La littérature libertine au XVIIIe siècle
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La littérature libertine au XVIIIe siècle
Pour commencer ce vaste sujet, je reprends ce que j'ai publié dans le sujet Jeu du printemps :
Voici le résumé Wiki du roman de André-Robert Andréa de Nerciat : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licia_ou_Mes_Fredaines
Un portrait de l'auteur :
L'auteur est né à Dijon en 1739 et mort à Naples en 1800.
Voici ce qu'on peut lire dans sa biographie :
"Son œuvre tout érotique est sans cruautés criminelles. Bien loin du romantisme mal à l’aise avec le désir mal assumé, Nerciat est joyeux, convivial, imaginatif et débordant de vitalité vigoureuse. Rarement, jamais peut-être, la sexualité ne fut plus simple, plus disponible, plus immédiate et avec un bonheur d’arc-en-ciel.
(...)
Il est l’auteur de plusieurs romans libertins, dont Félicia ou Mes Fredaines (1775), le Doctorat impromptu (1788), Mon noviciat, ou Les Joies de Lolotte (1792), Monrose, ou Le Libertin par fatalité (1792), les Aphrodites (1793) et à titre posthume le Diable au corps (1803)."
Tiens, on le retrouve chez le prince de Ligne :
"Il séjourne quelque temps en Flandre, chez le prince de Ligne à qui il dédie ses Contes nouveaux, publiés à Liège en 1777. On perd à nouveau la trace du chevalier pour ne la retrouver qu’en 1780 lorsque le marquis de Luchet, hautement estimé par Frédéric II, régissait et dirigeait les spectacles et les plaisirs pour le souverain."
On trouve sa biographie (très détaillée) également sur Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Robert_Andr%C3%A9a_de_Nerciat
J'ai eu la chance de trouver le tome quatrième de cet ouvrage coquet dans une bouquinerie à Bruxelles, pour la modique somme de 10 €
C'est amusant à lire !
oups
J'invite les autres membres de rajouter au fur et à mesure des ouvrages en leur possession ou des ouvrages lus
Voici le résumé Wiki du roman de André-Robert Andréa de Nerciat : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licia_ou_Mes_Fredaines
Un portrait de l'auteur :
L'auteur est né à Dijon en 1739 et mort à Naples en 1800.
Voici ce qu'on peut lire dans sa biographie :
"Son œuvre tout érotique est sans cruautés criminelles. Bien loin du romantisme mal à l’aise avec le désir mal assumé, Nerciat est joyeux, convivial, imaginatif et débordant de vitalité vigoureuse. Rarement, jamais peut-être, la sexualité ne fut plus simple, plus disponible, plus immédiate et avec un bonheur d’arc-en-ciel.
(...)
Il est l’auteur de plusieurs romans libertins, dont Félicia ou Mes Fredaines (1775), le Doctorat impromptu (1788), Mon noviciat, ou Les Joies de Lolotte (1792), Monrose, ou Le Libertin par fatalité (1792), les Aphrodites (1793) et à titre posthume le Diable au corps (1803)."
Tiens, on le retrouve chez le prince de Ligne :
"Il séjourne quelque temps en Flandre, chez le prince de Ligne à qui il dédie ses Contes nouveaux, publiés à Liège en 1777. On perd à nouveau la trace du chevalier pour ne la retrouver qu’en 1780 lorsque le marquis de Luchet, hautement estimé par Frédéric II, régissait et dirigeait les spectacles et les plaisirs pour le souverain."
On trouve sa biographie (très détaillée) également sur Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Robert_Andr%C3%A9a_de_Nerciat
J'ai eu la chance de trouver le tome quatrième de cet ouvrage coquet dans une bouquinerie à Bruxelles, pour la modique somme de 10 €
C'est amusant à lire !
oups
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Eh bien ! voilà qui est fêter dignement le Printemps, mon cher Félix !
Je crois que tous les auteurs à l'époque se sont essayés à la grivoiserie .
