Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
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Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Le palais de justice de l’île de la Cité à Paris constitue depuis huit siècles le lieu central, symbolique et effectif de l’extension du pouvoir judiciaire en France. La singularité de son agencement ne peut toutefois s’apprécier à la seule contemplation de sa façade extérieure. Ce n’est qu’en pénétrant dans le palais que l’on comprend pourquoi ce lieu peut apparaître comme un labyrinthe, un « patchwork de constructions du Moyen Âge à nos jours » ou « un monstre de quatre hectares ». Cette sédimentation architecturale résulte des multiples incendies, réorganisations et travaux d’agrandissements qui ont modifié progressivement son emprise et son organisation au cours des siècles.Durant la période médiévale, l’architecture du palais a évolué à mesure de la sédentarisation de la cour, de l’affermissement du pouvoir royal et de l’extension de son emprise judiciaire et politique sur la féodalité. Robert II le Pieux (996-1031) fut le premier souverain à entreprendre des travaux conséquents mais ce n’est qu’à partir du XIIIe siècle, que le roi résida de plus en plus dans son palais de la Cité. Philippe Auguste (1180-1226) en fit le siège du pouvoir capétien ; Saint Louis (1226-1270), roi-juge de droit divin y érigea la Sainte Chapelle ainsi que la galerie mercière, la salle sur l’eau et la tour Bonbec. Philippe le Bel (1285-1314) remodèle et agrandit le palais pour y rassembler les institutions judiciaires et financières du royaume. Il devient le siège de la justice souveraine du Parlement de Paris et de l’administration du royaume, quand Charles V (1338-1380) le délaisse comme résidence au profit du Louvre, de l’Hôtel Saint-Pol et du château de Vincennes. Les rois toutefois ne le délaissent pas : ils se rendent régulièrement au palais pour tenir les lits de justice ainsi que pour des cérémonies, comme la réception de l’empereur Charles V en 1378, ou celle de Charles Quint par François Ier en 1540. Dès le XVe siècle, la cour souveraine est dotée d’une prison : la Conciergerie.
La mise en scène architecturale et décorative du pouvoir royal et la sacralisation de la Justice se poursuit à l’époque moderne. Sous Louis XIV, le palais de la Cité, « temple de justice » apparaît comme un espace multifonctionnel : un lieu politique et ritualisé (notamment par les entrées royales après le sacre), un lieu de Justice avec le parlement de Paris, dont le ressort couvre alors presque la moitié de la France, mais aussi un centre administratif et commercial. En 1776, un incendie ravage une partie importante du palais. L’architecte Pierre Desmaisons (1711-1795) est chargé d’édifier une nouvelle façade orientale (celle que nous connaissons aujourd’hui). Il profite de ce chantier pour exclure du Palais, et notamment de la Cour du mai, les nombreuses boutiques et habitations qui l’encombraient et convenaient peu à ce « sanctuaire de la Justice ». La sacristie de la Sainte-Chapelle, comme l’ancien escalier (« les grands degrés ») sont détruits et les travaux terminés à la veille de la Révolution.
De 1793 à 1795, les grands procès du tribunal révolutionnaire se déroulèrent dans « la Grand’ Chambre » rebaptisée « salle de la Liberté ». Ils marquent le basculement de la Révolution porteuse des droits de l’homme dans la Terreur. Sous la Monarchie de Juillet, les grands travaux d’aménagement reprennent. Jean-Nicolas Huyot (1780-1840) est chargé en 1835 d’un projet d’agrandissement afin de transformer le palais en un édifice majestueux permettant de recevoir tous les services judiciaires et la Préfecture de police. Le projet est accepté et sanctionné par l'ordonnance royale du 26 mai 1840. Huyot décède au début de ce projet, et le chantier est conduit jusqu'au Second Empire sous la direction de Joseph-Louis Duc et Étienne-Théodore Dommey.(1801-1872). À partir des années 1860, c’est l’ensemble de l’île de la Cité qui est prise dans la politique urbaine du préfet Haussmann. Le percement du boulevard du Palais parachève l’isolement spatial du Palais de Justice. En 1867, l'architecte Honoré Daumet (1826-1911) est adjoint de Joseph-Duc pour la construction de la façade occidentale du Palais de justice donnant sur la place Dauphine.
Source: https://criminocorpus.org/fr/visites/au-tribunal/visite-palais-de-justice-de-paris/une-visite-pour-lhistoire/
Marie-Antoinette entre dans la salle de la Liberté du Tribunal révolutionnaire le 14 octobre 1793 à 8 h 30 du matin.
