Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
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Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Je ne peux malheureusement pas citer ne serait-ce qu'un extrait de cet article, publié sur le site internet de la Gazette Drouot, et qui présente ce sujet de façon détaillée et intéressante.
Cela m'arrange tout compte fait. Car sauf à l'utiliser pour le titre des œuvres ou l'énoncé des descriptifs, je ne suis pas décidé à recopier des dizaines de fois un terme qui ne me plaît pas ; même si je n'ignore pas et rappelle qu'il désignait alors des modèles de pendules selon l'appellation de l'époque.
Bref, si vous souhaitez approfondir ce sujet, je vous encourage à lire cet article ici :
La pendule "au nègre" est l'un des best-sellers des arts décoratifs
En guise d'introduction, je recopie donc ici des extraits d'un article qui présente ce sujet de façon plus succincte, et l'illustrerai de diverses images trouvées sur le net.
J’y ajouterai quelques informations complémentaires, notamment grâce à des notes de catalogue de ventes aux enchères lorsqu’elles sont intéressantes.
Je cite :
Les pendules « Au nègre » ont connu un succès considérable, marquant, en plein règne du néo-classicisme, les débuts du courant romantique. Elles ont été produites en grand nombre sous le Directoire et sous l’Empire, et même sous la Restauration.
Les bronziers tiraient un parti esthétique du contraste des patines, sombre pour la peau des indigènes et dorée pour les accessoires ; les yeux étaient fréquemment peints ou émaillés.
Une certaine naïveté se fait jour dans la plupart des pièces. En fait, tous ces « nègres » et « sauvages » sont charmants, bien habillés, plutôt joyeux, bref, très idéalisés, alors que, dans la plupart des cas, leur existence n’avait rien d’idyllique.
C’est le mythe du bon sauvage, image idéalisée du Noir, nourrie par les récits de voyage de romans à la mode, de Robinson Crusoé à Paul et Virginie...
La plus belle pendule du genre reste celle imaginée pour Marie-Antoinette, dès 1784, par les horlogers Furet et Gaudron, horlogers du roi : la « Négresse enturbannée. »
Marie-Antoinette, la première, collectionna ce type de pendules ; la « Négresse enturbannée » représente une nubienne en buste dont les yeux découvraient les heures.
Jean-Baptiste André Furet, maître horloger en 1746
François Louis Godon, maître horloger en 1787
"Pendule à la Négresse" ou "Pendule à carillon à tête noire"
Paris, vers 1784
Bronze patiné, verni et doré
Paris, collection particulière
Photo : Catalogue "Marie-Antoinette", édition de la RMN (2008)
Au sujet de ce modèle (dont il existerait 4 exemplaires que nous présentons), voir notre sujet dans lequel nous précisions notamment que la reine n'a probablement pas conservé cette pendule, acquise par Thierry de Ville-d'Avray, directeur général du Garde-meuble de la Couronne, pour le Service du roi. Supposée destinée à son fils, Marie-Antoinette, qui la vit, et l'entendit, ne jugea pas à propos qu'un objet aussi précieux fut entre les mains de son fils qui aurait pu la gâter.
C'est ici : Les pendules et horloges de Marie-Antoinette
Je reprends la citation de l'article :
Le spécialiste incontesté dans ce domaine, demeure l’horloger ornemaniste Jean-Simon Deverberie (1764-1824) qui imagina et réalisa les plus beaux modèles ; citons : « L’Indien et l’Indienne enlacés », chef-d’œuvre du genre inspiré de l’amour idyllique de Paul et Virginie, mais aussi « L’Afrique », représentée par une chasseresse accompagnée d’une lionne et d’une tortue, et « L’Amérique », couronnée de plumes domptant un alligator.
Le thème du bon sauvage se décline en une trentaine de modèles et presque autant de variantes !
On distinguera les sujets inspirés de la littérature qui a donné au genre quelques-uns de ses plus beaux sujets. Plus rare, la pendule représentant la jeune chrétienne assise sur les genoux de Chactas.
(...) Un grand nombre de pendules déclinent également le thème à la manière des petits métiers : portefaix, matelot, homme poussant une brouette sont d’incontournables modèles.
La nourrice africaine et le chasseur noir sont cependant moins communs ; ce dernier, assis sur un bateau ou un char, incarne l’Amérique. C’est aussi une allégorie du négoce maritime.
(…)
Source du texte, à lire dans son intégralité, ici : Le magazine de Proantic
Cela m'arrange tout compte fait. Car sauf à l'utiliser pour le titre des œuvres ou l'énoncé des descriptifs, je ne suis pas décidé à recopier des dizaines de fois un terme qui ne me plaît pas ; même si je n'ignore pas et rappelle qu'il désignait alors des modèles de pendules selon l'appellation de l'époque.
Bref, si vous souhaitez approfondir ce sujet, je vous encourage à lire cet article ici :
La pendule "au nègre" est l'un des best-sellers des arts décoratifs
En guise d'introduction, je recopie donc ici des extraits d'un article qui présente ce sujet de façon plus succincte, et l'illustrerai de diverses images trouvées sur le net.
J’y ajouterai quelques informations complémentaires, notamment grâce à des notes de catalogue de ventes aux enchères lorsqu’elles sont intéressantes.
Je cite :
Les pendules « Au nègre » ou « Au bon sauvage »
Les pendules « Au nègre » ont connu un succès considérable, marquant, en plein règne du néo-classicisme, les débuts du courant romantique. Elles ont été produites en grand nombre sous le Directoire et sous l’Empire, et même sous la Restauration.
Les bronziers tiraient un parti esthétique du contraste des patines, sombre pour la peau des indigènes et dorée pour les accessoires ; les yeux étaient fréquemment peints ou émaillés.
Une certaine naïveté se fait jour dans la plupart des pièces. En fait, tous ces « nègres » et « sauvages » sont charmants, bien habillés, plutôt joyeux, bref, très idéalisés, alors que, dans la plupart des cas, leur existence n’avait rien d’idyllique.
C’est le mythe du bon sauvage, image idéalisée du Noir, nourrie par les récits de voyage de romans à la mode, de Robinson Crusoé à Paul et Virginie...
La plus belle pendule du genre reste celle imaginée pour Marie-Antoinette, dès 1784, par les horlogers Furet et Gaudron, horlogers du roi : la « Négresse enturbannée. »
Marie-Antoinette, la première, collectionna ce type de pendules ; la « Négresse enturbannée » représente une nubienne en buste dont les yeux découvraient les heures.
Jean-Baptiste André Furet, maître horloger en 1746
François Louis Godon, maître horloger en 1787
"Pendule à la Négresse" ou "Pendule à carillon à tête noire"
Paris, vers 1784
Bronze patiné, verni et doré
Paris, collection particulière
Photo : Catalogue "Marie-Antoinette", édition de la RMN (2008)
Au sujet de ce modèle (dont il existerait 4 exemplaires que nous présentons), voir notre sujet dans lequel nous précisions notamment que la reine n'a probablement pas conservé cette pendule, acquise par Thierry de Ville-d'Avray, directeur général du Garde-meuble de la Couronne, pour le Service du roi. Supposée destinée à son fils, Marie-Antoinette, qui la vit, et l'entendit, ne jugea pas à propos qu'un objet aussi précieux fut entre les mains de son fils qui aurait pu la gâter.
C'est ici : Les pendules et horloges de Marie-Antoinette
Je reprends la citation de l'article :
Le spécialiste incontesté dans ce domaine, demeure l’horloger ornemaniste Jean-Simon Deverberie (1764-1824) qui imagina et réalisa les plus beaux modèles ; citons : « L’Indien et l’Indienne enlacés », chef-d’œuvre du genre inspiré de l’amour idyllique de Paul et Virginie, mais aussi « L’Afrique », représentée par une chasseresse accompagnée d’une lionne et d’une tortue, et « L’Amérique », couronnée de plumes domptant un alligator.
Le thème du bon sauvage se décline en une trentaine de modèles et presque autant de variantes !
On distinguera les sujets inspirés de la littérature qui a donné au genre quelques-uns de ses plus beaux sujets. Plus rare, la pendule représentant la jeune chrétienne assise sur les genoux de Chactas.
(...) Un grand nombre de pendules déclinent également le thème à la manière des petits métiers : portefaix, matelot, homme poussant une brouette sont d’incontournables modèles.
La nourrice africaine et le chasseur noir sont cependant moins communs ; ce dernier, assis sur un bateau ou un char, incarne l’Amérique. C’est aussi une allégorie du négoce maritime.
(…)
Source du texte, à lire dans son intégralité, ici : Le magazine de Proantic
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Voici donc illustrés quelques-uns de ces modèles. La plupart sont datés de la toute fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle.
Des modèles inspirés des oeuvres littéraires :
Délivrance de Chactas par Atala
Cadran signé Desgresilliers, Arras
Epoque Directoire
* Image : Ferri SVV / Source : Kirutoku-ru.net
Pendule
Bronze ciselé, doré, et patiné représentant Paul et Virginie portés par deux noirs
Premier quart du XIXe siècle
47 x 30 cm.
* Photo : Gros & Delettrez. SVV M. Lescop de Möy / Source : Israélites-Guadeloupe
An Empire Clock depicting Robinson Crusoe and Friday
Claude Galle (attributed to)
Gilt and patinated bronze and marble
Paris, circa 1805
Height 53 cm, width 35 cm, depth 13 cm.
Note descriptive (extraits) :
The clock case itself is a tour de force and though very rare, a few other similar models are known. Among them is one in the Palazzo Pitti, Florence while two models, one of the Directoire period and the second of the Empire period, belong to the collections of the Musée François Duesberg at Mons in Belgium.
