Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
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Mme de Sabran
Calonne
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Charles Marie de La Condamine, né le 27 janvier 1701 à Paris et mort le 4 février 1774 à Paris également, est un explorateur et un scientifique mais aussi astronome et encyclopédiste.
Carte de visite assez impressionnante :
Chevalier des ordres royaux, militaires et hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel, Secrétaire des commandements du duc d'Orléans ,membre de l’Académie royale des sciences de Paris, de la Société royale de Londres, des Académies de Berlin, de Saint-Pétersbourg, de Bologne, de Cortone, et de l'Académie de Stanislas de Nancy.
Il est élu à l'Académie française en 1760.
Notre homme se rend célèbre par plusieurs expédition au long cours.
- 1731, il séjourne successivement à Alger, Tripoli, Tunis, Alexandrie, Jérusalem, Chypre et Rhodes avant de passer trois mois à Constantinople.
- 1735 à 1745, il est chargé par l'Académie des sciences de conduire une expédition au nord du Pérou, à Quito, afin de mesurer la longueur d'un arc de méridien d'un degré à proximité de l'équateur ( Il s'agissait de vérifier l'hypothèse d'Isaac Newton, selon laquelle le globe terrestre n'est pas une sphère parfaite, mais est enflé près de l'équateur et aplati aux pôles). Deux autres savants l'accompagnent : Pierre Bouguer, astronome, et Joseph de Jussieu, médecin, naturaliste et frère d'Antoine de Jussieu.
Parallèlement, une autre expédition est envoyée près des pôles en Laponie, dirigée par Pierre Louis Maupertuis et à laquelle participent également Alexis Claude Clairaut et Pierre Charles Le Monnier.
L'expédition se révèle difficile, au cœur de la Cordillère des Andes et suscitant la méfiance des espagnols. Les résultats semblent toutefois confirmer l'hypothèse de Newton. Après avoir traversé le continent sud-américain d'ouest en est, la Condamine embarque à Cayenne pour rentrer en Europe.
Au cours de cette expédition, de 1744 à 1745, notre homme descend l'Amazone, découvre l'arbre à caoutchouc, le curare utilisé par les indigènes et l'arbre dont on extrait la quinine, que l'on utilisait alors contre le paludisme et la malaria.
De retour à Paris, épuisé mais heureux comme un roi, le savant offre plus de 200 "souvenirs" à Buffon, pierres, plantes, fleurs, insectes… Il décrit également à ses visiteurs étonnés des animaux alors inconnus comme le condor, le colibri, le jaguar, le lamantin…
- 1754 à 1755, c'est le classique tour d'Italie de l'époque, en passant par Lyon, Nîmes et Montpellier. Au programme : Florence, Rome, Naples où notre savant monte sur le Vésuve et visite les vestiges d'Herculanum, récemment exhumés. Bologne, Modène, Parme, Mantoue, Venise, Padoue, Milan et Turin suivront.
On se demande où il trouve le temps de se marier. Un mariage qui dérange puisque, par une dispense du Pape, la Condamine épouse sa propre nièce et filleule… C'est à cette époque qu'il devient progressivement sourd, probablement suite à son séjour à très haute altitude dans les Andes. Il ne pourra désormais plus se passer d'un cornet acoustique pour entendre. Encore un séjour à Londres avant de prendre une part importante à la campagne pour l'inoculation contre la petite vérole, maladie qu'il avait lui-même contracté enfant. Enfin, il contribue à plusieurs articles de l'Encyclopédie, fréquente Voltaire et de nombreux encyclopédistes et idéologues de son époque.
Le saviez-vous ? Notre homme est visible sur ce célèbre tableau (sixième personnage au dernier rang à gauche, on le voit penché, son cornet à l'oreille) :
Calonne- Messages : 1130
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Merci, mon cher Calonne, de nous faire découvrir cet explorateur-scientifique !
Buffon à la Condamine :
« Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les feux du midi, s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues, avoir pénétré dans ces vastes déserts et dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous toute l’Europe, et ce que dira la postérité. »
... un bien bel hommage !
Marié avec sa nièce, tout de même je tique ...
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2407
Buffon à la Condamine :
« Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les feux du midi, s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues, avoir pénétré dans ces vastes déserts et dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous toute l’Europe, et ce que dira la postérité. »
... un bien bel hommage !