Photo: leparisien.fr
Photo: ledepeche.fr
La mise en scène architecturale et décorative du pouvoir royal et la sacralisation de la Justice se poursuit à l’époque moderne. Sous Louis XIV, le palais de la Cité, « temple de justice » apparaît comme un espace multifonctionnel : un lieu politique et ritualisé (notamment par les entrées royales après le sacre), un lieu de Justice avec le parlement de Paris, dont le ressort couvre alors presque la moitié de la France, mais aussi un centre administratif et commercial. En 1776, un incendie ravage une partie importante du palais. L’architecte Pierre Desmaisons (1711-1795) est chargé d’édifier une nouvelle façade orientale (celle que nous connaissons aujourd’hui). Il profite de ce chantier pour exclure du Palais, et notamment de la Cour du mai, les nombreuses boutiques et habitations qui l’encombraient et convenaient peu à ce « sanctuaire de la Justice ». La sacristie de la Sainte-Chapelle, comme l’ancien escalier (« les grands degrés ») sont détruits et les travaux terminés à la veille de la Révolution.
De 1793 à 1795, les grands procès du tribunal révolutionnaire se déroulèrent dans « la Grand’ Chambre » rebaptisée « salle de la Liberté ». Ils marquent le basculement de la Révolution porteuse des droits de l’homme dans la Terreur. Sous la Monarchie de Juillet, les grands travaux d’aménagement reprennent. Jean-Nicolas Huyot (1780-1840) est chargé en 1835 d’un projet d’agrandissement afin de transformer le palais en un édifice majestueux permettant de recevoir tous les services judiciaires et la Préfecture de police. Le projet est accepté et sanctionné par l'ordonnance royale du 26 mai 1840. Huyot décède au début de ce projet, et le chantier est conduit jusqu'au Second Empire sous la direction de Joseph-Louis Duc et Étienne-Théodore Dommey.(1801-1872). À partir des années 1860, c’est l’ensemble de l’île de la Cité qui est prise dans la politique urbaine du préfet Haussmann. Le percement du boulevard du Palais parachève l’isolement spatial du Palais de Justice. En 1867, l'architecte Honoré Daumet (1826-1911) est adjoint de Joseph-Duc pour la construction de la façade occidentale du Palais de justice donnant sur la place Dauphine.
Source: https://criminocorpus.org/fr/visites/au-tribunal/visite-palais-de-justice-de-paris/une-visite-pour-lhistoire/
Marie-Antoinette entre dans la salle de la Liberté du Tribunal révolutionnaire le 14 octobre 1793 à 8 h 30 du matin.
Photo: leparisien.fr
Photo: ledepeche.fr
Dernière édition par Monsieur de Coco le Sam 29 Juin 2019, 15:42, édité 1 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Bibliographie:
Au coeur de Paris: un Palais pour la Justice de Jean Favard, Découvertes Gallimard, 1995
Le Palais de Justice de Hervé Robert..., Action Artistique Ville de Paris, 2002
La justice autrement: Le palais de Justice de Paris de Yves Ozanam, Le Desk/E dans O, 2006
Le palais de justice de Paris: Château Royal de Pierre d'Espezel, Calmann-Lévy, 1937
Le palais de Justice et la Sainte-Chapelle de Henri Stein, Longuet, 1927
Histoire du Palais de Justice de Paris: 860-1789 de F.Rittiez, Durand éditeur, 1860
Le Palais de Justice de Henri-Robert, Editions Pierre Lafitte, 1927
Au coeur de Paris: un Palais pour la Justice de Jean Favard, Découvertes Gallimard, 1995
Le Palais de Justice de Hervé Robert..., Action Artistique Ville de Paris, 2002
La justice autrement: Le palais de Justice de Paris de Yves Ozanam, Le Desk/E dans O, 2006
Le palais de justice de Paris: Château Royal de Pierre d'Espezel, Calmann-Lévy, 1937
Le palais de Justice et la Sainte-Chapelle de Henri Stein, Longuet, 1927
Histoire du Palais de Justice de Paris: 860-1789 de F.Rittiez, Durand éditeur, 1860
Le Palais de Justice de Henri-Robert, Editions Pierre Lafitte, 1927
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Salle du tribunal révolutionnaire de Paris
Vue du Palais de Justice de L'île de la Cité, fin XVIIIe siècle
Je pensais que nous avions un sujet consacré à la salle dans laquelle, notamment, Marie-Antoinette fut jugée, mais je ne le retrouve pas.
Nous l'évoquions cependant ici : Le procès de la reine Marie-Antoinette
Je sais aussi que nous avions également présenté le nouveau bâtiment du Tribunal de Paris (17ème arrondissement), mais à nouveau, sans retrouver où ?
Bref !
Le site internet de la cour d'appel de Paris nous présente la salle historique du Palais de justice de L'île de la Cité, je cite :
La première chambre du tribunal de grande instance
La première chambre civile du Palais de justice de Paris
Il s'agit de la grande salle du Parlement de Paris. Les audiences s'y tenaient après la messe. Le Parlement faisait des remontrances au roi.
Peu à peu le Parlement va devenir un contre pouvoir pour le roi.