An attribution as to the maker of the sumptuous case is generally accepted by most scholars to be the work of Claude Galle (1759-1815), who with Pierre Phillippe Thomire was the most important bronzier of the Directoire and Empire periods and was renowned for the beauty of his clock cases. As one of the finest gilders and bronze makers of his day, Galle enjoyed the patronage of royalty, the aristocracy and Napoleon Bonaparte.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Richard Redding Antiques
A gilt-bronze and patinated-bronze clock, « Paul and Virginie »
Consulat, circa 1802
Attributed to Pierre-Philippe Thomire
the enamelled dial and the movement signed Levol à Paris surmounted by the figures of Paul and Virginie held by two blackamoors, on a rectangular base; (one foot missing)
64 x 65 x 16,5 cm ; 25 1/4 x 25 1/2 x 6 1/2 in.
Catalogue Note :
This impressive clock is inspired by the famous novel by Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) written in 1788 recounting the story of the lovers Paul and Virginie in Mauritius.
As an admirer of the author, Emperor Napoleon I commissioned Pierre-Philippe Thomire a clock with this theme as a gift for the writer in 1802.
Let's take note of three comparable clocks: one is housed at the François-Duesberg Museum in Mons, Belgium, a second is from the former collection of Lady Inchyra, Christie's, London, 5 July 2001, lot 235 and a third was sold by the auctioneers Gros and Delettrez at Drouot, on 1st June 2012, lot 201.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Sotheby's
Des modèles inspirés du thème des "petits métiers", déjà en vogue au XVIIIe siècle.
Malgré la préciosité des oeuvres et la représentation idéalisée des personnages, et en sus des "préjugés de couleur" culturels du temps, l'on ne peut s'empêcher de penser ici que derrière ces thèmes du "commerce maritime" ou du "travail" s'ajoute aussi la terrible réalité de l'esclavage !
Bien sûr ce n'est pas la première fois que la perception esthétique d'une oeuvre peut être mise en perspective avec la "réalité" de son sujet, l'histoire de l'Art et des arts décoratifs en témoigne.
Cependant, je tenais à souligner ici ce lien avec l'actualité du temps : sans rentrer dans les détails et nuances historiques, rappelons que l'esclavage fut aboli par les députés de la Convention en 1794 (mais pas dans toutes les colonies), et que Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, légalise à nouveau l'esclavage le 20 mai 1802 (pas partout).
Parenthèse contextuelle fermée...
Pendule Empire dite "matelot à la balle de coton"
En bronze ciselé, doré ou patiné.
Le cadran inscrit dans la balle, il est surmonté d'un sac et de pièces d'or symbolisant le commerce. Le matelot présente les yeux en sulfure.
Frises et accessoires sur le côté symbolisant les attributs de la marine.
Epoque Empire. Reprises à la dorure. H. 38 - L. 31 - P. 12 cm
Note (extraits) :
A la fin du XVIIIe siècle, sous l'impulsion des écrits philosophiques de Jean-Jacques Rousseau qui exaltait les vertus morales du retour à la Nature à travers le mythe du «bon sauvage», l'engouement pour l'exotisme fut tout particulièrement mis à la mode par la littérature contemporaine.
Ainsi, le prodigieux succès littéraire de «Paul et Virginie» de Bernardin de Saint-Pierre en 1788, héritier lointain du fameux «Robinson Crusoé» de Daniel de Foe, le roman «Les Incas» de Marmontel paru en pleine guerre de l'indépendance américaine, ainsi qu'«Atala» de Chateaubriand publiée en 1801, vont profondément bouleverser l'approche européenne des autres civilisations et même faire plonger la culture du vieux continent dans une forte nostalgie romantique liée à la quête d'un Eden païen régénéré par le christianisme.
Comme souvent dans les arts décoratifs français, ce bouleversement aura sa manifestation dans certaines créations artistiques, essentiellement horlogères ou liées au luminaire.
C'est dans ce contexte que fut créée la pendule que nous présentons dont le modèle dit «au matelot» fut déposé par Michel en août 1808 sous le n°120 du dépôt légal (illustré dans Dominique et Chantal Flechon, « La pendule au nègre », in Bulletin de l'association nationale des collectionneurs et amateurs d'horlogerie ancienne, n°63, printemps 1992, p.43, photo n°25).
* Source image et texte : Chayette-Cheval SVV
Pendule
Bronze ciselé doré et patiné, cadran signé Gamont Pruvot à Lille
Premier quart du XIXe siècle,
29 x 28,5 cm.
* Image : Gros & Delettrez. M. Lescop de Möy / Source : La maison de l'horloger
Pendule « au nègre » poussant une brouette chargée d'un ballot de coton contenant le mouvement.
Sur une base oblongue décor appliqué de cornes d'abondances, rame et caducé, les cotés ornée d'ancres de marine et d'un trident.
Elle repose sur six pieds tournés. Les yeux sont en sulfure. (Manque une plume sur le chapeau).
Vers 1820.
H.: 35 cm, L.: 39 cm
* Image et texte : Coutau Begarie SVV
Pendule « au nègre », modèle de Jean-André Reiche, époque Empire
bronze doré et patiné,
33x27, Inv. 2009.4.1
Photo : L. Gauthier, mairie de Bordeaux
Note du musée :
Jean-André Reiche naît à Leipzig en 1752, son patronyme s'écrit alors Reich. Comme de nombreux ébénistes allemands, il s'installe à Paris sous le règne de Louis XVI et devient maître fondeur le 14 juin 1785. Dessinateur, créateur de modèles, il se spécialise dans la réalisation des boîtes de pendules à sujets.
Cette fabrication nécessite l'intervention de plusieurs corps de métiers entre le dessin de l'ornemaniste et la pose du mouvement de l'horloger.
La suppression des corporations en 1791 ayant permis la création d'établissements regroupant différents métiers, J-A Reiche réunissait, en 1805, dans ses ateliers de la rue Notre-Dame de Nazareth, une fonderie, des ateliers de tourneurs, ciseleurs, doreurs, monteurs et marbriers. Fournisseur de l'Empereur, il eut une production très abondante.
Le terme de « pendule au nègre », désigne indifféremment, le Noir d'Afrique, l'Indien d'Amérique et le Noir réduit en esclavage.
À côté des sujets inspirés des romans à la mode, ces pendules déclinent le thème des noirs au travail sur le modèle des petits métiers : « nègre » poussant une brouette, portant sur le dos une balle de coton, un panier de café qu'il déverse en se penchant, poussant un tonneau mais aussi matelot accoudé qui attend de louer ses services sur le port.
Désormais le cadran de l'horloge apparaît noyé dans le sujet, inscrit dans un ballot, un panier ou, comme ici, dans un tonneau. Il n'occupe pas le centre de la composition et la recherche de l'ornement supplante l'intérêt pour la perfection du mécanisme.
Ce « Nègre au travail », poussant un tonneau pour le charger sur un navire est, comme ses multiples déclinaisons, un témoin du goût de l'exotisme qui imprègne l'art et la littérature mais il est toujours vu à travers le prisme de l'idéalisation, le visage lisse et détendu malgré l'effort physique.
Ce sujet permet également un jeu esthétique entre les volumes pleins du corps et la ciselure du bronze doré, entre la peau sombre et l'or du bronze.
* Source image et texte : Catherine Bonte / Musée Aquitaine Bordeaux
Pendule au « Nègre portefaix »
En bronze doré et patiné figurant un porteur de balle de coton
La base ornée d'un singe dans des palmes.
Travail vers 1800. (accident au cadran émaillé).
Haut. : 36 cm.
* Image et texte : Rossini SVV
Rare Gilt and Patinated Bronze “Noble Savage” Clock “The African Nursemaid”
Case Attributed to Croutelle the Elder
Paris, Empire period, circa 1810
Height 38.5 cm; width 23 cm; depth 11 cm
* Source images, texte et infos complémentaires : La Pendulerie
Rare pendule de cheminée dite « aux jeunes porteurs noirs »
Godeby à Paris
La caisse attribuée au bronzier parisien Louis-Isidore Choiselat, dit Choiselat-Gallien (1784-1853)
En bronze finement ciselé, patiné et doré
Paris, fin de l’époque Empire, vers 1815.
Hauteur 44,5cm ; largeur 34cm ; profondeur 10,5cm.
* Source images, texte, et infos complémentaires : La Pendulerie
Pendule en bronze doré et patiné dite "Le Commerce"
Représentant un négociant tenant un perroquet au-dessus d'un ballot surmonté d'un coffret, accompagné d'un enfant en tenue amérindienne, incluant un cadran émaillé aux chiffres romains signé "Cleret à Orléans".
La base ornée d'une frise à décor d'une scène de négoce, reposant sur quatre petits pieds circulaires.
Début XIXe siècle. (Manque au mouvement).
Haut. 38 cm - Larg. 28 cm - Prof. 10,5 cm
Note au catalogue :
L'appellation "Pendule au Nègre" ou "au Sauvage" désigne une pendule décorative en bronze doré, fabriquée au cours d'une période comprise entre les époques Directoire et Charles X." (Fléchon, p. 27)
Malgré quelques exemples au XVIIe siècle, ce thème est surtout exploité à partir de la fin du XVIIIe siècle conformément au goût prononcé pour l'exotisme impulsé par la littérature (les romans "Paul et Virginie" ou "Les aventures de Robinson Crusoé" qui sont de véritables sources iconographiques).
Ainsi, le "Bon sauvage" (...) devient le symbole d'une nouvelle quête de l'âge d'or." (Delacroix, p. 7)
Conformément à cette vision stéréotypée, le "nègre" étant perçu de manière indistincte (indigène d'Afrique, noir d'Afrique, esclave en Amérique, indien d'Amérique), la représentation est caricaturale.
On voit le personnage au travail, représenté tel qu'il était vu par les blancs : les muscles tendus par l'effort avec un visage bienveillant, souriant.