Le prince de Ligne ne s'en est pas privé, le chevalier de Boufflers n'a pas boudé son plaisir non plus .
Je citerais d'abord Les Liaisons Dangereuses, bien entendu !
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
L'incontournable DAF de Sade et son traumatisant Les 120 journées de Sodome
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pariszigzag.fr
https://marie-antoinette.forumactif.org/t705-le-marquis-de-sade?highlight=sade
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Il y a aussi à ce chapitre le journal personnel de Gustave III mais je ne sais si il fut édité en français.
Fauveau de Frénilly- Messages : 32
Date d'inscription : 13/02/2019
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Ah bon, Gustave écrivait des grivoiseries ?!
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Il faudra que vous nous en disiez davantage cher Frenilly, cela m'intéresse
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Comte d'Hézècques a écrit:
Il faudra que vous nous en disiez davantage cher Frenilly, cela m'intéresse
Je l'espère aussi .
Qui se souvient que Saint-Just, adolescent peut-être encore boutonneux, se fendit lui aussi d'un écrit olé olé ?
Selon Barère, ce seraient les échos de l'affaire du Collier qui auraient inspiré le futur Archange de la Terreur:
« Saint-Just n’était âgé que de dix-sept ans, lorsque le public en France s’occupait de l’arrestation du cardinal de Rohan, à l’occasion de l’affaire scandaleuse du collier. Le jeune poète sentit sa verve s’enflammer d’indignation en entendant raconter la dissolution de mœurs et les anecdotes de la cour de Marie-Antoinette. A cet âge, le sentiment des convenances n’est pas toujours ce qui guide un esprit ardent. A peine sorti du collège, Saint-Just composa donc un poème en huit chants, sur l’histoire du collier de diamants. Il fut imprimé sous le titre d’Organt. A peine ce poème satirique eut-il paru, qu’un ordre ministériel ordonna de rechercher l’auteur pour le mettre à la Bastille. Saint-Just fut dénoncé et poursuivi en Picardie où il habitait ; mais il vint se cacher à Paris chez un négociant de son pays, nommé M. Dupey, et y demeura jusqu’à l’époque des États-Généraux. Le 14 juillet 1789, en démolissant la Bastille, mit un terme à ses embarras. »
( Mémoires de Barère )
https://fr.wikisource.org/wiki/Organt
Voici l'objet du délit :
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
J’aime bien le lieu (fictif) de l’impression : le Vatican ....
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Très intéressant, je l'ignorais, merci Eléonore
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
En 1742 était publié pour la première fois "Le Sopha, conte moral", de la main de Crébillon fils.
Le texte de ce récit était déjà rédigé en 1737 et une première édition clandestine avait vu le jour en 1740, mais l'édition de 1742 fut la première édition officielle, qui mettait l'auteur tout de suite dans l'embarras, car le cardinal de Fleury donnait l'ordre d'exiler Crébillon à trente lieues de Paris, notamment parce qu'on croyait reconnaître Louis XV sous les traits du personnage principal le sultan Schah-Baham.
Pour éviter la Bastille, par précaution Crébillon fils avait déjà pris la route de l'Angleterre où il défendait son oeuvre en prétendant que le roi de Prusse avait commandé l'ouvrage et que la publication de celui-ci avait été contre sa volonté.
Le livre était un vrai succès à scandale de l'époque. La popularité du roman était due à Lord Chesterfield qui distribuait les premiers 300 exemplaires par l'intermédiaire d'un libraire londonien. Walpole en était admiratif et Hogarth peignait un exemplaire du livre traînant sur un canapé dans son tableau "Le mariage à la mode" (le livre se trouve à côté de l'abbé) :
Ensuite, dans la littérature française, c'est Choderlos de Laclos qui met l'ouvrage dans les mains de la marquise de Merteuil dans un des chapitres des "Liaisons dangereuses" et Diderot qui reprend le thème de l'objet voyeur avec la bague de Mangogul, là où chez Crébillon c'était le sopha qui était témoin de toutes les voluptés.
