Exposition : Venus d'ailleurs, matériaux et objets voyageurs. La Petite Galerie du musée du Louvre
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Manifestations & expos (hors XVIIIe siècle et Versailles)
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Exposition : Venus d'ailleurs, matériaux et objets voyageurs. La Petite Galerie du musée du Louvre
Voici la présentation d'une exposition actuellement visible dans la Petite Galerie, du musée du Louvre, et l'occasion pour moi d'illustrer ce sujet de quelques oeuvres choisies...
Venus d'ailleurs
Matériaux et objets voyageurs
22 septembre 2021 – 4 juillet 2022
La Petite Galerie, musée du Louvre
Commissaires de l’exposition : Philippe Malgouyres, conservateur au département des Objets d’art du musée du Louvre et Jean-Luc Martinez, président honoraire du musée du Louvre
Chef de projet : Florence Dinet, musée du Louvre
Présentation (extrait) :
Pour sa 6ème saison, la Petite Galerie accompagne ainsi le cycle d’expositions que le musée consacre en 2021/2022 aux découvertes et explorations de contrées proches avec « Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne 1675-1919 » (du 30 septembre 2021 au 7 février 2022) ou lointaines avec au printemps, « Pharaon des deux terres. L’Epopée africaine des rois de Napata » (du 27 avril au 25 juillet 2022).
A travers les matériaux et les objets, la nouvelle exposition de la Petite Galerie se propose de raconter le monde et les peuples, en évoquant les échanges entre des mondes lointains, échanges souvent plus anciens que les explorations du 16e siècle.
Des matériaux venus des confins de la terre
Depuis la plus haute Antiquité, la cornaline, le lapis-lazuli, l’ébène ou encore l’ivoire circulent le long des routes du commerce : ces matériaux sont précieux aussi parce qu’ils viennent de loin. Cette fascination s’enrichit des mythes qui entourent leur origine. Leur usage devient une manifestation de prestige, et le sens des œuvres d’art qui les utilisent s’en trouve enrichi, modifié, amplifié. De la Tête de Gudéa, prince de Lagash à une petite perle en forme de grenouille en lapis lazuli, l’exposition démarre en présentant une grande diversité de ces matériaux.
La Sculpture en ivoire : tailler la dent de l’éléphant
Parmi les multiples matériaux offerts par la nature à l’Art figurent les dents des animaux de grande taille, dents de l’hippopotame, du sanglier, du narval, du mammouth et de l’éléphant. Dans le cadre du dispositif accessibilité de la Petite Galerie, il est cette année proposé au public de toucher une défense d’éléphant.
Portrait d’animaux venus de loin
Aux pierres, coquillages et plantes s’ajoutent les animaux vivants qui voyagent entre les continents, souvent au gré de la politique : les foules comme les artistes découvrent autruches, girafes et éléphants qui deviennent alors de véritables sujets d’inspiration. Les objets fabriqués par l’homme suivent les mêmes routes et, au-delà de l’engouement bien connu des Européens pour l’exotisme, l’exposition montre que ces multiples aller-retour tissent une histoire plus complexe.
Un objet, une histoire
Les œuvres d’art prennent vie à travers les matériaux choisis par les artistes mais leur histoire est ensuite soumise aux aléas du voyage, du goût, des transformations... Formes, techniques, thèmes s’entremêlent pour créer des objets nouveaux qui reflètent toute la complexité de notre monde telle qu’elle pouvait être perçue en Europe depuis la fin du Moyen-Âge. C’est donc autant d’histoires différentes que nous offrent les oeuvres, depuis les longs voyages, souvent encore mystérieux, au Moyen-Age jusqu’aux échanges lointains au moment de la globalisation du monde au cours du 16ème siècle. Les expéditions militaires et scientifiques sont encore au 19ème et 20ème siècles d'autres sources d'échanges et de transferts.
(...)