Le thème du Commerce est exploité dès l'Empire et reste "une évocation imaginée et naïve des relations commerciales avec les peuplades d'Afrique telles qu'on se les imaginait à l'époque." (Malmenaide, p. 17)
Plusieurs modèles et interprétations existent. Ainsi, le rouleau tenu semblerait être le texte indiquant la nature de l'affaire traitée et les pièces peuvent être contenues dans un coffret ou empilées (serait-ce le salaire du personnage ou le prix de la transaction ?).
* Source image et texte : Tajan via Auction.fr
D'une vision stéréotypée et sublimée à la caricature
A nouveau la frontière est tenue entre l'exostisme sublimé et fantasmé du XVIIIe siècle, et un trait devenant plus caricatural, qui s'accentuera au XIXe siècle, en écho à la montée des thèses raciales, et du racisme "moderne".
Importante pendule de cheminée en bronze très finement ciselé, patiné et doré
« Le chasseur amérindien »
Gaulin à Paris
Paris, époque Directoire-Consulat, vers 1800.
Hauteur 50,5cm ; largeur 37cm ; profondeur 12,5cm.
* Source images, texte et infos complémentaires : La Pendulerie
Very rare French gilt bronze mantel clock, member of the 'Au bon Sauvage' familie 'Au Chasseur Amérindien'.
Directoire, ca 1795.
Fire gilt bronze. Original guilding.
Description Note :
Movement duration eight days and striking on a bell. The scene in the base represents the cotton trade.
In the short Directoire period several clocks were made with African and exotique elements. The serie was named ‘Au bon Sauvage’ and ‘Au Palmier’.
A similar clock is printed on page 354 in the Encyclopédie de la Pendule Francaise, Pierre Kjelberg, and page 159 of Die Französische Bronzeuhr, Elke Niehüser.
* Source images et texte : Van Brug Collection on Art Listings
Et sa version entièrement dorée...
A Directoire Ormolu and Patinated Bronze Strikink Mantel Clock
Circa 1790
The spreading rectangular case cast with putti, surmounted by a Native American hunter in a canoe mounted with lion's masks, the enamel dial signed Alexandre A Paris, the twin barrel movement with silk suspension and count wheel strike on bell
21 ½ in. (54.5 cm.) high; 16 ½ in. (42 cm.) wide; 5 ½ in. (14 cm.) deep
Catalogue Note (extrait) :
The Parisian clock-maker Jean-Simon de Verberie of the Boulevard du Temple produced a number of designs on the theme of "Le bon Sauvage" (De Verberie's, Cahier des desseins des Pendules, is preserved in the Cabinet des Estampes at the Bibliothèque Nationale, Paris).
De Verberie also acted as a marchand-mercier, was by 1800 established at rue Barbet in Paris; four years later he was at Boulevard du Temple and from 1812 until 1824 his business Deverberie & Compagnie was based at rue des Fosse du Temple.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Christie's
Superb gilt and patinated bronze sculptural mantel clock, "young Arab rider on mule"
Paris, Directoire, circa 1795-1800.
One of the clocks dedicated to the theme of the “noble Savage” or "au bon Sauvage".
Round enamel dial with Roman and Arabic numerals and Directoire style gilt hands for the hours and minutes.
The eight day movement with anchor escapement, silk thread suspension, striking on the hour and half hours with outside count wheel.
(...)
Height 40 cm; width 27 cm; depth 12,5 cm.
* Source images, texte et infos complémentaires : Van Dreven Antique Clocks on Art Listings
An Austrian Ebonised and Parcel-Giltwood Quarter-Striking "Pendule au bon sauvage"
With Calendar and Blinking Eyes "Augenwende" Automaton
Vienna, early 19th Century
21 in. (53.5 cm.) high; 16 ¼ in. (41 cm.) wide; 5 ½ in. (14 cm.) deep
* Source : Christie's
Mantel Clock "au bon sauvage"
Vienna, first quarter of the 19th century
Signed "Peter Rau in Wien" Clockmaker (Peter Rau 1780-1829)
Description (extrait) :
Around 1800 dark skinned figures for figural clock cases enjoyed great popularity.
The novel “Paul et Virginie” by Jacques-Henri Bernadin de Saint Pierre, which was published in 1788, awakened enthusiasm for the romantically glorified life of the “bons sauvages” (“noble savages”). In literature and art was a great desire for a lost paradise and a simpler life in close touch with nature.
The Viennese clock cases in the “au bon sauvage”-style were mainly carved out of lime wood, different from the French versions which were made from cast bronze.
The illustrated mantel clock is equipped with a moving eyes-automaton, which moves the eyes from side to side.
The figure in the shape of a chief with status symbols is leaning against a pile of export goods, symbolizing his continent’s abundance of natural resources.
The engine turned ormolu dial with enamel chapter ring has an indication of date. The movement by renowned Viennese clock maker Peter Rau is fitted with a Viennese grande sonnerie on bells.
* Source image, texte, et informations complémentaires : Lillys Art.com
A late Empire Ormolu and Patinated Bronze Strinking and Automaton Figural Pendule "Au Sauvage" : Le Fumeur
Lapierre, Paris, Early 19th Century
Case modelled as a figure with nodding head and smoking a pipe, re-ebonised plinth DIAL: the restored white enamel dial signed 'Lapierre à Paris', blued steel Breguet hands movement: twin barrels movement with anchor escapement and countwheel strike on bell, movement replaced and altered; winding key, lacking glass dome
22 in. (56 cm.) high; 13½ in. (34 cm.) wide; 9¼ in. (23.5 cm.) deep
Note au catalogue (extrait) :
This 'Pendule au bon Sauvage' is thought to depict Toussaint L'Ouverture (1743-1803), leader of the Haitian Revolution between 1791-1804.
Toussaint fought for independence from French colonizers, abolished slavery and secured 'native' control over the colony, Haiti.
In 1797 while nominally governor of the colony, he expelled the French commissioner Sonthonax, as well as the British armies, invaded Santo Domingo to free the slaves there and wrote a Constitution naming himself governor-for-life that established a new polity for the colony.
Between the years 1800 and 1802, Toussaint Louverture tried to rebuild the collapsed economy of Haiti and re-establish commercial contacts with the United States and Britain.
His rule permitted the colony a taste of freedom which, after his death in exile, was gradually destroyed during the successive reigns of a series of despots.
* Source image et texte : Christie's
La pendule originale, attribuée à Thomire, de laquelle s'inspire ce modèle se trouve aujourd'hui en collection privée, très peu désireuse de partager ses images et l'intéressante note descriptive...
Je vous invite donc à consulter ce lien pour découvrir cette pendule, ici :
Pendule à l'automate dite "Le fumeur"
...A suivre !!
Des modèles inspirés des oeuvres littéraires :
Délivrance de Chactas par Atala
Cadran signé Desgresilliers, Arras
Epoque Directoire
* Image : Ferri SVV / Source : Kirutoku-ru.net
Pendule
Bronze ciselé, doré, et patiné représentant Paul et Virginie portés par deux noirs
Premier quart du XIXe siècle
47 x 30 cm.
* Photo : Gros & Delettrez. SVV M. Lescop de Möy / Source : Israélites-Guadeloupe
An Empire Clock depicting Robinson Crusoe and Friday
Claude Galle (attributed to)
Gilt and patinated bronze and marble
Paris, circa 1805
Height 53 cm, width 35 cm, depth 13 cm.
Note descriptive (extraits) :
The clock case itself is a tour de force and though very rare, a few other similar models are known. Among them is one in the Palazzo Pitti, Florence while two models, one of the Directoire period and the second of the Empire period, belong to the collections of the Musée François Duesberg at Mons in Belgium.
An attribution as to the maker of the sumptuous case is generally accepted by most scholars to be the work of Claude Galle (1759-1815), who with Pierre Phillippe Thomire was the most important bronzier of the Directoire and Empire periods and was renowned for the beauty of his clock cases. As one of the finest gilders and bronze makers of his day, Galle enjoyed the patronage of royalty, the aristocracy and Napoleon Bonaparte.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Richard Redding Antiques
A gilt-bronze and patinated-bronze clock, « Paul and Virginie »
Consulat, circa 1802
Attributed to Pierre-Philippe Thomire
the enamelled dial and the movement signed Levol à Paris surmounted by the figures of Paul and Virginie held by two blackamoors, on a rectangular base; (one foot missing)
64 x 65 x 16,5 cm ; 25 1/4 x 25 1/2 x 6 1/2 in.
Catalogue Note :
This impressive clock is inspired by the famous novel by Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) written in 1788 recounting the story of the lovers Paul and Virginie in Mauritius.
As an admirer of the author, Emperor Napoleon I commissioned Pierre-Philippe Thomire a clock with this theme as a gift for the writer in 1802.
Let's take note of three comparable clocks: one is housed at the François-Duesberg Museum in Mons, Belgium, a second is from the former collection of Lady Inchyra, Christie's, London, 5 July 2001, lot 235 and a third was sold by the auctioneers Gros and Delettrez at Drouot, on 1st June 2012, lot 201.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Sotheby's
Des modèles inspirés du thème des "petits métiers", déjà en vogue au XVIIIe siècle.
Malgré la préciosité des oeuvres et la représentation idéalisée des personnages, et en sus des "préjugés de couleur" culturels du temps, l'on ne peut s'empêcher de penser ici que derrière ces thèmes du "commerce maritime" ou du "travail" s'ajoute aussi la terrible réalité de l'esclavage !
Bien sûr ce n'est pas la première fois que la perception esthétique d'une oeuvre peut être mise en perspective avec la "réalité" de son sujet, l'histoire de l'Art et des arts décoratifs en témoigne.