Le texte de ce récit était déjà rédigé en 1737 et une première édition clandestine avait vu le jour en 1740, mais l'édition de 1742 fut la première édition officielle, qui mettait l'auteur tout de suite dans l'embarras, car le cardinal de Fleury donnait l'ordre d'exiler Crébillon à trente lieues de Paris, notamment parce qu'on croyait reconnaître Louis XV sous les traits du personnage principal le sultan Schah-Baham.
Pour éviter la Bastille, par précaution Crébillon fils avait déjà pris la route de l'Angleterre où il défendait son oeuvre en prétendant que le roi de Prusse avait commandé l'ouvrage et que la publication de celui-ci avait été contre sa volonté.
Le livre était un vrai succès à scandale de l'époque. La popularité du roman était due à Lord Chesterfield qui distribuait les premiers 300 exemplaires par l'intermédiaire d'un libraire londonien. Walpole en était admiratif et Hogarth peignait un exemplaire du livre traînant sur un canapé dans son tableau "Le mariage à la mode" (le livre se trouve à côté de l'abbé) :
Ensuite, dans la littérature française, c'est Choderlos de Laclos qui met l'ouvrage dans les mains de la marquise de Merteuil dans un des chapitres des "Liaisons dangereuses" et Diderot qui reprend le thème de l'objet voyeur avec la bague de Mangogul, là où chez Crébillon c'était le sopha qui était témoin de toutes les voluptés.
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
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Photo: livre.fnac.com
Manon était une créature d'un caractère extraordinaire. Jamais fille eut moins d'attachement qu'elle pour l'argent, mais elle ne pouvait être tranquille un moment avec la crainte d'en manquer. C'était du plaisir et des passe-temps qu'il lui fallait. Elle n'eût jamais voulu toucher un sou, si l'on pouvait se divertir sans qu'il en coûte.
Photo: livre.fnac.com
Manon était une créature d'un caractère extraordinaire. Jamais fille eut moins d'attachement qu'elle pour l'argent, mais elle ne pouvait être tranquille un moment avec la crainte d'en manquer. C'était du plaisir et des passe-temps qu'il lui fallait. Elle n'eût jamais voulu toucher un sou, si l'on pouvait se divertir sans qu'il en coûte.
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Monsieur de Coco a écrit:
Jamais fille eut moins d'attachement qu'elle pour l'argent, mais elle ne pouvait être tranquille un moment avec la crainte d'en manquer. .
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Ce livre Femmes et libertinage au XVIIIe siècle : Ou les Caprices de Cythère de Anne Richardot me paraît fort intéressant:
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Résumé amazon:
Le libertinage du XVIIIe siècle, à présent bien connu et objet d'une fascination partagée , possède une face moins visible : son versant féminin, bordé d'ombre. Sans doute les femmes ont-elles été inévitablement intégrées à ce paysage de la galanterie mais c'est plutôt comme silhouette interchangeables aux traits confus qu'elles s'y installent. Le libertin occupe toute la place, bouchant la vue : prédateur à la Valmont ou à la Lovelace, insatiable séducteur à la Casanova, homme " à bonnes fortunes " ou habitué des lieux de plaisir les plus crapuleux, il se décline sous des figures que la littérature a rendues familières. Entre les femmes et le libertinage, l'articulation est plus hésitante et "capricieuse" : il faut étudier les pratiques et les représentations pour faire la part des occultations vertueuses et des fabrications fantasmatiques, afin de restituer à ces femmes des Lumières, qu'elles soient de chair ou de papier, une identité à la lois plus affirmée et moins caricaturale. C'est l'objet de cette réflexion collective qui se penche sur un XVIIIe siècle élargi - de saint Simon au premier romantisme - et tente d'explorer le libertinage " du côté des femmes ", à partir de la littérature comme des archives ou de la gravure, pour mieux souligner les enjeux et les périls, mais aussi les séductions de cette érotique nouvelle
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Résumé amazon:
Le libertinage du XVIIIe siècle, à présent bien connu et objet d'une fascination partagée , possède une face moins visible : son versant féminin, bordé d'ombre. Sans doute les femmes ont-elles été inévitablement intégrées à ce paysage de la galanterie mais c'est plutôt comme silhouette interchangeables aux traits confus qu'elles s'y installent. Le libertin occupe toute la place, bouchant la vue : prédateur à la Valmont ou à la Lovelace, insatiable séducteur à la Casanova, homme " à bonnes fortunes " ou habitué des lieux de plaisir les plus crapuleux, il se décline sous des figures que la littérature a rendues familières. Entre les femmes et le libertinage, l'articulation est plus hésitante et "capricieuse" : il faut étudier les pratiques et les représentations pour faire la part des occultations vertueuses et des fabrications fantasmatiques, afin de restituer à ces femmes des Lumières, qu'elles soient de chair ou de papier, une identité à la lois plus affirmée et moins caricaturale. C'est l'objet de cette réflexion collective qui se penche sur un XVIIIe siècle élargi - de saint Simon au premier romantisme - et tente d'explorer le libertinage " du côté des femmes ", à partir de la littérature comme des archives ou de la gravure, pour mieux souligner les enjeux et les périls, mais aussi les séductions de cette érotique nouvelle
Dernière édition par Monsieur de Coco le Mer 27 Mar 2019, 16:55, édité 1 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Monsieur de Coco a écrit:
Ou les Caprices de Cythère
Va, pars pour Cythère !
Sur cette galère
Coquette et légère,
Va, pars pour Cythère !
Gagne promptement
Ce pays charmant,
Gagne ce séjour
Où règne l'amour.
Pars pour Cythère,
Pars pour Cythère,
Pars pour Cythère, pars, pars, pars !!!
Pars pour Cythère que rien ne t'arrête
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Dans le cadre de la littérature libertine nous pouvons également citer Diderot et ses Bijoux indiscrets , publication anonyme, édition clandestine qui sort en 1748 ...
Il faut y voir, paraît-il, une allégorie de Louis XV ( ) qui, sous les traits du sultan Mangogul du Congo, reçoit du génie Cucufa un anneau magique. Par un bien curieux sortilège, cet anneau possède le pouvoir de faire parler les parties intimes, ou « bijoux », des femmes.
Diderot se serait peut-être bien inspiré d'un fabliau égrillard, sur le même thème très original, publié un an plus tôt par le comte de Caylus qu'il ne pouvait pourtant pas souffrir et dont il dira « un antiquaire acariâtre et brusque », « La mort nous a délivrés du plus cruel des amateurs » .
Mangogul essaie trente fois la bague, nous dit WIKI, dévoilant les secrets intimes des femmes de sa Cour et de son royaume, généralement pendant leur sommeil. Il partage les résultats de ses enquêtes avec sa favorite, Mirzoza, qui est elle-même perpétuellement inquiète d'être la victime de la bague. Il faut dire que peu sont épargnées : essentiellement les femmes de la cour, avec leurs différents caractères (la prude, la coquette, la joueuse, la manipulatrice...), leurs différentes extractions (de la haute noblesse à la petite bourgeoise) et leurs origines diverses (l'Anglaise, la Française, l'Italienne, la Turque).
Décrivant les mœurs de la cour du point de vue du désir féminin, le roman dresse le tableau d'une société libérée, où l'on multiplie les partenaires sexuels, où les apparences sont trompeuses et où la véritable tendresse est rare.
Les entretiens de Mangogul, de sa favorite et de quelques personnages, sont parfois racontés sous forme de bilan sur les différentes formes d'amour, quelquefois sans rapport avec l'intrigue. Une place est également réservée aux débats d'idées au sein de la société française de l'époque : éloge de Voltaire, histoire des mathématiques, sort des jansénistes, etc.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Bijoux_indiscrets
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:Il faut y voir, paraît-il, une allégorie de Louis XV ( ) qui, sous les traits du sultan Mangogul du Congo, reçoit du génie Cucufa un anneau magique. Par un bien curieux sortilège, cet anneau possède le pouvoir de faire parler les parties intimes, ou « bijoux », des femmes.