* Source et infos complémentaires : La petite galerie, musée du Louvre
Voici une sélection d'oeuvres présentées à l'occasion de cette expo
Colporteur
Anonyme
Allemagne, vers 1702-1703
Ivoire d’éléphant, diamants, or émaillé, argent doré, diamant
Collection Marie-Antoinette, saisie révolutionnaire
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Certaines grandes foires du début du 18ème siècle étaient spécialisées dans le commerce des objets de luxe, telle cette figurine d’ivoire montée en or et en diamant. C’est peut-être à Francfort (Allemagne) qu’elle fut achetée par Ana Maria Luisa de’ Medici, femme de l’Électeur palatin. Entrée dans les collections impériales à Vienne (Autriche), la statuette parvint à Paris avec Marie-Antoinette. Dans sa hotte, le colporteur propose des marchandises exotiques, butin de la bataille navale de Vigo (Espagne) en 1702 : Anglais et Hollandais capturèrent un convoi provenant d’Amérique à l’entrée d’un port de Galice. La cargaison comprenait sûrement des produits américains (du tabac, de l’argent, du sucre), mais aussi des marchandises asiatiques qui arrivaient au Mexique depuis les Philippines par le « Galion de Manille ».
Voir notre sujet : La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Triple étude d’autruche
Pieter Boel (1622-1674)
Huile sur toile, fin du 17e siècle
Image : 2017 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
La première décision de Louis XIV concernant Versailles fut d’y construire une ménagerie, pour se mettre sur un pied d’égalité avec les plus prestigieuses cours européennes. Les autruches y vivaient par dizaines dans une cour qui portait leur nom. C’est là que Pieter Boel les peignit ; ces études étaient destinées à entrer dans la composition des cartons de tapisserie à la manufacture des Gobelins (Paris).
Nos sujets :
La Ménagerie royale de Versailles
Les animaux du roi (exposition au château de Versailles)
Alexandre le Grand (ou Minerve)
Rome (Italie)1600-1650
Porphyre, bronze
Image : 2010 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier
Historique : Collection du cardinal Jules Mazarin (1602-1661), figure dans l'inventaire de 1653. Acquis par Colbert pour le roi en 1665. Mentionné dans l'inventaire général des sculptures des maisons royales de 1722, à Meudon, localisé dans le salon du bout de la galerie, du côté du parterre. Transféré au garde-meuble de Paris en 1785. Saisie révolutionnaire, remis aux architectes Charles Percier et Pierre François Léonard Fontaine en 1801 pour le décor de la Malmaison jusqu'en 1815. Inscrit dans l'inventaire des musées royaux de 1814-1824, parmi les sculptures des XV° et XVI° siècles (Rome, tête, ouvrage du XVI° siècle).
Ce buste, sculpté à Rome au début du 17ème siècle, était cru antique (c’est à ce titre qu’il figura dans la collection du cardinal Mazarin, puis dans celle de Louis XIV). Son matériau, le porphyre, remontait bien à l’Antiquité : cette pierre était extraite du désert oriental égyptien par les Romains pour l’ornement de l’architecture. À la chute de l’Empire, la carrière fut perdue : le porphyre n’était plus disponible que sous la forme des colonnes autrefois importées, que l’on utilisait comme le matériau brut.
Plateau, scène de chinoiserie
Attribué à Giuseppe Sarao
Naples (Italie), vers 1730-1740
Écaille de tortue, or, nacre
Image : 2018 Musée du Louvre / Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Dans les années 1720, les ateliers napolitains développèrent avec une virtuosité sans précédent la technique de l’écaille piquée de clous d’or et incrustée de nacre. Ici, l’Orient n’est pas seulement le rêve éveillé de la chinoiserie, il se matérialise dans la richesse folle de ces matériaux exotiques combinés, où le brio technique est au service de la frivolité.
Voir notre sujet : L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du piqué
Saint Michel terrassant les démons
Sculpteur germanique actif à Naples
Naples, vers 1700 ?
Ivoire d’éléphant
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Le sculpteur peut montrer sa virtuosité en rendant aérien et transparent ce matériau si dur : tout ce groupe est tiré d’un unique bloc d’ivoire, tant les ailes des démons fines comme du papier que leurs queues filiformes. Le sculpteur, en suivant au plus près la forme de la défense dont la silhouette incurvée est encore sensible, souhaite nous rappeler l’origine du matériau.