C'est dans cette salle que le testament de Louis XIV va être cassé (il voulait désigner comme successeur le fils qu'il avait eu avec Mme de Montespan). Le roi siégeait à gauche de la salle (lorsque l'on regarde vers l'estrade) entouré de coussins, comme s'il était sur un lit (d'où l'expression lit de justice).
De nos jours, il est toujours laissé un fauteuil vide, lors des audiences solennelles, qui symbolise le fauteuil du roi (voir la photo ci-dessous).
Actuellement, le Premier Président de la Cour de cassation porte la même tenue que le roi lorsqu'il rendait la justice.
Les fauteuils du président et des assesseurs.
A l'arrière-plan : le « fauteuil du roi », traditionnellement laissé vide lors des audiences solennelles.
Dans cette salle, se trouvait le retable de Paris (il s'agit d'une crucifixion) qui, aujourd'hui, se trouve au musée du Louvre.
Sous la Révolution, les Parlements vont être supprimés et cette salle deviendra le tribunal révolutionnaire.
Elle va être nommée salle de la liberté et des draps blancs vont être disposés sur les murs.
Le triomphe de Marat
Louis-Leopold Boilly
Papier marouflé sur toile, 1794
Image : Palais des Beaux-Arts de Lille / Amolnuvolette
Représentation de l'ancienne salle des Pas-Perdus (disparue, reconstruite en 1853) du Palais de Justice de Paris avec, au fond, la porte donnant accès à la chambre du Tribunal révolutionnaire. Marat, acquitté, y est porté en triomphe le 24 avril 1793.
Ce tableau a bien failli ne jamais exister. Du moins en tant que tel. Louis-Léopold Boilly avait peint cette scène sur sept feuilles éparses, que son fils Julien prendra soin d’assembler… mais aussi de retoucher, au grand regret de la famille de l’artiste !
Le tribunal révolutionnaire va siéger de 1793 à 1795. Près de 2 700 personnes vont être condamnées à l'échafaud dont Marie-Antoinette, Danton, Robespierre et même Fouquier-Tinville qui avait été accusateur public du tribunal révolutionnaire.
Fouquier-Thinville jugé par le Tribunal révolutionnaire : le 12 Floréal An 3.eme de la République.
Image : Bibliothèque Nationale de France
Cette salle fut ensuite occupée par le Tribunal (puis la Cour) de cassation jusqu'en 1870.
ll faut noter que suite à un grand incendie lors de la Commune en 1871, cette première chambre a été reconstruite à la fin du XIXe siècle, identique à son décor d'origine datant de Louis XII (époque Renaissance).
Détail du plafond de la salle de la première chambre. Il s'agit d'un plafond à caisson, il comporte des clefs pendantes, au dessus de la corniche dans les lunettes, on trouve des porcs épics, animal symbole de Louis XII dont la devise était : « qui s'y frotte s'y pique ».
* Source texte, photos et infos complémentaires : Ministère de la Justice - Cour d'appel
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Et j'en viens donc, enfin , à l'objet de mon message, à savoir la présentation en vente aux enchères de ce :
- Grand fragment de papier, attribué au Tribunal révolutionnaire
Encollés sur carton, en deux morceaux, à décor de faisceaux de licteur, pique, bonnet phrygien, rubans tricolores, cocardes et devises « SOYONS UNIS NOUS SERONS INVICIBLES »
92,5 x 83 cm. A.B.E.
Epoque révolutionnaire
Images : Osenat
Note au catalogue :
Le 10 mars 1793, la Convention nationale instituait un tribunal criminel destiné à réprimer « toute entreprise contre-révolutionnaire » et « tout attentat contre la liberté, l’égalité, l’unité, l’indivisibilité de la République ».
Installé dans le Palais de justice de l’île de la Cité, il allait faire comparaître plus de quatre mille personnes pendant seize mois, et en condamner près des deux tiers à la peine capitale.
Le Tribunal révolutionnaire de Paris est sans conteste la plus célèbre des juridictions d’exception qui furent mises en place sous la Terreur pour punir les ennemis – réels ou supposés – de la jeune République.
On connaît quelques fragments de moindre importance de ce papier, qui ornait le tribunal révolutionnaire parisien.
Oeuvres en rapport :
- Morceau de papier peint du Tribunal Révolutionnaire, Vente Piasa du 23 mai 2005, n°73.
- On retrouve dans les collections du Musée Carnavalet ce modèle de papier peint avec cette note : « ce papier a été posé en 1790 chez le duc de Mortemart, 88 rue de l’Isle, provenant de la maison Réveillon.
* Source et infos complémentaires : Osenat MDV - Vente l'Empire à Fontainebleau, souvenirs historiques, 7 juillet 2019
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Questions :
Il me semble me souvenir que cette ancienne "grande salle du Parlement de Paris", avait été transformée à l'époque où elle devient "salle de la Liberté" du Tribunal révolutionnaire, mais avec un souci de sobriété. A savoir que l'on avait fait disparaître, du sol au plafond, tout le décor d'apparat d'Ancien Régime, laissant place à un style très épuré.