Mais aussi de la Pompadour sous les traits de sa favorite Mirzoza !
C'est léger, bien écrit, et si agréable à lire... Je conseille !
Gouverneur Morris- Messages : 11807
Date d'inscription : 21/12/2013
Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Un certain nombre de pamphlets érotiques du même acabit (y compris contre Marie-Antoinette) passent prochainement en vente à Drouot (maison Ader).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
C'est amusant, Sénac de Meilhan étant passé à la postérité pour son roman L'Emigré, qui décrit, au travers d'une belle histoire d'amour, les affres de l'aristocratie française éparpillée en Europe du fait de la Terreur...
Gouverneur Morris- Messages : 11807
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Ils ont fait l'objet de la dernière énigme de notre Jeu .
Voici quelques petits vers égrillards troussés par le jeune comte de Stainville, futur duc de Choiseul :
Sur tes beautés au gré de mes désirs
Laisse égarer et ma bouche et mon âme.
Ah, dans les transports de ma flamme
Est-il des riens qui ne soient des plaisirs ?
Livre à l'ardeur qui me dévore
Tous tes charmes les plus secrets;
Laisse-moi les baiser et les baiser encore.
Philis chacun de tes attraits
Est une part de tout ce que j'adore.
Laisse égarer et ma bouche et mon âme.
Ah, dans les transports de ma flamme
Est-il des riens qui ne soient des plaisirs ?
Livre à l'ardeur qui me dévore
Tous tes charmes les plus secrets;
Laisse-moi les baiser et les baiser encore.
Philis chacun de tes attraits
Est une part de tout ce que j'adore.
Inattendu de sa part, is n'it ?
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Conseils de lecture :
- Les mémoires de Saturnin, autre portier des Chartreux.
- La Gauchoise ("Je suis putain, je le déclare ingénument. Le putainisme est un état dans lequel on suit la nature sans lui mettre de frein").
- La courtisane anaphrodite.
- La pucelle libertine, publié en Avignon avec cette annonce en bas de l'ouvrage :"On trouve chez le même éditeur tous les ouvrages de piété et liturgie, gros et détail". Toujours bon à savoir...
- Les mémoires d'Eulalie qui offre une liste fournie de toutes les grandes maquerelles de l'époque, la Gourdan, la Duverger, la Francoeur "pourvoyeuse du clergé"...
- Les progrès du libertinage, édition illustrée "imprimée avec l'approbation des danseuses de l'opéra par l'imprimerie de l'abbesse de Montmartre" et dont l'auteur est un certain Nougaret qui signe ses ouvrages "Frère Enculos"...
- Les mémoires de Suzon, sœur de Dom Bougre.
- La nouvelle Académie des Dames.
- La Vénus en rut.
- La religieuse en chemise (elle ne la gardera pas longtemps…).
Ou encore, pour les dames qui préfèrent les dames, les écrits de Mlle Raucourt, "lesbienne émérite, professeur de saphisme et présidente de la secte des Anandrynes" (synonyme de lesbienne, littéralement "sans homme").
Source : Arthur Conte
Il est des dames cruelles en amour
Et l'on s'en plaint chaque jour.
Savez-vous pourquoi ces dames sont si cruelles ?
Elles se font entre elles,
Par un généreux retour,
Ce qu'on appelle un doigt de cour…
Les messieurs préférant les messieurs ne sont pas en reste, eux que l'on surnomme "les arracheurs de palissades".
Par une belle soirée d'été du début du règne de Louis XV, dans le parc de Versailles, un groupe de seigneurs se serait laissé aller à quelques ébats entre hommes. Devant leur manque de discrétion, ils furent rapidement exilés. Mais le jeune Louis XV demanda où étaient donc passés ces messieurs qu'il ne voyait plus. On lui expliqua alors qu'ils avaient été bannis pour avoir arraché des palissades dans le parc.
