évoque souvent l’occasion manquée que la famille échappe à son sort tragique, mais c’est raisonner à l’envers, en connaissant la suite...
Je pense plutôt que ce déplorable voyage fait prendre conscience au Roi:
-1: qu’il n’est plus aussi populaire qu’il l’imagniait, même dans la France profonde (contrairement à ce qu’il avait pu voir lors du voyage de Cherbourg)
-2: que les Français sont attachés à l’idée de constitution ( il le dira après son retour à Paris ).
-3: qu’il est seul et abandonné par ses soutiens naturels ( les rendez vous manqués sur la route de Varennes ne sont évidemment pas dus qu’au retard pris par la berline, mais à tout le moins à un manque d’enthousiasme de la part de ceux qui devaient faire une chaîne pour l’accompagner).



fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 A2505b10


Dernière édition par Vicq d Azir le Mer 22 Aoû 2018, 13:55, édité 1 fois
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Message par Mme de Sabran Mer 22 Aoû 2018, 09:02


Mais enfin, il n'était pas encore dans les fers ! 
Tant que l'on est en vie, il faut se battre.    S'il n'en avait pas le courage pour lui, il aurait dû pour sa femme et pour ses enfants...   pour l'honneur. Shocked

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Message par Comte d'Hézècques Mer 22 Aoû 2018, 10:07

Louis-Charles n'étant peut-être pas son fils, Marie-Antoinette plus sa femme, Louis s'enferme dans un abattement et une passivité toute catholique.
fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 3318396864

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Message par Vicq d Azir Mer 22 Aoû 2018, 14:34

J’essaie de conserver une démarche objective, en tentant de m’identifier aux personnages, ce qui n’ est pas toujours facile...
Certes, Louis XVI était encore plus ou moins libre, et toujours chef d’état officiel de son royaume. Que cherchait il en fuyant Paris? Recouvrer un certain pouvoir, en s’installant en province, à l’exemple d’autres périodes troublées de notre Histoire? Il pouvait aussi envisager de mettre à l’abri sa famille à l’étranger : à ce sujet, il me semble qu’on n’a jamais analysé la carte dessinée au verso du fameux passeport de Mme de Korff, et qui serait de la main du Roi, sur laquelle est indiquée en pointillés une direction pour le moins étrange, celle de ...Luxembourg. Le Roi pouvait il imaginer cette destination possible pour la Reine et les enfants ?
Pour sa personne, en tout cas, sortir du Royaume aurait équivalu à abdiquer...
Ma thèse est donc que le Roi adopte ce projet de fuite sans grande conviction. Qu’après la phase d’enthousiasme de la matinée du 21, il prend conscience que ce projet est très mal ficelé: troupes aux abonnés absents, piège de Montmedy... et qu’il joue peut être , à partir de Pont de Sommes Vesles, une partie qui consiste à laisser tomber, et accepter un retour à Paris, où son devoir (son sacrifice ?) l’attend...
Vous dites, chère Eléonore, qu’il aurait pu, pour l’honneur, aller jusqu’au bout: mais pour aller où? Il s’est refusé à faire dégager le pont de Varennes, à s’enfuir ensuite par la ruelle de la Vérade, derrière la maison Sauce. Le lendemain, il refuse de fuir par un escalier dérobé de l’Intendance de Chalons, le surlendemain de traverser la Marne à Dormans, etc. Pourquoi ? Sinon parcequ’il avait compris que cette fuite était un piège, et que son devoir de Roi était de retrouver sa place à Paris. Ceci, à mon sens, n’est compréhensible que si on fait l’effort (pas simple...) d’ignorer les événements qui vont suivre, et que personne, à l’époque, ne pouvait imaginer...


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Message par Mme de Sabran Mer 22 Aoû 2018, 16:48

Vicq d Azir a écrit: Ceci, à mon sens, n’est compréhensible que si on fait l’effort (pas simple...) d’ignorer les événements qui vont suivre, et que personne, à l’époque, ne pouvait imaginer...

...   à condition aussi d'oublier la note qu'il écrivit avant de partir, annonçant sa fuite.
Elle signifiait, grosso modo :    fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 113
Non vraiment, là encore quelle folie !
C'est comme si, d'un bout à l'autre, il ne savait pas ce qu'il faisait .