La présentation du Ministère de la Justice, que je viens de citer, fait ainsi mention de "draps blancs disposés sur les murs".
Pour ce qui concerne le procès de Marie-Antoinette, le seul dessin connu du temps, dont on a tiré par la suite de nombreuses gravures, ne présente pas de décoration murale avec motifs.
Mais bon...
Procès de Marie-Antoinette le 15 octobre 1793
Pierre Bouillon (1776-1831)
Pierre noire, 1793-94
Signé et daté en bas à gauche : B.1793
Le dessin est de 1794 si l’on en croit les mots de la gravure qu’en exécuta Cazenave (déposée en 1802).
Image : Musée Carnavalet Histoire de Paris
Retrouvait-on bien ce papier aux murs de cette salle ? Et si oui, quand ?
Le petit fragment de papier peint évoqué dans la note au catalogue, conservé à Carnavalet, est celui-ci :
"Nous serons invincibles, soyons unis (ce papier a été posé en 1790 chez le duc de Mortemart, 88 rue de l'Isle, provenant de la maison Réveillon)".
Estampe anonyme.
Paris, musée Carnavalet.
Image : Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Le même site propose, sans plus de commentaire :
Révolution de 1789. Fragment de papier peint du tribunal révolutionnaire.
Image : Roger-Viollet
Où cela se complique, c'est que nous retrouvons aussi cet autre grand fragment, cette fois-ci décrit ainsi :
Décors révolutionnaires (1793)
Papier peint avec emblèmes et devises révolutionnaires, 1793
Gouache sur papier chiffon (80 x 60,5)
Archives nationales, AE/II/3769
Image : Bibliothèque nationale de France
Présentation de la BNF :
Ce papier peint, orné de symboles révolutionnaires, tapissait les murs de la salle de réunion du Comité de Salut public.
Installé dans le palais des Tuileries, devenu Palais national, le Comité de Salut public, créé le 6 avril 1793 par la Convention, occupait la Petite galerie située entre le « Pavillon de l’Unité », où se trouvaient localisées les Archives nationales, et le « Pavillon de l’Égalité » (respectivement, anciens Pavillon de l’Horloge et Pavillon de Flore).
Les papiers peints en couleurs, qui se sont largement développés dans le courant du XVIIIe siècle, se caractérisaient par des motifs géométriques ou floraux et des dessins en trompe-l’œil. Imprimé à la planche, ce matériau de décoration était propice à la diffusion d’une iconographie républicaine.
On retrouve ainsi les emblèmes qui vont incarner jusqu’à nos jours la République :
Les faisceaux de licteur, héritage antique, symbole de l’union et de la force armée ; le bonnet phrygien, orné d’une couronne de lauriers, fiché sur une pique ; les cocardes et bandeaux aux trois couleurs encore disposées sans ordre fixe ; la devise « Liberté, Égalité », les deux principes qui figurent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (la triade « Liberté, Égalité, Fraternité » n’étant officialisée qu’en 1848) ; un message d’unité, « Soyons unis, nous serons invincibles », qui s’explique par le contexte armé difficile de la France de 1793.
D’autres papiers peints révolutionnaires, portant les emblèmes de la Révolution ou de la République, sont encore régulièrement découverts à l’occasion de travaux, en particulier dans des édifices religieux qui ont été convertis en temples de la Raison sous la Révolution.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 03 Juil 2019, 11:02, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
La nuit, la neige a écrit:
On connaît quelques fragments de moindre importance de ce papier, qui ornait le tribunal révolutionnaire parisien.
Oeuvres en rapport :
- Morceau de papier peint du Tribunal Révolutionnaire, Vente Piasa du 23 mai 2005, n°73.
- On retrouve dans les collections du Musée Carnavalet ce modèle de papier peint avec cette note : « ce papier a été posé en 1790 chez le duc de Mortemart, 88 rue de l’Isle, provenant de la maison Réveillon.
Les faisceaux de licteur, héritage antique, symbole de l’union et de la force armée ; le bonnet phrygien, orné d’une couronne de lauriers, fiché sur une pique ; les cocardes et bandeaux aux trois couleurs encore disposées sans ordre fixe ; la devise « Liberté, Égalité », les deux principes qui figurent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (la triade « Liberté, Égalité, Fraternité » n’étant officialisée qu’en 1848) ; un message d’unité, « Soyons unis, nous serons invincibles », qui s’explique par le contexte armé difficile de la France de 1793.
Nous le retrouvons également au Café Procope, ce papier révolutionnaire .
Il est beau, très coloré, très flashy !
Je l'y avais photographié ...
notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t773-le-cafe-procope?highlight=procope
... jusqu'à l'entrée des pipi-rooms .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Je retiens plutôt la version de la BNF, même si la gravure contemporaine du procès n'est pas absolument fiable puisque Marie-Antoinette portait sa robe noire de deuil lors de son procès.