Pendule au rhinocéros
Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-ap 1787), fondeur ; François Viger (1708- 1784), horloger
Paris, vers 1750
Bronze doré, écaille de tortue
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Louis XV fit la connaissance du rhinocéros Clara à Paris en 1749 et voulut l’acheter, il y renonça car son propriétaire en voulait une somme exorbitante. Pendant une quinzaine d’années, le rhinocéros envahit les arts décoratifs, en particulier sous la forme luxueuse et ludique d’une pendule avec un carillon. Quel animal plus rococo que le rhinocéros ?
Voir nos sujets :
Mademoiselle Clara, star rhinocéros du XVIIIe siècle
Le rhinocéros de Louis XV
Paire d'aiguières des collections de Marie-Antoinette
Anonymes
Japon, vers 1680 et Paris, vers 1770 (monture)
Laque, bronze doré
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola
Pendant la fermeture officielle du Japon aux Européens (1650-1842), les précieux objets, dont les laques, parvenaient malgré tout en Europe. En premier lieu par l’intermédiaire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, qui était tolérée, mais aussi par la contrebande et via la Chine. Ces deux aiguières de bois laqué typiquement japonaises par leur décor ne le sont pas du tout par leur forme.
Ce type de vase à long col, avec un fin bec verseur, est d’origine perse (Iran). Faut-il penser que ces aiguières furent conçues pour le marché ottoman ? En tout cas, elles furent montées à Paris telles que nous les voyons aujourd’hui. Elles appartinrent à Mme de Pompadour avant d’être acquises par Marie-Antoinette.
Voir notre sujet : La collection de laques de Marie-Antoinette
La pêche des perles aux Indes
Antonio Tempesta (1555- 1630)
Italie, vers 1610
Huile sur lapis lazuli
Image : 2012 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier
Les perles étaient vues comme l’une des grandes richesses de l’Amérique. Antonio Tempesta nous en montre la pêche : les hommes s’affairent dans l’eau, plongent depuis des pirogues et rapportent sur la rive le fruit de leur récolte : huîtres perlières ouvertes sous nos yeux et toutes sortes d’autres coquillages destinés aux collectionneurs. Ce paysage marin tropical semble avoir été inspiré par l’exceptionnelle plaque de lapis-lazuli que le peintre a choisie comme support.
Notre sujet : Les perles les plus célèbres au monde
Nécessaire à thé de la duchesse d’Orléans
Ensemble composé à Paris en 1717-1722
Or, porcelaine de Chine et occidentale, bois d’amarante et d’acajou
Image : 2008 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Ce luxueux coffret en bois venu des Amériques, probablement des Antilles, renferme de quoi faire du thé pour deux personnes. Ce nécessaire a été assemblé à Paris vers 1720, probablement par un marchand mercier. Pour mettre en valeur le décor en relief de la porcelaine blanche de Dehua (Chine), on piqua la théière et les tasses de milliers de petits clous d’or. Le sucrier est aussi une précieuse tasse chinoise dont la forme imite les coupes taillées dans la corne de rhinocéros. Son couvercle est en porcelaine tendre, peut-être de Saint-Cloud (France). Dans ces années, le commerce du thé est aux mains des Anglais et des Hollandais : lourdement taxé en France, c’est une boisson coûteuse.
Voir notre sujet : Thé, café ou chocolat, les boissons exotiques au XVIIIe siècle
Girafe
Antoine-Louis Barye (1795-1875)
France, 19e siècle
Cire sur armature métallique, bois
Image : 2020 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Les artistes parisiens purent étudier une girafe vivante grâce au cadeau fait par le vice-roi d’Égypte Mehemet Ali à Charles X en 1827. Barye, qui modelait avec passion et attention les animaux du Jardin des Plantes, en fit un modèle de cire, resté dans son atelier jusqu’à sa mort. Il ne semble jamais avoir fait de statuette de bronze d’après ce modèle. Delacroix allait aussi au Jardin des Plantes étudier les animaux. Nous pouvons l’y suivre grâce à un carnet de rapides croquis où il a saisi la silhouette de la girafe. Quant au jeune Chassériau, âgé de huit ans, il fit ce dessin pour l’envoyer à son père alors en Amérique du Sud, afin qu’il connaisse, lui aussi, cette « Jiraf qui Fait Courir Tout Pari ».