Cependant, je tenais à souligner ici ce lien avec l'actualité du temps : sans rentrer dans les détails et nuances historiques, rappelons que l'esclavage fut aboli par les députés de la Convention en 1794 (mais pas dans toutes les colonies), et que Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, légalise à nouveau l'esclavage le 20 mai 1802 (pas partout).
Parenthèse contextuelle fermée...
Pendule Empire dite "matelot à la balle de coton"
En bronze ciselé, doré ou patiné.
Le cadran inscrit dans la balle, il est surmonté d'un sac et de pièces d'or symbolisant le commerce. Le matelot présente les yeux en sulfure.
Frises et accessoires sur le côté symbolisant les attributs de la marine.
Epoque Empire. Reprises à la dorure. H. 38 - L. 31 - P. 12 cm
Note (extraits) :
A la fin du XVIIIe siècle, sous l'impulsion des écrits philosophiques de Jean-Jacques Rousseau qui exaltait les vertus morales du retour à la Nature à travers le mythe du «bon sauvage», l'engouement pour l'exotisme fut tout particulièrement mis à la mode par la littérature contemporaine.
Ainsi, le prodigieux succès littéraire de «Paul et Virginie» de Bernardin de Saint-Pierre en 1788, héritier lointain du fameux «Robinson Crusoé» de Daniel de Foe, le roman «Les Incas» de Marmontel paru en pleine guerre de l'indépendance américaine, ainsi qu'«Atala» de Chateaubriand publiée en 1801, vont profondément bouleverser l'approche européenne des autres civilisations et même faire plonger la culture du vieux continent dans une forte nostalgie romantique liée à la quête d'un Eden païen régénéré par le christianisme.
Comme souvent dans les arts décoratifs français, ce bouleversement aura sa manifestation dans certaines créations artistiques, essentiellement horlogères ou liées au luminaire.
C'est dans ce contexte que fut créée la pendule que nous présentons dont le modèle dit «au matelot» fut déposé par Michel en août 1808 sous le n°120 du dépôt légal (illustré dans Dominique et Chantal Flechon, « La pendule au nègre », in Bulletin de l'association nationale des collectionneurs et amateurs d'horlogerie ancienne, n°63, printemps 1992, p.43, photo n°25).
* Source image et texte : Chayette-Cheval SVV
Pendule
Bronze ciselé doré et patiné, cadran signé Gamont Pruvot à Lille
Premier quart du XIXe siècle,
29 x 28,5 cm.
* Image : Gros & Delettrez. M. Lescop de Möy / Source : La maison de l'horloger
Pendule « au nègre » poussant une brouette chargée d'un ballot de coton contenant le mouvement.
Sur une base oblongue décor appliqué de cornes d'abondances, rame et caducé, les cotés ornée d'ancres de marine et d'un trident.
Elle repose sur six pieds tournés. Les yeux sont en sulfure. (Manque une plume sur le chapeau).
Vers 1820.
H.: 35 cm, L.: 39 cm
* Image et texte : Coutau Begarie SVV
Pendule « au nègre », modèle de Jean-André Reiche, époque Empire
bronze doré et patiné,
33x27, Inv. 2009.4.1
Photo : L. Gauthier, mairie de Bordeaux
Note du musée :
Jean-André Reiche naît à Leipzig en 1752, son patronyme s'écrit alors Reich. Comme de nombreux ébénistes allemands, il s'installe à Paris sous le règne de Louis XVI et devient maître fondeur le 14 juin 1785. Dessinateur, créateur de modèles, il se spécialise dans la réalisation des boîtes de pendules à sujets.
Cette fabrication nécessite l'intervention de plusieurs corps de métiers entre le dessin de l'ornemaniste et la pose du mouvement de l'horloger.
La suppression des corporations en 1791 ayant permis la création d'établissements regroupant différents métiers, J-A Reiche réunissait, en 1805, dans ses ateliers de la rue Notre-Dame de Nazareth, une fonderie, des ateliers de tourneurs, ciseleurs, doreurs, monteurs et marbriers. Fournisseur de l'Empereur, il eut une production très abondante.
Le terme de « pendule au nègre », désigne indifféremment, le Noir d'Afrique, l'Indien d'Amérique et le Noir réduit en esclavage.
À côté des sujets inspirés des romans à la mode, ces pendules déclinent le thème des noirs au travail sur le modèle des petits métiers : « nègre » poussant une brouette, portant sur le dos une balle de coton, un panier de café qu'il déverse en se penchant, poussant un tonneau mais aussi matelot accoudé qui attend de louer ses services sur le port.
Désormais le cadran de l'horloge apparaît noyé dans le sujet, inscrit dans un ballot, un panier ou, comme ici, dans un tonneau. Il n'occupe pas le centre de la composition et la recherche de l'ornement supplante l'intérêt pour la perfection du mécanisme.
Ce « Nègre au travail », poussant un tonneau pour le charger sur un navire est, comme ses multiples déclinaisons, un témoin du goût de l'exotisme qui imprègne l'art et la littérature mais il est toujours vu à travers le prisme de l'idéalisation, le visage lisse et détendu malgré l'effort physique.
Ce sujet permet également un jeu esthétique entre les volumes pleins du corps et la ciselure du bronze doré, entre la peau sombre et l'or du bronze.
* Source image et texte : Catherine Bonte / Musée Aquitaine Bordeaux
Pendule au « Nègre portefaix »
En bronze doré et patiné figurant un porteur de balle de coton
La base ornée d'un singe dans des palmes.
Travail vers 1800. (accident au cadran émaillé).
Haut. : 36 cm.
* Image et texte : Rossini SVV
Rare Gilt and Patinated Bronze “Noble Savage” Clock “The African Nursemaid”
Case Attributed to Croutelle the Elder
Paris, Empire period, circa 1810
Height 38.5 cm; width 23 cm; depth 11 cm
* Source images, texte et infos complémentaires : La Pendulerie
Rare pendule de cheminée dite « aux jeunes porteurs noirs »
Godeby à Paris
La caisse attribuée au bronzier parisien Louis-Isidore Choiselat, dit Choiselat-Gallien (1784-1853)
En bronze finement ciselé, patiné et doré
Paris, fin de l’époque Empire, vers 1815.
Hauteur 44,5cm ; largeur 34cm ; profondeur 10,5cm.
* Source images, texte, et infos complémentaires : La Pendulerie
Pendule en bronze doré et patiné dite "Le Commerce"
Représentant un négociant tenant un perroquet au-dessus d'un ballot surmonté d'un coffret, accompagné d'un enfant en tenue amérindienne, incluant un cadran émaillé aux chiffres romains signé "Cleret à Orléans".
La base ornée d'une frise à décor d'une scène de négoce, reposant sur quatre petits pieds circulaires.
Début XIXe siècle. (Manque au mouvement).
Haut. 38 cm - Larg. 28 cm - Prof. 10,5 cm
Note au catalogue :
L'appellation "Pendule au Nègre" ou "au Sauvage" désigne une pendule décorative en bronze doré, fabriquée au cours d'une période comprise entre les époques Directoire et Charles X." (Fléchon, p. 27)
Malgré quelques exemples au XVIIe siècle, ce thème est surtout exploité à partir de la fin du XVIIIe siècle conformément au goût prononcé pour l'exotisme impulsé par la littérature (les romans "Paul et Virginie" ou "Les aventures de Robinson Crusoé" qui sont de véritables sources iconographiques).
Ainsi, le "Bon sauvage" (...) devient le symbole d'une nouvelle quête de l'âge d'or." (Delacroix, p. 7)
Conformément à cette vision stéréotypée, le "nègre" étant perçu de manière indistincte (indigène d'Afrique, noir d'Afrique, esclave en Amérique, indien d'Amérique), la représentation est caricaturale.
On voit le personnage au travail, représenté tel qu'il était vu par les blancs : les muscles tendus par l'effort avec un visage bienveillant, souriant.
Le thème du Commerce est exploité dès l'Empire et reste "une évocation imaginée et naïve des relations commerciales avec les peuplades d'Afrique telles qu'on se les imaginait à l'époque." (Malmenaide, p. 17)
Plusieurs modèles et interprétations existent. Ainsi, le rouleau tenu semblerait être le texte indiquant la nature de l'affaire traitée et les pièces peuvent être contenues dans un coffret ou empilées (serait-ce le salaire du personnage ou le prix de la transaction ?).
* Source image et texte : Tajan via Auction.fr
D'une vision stéréotypée et sublimée à la caricature
A nouveau la frontière est tenue entre l'exostisme sublimé et fantasmé du XVIIIe siècle, et un trait devenant plus caricatural, qui s'accentuera au XIXe siècle, en écho à la montée des thèses raciales, et du racisme "moderne".
Importante pendule de cheminée en bronze très finement ciselé, patiné et doré
« Le chasseur amérindien »
Gaulin à Paris
Paris, époque Directoire-Consulat, vers 1800.
Hauteur 50,5cm ; largeur 37cm ; profondeur 12,5cm.
* Source images, texte et infos complémentaires : La Pendulerie
Very rare French gilt bronze mantel clock, member of the 'Au bon Sauvage' familie 'Au Chasseur Amérindien'.
Directoire, ca 1795.
Fire gilt bronze. Original guilding.
Description Note :
Movement duration eight days and striking on a bell. The scene in the base represents the cotton trade.
In the short Directoire period several clocks were made with African and exotique elements. The serie was named ‘Au bon Sauvage’ and ‘Au Palmier’.
A similar clock is printed on page 354 in the Encyclopédie de la Pendule Francaise, Pierre Kjelberg, and page 159 of Die Französische Bronzeuhr, Elke Niehüser.
* Source images et texte : Van Brug Collection on Art Listings
Et sa version entièrement dorée...