Elle se changea en blanc pour aller à l'échafaud.
Elle se changea en blanc pour aller à l'échafaud.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Mme de Sabran a écrit:
Nous le retrouvons également au Café Procope, ce papier révolutionnaire .
Il est beau, très coloré, très flashy !
A condition d'aimer ces symboles révolutionnaires .
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Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Disons qu'au Procope, il est de mise !
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Ce n'est pas tout à fait le même papier-peint (les couleurs sont différentes) mais, certes, nous ne sommes pas dans n'importe quel restaurant !
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Vicq d Azir a écrit:Les bancs à pieds de lion seraient ceux du Tribunal Révolutionnaire.
Je l'ignore mais je sais en tous cas que ces bancs ont survécu au terrible incendie qui a ravagé le palais de Justice lors des évènements de la Commune en 1871.
Salle des Pas-perdus
Juillet 1871
Image : Parismusées.collection
Salle des Pas-perdus
Juillet 1871
Image : Parismusées.collection
Qui voilà, dans la salle des Pas-perdus, une fois les gravats dégagés ?
Image : Parismusées.collection
Image : Parismusées.collection
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
La nuit, la neige a écrit:Ce n'est pas tout à fait le même papier-peint (les couleurs sont différentes) mais, certes, nous ne sommes pas dans n'importe quel restaurant !
Tu as raison, les couleurs sont trop pimpantes, mais les motifs sont bien les mêmes.
Tiens, la semaine dernière dans le Violette Nozière de Claude Chabrol, Isabelle Huppert ayant empoisonné papa maman était traduite devant le tribunal qui devait statuer sur son sort . L'un des messieurs présents lui a désigné deux sièges en disant qu'il s'agissait de ceux dans lesquels s'étaient assis ici-même Louis XVI et Marie-Antoinette devant leurs juges .
Etait-ce pure invention du scénariste ou bien ces sièges existent-ils toujours ?
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Je doute que le mobilier soit d'époque
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Ce genre de banc est tout à fait Louis-Philippe-Napoléon III, ce qu'on appelait alors le style moderne.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Les motifs sont les mêmes (il manque la frise cependant), mais pour les couleurs, ce n'est pas tant qu'elles sont pimpantes, ce ne sont pas les mêmes.Mme de Sabran a écrit:
Tu as raison, les couleurs sont trop pimpantes, mais les motifs sont bien les mêmes.
Ici encore aux murs de ce salon du premier étage :
Image : Office du tourisme de Paris
On lit ici et là sur le net qu'il daterait de 1830, tout de même. Ce qui m'étonne puisque le Café ferme en 1890 pour ne ré-ouvrir, après travaux, qu'en 1957 !
Mais bon, je ne creuserai pas cette question ici.
Voir notre sujet : Le café Procope
Mme de Sabran a écrit:
Tiens, la semaine dernière dans le Violette Nozière de Claude Chabrol, Isabelle Huppert ayant empoisonné papa maman était traduite devant le tribunal qui devait statuer sur son sort . L'un des messieurs présents lui a désigné deux sièges en disant qu'il s'agissait de ceux dans lesquels s'étaient assis ici-même Louis XVI et Marie-Antoinette devant leurs juges .
Etait-ce pure invention du scénariste ou bien ces sièges existent-ils toujours ?
Louis XVI n'ayant pas été jugé dans cette salle, "son" fauteuil du procès n'a aucune raison d'y être.
Une confusion romanesque pour le scénario avec le fauteuil du roi, symbolique, bel et bien présent dans cette salle (voir mon message précédent) ?
Quant à celui de Marie-Antoinette, l'ami Vicq' proposait l'hypothèse qu'il puisse s'agir de celui anciennement exposé dans le cachot reconstitué de la reine à la Conciergerie (reconstitution, qui n'existe plus aujourd'hui) :
Voir ici : Le procès de Marie-AntoinetteVicq d Azir a écrit:
Le fauteuil présenté encore aujourd'hui dans le cachot de la Reine à la Conciergerie n'a jamais fait partie du mobilier de la prison ; en revanche, il pourrait bien être celui sur lequel elle s'est assise au Tribunal. Rappelons-nous qu'elle pianotait sur ses accoudoirs "comme sur un piano-forte"...
C'est en tout cas ma conviction...
Or, lors d'un récent reportage sur les lieux, l'ami Gouv' postait notamment ces photos :
Voir ici : La cellule de Marie-Antoinette à la Conciergerie
Lucius a écrit:Ce genre de banc est tout à fait Louis-Philippe-Napoléon III, ce qu'on appelait alors le style moderne.
A noter que nous retrouvons ces "lions ailés" sur le dessin de Pierre Bouillon présenté ci-dessus.
Mais il s'agissait là, apparemment, des pieds des tables des membres du tribunal révolutionnaire.