Les gens bien informés en rirent beaucoup et on prit l'habitude, à la cour, de surnommer les messieurs suspectés de trop aimer leurs semblables des arracheurs de palissades…
Source : Guy Breton
- Les mémoires de Saturnin, autre portier des Chartreux.
- La Gauchoise ("Je suis putain, je le déclare ingénument. Le putainisme est un état dans lequel on suit la nature sans lui mettre de frein").
- La courtisane anaphrodite.
- La pucelle libertine, publié en Avignon avec cette annonce en bas de l'ouvrage :"On trouve chez le même éditeur tous les ouvrages de piété et liturgie, gros et détail". Toujours bon à savoir...
- Les mémoires d'Eulalie qui offre une liste fournie de toutes les grandes maquerelles de l'époque, la Gourdan, la Duverger, la Francoeur "pourvoyeuse du clergé"...
- Les progrès du libertinage, édition illustrée "imprimée avec l'approbation des danseuses de l'opéra par l'imprimerie de l'abbesse de Montmartre" et dont l'auteur est un certain Nougaret qui signe ses ouvrages "Frère Enculos"...
- Les mémoires de Suzon, sœur de Dom Bougre.
- La nouvelle Académie des Dames.
- La Vénus en rut.
- La religieuse en chemise (elle ne la gardera pas longtemps…).
Ou encore, pour les dames qui préfèrent les dames, les écrits de Mlle Raucourt, "lesbienne émérite, professeur de saphisme et présidente de la secte des Anandrynes" (synonyme de lesbienne, littéralement "sans homme").
Source : Arthur Conte
Il est des dames cruelles en amour
Et l'on s'en plaint chaque jour.
Savez-vous pourquoi ces dames sont si cruelles ?
Elles se font entre elles,
Par un généreux retour,
Ce qu'on appelle un doigt de cour…
Les messieurs préférant les messieurs ne sont pas en reste, eux que l'on surnomme "les arracheurs de palissades".
Par une belle soirée d'été du début du règne de Louis XV, dans le parc de Versailles, un groupe de seigneurs se serait laissé aller à quelques ébats entre hommes. Devant leur manque de discrétion, ils furent rapidement exilés. Mais le jeune Louis XV demanda où étaient donc passés ces messieurs qu'il ne voyait plus. On lui expliqua alors qu'ils avaient été bannis pour avoir arraché des palissades dans le parc.
Les gens bien informés en rirent beaucoup et on prit l'habitude, à la cour, de surnommer les messieurs suspectés de trop aimer leurs semblables des arracheurs de palissades…
Source : Guy Breton
Calonne- Messages : 1144
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Calonne a écrit:
Par une belle soirée d'été du début du règne de Louis XV, dans le parc de Versailles, un groupe de seigneurs se serait laissé aller à quelques ébats entre hommes. Devant leur manque de discrétion, ils furent rapidement exilés. Mais le jeune Louis XV demanda où étaient donc passés ces messieurs qu'il ne voyait plus. On lui expliqua alors qu'ils avaient été bannis pour avoir arraché des palissades dans le parc.
Les gens bien informés en rirent beaucoup et on prit l'habitude, à la cour, de surnommer les messieurs suspectés de trop aimer leurs semblables des arracheurs de palissades…
Je connaissais l'anecdote, mais pas sa chute si drôle ! Merci, mon cher Calonne .
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
D'ailleurs plusieurs grands noms de l'aristocratie en furent retournés si je peux me permettre
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La littérature libertine au XVIIIe siècle
Toujours dans les Mémoires secrets de Bachaumont
Changement de registre !