A Directoire Ormolu and Patinated Bronze Strikink Mantel Clock
Circa 1790
The spreading rectangular case cast with putti, surmounted by a Native American hunter in a canoe mounted with lion's masks, the enamel dial signed Alexandre A Paris, the twin barrel movement with silk suspension and count wheel strike on bell
21 ½ in. (54.5 cm.) high; 16 ½ in. (42 cm.) wide; 5 ½ in. (14 cm.) deep
Catalogue Note (extrait) :
The Parisian clock-maker Jean-Simon de Verberie of the Boulevard du Temple produced a number of designs on the theme of "Le bon Sauvage" (De Verberie's, Cahier des desseins des Pendules, is preserved in the Cabinet des Estampes at the Bibliothèque Nationale, Paris).
De Verberie also acted as a marchand-mercier, was by 1800 established at rue Barbet in Paris; four years later he was at Boulevard du Temple and from 1812 until 1824 his business Deverberie & Compagnie was based at rue des Fosse du Temple.
* Source images, texte, et informations complémentaires : Christie's
Superb gilt and patinated bronze sculptural mantel clock, "young Arab rider on mule"
Paris, Directoire, circa 1795-1800.
One of the clocks dedicated to the theme of the “noble Savage” or "au bon Sauvage".
Round enamel dial with Roman and Arabic numerals and Directoire style gilt hands for the hours and minutes.
The eight day movement with anchor escapement, silk thread suspension, striking on the hour and half hours with outside count wheel.
(...)
Height 40 cm; width 27 cm; depth 12,5 cm.
* Source images, texte et infos complémentaires : Van Dreven Antique Clocks on Art Listings
An Austrian Ebonised and Parcel-Giltwood Quarter-Striking "Pendule au bon sauvage"
With Calendar and Blinking Eyes "Augenwende" Automaton
Vienna, early 19th Century
21 in. (53.5 cm.) high; 16 ¼ in. (41 cm.) wide; 5 ½ in. (14 cm.) deep
* Source : Christie's
Mantel Clock "au bon sauvage"
Vienna, first quarter of the 19th century
Signed "Peter Rau in Wien" Clockmaker (Peter Rau 1780-1829)
Description (extrait) :
Around 1800 dark skinned figures for figural clock cases enjoyed great popularity.
The novel “Paul et Virginie” by Jacques-Henri Bernadin de Saint Pierre, which was published in 1788, awakened enthusiasm for the romantically glorified life of the “bons sauvages” (“noble savages”). In literature and art was a great desire for a lost paradise and a simpler life in close touch with nature.
The Viennese clock cases in the “au bon sauvage”-style were mainly carved out of lime wood, different from the French versions which were made from cast bronze.
The illustrated mantel clock is equipped with a moving eyes-automaton, which moves the eyes from side to side.
The figure in the shape of a chief with status symbols is leaning against a pile of export goods, symbolizing his continent’s abundance of natural resources.
The engine turned ormolu dial with enamel chapter ring has an indication of date. The movement by renowned Viennese clock maker Peter Rau is fitted with a Viennese grande sonnerie on bells.
* Source image, texte, et informations complémentaires : Lillys Art.com
A late Empire Ormolu and Patinated Bronze Strinking and Automaton Figural Pendule "Au Sauvage" : Le Fumeur
Lapierre, Paris, Early 19th Century
Case modelled as a figure with nodding head and smoking a pipe, re-ebonised plinth DIAL: the restored white enamel dial signed 'Lapierre à Paris', blued steel Breguet hands movement: twin barrels movement with anchor escapement and countwheel strike on bell, movement replaced and altered; winding key, lacking glass dome
22 in. (56 cm.) high; 13½ in. (34 cm.) wide; 9¼ in. (23.5 cm.) deep
Note au catalogue (extrait) :
This 'Pendule au bon Sauvage' is thought to depict Toussaint L'Ouverture (1743-1803), leader of the Haitian Revolution between 1791-1804.
Toussaint fought for independence from French colonizers, abolished slavery and secured 'native' control over the colony, Haiti.
In 1797 while nominally governor of the colony, he expelled the French commissioner Sonthonax, as well as the British armies, invaded Santo Domingo to free the slaves there and wrote a Constitution naming himself governor-for-life that established a new polity for the colony.
Between the years 1800 and 1802, Toussaint Louverture tried to rebuild the collapsed economy of Haiti and re-establish commercial contacts with the United States and Britain.
His rule permitted the colony a taste of freedom which, after his death in exile, was gradually destroyed during the successive reigns of a series of despots.
* Source image et texte : Christie's
La pendule originale, attribuée à Thomire, de laquelle s'inspire ce modèle se trouve aujourd'hui en collection privée, très peu désireuse de partager ses images et l'intéressante note descriptive...
Je vous invite donc à consulter ce lien pour découvrir cette pendule, ici :
Pendule à l'automate dite "Le fumeur"
...A suivre !!
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Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Article cité précédemment a écrit:
Le spécialiste incontesté dans ce domaine, demeure l’horloger ornemaniste Jean-Simon Deverberie (1764-1824) qui imagina et réalisa les plus beaux modèles (...)
Afin de présenter, quelques créations de Jean-Simon Deverberie, je m'appuie sur l'intéressant article écrit par Elodie Desserle, publié sur le site internet de la Bibliothèque de l'Institut national de l'art.
Je cite donc cet article, que j'illustre :
DEVERBERIE, UN HORLOGER DE SON TEMPS
L'heure des nouvelles mises en ligne sur la bibliothèque numérique a sonné avec notamment un recueil de gravures de pendules créées entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle.
Au Siècle des Lumières, l'horlogerie française a connu une sorte d'âge d'or grâce aux progrès techniques dans la fabrication des mécanismes et à l'industrialisation de la production. Une plus grande attention fut également portée à l'esthétique des réalisations qui perdirent peu à peu leur unique statut d'instrument de mesure du temps pour celui d'élément de décor. Devenues de véritables objets ornementaux destinés le plus souvent à agrémenter une cheminée, les pendules à sujet firent leur apparition, reflétant les courants esthétiques qui se développaient alors.
C'est le cas des modèles présents dans ce document conservé à la bibliothèque de l'INHA qui servait probablement de « catalogue de vente » à la maison Deverberie.
Jean-Simon Deverberie (1764-1824) est répertorié de 1798 à 1823 dans l'Almanach du commerce de Paris au 483 rue Barbette à Paris, dans le quartier du Marais à l'époque occupé par une population d'artisans et d'ouvriers, puis rue des Fossés-du-Temple, devenue rue Amelot, dans le XIe arrondissement.
La graphie de son nom varie : Deverberie, Verbery ou Verberie, tout comme la fonction qui lui est attribuée : horloger, fondeur, fabricant et marchand de bronze. La confusion s'explique sans doute par la nécessité de maîtriser plusieurs corps de métiers pour réaliser une pendule, l'horloger devant être aussi ornemaniste, bronzier, ciseleur, doreur...
De plus, Deverberie a commencé comme fondeur en 1788, il ne deviendra bronzier spécialisé dans l'horlogerie que lorsque les corporations seront abolies et le principe de liberté du commerce et de l'industrie énoncé par la loi d'Allarde en 1791.
Les structures et motifs des pièces qu'il façonne sont variés. À la mode de l'Ancien Régime avec des pendules-lyre ou des scènes pastorales chères à Marie-Antoinette (1755-1793), il suit également les nouvelles tendances de l'époque Directoire puis celles du style Empire avec des horloges au décor « retour d'Égypte » ou en forme de chars dont la roue sert de cadran.
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Pendule d'époque Empire
En bronze ciselé et doré à deux tons, le cadran signé "à Paris" surmonté d'une corbeille de fleurs et fruits au naturel, reposant sur une arche à décor ajouré de rinceaux feuillagés, les pieds en jarrets, la base rectangulaire en marbre vert de mer munie de pieds en toupie
H. : 53,5 cm (21 in.) l. : 45 cm (17 3/4 in.) P. : 11 cm (4 1/4 in.)
Note au catalogue :
Ce modèle est attribué au marchand-mercier De Verberie, installé à partir de 1804 sur le Boulevard du Temple d'après un dessin, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Doucet à Paris, illustrant une pendule comparable à la nôtre portant l'inscription : " Inventé par De Verberie et C.gnie/Tout se fait dans leur Manufacture le Bronze Dorure et l'Horlogerie/Rue des fossés du Temple No. 47 à Paris ".
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
A very rare French Empire ormolu chariot automaton mantel clock, Deverberie
Signed Deverberie et Companie A Paris
circa 1800
This fine clock has an enamel chapter ring with Arabic numerals which is signed Inv. Fet. Deverberie et Comp. Rue Barrette A Paris.
(Height) 40 cm (Width) 56 cm (Depth) 16.5 cm
(Height) 17.4 in
* Source image et infos complémentaires : Collection Galery Gude & Meis
Il puise son inspiration dans la mythologie gréco-romaine. Dieux et déesses, Grâces et Amours ornent ses créations tels Bacchus, Héra ou Cupidon qu'il représente en peintre ou en forgeron. Certaines réalisations évoquent des épisodes des récits d'Homère ou d'Ovide comme Ganymède et Zeus, Léda et le cygne, d'autres sont des allégories des sciences ou des arts sous les traits des muses Thalie et Uranie.
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
A Directoire Mantel Clock of Fourteen Day Duration
The case by Jean-Simon Deverberie, the dial by Henri-François Dubuisson
Paris, circa 1800
Signed Dubuisson below 6 o’clock
Gilt and patinated bronze and white marble
Height 63 cm, width 43 cm, depth 14.5 cm.