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Message par La nuit, la neige Mer 22 Aoû 2018, 18:48

Vicq d Azir a écrit: Il pouvait aussi envisager de mettre à l’abri sa famille à l’étranger : à ce sujet, il me semble qu’on n’a jamais analysé la carte dessinée au recto du fameux passeport de Mme de Korff, et qui serait de la main du Roi, sur laquelle est indiquée en pointillés une direction pour le moins étrange, celle de ...Luxembourg. Le Roi pouvait il imaginer une destination possible pour la Reine et les enfants ?

Peut-être pas une destination première, qui aurait été très critiquée Question ; mais disons que la frontière était si proche de Montmédy, qu'il n'aurait pas été bien compliqué de sécuriser une route permettant une évacuation en urgence de la famille royale.
Et les troupes prévues était suffisamment importantes pour ce faire, au cas où...
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Message par Mme de Sabran Jeu 23 Aoû 2018, 09:17

La nuit, la neige a écrit:

Peut-être pas une destination première, qui aurait été très critiquée  Question ; mais disons que la frontière était si proche de Montmédy, qu'il n'aurait pas été bien compliqué de sécuriser une route permettant une évacuation en urgence de la famille royale.
Et les troupes prévues était suffisamment importantes pour ce faire, au cas où...

Bien sûr . Si ce n'était pas risquer le tout pour le tout, à quoi bon partir ?
L'échec ne ferait que river plus fort leurs fers .

Vicq d Azir a écrit: Il pouvait aussi envisager de mettre à l’abri sa famille à l’étranger : à ce sujet, il me semble qu’on n’a jamais analysé la carte dessinée au recto du fameux passeport de Mme de Korff, et qui serait de la main du Roi, sur laquelle est indiquée en pointillés une direction pour le moins étrange, celle de ...Luxembourg. Le Roi pouvait il imaginer une destination possible pour la Reine et les enfants ?

En effet les rumeurs les plus folles galopent . Alors que l'on sait l'arrestation du roi , un courrier du comte d'Artois arrive à venise auprès des Polignac et des Bombelles,  par lequel on apprend que " la Reine, Mrg le Dauphin, Madame fille du Roi, Monsieur et Madame Elisabeth sont à Mons, qu'il est bien heureux qu'ils aient pris une route opposée à celle du Roi puisque les voilà tous sauvés "  (  Shocked  )  note Bombelles dans son Journal, tandis que Bouillé écrit de son côté " aujourd'hui, on peut tout à fait se livrer à la joie ".

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Message par Comte d'Hézècques Jeu 23 Aoû 2018, 10:52

Mme de Sabran a écrit:
En effet les rumeurs les plus folles galopent . Alors que l'on sait l'arrestation du roi , un courrier du comte d'Artois arrive à venise auprès des Polignac et des Bombelles,  par lequel on apprend que " la Reine, Mrg le Dauphin, Madame fille du Roi, Monsieur et Madame Elisabeth sont à Mons, qu'il est bien heureux qu'ils aient pris une route opposée à celle du Roi puisque les voilà tous sauvés "  (  Shocked  )  note Bombelles dans son Journal, tandis que Bouillé écrit de son côté " aujourd'hui, on peut tout à fait se livrer à la joie ".

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Message par Comte d'Hézècques Jeu 23 Aoû 2018, 11:16

Vicq d Azir a écrit:
Ma thèse est donc que le Roi adopte ce projet de fuite sans grande conviction. Qu’après la phase d’enthousiasme de la matinée du 21, il prend conscience que ce projet est très mal ficelé: troupes aux abonnés absents, piège de Montmedy... et qu’il joue peut être , à partir de Pont de Sommes Vesles, une partie qui consiste à laisser tomber, et accepter un retour à Paris, où son devoir (son sacrifice ?) l’attend...

J'adhère à la thèse de Vicq.
Tout au long du trajet, c'est le roi qui semble saboter le parcours en traînant partout.

Il n'a aucune présence d'esprit face aux obstacles inattendus, là où Fersen aurait trouvé une solution rapide pour mettre les fugitifs à l'abri.