Marié avec sa nièce, tout de même je tique ...
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2407
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Oui, c'est assez dérangeant ce mariage…
A noter qu'ils n'eurent pas d'enfants.
A noter qu'ils n'eurent pas d'enfants.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1130
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Ouf ! tant mieux .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Goguelat- Messages : 55
Date d'inscription : 10/02/2019
Localisation : New York
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Mouais…
Ce mariage avait aussi des avantages matériels : dans sa dot, la nièce amenait le château d'Estouilly, en Picardie, où la Condamine se reposait et se mettait au vert une grande partie de l'année…
A lire ce texte (merci à vous Goguelat), elle a plus été une infirmière qu'une épouse...
Ce mariage avait aussi des avantages matériels : dans sa dot, la nièce amenait le château d'Estouilly, en Picardie, où la Condamine se reposait et se mettait au vert une grande partie de l'année…
A lire ce texte (merci à vous Goguelat), elle a plus été une infirmière qu'une épouse...
Calonne- Messages : 1130
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Ce genre d'union si mal assortie où l'épouse devenait bâton de vieillesse de l'homme qu'on lui avait imposé, était un classique de l'époque . Ce sont aussi les conditions peu exaltantes de mon mariage avec M. de Sabran pour lequel j'avais une forme de tendresse filiale .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
L’abbé Delille, son successeur à l’Académie française, parle ainsi de la Condamine et de son voyage, l'un des plus hardis qu’on ait jamais entrepris :
« M. de la Condamine part pour aller s’embarquer sur ce fleuve immense (la rivière des Amazones), large de soixante-dix lieues à son embouchure. Vous le verriez avec effroi suspendu avec des ponts d’osier sur des rivières rapides et profondes, suivre sur les montagnes des chemins tracés par le cours des torrents, ou, la hache à la main, se frayer une route à travers des bois épais, côtoyer des précipices, passer le même torrent vingt-deux fois dans un jour, à chaque instant prêt à faire naufrage, et, dans le danger continuel de sa vie, toujours tremblant pour le recueil de ses observations (...) Il passa huit jours heureux avec des sauvages : là, respirant pour la première fois après tant de fatigues, partageant les plaisirs innocents des Indiens ; la liberté, le silence, la solitude, la beauté du lieu, le délassèrent délicieusement de ses travaux et du commerce des hommes (...)
« (il se rembarque). Je ne vous le représenterai point après un trajet de 500 lieues sur la rivière des Amazones, s’enfonçant dans la rivière de Para, large de trois lieues ; échouant contre un banc de vase, obligé d’attendre sept jours les grandes marées, remis à flot par une vague plus terrible que celle qui l’avait fait échouer, et sauvé par où il devait périr. Je ne vous peindrai point les tempêtes qu’il essuya, les nations inconnues qu’il traversa, tous les dangers enfin menaçant ses jours, tandis que lui, tranquille observateur, seul au milieu de ces déserts, avec trois Indiens, maîtres de sa vie, tenait tour à tour le baromètre, la sonde et la boussole. »
Fichier:Carmontelle, Monsieur de la Condamine (1760, détail).jpg ...
Wikipédia
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Salutations, collègue! Il fallait donc le forum de Marie-Antoinette pour que nous nous rencontrions.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Merci Calonne pour ce sujet biographique...
Voilà un homme des Lumières comme je les aime, et quelle vie romanesque !
Je crois que je vais me laisser tenter un de ces jours prochains par ceci :
Présentation :
Au cours du XVIIIe siècle, alors que l'Europe vise à étendre ses territoires, les nouvelles théories de Newton sur la forme et la taille du globe terrestre sèment la discorde dans le monde intellectuel. L'Académie des sciences décide d'expérimenter ces théories et de mesurer une portion de l'orbite terrestre.
Une expédition part pour la Laponie, une autre pour le Pérou ; cette dernière est composée de onze savants, mathématiciens, botanistes, physiciens et géodésistes ; parmi eux, Charles-Marie de La Condamine, ancien soldat dont la passion pour la chimie et la géodésie lui a valu d'être élu, à l'âge de vingt-neuf ans, à l'Académie des sciences.
Après l'expédition au Pérou, durant laquelle plusieurs membres trouvent la mort, La Condamine entreprend la première descente scientifique de l'Amazone, en 1743 et 1744.