* Source image et infos complémentaires : Richard Redding Antiques Ltd
Mais Deverberie doit surtout sa réputation à ses modèles de pendules dites « au Nègre », selon l'appellation de l'époque, dans un contexte historique et social de lent éveil des consciences puisque la Révolution a aboli l'esclavage en France en 1792 mais que Napoléon le rétablit en 1802.
Deverberie ne fut pas l'inventeur de ce type de pendules, puisqu'il en existe des exemples antérieurs comme ceux de Charles Voisin (1685-1761) et Jean-Baptiste-André Furet (1720-1807), mais il va populariser ce genre qui traduit, dans les arts décoratifs, le mythe du « bon sauvage » apparu en littérature.
Récits de voyages, théories de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et écrits de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) ont fait naître dans l'Europe de la seconde moitié du XVIIIe siècle une soif d'exotisme, un rêve d'ailleurs et de retour à la nature.
L'horloger s'empare de cette thématique qui lui offre l'opportunité de tirer un parti esthétique du contraste des patines, noire pour la peau des indigènes et dorée pour les accessoires.
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
A Very Fine Directoire Pendule "au jeune nègre" by Schmidt à Paris
Housed in a case attributed to Jean-Simon Deverberie
Paris, circa 1800
Signed on the white enamel dial Schmit à Paris
Gilt and patinated bronze
Height 45 cm, width 19 cm.
* Source image et informations complémentaires : Richard Redding Antiques Ltd
Au chapitre de ses plus belles créations figurent l'Afrique et l'Amérique, dont les dessins préparatoires furent déposés au titre du dépôt légal le 3 pluviôse an VII (22 janvier 1799) au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France (cote Le-30-Fol).
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
L'Afrique
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
L'Amérique
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Toutes deux sont basées sur un moule identique qui présente une chasseresse vêtue d'un pagne de plumes, assise sur un cadran cerclé de perles dans une attitude similaire, le tout posé sur un socle à pans coupés et pieds toupies. Seuls les accessoires et les animaux chassés permettent de différencier les deux continents : alligator, couronnes de plumes et lance pour l'Amérique ; panthère, tortue et carquois de flèches pour l'Afrique.
L'abondance et la finesse des détails des réalisations de Deverberie firent sa renommée. Chaque pièce était composée puis exécutée avec le plus grand soin, les socles ou cadrans étaient bordés de rangs de perles, le bronze patiné et non verni, les yeux des personnages étaient émaillés, leurs oreilles percées et ornées de pendeloques colorées, les bracelets finement ciselés et placés judicieusement aux bras, poignets et chevilles afin de masquer les raccords des divers éléments assemblés.
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Clock, ca. 1800
Clockmaker: Laurent Ridel (French, active 1789)
Casemaker: Attributed to Jules-Simon Deverberie (French, active 1788–1820, died ca. 1824)
Case: partly patinated and partly gilded bronze, gilded brass, and paste jewels; Dial: white enamel with gilded brass and steel hands; Movement: brass and steel
Dimensions:Overall: 22 1/8 × 17 1/2 × 6 in. (56.2 × 44.5 × 15.2 cm); Diameter (back plate): 4 3/4 in. (12.1 cm)
* Source photos et informations complémentaires : The Metropole Museum of Art
Les pendules à sujets exotiques connurent un succès considérable et furent produites en grande quantité sous le Directoire, l'Empire puis la Restauration. Actuellement, le Musée des arts décoratifs François Duesberg en Belgique, qui conserve plus de 300 pendules réalisées entre 1785 et 1815, en réunit un des plus importants ensembles au monde.
Références bibliographiques
° Jean-Dominique Augarde, Les Ouvriers du temps : la pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon 1er, Genève, Antiquorum, 1996
° Marie-Christine Delacroix, « Les Pendules au Nègre », L'Estampille, nº 100, Août 1978, p. 6-15
° Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, Éditions de l'Amateur, 1997
° Béatrice Mura, « Les Pendules au Nègre à l'Heure de Deverberie », L'Estampille-l'Objet d'Art, n°241, Novembre 1990, p. 34-45
° Musée de l'Hôtel Sandelin, La pendule au nègre : exposition 29 avril-12 juin 1978, Saint-Omer, Le Musée, 1978
° Charlotte Vignon, « Deverberie & Cie: Drawings, Models, and Works in Bronze », Cleveland Studies in the History of Art, vol. 8, 2003, p. 170–187. Disponible en ligne : www.jstor.org/stable/20079738 (consulté le 18/01/2019)
Élodie Desserle
Service de l'informatique documentaire
Source du texte, publié par Elodie DESSERLE (20 février 2019), sur le site de l'INHA (Institut National d'Histoire de l'Art) : https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/deverberie.html
___________________________
....A suivre !
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Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Petit focus sur deux des créations de Deverberie qui connaîtront alors un grand succès : L'Afrique et L'Amérique, avec des illsutrations de quelques modèles et variantes d'après ses dessins préparatoires, déposés au titre du dépôt légal le 3 pluviôse an VII (22 janvier 1799) au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France (voir mon message précédent).
Jean-Simon Deverberie,
Modèles de pendules : L'Afrique - L'Amérique
Entre 1801 et 1821 ?], Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet, 4 RES 121. Cliché INHA
Source image : Blog de la bibliothèque de l'INHA
Pendule d'époque Directoire, fin XVIIIe siècle
En bronze ciselé, patiné et doré, le cadran inscrit dans une borne signée J.F. Deverberie Rue Barbette à Paris et sommée d'une figure de chasseresse tenant un arc et flanquée d'un félin, la base ornée d'un bas-relief représentant des putti et terminée par des pieds en toupie
Hauteur: 46 cm. (18¼ in.), Largeur: 37 cm. (14½ in.)
Note au catalogue (extraits) :
L'exotisme est encore en vogue à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle comme en témoigne une série de pendules -dont la nôtre- ornées de "nègres", dénommés aussi "bons sauvages" en référence à la littérature contemporaine.
Les écrits de Jean-Jacques Rousseau, ainsi que les roman "Paul et Virginie" de Bernardin de Saint Pierre et "Atala" de Chateaubriand marquent profondément les esprits.
Les pendules au nègre sont aussi le prétexte pour les ornemanistes de jouer du contraste entre le bronze et l'or et de présenter leurs personnages dans des postures pleines de fantaisie.
De Verberie était un marchand mercier établi en 1804 au boulevard du Temple où il vendait des pendules représentant les Continents.
Une pendule identique à la nôtre avec un cadran signé Thiéry à Paris, est illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française, Editions de l'Amateur, Paris, 1997, p.351.
Le dessin préparatoire de notre pendule est connu : il est dénommé "Au Sauvage" et est signé et daté Deverberie No.12 Deverberie due trois Pluvoise an Sept (1799) conservé au Cabinet des Estampes, Bibliothèque Nationale, Paris (Tardy, La Pendule Française dans le Monde, éditions Tardy, Paris, Deuxième Partie, p. 246.
Deverberie créa plusieurs variantes de notre pendule dont celle symbolisant l'Amérique : la chasseresse repose sur un crocodile.
Le dessin préparatoire est illustré dans H. Ottomeyer, P. Pröschel et al, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 381, fig. 5.15.28.).
* Source images et texte : Christie's
Pendule d'époque Directoire
En bronze ciselé et doré et marbre Campan, le cadran inscrit Inv. Sec. de Verberie v C.gnie rue des Fossés du Temple n. 47 - A PARIS, sommé d'une indienne munie d'un arc et d'un carquois et flanquée d'un félin et d'une tortue, reposant sur une arche à décor végétal et d'étoiles sur émail bleu et terminée par des pieds en jarets, la base rectangulaire munie de pieds en toupie
Hauteur: 60 cm. (23 5/8 in.), Largeur: 43,2 cm. (17 in.), Profondeur: 11 cm. (4½ in.)
* Source image et texte : Christie's
A French Directoire patinated and gilt-bronze mantel clock
circa 1800, after a model by Deverberie
with enamelled eyes and allegorical putti on the base
Haut. 45,5 cm, larg. 37 cm, prof. 16 cm ; Height 17 3/4 in; width 14 1/2 in; depth 6 1/3 in
* Source image et texte : Sotheby's
Pendule à l'Afrique en bronze patiné doré et deux candélabres aux enfants noirs du début du XIXe siècle
le cadran signé Deverberie & Cie / Rue Des Fossés Du Temple n° 47/A PARIS
le cadran surmonté d'une figure de châsseresse et flanqué d'un guépard, reposant sur une base à frise d'enfants ; (la patine noire et la dorure ont totalement disparu) ; les candélabres à deux lumières reposant sur une base cylindrique
Quantity: 3
Haut. 48 cm, larg. 37 cm, prof. 14 cm ; candélabres : haut. 47 cm
Height 19 in; width 14 1/2 in; depth 5 1/2 in; candelabras : height 18 1/2 in
* Source image et texte : Sotheby's
Exceptionnelle pendule de L'Amérique par Deverberie
En bronze ciselé, doré et patiné, à décor d'une Indienne chasseresse assise sur le fût du mouvement. Elle est vêtue d'un pagne de plumes, coiffée d'une couronne de plumes et parée d'un collier, de brassards de perles et de bracelets guillochés aux poignets et aux chevilles.
Ses yeux et ses pendants d'oreille sont en verre émaillé.
Un carquois et des flèches sont attachés dans son dos. Elle tient dans sa main droite un arc et dans la gauche une lance terrassant un alligator qui se trouve à ses pieds.
L'animal est également doté d'yeux émaillés et possède une langue dorée en forme de flèche. Sa queue s'enroule autour d'un palmier qui se trouve derrière l'Indienne. Les palmes sont imitées par un bronze à vernis vert et agrémentées de fruits dorés.
Le cadran est émaillé blanc et indique les heures et les minutes en chiffres arabes par tranche de quinze. Il est signé "DEVERBERIE et CIE à PARIS".