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Message par Mme de Sabran Jeu 23 Aoû 2018, 17:35


D'accord avec toi, mon cher Félix . fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 1123740815
Fersen aurait eu la volonté, la détermination, le courage ...

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Message par Comtesse Diane Sam 25 Aoû 2018, 09:34


Ca n'fait pas un plis . fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 1238861238

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fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 Empty Re: Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791)

Message par Mme de Sabran Mer 12 Sep 2018, 14:47


M. de Vaudreuil au comte d'Artois

Vicence, ce 29 juin 1791

Nous venons de recevoir un courrier de Turin, qui nous est envoyé par Sérent et qui s'était arrêté à Milan pour remettre à l'Empereur une dépêche de Sérent.
La nouvelle qu'il nous apporte nous paraît appuyée de tant de vraisemblances sur le départ du Roi, de la Reine et de M. le Dauphin, que nous nous livrons à cet espoir. Le bulletin disait que le Roi était parti depuis sept heures, quant l'Assemblée a appris cet important événement. Une aussi grande avance nous fait espérer que rien n'aura pu empêcher la marche du Roi, qui d'ailleurs doit avoir été combinée avec vous, avec l'Empereur, et avec Esterhazy, puisque Leurs Majestés (suivant la nouvelle) se dirigeaient vers Tournay. Sept heures d'avance doivent suffire pour assurer la sortie du royaume, et, quand même Leurs Majestés ne seraient pas sorties, le Roi sera libre et maître hors les fers des enragés de Paris.
L'Empereur nous a fait dire par le courrier qu'il partirait aujourd'hui, mercredi, de Milan pour Vicence et Padoue, et que, si cette nouvelle se confirmait, il nous verrait ici à son passage.
Jugez combien le coeur nous bat ! Il est impossible d'exprimer tous les mouvements de joie, de crainte, d'espérance, qui se succèdent dans nos âmes.
J'ai envoyé sur-le-champ mon fidèle Schmit à Padoue pour instruire M. de Las Casas de nos espérances. Je viens de recevoir sa réponse, digne de l'ambassadeur d'un Bourbon. La moitié de sa lettre est pour vous et il gémit en ce moment des devoirs qui le retiennent.
Vous saviez sans doute ce projet, Monseigneur, et vous n'en avez pas fait part à votre fidèle serviteur, à votre ami ! Vous m'avez privé d'être le témoin du plus beau des moments. Mon extrême sensibilité en souffre, je l'avoue ; mais en même temps la raison me dit qu'un aussi important secret ne devait pas être confié à la poste, ni même à un courrier, et mon coeur se plaît à excuser le vôtre.
( Vaudreuil croit qu'Artois était dans le secret de cette évasion des Tuileries .  Il se trompe lourdement . ) J'attendrai l'Empereur pour apprendre la confirmaion de ce départ, et je me flatte aussi que nous recevrons un courrier de vous ; et pendant ce temps je vais faire les arrangements de mon départ, avoir une voiture, car la mienne n'est pas en état de me conduire, et je partirai avec Armand, aussi empressé que moi de vous porter son coeur et son bras. Il ne fallait pas me confier un secret aussi important, parce qu'une lettre peut être égarée, parce qu'un courrier peut être infidèle ; mais comment ne m'avez-vous pas fait dire, sans autre explication : "Pars à l'instant ; j'ai besoin de toi !" Ah ! mon cher prince, voilà le seul tort que vous ayez jamais eu avec moi ! Je ne suis pas tout à fait heureux, parce que ce poids m'est bien lourd, et parce que j'ai encore des craintes sur le succès de l'événement.