L'intérêt de ce voyage est multiple. Tout d'abord, La Condamine fait la découverte fondamentale du caoutchouc ; celle de la quinine et ses expériences sur le curare constituent d'importantes contributions à la médecine.
Ensuite, ses observations sur la flore et sur la faune amazoniennes sont capitales.
Enfin, ses descriptions de la vie dans les missions témoignent du contexte politique de la colonisation de l'époque ; celles des peuples de la région nous donnent une idée du jugement que les voyageurs portaient sur les indigènes : point important, car leur vision du " mauvais sauvage " semble s'opposer à celle du " bon sauvage " des philosophes.
Cet apparent paradoxe révèle le problème important du " sauvage " en tant qu'instrument politique dans l'Ancien Monde.
Je signale également :
Présentation :
On connaît davantage La Condamine pour sa participation à l’expédition astronomique menée au Pérou à l’instigation de l’Académie royale des sciences (1735-1745), que pour ses deux autres grands voyages, l’un au Levant en 1731-1732, l’autre en Italie en 1755-1756, dont il a rédigé un compte rendu que nous offre, avec cette publication, Yasmine Marcil, Maître de conférences à l’Université de Paris III.
La Condamine a une trentaine d’années lorsqu’il s’embarque, en juin 1731,sur l’escadre commandée par René Duguay-Trouin. Il met alors à profit toutes les escales jusqu’à Alexandrie pour faire des observations, des visites et des promenades dont il rend compte sous forme de notes quotidiennes et de synthèses. Il se rend ensuite à Jérusalem ; puis embarque pour Chypre et atteint Smyrne le 6 octobre 1731, date à laquelle s’arrête le manuscrit de ce voyage, resté jusqu’ici inédit.
De ce périple quasi initiatique à son circuit en Italie, La Condamine a conservé le goût de l’aventure, une curiosité et un sens critique aiguisé ainsi qu’un fort intérêt pour la mesure.
Le voyage de celui qui est à la fois un savant renommé et un homme mondain reçu à Florence (chez le prince Corsini), Livourne (chez Filippo Venuti), et Rome (par l’ambassadeur de France, le comte de Stainville), ainsi que par nombre de médecins, hommes de lettres et savants tels que Leonardo Ximenes et Ruggiero Boscovich, obéit aux étapes classiques du Grand Tour.
Ainsi que ce roman biographique :
Présentation :
Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), chevalier de Saint-Lazare, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française, est un peu l’inspirateur de Jules Verne, de Tintin, et d’Indiana Jones… Grand voyageur en Méditerranée, au Pérou, en Amazonie, et Guyane, il découvre le caoutchouc, le curare et le meilleur quinquina.
C’est un roman fortement teinté de vert par le romantisme naissant, une biographie-fiction où La Condamine raconte sa vie avec un œil nouveau, dans une suite de courtes paraboles philosophiques.
Ce savant est habité par une double personnalité qui oppose sa raison, animée par l’esprit des Lumières, à son extrême affectivité, issue de son « enfant intérieur ». En filigrane, le papillon évoque le domaine de la psyché, les traumatismes de l’enfance, la peur d’être soi-même, et l’acceptation d’une part féminine dans l’Homme.
Bien que dubitatif face à une prophétie turque, La Condamine oriente sa vie dans une quête mystique secrète. Fasciné par l’Amazone, il se résume tout entier dans une vision poétique favorisée par l’usage des drogues indiennes.
Son cheminement intérieur se heurte à la perte de tous ses sens, mais il n’oublie ni l’humour, ni la dérision, les meilleurs remèdes contre le spleen.
La Condamine croit qu’à la mort, son âme s’échappera de son corps, sous la forme d’un papillon… Un papillon vert.
Voilà un homme des Lumières comme je les aime, et quelle vie romanesque !
Je crois que je vais me laisser tenter un de ces jours prochains par ceci :
Présentation :
Au cours du XVIIIe siècle, alors que l'Europe vise à étendre ses territoires, les nouvelles théories de Newton sur la forme et la taille du globe terrestre sèment la discorde dans le monde intellectuel. L'Académie des sciences décide d'expérimenter ces théories et de mesurer une portion de l'orbite terrestre.