L'ensemble surmonte une arche décorée de feuillages à l'oiseau picoreur en bronze ciselé et doré. Les pastilles d'ornementation à fond bleu nuit et or de la base nous font penser à un travail du grand émailleur Coteau.
L'arcature repose sur quatre pieds en jarrets de félins fixés sur un socle de marbre blanc supporté par quatre pieds toupie. Le balancier est décoré d'une scène ajourée de cortège de bacchanale encadrée de pampres de vigne et sommée de deux papillons.
Le dessin de cette pendule titré "l'Amérique" fut déposé par le fondeur-ciseleur Jean-Siméon Deverberie le 3 pluviôse An VII (22 janvier 1799). Il est conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France.
Fin XVIIIe - Début XIXe.
Haut. 62, Long. 42, Larg. 10 cm.
(accidents aux palmes, léger éclat sur un coin du socle de marbre).
Note au catalogue :
La Pendule à l'Amérique s'inscrit dans la vogue de l'exotisme propre au XVIIIe siècle.
Les écrivains des Lumières, tels Jean-Jacques Rousseau qui évoque le mythe du "bon sauvage", participent de cette fascination pour l'Ailleurs, idéalisant une vie pastorale vue comme un nouvel Âge d'Or. Le Nouveau Monde est assimilé à son pendant mystérieux, l'Afrique.
On retrouve ce même attrait en littérature, notamment dans les romans avec "Paul et Virginie" (1787) de Bernardin de Saint Pierre ou encore "Attala" (1801) de Châteaubriand.
Dans les arts décoratifs, cet engouement se traduit par l'apparition des pendules dites "aux Nègres" ou, comme ici "aux Indiens". La peau sombre des indigènes est rendue par le bronze patiné qui offre un contraste très apprécié avec la dorure.
Ayant commencé comme fondeur en 1788, Jean-Simon Deverberie devient bronzier spécialisé dans l'horlogerie après l'abolition des corporations par la loi d'Allarde en 1791. Il ouvre sa fabrique de pendules avec Jean Georges Hertzog. Sis rue Barbette à Paris en 1800, il est ensuite actif boulevard du Temple en 1804 et rue des Fossés du Temple en 1812-1820.
Il présente en l'an VII (1799) des pendules dites à l'Américaine, "en fait des sujets mythologiques traités par des sauvages fondus en bronze florentins", selon Tardy.
Cette allégorie de l'Amérique juchée sur une pendule Directoire est ainsi assimilée à une "Diane des eaux et des forêts".
(...)
* Source images, texte, et infos complémentaires : Rouillac
A Directoire ormolu and patinated bronze 'au bon sauvage' mantel clock
circa 1800, the dial signed Inv. Feci. de Verberie & C.gnie[/b]., Rue des Fossés de Temple No. 47 a Paris
height 24 3/4 in.; width 16 3/4 in.; depth 4 3/4 in.
63 cm; 43 cm; 12.5 cm
Catalogue Note
This model is based upon the drawing A la Sauvage, dated L'An VI (1799), conserved in the Bibliothèque National, Paris, illustrated, Hans Ottomeyer and Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 381, fig. 5.15.28.
The design represents America, and it is inscribed De Verberie
De Verberie was a marchand mercier working in Paris where he sold clocks such as the present example and others of similar inspiration, often flanked by complementary candlesticks.
(...)
* Source photos, texte, et infos complémentaires : Sotheby's
Pendule "A l'Amerique" d'époque Directoire
Fin du XVIIIe siècle, d'après un dessin de Jean-Simon Deverberie
En bronze ciselé et doré et bronze patiné, l'allégorie de l'Amérique tenant un arc et une lance assise sur le cadran émaillé et dominant un crocodile, la base oblongue ornée de guirlandes reposant sur des patins en toupie, avec le numéro 131 sous les deux pieds de l'Amérique
H.: 46 cm. (18 in.) ; L.: 37 cm. (14 ½ in.) ; P.: 15,5 cm. (6 ¼ in.)
* Source images, texte et infos complémentaires : Christie's
Jean-Simon Deverberie,
Modèles de pendules : L'Afrique - L'Amérique
Entre 1801 et 1821 ?], Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet, 4 RES 121. Cliché INHA
Source image : Blog de la bibliothèque de l'INHA
L'AFRIQUE (Par ou d'après)
Pendule d'époque Directoire, fin XVIIIe siècle
En bronze ciselé, patiné et doré, le cadran inscrit dans une borne signée J.F. Deverberie Rue Barbette à Paris et sommée d'une figure de chasseresse tenant un arc et flanquée d'un félin, la base ornée d'un bas-relief représentant des putti et terminée par des pieds en toupie
Hauteur: 46 cm. (18¼ in.), Largeur: 37 cm. (14½ in.)
Note au catalogue (extraits) :
L'exotisme est encore en vogue à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle comme en témoigne une série de pendules -dont la nôtre- ornées de "nègres", dénommés aussi "bons sauvages" en référence à la littérature contemporaine.
Les écrits de Jean-Jacques Rousseau, ainsi que les roman "Paul et Virginie" de Bernardin de Saint Pierre et "Atala" de Chateaubriand marquent profondément les esprits.
Les pendules au nègre sont aussi le prétexte pour les ornemanistes de jouer du contraste entre le bronze et l'or et de présenter leurs personnages dans des postures pleines de fantaisie.
De Verberie était un marchand mercier établi en 1804 au boulevard du Temple où il vendait des pendules représentant les Continents.
Une pendule identique à la nôtre avec un cadran signé Thiéry à Paris, est illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française, Editions de l'Amateur, Paris, 1997, p.351.
Le dessin préparatoire de notre pendule est connu : il est dénommé "Au Sauvage" et est signé et daté Deverberie No.12 Deverberie due trois Pluvoise an Sept (1799) conservé au Cabinet des Estampes, Bibliothèque Nationale, Paris (Tardy, La Pendule Française dans le Monde, éditions Tardy, Paris, Deuxième Partie, p. 246.
Deverberie créa plusieurs variantes de notre pendule dont celle symbolisant l'Amérique : la chasseresse repose sur un crocodile.
Le dessin préparatoire est illustré dans H. Ottomeyer, P. Pröschel et al, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 381, fig. 5.15.28.).
* Source images et texte : Christie's
Pendule d'époque Directoire
En bronze ciselé et doré et marbre Campan, le cadran inscrit Inv. Sec. de Verberie v C.gnie rue des Fossés du Temple n. 47 - A PARIS, sommé d'une indienne munie d'un arc et d'un carquois et flanquée d'un félin et d'une tortue, reposant sur une arche à décor végétal et d'étoiles sur émail bleu et terminée par des pieds en jarets, la base rectangulaire munie de pieds en toupie
Hauteur: 60 cm. (23 5/8 in.), Largeur: 43,2 cm. (17 in.), Profondeur: 11 cm. (4½ in.)
* Source image et texte : Christie's
A French Directoire patinated and gilt-bronze mantel clock
circa 1800, after a model by Deverberie
with enamelled eyes and allegorical putti on the base
Haut. 45,5 cm, larg. 37 cm, prof. 16 cm ; Height 17 3/4 in; width 14 1/2 in; depth 6 1/3 in
* Source image et texte : Sotheby's
Pendule à l'Afrique en bronze patiné doré et deux candélabres aux enfants noirs du début du XIXe siècle
le cadran signé Deverberie & Cie / Rue Des Fossés Du Temple n° 47/A PARIS
le cadran surmonté d'une figure de châsseresse et flanqué d'un guépard, reposant sur une base à frise d'enfants ; (la patine noire et la dorure ont totalement disparu) ; les candélabres à deux lumières reposant sur une base cylindrique
Quantity: 3
Haut. 48 cm, larg. 37 cm, prof. 14 cm ; candélabres : haut. 47 cm
Height 19 in; width 14 1/2 in; depth 5 1/2 in; candelabras : height 18 1/2 in
* Source image et texte : Sotheby's
L'AMERIQUE (Par ou d'après)
Exceptionnelle pendule de L'Amérique par Deverberie
En bronze ciselé, doré et patiné, à décor d'une Indienne chasseresse assise sur le fût du mouvement. Elle est vêtue d'un pagne de plumes, coiffée d'une couronne de plumes et parée d'un collier, de brassards de perles et de bracelets guillochés aux poignets et aux chevilles.
Ses yeux et ses pendants d'oreille sont en verre émaillé.
Un carquois et des flèches sont attachés dans son dos. Elle tient dans sa main droite un arc et dans la gauche une lance terrassant un alligator qui se trouve à ses pieds.
L'animal est également doté d'yeux émaillés et possède une langue dorée en forme de flèche. Sa queue s'enroule autour d'un palmier qui se trouve derrière l'Indienne. Les palmes sont imitées par un bronze à vernis vert et agrémentées de fruits dorés.
Le cadran est émaillé blanc et indique les heures et les minutes en chiffres arabes par tranche de quinze. Il est signé "DEVERBERIE et CIE à PARIS".
L'ensemble surmonte une arche décorée de feuillages à l'oiseau picoreur en bronze ciselé et doré. Les pastilles d'ornementation à fond bleu nuit et or de la base nous font penser à un travail du grand émailleur Coteau.
L'arcature repose sur quatre pieds en jarrets de félins fixés sur un socle de marbre blanc supporté par quatre pieds toupie. Le balancier est décoré d'une scène ajourée de cortège de bacchanale encadrée de pampres de vigne et sommée de deux papillons.
Le dessin de cette pendule titré "l'Amérique" fut déposé par le fondeur-ciseleur Jean-Siméon Deverberie le 3 pluviôse An VII (22 janvier 1799). Il est conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France.
Fin XVIIIe - Début XIXe.
Haut. 62, Long. 42, Larg. 10 cm.