— Tout le monde sait que M. de la Pouplinière visait à la célébrité d’auteur. On connaissait de lui des comédies, des romans, des chansons, etc. : mais on a découvert, depuis quelques jours, un ouvrage de sa façon, qui, quoique imprimé, n’avait point paru. C’est un livre intitulé les Mœurs du siècle, en dialogues. Il est dans le goût du Portier des Chartreux. Ce vieux paillard s’est délecté à faire cette œuvre licencieuse ; il n’y en a que trois exemplaires existans ; ils étaient sous les scellés. Un d’eux est orné d’estampes en très-grand nombre ; elles sont relatives au sujet, faites exprès et gravées avec le plus grand soin. Il en est qui ont beaucoup de figures, toutes très-finies. Enfin, on estime cet ouvrage, tant pour sa rareté que pour le nombre et la perfection des tableaux, plus de vingt mille écus.
Lorsqu’on fit cette découverte, mademoiselle de Vandi, une des héritières, fit un cri effroyable, et dit qu’il fallait jeter au feu cette production diabolique. Le commissaire lui représenta qu’elle ne pouvait disposer seule de cet ouvrage, qu’il fallait le concours des autres héritiers ; qu’il estimait convenable de le remettre sous les scellés jusqu’à ce qu’on eût pris un parti : ce qui fut fait. Ce commissaire a rendu compte de cet événement à M. le lieutenant de police, qui l’a renvoyé à M. de Saint-Florentin. Le ministre a expédié un ordre du roi, qui lui enjoint de s’emparer de cet ouvrage pour Sa Majesté ; ce qui a été fait.
L'une des 18 gouaches commandées par La Pouplinière entre 1748 et 1750 vraisemblablement à Alexandre Antoine Marolles pour illustrer son exemplaire imprimé à titre privé des Tableaux des mœurs du temps dans les différents âges de la vie.
Les frères Goncourt, à propos des Tableaux des mœurs édité chez Jules Gay en 1863 :
« Nous lisons ces jours-ci les Mœurs de La Popelinière. Ce livre d'une jolie polissonnerie qui se jette à la fin dans une mer de culs fripons. » (Journal, 28 novembre)
Changement de registre !
— Tout le monde sait que M. de la Pouplinière visait à la célébrité d’auteur. On connaissait de lui des comédies, des romans, des chansons, etc. : mais on a découvert, depuis quelques jours, un ouvrage de sa façon, qui, quoique imprimé, n’avait point paru. C’est un livre intitulé les Mœurs du siècle, en dialogues. Il est dans le goût du Portier des Chartreux. Ce vieux paillard s’est délecté à faire cette œuvre licencieuse ; il n’y en a que trois exemplaires existans ; ils étaient sous les scellés. Un d’eux est orné d’estampes en très-grand nombre ; elles sont relatives au sujet, faites exprès et gravées avec le plus grand soin. Il en est qui ont beaucoup de figures, toutes très-finies. Enfin, on estime cet ouvrage, tant pour sa rareté que pour le nombre et la perfection des tableaux, plus de vingt mille écus.
Lorsqu’on fit cette découverte, mademoiselle de Vandi, une des héritières, fit un cri effroyable, et dit qu’il fallait jeter au feu cette production diabolique. Le commissaire lui représenta qu’elle ne pouvait disposer seule de cet ouvrage, qu’il fallait le concours des autres héritiers ; qu’il estimait convenable de le remettre sous les scellés jusqu’à ce qu’on eût pris un parti : ce qui fut fait. Ce commissaire a rendu compte de cet événement à M. le lieutenant de police, qui l’a renvoyé à M. de Saint-Florentin. Le ministre a expédié un ordre du roi, qui lui enjoint de s’emparer de cet ouvrage pour Sa Majesté ; ce qui a été fait.
Portrait par Maurice Quentin de La Tour
L'une des 18 gouaches commandées par La Pouplinière entre 1748 et 1750 vraisemblablement à Alexandre Antoine Marolles pour illustrer son exemplaire imprimé à titre privé des Tableaux des mœurs du temps dans les différents âges de la vie.
Les frères Goncourt, à propos des Tableaux des mœurs édité chez Jules Gay en 1863 :
« Nous lisons ces jours-ci les Mœurs de La Popelinière. Ce livre d'une jolie polissonnerie qui se jette à la fin dans une mer de culs fripons. » (Journal, 28 novembre)
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