Une expédition part pour la Laponie, une autre pour le Pérou ; cette dernière est composée de onze savants, mathématiciens, botanistes, physiciens et géodésistes ; parmi eux, Charles-Marie de La Condamine, ancien soldat dont la passion pour la chimie et la géodésie lui a valu d'être élu, à l'âge de vingt-neuf ans, à l'Académie des sciences.
Après l'expédition au Pérou, durant laquelle plusieurs membres trouvent la mort, La Condamine entreprend la première descente scientifique de l'Amazone, en 1743 et 1744.
L'intérêt de ce voyage est multiple. Tout d'abord, La Condamine fait la découverte fondamentale du caoutchouc ; celle de la quinine et ses expériences sur le curare constituent d'importantes contributions à la médecine.
Ensuite, ses observations sur la flore et sur la faune amazoniennes sont capitales.
Enfin, ses descriptions de la vie dans les missions témoignent du contexte politique de la colonisation de l'époque ; celles des peuples de la région nous donnent une idée du jugement que les voyageurs portaient sur les indigènes : point important, car leur vision du " mauvais sauvage " semble s'opposer à celle du " bon sauvage " des philosophes.
Cet apparent paradoxe révèle le problème important du " sauvage " en tant qu'instrument politique dans l'Ancien Monde.
Je signale également :
Présentation :
On connaît davantage La Condamine pour sa participation à l’expédition astronomique menée au Pérou à l’instigation de l’Académie royale des sciences (1735-1745), que pour ses deux autres grands voyages, l’un au Levant en 1731-1732, l’autre en Italie en 1755-1756, dont il a rédigé un compte rendu que nous offre, avec cette publication, Yasmine Marcil, Maître de conférences à l’Université de Paris III.
La Condamine a une trentaine d’années lorsqu’il s’embarque, en juin 1731,sur l’escadre commandée par René Duguay-Trouin. Il met alors à profit toutes les escales jusqu’à Alexandrie pour faire des observations, des visites et des promenades dont il rend compte sous forme de notes quotidiennes et de synthèses. Il se rend ensuite à Jérusalem ; puis embarque pour Chypre et atteint Smyrne le 6 octobre 1731, date à laquelle s’arrête le manuscrit de ce voyage, resté jusqu’ici inédit.
De ce périple quasi initiatique à son circuit en Italie, La Condamine a conservé le goût de l’aventure, une curiosité et un sens critique aiguisé ainsi qu’un fort intérêt pour la mesure.
Le voyage de celui qui est à la fois un savant renommé et un homme mondain reçu à Florence (chez le prince Corsini), Livourne (chez Filippo Venuti), et Rome (par l’ambassadeur de France, le comte de Stainville), ainsi que par nombre de médecins, hommes de lettres et savants tels que Leonardo Ximenes et Ruggiero Boscovich, obéit aux étapes classiques du Grand Tour.
Ainsi que ce roman biographique :
Présentation :
Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), chevalier de Saint-Lazare, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française, est un peu l’inspirateur de Jules Verne, de Tintin, et d’Indiana Jones… Grand voyageur en Méditerranée, au Pérou, en Amazonie, et Guyane, il découvre le caoutchouc, le curare et le meilleur quinquina.
C’est un roman fortement teinté de vert par le romantisme naissant, une biographie-fiction où La Condamine raconte sa vie avec un œil nouveau, dans une suite de courtes paraboles philosophiques.
Ce savant est habité par une double personnalité qui oppose sa raison, animée par l’esprit des Lumières, à son extrême affectivité, issue de son « enfant intérieur ». En filigrane, le papillon évoque le domaine de la psyché, les traumatismes de l’enfance, la peur d’être soi-même, et l’acceptation d’une part féminine dans l’Homme.
Bien que dubitatif face à une prophétie turque, La Condamine oriente sa vie dans une quête mystique secrète. Fasciné par l’Amazone, il se résume tout entier dans une vision poétique favorisée par l’usage des drogues indiennes.
Son cheminement intérieur se heurte à la perte de tous ses sens, mais il n’oublie ni l’humour, ni la dérision, les meilleurs remèdes contre le spleen.
La Condamine croit qu’à la mort, son âme s’échappera de son corps, sous la forme d’un papillon… Un papillon vert.