(accidents aux palmes, léger éclat sur un coin du socle de marbre).
Note au catalogue :
La Pendule à l'Amérique s'inscrit dans la vogue de l'exotisme propre au XVIIIe siècle.
Les écrivains des Lumières, tels Jean-Jacques Rousseau qui évoque le mythe du "bon sauvage", participent de cette fascination pour l'Ailleurs, idéalisant une vie pastorale vue comme un nouvel Âge d'Or. Le Nouveau Monde est assimilé à son pendant mystérieux, l'Afrique.
On retrouve ce même attrait en littérature, notamment dans les romans avec "Paul et Virginie" (1787) de Bernardin de Saint Pierre ou encore "Attala" (1801) de Châteaubriand.
Dans les arts décoratifs, cet engouement se traduit par l'apparition des pendules dites "aux Nègres" ou, comme ici "aux Indiens". La peau sombre des indigènes est rendue par le bronze patiné qui offre un contraste très apprécié avec la dorure.
Ayant commencé comme fondeur en 1788, Jean-Simon Deverberie devient bronzier spécialisé dans l'horlogerie après l'abolition des corporations par la loi d'Allarde en 1791. Il ouvre sa fabrique de pendules avec Jean Georges Hertzog. Sis rue Barbette à Paris en 1800, il est ensuite actif boulevard du Temple en 1804 et rue des Fossés du Temple en 1812-1820.
Il présente en l'an VII (1799) des pendules dites à l'Américaine, "en fait des sujets mythologiques traités par des sauvages fondus en bronze florentins", selon Tardy.
Cette allégorie de l'Amérique juchée sur une pendule Directoire est ainsi assimilée à une "Diane des eaux et des forêts".
(...)
* Source images, texte, et infos complémentaires : Rouillac
A Directoire ormolu and patinated bronze 'au bon sauvage' mantel clock
circa 1800, the dial signed Inv. Feci. de Verberie & C.gnie[/b]., Rue des Fossés de Temple No. 47 a Paris
height 24 3/4 in.; width 16 3/4 in.; depth 4 3/4 in.
63 cm; 43 cm; 12.5 cm
Catalogue Note
This model is based upon the drawing A la Sauvage, dated L'An VI (1799), conserved in the Bibliothèque National, Paris, illustrated, Hans Ottomeyer and Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 381, fig. 5.15.28.
The design represents America, and it is inscribed De Verberie
De Verberie was a marchand mercier working in Paris where he sold clocks such as the present example and others of similar inspiration, often flanked by complementary candlesticks.
(...)
* Source photos, texte, et infos complémentaires : Sotheby's
Pendule "A l'Amerique" d'époque Directoire
Fin du XVIIIe siècle, d'après un dessin de Jean-Simon Deverberie
En bronze ciselé et doré et bronze patiné, l'allégorie de l'Amérique tenant un arc et une lance assise sur le cadran émaillé et dominant un crocodile, la base oblongue ornée de guirlandes reposant sur des patins en toupie, avec le numéro 131 sous les deux pieds de l'Amérique
H.: 46 cm. (18 in.) ; L.: 37 cm. (14 ½ in.) ; P.: 15,5 cm. (6 ¼ in.)
* Source images, texte et infos complémentaires : Christie's
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Ces pendules sont vraiment admirables et d'une créativité imaginative débridée. Quelle richesse dans les détails !
Mais les yeux émaillés me feraient presque peur ...
Merci pour ce bel exposé.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
De toutes les pendules que j'ai présentées dans ce sujet, celle-ci est sans doute ma préférée...
A noter que Deverberie avait également dessiné une variante à ce modèle...
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Grand Clock "Le couple enlacé"
Directoire, von J.S. DEVERBERIE (Jean Simon Deverberie)
Parts of the movement dated 1806, Paris circa 1806.
Matte and polished gilt bronze and burnished bronze. With classical style couple.
Enamel dial, also month and day indicator, 3 hands and so-called "Quantième", Paris movement striking the 1/2 hours on bell, original pendulum with double heart.
53x17x57 cm.
Source et informations complémentaires : Koller International Auctions
Source image : Ecosia
A noter que Deverberie avait également dessiné une variante à ce modèle...
Modèles de pendules de Jean-Simon Deverberie
Jean-Simon Deverberie
Recueil d'estampes, [Entre 1801 et 1821 ?]
Image : Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet 4 RES 121/ Cliché INHA
Collection numérisée de la bibliothèque de l'INHA
Grand Clock "Le couple enlacé"
Directoire, von J.S. DEVERBERIE (Jean Simon Deverberie)
Parts of the movement dated 1806, Paris circa 1806.
Matte and polished gilt bronze and burnished bronze. With classical style couple.
Enamel dial, also month and day indicator, 3 hands and so-called "Quantième", Paris movement striking the 1/2 hours on bell, original pendulum with double heart.
53x17x57 cm.
Source et informations complémentaires : Koller International Auctions
Source image : Ecosia
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
... s'enlacer sans s'en lasser ....
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Lire nos messages précédents pour la présentation de cette célèbre pendule de la toute fin du XVIIIe siècle, dont ce modèle sera prochainement présenté aux enchères :
Pendule au sauvage représentant l'Afrique,
en bronze patiné et doré, la figure féminine avec un arc et un carquois tenant une flèche, une panthère à son côté, assise sur le cadran à chiffres romains et arabes, reposant sur une base à doucine à décor de frise d'enfants, guirlande et ruban.
Le cadran signé de Joseph Mignolet, horloger reçu maître à Paris en 1786.
Attribuée au bronzier Louis Simon Deverberie.
Epoque Consulat (petit manque).
H : 47 cm, L : 36 cm, P ; 14 cm
Dans une cage en verre, H : 51 cm, L : 41,5 cm, P : 20,5 cm
Présentation :
Avec la pendule à l'Amérique, ce modèle de la toute fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle demeure l'un des plus emblématiques des pendules dîtes " au sauvage " dont la mode ne cessa que sous la Restauration.
En littérature on en retrouve l'écho chez François-René de Chateaubriand avec son Atala, chez Jacques-Henri Bernardin de Saint Pierre bien sûr, et chez Jean-Jacques Rousseau pour ne citer qu'eux.
Le premier exemple de cette vogue correspond à la livraison à la reine Marie-Antoinette en 1784 par l'horloger Furet d'une pendule automate à la tête de négresse (collection particulière).
Le bronzier Jean-Simon Deverberie se fit une spécialité de ce thème et l'on répertorie au début du XIXe siècle un nombre important de sujets plus pittoresques les uns que les autres. Il déposa le dessin de ce modèle dès 1799 et le déclina également avec une base en arche plus importante.
* Source et infos complémentaires : Chauviré-Courant SVV - Vente du 11 décembre 2019 (Angers)
Pendule au sauvage représentant l'Afrique,
en bronze patiné et doré, la figure féminine avec un arc et un carquois tenant une flèche, une panthère à son côté, assise sur le cadran à chiffres romains et arabes, reposant sur une base à doucine à décor de frise d'enfants, guirlande et ruban.
Le cadran signé de Joseph Mignolet, horloger reçu maître à Paris en 1786.
Attribuée au bronzier Louis Simon Deverberie.
Epoque Consulat (petit manque).
H : 47 cm, L : 36 cm, P ; 14 cm
Dans une cage en verre, H : 51 cm, L : 41,5 cm, P : 20,5 cm
Présentation :
Avec la pendule à l'Amérique, ce modèle de la toute fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle demeure l'un des plus emblématiques des pendules dîtes " au sauvage " dont la mode ne cessa que sous la Restauration.
En littérature on en retrouve l'écho chez François-René de Chateaubriand avec son Atala, chez Jacques-Henri Bernardin de Saint Pierre bien sûr, et chez Jean-Jacques Rousseau pour ne citer qu'eux.
Le premier exemple de cette vogue correspond à la livraison à la reine Marie-Antoinette en 1784 par l'horloger Furet d'une pendule automate à la tête de négresse (collection particulière).
Le bronzier Jean-Simon Deverberie se fit une spécialité de ce thème et l'on répertorie au début du XIXe siècle un nombre important de sujets plus pittoresques les uns que les autres. Il déposa le dessin de ce modèle dès 1799 et le déclina également avec une base en arche plus importante.
* Source et infos complémentaires : Chauviré-Courant SVV - Vente du 11 décembre 2019 (Angers)
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les pendules dites "Au bon sauvage" et les créations de Jean-Simon Deverberie : L'Afrique et l'Amérique
Présentation au catalogue a écrit:
Le premier exemple de cette vogue correspond à la livraison à la reine Marie-Antoinette en 1784 par l'horloger Furet d'une pendule automate à la tête de négresse (collection particulière).
No, no !
Je précisais déjà au début de ce sujet, et encore dans la longue présentation de cette pendule, qui sera très prochainement présentée en vente aux enchères :
Voir ici : Pendules et horloges de Marie-Antoinette
...Que c'est Thierry de Ville-d'Avray, alors directeur général du Garde-meuble de la Couronne, qui acquiert cette pendule en 1784 ; qu'après des années de conservation dans son appartement de fonction (et de restauration du mécanisme), elle ne sera présentée à la famille royale qu'au début de l'année 1792.
Cette pendule automate « devait être donnée pour Etrennes au prince Royal », c’est-à-dire au dauphin.
Cependant « La Reine qui la vit et l’entendit, ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux, aussi fini, fut entre les mains du Prince Royal qui aurait pu le gâter ».
La pendule fut alors, après sa présentation au palais des Tuileries devenu palais national, portée au Garde-meuble où elle ressortit pour être à nouveau révisée.
En somme, cette pendule " dite de Marie-Antoinette " fut sous ses yeux en 1792 seulement, et apparemment durant peu de temps.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
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