Notre sujet : La girafe de Charles X, dite Zarafa
Paire de sucrier à poudre en forme d'esclaves
Anonyme
France, période Louis XV
Argent
Armoiries effacées, gravées au revers de la base (Condé ?)
Image : 2012 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola
Vous pouvez également parcourir l'exposition grâce à la : Visite virtuelle de l'exposition " Venus d'ailleurs, matériaux et objets voyageurs "
Venus d'ailleurs
Matériaux et objets voyageurs
22 septembre 2021 – 4 juillet 2022
La Petite Galerie, musée du Louvre
Commissaires de l’exposition : Philippe Malgouyres, conservateur au département des Objets d’art du musée du Louvre et Jean-Luc Martinez, président honoraire du musée du Louvre
Chef de projet : Florence Dinet, musée du Louvre
Présentation (extrait) :
Pour sa 6ème saison, la Petite Galerie accompagne ainsi le cycle d’expositions que le musée consacre en 2021/2022 aux découvertes et explorations de contrées proches avec « Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne 1675-1919 » (du 30 septembre 2021 au 7 février 2022) ou lointaines avec au printemps, « Pharaon des deux terres. L’Epopée africaine des rois de Napata » (du 27 avril au 25 juillet 2022).
A travers les matériaux et les objets, la nouvelle exposition de la Petite Galerie se propose de raconter le monde et les peuples, en évoquant les échanges entre des mondes lointains, échanges souvent plus anciens que les explorations du 16e siècle.
Des matériaux venus des confins de la terre
Depuis la plus haute Antiquité, la cornaline, le lapis-lazuli, l’ébène ou encore l’ivoire circulent le long des routes du commerce : ces matériaux sont précieux aussi parce qu’ils viennent de loin. Cette fascination s’enrichit des mythes qui entourent leur origine. Leur usage devient une manifestation de prestige, et le sens des œuvres d’art qui les utilisent s’en trouve enrichi, modifié, amplifié. De la Tête de Gudéa, prince de Lagash à une petite perle en forme de grenouille en lapis lazuli, l’exposition démarre en présentant une grande diversité de ces matériaux.
La Sculpture en ivoire : tailler la dent de l’éléphant
Parmi les multiples matériaux offerts par la nature à l’Art figurent les dents des animaux de grande taille, dents de l’hippopotame, du sanglier, du narval, du mammouth et de l’éléphant. Dans le cadre du dispositif accessibilité de la Petite Galerie, il est cette année proposé au public de toucher une défense d’éléphant.
Portrait d’animaux venus de loin
Aux pierres, coquillages et plantes s’ajoutent les animaux vivants qui voyagent entre les continents, souvent au gré de la politique : les foules comme les artistes découvrent autruches, girafes et éléphants qui deviennent alors de véritables sujets d’inspiration. Les objets fabriqués par l’homme suivent les mêmes routes et, au-delà de l’engouement bien connu des Européens pour l’exotisme, l’exposition montre que ces multiples aller-retour tissent une histoire plus complexe.
Un objet, une histoire
Les œuvres d’art prennent vie à travers les matériaux choisis par les artistes mais leur histoire est ensuite soumise aux aléas du voyage, du goût, des transformations... Formes, techniques, thèmes s’entremêlent pour créer des objets nouveaux qui reflètent toute la complexité de notre monde telle qu’elle pouvait être perçue en Europe depuis la fin du Moyen-Âge. C’est donc autant d’histoires différentes que nous offrent les oeuvres, depuis les longs voyages, souvent encore mystérieux, au Moyen-Age jusqu’aux échanges lointains au moment de la globalisation du monde au cours du 16ème siècle. Les expéditions militaires et scientifiques sont encore au 19ème et 20ème siècles d'autres sources d'échanges et de transferts.
(...)