Vous avez dû, si vous étiez instruit, trouver les lettres que je vous ai fait parvenir bien folles ; mais tout nous faisait croire que vous étiez trompé, alors que nous ignorions le motif des tromperies. Tout est à présent expliqué de la plus belle manière, et voilà nos souverains réhabilités dans l'opinion de l'univers. C'est une de mes plus grandes jouissances. Toutes les lettres de Paris disaient que la Reine intrigait pour parvenir à de détestables accommodements ; qu'elle voulait une seconde législature ; enfin qu'elle trompait tout le monde, tandis qu'elle ne trompait que les véritables ennemis du trône et de la religion. Ah ! la voilà bien justifiée par cette grande démarche, e vous serez le premier sans doute à leur rendre hommage, à donner l'exemple de cet amour, de cette fidélité, de cette pureté qui ont toujours guidé vos démarches et votre belle conduite.
Le plus important est fait, si le Roi est libre ; mais tout n'est pas fait encore, et il faut, en rétablissant le trône, lui donner des soutiens que rien ne puisse plus détruire. Qu'allez-vous faire de toute cette belle noblesse qui vous entoure ? Je crois que le plus pressé est de rétablir des compagnies d'hommes d'armes pour l'honneur et la défense de la monarchie. Ce rempart inexpugnable s'élèvera contre toutes les nouvelles attaques des conjurés, et rien ne pourra plus menacer le trône quand il sera entouré par de pareils défenseurs. Un article bien important, c'est que les propriétés du clergé soient rétablies ; car si, le Roi devenu libre, il y avait une seule propriété violée, il n'y en aurait plus aucune de sacrée, pas même celle de l'Empire. Et d'ailleurs la conduite du clergé a été si belle, si courageuse, qu'il faut lui en donner la récompense, et sa cause est réunie à celle de la noblesse et du trône. Mais vos idées sur ces grands objets sont pures comme votre coeur et il es inutile que je vous en parle.
Je viens à mes amis, et je mets leurs intérêts dans vos mains. Quelque désir qu'ils aient de porter aux pieds de leurs souverains et de leurs bienfaiteurs leur joie, leurs respects et leur tendresse, ils doivent attendre ; et, dans cette circonstance, ce que votre amitié avait imaginé pour eux est ce qu'il y a de mieux et de plus sage et de plus décent. Achevez votre ouvrage, et que, de l'aveu du Roi et de la Reine, ils aillent à Vienne. Ne perdez pas cet objet de vue. Je pense que leur bonheur y est attaché, et que vous ne serez pas parfaitement heureux, si vous n'avez assuré le bonheur de vos amis.
Quant à moi, combattre, s'il le faut, à côté de vous, parer les coups qu'on voudrait vous porter, voilà mon ambition et ma fortune.
Daignez porter mes hommages et ma fidélité aux pieds de mes souverains. Ils savent que je les ai bien servis, en étant le compagnon de votre retraite qui les a sauvés tous. J'en ai la récompense, puisque vous m'aimez, et je n'en veux pas d'autre.
Et Calonne ? Se servira-t-on de ses sublimes talents ? Reconnaîtra-t-on enfin la pureté de son zèle, de son courage ? Je le souhaite pour la gloire de mon pays plus encore que pour celle de mon ami.