Image : Musée Carnavalet Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Je vois dans ces bancs un travail du 1er Empire mais jusque dans les années 1830-1840 en effet on produisait encore dans ce style très antiquisant qui rappelait les grandes heures de la République romaine .
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Vous avez raison en ce qui concerne les lions eux mêmes, mais je parlais aussi des formes très simples du reste du banc, caractéristique de l'ambition des arts industriels du milieu du XIXe siècle.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Merci messieurs pour ces commentaires...
Après quelques recherches, je cite :
Un célèbre modèle de siège, sous la forme d'un fauteuil de bureau « en hémicycle » en acajou réalisé par Georges Jacob ou Jean-Baptiste Séné vers 1800, d'après le projet de Charles Percier pour la Convention nationale (...)
* Source image et texte : Gazette Drouot
Ou encore :
Fauteuil de bureau
Sené, Jean-Baptiste-Claude (menuisier)
attribué à Percier, Charles (dessinateur)
attribué à Fontaine, Pierre-François-Léonard (dessinateur)
Acajou sculpté et verni, vers 1800
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Et j'imagine tables et consoles à l'avenant...
Car pour en revenir donc à notre dessin je crois que je vais reprendre l'avis de Marie-Jeanne, qui soulignait notamment que Marie-Antoinette ne portait pas de robe blanche ce jour-là.
Image : Musée Carnavalet Histoire de Paris
Le musée Carnavalet nous présente sa référence ainsi:
Procès de Marie-Antoinette le 15 octobre 1793
Pierre Bouillon (1776-1831)
Pierre noire, 1793-94
Signé et daté en bas à gauche : B.1793
Le dessin est de 1794 si l’on en croit les mots de la gravure qu’en exécuta Cazenave (déposée en 1802).
Tout compte fait, c'est à croire que ce dessin n'a ni été fait en 1793 (ni même en 1794), mais plutôt vers 1800, à l'époque où Cazenave déposât la première gravure.
Peut-être existait-il une esquisse faite du temps du procès, et remaniée plus tard par l'auteur ?
Ces tables consoles étaient-elles alors dans cette salle, installée sous le Consulat, après la période "tribunal révolutionnaire" ?
hastur a écrit:Je vois dans ces bancs un travail du 1er Empire mais jusque dans les années 1830-1840 en effet on produisait encore dans ce style très antiquisant qui rappelait les grandes heures de la République romaine .
Après quelques recherches, je cite :
Un célèbre modèle de siège, sous la forme d'un fauteuil de bureau « en hémicycle » en acajou réalisé par Georges Jacob ou Jean-Baptiste Séné vers 1800, d'après le projet de Charles Percier pour la Convention nationale (...)
* Source image et texte : Gazette Drouot
Ou encore :
Fauteuil de bureau
Sené, Jean-Baptiste-Claude (menuisier)
attribué à Percier, Charles (dessinateur)
attribué à Fontaine, Pierre-François-Léonard (dessinateur)
Acajou sculpté et verni, vers 1800
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Et j'imagine tables et consoles à l'avenant...
Car pour en revenir donc à notre dessin je crois que je vais reprendre l'avis de Marie-Jeanne, qui soulignait notamment que Marie-Antoinette ne portait pas de robe blanche ce jour-là.
Image : Musée Carnavalet Histoire de Paris
Le musée Carnavalet nous présente sa référence ainsi:
Procès de Marie-Antoinette le 15 octobre 1793
Pierre Bouillon (1776-1831)
Pierre noire, 1793-94
Signé et daté en bas à gauche : B.1793
Le dessin est de 1794 si l’on en croit les mots de la gravure qu’en exécuta Cazenave (déposée en 1802).
Tout compte fait, c'est à croire que ce dessin n'a ni été fait en 1793 (ni même en 1794), mais plutôt vers 1800, à l'époque où Cazenave déposât la première gravure.
Peut-être existait-il une esquisse faite du temps du procès, et remaniée plus tard par l'auteur ?
Ces tables consoles étaient-elles alors dans cette salle, installée sous le Consulat, après la période "tribunal révolutionnaire" ?
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
De plus Marie-Antoinette avait la tête couverte d'un bonnet de linon blanc auquel elle avait ajouté un crêpe noir.
Je doute qu'une esquisse ait été faite d'après nature, d'ailleurs je ne reconnais pas la reine, ni son visage, ni son attitude. On dirait qu'elle va déclamer quelque réplique sur une scène de théâtre.
Je doute qu'une esquisse ait été faite d'après nature, d'ailleurs je ne reconnais pas la reine, ni son visage, ni son attitude. On dirait qu'elle va déclamer quelque réplique sur une scène de théâtre.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Marie-Jeanne a écrit: On dirait qu'elle va déclamer quelque réplique sur une scène de théâtre.
Peut-être l'artiste a-t-il voulu immortaliser son : " J'en appelle à toutes les mères ... " ?