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Charles-Marie de La Condamine - Voyage en Amérique
Ce mois-ci, chez vos libraires :
Voyages en Amérique
Charles-Marie de la Condamine
Introduction de : Matthias Soubise, Texte établi par : Matthias Soubise
Illustrations de : Benjamin Van Blancke
Résumé :
Quand il s’embarque à La Rochelle le 16 mai 1735, Charles-Marie de La Condamine est loin de penser que son voyage en Amérique du Sud occuperait dix ans de sa vie. Parti mesurer un angle de méridien et mettre un terme à la longue querelle scientifique autour de la forme de la Terre, l’homme de science doit affronter, outre la rudesse du climat de la cordillère des Andes, les tensions, les rancœurs et les intrigues qui agitent les membres de cette expédition.
Extrait audio
Présentation :
Dix ans en Amérique du Sud avec La Condamine, explorateur des Lumières
Mathématicien, astronome, voyageur… Charles-Marie de La Condamine correspond presque de manière exemplaire à l’image du savant du XVIIIe siècle. Proche des milieux lettrés, à la fois membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française, ami de Voltaire, proche des encyclopédistes, La Condamine, s’il n’est jamais entré dans le cercle très fermé des grands philosophes de son siècle, est véritablement un homme des Lumières. Une partie de sa vie, celle qui est l’objet de ce livre, en illustre l’un des aspects : l’expansion intellectuelle de l’Europe vers d’autres espaces, le plus souvent colonisés, à travers des missions d’exploration scientifique.
Portrait of Charles-Marie de la Condamine
Maurice Quentin de la Tour
Pastel, 18th century
Image : The Frick Pittsburgh
La Condamine n’est pas l’homme d’un seul voyage. Il s’était embarqué en 1731 dans l’équipage de Duguay-Trouin autour de la Méditerranée, de Marseille à Jérusalem, d’où il rapporta des observations scientifiques. Bien plus tard, son dernier voyage en 1755 l’emmènera en Italie. Mais ces voyages ne peuvent se mesurer à la grande expédition de cet « ambulant philosophe », selon le mot de Voltaire : son séjour en Amérique du Sud, de Quito à Cayenne, entre 1735 et 1745.
" La Terre est un sphéroïde aplati aux pôles "
Revenu en France en 1745, après dix ans d’absence, La Condamine prononce devant une assemblée publique de l’Académie des sciences le récit de son voyage le long de l’Amazone, de l’actuel Équateur jusqu’à Cayenne.
La descente de l’Amazone n’était pourtant pas le but du départ de l’académicien en 1735. En compagnie des académiciens Louis Godin, Pierre Bouguer et Joseph de Jussieu, et d’autres hommes de science (l’ingénieur Morainville, les topographes Godin des Odonais, Verguin et Couplet, le chirurgien Seniergues et l’horloger Hugot), La Condamine s’embarque à La Rochelle le 16 mai 1735 pour la province de Quito, alors dans le vice-royaume du Pérou. Cette partie de la cordillère des Andes avait été choisie par l’Académie comme le lieu propice à la réalisation de mesures géodésique pour déterminer le plus précisément possible la forme du globe terrestre.
Deux expéditions scientifiques sont envoyées : l’une au Pérou, au plus proche de l’équateur ; l’autre, un an plus tard, en Laponie, au plus près du pôle Nord.
L’expédition lapone, dirigée par Maupertuis, revient au bout d’un an de travaux, triomphante : la Terre est un sphéroïde aplati aux pôles.
De l’autre côté de l’Atlantique, les choses se passent avec moins de succès : les montagnes de Quito se révèlent moins praticables que prévu, les relations entre les membres de l’expédition s’enveniment, deux voyageurs meurent, l’un de maladie, l’autre est assassiné, l’administration coloniale n’apprécie parfois guère la présence de scientifiques étrangers et le fait savoir, l’argent manque constamment.
Les opérations de mesure et les observations astronomiques nécessaires sont finalement réalisées : les résultats concordent bien avec ceux de l’expédition en Laponie, mais cela n’excite plus les mêmes passions qu’à la dernière décennie.
Illustrations inédites de Benjamin Van Blancke
Image : Blog Les belles lettres
La Condamine choisit de rentrer en France en descendant l’Amazone dans l’espoir de créer la première carte fiable de ce lieu encore peu connu, et d’accumuler des observations sur la faune et la flore amazonienne. Louis Godin, Joseph de Jussieu, Jean Godin des Odonais, eux, restent encore quelques dizaines d’années en Amérique du Sud, de gré ou de force.