* Source et infos complémentaires : La petite galerie, musée du Louvre
Voici une sélection d'oeuvres présentées à l'occasion de cette expo
Colporteur
Anonyme
Allemagne, vers 1702-1703
Ivoire d’éléphant, diamants, or émaillé, argent doré, diamant
Collection Marie-Antoinette, saisie révolutionnaire
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Certaines grandes foires du début du 18ème siècle étaient spécialisées dans le commerce des objets de luxe, telle cette figurine d’ivoire montée en or et en diamant. C’est peut-être à Francfort (Allemagne) qu’elle fut achetée par Ana Maria Luisa de’ Medici, femme de l’Électeur palatin. Entrée dans les collections impériales à Vienne (Autriche), la statuette parvint à Paris avec Marie-Antoinette. Dans sa hotte, le colporteur propose des marchandises exotiques, butin de la bataille navale de Vigo (Espagne) en 1702 : Anglais et Hollandais capturèrent un convoi provenant d’Amérique à l’entrée d’un port de Galice. La cargaison comprenait sûrement des produits américains (du tabac, de l’argent, du sucre), mais aussi des marchandises asiatiques qui arrivaient au Mexique depuis les Philippines par le « Galion de Manille ».
Voir notre sujet : La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Triple étude d’autruche
Pieter Boel (1622-1674)
Huile sur toile, fin du 17e siècle
Image : 2017 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
La première décision de Louis XIV concernant Versailles fut d’y construire une ménagerie, pour se mettre sur un pied d’égalité avec les plus prestigieuses cours européennes. Les autruches y vivaient par dizaines dans une cour qui portait leur nom. C’est là que Pieter Boel les peignit ; ces études étaient destinées à entrer dans la composition des cartons de tapisserie à la manufacture des Gobelins (Paris).
Nos sujets :
La Ménagerie royale de Versailles
Les animaux du roi (exposition au château de Versailles)
Alexandre le Grand (ou Minerve)
Rome (Italie)1600-1650
Porphyre, bronze
Image : 2010 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier
Historique : Collection du cardinal Jules Mazarin (1602-1661), figure dans l'inventaire de 1653. Acquis par Colbert pour le roi en 1665. Mentionné dans l'inventaire général des sculptures des maisons royales de 1722, à Meudon, localisé dans le salon du bout de la galerie, du côté du parterre. Transféré au garde-meuble de Paris en 1785. Saisie révolutionnaire, remis aux architectes Charles Percier et Pierre François Léonard Fontaine en 1801 pour le décor de la Malmaison jusqu'en 1815. Inscrit dans l'inventaire des musées royaux de 1814-1824, parmi les sculptures des XV° et XVI° siècles (Rome, tête, ouvrage du XVI° siècle).
Ce buste, sculpté à Rome au début du 17ème siècle, était cru antique (c’est à ce titre qu’il figura dans la collection du cardinal Mazarin, puis dans celle de Louis XIV). Son matériau, le porphyre, remontait bien à l’Antiquité : cette pierre était extraite du désert oriental égyptien par les Romains pour l’ornement de l’architecture. À la chute de l’Empire, la carrière fut perdue : le porphyre n’était plus disponible que sous la forme des colonnes autrefois importées, que l’on utilisait comme le matériau brut.
Plateau, scène de chinoiserie
Attribué à Giuseppe Sarao
Naples (Italie), vers 1730-1740
Écaille de tortue, or, nacre
Image : 2018 Musée du Louvre / Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Dans les années 1720, les ateliers napolitains développèrent avec une virtuosité sans précédent la technique de l’écaille piquée de clous d’or et incrustée de nacre. Ici, l’Orient n’est pas seulement le rêve éveillé de la chinoiserie, il se matérialise dans la richesse folle de ces matériaux exotiques combinés, où le brio technique est au service de la frivolité.
Voir notre sujet : L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du piqué
Saint Michel terrassant les démons
Sculpteur germanique actif à Naples
Naples, vers 1700 ?
Ivoire d’éléphant
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Le sculpteur peut montrer sa virtuosité en rendant aérien et transparent ce matériau si dur : tout ce groupe est tiré d’un unique bloc d’ivoire, tant les ailes des démons fines comme du papier que leurs queues filiformes. Le sculpteur, en suivant au plus près la forme de la défense dont la silhouette incurvée est encore sensible, souhaite nous rappeler l’origine du matériau.
Pendule au rhinocéros
Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-ap 1787), fondeur ; François Viger (1708- 1784), horloger
Paris, vers 1750
Bronze doré, écaille de tortue
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Louis XV fit la connaissance du rhinocéros Clara à Paris en 1749 et voulut l’acheter, il y renonça car son propriétaire en voulait une somme exorbitante. Pendant une quinzaine d’années, le rhinocéros envahit les arts décoratifs, en particulier sous la forme luxueuse et ludique d’une pendule avec un carillon. Quel animal plus rococo que le rhinocéros ?