Marie-Antoinette en regardant ses juges semble prendre le public à témoin . Ce geste ample du bras désigne peut-être toutes ces mères qui frémissent d'indignation ( comme tous les gens sensés ) à l'accusation d'Hébert .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Ce Pierre Bouillon, auteur du dessin, contemporain de l'époque du procès, pouvait être dans l'assistance et a pu donné quelques coups de crayon, qu'il aurait remanié plus tard ?Marie-Jeanne a écrit:
Je doute qu'une esquisse ait été faite d'après nature (...)
Mais bon : je dégage aussi ce dessin !!
Et mon hypothèse est que :
La salle fut réaménagée par le vide et à la va-vite, à la création de ce tribunal, et ressemblait plutôt à ce que nous voyons sur ces autres illustrations du temps.
C'est à dire des gradins, des estrades, et un mobilier très sommaire (sans la tapisserie, sans tables ou bancs à têtes de lion)
Marat acquitté par le Tribunal révolutionnaire, 24 avril 1793
Lavis, dessin à la plume, XVIIIe siècle
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Brissot et 20 de ses complices condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire.
Estampe, 1793
Image : Bibliothèque Nationale de France
Et de même, donc...
La veuve Capet au Tribunal révolutionnaire, 14 octobre 1793
Gravure sur cuivre, eau-forte, 1793
Image : Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes
Je ne jette pas pour autant avec l'eau du bain le mobilier avec têtes de lion !
Il est représenté sur de nombreuses autres gravures postérieures à l'évènement, de peu, dont celle du dessin présenté trois fois dans ce sujet (je ne vais pas le poster à nouveau ) datant, au plus tard, de 1802, ou encore :
Mon idée est qu'il y avait bien, au minimum, des tables avec têtes de lions.
Peut-être commandées à la même période que les fauteuils pour la Convention nationale, d'après un dessin attribué à Percier et/ou Fontaine, que j'ai présenté précédemment.
Au moment où cette salle est réaffectée pour devenir tribunal de cassation sous le Consulat ?
Peut-être que des dessinateurs s'étaient alors rendus sur les lieux pour représenter les célèbres procès qui s'y étaient déroulés quelques années plus tôt ?
Et je ne crois guère au hasard concernant les bancs, décorés des mêmes têtes, que nous retrouvons donc encore survivants de l'incendie de la Commune de Paris.
S'il est admis qu'ils n'étaient sans doute pas dans cette salle en 1793, ils sont assortis avec le mobilier époque Consulat. Quoique possiblement réalisés plus tard, j'ai dans l'idée qu'ils furent bien, à un moment ou un autre du XIXe siècle, dans cette salle, et pas dans celle des Pas-perdus.
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
La nuit, la neige a écrit:
Mon idée est qu'il y avait bien, au minimum, des tables avec têtes de lions.
Peut-être commandées à la même période que les fauteuils pour la Convention nationale, d'après un dessin attribué à Percier et/ou Fontaine, que j'ai présenté précédemment.
Au moment où cette salle est réaffectée pour devenir tribunal de cassation sous le Consulat ?
Peut-être que des dessinateurs s'étaient alors rendus sur les lieux pour représenter les célèbres procès qui s'y étaient déroulés quelques années plus tôt ?
Je reviens sur ce que je disais en reculant de quelques années la date du projet de ce type de mobilier, et plus précisément les tables / consoles.
Ce serait non seulement avant le Consulat, mais aussi avant la création du Tribunal révolutionnaire.
C'est ce que montre ce document intéressant, même si sa reproduction sur deux sites différents, ne présente pas la même date :
Comité de constitution of the Constituent Assembly, perspective view of the model courtroom layout for the district tribunals of France
January 1791. Engraving by Joseph Varin after design by Charles Norry
Musée des Archives Nationales, Paris, AE/II/3631, pièce 2.
Photo : Atelier Photographique des Archives Nationales / University of California
Charles Norry (1756-1832)
Perspective de la nouvelle disposition qu'on propose de suivre dans tous les tribunaux du royaume...
Gravé par Varin, vers 1790
Papier, tirage d'époque
Source : Archives nationales / Ciminocorpus
Note :
Dans l'urgence, les nouveaux tribunaux s'installent souvent à la place des anciens mais ceux-ci ne disposent pas toujours de vastes salles ou admettre le public.
L'architecture doit aussi concrétiser les idées révolutionnaires et substituer une nouvelle symbolique à celle de l'Ancien Régime.
Le projet architectural présenté installe les cinq juges sur une estrade, entourés du commissaire du roi et du greffier ; deux piédestals sont destinés à recevoir des représentations de la Justice et de la Loi : les demi-cercles accueillent les parties et leurs avoués, tout en les isolant d'un public qui emplit le reste de la salle.
Source : Ciminocorpus - La Révolution à la poursuite du crime ! Le justiciable devant les tribunaux criminels à Paris (1790-192)
Je vous encourage d'ailleurs à visiter cette page, très intéressante, qui présente de nombreuses autres archives du temps.