Pierre Bouguer rentre en France avant La Condamine en s’embarquant à Carthagène des Indes. Il arrive un an avant et annonce devant l’Académie les résultats de ses mesures, qu’il présente comme ceux de l’ensemble de l’expédition, sans les avoir fait approuver par son collègue. La Condamine ne supporte pas cet affront. Il publie en 1751 son journal de voyage et les résultats de ses mesures dans un double volume. Cette publication est en même temps un réquisitoire contre Bouguer. Les deux hommes entrent alors dans une querelle scientifique, par publications interposées, qui ne prend fin qu’à la mort de Bouguer.
Illustrations de Journal du voyage fait par ordre du roi à l'Equateur servant d'introduction historique à la mesure des trois premiers degrés du méridien (...)
La Condamine, Charles-Marie de (1701-1774)
1751
Image : Bibliothèque nationale de France
C’est un double voyage que cette édition donne à lire : le récit du voyage sur l’Amazone, publié dès 1745, et le journal des dix années de voyage en Amérique, publié en 1751. Ces deux récits, s’ils font partie du même grand voyage, se lisent comme deux expéditions distinctes. Ils diffèrent par les enjeux scientifiques auxquels ils répondent, par leur écriture, par les espaces traversés et les modalités de leur publication. Il s’agit donc bien de deux voyages complémentaires, qui forment l’intégralité des aventures de La Condamine en Amérique méridionale.
* Source texte : Matthias Soubise, Introduction.
Matthias Soubise est agrégé de Lettres modernes et doctorant à l’École Normale Supérieure de Lyon et à l’université de Neuchâtel. Ses recherches portent sur les représentations de l’Amérique du Sud dans la littérature française du XVIIIe siècle.
* Source : Les belles lettres - Voyage en Amérique
Voyages en Amérique
Charles-Marie de la Condamine
Introduction de : Matthias Soubise, Texte établi par : Matthias Soubise
Illustrations de : Benjamin Van Blancke
Résumé :
Quand il s’embarque à La Rochelle le 16 mai 1735, Charles-Marie de La Condamine est loin de penser que son voyage en Amérique du Sud occuperait dix ans de sa vie. Parti mesurer un angle de méridien et mettre un terme à la longue querelle scientifique autour de la forme de la Terre, l’homme de science doit affronter, outre la rudesse du climat de la cordillère des Andes, les tensions, les rancœurs et les intrigues qui agitent les membres de cette expédition.
Extrait audio
Présentation :
Dix ans en Amérique du Sud avec La Condamine, explorateur des Lumières
Mathématicien, astronome, voyageur… Charles-Marie de La Condamine correspond presque de manière exemplaire à l’image du savant du XVIIIe siècle. Proche des milieux lettrés, à la fois membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française, ami de Voltaire, proche des encyclopédistes, La Condamine, s’il n’est jamais entré dans le cercle très fermé des grands philosophes de son siècle, est véritablement un homme des Lumières. Une partie de sa vie, celle qui est l’objet de ce livre, en illustre l’un des aspects : l’expansion intellectuelle de l’Europe vers d’autres espaces, le plus souvent colonisés, à travers des missions d’exploration scientifique.
Portrait of Charles-Marie de la Condamine
Maurice Quentin de la Tour
Pastel, 18th century
Image : The Frick Pittsburgh
La Condamine n’est pas l’homme d’un seul voyage. Il s’était embarqué en 1731 dans l’équipage de Duguay-Trouin autour de la Méditerranée, de Marseille à Jérusalem, d’où il rapporta des observations scientifiques. Bien plus tard, son dernier voyage en 1755 l’emmènera en Italie. Mais ces voyages ne peuvent se mesurer à la grande expédition de cet « ambulant philosophe », selon le mot de Voltaire : son séjour en Amérique du Sud, de Quito à Cayenne, entre 1735 et 1745.
" La Terre est un sphéroïde aplati aux pôles "
Revenu en France en 1745, après dix ans d’absence, La Condamine prononce devant une assemblée publique de l’Académie des sciences le récit de son voyage le long de l’Amazone, de l’actuel Équateur jusqu’à Cayenne.