Voir nos sujets :
Mademoiselle Clara, star rhinocéros du XVIIIe siècle
Le rhinocéros de Louis XV
Paire d'aiguières des collections de Marie-Antoinette
Anonymes
Japon, vers 1680 et Paris, vers 1770 (monture)
Laque, bronze doré
Image : RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola
Pendant la fermeture officielle du Japon aux Européens (1650-1842), les précieux objets, dont les laques, parvenaient malgré tout en Europe. En premier lieu par l’intermédiaire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, qui était tolérée, mais aussi par la contrebande et via la Chine. Ces deux aiguières de bois laqué typiquement japonaises par leur décor ne le sont pas du tout par leur forme.
Ce type de vase à long col, avec un fin bec verseur, est d’origine perse (Iran). Faut-il penser que ces aiguières furent conçues pour le marché ottoman ? En tout cas, elles furent montées à Paris telles que nous les voyons aujourd’hui. Elles appartinrent à Mme de Pompadour avant d’être acquises par Marie-Antoinette.
Voir notre sujet : La collection de laques de Marie-Antoinette
La pêche des perles aux Indes
Antonio Tempesta (1555- 1630)
Italie, vers 1610
Huile sur lapis lazuli
Image : 2012 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier
Les perles étaient vues comme l’une des grandes richesses de l’Amérique. Antonio Tempesta nous en montre la pêche : les hommes s’affairent dans l’eau, plongent depuis des pirogues et rapportent sur la rive le fruit de leur récolte : huîtres perlières ouvertes sous nos yeux et toutes sortes d’autres coquillages destinés aux collectionneurs. Ce paysage marin tropical semble avoir été inspiré par l’exceptionnelle plaque de lapis-lazuli que le peintre a choisie comme support.
Notre sujet : Les perles les plus célèbres au monde
Nécessaire à thé de la duchesse d’Orléans
Ensemble composé à Paris en 1717-1722
Or, porcelaine de Chine et occidentale, bois d’amarante et d’acajou
Image : 2008 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Ce luxueux coffret en bois venu des Amériques, probablement des Antilles, renferme de quoi faire du thé pour deux personnes. Ce nécessaire a été assemblé à Paris vers 1720, probablement par un marchand mercier. Pour mettre en valeur le décor en relief de la porcelaine blanche de Dehua (Chine), on piqua la théière et les tasses de milliers de petits clous d’or. Le sucrier est aussi une précieuse tasse chinoise dont la forme imite les coupes taillées dans la corne de rhinocéros. Son couvercle est en porcelaine tendre, peut-être de Saint-Cloud (France). Dans ces années, le commerce du thé est aux mains des Anglais et des Hollandais : lourdement taxé en France, c’est une boisson coûteuse.
Voir notre sujet : Thé, café ou chocolat, les boissons exotiques au XVIIIe siècle
Girafe
Antoine-Louis Barye (1795-1875)
France, 19e siècle
Cire sur armature métallique, bois
Image : 2020 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Les artistes parisiens purent étudier une girafe vivante grâce au cadeau fait par le vice-roi d’Égypte Mehemet Ali à Charles X en 1827. Barye, qui modelait avec passion et attention les animaux du Jardin des Plantes, en fit un modèle de cire, resté dans son atelier jusqu’à sa mort. Il ne semble jamais avoir fait de statuette de bronze d’après ce modèle. Delacroix allait aussi au Jardin des Plantes étudier les animaux. Nous pouvons l’y suivre grâce à un carnet de rapides croquis où il a saisi la silhouette de la girafe. Quant au jeune Chassériau, âgé de huit ans, il fit ce dessin pour l’envoyer à son père alors en Amérique du Sud, afin qu’il connaisse, lui aussi, cette « Jiraf qui Fait Courir Tout Pari ».
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Paire de sucrier à poudre en forme d'esclaves
Anonyme
France, période Louis XV
Argent
Armoiries effacées, gravées au revers de la base (Condé ?)
Image : 2012 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola
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