________________________

M. de Vaudreuil au comte d'Artois
Padoue, 3 juillet 1791

Ah ! Monseigneur, quelles trente-six heures nous venons de passer ! Et par combien d'alarmes, de douleurs et d'agitations nous avons acheté le bonheur ! Mais enfin, depuis la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire par Denis, un courrier, venu de Verdun à l'avoyer Steiger, puis à Turin, puis à Padoue, nous apprend que le Roi, la Reine et leur auguste famille a été sauvée par les manoeuvres et la valeur de Bouillé. Notre désespoir s'est changé en transports de joie et je dois dire que l'Empereur, qui avait été consterné par l'arrestation du Roi, a éprouvé par sa délivrance un bonheur aussi vif que le mien même. J'avoue que je jouis d'avoir dit à l'Empereur et à tous les Vénitiens, que l'arrestation du Roi avait accablés : "Je réponds que, si M. de Bouillé n'a pas été tué, il sauvera le Roi ; et comme les nouvelles ne disent pas que M. de Bouillé a été tué, j'ose répondre que le Roi est sauvé." Mes paroles se sont répandues dans tous les états Venitiens et y ont porté la consolation et l'espoir, jusqu'à la nouvelle et l'heureux dénouement qui me fait passer pour prophète. Ah ! il ne faut pas l'être pour prédire que Bouillé se sera fait tuer plutôt que de laisser prendre son Roi ; il ne faut que le connaître. J'espère bien qu'il est déjà maréchal de France.
L'Empereur a été parfait dans cette circonstance, et tout le monde a été frappé de la vérité des divers sentiments qu'il a éprouvés. Il est venu lui-même frapper, à quatre heures du matin  (  fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 3231074342  ), à la porte du duc de Polignac qui était couché et qui, en chemise, a appris de la bouche même de l"Empereur la délivrance du Roi, de la Reine et de sa famille.
Mais ce qui est inconcevable, c'est que l'Empereur n'ait reçu aucun courrier ni de vous, ni du Roi, ni de M. de Mercy, ni de Mme l'archiduchesse.
Je suis resté à attendre jusqu'à ce matin ; mais enfin je ne tiens plus à mon impatience, et je pars. L'Empereur m'a donné une lettre de compliments pour la Reine ; mais, afin qu'elle arrive plus vite, j'ai prévenu S.M.I. que je la donnerai à Armand, dont les forces, malgré mon ardeur, sont supérieures aux miennes. J'ai été si remué par toutes ces vicissitudes que j'ai été trois nuits entières sans fermer l'oeil et je craindrais de rester en chemin, si je forçai trop ma marche. J'irai cependant le plus vite que je pourrai, vous en êtes bien sûr.
Armand va partir à l'instant. Je partirai demain, à la pointe du jour ; mais, comme le courrier de Flachslanden ira plus vite que nous tous, le duc de Polignac lui remet ses dépêches et moi ma lettre.
Le duc de Polignac a fini sa mission auprès de l'Empereur, puisqu'il n'y en peut plus avoir que donnée par le Roi, devenu libre ; mais, Monseigneur, vous ne négligerez rien pour qu'il en ait une nouvelle, j'en suis bien sûr. Jusque-là, mes amis resteront à Vicence. Ils écrivent l'un et l'autre au Roi et à la Reine, et c'est Armand qui portera leurs lettres ; mais dans leurs lettres ils ne parlent que de l'excès de leur joie, de leur bonheur qui n'est troublé que par le regret de n'être pas à portée de les leur exprimer eux-mêmes, et ils expliquent les motifs qui les déterminent à attendre les ordres de Leurs Majestés, qui y verront une nouvelle preuve de leur délicatesse et de leur dévouement.
Ah ! Monseigneur, quels transports auront été les vôtres, en revoyant tous les objets chers à votre excellent coeur, et surtout après tous les dangers qu'ils ont couru ! Le ciel m'aurait dû, pour récompense de mon attachement et de ma fidélité, de me rendre le témoin de cette belle et touchante scène.
Il ne doit plus rester dans un coeur comme le vôtre de traces de tous les tortrs réels ou apparents qui ont croisé vos projets. La dernière action du Roi ses fers rompus réparent tout, et font tout ce que vous vouliez faire. Puisqu'il avait le projet de fuir ses bourreaux, il a dû arrêter tous vos mouvements, qui pouvaient nuire à son plan, et tout est expliqué. Une union parfaite entre vous et le Roi et le Reine est plus nécessaire que jamais au rétablissement et à l'affermissement du trône. N'écoutez que cela. Toute autre chose serait funeste tôt ou tard. Je suis bien sûr que Calonne et que votre coeur ne vous donneront pas d'autre conseil. Réunissez la considération juste que vous avez acquise à tous les moyens que le Roi a conquis par son évasion, pour régénérer la monarchie et la religion. Vous pouviez, vous deviez donner des