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
Super découverte. Comme quoi en histoire il faut toujours creuser les sujets. Je visite la page de ce pas.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le palais de Justice de L'île de la Cité, Paris, et la salle du Tribunal révolutionnaire
La nuit, la neige a écrit:hastur a écrit:Je vois dans ces bancs un travail du 1er Empire mais jusque dans les années 1830-1840 en effet on produisait encore dans ce style très antiquisant qui rappelait les grandes heures de la République romaine .
Après quelques recherches, je cite :
Un célèbre modèle de siège, sous la forme d'un fauteuil de bureau « en hémicycle » en acajou réalisé par Georges Jacob ou Jean-Baptiste Séné vers 1800, d'après le projet de Charles Percier pour la Convention nationale (...)
* Source image et texte : Gazette Drouot
Ou encore :
Fauteuil de bureau
Sené, Jean-Baptiste-Claude (menuisier)
attribué à Percier, Charles (dessinateur)
attribué à Fontaine, Pierre-François-Léonard (dessinateur)
Acajou sculpté et verni, vers 1800
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Et j'imagine tables et consoles à l'avenant (...)
Au sujet de ce fauteuil original, voir son histoire et son descriptif ici : Fauteuil dit " de la Convention ", Georges Jacob
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Le Tribunal de la Terreur
Dans l'intention de m'instruire car je ne connais rien aux détails du tribunal révolutionnaire en dehors des 6 livres de WALLON, je lis actuellement l'ouvrage de Maitre EMMANUEL PIERRAT chez FAYARD (il est le conservateur du Musée du Barreau de Paris) écrit par un spécialiste du sujet et je me régale .................
Voici une vue des lieux et le descriptif lors de son inauguration
"au fond un papier moucheté, les bustes de BRUTUS et de LEPELETIER..................Face au public une estrade sur laquelle au dessous du buste de Brutus , trône devant une table le président FOUQUIER TINVILLE
A côté de l'accusateur public sont rangée deux grandes tables parallèles, soutenues par des sphinx ailés, portant carafes et des verres. Elles sont réservées aux jurés.
En face à une autre table se tient le défenseur, les accusés.
Lors des grandes fournées , les bancs seront remplacés par des gradins, qui pourront recevoir 18 à 20 personnes.
Tout en haut, un fauteuil fermé appelé "le pot". C'est là que prend place l'accusé lorsqu'on l'interroge"
Derrière la tableau des juges, contre le mur du fond,l'ancienne décoration est remplacée par une large toile marouflée , plus haute qu'un homme adulte de grande taille, elle représente la Table des droits de l'homme peinte par LE BARBIER et sera rejointe par la Constitution de l'An I
Dans une petite pièce communiquant avec le tribunal au moyen d'un guichet, l'imprimeur se tient prêt à recevoir les jugements et les reproduire toutes affaires cessantes.
Trois fenêtres donnaient sur la seine - sur la gravure du procès de la reine - on trouve les jurés sur des gradins et en principe la reine était assise dans un fauteuil au centre de la salle !!!!! ( ce qui est différent du descriptif d'époque ci-dessus)
La rédaction est parfaite.... un belle étude à lire absolument 1
MARIE ANTOINETTE:victoire:
Voici une vue des lieux et le descriptif lors de son inauguration
"au fond un papier moucheté, les bustes de BRUTUS et de LEPELETIER..................Face au public une estrade sur laquelle au dessous du buste de Brutus , trône devant une table le président FOUQUIER TINVILLE
A côté de l'accusateur public sont rangée deux grandes tables parallèles, soutenues par des sphinx ailés, portant carafes et des verres. Elles sont réservées aux jurés.
En face à une autre table se tient le défenseur, les accusés.
Lors des grandes fournées , les bancs seront remplacés par des gradins, qui pourront recevoir 18 à 20 personnes.
Tout en haut, un fauteuil fermé appelé "le pot". C'est là que prend place l'accusé lorsqu'on l'interroge"
Derrière la tableau des juges, contre le mur du fond,l'ancienne décoration est remplacée par une large toile marouflée , plus haute qu'un homme adulte de grande taille, elle représente la Table des droits de l'homme peinte par LE BARBIER et sera rejointe par la Constitution de l'An I
Dans une petite pièce communiquant avec le tribunal au moyen d'un guichet, l'imprimeur se tient prêt à recevoir les jugements et les reproduire toutes affaires cessantes.
Trois fenêtres donnaient sur la seine - sur la gravure du procès de la reine - on trouve les jurés sur des gradins et en principe la reine était assise dans un fauteuil au centre de la salle !!!!! ( ce qui est différent du descriptif d'époque ci-dessus)
La rédaction est parfaite.... un belle étude à lire absolument 1
MARIE ANTOINETTE:victoire:
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3719
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