La descente de l’Amazone n’était pourtant pas le but du départ de l’académicien en 1735. En compagnie des académiciens Louis Godin, Pierre Bouguer et Joseph de Jussieu, et d’autres hommes de science (l’ingénieur Morainville, les topographes Godin des Odonais, Verguin et Couplet, le chirurgien Seniergues et l’horloger Hugot), La Condamine s’embarque à La Rochelle le 16 mai 1735 pour la province de Quito, alors dans le vice-royaume du Pérou. Cette partie de la cordillère des Andes avait été choisie par l’Académie comme le lieu propice à la réalisation de mesures géodésique pour déterminer le plus précisément possible la forme du globe terrestre.
Deux expéditions scientifiques sont envoyées : l’une au Pérou, au plus proche de l’équateur ; l’autre, un an plus tard, en Laponie, au plus près du pôle Nord.
L’expédition lapone, dirigée par Maupertuis, revient au bout d’un an de travaux, triomphante : la Terre est un sphéroïde aplati aux pôles.
De l’autre côté de l’Atlantique, les choses se passent avec moins de succès : les montagnes de Quito se révèlent moins praticables que prévu, les relations entre les membres de l’expédition s’enveniment, deux voyageurs meurent, l’un de maladie, l’autre est assassiné, l’administration coloniale n’apprécie parfois guère la présence de scientifiques étrangers et le fait savoir, l’argent manque constamment.
Les opérations de mesure et les observations astronomiques nécessaires sont finalement réalisées : les résultats concordent bien avec ceux de l’expédition en Laponie, mais cela n’excite plus les mêmes passions qu’à la dernière décennie.
Illustrations inédites de Benjamin Van Blancke
Image : Blog Les belles lettres
La Condamine choisit de rentrer en France en descendant l’Amazone dans l’espoir de créer la première carte fiable de ce lieu encore peu connu, et d’accumuler des observations sur la faune et la flore amazonienne. Louis Godin, Joseph de Jussieu, Jean Godin des Odonais, eux, restent encore quelques dizaines d’années en Amérique du Sud, de gré ou de force.
Pierre Bouguer rentre en France avant La Condamine en s’embarquant à Carthagène des Indes. Il arrive un an avant et annonce devant l’Académie les résultats de ses mesures, qu’il présente comme ceux de l’ensemble de l’expédition, sans les avoir fait approuver par son collègue. La Condamine ne supporte pas cet affront. Il publie en 1751 son journal de voyage et les résultats de ses mesures dans un double volume. Cette publication est en même temps un réquisitoire contre Bouguer. Les deux hommes entrent alors dans une querelle scientifique, par publications interposées, qui ne prend fin qu’à la mort de Bouguer.
Illustrations de Journal du voyage fait par ordre du roi à l'Equateur servant d'introduction historique à la mesure des trois premiers degrés du méridien (...)
La Condamine, Charles-Marie de (1701-1774)
1751
Image : Bibliothèque nationale de France
C’est un double voyage que cette édition donne à lire : le récit du voyage sur l’Amazone, publié dès 1745, et le journal des dix années de voyage en Amérique, publié en 1751. Ces deux récits, s’ils font partie du même grand voyage, se lisent comme deux expéditions distinctes. Ils diffèrent par les enjeux scientifiques auxquels ils répondent, par leur écriture, par les espaces traversés et les modalités de leur publication. Il s’agit donc bien de deux voyages complémentaires, qui forment l’intégralité des aventures de La Condamine en Amérique méridionale.
* Source texte : Matthias Soubise, Introduction.
Matthias Soubise est agrégé de Lettres modernes et doctorant à l’École Normale Supérieure de Lyon et à l’université de Neuchâtel. Ses recherches portent sur les représentations de l’Amérique du Sud dans la littérature française du XVIIIe siècle.
* Source : Les belles lettres - Voyage en Amérique
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Charles-Marie de La Condamine (1701-1774)
Merci, cher la nuit, la neige, pour la présentation de cette nouvelle biographie d'explorateur, comme nous les aimons tant.
Le portrait de Maurice Quentin de la Tour est splendide. Quelle physionomie intelligente et sympathique !
Le portrait de Maurice Quentin de la Tour est splendide. Quelle physionomie intelligente et sympathique !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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