Exposition "Graver pour le roi" au musée du Louvre

Une exposition temporaire intéressante actuellement au Louvre, dédiée aux arts graphiques (en particulier à l'explication des différentes techniques de dessin sec / humide, à la mine de plomb, à la sanguine, à la plume, au lavis etc...)... ainsi qu'aux estampes.

La Chalcographie du Louvre conserve aujourd'hui plus de 14 000 matrices gravées sur cuivre qui sont utilisées pour l'impression des estampes. Lors de sa création en 1797, elle regroupait les matrices de cuivre gravées des trois fonds constitués par plusieurs institutions royales depuis la seconde moitié du XVIIème siècle :

- celui du Cabinet du roi, composé de près de 1000 plaques commandées entre 1665 et 1683 pour illustrer la grandeur du règne de Louis XIV ;

- celui des Menus-Plaisirs qui diffusa l'image des grandes cérémonies de la Cour et des réjouissances publiques au XVIIIème siècle ;

- le troisième, enfin, formé par l'Académie royale de peinture et de sculpture, se compose des morceaux de réception demandés aux graveurs lorsqu'ils entraient dans l'institution. Ce dernier ensemble a été complété de plus de 500 planches gravées acquises durant la seconde moitié du XVIIIème siècle, pour constituer un fonds commercial.

L'exposition présente des matrices gravées, des estampes résultant de leur impression et des dessins préparatoires, et retrace l'histoire de ces trois collections royales qui, de manière différente, concouraient à la diffusion de l'image du roi. Elle met en valeur ces plaques de cuivre qui, encore trop souvent regardées comme de simples outils qui ont été imprimés jusqu'à il y a peu, permettent de pénétrer véritablement au coeur du travail du graveur.

Gilles Rousselet (1610-1686) et Israël Silvestre (1621-1691), Frontispice de l'ouvrage de Charles Perrault "Courses de Testes et de Bagues faites par le Roy et par les Princes et Seigneurs de sa Cour en l'année 1662", Paris, Imprimerie royale, 1670



D'aspect gris métallique comme la plupart des plaques de cuivre présentées dans l'exposition, cette plaque est "aciérée". L'aciérage est un procédé qui consiste à recouvrir par électrolyse le cuivre d'une très fine couche d'acier afin de le protéger et le rendre plus résistant. Il est pratiqué à partir du milieu du XIXème siècle par la Chalcographie pour éviter que les tailles des plaques gravées ne se fatiguent de leurs passages sous la presse lors de l'impression.





Gravure de l'Atalante Mazarin (marbre du IIème siècle après J.-C.) par Claude Mellan (1598-1688) en 1671 :








Graveur exceptionnel formé à Rome, Claude Mellan parvient par des tailles exécutées au burin, plus ou moins profondes et rapprochées les unes des autres, mais qui ne se croisent jamais, à traduire le volume de la sculpture et les effets de lumière propres au marbre, sans avoir à dessiner les contours des différentes parties.

A suivre...