ordres, quand le Roi était dans les fers, quand il ne pouvait avoir que des résolutions dictées par la contrainte, quand il pouvait être à chaque instant victime de mille embûches ; mais à présent il a repris son pouvoir, et vous n'avez plus que le droit de l'éclairer, de lui parler avec la loyauté et la franchise qui vous caractérisent ; mais il faut surtout donner l'exemple de l'obéissance. Dans les premiers moments, les yeux de l'univers sont fixés sur vous, et vous allez être jugé. Mille troubles nouveaux, plus dangereux peut-être que les premiers, naîtraient d'une division entre vous, et on ne remet l'ordre qu'en se soumettant à l'ordre ; c'est à vous particulièrement à en donner l'exemple. Donnez au Roi tous les coeurs que votre conduite a conquis. Ah ! mon prince, vous mettrez ainsi, et non autrement, le comble à votre gloire.
Il me paraît clair qu'il n'y a pas eu d'accommodement contraire aux droits indestructibles de la monarchie et du monarque ; ainsi vous n'avez plus à protester, mais à jouir, aider et obéir. Mais pourquoi dire à mon prince ce qu'il voit, ce qu'il sent comme moi ? C'est pour qu'il connaisse que celui qu'il honore de son amitié en est digne.
Toutes les prétendues intrigues de la Reine ne sont plus à présent que des démarches nécessaires et bien combinées, puisqu'elle avait un plan, et que le plan a réussi. Tout autre raisonnement porterait à faux. Je n'aime pas M. le baron de Breteuil ; mais si, dans cette occasion, il a guidé ce plan, la France entière lui doit son salut. Je lui fais hommage de ma reconnaissance ; mais je ne le verrai jamais, parce qu'il a été l'ennemi de mes amis, et mon coeur ne peut écouter rien que cela.
En finissant sa mission, le duc de Polignac à décider l'Empereur à envoyer cent mille francs à Sérent pour les besoins urgents, à fournir les armes aux catholiques du Languedoc, à indiquer à l'Espagne qu'il est peut-être urgent - le Roi de France ne pouvant pas dans les premiers moments disposer de ses escadres - d'envoyer des avisos dans nos colonies pour avertir de la délivrance du Roi et prévenir, s'il est possible, les mauvaises manoeuvres des scélérats. L'ambassadeur d'Espagne a envoyé un courrier en conséquence, tant il a été frappé de cette importance. Le duc de Polignac vous rend compte de tout cela et de quelques autres objets ; puis il prendra congé de l'Empereur, sa mission étant finie jusqu'à de nouveaux pouvoirs. Le duc pense qu'il serait peut-être plus avantageux pour lui, si on place M. de Vérac ailleurs, de prendre sa place en Suisse. De toute manière, c'est ce qu'il y aurait de mieux, de plus décent pour sa position, et il laisse en vos mains le soin du bonheur de vos amis.
Mme de Polignac m'a montré la lettre qu'elle écrit à la Reine, et en vérité je ne crois pas qu'on puisse mieux penser et mieux dire, vu sa position.
Je forme les voeux les plus ardents (et j'en ai l'espoir) pour que les préventions qu'on avait contre Calonne aient été effacées par les preuves multipliées de son zèle infatigable, de son courage, de sa fidélité et de ses talents ; mais, si les préventions subsistent encore, faites votre possible pour les détruire ; et, après cela, si vous n'y réussissiez pas, restez-en là, et qu'il retourne au lieu qu'il avait quitté pour servir son pays et son maître, mais que du moins il y retourne avec la décoration qu'il n'a jamais mérité de perdre. Cet objet ne peut pas, ce me semble, être douteux. Mais, Monseigneur, on ne force pas la confiance ; vous l'entreprendriez en vain, et dans une telle circonstance, il faut, pour produire un bien si difficile à faire, une confiance absolue. Ce n'est qu'ainsi qu'il pourrait travailler utilement. Toute autre chose est indigne de lui et de vous qui l'aimez.
Je vous ai dit tout ce que mon coeur, ma raison, ma conscience m'ont dicté. Il ne me reste plus qu'à vous rejoindre, à vous presser dans mes bra, et à combattre sous vos yeux. J'y cours.

P.S. Le duc de Polignac vous mande, Monseigneur, qu'il vous renvoie votre lettre à l'Empereur qu'il a jugé inutile de lui remettre, les circonstances étant absolument changées. Comme vous en avez copie, il est inutile de vous la renvoyer, et je la brûle.

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Message par Mme de Sabran Mer 12 Sep 2018, 14:53


Je comprends, moi, que Yoyo l'aimait ce Vaudreuil !  fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 1123740815 fersen - Le retour de la famille royale de Varennes à Paris (juin 1791) - Page 2 2238094171

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